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marchés

  • Les guerres de l'Empire global...

    Les éditions de La Découverte publient prochainement Les guerres de L'Empire global, un essai d'Alain Joxe. Spécialiste des question stratégiques et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, Alain Joxe est l'auteur de plusieurs essais comme Voyage aux sources de la guerre (PUF, 1991) ou L'Empire du chaos (La Découverte, 2002).

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    "Crise de l'euro et des dettes souveraines, occupations qui s'éternisent en Afghanistan ou en Palestine, restrictions des libertés liées à la lutte antiterroriste, corruption des élites, soulèvements des peuples : comment comprendre ce sombre panorama des premières années du XXIe siècle ? Comment expliquer que les États et l'ONU ne parviennent pas à enrayer cette spirale de désordres ?
    Dans cet essai ambitieux, Alain Joxe répond à ces questions en analysant toutes les dimensions de l'empire global du néolibéralisme - qui déborde l'empire américain. La mondialisation de l'économie et de la finance vise à accumuler des profits sans limites, à enrichir les riches et appauvrir les pauvres. Une nouvelle noblesse rentière dénationalisée consacre ainsi la souveraineté des entreprises, au détriment de la fonction protectrice des États. Cette profonde mutation politique conduit à transformer les missions militaires en doctrines policières. Et un nouvel arsenal informatisé surgit (drones et munitions spéciales), utilisable contre les soulèvements populaires dans les pays du Sud comme du Nord. Alain Joxe montre ainsi comment la « révolution électronique » a entraînéà la fois la gestion informatisée des « marchés » et la robotisation de la guerre.
    Mutations économiques, militaires et technologiques se combinent dans une accélération des décisions qui efface le temps long du politique et fabrique un système incapable de réguler la finance ni la violence. Pour en finir avec la dictature des marchés, une mobilisation éthique commence en faveur de la conversion de l'Ancien Monde en union fédérale solidaire, qui seule pourra restaurer la démocratie sociale à bonne échelle en maîtrisant la crise économique."

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  • Prolonger l'agonie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de l'économiste Jacques Sapir, parue dans Marianne, concernant l'accord européen du 27 octobre sur la dette grecque et le fond europée de stabilité.

     

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    Un accord qui ne fait que prolonger l'agonie de l'euro

    L'accord réalisé cette nuit ne fera que prolonger l'agonie de l'Euro car il ne règle aucun des problèmes structurels qui ont conduit à la crise de la dette. Mais, en plus, il compromet très sérieusement l'indépendance économique de l'Europe et son futur à moyen terme. C'est en fait le pire accord envisageable, et un échec eût été en fin de compte préférable.

    Nos gouvernements ont sacrifié la croissance et l'indépendance de l'Europe sur l'autel d'un fétiche désigné Euro.
     

    Huit mesures actées

    Si nous reprenons les mesures qui ont été actées nous avons :
     
    1.Une réduction partielle de la dette mais ne touchant que celle détenue par les banques. Autrement dit c'est 100 milliards qui ont été annulés et non 180 (50% de 360 milliards). Cela ne représente que 27,8%. La réalité est très différente de ce qu'en dit la presse. Cela ramènera la dette grecque à 120% en 2012, ce qui est certes appréciable mais très insuffisant pour sortir le pays du drame dans lequel il est plongé.
     
    2.Le FESF va se transformer en « fonds de garantie » mais sur les 440 milliards du FESF, seuls 270 milliards sont actuellement « libres ». Comme il faut garder une réserve c'est très probablement 200 milliards qui serviront à garantir à 20% les nouveaux emprunts émis par les pays en difficultés. Cela représente une capacité de 1000 milliards d'emprunts (200 / 0,2). C'est très insuffisant. Barroso avait déclaré qu'il fallait 2200 milliards et mes calculs donnaient 1750 milliards pour les besoins de la Grèce (avant restructuration) du Portugal et de l'Espagne. Cet aspect de l'accord manque totalement de crédibilité.
     
    3.La recapitalisation des banques est estimée à 110 milliards. Mais, l'agence bancaire européenne (EBA) estimait ce matin la recapitalisation à 147 milliards (37 de plus). De plus, c'est sans compter l'impact du relèvement des réserves sur les crédits (le core Tier 1) de 7% à 9% qui devra être effectif en juin 2012. Il faudra en réalité 200 milliards au bas mot, et sans doute plus (260 milliards semblent un chiffre crédible). Tout ceci va provoquer une contraction des crédits (« credit crunch ») importante en Europe et contribuer à nous plonger en récession. Mais, en sus, ceci imposera une nouvelle contribution aux budgets des États, qui aura pour effet de faire perdre à la France son AAA !
     
    4.L'appel aux émergents (Chine, Brésil, Russie) pour qu'ils contribuent via des fonds spéciaux (les Special Vehicles) est une idée très dangereuse car elle va enlever toute marge de manoeuvre vis à vis de la Chine et secondairement du Brésil. On conçoit que ces pays aient un intérêt à un Euro fort (1,40 USD et plus) mais pas les Européens. La Russie ne bougera pas (ou alors symboliquement) comme j'ai pu le constater moi-même lors d'une mission auprès du gouvernement russe en septembre dernier.
     
    5.L'engagement de Berlusconi à remettre de l'ordre en Italie est de pure forme compte tenu des désaccords dans son gouvernement. Sans croissance (et elle ne peut avoir lieu avec le plan d'austérité voté par le même Berlusconi) la dette italienne va continuer à croître.
     
    6.La demande faite à l'Espagne de « résoudre » son problème de chômage est une sinistre plaisanterie dans le contexte des plans d'austérité qui ont été exigés de ce pays.
     
    7.L'implication du FMI est accrue, ce qui veut dire que l'oeil de Washington nous surveillera un peu plus... L'Europe abdique ici son « indépendance ».
     
    8.La BCE va cependant continuer à racheter de la dette sur le marché secondaire, mais ceci va limiter et non empêcher la spéculation.
     
     

    Les piètres conclusions que l'on peut en tirer...

     
    Au vu de tout cela on peut d'ores et déjà tirer quelques conclusions :
     
    - Les marchés, après une euphorie passagère (car on est passé très près de l'échec total) vont comprendre que ce plan ne résout rien. La spéculation va donc reprendre dès la semaine prochaine dès que les marchés auront pris la mesure de la distance entre ce qui est proposé dans l'accord et ce qui serait nécessaire.
     
    - Les pays européens se sont mis sous la houlette de l'Allemagne et la probable tutelle de la Chine. C'est une double catastrophe qui signe en définitive l'arrêt de mort de l'Euro. En fermant la porte à la seule solution qui restait encore et qui était une monétisation globale de la dette (soit directement par la BCE soit par le couple BCE-FESF), la zone Euro se condamne à terme. En recherchant un « appui » auprès de la Chine, elle s'interdit par avance toute mesure protectionniste (même Cohn-Bendit l'a remarqué....) et devient un « marché » et de moins en moins une zone de production. Ceci signe l'arrêt de mort de toute mesure visant à endiguer le flot de désindustrialisation.
     
    - Cet accord met fin à l'illusion que l'Euro constituait de quelque manière que ce soit une affirmation de l'indépendance de l'Europe et une protection de cette dernière.

    Pour ces trois raisons, on peut considérer que cet accord est pire qu'un constat d'échec, qui eût pu déboucher sur une négociation concertée de dissolution de la zone Euro et qui aurait eu l'intérêt de faire la démonstration des inconséquences de la position allemande, mais qui aurait préservé les capacités d'indépendance des pays et de l'Europe.
    Les conséquences de cet accord partiel seront très négatives. Pour un répit de quelques mois, sans doute pas plus de six mois, on condamne les pays à de nouvelles vagues d'austérité ce qui, combiné avec le « credit crunch » qui se produira au début de 2012, plongera la zone Euro dans une forte récession et peut-être une dépression. Les effets seront sensibles dès le premier trimestre de 2012, et ils obligeront le gouvernement français à sur-enchérir dans l'austérité, provoquant une montée du chômage importante. Le coût pour les Français de cet accord ne cessera de monter. 

    Politiquement, on voit guère ce que Nicolas Sarkozy pourrait gagner en crédibilité d'un accord où il est passé sous les fourches caudines de l'Allemagne en attendant celles de la Chine. Ce thème sera exploité, soyons-en sûrs, par Marine Le Pen avec une redoutable efficacité. Il importe de ne pas lui laisser l'exclusivité de ce combat.
     
    La seule solution, désormais, réside dans une sortie de l'euro, qu'elle soit négociée ou non.
     
    Jacques Sapir (Marianne, 27 octobre 2011)
     
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  • Les marchés et les oligarques n'aiment pas la démocratie !...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la crise grecque. A l'issue de ces quelques jours, on a bien compris que non seulement les oligarques n'aimaient pas la démocratie mais aussi qu'ils ne rechigneraient pas à la museler le cas échéant... Nous sommes plus si loin de la doctrine de la souveraineté limitée chère à Brejnev et aux dirigeants de l'Union Soviétique...

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    Les marchés et les oligarques n'aiment pas la démocratie

    Après des semaines de palabres et de sommets internationaux, les gouvernements avaient laborieusement mis au point un nouveau plan de sauvetage de la petite Grèce dont le risque de faillite menaçait, paraît-il, la survie de l’euro : un plan qui exigeait de nouveaux « efforts » de la part des Grecs. Les marchés retrouvaient déjà l’euphorie à l’annonce de ce succès magnifique ! Car les marchés aiment bien que ce soient les peuples qui fassent les sacrifices à leur place.

    Quelle audace !

    Mais voilà que le premier ministre grec annonce qu’il soumettra ce nouveau plan – c'est-à-dire les engagements qu’il a été contraint de prendre au nom de son pays – ainsi que le maintien de la Grèce dans la zone euro, à un prochain référendum.
    Panique dans les salles de marchés : la Bourse de Milan perd du coup 6,8%, celle de Paris 5,38% et New York 2,48% ! Quelle audace ! De quoi se mêle-t-il, celui-là ?

    La propagande de l’oligarchie financière

    Nicolas Sarkozy s’est immédiatement fendu d’un communiqué indiquant que « si donner la parole au peuple est toujours légitime » il convenait néanmoins que chaque pays fasse les efforts requis par la solidarité européenne. En d’autres termes, les Grecs seraient autorisés à voter, mais seulement pour adopter les sacrifices requis par les « grands argentiers ». Le peuple grec, qui souffre depuis quatre ans d’une cascade de mesures de rigueur sans précédent en Europe, ne doit surtout pas s’inviter à la table des négociations. La survie de l’euro est une chose trop grave pour la confier à ces Grecs mafieux, feignants et vivant sur la bête européenne comme tend à nous le faire croire une propagande insidieuse au service de l’oligarchie financière depuis quelques mois.

    L’hypocrite communiqué de Nicolas Sarkozy prend toute sa saveur dans la bouche de celui qui a refusé de tenir compte des résultats négatifs en France du référendum sur la prétendue constitution européenne et qui s’est empressé de l’imposer par la voie détournée de la ratification parlementaire du Traité de Lisbonne.

    Les marchés n’aiment pas les peuples

    Car les marchés n’aiment pas les peuples souverains et fiers d’eux-mêmes. Ils préfèrent avoir affaire à des foules solitaires manipulées, à des consommateurs endettés et à une docile ressource humaine, sommée de s’adapter en permanence à leurs exigences changeantes.

    La démocratie qu’ils souhaitent est une démocratie domestiquée : domestiquée par le politiquement correct, par les médias, par le chantage économique, le cas échéant. Et peut-être un jour par la guerre. Les Irlandais ont été priés de revoter jusqu’à ce qu’ils approuvent le traité constitutionnel : pour les y contraindre les grandes entreprises transnationales ont menacé de remettre leurs projets d’investissement et donc de frapper directement l’emploi des Irlandais. Vous avez dit « Etat de droit» ?

    Un déni permanent de démocratie

    Toute la construction européenne repose ainsi sur un déni permanent de démocratie : elle se résume, en effet, à la mise en place d’un ordre oligarchique qui repose sur trois piliers : la Commission, c'est-à-dire les bureaucraties bruxelloises, les juges de la Cour de justice européenne et, enfin, l’indépendance de la Banque centrale européenne ; trois entités qui ont justement pour caractéristique d’être irresponsables devant les peuples dont ils façonnent pourtant chaque jour un peu plus le destin. L’Union européenne repose sur la déconstruction de la souveraineté des Etats, c'est-à-dire de la souveraineté des peuples européens. Elle repose aussi sur le refus d’assumer et de protéger ses frontières, que l’on a cherché au contraire à détruire avec constance car derrière les frontières il y a l’identité européenne. Mais l’oligarchie européenne ne rêve que d’une Europe ouverte à tous les vents, composée surtout d’immigrés, car elle ne veut surtout pas que notre continent soit un « club chrétien ».

    Les peuples européens n’ont été nullement consultés directement sur cette dérive oligarchique et totalitaire des institutions européennes, que le prétendu « parlement européen » a toujours revêtu de son onction.

    Quand on croyait encore à la croissance tout allait bien. Mais maintenant que vient l’heure des comptes et des sacrifices, on commence à s’interroger sur les belles promesses dont on nous a bercés. L’euro nous rend plus forts ? Mais ce n’est manifestement pas le cas dans les pays du sud de l’Union. Et comment se fait-il que la croissance stagne justement dans la zone euro ? La BCE nous protège de l’inflation ? Oui mais pas des déficits ni du chômage ! Et pourquoi faut-il que le contribuable renfloue les banques ?

    Qui t’a fait roi, disent désormais de plus en plus fort les peuples « indignés » à l’encontre de l’oligarchie européenne.

    Vive la Grèce !

    Quel symbole : la petite Grèce, patrie historique de la démocratie sur notre continent, mère des sciences et des arts et qui a su se libérer du joug ottoman, menace le diktat des marchés. L’ombre de quelques bulletins de vote fait trembler Wall Street ! Tout n’est donc pas perdu. La Grèce nous ouvre une porte.

    Michel Geoffroy (Polémia, 2 novembre 2011)

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  • Mettre au pas les marchés financiers !...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin revient sur la crise qui secoue les marchés financiers et souligne la necessité urgente de leur redonner une place subordonnée à l'économie réelle...

     


    L'organisation des marchés au service de la... par realpolitiktv

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  • Les apprentis illusionistes et la guerre...

    Vous pouvez lire ci-dessous un article d'Alain Kermarec publié initialement sur Polémia et consacré à l'entreprise de dissolution des Etats-nations européens...

     

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    Les apprentis illusionistes et la guerre

    DSK était le candidat idéal de l’illusion centre-gauche-droite modérée: directeur du FMI, il aurait su protéger les français devant les attaques financières qui secouent l’Europe. Homme de gauche, il aurait eu de la compassion pour les plus démunis, les laisses pour compte du désengagement de l’Etat, de la dissolution de l’appareil productif dans la globalisation accélérée des marches. Technicien habile de la finance transnationale, soutenu par l’ensemble de la classe politique et médiatique bien pensante, sa candidature et sa victoire étaient annoncées. L’opinion libérée d’un choix moral trop lourd, les français pouvait vaquer à leurs occupations dans l’espoir que « les choses » tiendraient encore le temps d’un quinquennat DSK. Cet espoir est aujourd’hui dissipé. La gauche, choquée pour le compte, cherche encore ses mots pour tenter de surmonter la fracassante perte d’une illusion qui justifiait sa présence sur la scène de l’imaginaire politique. [Note de Métapo infos : les derniers rebondissements en date ne remettent pas en cause cette analyse. Quelles que soient les suites de l'affaire, Dominique Strauss-Kahn a perdu son statu de candidat crédible...] Exit la gauche... qui, de toute façon, n’existait plus depuis que Mitterrand réussi admirablement sa double mission de la priver de toute substance vivante et d’installer une nouvelle pyramide du pouvoir en sol français ...

    Faute d’une base électorale fidélisée, faute d’une véritable volonté de perpétuer le sens fondamental de l’action gaulliste, la droite conventionnelle chiraquienne autour de Dominique de Villepin entretient un discours flou et attentiste. Sœur Anne...

    Le reste des composantes politiques a volé en éclat. Une myriade de second rôles sans présence ni registre se dispute les dernières répliques d’un théâtre de l’absurde. Par la force de l’attraction hypnotique du vide, ils convergent vers un centre ou l’illusion esthétique d’une juste mesure consensuelle pourrait se trouver. Ils rêvent d’une politia modérée, harmonique, libérale, éclairée et, bien sûr, européenne ! Il faudra plus d’une décennie à ces seconds rôles pour recoller les morceaux ou assembler une mosaïque cohérente. D’autant qu’ils font tous, qu’ils en soient ou non conscients, l’impasse sur le réel. Un réel qui échappe a leurs acuité mentale, un réel qui semble dépasser les bornes de leurs observations, un réel dont ils se détournent par lâcheté, aveuglement, ambition personnelle, naïveté ou courte vue morbide.

    De quel réel s’agit-il ? Celui de l’objet même de toute pensée politique digne de ce nom : l’aménagement souverain d’un destin et d’une identité humaine, individuelle et collective, historiquement inscrite dans son contexte culturel, économique et géographique. Aucun, parmi ces apprentis illusionnistes, ne fait sérieusement référence à ce destin, à cette identité encore moins à son contexte historique et géographique. La réalité humaine ne semble pas les intéresser. Faut-il donc faire pour eux l’état des lieux de ce contexte culturel, économique et géographique hors duquel aucun destin humain n’est envisageable ? De quelle stupeur sont-ils donc frappés? N’ont-ils donc pas encore saisi que c’est d’une guerre dont il s’agit ? Une guerre dont l’enjeu n’est autre que la destruction irréversible des fondements sociologiques, psychologiques et économiques de leur état nation?

    Guerre culturelle: dissociation du réel ; promotion de la pulsion comme nouvelle valeur culturelle-marchande ; schize de l’appareil psychique des citoyens

    Depuis les années 60 cette guerre n’a de cesse de promouvoir la pulsion en ultime espace libérateur. L’artillerie médiatique structurée par des puissances financières transnationales (radio, télé, journaux, ainsi que les groupes liés aux activités culturelles et éducatives) ordonnent les grandes campagnes de libération de la pulsion. Le pulsionnel agissant en deçà du seuil de la conscience raisonnée, il devient aisé de manipuler le contexte culturel et d’extraire toute forme de résistance, toute forme de conscience de soi constructive ancrée dans l’appropriation du réel. Le résultat de cette guerre est aujourd’hui visible dans la destruction de la cellule familiale, le saccage de l’éducation, la confusion et la disparition progressive des genres, la promotion d’une homosexualité régnante, la généralisation de la pornographie, des drogues ainsi que l’éradication de tout repère identitaire fiable. Les atteintes portées à la construction d’une conscience de soi solide sont d’autant plus désastreuses qu’elles privent la vie culturelle de toute forme de temporalité historique et de destin. Car un destin individuel et collectif se construit, en conscience, par un dialogue créatif entre raison et réalité ; entre les instances individuelles et collectives de l’identité humaine, et jamais dans l’illusion stérile de la pulsion narcissique-hédoniste promue en mode de vie...

    Guerre économique: avènement de l’économie du casino

    La destruction d’un état nation passe également par la destruction de son appareil productif, sans lequel aucun destin souverain n’est possible. Le démantèlement de cet appareil productif constitue d’une part un appauvrissement considérable des ressources nationales et d’autre part, il déchire le tissue et le lien social. Nous avons, d’un côté, la création d’une classe croissante de citoyens paupérisés, marginalisés, désactivés, désespérés et humiliés. Le désengagement de l’état vis à vis des laissés pour compte de la mondialisation rend leur situation encore plus précaire et insupportable. Qui s’en inquiète ? D’un autre côté, nous assistons à la création d’une super classe d’élite transnationale associée aux institutions mondialisantes et leurs atouts industriels qui imposent aux populations locales les règles du jeu de la nouvelle économie : celle du casino transnational et de l’endettement local. Le destin brisé et l’effondrement de grands pays européens, Grèce, Espagne, Italie, Portugal, Irlande, devraient pourtant alerter toute conscience éveillée. Silence étrange de la sphère politico-médiatique …

    Guerre géographique: dissolution des territoires par abolition des frontières géographiques, déplacement et brassage des populations, désappropriation de tout patrimoine économique et cultuel, instauration d’un état de guerre permanent.

    Depuis une décennie, la stratégie mondialiste, satisfaite de la désagrégation quasi complète des états-nations européens, a amorcé son ultime stratégie : guerre militaire et destruction des territoires. Iraq, Afghanistan, Yémen, Libye, bientôt Syrie, Pakistan, avec l’Iran en ligne de mire. La doctrine du « Grand Chessboard » de Brezinski (1), principal instructeur du Président Obama (2), est appliquée à la lettre. Que la France ait engagé, sans consultation de l’opinion française, son appareil militaire dans l’engrenage libyen bafoue tout concept de souveraineté nationale, constitue un acte anti-démocratique lugubre et indique clairement que le gouvernement français, serviteur zélé de la doctrine Brezinski, n’a que faire ni de la vie ni du destin du peuple français !

    Que la conscience politico-médiatique doite- centre-gauche-verte ni ne s’alarme devant le caractère illégal du conflit libyen ni ne se mobilise pour désengager leur pays d’une politique qui les mène tout droit à une faillite économique accompagnée d’une guerre militaire de grande ampleur a de quoi sidérer !

    Nous vivons aujourd’hui la période historique la plus cruciale de notre pays. Nous nous trouvons face à une alternative radicale : choix d’une action politique centrée sur la nécessaire réappropriation d’une identité liée à un destin économique, culturel et géographique clairement revendiqué, ou complète dissolution dans la refonte géopolitique militaire globale souhaitée par les élites de l’Ordre Mondial. La doctrine Breszinski ne nous laisse d’autres choix. Le temps presse…

    Alain Kermarec (Polémia, 21 juin 2011)

    Notes :

    1) Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : American primacy and its geostrategic impertives

    2) Webster G.Tarpley, Obama a post modern coup. Tarpley.net

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  • Tour d'horizon... (5)

    Baba Pirate Astérix Vigie.JPG

     

    Au sommaire :

    - sur Marianne, Patrick Trannoy voit en Dominique Strauss-Kahn le "candidat surnaturel des marchés" ! 

    DSK, le candidat des marchés ?

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    - sur Metamag, Jean Bonnevey voit dans la guerre de Libye le chant du cygne d'une "communauté internationale" aux ordres de l'empire américano-atlantiste.

    Libye : la communauté internationale en difficulté

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