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babel

  • Immigration de masse : l'assimilation impossible...

    Les éditons de La Nouvelle Librairie viennent de publier dans leur collection Éclairs un court essai de Michel Geoffroy intitulé Immigration de masse - L'assimilation impossible.  Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018) et tout dernièrement La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020).

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    " N’en déplaise aux «déni-oui-oui», l’immigration extra-européenne vire à la catastrophe. Elle transforme l’Europe en agrégat de communautés toujours plus étrangères les unes que les autres. Partout, l’assimilation est en panne : ce ne sont du reste plus des individus isolés qui s’installent sur notre continent, mais des populations entières qui ont choisi de vivre dans leur pays d’accueil comme si elles se trouvaient encore dans leur pays d’origine. Pire : l’assimilation s’opère désormais à rebours. Il faudra bientôt se plier aux mœurs des nouveaux venus. Ainsi l’utopie du multiculturalisme rejoue-t-elle l’échec annoncé de la tour de Babel. Il nous revient d’en tirer au plus vite les conséquences pour relever le défi civilisationnel que cette immigration de masse lance aux peuples européens. "

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  • Rue de Babylone...

    Les éditions De Fallois viennent de publier un roman de Claude Durand intitulé Rue de Babylone. Ancien directeur des éditions Fayard, romancier, Claude Durand  a été, et est toujours, l'éditeur de Soljenitsyne, une aventure qu'il a raconté dans Agent de Soljenitsyne (Fayard, 2011).

     

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    " Rue de Babylone s’apparente au genre « sotie », sorte de farce satirique qu’on jouait au Moyen Âge pour ridiculiser les mœurs du temps (Gide sous-titra ainsi ses Caves du Vatican), ou encore au conte voltairien (comme Zadig), comme à certaines «histoires» de Jorge Luis Borges.

    L’idée en a été soufflée à Claude Durand par Umberto Eco dans son ouvrage sur La Langue parfaite où il évoque le problème posé en 1983 par l’Administration américaine à un collège d’experts : compte tenu du fait que l’on enfouit dans des fosses non sismiques des tonnes de déchets nucléaires dont la radioactivité risque de se manifester sur des dizaines de milliers, voire des centaines de millions d’années, en quel langage aviser du danger mortel qu’ils représentent nos successeurs sur cette planète ?

    Claude Durand a imaginé de faire convoquer par l’UNESCO, sur ce thème, un colloque qui ne pouvait à l’évidence que se tenir rue de Babylone (Babel !), au siège de l’ancien Haut Comité de la langue française donnant sur les jardins de Matignon. Les spécialistes les plus réputés – physiciens atomistes, écologistes, linguistes, sémiologues, éthologues, ecclésiastiques, militaires, mais aussi musicologues, odorologues, mimographes, etc. – sont conviés à prôner à la tribune la solution la plus conforme à leur savoir, cependant que le narrateur, délégué à cette rencontre par le Quai d’Orsay, file une relation assez torride avec la jeune interprète islandaise durant les suspensions de séance, souvent dans la salle obscure du cinéma La Pagode tout proche où la projection de vieux films en V.O. sous-titrés en des dialectes indéchiffrables ne gêne pas outre mesure leurs ébats.

    C’est l’occasion d’évoquer les centaines de tentatives, des plus sérieuses aux plus loufoques, déployées au cours de l’histoire humaine pour fabriquer une langue commune à tous, susceptible d’instaurer entre les peuples la paix universelle, comme si le fait de parler le même idiome n’était pas, au contraire, le plus sûr moyen de ne pas s’entendre, de susciter des disputes, d’en venir aux mains ou aux armes...

    Derrière ce divertissement mi-grave, mi-bouffon, est dressé, en forme de réquisitoire ironique, un inventaire des utopies les plus niaises de notre siècle, du principe de précaution poussé à ses extrêmes au gommage des frontières et à l’abolition de la diversité des langues. "

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  • Une évolution symbolique de notre temps...

    Au cours de l'été, lors d'un déplacement en train et d'un passage à Paris, certains lecteurs auront peut-être l'occasion (sinon la chance) de passer par la nouvelle gare Saint-Lazare et, ainsi, de se faire une idée des lieux et de la transformation qu'ils ont subie. Pour les autres, nous leur offrons de découvrir ce «lieu de vie ouvert sur la ville» grâce à la plume acérée de Michel Geoffroy, qui a livré son analyse à Polémia.

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    La gare Saint-Lazare change : une évolution symbolique de notre temps

    La gare Saint-Lazare, qui remonte à Louis-Philippe, est l'une des plus anciennes et des plus importantes de Paris pour le trafic de voyageurs. Mais elle n'avait pas fait l'objet d'une rénovation depuis les années 1970. Aujourd'hui c'est chose faite. On l'a « pensée comme un véritable lieu de vie ouvert sur la ville et ses transports, accessible à tous », nous dit la SNCF. Traduisons la novlangue.

    Une gare transformée pour le doux commerce

    La gare, dont le hall et le quai transversal ont été rénovés, est désormais dotée d'un nouvel « espace commercial » : en clair, elle est devenue un centre commercial ! Les travaux ont été conduits par Klepierre, spécialiste des centres commerciaux. C'est dire.

    La gare accueille désormais 80 boutiques environ, bien éclairées grâce à la rénovation de la verrière : des boutiques du genre de celles que l'on trouve partout ; on y vend des fringues, de la restauration rapide, de l'audiovisuel et il y a des supérettes. Le genre de marchandises qui sied à une société déracinée, dans un monde « globalisé ».

    Mais les quais, qui voient chaque jour se déverser 450.000 voyageurs, n'ont par contre pas changé depuis le siècle dernier.

    Chaque matin on piétine donc pour s'extirper de son train et sortir de la gare. Mais que l'on ne s'inquiète pas : la SNCF va de l'avant puisque le doux commerce entre en gare !

    Certes, il y a toujours un haut-parleur pour expliquer qu'en raison d'une avarie de matériel, d'un accident de personne (variante : un accident grave de voyageur), ou d'un mouvement social, tel ou tel train ne fonctionne plus. Mais pas de panique : les usagers, que l'on remercie pour leur « patience et leur compréhension » vont sans doute aller faire un tour dans les boutiques pour patienter. Et on a d'ailleurs rénové la salle d'attente.

    Les distributeurs automatiques ont pris la place des guichets d'antan. Dans ce monde minéral et automatisé il fallait libérer le hall, en effet, pour accéder aux commerces.

    Et puis les écrans, les vrais dieux Lares de notre temps, sont partout, qui remplacent avantageusement les agents de la gare, car en général eux ne suivent pas les fameux « mouvements sociaux ».

    Metropolis, mais en vrai

    C'est le soir que l'on apprécie vraiment ce « lieu de vie ouvert à tous ». Et la nuit plus encore.

    Le matin, en effet, la ressource humaine du système économique, en majorité autochtone, est en retard ou pressée : elle fait de son mieux pour sortir au plus vite de la gare. Elle se précipite vers les bus ou les métros, en attrapant au passage le dernier journal gratuit que lui tendent une armada de gentils distributeurs ambulants, qui font beaucoup d'efforts pour que chacun soit ainsi bien « informé ». Pas le temps de musarder dans les boutiques !

    Les usagers descendent en foule solitaire, leur MP3 vissé dans les oreilles, dans les sous-sols, comme dans le sinistre film de Fritz Lang, Metropolis. Mais ce n'est plus du cinéma.

    La diversité c'est mieux le soir

    La gare s'anime vraiment le soir : car c'est le moment où les « jeunes » et les allogènes, qui ne sont manifestement pas du matin, prennent possession des lieux. Ils s'installent sur les escaliers, hurlent dans leurs portables et palabrent en matant les meufs.

    Assurément ils enrichissent le quotidien des voyageurs, avec leurs tenues bariolées, leurs casquettes mises à l'envers, leurs chaussures Nike rutilantes, leurs scooters vrombissant ou leurs éclats de voix.

    Ils apportent aussi une note d'optimisme, car en les regardant (pas trop quand même : on ne sait jamais ce qui pourrait se passer s'il y avait un réfugié tchétchène parmi eux…) ou en les entendant rire à pleines dents, on n'a pas l'impression de voir les victimes du chômage et de la discrimination dont nous parlent toujours d'un air contrit les médias.

    Peut-être sont-ce des intermittents du spectacle employés par la SNCF pour nous faire voir la vie avec exotisme ?

    Une Babel moderne

    Après une journée de travail, les usagers ont donc la joie de devoir zigzaguer entre les cannettes de bière, les « jeunes » ou les clochards, pour franchir les escaliers, que manifestement la SNCF ne considère plus comme faisant encore partie de l'emprise de la gare. C'est sans doute un « lieu de vie » qu'il faut respecter !

    Il faut aussi éviter les fumeurs qui s'agglutinent aux portes : on appréciera d'ailleurs que dans ces gares conçues au XIXe siècle pour évacuer vers le haut la fumée des locomotives à vapeur, on ne puisse plus fumer aujourd'hui qu'à l'extérieur…

    En soirée, la gare se métamorphose pour notre plaisir en grand aéroport international, les avions et les hôtesses en moins.

    La gare devient le lieu de rencontre de tous les peuples de la terre : une Babel de notre temps, qui doit ravir les bobos. On y entend tous les idiomes, on y croise toutes les tenues et des bambins de toutes les couleurs, avec une nette dominante africaine cependant. On n'a plus l'impression d'être à Paris.

    Merci à la SNCF de nous faire voyager de par le vaste monde pour le prix d'un modeste billet ! Pardon : d'un modeste abonnement – si possible annuel – payé d'avance, car le billet de train est devenu chose rare de nos jours. Ce n'était pas « rentable ».

    Bienvenue dans le meilleur des mondes

    Mais il y a quand même toutes sortes de policiers et vigiles dans cette gare « lumineuse et transparente » et cet espace d'échange : police nationale, gendarmes, police ferroviaire, police du métro, etc., tous pareillement vêtus, genre ninja mais sans cagoule, et en général constitués en patrouilles mixtes, diversité oblige : un blanc patibulaire, un black (pour parler gentiment aux blacks sans doute) et une femme.

    Sans oublier les braves militaires de Vigipirate qui déambulent, fusil à la main, l'air absent. Il y a aussi les contrôleurs de la SNCF qui ne se déplacent qu'en groupe et qui présentent désormais une remarquable diversité de coiffures, d'accoutrements ou d'ethnies, sans doute pour s'adapter à la clientèle du soir.

    Dans ce lieu de vie, on nous explique que tout bagage abandonné sera détruit ou qu'il faut surveiller nos affaires car des « pickpockets sont susceptibles d'opérer dans cette gare ». Tant pis pour vous on vous aura prévenus, semblent vouloir dire ces annonces, qui déchargent par avance la SNCF de toute responsabilité.

    Comme tout cela est rassurant ! On se sent tellement chez soi dans ce temple du voyage et du commerce qu'on a vraiment envie d'être ailleurs : c'est sans doute cela la magie du voyage.

    Merci la SNCF !

    Michel Geoffroy (Polémia, 6 juillet 2012)

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