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société multiculturelle

  • À droite comme à gauche… encore un effort pour parler aux Français !

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré aux enjeux politiques au niveau de l'Union européenne ...

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste localiste intitulé Chez nous ! - Pour en finir avec une économie totalitaire (La Nouvelle Librairie, 2022).

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    À droite comme à gauche… encore un effort pour parler aux Français !

    Les élections européennes de 2024 se rapprochent et les appétits s’aiguisent. Passons sur l’envie banale d’accéder au statut de député européen — qu’en restera-t-il en 2029 ? Partis et mouvements divers comptent sur l’élection européenne pour confirmer leur dynamique, ancrer leur présence, ou simplement continuer d’exister. Tous travaillent à leur discours sur l’Europe, l’Union européenne, son ambition ou ses dérives.

    Le risque est que les citoyens des Nations d’Europe n’entendent rien à cette musique convenue — pour ou contre l’Union, la Commission, les traités, l’euro, l’élargissement à l’Est, les dérives fédéralistes ou impériales, etc. Tout cela est bien loin de ce qui compte pour eux — avoir chaud cet hiver, bien se nourrir à bon prix, vivre en paix chez soi… Le piège européen est grand ouvert, qui consiste à focaliser le débat sur des questions, comme la forme politique de l’Union, ses institutions, son état de droit, qui occupent les folles journées du Parlement européen, mais n’ont rien à voir avec les préoccupations des citoyens européens. Ces thèmes rebattus détournent l’attention de l’essentiel. Et le risque est que le vide politique dans lequel s’abîment les institutions européennes contamine les partis en Europe, et aussi en France.

    Qu’est-ce qui compte ? C’est la question, la seule, à laquelle tout candidat, tout militant, devrait s’efforcer de répondre.

    Vivre en paix chez soi. Comment rétablir les contrôles aux frontières, la maîtrise du droit d’accès et de résidence sur leur territoire dont dépend leur sécurité ? Comment restaurer les conditions d’une paix durable avec la Russie ?

    Rester libres. Comment défendre nos libertés individuelles contre la dictature digitale qui s’avance, rétablir en Europe la liberté d’expression, de pensée et de débat ? Comment affirmer l’autonomie stratégique des Nations d’Europe et faire passer leurs intérêts communs avant toute autre priorité ?

    Préserver notre mode de vie. Comment lutter contre la folie verte du Green Deal qui multiplie les zones d’exclusion sociale, et pénalise les indépendants au bénéfice des grands groupes, pour faire de la priorité écologique le moyen de bien vivre chez soi ?

    Sur ces trois sujets, il y a urgence.

    1 ) La réalité de l’insécurité identitaire autant que physique se diffuse avec l’immigration imposée aux communautés locales, elle grandit avec la dissolution voulue des appartenances familiales et locales. En France comme en Suède, en Italie comme en Allemagne, il n’est plus possible de nier l’échec de la société multiculturelle. La misère sociale que provoque l’invasion migratoire s’étend et ne peut plus être niée. Les socialistes ne veulent pas voir que le problème social d’aujourd’hui est moins dans les conditions de travail que dans l’insécurité dans les transports et l’incivilité des clients. Il est moins dans la faiblesse des rémunérations que dans cet impôt invisible que fait payer l’insécurité généralisée. Combien de vendeuses, d’employées, à le dire ? Leur problème « social » n’est pas le travail dans Paris, à Auber ou au Palais Royal — c’est le retour à Sarcelles ou Saint-Denis. L’incapacité des gouvernements comme de l’Union à reconnaître les faits, et à accorder la priorité à la sécurité des Européens, est la première faillite de l’Union, celle qui la confronte aux promesses non tenues de l’ouverture et plus encore, à son irréalité.

    2) La folie verte qui sévit dans l’Union européenne détruit le mode de vie des Européens. La « RSE », qui impose aux entreprises au nom de l’environnement une idéologie importée des États-Unis, la taxonomie par laquelle l’Union européenne détruit les exploitations agricoles familiales comme les indépendants, le « Green Deal » qui condamne l’industrie européenne, sont des agressions majeures contre la vie de nos territoires. Plus rien n’échappe au verdissement forcé, des cuisines aux marchés de Noël et des parkings aux salles de bain ! Il est désolant de constater qu’à ce jour, sur des sujets qui font la vie, des communistes quand il en reste aux socialistes éteints, et des républicains aux Nationaux, nous n’entendons rien.

    Rien sur la dictature verte qui menace les libertés fondamentales, y compris le droit de propriété (mise sous condition de « coefficient énergétique » vertueux de la location et bientôt de la vente des maisons et appartements, qui équivaut à une expropriation forcée). Rien non plus pour la défense des modes de vie populaires. Aucun parti ne fait le lien d’évidence entre écologie et ordre naturel, écologie et proximité, écologie et organisation spontanée des sociétés humaines — s’il faut sauver les ours polaires, pourquoi ne pas sauver les derniers peuples de la jungle, de la toundra ou de la mer ? Et les bergers de la Maurienne, les éleveurs de l’Aubrac, et les artisans boulangers de partout ? Aucun parti ne dénonce l’escroquerie qui enferme les PME, les artisans, les indépendants dans un enfer de normes, de déclarations et de critères favorable à ces groupes multinationaux financeurs des ONG et Fondations qui rédigent les textes européens !

    Rien non plus sur l’exclusion des propriétaires de véhicules anciens des centres-ville, évidente discrimination sociale si confortable aux bourgeois en trottinette ! Que disent les partis contre un système d’aides agricoles européen qui, en Roumanie, est concentré à 90 % sur 1 % des exploitations au détriment de la petite propriété familiale ? Lequel propose de remettre l’écologie sur ses pieds, une écologie humaine, au service des communautés établies sur leur lieu de vie, adaptée à leur niche écologique, riches des biens communs fournis par la nature, la vie, le sacré ?

    3) Le pouvoir numérique enfin monte dans un silence assourdissant. Quelles influences, ou quels intérêts, anesthésient des chefs de parti si prompts à dénoncer les violences policières, ou la petite délinquance ? Le pillage des données par les Amazon, Google, etc., est tel qu’il faudra bientôt parler de l’enfer numérique. À l’inverse de tout ce que promettait l’agora d’Internet, ouverte à tout et à tous, le numérique est devenu le tombeau de la liberté d’expression, et signe l’arrêt de mort des libertés d’opinion, d’expression et de débat ; la révélation des « Twitter files » et de la désinformation massive orchestrée par Twitter contre Donald Trump et les républicains est accablante.

    Qu’une prétendue « gauche » condamne la levée de la censure qu’exerçait Twitter sur les opinions non conformes depuis son rachat par Elon Musk illustre jusqu’à la caricature l’étonnante conversion de ceux qui criaient ; « il est interdit d’interdire ! » et qui sont devenus les flics de la pensée et les fossoyeurs des libertés populaires — derrière tout socialiste, derrière tout militant de l’ultra-gauche, un policier et un juge se cachent. Dernier recours de ceux qui ont perdu le peuple, mais sont invités à Davos ! Le totalitarisme numérique que préparent pass vaccinal, monnaie numérique et identité numérique ouvre des abîmes devant nos démocraties. Il condamne les partis qui n’auront rien compris, rien anticipé, rien refusé.

    L’élection européenne se jouera sur la capacité des partis à répondre à de tels enjeux, et d’abord à les identifier, les exprimer et s’en saisir. La paix, la sécurité, les libertés… Qui peut représenter les citoyens des Nations d’Europe sans se prononcer sur les conditions de la paix, sur la défense des modes de vie d’Europe, sur la souveraineté des Nations et leur autonomie ? Dans les mois à venir, il faudra aux partis, aux groupes et aux candidats, beaucoup de lucidité pour éviter le piège de la confusion européenne, ne pas s’enferrer dans les débats abscons sur la place de la Commission, la révision des traités, le rôle du Conseil ou l’impérialisme européen. Les Localistes européens ! s’emploieront à le dire. C’est qu’il y a urgence. Et l’échec annoncé par certains de l’Union pourrait bien emporter, au-delà des européistes, ceux qui se seront laissés prendre au jeu de diversion, de confusion et d’enfumage devenu le fonds de commerce des institutions de Bruxelles. 

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 15 décembre 2022)

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  • Alain Finkielkraut et « L’identité malheureuse »...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Didier Marc, cueilli sur Polémia et consacré au dernier ouvrage du philosophe et essayiste Alain Finkielkraut, L'identité malheureuse (Stock, 2013), qui rencontre un succès mérité en librairie...

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    « L’identité malheureuse » de Alain Finkielkraut

    La sortie du dernier livre de l’auteur de « La Défaite de la pensée » a donné lieu dans une certaine presse à un déluge de commentaires absolument délirants ! Dans « Le Monde », Jean Birnbaum estime ainsi qu’Alain Finkielkraut « ne s’appartient plus lui-même », Jean-Marie Durand des « Inrocks » dénonce sa « mélancolie revêche », son « humeur maladive », Frédéric Martel dans « Slate  »  parle de « la faillite d’une grande intelligence », d’un « esprit devenu malade » et qu’il faut « combattre », enfin, pour Aude Lancelin de « Marianne » il n’est qu’ « un agité de l’identité ». Finkielkraut serait donc un aliéné, un malade qu’il faut enfermer, sinon abattre ! Ces propos totalitaires de plumitifs soi-disant libertaires suffiraient à justifier l’achat de « L’identité malheureuse », mais, au-delà de la réaction à de telles infamies, il importe de lire et de faire lire cet essai car son contenu est essentiel.

    La notion d’identité, réponse romantique à la notion d’égalité

    Avant de traiter le thème de l’identité stricto sensu, Finkielkraut aborde notamment la question de la « mixité française » en évoquant la question du port du voile ou de la burqa dont il approuve l’interdiction, au nom, certes, de la laïcité, mais surtout de la défense « d’un mode d’être, d’une forme de vie, d’un type de sociabilité », c’est-à-dire d’une « identité commune ». C’est à partir de ce concept qu’il s’attache au sujet principal de son livre (l’identité française), dans un long chapitre intitulé « Le vertige de la désidentification ».

    Il rappelle d’abord que c’est le romantisme qui a introduit la notion d’identité comme réponse à la notion d’égalité conçue par la philosophie des Lumières et mise en pratique par la Révolution. A la suite d’Edmond Burke, auteur de Réflexions sur la Révolution de France, les penseurs politiques du romantisme souligneront l’importance de « l’appartenance, de la fidélité, de la filialité, de l’inscription dans une communauté singulière ». Plus tard, Maurice Barrès écrira que « l’individu s’abîme pour se retrouver dans la famille, la race, la nation, et proclamera sa volonté de défendre avant tout son « cimetière », c’est-à-dire « la suite de [ses]descendants » qui ne font « qu’un seul et même être ».

    Contre « l’oikophobie », la détestation de son propre pays

    Depuis, certains intellectuels s’efforcent de déconstruire tout ce qui touche à l’identité nationale. A la prétendue xénophobie des Français, ils opposent « l’oikophobie », (oikos signifie « maison »), c’est-à-dire la détestation de son propre pays. Pour les « oikophobes », l’immigration de peuplement est une chance pour la France, et les étrangers doivent nous apprendre « au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève » (Alain Badiou).

    Commentant l’abandon du débat sur l’identité nationale et la dissolution de la Maison de l’Histoire de France, Finkielkraut  écrit : « La France n’occupe plus le tableau. […] Elle n’est plus un singulier collectif, le substrat d’une aventure ou d’un destin, mais un réceptacle d’histoires multiples ». Le dessein des « oikophobes » est de « neutraliser l’identité domestique, cette chimère assassine, au profit des identités diasporiques et identitaires ». Désormais, poursuit-il, « l’origine n’a droit de cité qu’à condition d’être exotique » et « notre identité n’est faite que de diversité ». Dans le même temps, alors que s’exerce une véritable dynamique « d’effacement des frontières et de nivellement des différences », le Système gère la désintégration nationale, phase ultime avant la mort de l’identité française.

    S’il dénonce avec virulence et pertinence les ravages de la société multiculturelle (on regrette cependant qu’il passe sous silence les méfaits de la mondialisation), Alain Finkielkraut prononce avant tout avec ce livre un vibrant et bienvenu plaidoyer en faveur de l’identité nationale. On ne peut que s’en réjouir !

    Didier Marc (Polémia, 4 décembre 2013)

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  • Les jeunes Européens face à la société multiculturelle...

    La Fondation Polémia organise son premier forum mardi 26 novembre 2013 à partir de 20 heures, Salle ASIEM, 6 rue Albert de Lapparent à Paris (7ème),  autour de Laurent Ozon et Jean-Yves Le Gallou, sur le thème "Comment redonner confiance à nos enfants ? Les jeunes Européens face à la société multiculturelle".

     

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    " Pourquoi les jeunes Européens adoptent-ils si souvent des positions de soumission en environnement multiethnique ? Un sujet tabou, un sujet méconnu.

    Faut-il y voir les conséquences d’une mauvaise construction identitaire (sexe, famille, peuple) ? ou en rechercher les origines dans les abus d’une culture de la négociation et de la norme ? Faut-il aussi chercher du côté des causes sanitaires (les perturbateurs endocriniens) et biologiques (la néoténie européenne) ?

    Voici quelques thèmes qui seront abordés avec Laurent Ozon, lors du Premier Forum Polémia, mardi 26 novembre à partir de 20h, salle ASIEM.

    Une occasion pour les pères et les mères de famille de tirer des enseignements pratiques pour l’éducation de leurs garçons et de leurs filles. Car avant celle des enseignants et des éducateurs c’est la première responsabilité des familles. "

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  • Sale blanc !...

    Les éditions IDées, auxquelles on doit déjà Eléments pour une contre-culture identitaire et Paris est patrie, publient cette semaine Sale blanc ! - Chronique d'une haine qui n'existe pas..., une enquête de Gérald Pichon.

     

     

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    " Longtemps dénoncée comme un fantasme, assimilée à un outil de propagande de l’extrême droite, la haine anti-blanc était, jusqu’à récemment, déconsidérée par nos élites politiques et médiatiques. Pourtant, cette douloureuse réalité touche un nombre grandissant de Français. Agressions, insultes, viols… Cette forme particulière de haine raciale existe bel et bien. Mais aux yeux de ses détracteurs, affirmer en être victime est une erreur : c’est refuser le sacro-saint vivre-ensemble, érigé en valeur suprême de la société multiculturelle. A l’heure où de grossières et opportunistes tentatives de récupération politicienne se font entendre, l’ouvrage «Sale Blanc ! » vient, témoignages et chiffres à l’appui, rendre compte d’une réalité méconnue et volontairement dissimulée par les gouvernements de droite comme de gauche."

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  • De l'amélioration de l'homme par le bombardement de terreur...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Tomislav Sunic, cueilli sur le site de Polémia et consacré à la valeur symbolique de la destruction de la ville de Dresde en février 1945. Professeur de sciences politiques, Tomislav Sunic est l'auteur de plusieurs essais, dont deux ont été traduits en français, La Croatie, un pays par défaut ? (Avatar, 2010) et Homo americanus (Akribéia, 2010). 

     

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    Du 13 au 15 février 1945, les forteresses volantes de la Royal Air Force et de l’U.S. Air Force déversaient sur la ville de Dresde, merveille de l’Elbe, des centaines de milliers de bombes au phosphore, détruisant une grande partie de la ville et tuant un nombre jamais encore défini d’habitants et réfugiés. Chaque année depuis la réunification de l’Allemagne, bravant les interdictions officielles et le refus de la majorité des Allemands d’y participer, de timides commémorations en mémoire des victimes se déroulent dans la ville qui a admirablement reconstruit ses trésors architecturaux. A l’occasion de ce soixante-huitième anniversaire, Tomislav Sunic, de nationalité croate, diplomate, traducteur, professeur de science politique et historien, auteur de nombreux ouvrages et articles dont certains ont été présentés par Polémia, exprime, dans une tribune libre, ses réactions sur le sort inégal réservé aux victimes innocentes de la dernière guerre. Fort de son expérience yougoslave, il fait de la ville martyre un symbole et annonce avant l’heure un cycle européen qui sera fait de violence et de guerres civiles.  Polémia

     

    De l'amélioration de l'homme par le bombardement de terreur

    Dresde n’est pas le seul symbole des crimes alliés – symbole qui est d’ailleurs mentionné à contrecœur par les politiciens du Système. La destruction de Dresde et le nombre des victimes sont toujours relativisés dans l’historiographie du Système, étant souvent dépeints comme « un dommage collatéral dans la lutte contre le mal absolu, à savoir le fascisme ». Or le problème réside dans le fait qu’il n’y a pas eu un seul dommage collatéral dans une seule ville nommée Dresde, mais aussi des dommages collatéraux dans d’autres Dresde, dans tous les coins de l’Allemagne, et dans toutes les parties de l’Europe. La topographie de la mort, tracée par les anciens antifascistes, reste une donnée fort problématique pour leurs descendants d’aujourd’hui.

    L'inégalité des victimes

    Dans « la concurrence mondiale pour la mémoire historique », toutes les victimes ne bénéficient pas des mêmes droits. Maintes victimologies l’emportent sur les autres tandis que beaucoup d’autres sont censées tomber dans l’oubli total. Les politiciens du Système sont très zélés quand il s’agit d’ériger des monuments aux peuples et aux tribus, en particulier à ceux qui furent victimes des Européens. Un nombre croissant de dates anniversaires et de jours de réparations apparaissent sur nos calendriers muraux. De plus en plus, les dirigeants du Système européen et américain rendent hommage aux victimes non européennes. Rarement, presque jamais, ils se souviennent des victimes de leurs propres peuples qui ont souffert sous la terreur communiste et libérale. Comme mauvais auteurs de crimes figurent toujours les Européens, et surtout les Allemands, qui sont donc toujours contraints aux rites de repentance.

    Non seulement Dresde est une ville allemande, ou bien le symbole d’un destin allemand, mais elle est aussi le symbole européen d’innombrables villes croates, hongroises, italiennes, belges et françaises qui furent bombardées par les Alliés. Ce qui m’attache à Dresde m’attache également à Lisieux, un lieu de pèlerinage en France qui fut bombardé par les Alliés en juin 1944, comme un autre lieu de pèlerinage, italien celui-là, Monte Cassino, qui fut également bombardé par les Alliés en février 1944. A Lisieux, cette petite ville dédiée à sainte Thérèse, le 10 juin 1944, 1200 personnes furent tuées, le monastère bénédictin fut complètement détruit et 20 religieuses perdirent la vie. Pour dresser la liste des villes européennes de haute culture qui ont été détruites, il nous faudrait une bibliothèque – à condition toutefois que cette bibliothèque ne soit pas une nouvelle fois bombardée par les « world improvers » (*); et à condition que les livres et les documents qu’elle contient ne soient pas confisqués ni interdits de circulation.

    En France, pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 70.000 civils trouvèrent la mort sous les bombes anglo-américaines et démocratiques, chiffe qui est mentionné avec réticence par les historiens du Système. 600.000 tonnes de bombes furent larguées sur la France de 1941 à 1944, 100.000 bâtiments et des maisons furent détruits. Dans le Système actuel, les politiciens utilisent souvent les mots « culture » et « multiculture » ; or, force est de constater que leurs prédécesseurs militaires se sont distingués dans la destruction des divers monuments culturels européens.

    Annéantissement culturel

    Ces églises et ces musées européens devaient être détruits car ces endroits, y compris Dresde, n’entraient pas dans la catégorie de la culture. Plus au sud, à Vienne, en mars 1945, le Burgtheater fut bombardé par les avions américains. Plus à l’ouest, au nord de l’Italie, l’opéra de « La Scala » de Milan fut bombardé, ainsi que des centaines de bibliothèques à travers toute l’Europe centrale. Plus au sud, en Croatie, des villes de grande culture, telles que Zadar et Split, furent bombardées en 1944 par les « world improvers », et ce panorama d’horreur n’a pas de fin. Des politiciens allemands et des touristes allemands prennent souvent des vacances sur la côte croate, alors que le long de la côte il y a de nombreux charniers de cadavres de soldats allemands. Sur l’île croate de Rab, où les nudistes allemands aiment bien s’amuser, il y a une énorme fosse commune contenant les ossements de centaines d’Allemands assassinés par les communistes yougoslaves. Les diplomates allemands en Croatie n’ont rien fait pour ériger des monuments à ces soldats martyrisés. Récemment, la soi-disant communauté de valeurs démocratique s’est montrée très préoccupée du nettoyage ethnique en ex-Yougoslavie et s’est donné beaucoup de mal pour traduire les accusés serbes et yougoslaves devant le Tribunal de La Haye. Mais ces accusés yougoslaves avaient eu des modèles parfaits parmi leurs ancêtres yougo-communistes et leurs alliés anglo-américains. Vers la fin de 1944, et au début de 1945, il y eut, en Yougoslavie, un énorme nettoyage ethnique des Allemands de souche par les communistes yougoslaves. En mai 1945, des centaines de milliers de réfugiés croates, pour la plupart des civils, se sont rendus aux autorités anglo-américaines au sud de la Carinthie, à côté de Klagenfurt en Autriche méridionale. Dans les jours qui suivirent, ils furent tous livrés aux bouchers yougo-communistes.

    On tue et on expulse

    En ce qui concerne les millions d’Allemands de souche chassés de Silésie, de Poméranie, des Sudètes et du bassin du Danube vers la fin de la guerre (**), je pourrais parler pendant des heures. Vu que ces victimes sont dues aux bourreaux communistes, je ne vais pas pour le moment les attribuer aux « world improvers » occidentaux. Rétrospectivement, nous voyons toutefois que les réformateurs occidentaux n’auraient jamais pu réaliser leurs projets de rénovation du monde sans l’aide des bourreaux communistes, y compris les soi-disant antifascistes. Certes, la plus grande migration de l’histoire du peuple allemand et des autres peuples non allemands en Europe centrale et en Europe de l’Est fut suscitée par les communistes et l’Armée rouge, mais jamais ces gigantesques crimes communistes n’auraient pu avoir lieu sans l’aide aérienne massive des « world improvers ». Donc, on utilise deux poids et deux mesures quand on commémore les morts de la Seconde Guerre mondiale.

    Les droits de l'homme à la carte

    Comme le grand spécialiste de droit international, l’Allemand Carl Schmitt, nous l’a enseigné, nous faisons face ici à un problème dangereux quant au droit international moderne et quant à l’idéologie des droits de l’homme. Une fois l’adversaire militaire déclaré « monstre » ou « vermine », les droits de l’homme ne s’appliquent plus à lui. Les monstres et les vermines ne sont protégés par aucune loi. C’est la composante principale du Système actuel. De même, dès qu’un intellectuel européen, un universitaire ou un journaliste non conformiste commence à contester les mythes du Système actuel, il court le risque d’être traité comme un « homme d’extrême droite », c’est-à-dire comme « un monstre fasciste ». Par conséquent, ce monstre d’extrême droite ou ce fasciste et cette espèce inhumaine ne peut jamais devenir un homme ; par conséquent, aucune idéologie des droits de l’homme ne peut lui venir au secours. Il devient sujet à l’ostracisme social et à la mort professionnelle. Le Système se targue de sa tolérance envers toutes les personnes du monde et envers toutes les nations du monde, mais non envers ceux qui sont a priori étiquetés comme inhumains, à savoir les pseudo-extrémistes de droite. Aux yeux des « world improvers », les civils allemands de Dresde, ici sur cette place, en février 1945, n’étaient pas perçus comme des êtres humains mais comme un genre spécial de vermine qu’on devait supprimer. On trouve des sentiments similaires aujourd’hui chez les « world improvers » dans leurs opérations militaires en Irak ou en Afghanistan.

    On nous accuse parfois d’exagérer le chiffre des victimes de Dresde dans le seul but de banaliser les crimes fascistes. Cela n’a pas de sens. Cette proposition mensongère peut facilement être inversée. Les médias du Système et ses faiseurs d’opinion ont besoin, même 70 ans après la guerre, du danger fasciste, dans le seul but de mieux cacher leurs propres désastres économiques et leurs propres crimes de guerre d’antan.

    Fragilité du Système multiculturel

    Par ailleurs, les historiens du Système ainsi que les faiseurs d’opinion ignorent que le Système multiculturel actuel est par force conflictuel : chaque doctrine victimaire persiste dans sa propre unicité et ne se propage qu’aux dépens des autres. Cela montre la fragilité du Système multiculturel. En fin de compte, cela conduit à la balkanisation, à la guerre civile et à l’effondrement du Système. Voici un exemple : l’atmosphère victimaire d’aujourd’hui, dans le Système multiculturel, conduit chaque tribu, chaque communauté, chaque immigré non européen à croire que sa doctrine victimaire doit être unique. Il s’agit là d’un phénomène dangereux, car chaque unicité victimaire exclut les autres victimes qui se trouvent en concurrence avec elle. Une telle mentalité victimaire ne contribue ni à la prévention des conflits ni à la paix. Elle conduit à la violence multiethnique et rend le conflit inévitable.

    Suite à la banalisation et la relativisation des crimes libéralo-communistes contre le peuple allemand, avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, il n’y a pas eu de climat de compréhension mutuelle ni de réconciliation. Au lieu de cela, un climat de fausses mythologies et de victimologies conflictuelles est né, où chaque homme, et chaque tribu, se perçoit comme la victime de son voisin.

    L’exemple classique est à nouveau l’effondrement de l’ancien Etat artificiel de Yougoslavie où les différents peuples furent pendant cinquante ans victimes des historiens communistes et où la propagande communiste dépeignait le peuple croate comme une « nation nazie ». En 1991, après la chute du communisme et après la fin de la propagande communiste, le résultat ne fut pas la compréhension mutuelle entre les divers peuples yougoslaves mais la haine mutuelle et la guerre terrible où toutes les parties s’insultèrent en se traitant de « fascistes ». Ce qui nous attend bientôt dans l’UE n’est pas le plaisir exotique d’une société multiculturelle, mais un nouveau cycle similaire et balkanique de violence et de guerres civiles.

    Ne nous faisons pas d’illusions. Dresde est, certes, un endroit symbolique contre toutes les guerres, et également l’endroit où nous devons nous incliner devant les victimes innocentes. Mais demain, Dresde peut facilement devenir le symbole de catastrophes titanesques. On peut déjà imaginer ce qui nous attend dans les prochaines années. Certains parmi nous qui possèdent une longue conscience historique savent fort bien qu’un monde a pris fin. L’âge libéral est mort depuis longtemps. Les temps qui viennent seront mauvais. Mais ces mauvais temps nous offrent, à nous tous, une chance.

    Tomislav Sunic (Polémia, 13 février 2013)

    Notes :

    (*) Ceux qui « améliorent » le monde, les réformateurs.

    (**) « Les Expulsés »

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