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eugénisme

  • De l’eugénisme au transhumanisme : un futur déjà écrit ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Degroote cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux questions de l'eugénisme et du transhumanisme.

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    De l’eugénisme au transhumanisme : un futur déjà écrit ?

    L’eugénisme a été fréquent et ouvertement pratiqué dans la plupart des civilisations. L’Europe catholique – plus que protestante – fut une notable exception. Aussi n’est-il pas étonnant que la modernité sécularisée provoque un retour de l’eugénisme. Cependant, cet eugénisme moderne est très différent des eugénismes anciens. Utérus artificiels, bébés génétiquement modifiés, implants neuronaux, exosquelettes… Demain est déjà là.

    À partir du XVIIIe siècle réapparaissent en Europe des revendications eugénistes. Condorcet par exemple propose de perfectionner l’espèce humaine comme on améliore le bétail. Le mot lui-même n’apparaît qu’en 1883, forgé par Francis Galton, cousin de Darwin, du grec eu (« bien ») et gennaô (« engendrer »). L’idéologie eugénique se répand vite et on ne compte plus les scientifiques, les prix Nobel, les hommes d’État et les institutions le prônant et le mettant parfois en pratique, dans des campagnes de stérilisations forcées par exemple.

    Tout change lorsque les nazis appliquent brutalement ce programme. L’eugénisme fut alors très mal vu dans l’opinion publique. Pour sortir de cette impasse, Julian Huxley et Pierre Teilhard de Chardin proposèrent en 1957 de remplacer le mot eugénisme par celui de transhumanisme. Depuis, ce qu’on appelle transhumanisme est en réalité l’eugénisme moderne.

    L’eugénisme est d’abord négatif. Autrefois, on se débarrassait des enfants qui ne plaisaient pas après leur naissance : c’était l’exposition. Aujourd’hui, on se débarrasse également des enfants qui ne plaisent pas, mais avant la naissance. Les progrès des échographies ont permis d’éliminer 97 % des trisomiques. La procréation médicalement assistée (PMA) est au cœur de l’eugénisme. Pour faire une fécondation in vitro (FIV), on crée plusieurs embryons, en général cinq, parfois jusqu’à trente. Avant l’implantation dans l’utérus de la mère, on scanne tous ces embryons, c’est le diagnostic préimplantatoire qui permet de choisir l’embryon dont le profil génétique plaît le plus. Les embryons surnuméraires, les enfants à naître qui ne plaisent pas, sont éliminés. Certains sont utilisés pour faire des expériences. D’autres servent de matière première pour leurs cellules souches si convoitées par les bio-ingénieurs et l’industrie cosmétique.

    La FIV, c’est 3 % des naissances en France, ce qui est peu. Mais c’est en croissance de 10 % par an, ce qui est beaucoup. Les spécialistes situent le point de bascule vers 2045 : c’est alors que la majorité des enfants naîtra par PMA. La reproduction artificielle, donc le tri des embryons, va rapidement devenir la norme.

    Humains à la carte

    Ce qui va bientôt arriver, c’est l’ectogenèse, l’utérus artificiel. Les embryons fabriqués in vitro ne seront plus implantés dans le ventre d’une femme, mais dans une espèce de bocal où le fœtus se développera. La procréation n’impliquera plus la grossesse. Bientôt commencera le monde sans mères des enfants de la machine. L’ectogenèse est presque au point, la GPA est donc déjà obsolète. Si l’on ajoute qu’il est désormais possible de fabriquer les gamètes mâle et femelle nécessaires à la FIV à partir de cellules de la peau, alors on obtient la possibilité d’une procréation pour les homosexuels ou les célibataires. Enfanter n’est plus le monopole des couples hétérosexuels. Le wokisme est une des faces de l’eugénisme moderne.

    L’eugénisme n’est pas seulement négatif (on élimine), il est aussi positif. Autrefois, on tentait de réserver les femelles aux meilleurs reproducteurs, par exemple avec la polygamie qui prive de femmes beaucoup d’hommes inférieurs au bénéfice du sérail des mâles dominants. Désormais, la technologie permet d’aller beaucoup plus loin. On intervient dans le processus de procréation pour optimiser les bébés par des manipulations génétiques. L’invention révolutionnaire des ciseaux génétiques CRISPR-Cas9 permet tous les couper-copier-coller d’ADN que l’on souhaite. Il ne s’agit plus seulement de choisir la couleur des yeux, le sexe ou la taille du bébé, mais l’objectif est de déterminer toutes ses caractéristiques, y compris son QI. La loi de bioéthique de 2021 autorise même les recherches sur les chimères, les hybridations homme-animal.

    Les bébés génétiquement modifiés (BGM) ne sont pas de la science-fiction. Les premiers ont été fabriqués en Chine en 2018, modifiés pour échapper au SIDA. Passée une indignation de façade, les autres pays ont retroussé leurs manches pour ne pas prendre de retard. Les chimères existent déjà également. Entre autres monstres, on trouve la fleur de Kac avec du sang humain à la place de la sève, un lapin croisé avec une méduse pour être fluorescent, un rat avec une oreille humaine dans le dos.

    Télécommander le vivant

    L’eugénisme technologique moderne n’est pas seulement négatif (le tri des embryons) et positif (les BGM), il est aussi continu. Ce n’est pas seulement lors de la conception mais pendant toute l’existence qu’on peut améliorer l’homme. Pour cela, on l’hybride avec la machine. C’est désormais possible grâce à la convergence NBIC qui combine les percées de quatre technologies révolutionnaires : les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives.

    Ce n’est pas de la plaisanterie. L’Europe a investi entre 2014 et 2020 pas moins de 79 milliards d’euros dans le programme de recherche NBIC dénommé KET, investissement évidemment très inférieur à ceux des Américains ou des Chinois. Les progrès sont fulgurants. Grâce à des implants cérébraux, un singe téléguide par la pensée un bras mécanique. Le lien cerveau-machine fonctionne également dans l’autre sens : il existe un rat télécommandé. En pianotant sur un ordinateur, on le fait aller et venir comme on veut. La société d’Elon Musk, Neuralink, a commencé d’implanter des humains et vient d’annoncer qu’un de ses cobayes était capable de manipuler par la pensée une souris d’ordinateur.

    L’eugénisme moderne, que l’on nomme désormais le transhumanisme, procède donc par le tri des embryons, les modifications génétiques et l’hybridation homme-machine. Un discours bienveillant prétend vouloir éliminer les maladies, mais en réalité c’est d’augmentation et non de thérapie qu’il s’agit. 15 % des FIV en France ont déjà lieu sans raison thérapeutique, uniquement pour bénéficier du tri des embryons. L’artificialisation de la procréation permet également sa marchandisation.

    Cette augmentation de l’homme n’a rien à voir avec les améliorations anciennes des arbres ou du bétail, qui procédaient par sélections et croisements. Le cheval et l’âne sont des espèces interfécondes, ce qui donne un mulet. Mais le lapin et la méduse, l’homme et la machine ne sont pas interféconds. La technique force la nature à sortir du cercle de son possible et contraint les cellules à produire ce qu’elles n’auraient jamais produit par elles-mêmes. L’homme est considéré comme une matière première muable, liquide, sans consistance, sans essence, sans nature et sans finalité, que l’on peut modifier à sa guise. L’homme n’est que pâte à modeler, indéfiniment manipulable. Tel est le credo cybernétique forgé dans les années 40 par Norbert Wiener et appliqué à la biologie depuis Schrödinger.

    Homo deus

    Le transhumaniste veut se créer lui-même, faire de lui tout ce qu’il voudra. Il se veut causa sui et rêve de se faire immortel, toujours jeune et beau, super-intelligent et doté de superpouvoirs. Il utilise la science pour faire de lui un dieu. C’est exactement le mensonge du serpent au jardin d’Éden : si vous goûtez du fruit de l’arbre de la connaissance, vous serez comme des dieux. Le transhumanisme est l’accomplissement du péché originel.

    L’eugénisme moderne a le même objectif que l’eugénisme archaïque, améliorer l’homme, mais de tout autres moyens technologiques qui lui permettent de l’améliorer en le modifiant. La conséquence est immense. Le transhumanisme mène à l’avènement d’une nouvelle espèce, un posthumain produit par la technique. Le transhumanisme, c’est le grand remplacement du naturel par l’artificiel, du spontané par le planifié, de l’homme par le cyborg. Évidemment, les progrès techniques rapides impliqueront pour les posthumains des mises à jour fréquentes. Le transhumanisme prétend nous libérer de la nature et de ses contraintes, mais au prix d’un asservissement à la technique et aux multinationales qui en disposent.

    On n’échappera pas à cette bascule anthropologique inouïe. D’abord parce que les ingénieurs ravis de procéder à l’ingénierie du vivant, les banquiers salivant devant d’immenses profits, les militaires et les hommes d’État avides de puissance font tout pour l’imposer. Un sondage en 2016 a révélé que 72 % des Français jugent le transhumanisme et l’homme augmenté comme une bonne chose. Ensuite parce que la fertilité masculine s’effondre en raison de la pollution industrielle. Elle a chuté de 60 % entre 1973 et 2011, chute qui s’accélère et se mondialise. Tout porte à croire qu’il deviendra dans quelques décennies difficile d’enfanter sans PMA. Enfin, le transhumanisme sera obligatoire, non parce qu’il sera imposé par des États totalitaires, mais parce qu’il sera imposé par le marché. Demain, qui trouvera un emploi s’il ne dispose de dispositif de cognition augmentée (pour les cadres) ou d’exosquelette (pour les ouvriers) ? Le transhumanisme aujourd’hui naissant est voué à s’imposer aussi inéluctablement que les smartphones. On ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher, sinon peut-être la fin du système technocapitaliste que provoquerait l’effondrement écologique.

    Les gueux ou les réfractaires qui ne s’augmenteront pas deviendront des sous-hommes superflus, menacés d’extinction si la fertilité continue de chuter. Cela fera les affaires des augmentés : le trognon de Terre restant n’a pas besoin de bouches inutiles. Ray Kurzweil, ponte du transhumanisme et responsable de l’IA chez Google, l’a clairement dit dans Libération : « Il y aura des gens implantés, hybridés, et ceux-ci domineront le monde. […] Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. »

    Nous sommes les derniers des humains.

    Nicolas Degroote (Site de la revue Éléments, 27 décembre 2024)

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  • Alexis Carrel, cet inconnu...

    Les éditions de l'Atelier Fol'fer, diffusées par Francephi, viennent de rééditer Alexis Carrel, une biographie de l'auteur de L’Homme, cet inconnu  publiée initialement en 1952 par Robert Soupault. Professeur de médecine et grand chirurgien, croix de guerre en 14-18 et en 39-45, Robert Soupault (1892-1975) était également un spécialiste de Stendhal.

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    " Chirurgien et biologiste français, Lauréat du prix Nobel de physiologie et de médecine en 1912, Alexis Carrel s’est fait mondialement connaître par la publication de L’Homme, cet inconnu en 1935.

    Il se convertit au catholicisme et plaida notamment pour l’eu­génisme, ainsi que pour une politique nataliste. Il adhéra au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot et, en 1941, rencontra le Mal Pétain qui le nomma « ré­gent » de la Fondation française pour l’étude des problèmes hu­­mains chargée de « l’étude, sous tous ses as­pects, des me­su­res les plus propres à sauvegarder, améliorer et dévelop­per la population française dans toutes ses activité. »

    La Fondation, fonctionnant de manière autonome, sans lien avec les autorités (elle accueillait Collaborateurs et Résistants), fut notamment à l’origine de la loi instaurant la médecine du travail, le certificat prénuptial (loi du 16 décembre 1942) et le livret scolaire. Elle se livra à des tra­vaux sur la démographie, sur la nutrition (Jean Sutter), sur l’habitat et aux premières enquêtes par sondage.

    En 1944, Carrel refusa le poste d’ambassadeur de France à Berne, invoquant sa santé défaillante. "

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  • A propos du dysgénisme...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la présentation et l'analyse par Michel Drac de Dysgenics (Ulster Institute for Social Research, 2011), un livre du psychologue britannique Richard Lynn consacré à la détérioration génétique dans les populations modernes et à la question de l'eugénisme.

    Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont dernièrement  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) et est également le fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient, notamment, Piero San Giorgio ou Howard Kunstler.

     

     

                                        

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  • Construire le surhomme ?...

    Les éditions Grasset viennent de publier La construction du surhomme, le septième tome de la contre-histoire de la philosophie de Michel Onfray. Le créateur de l'université populaire de Caen évoque dans ce volume Jean-Marie Guyau, un philosophe français, et Friedrich Nietzsche...

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    "Michel Onfray est l’auteur d’une œuvre philosophique importante. La construction du surhomme est le septième tome d’une monumentale « Contre-histoire de la philosophie ».

    Toute l’œuvre de Michel Onfray tourne autour de ce qu’il appelle le « nietzschéisme de gauche » et, plus particulièrement, de tous les développements qu’une certaine tradition philosophique a consacrés au thème du « surhomme ». Il revient, dans cet ouvrage, sur cette question à travers l’étude de deux œuvres.
    Tuberculeux dopé au stoïcisme, Jean-Marie Guyau développe une philosophie vitaliste comme une machine de guerre contre la morale kantienne. Ce malade défend le don, la générosité, le risque, la dépense, l’action dans une œuvre qui pourrait faire de lui un Nietzsche français. Penseur du républicanisme, il formule un hygiénisme, un racialisme, un natalisme, dangereusement parents de l’idéologie de Vichy à venir. Il défend enfin une immortalité panthéiste stellaire obtenue par les traces de l’amour quand il a été fort.
    La figure ontologique du surhomme de Nietzsche n’est pas sans relation avec cette étrange métaphysique que le philosophe allemand connaissait. Nietzche commence avec Schopenhauer et Wagner, continue avec un long moment épicurien et termine avec l’éloge d’un surhomme ultra-caricaturé. Or, celui-ci nomme l’individu ayant compris que la volonté de puissance a les pleins pouvoirs, qu’il faut vouloir cette volonté qui nous veut, puis l’aimer pour accéder à une jubilation suprême. Une technique de sagesse à la portée de tous."
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  • A droite et à gauche... (1)

    Une nouvelle rubrique pour Métapo infos, intitulée "A droite et à gauche...", dans laquelle nous ferons figurer des citations variées, cueillies au fil de nos lectures du moment...

     

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    " Restons un pays ouvert, qui accueille de nouvelles cultures et tire profit du métissage. Et si par ailleurs il y a des enjeux d'intégration dans notre pays, c'est notamment à l'école et avec les enseignants qu'il faut les aborder."

    Laurence Parisot, « Restons un pays ouvert qui profite du métissage », Le Monde (17-18 avril 2011)

     

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    " Notre politique de l’emploi est aberrante. La France vient d’adopter une directive européenne dont le but est d’« attirer les ressortissants de pays tiers aux fins d’emplois hautement qualifiés ». Or de nombreux diplômés français s’exilent chaque année à l’étranger, où leurs talents sont reconnus. Mieux vaudrait endiguer la fuite de nos cerveaux ! Autre exemple : la signature en 2008 d’un accord d’immigration entre la France et le Sénégal. Il s’agit d’ouvrir le marché du travail français aux ressortissants sénégalais dans cent huit métiers, dont beaucoup ne sont pas très qualifiés : des emplois qui pourraient trouver preneurs en France, à niveau de compétence égal ou moyennant la formation de chômeurs.On estime à 4 millions le nombre des demandeurs d’emploi, si l’on tient compte des chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi et des salariés à temps partiel subi. Peut-on tout à la fois supporter la charge du chômage et recourir à une immigration de travail massive ? Ce n’est pas seulement une question financière, c’est une question de dignité : priver d’emploi des hommes et des femmes capables de travailler, c’est les condamner à l’exclusion sociale. "

    Malika Sorel, « La France fait trop de concessions », Valeurs actuelles (21 au 27 avril 2011)

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    " La gauche convenable - et nous partageons avec elle bien des valeurs et des combats - estime infâme, contraire à l'éthique, de s'interroger sur une éventuelle diminution de l'immigration légale? Mais pourquoi diable? Pourquoi cette gauche convenable se rallie-t-elle avec une facilité déconcertante à l'idéologie inspirée par le Medef, qui exige toujours plus d'immigrés nouveaux surexploités et sous-payés, tellement plus malléables que ces immigrés installés en France depuis quelques années déjà, qui ont pris conscience de leurs droits sociaux et qui, parfois, ont l'audace de revendiquer, de protester, d'occuper ? Alors, osons émettre une hypothèse dérangeante : la gauche convenable ne s'aligne-t-elle pas, une nouvelle fois, sur l'idéologie CAC 40 du grand patronat ? Se soucierait-elle moins du sort des immigrés que de la défense des intérêts de la finance ? "

    Maurice Szafran, Le droit à la complexité, Marianne (16 au 22 avril 2011)

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    " La France connaît donc aujourd'hui une immigration de peuplement, conséquence directe du regroupement familial. Mais les immigrés constituent plus que jamais l'armée de réserve du capital. On ne peut qu'être frappé de voir comment les réseaux « sans-papiéristes » de l'extrême gauche, qui croient trouver dans les immigrés un prolétariat de substitution, servent les intérêts du patronat. Réseaux mafieux, passeurs d'hommes et de marchandises, grands patrons, militants « humanitaires », employeurs « au noir»: tous sont adeptes de l'abolition des frontières par le libre-échangisme mondial. Olivier Besançenot, Laurence Parisot, même combat ! "

    Alain de Benoist, Immigration, l'armée de réserve du capital, Eléments n°139 (avril-juin 2011)

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    " Les politiques n'ont jamais eu le courage de s'attaquer vraiment au problème des banlieues quand les premières émeutes ont commencé à se généraliser au début des années quatre-vingt-dix. La droite parce que c'est elle qui a autorisé le regroupement familial dans les années soixante-dix et parce qu'elle avait besoin de ces populations pour faire tourner les usines, le bâtiment, tout en maintenant les salaires très bas dans un contexte de mondialisation croissante, et la gauche parce qu'elle était confronté à un " bug » de son système idéologique: les pauvres et les immigrés ne peuvent pas être coupables, c'est impossible voyons, c'est forcément la faute aux autres (blancs et riches si possible). "

    Pierric Guittaut, En direct de nos banlieues à Beyrouth-sur-Loire, Eléments n°139 (avril-juin 2011)

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    " Aujourd'hui, ce n'est plus l'avenir qui est bouché, c'est le présent qui se défait. L'idée n'est plus que l'on est en train de descendre mais que l'on est bel est bien descendu, que l'on touche le fond. Dans ce contexte, les récentes annonces de hausses des prix (gaz, pétrole, électricité) sont ressenties violemment : les gens ne parlent que de ça. On n'est plus dans une crise du lendemain, mais dans une crise du quotidien, qui se traduit par un sentiment d'insécurité permanente.
    [...] Avant la présidentielle de 2007, les milieux populaires pensaient que l'on allait s'intéresser à eux. La preuve : ils ont voté massivement pour Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy au second tour. Bref, ils y ont cru. Leur déception est à la mesure de leurs attentes. Ils pensent s'être fait avoir. J'irai même plus loin : ils estiment que la relégation qu'ils subissent est volontaire. Ils pensent que, pour s'enrichir, les représentants de l'" oligarchie financière ", qui sont les acteurs de la mondialisation, doivent délibérément les précariser et les appauvrir. Cette relation de cause à effet entre mondialisation et fragilisation est au coeur du discours de Marine Le Pen. Voilà pourquoi sa voix porte tant.
    [...] Nicolas Sarkozy est complètement décrédibilisé. Il est non seulement vu comme celui qui n'a pas tenu ses promesses mais comme celui dont les amis sont au CAC 40 et qui, justement, incarnent cette mondialisation génératrice d'insécurité générale. On ne le croit plus capable de jouer contre son camp, celui de l'" oligarchie financière ".
    Dominique Strauss-Kahn est lui aussi l'objet d'une forte suspicion. Quant à la gauche, elle est perçue comme très molle sur la mondialisation. Reste un Mélenchon, mais il donne l'impression de ne pas prendre vraiment en compte la question de l'intégration des étrangers. Or celle-ci est centrale dans le discours des milieux populaires.
    [...] La situation actuelle est perçue comme un noeud gordien, trop complexe, trop enchevêtré pour être dénoué fil à fil. Le seul moyen pour se libérer est, comme dans le mythe grec, de trancher le noeud. Or, Marine Le Pen est la seule à être perçue comme capable de vraiment trancher. Comme si les gens se disaient : « Elle, au moins, contrairement à tous les autres, on ne l'a pas essayée »."

    Alain Mergier, « Les milieux populaires pensent s'être fait avoir », Le Monde (22 avril 2011)

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    " Aux États-Unis, le maire libéral de New York dans les années 1930 exhorte ouvertement la police à obtenir des truands arrêtés des aveux par tous les moyens. Et un chroniqueur judiciaire de décrire les séances de tabassage dans les commissariats et aussi de « fraisage »forcé chez un dentiste proche des policiers dans un livre au titre sans ambiguïté. Au début des années 1950, un auteur universitaire américain synthétise : « On trouve difficilement une seule brutalité physique infligée par la Gestapo que les policiers américains n'ont pas quelque fois utilisée »."

    Dominique Inchauspé, Garde à vue ? Garde à vous !, Chroniques d'actualité n°1 (mars 2011)

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    " Le 17 février 2011, la police croate a terminé l'exhumation, dans une fosse de la banlieue de Zagreb, de centaines de corps de victimes allemandes, civiles et militaires, abattues par la résistance communiste en 1945. Il y a deux ans, à Harmica, un charnier contenant 5000 corps (4500 soldats de la Wehrmacht et 500 officiers) avait déjà été mis au jour. Il y aurait encore 200 sites de cette nature à explorer, selon le ministre croate de l'Intérieur. "

    Guerres et histoire n°1 (1er trimestre 2011)

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    " Or l'eugénisme ne se limite pas à une simple sélection des naissances. Toutes sortes de questions connexes s'y rattachent, à peine soulevées encore, malgré leur urgence. Quelle doit être, par exemple, l'attitude de fond à adopter, vis-à-vis des groupes ethniques fixés ou décidément peu progressifs, par l'aile marchante de l'Humanité ? La Terre est une surface fermée et limitée. Dans quelle mesure doit-on y tolérer, racialement ou nationalement, des aires de moindre activité ? - Plus généralement encore, comment faut-il juger les efforts que nous multiplions, pour sauver, dans les hôpitaux de toutes sortes, ce qui n'est souvent qu'un déchet de vie ? Quelque chose de profondément beau et vrai (je veux dire la foi en la valeur irremplaçable et aux ressources imprévisibles contenues dans chaque élément personnel) se cache évidemment sous cette opiniâtreté à tout sacrifier pour sauver une existence humaine. Mais cette sollicitude de l'homme pour son prochain individuel ne devrait-elle s'équilibrer d'une passion plus haute naissant de la foi en cette autre personnalité supérieure qui est attendue, nous le verrons, de la réussite terrestre de notre évolution ? Jusqu'à quel point le développement du fort (si tant est qu'on puisse clairement définir celui-ci) ne devrait-il pas primer la conservation du faible ? Comment concilier dans un maximum d'efficience le soin à prodiguer aux blessés avec les nécessités supérieures de l'attaque ? En quoi consiste la vraie charité ? "

    Pierre Teilhard de Chardin, L'Energie humaine, cité par Jacques Arnould, Teilhard de Chardin (Tempus, 2009)

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