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jacques chardonne

  • Ecrire la guerre...

    Le trente-septième numéro de la revue Livr'arbitres, dirigée par Patrick Wagner et Xavier Eman, est en vente, avec un dossier consacré aux écrivains aquitains, un autre aux reporters de guerre et un dernier au cinéma français...

    La revue peut être commandée sur son site :  Livr'arbitre, la revue du pays réel.

     

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Plaisirs solittéraires

    Coups de cœur

    Frantz Wouilloz-Boutrois

    Olivier Frébourg

    Michel Bernard

    Antoine Wauters

    Philippe Lacoche

    Sélection de livres

    Nouveautés

    Bernard Quiriny

    Alissa Wenz

    Henri Béraud

    Maxime Dalle

    Dossier

    Écrivains de la Nouvelle Aquitaine

    Les correspondants de guerre

    Cinéma français : une exception culturelle ?

    Entretien

    Stéphane Barsacq

    Alfred Eibel

    Marc Laudelout

    Stéphane Maltère

    Adrien Renouard

    Yann Vallerie

    Domaine étranger

    Zissimos Lorentzatos

    Dylan Thomas

    Essai

    Chantal Delsol

    Michel Michel

    Michel Geoffroy

    Henri Levavasseur

    Emmanuel Jaffelin

    Histoire panorama

    Correspondance Chardonne-Morand

    Thierry Hesse et le soldat feldgrau

    In Memoriam

    José Cabanis

    Littérature jeunesse

    Antoine Guillopé, Contes d'Andersen, Georges Orwell

    Science-fiction

    Rosa Montero

    Bande dessinée

    René Barjavel / Sylvain Tesson / Dimitri

    Carrefour de la poésie

    Réflexions

    Poètes bas-normands

    Peinture en prose

    Poème en prose

    Nouvelle

    La bataille de Lazarevo

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  • Jacques Chardonne et Paul Morand...

    Les éditions Gallimard ont publié voici quelques semaines le dernier volume de la Correspondance - 1964-1968 entre Paul Morand et Jacques Chardonne. Diplomate, épicurien et homme de droite, Paul Morand a notamment publié de nombreux romans. Jacques Chardonne a dirigé les éditions Stock et eu en parallèle une carrière de romancier. Ostracisés après la guerre pour leur engagement en faveur de Vichy, voire de la collaboration, ils ont néanmoins été les inspirateurs des écrivains de la jeune génération de droite.

     

    Morand_Chardonne_Correspondance 1964-1968.jpg

    " Commencée en 1949 et achevée presque vingt ans plus tard avec la mort de Jacques Chardonne, en plein Mai 68, cette correspondance est à tout point de vue celle de la fin d’un monde. Et pour Morand, c’est une amitié littéraire qui disparaît, « une boule de laine dans la gorge ». Cette « paire d’anarchistes conservateurs », comme dit Morand, compte bien être aussi du nouveau monde, en observant avec acuité les bouleversements qui l’inaugurent et en assurant habilement la postérité de leurs œuvres. Tout à trac, les Beatles, la guerre du Vietnam, la Nouvelle Vague ou Jack Kerouac s’invitent chez L’Homme pressé, qui semble toujours partout, en Espagne, à Londres ou en Allemagne, au Masque et la plume et aux « déjeuners Florence Gould ». Chardonne, qui fête ses quatre-vingts ans entouré de jeunes critiques, prépare quant à lui soigneusement sa sortie. Il publie Demi-Jour ; on pose une plaque pour le célébrer au village de Chardonne, en Suisse. Une lettre aimable du général de Gaulle suffit à le convertir au règne du « Monarque », sous l’œil amusé de Morand.
    Les deux farouches épistoliers jugent sans relâche les grands vivants et les grands morts dans l’arène des lettres : Cocteau et Drieu, Mauriac, Sartre, Malraux, Saint-John Perse et Jouhandeau, tout en scrutant les jeunes premiers, Le Clézio ou d’Ormesson. Chardonne a le regard aiguisé de l’ancien éditeur ; et Morand, celui du lecteur érudit, passionné d’histoire. Avec une brillante nostalgie, ce dernier voyage dans le passé, à la faveur de son Journal d’un attaché d’ambassade, retrouve son paradis d’enfance près de la Tour Eiffel, ou revisite déjà Venise. Le temps les rattrape, la fidèle épouse de Morand, Hélène, s’affaiblit et bientôt Chardonne ne répond plus. Dans ses dernières lettres, le moraliste laconique se fait étrangement chinois, s’effaçant dans le « Cosmos »… Et le vernis délicat de son admiration commence à craquer, Chardonne reprochant à Morand sa légèreté coupable en politique, ses errements antisémites. Mais grâce à lui et à leurs milliers de lettres, Morand a tout de même réussi ce « self-portrait » éblouissant qu’il n’avait jamais osé écrire. C’est la Correspondance indispensable avant le Journal inutile. "

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  • Les Mitterrandiens...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier une étude historique de François Broche intitulée Les Mitterrandiens. Historien, François Broche est l'auteur de plusieurs ouvrages sur De Gaulle, la France Libre, l'Occupation ou l'anti-gaullisme.

     

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    " Entrons dans le secret des générations mitterrandiennes. On y trouve les proches de la première heure, bien sûr, mais aussi et surtout une impressionnante toile d’amitiés et de fidélités qui, en se tissant à l’infini, ne fait quasiment jamais se croiser ses membres et pour cause : le mélange des genres est toujours risqué quand il n’est pas aberrant. Ce réseau éclate en une arborescence dont les rameaux irrigueront à leur tour de nouveaux réseaux, qui, en apparence, n’ont aucun point commun mais qui, tous, sont au service de la volonté d’un seul homme. Certains mitterandiens sont célèbres : Pierre Bérégovoy, Jacques Séguéla, Georges-Marc Benhamou, etc. Outre les Charentais de sa jeunesse, les figures de la guerre et de la Résistance, les politiques, les intellectuels ou les communicants, on compte bien entendu les amitiés et les amours féminines, les médecins et les hommes de l’ombre. De Gaulle excepté, Mitterrand est le seul président de la République qui a suscité autant de livres, de colloques, de documentaires: « Comme si l’évocation de son souvenir aidait à combler un vide, écrivait Robert Schneider dix ans après sa mort. Comme s’il n’avait pas été remplacé, ni à la tête de l’État, ni à la tête de la gauche. Comme s’il existait bel et bien aujourd’hui, dans une France qui plus que jamais doute d’elle-même, une nostalgie Mitterrand.» Les pages les plus controversées des deux septennats (le cynisme politique, les relations avec René Bousquet, les « affaires », les coups tordus, les écoutes, le «mensonge d’État» sur la santé, son hostilité à la réunification allemande) se sont estompées. « Il nous avait dit : “Je ne vous quitterai pas”, remarquait déjà Stéphane Denis quatre ans après sa mort. Il a tenu parole et aurait même tendance à exagérer4.» Dans leur majorité, les Français préfèrent se souvenir de l’abolition de la peine de mort, de la contribution au développement de l’Union européenne, des grands travaux et aussi des progrès sociaux, comme l’atteste, vingt ans après sa mort, un sondage de l’Institut Odoxa pour Le Parisien. « Quelque chose fascine dans la fascination qu’il a exercée et c’est elle qui mériterait aujourd’hui qu’on s’y intéresse», observe Pierre Nora (Le Débat, mai 2000)

    Le moins que l’on puisse dire est que François Mitterrand nous a légué une image contrastée, et, en fin de compte, fascinante, sinon séduisante, d’un « artiste de la politique, selon le mot d’Alain Duhamel, peut-être le plus fascinant du xxe siècle français, à coup sûr le plus complexe, le plus romanesque, le plus atypique, le plus labyrinthien ». Mais aussi – et peut-être surtout – un homme de la France provinciale, de la France « profonde » (au double sens de ce mot), de la France de toujours, enraciné dans l’histoire et dans la géographie nationales, plus à l’aise avec Barrès et Chardonne qu’avec Marx et ses épigones internationalistes. Un homme en qui, bien malgré eux, ses adversaires poli- tiques reconnaissaient un compatriote par le cœur, par la culture, par l’amour de la vie et par l’interrogation sur la mort – et, dans ces divers domaines, la comparaison avec ses successeurs ne peut que jouer très largement en sa faveur. Sans que son règne soit perçu comme un âge d’or, les Français ne peuvent se retenir d’éprouver pour notre « dernier grand président », le « dernier roi de France », une certaine empathie : « Son bilan peut être négatif et le résultat, pour nous, catastrophique, observait encore Stéphane Denis lors du dixième anniversaire de sa disparition, son auteur luit doucement comme un personnage dont la chaleur ne se serait pas éteinte après sa mort.» "

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  • Les mondes de Michel Déon...

    Les éditions Séguier viennent de publier un essai biographique de Christian Authier intitulé Les mondes de Michel Déon. Ecrivain, journaliste et cinéphile, Christian Authier est notamment l'auteur de De chez nous (Stock, 2014), de Soldat d'Allah ( Grasset, 2014) ou du Dictionnaire chic de la littérature française (Ecriture, 2015).

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    " Des Poneys sauvages au Taxi mauve, Michel Déon (1919-2016) a laissé bien des livres dans nos bibliothèques idéales. Son style, fait de grâce et de gravité, son sens du rythme et son regard sur l’Histoire assurent à son œuvre un éclat à jamais intact. Dans les années 1950, il fait partie, aux côtés de Roger Nimier, Jacques Laurent et Antoine Blondin, de l’aventure des Hussards, sous le regard bienveillant d’aînés comme Jacques Chardonne et Paul Morand. Mais Michel Déon incarne une façon d’être et d’écrire irréductible aux clichés dont on l’a parfois affublé. Son œuvre, riche d’une cinquantaine de titres, constitue un univers empli d’affinités électives, d’attitudes, de sentiments, de réflexes façonnant un art de vivre où l’enchantement le dispute à la mélancolie.
    À travers cet ouvrage, Christian Authier nous invite à visiter les « mondes » de Michel Déon, lui qui vécut comme un héros de roman, entre France, Grèce et Irlande à travers le XXe siècle. De L’Action française à l’Académie française, dans tous les milieux qu’il côtoya, il demeura un homme singulièrement libre. "

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  • La revue littéraire de Richard Millet...

    « Il était temps de ressortir les revues du coma dans lequel elles avaient sombré il y a une vingtaine d'années. Ce sont de formidables machines de guerre. Et moi, j'aime la guerre. » Richard Millet (L'Express, 27 mai 2015)

     

    Les éditions Léo Scheer viennent de publier le nouveau numéro de La Revue littéraire (n°58, juin - juillet 2015). Cette revue est désormais placée sous la direction de Richard Millet, qui se donne, en particulier, pour objectif « d'y dénoncer toutes les impostures de notre époque et en particulier les faux romanciers, qui pullulent aujourd'hui ». On trouvera dans ce numéro, notamment, un extrait du journal de Richard Millet, 20 poèmes-suicides de Romaric Sangars, un texte de Muriel de Rengervé consacré à l'affaire Millet, une chronique de Clément Bosqué sur Alain de Benoist ("Alain de Benoist, l'impossible ailleurs de la pensée de droite")...

     

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  • Les gentlemen flingueurs...

    Les éditions Gallimard viennent de publier un premier volume de la Correspondance entre Paul Morand et Jacques Chardonne, deux pestiférés de la littérature de l'après-guerre, suite à leur engagement dans le camp des perdants. Nous reproduisons ci-dessous la présentation faite du livre par Jérôme Dupuis dans L'Express...

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    Paul Morand et Jacques Chardonne, gentlemen flingueurs

    "Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre "Après nous le déluge", non?" Nous sommes le 12 février 1960, quand Paul Morand, ancien ambassadeur de Vichy à Bucarest, lance cette boutade à Jacques Chardonne, ex-vedette du "voyage des écrivains " dans le Reich hitlérien. Depuis dix ans déjà, ces deux réprouvés s'écrivent chaque jour de longues lettres, dans lesquelles ils ont décidé de tout dire. Une "bombe enfouie pour l'Histoire future", résume Chardonne, qui stocke les missives de son ami dans son coffre-fort, à côté de l'or de son épouse. 

    Ces lettres sentant le soufre, nous en avons enfin sous les yeux une première livraison, parfaitement annotée, de 1100 pages, couvrant les années 1949-1960, en attendant deux autres volumes... 

    Malraux? "Mythomane" Sagan? "Médiocre"

    Après eux, le déluge, en effet. Les deux "tontons flingueurs" des lettres n'ont plus rien à perdre. Le plus brillant est sans conteste Paul Morand : à 70 ans, cet ex-diplomate marié à une princesse roumaine sillonne encore l'Europe au volant de sa Studebaker, toujours entre une chasse à courre dans le Kent et un dîner avec Charlie Chaplin.  

    Ses lettres, sorte d'autobiographie affranchie, sont éblouissantes. Il a tout lu, tout vu, tout bu. Ce ne sont que : "C'est Oscar Wilde qui avait conseillé à mon père de m'envoyer à Oxford..." et autres : "Proust me disait toujours..." Son ami Proust, qui le surnommait "le plus perfide des attachés d'ambassade", comme il le rappelle ici dans un génial pastiche de Balzac. 

    Chardonne, lui, en héritier d'une lignée de producteurs de cognac charentais, savoure, taillant ses chers rosiers dans sa maison de La Frette, sur une boucle de la Seine. Ancien propriétaire des éditions Stock, il joue les agents littéraires pour son ami et distille tous les ragots de Saint-Germain-des-Prés. 

    L'occasion, pour ces deux bannis, de se livrer à un joyeux ball-trap. Mauriac, leur bête noire de L'Express ? "Lançant une grosse erreur, et se mettant, par gaminerie, la main devant la bouche, pour la rattraper et se faire pardonner et se faire pardonner. Malheureusement, il insulte en public et se fait pardonner en privé, ce qui est lâche." Pour les autres, ce sera plus lapidaire. Malraux? "Mythomane." Sagan? "Médiocre." Julien Green? "Pédé-chrétien." Le Nouveau Roman? "Illisible." Mais Morand est aussi capable de s'enthousiasmer pour A bout de souffle...

    Le "traître" de Gaulle

    Et puis, il y a la divine surprise des hussards. Car cette Correspondance est aussi l'histoire de la résurrection littéraire de ces deux "iguanes préhistoriques des Galapagos". Morand et Chardonne sont soudain fêtés par une génération de jeunes insolents - Nimier, Blondin, Déon, Millau... Ils rajeunissent au contact de ces joyeux anti-sartriens, qu'ils retrouvent pour des soirées au champagne et couvent com -me leurs propres enfants (si Nimier a des problèmes cardiaques, ils l'envoient illico consulter l'ancien médecin de... Pétain!). Promus colonels des hussards, les voilà qui découvrent la "jeunesse de la vieillesse". 

    Les épreuves ne manquent pas, pourtant. En mai 1958, Morand, fantôme de Vichy parti à l'assaut du Quai de Conti, échoue d'une voix à l'Académie. Une semaine plus tard, c'est le "traître" de Gaulle qui revient au pouvoir, ce général auquel les deux épistoliers dénient jusqu'à sa particule, l'appelant assez comiquement "Gaulle" dans leurs échanges. C'est que les deux réprouvés n'ont rien abdiqué de leur passé. "Je ne renie rien du Ciel de Niefheim", écrit Chardonne, faisant allusion à son ode à l'Allemagne hitlérienne, parue en 1943. 

    Quant à Morand, il ne manque jamais une occasion de dénoncer les "judéonègres". (Pas un seul mot sur la Shoah en 1100 pages, chez ces deux intellectuels qui refont le monde de l'après-Yalta.) "Il faut faire attention à ce que l'on écrit. Il y a des mots qui ne s'effacent pas", prévient pourtant Chardonne. Ils n'en ont cure. Le déluge peut commencer.

    Jérôme Dupuis (L'Express, 1er décembre 2013)

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