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talibans

  • Feu sur la désinformation... (342)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine – La rentrée d’Éric Zemmour
      Qui dit rentrée médiatique et politique dit rentrée d’Éric Zemmour ! Et dans un contexte de pré-présidentielle elle a été très observée !
    • 2 : Les Talibans à Kaboul, les Afghans en France ?
      Alors que les Talibans ont conquis l’Afghanistan, les médias français sont en plein délire sur l’accueil des « rapatriés » afghans.
    • 3 : Revue de presse
    • 4 : Manif anti-passe sanitaire : manip médiatique?
      Durant tout l’été, des centaines de milliers de Français ont manifesté contre le passe sanitaire de Macron. Entre diabolisation et minoration, les médias ont tout fait pour discréditer la mobilisation populaire.

     

                                             

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  • Bienvenue dans les guerres de l'ombre...

    Les éditions Gallimard viennent de sortir, dans leur collection Série noire, le premier tome de Pukhtu, un polar géopolitique signé par DOA. Auteur de polars particulièrement bien informés et documentés, DOA a notamment publié Citoyens clandestins (Gallimard, 2007) et Le serpent aux mille coupures (Gallimard, 2009). On retrouve dans Pukhtu quelques uns des personnages croisés dans Citoyens clandestins.

    A lire absolument pour découvrir un peu de l'envers du décor...

     

    Pukhtu.jpg

    DOA, les racines du mal

    Tous les dix ans, à peu près, l'amateur de roman noir mâtiné de thriller est confronté à un ovni (objet violent non identifié). En 1995, ce fut American Tabloid de James Ellroy et les années Kennedy passées au Kärcher d'une plume déjantée. Une décennie plus tard, un autre Américain, Don Winslow, publiait The Power of the Dog (La Griffe du chien), encore un livre choc, cette fois sur fond de trafic de drogue international.

    Aujourd'hui, voici la synthèse des deux, Pukhtu primo, signé DOA. Pukhtu est un terme qui désigne l'une des valeurs essentielles du peuple pachtoune, l'honneur personnel. Primo signifie que ce monstre de papier sera suivi d'un petit frère d'ici à quelques mois. DOA (pour Dead On Arrival) est le pseudonyme choisi par cet auteur, également scénariste à ses heures, qui a marqué les dernières années avec une poignée de romans sous tension, dont deux sur quatre, Citoyens clandestins en 2007 et L'Honorable Société, en 2011 (écrit avec Dominique Manotti), ont été couronnés par le grand prix de littérature policière.

    Une quête incertaine

    Pukhtu se déroule un peu en Afrique, en France, au Kosovo et beaucoup en Afghanistan et dans les zones ou régions tribales du Pakistan. Le roman s'ouvre le 14 janvier 2008 et s'achève le 11 septembre de la même année. Un attentat dans un hôtel prétendument sécurisé de Kaboul d'un côté. Une cérémonie à Ground Zero, sur les lieux de l'attentat du World Trade Center, de l'autre. Entre les deux, des histoires d'honneur bafoué et de guerre religieuse, de trafics de drogue et d'armes, d'embuscades et d'attentats, de manipulations et de corruption, de torture et d'assassinat. Face à face, ensemble, alliés, ennemis, des clans, des milices, des agences de renseignement, des forces spéciales, des paramilitaires, des troupes régulières, des journalistes. Au milieu de ces hommes violents, des civils afghans victimes de trente années d'occupation et de règlements de comptes.

    La lecture de cette fresque est d'autant plus passionnante (et rude) qu'elle repose sur des situations, des chiffres, des faits, réels. Mais, comme chez Ellroy, bien difficile de faire la part du vrai et du faux. Et qui s'en soucie? Voici des hommes et des femmes engagés dans une quête incertaine. Pour les uns, il s'agit de recouvrer l'honneur, d'assouvir une vengeance. Pour d'autres, le moteur a pour nom «pouvoir» ou «argent» ou les deux. D'autres encore aiment la guerre, les sensations fortes. Enfin, certains sont perdus, déboussolés, et la rencontre d'une femme afghane très belle malgré son visage abîmé les fait rêver d'une possible rédemption.

    DOA entremêle les récits, les scènes d'action, les rapports militaires, avec une habileté de vieux roublard, aidé par des «professionnels silencieux» remerciés en fin d'ouvrage. Quel autre écrivain français du moment a le courage ou la folie de se lancer dans une telle entreprise romanesque?

    Bruno Corty (Le Figaro, 26 mars 2015)

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  • "Il faut partir d'Afghanistan !"...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Eric Zemmour sur RTL, en date du 23 janvier 2011, consacrée à la guerre française en Afghanistan. Une analyse lucide...


    Eric Zemmour : "Il faut partir d'Afghanistan !" par rtl-fr

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  • L'art de bâcler ses guerres...

    Nous reproduisons ci-dessous ce point de vue de Georges-Henri Bricet des Vallons, publié dans Valeurs actuelles (18 août 2011), lucide et sans concession sur l'inconsistance de la politique de notre pays dans la guerre d'Afghanistan. Chercheur en sciences politiques, spécialisé dans les questions stratégiques, Georges-Henri Bricet des Vallons est l'auteur d'un essai intitulé Irak, terre mercenaire (Favre, 2009) et a dirigé un ouvrage collectif intitulé Faut-il brûler la contre-insurrection (Choiseul, 2010).



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    L'art de bâcler ses guerres



    Avant de savoir finir une guerre, il faut savoir la commencer. On ne sait ce qu’il y a de plus accablant dans l’annonce de notre retrait d’Afghanistan, le mois dernier : notre mimétisme vis-à-vis des Américains ou, ce qui va de pair, l’inconsistance totale du politique dans la conduite de la guerre ? Tout au long de ces dix années de conflit, l’Élysée n’aura été que de demi-mesure en demi-mesure. Ceux qui décident de faire la guerre à moitié l’ont perdue dès le départ et complètement. Voilà la leçon. Elle est définitive et implacable.

    La suite de notre retrait d’Afghanistan, achevé en 2014 ? On la connaît. Les écoles pour femmes fermeront. La burqa reprendra pleinement ses droits à Kaboul. Musique et cinéma seront à nouveau bannis.

    Voilà pour l’argument, pour l’affichage télégénique. La corruption endémique des forces afghanes n’en fait qu’une armée mexicaine au service d’une féodalité décrépite, qui sera incapable de freiner sa dislocation ethnique et tribale après le retrait des troupes occidentales, enfin disons françaises, puisque les Américains, pas assez sots pour laisser le trésor de guerre à la Chine, ne feront que réduire la voilure et resteront bien après 2014 pour exploiter les 1 000 à 3 000 milliards de dollars de gisements miniers et fossiles que recèle le sous-sol afghan. Ils se concentreront sur le pays “utile”, entendez celui qui rapporte. Comme en 1996, où l’empire s’était fort peu ému de la victoire des talibans, les États-Unis négocieront avec le nouveau gouvernement de coalition formé par les réseaux Karzaï et ceux du mollah Omar une rente suffisante pour étouffer en surface les velléités antioccidentales et garantir la sécurité du Transafghanistan Pipeline. Les logiques de baronnies reflueront, le pays se déchirera à nouveau et la routine ancestrale de la guerre civile afghane reprendra ses droits, sans pour autant représenter une menace globale. Il n’y aura, comme aujourd’hui, ni paix ni guerre véritables.

    Seigneurs de guerre et talibans peuvent dire merci aux torrents de dollars que les Américains ont jetés à fonds perdus dans l’effort d’une chimérique reconstruction d’une nation jamais construite et qu’ils n’ont, d’ailleurs, jamais eu l’intention de construire : 400 millions de dollars par an auraient ainsi été brûlés au profit des rebelles, selon le Congrès américain. L’empire a acheté la paix tactique en Afghanistan comme on achète la paix sociale dans nos banlieues mais, cahin-caha, il tient le pays, grâce, il faut le dire, à l’apport de ses supplétifs européens, merveilleuse béquille prête à tout pour satisfaire un hégémon boiteux, qui traîne et endure son ahurissant budget militaire de 700 milliards de dollars comme un pied bot.

    Le cynisme de la gestion américaine a au moins le mérite de servir, sinon son peuple, tout du moins sa puissance géoéconomique. Mais que dire de notre rôle à nous Français dans cette guerre ? Certes, sur le fond, cette décision est bonne : la guerre n’a jamais été menée pour servir l’intérêt de la France. Nous n’avons jamais été en Afghanistan des alliés pour les Américains, tout au plus un bien utile réservoir de main-d’oeuvre destiné à faire de la tactique de détail et c’est ce que nos hommes ont fait, avec une grande témérité et un grand panache. La conclusion annoncée de “notre” guerre, l’extraordinaire gâchis d’énergie et d’argent qu’elle contresigne, n’en prend que plus aux tripes. Que vaudront nos succès tactiques en Kapisa et en Surobi, sur le temps long ? Que restera-t-il de l’action des colonels Le Nen, Heluin, Durieux ? Une Bronze Star, juste récompense due aux vassaux, remisée sur l’étagère poussiéreuse d’un musée de régiment ? Tribut de la servitude volontaire.

    Enfin, au bilan de cet engagement bâclé, il faudra se souvenir du mépris, de l’extraordinaire mépris du politique et de ses calculs d’épicier : faut-il rappeler que le ministère de la Défense a attendu 2011 pour reconnaître officiellement notre engagement en Afghanistan comme une “guerre”, simplement pour ne pas avoir à payer les frais de la campagne double à nos soldats ?

    Les simulacres cérémoniels ont tendance à nous faire oublier que, dans l’alcôve des ministères, le démantèlement de l’outil militaire, déjà cassé, va son train : effectifs sabrés par dizaines de milliers à la hache de la RGPP qui tient lieu à notre classe politique de seul plan stratégique, réformes menées en fonction de postulats purement technocratiques comme celle, aberrante, des bases de défense ou du système d’information financière Chorus, réduction continue du format et du contrat opérationnel des armées, abandon de nos positions en Afrique, non-respect systématique des lois de programmation budgétaire, etc. Ce débat, ce n’est pas aux hommes politiques, qui se satisfont trop bien de la marginalité des questions de défense, qu’il incombe de le porter, mais bien aux armées, à nos officiers, à nos soldats. C’est eux et eux seuls qui sont en mesure de mettre les enjeux de la défense au cœur de la campagne. Pour ce faire, et pour exorciser définitivement le fantôme de 1940, il faut qu’ils parlent : haut et fort. 

    Georges-Henri Bricet des Vallons ( Valeurs actuelles, 18 août 2011)

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