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alain cresciucci

  • Roger Nimier, le hussard pressé...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Roger Nimier - Masculin, singulier, pluriel, une biographie signée par Alain Cresciucci. Professeur de littérature du XXe siècle à l'université de Rouen, Alain Cresciucci est, notamment, déjà l'auteur d'un essai consacré à ceux que leurs adversaires ont regroupés sous le nom de "Hussards", Les désenchantés (Fayard, 2011), et de biographies de Jacques Laurent et d'Antoine Blondin.

     

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    " « Entre sa démobilisation (août 1945) et la publication des Épées, plus question de Sorbonne, tout en travaillant dans le commerce des timbres, il démarra, sa carrière, et dans tous les domaines où il s’illustra par la suite : le roman (il débuta par un refus), l’essai ― il commença Amour et Néant et esquissa les mini essais qui constituent Le Grand d’Espagne ―, le journalisme. À tout juste vingt ans, avec un ami, il s’intronisa directeur-rédacteur d’un journal, La condition humaine, un hebdomadaire de quatre pages, qui n’a connu que trois livraisons ― la référence à Malraux, alors ministre de l’Information, n’était pas innocente, comme le montre un article, assez courtisan, en son honneur. En cinq ans il gravit les échelons de la notoriété : édité chez Gallimard, contributeur aux deux revues concurrentes des Temps modernes, La Table Ronde de Mauriac et La Nouvelle Nouvelle revue française de Paulhan-Arland, sans oublier sa participation suivie aux premiers numéros du gaulliste Liberté de l’esprit de Claude Mauriac. A vingt-cinq ans, rédacteur en chef et chroniqueur dramatique, il mena vaillamment à la chute Opéra en bousculant les bonnes manières du milieu ― on connaît la célèbre manchette (qui n’était, paraît-il, pas de lui) : « Surprise à Marigny. Jean-Louis Barrault encore plus mauvais que d’habitude » ― ; puis chroniqueur à Carrefour, il démissionna parce qu’on lui avait refusé un article. Il devint directeur littéraire du Nouveau Femina au moment de son voeu de silence romanesque… Cinq romans (Les Épées, Perfide, Le hussard bleu, Les enfants tristes, Histoire d’un amour), deux essais (Le Grand d’Espagne, Amour & Néant) publiés à La Table Ronde et chez Gallimard, « Les Essais » ―où il voisine avec Sartre et Camus―, une pièce de théâtre (Les châtelains d’Espagne), qui n’a jamais été jouée, nombre d’articles étonnants de maturité : cinq ans pour publier l’essentiel de son oeuvre ! Ensuite, le journalisme, le cinéma et l’édition l’occupèrent, sans réel souci carriériste, simplement animé par le désir de servir la littérature, de confondre un monde qui avait oublié d’être civilisé et par le plaisir aristocratique de déplaire… et de plaire, car nul ne fut plus que lui séducteur.
    Parcours singulier, effarant pour qui aspirerait au grade d’intellectuel en chef. (…) »


    Alain Cresciucci n’a pas écrit une nouvelle biographie de Roger Nimier. Il s’efforce avant tout de percer le mystère de ses multiples talents et n’hésite pas à mettre sa légende à l’épreuve de son œuvre. Jugeant sur pièces en somme. Mieux encore : il comble une lacune éditoriale d’autant plus incompréhensible qu’elle entre en contradiction flagrante avec la notoriété du plus célèbres des hussards. "

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  • Jacques Laurent, itinéraire d'un enfant du siècle...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un essai d'Alain Cresciucci intitulé Jacques Laurent à l'oeuvre - itinéraire d'un enfant du siècle et consacré à l'auteur d'Histoire égoïste. Professeur de littérature française à l'Université de Rouen, Alain Cresciucci est, notamment, l'auteur de Les désenchantés : Blondin, Déon, Laurent, Nimier (Fayard, 2011).

     

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    " Jacques Laurent fut un des intellectuels les plus en vue de l'après-guerre, romancier, essayiste, polémiste, journaliste et mécène de deux revues culturelles -Arts et La Parisienne - de haute tenue. Comment expliquer alors que sa présence soit si discrète dans le paysage culturel ? Ses livres sont mal réédités, peu disponibles en collections de poche. Et pourtant, Prix Goncourt (1971), Grand Prix de Littérature de l'Académie française (1981) où il fut élu en 1986, les distinctions ne lui ont pas manqué. Certes un mystère plane sur Jacques Laurent et son double : d'un côté, le romancier exigeant, Jacques Laurent, né en 1949 avec un roman de plus de mille pages, Les corps tranquilles, de l'autre, dans la peau du même, l'auteur populaire, Cecil Saint-Laurent, né en 1948 avec un improbable best seller, Caroline chérie.... Cecil Saint-Laurent est un conteur, un romancier historique qui insuffle aux événements rapportés - de la Révolution française à la guerre d'Algérie -, une dose de romanesque pour se distinguer de l'historien ; pour Jacques Laurent, le roman est le domaine de la liberté et de la sensibilité et il s'est toujours refusé à une définition figée. La coexistence des deux Laurent fut harmonieuse, même si elle fut de temps en temps concurrentielle. La production impressionnante trahit chez Laurent - qu'il soit Saint ou pas - un véritable bourreau de travail dont Bertrand de Saint-Vincent rapporte la méthode spécial "Caroline chérie" : "... du 14 avril au le août 1947, il se rend chaque matin à la Bibliothèque nationale où il relit les Mémoires des personnages de l'époque. L'après-midi, de trois heures à sept heures, en bras de chemise, arpentant sans fin une chambre d'hôtel meublé, fumant quatre Gauloises à l'heure, ne butant pas plus de dix secondes devant un mot, abattant de dix à vingt pages par séances, il dicte, au gré de son imagination, les aventures de Caroline." A cette fécondité romanesque, s'ajoute une riche production d'essayiste, dans les genres les plus divers : du pamphlet à l'étude littéraire, de l'essai historique à l'essai politique en passant par la sociologie du vêtement et du sous-vêtement. En bon hussard, Jacques Laurent ne s'est pas privé de sa part d'insolence et de quelques pieds de nez à l'intelligentsia en place. Pour preuve, son célèbre Mauriac sous de Gaulle qui lui valut d'être condamné pour offense au chef de l'Etat. Eclectisme, indépendance d'esprit et de moyens, originalité profonde caractérisent donc cet intellectuel et cet artiste injustement oublié."

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  • Lire Philippe Muray !...

    «Une histoire de la littérature en fonction des consensus qu’elle désespère à travers les âges serait à faire. On y croiserait les niaiseries de chevalerie (le kitsch du xvie siècle, ce que lisaient les midinettes de l’époque) mises à mal par Cervantès, ou encore l’obscénité sulpicienne parvenue à son plus haut degré et démolie par Sade. On y trouverait Molière en train d’affliger le parti dévot. Et aujourd’hui quoi ? Quelles images “fédérantes” et intimidantes ? Notre Télébazar de la charité, probablement, avec sa légitimité quotidiennement renouvelée par l’audimat. Notre parti dévot à nous. » Philippe Muray

     

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier, sous la direction d'Alain Cresciucci, un ouvrage collectif intitulé Lire Philippe Muray. Alain Cresciucci, spécialiste de la littérature contemporaine est l'auteur d'une biographie d'Antoine Blondin, ainsi que de l'essai intitulé Les désenchantés (Fayard, 2011), consacré aux Hussards, Nimier, Laurent, Blondin et Déon.

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    "Philippe Muray (1945-2006), partout cité sur Internet, court, désormais, le grand risque d'être réduit à une caricature de pamphlétaire ou comique Bobo. D’où l’urgence de rétablir la vérité à son sujet : loin de se revendiquer comme critique, Muray s’est, au contraire, essayé au roman. Parce que seul le roman se saisit de la réalité vivante. Problème : le monde avait changé, la « réalité » même n’était plus qu’une fiction. Usant de divers registres, armé de connaissances jusqu'au cou, il avoue multiplier les angles de vue pour tenter de circonscrire la véritable nature de notre monde : un monde bien loin de Balzac, avec ses agents d'ambiance, ses techniciennes de surface, son obsession de la fête et surtout du Bien. C'est l'histoire du "roman" murayien que raconte Lire Muray à l'aune de son expérience picturale (La Gloire de Rubens), de sa saisie de l'Histoire entre Hegel et Braudel (Le dix-neuvième siècle à travers les âges), de son rejet de la "comédie" du monde partagée avec Céline, Baudelaire et Balzac, sans oublier sa fascination pour le phénomène d' « indifférenciation » née de la désacralisation (Entretiens avec René Girard) qui dissimule une violence sans précédent. La place de Muray dans le "débat" ou plutôt le "non débat intellectuel", l'aspect très particulier de son esprit satirique, toujours épris d'authenticité, sans oublier un glossaire de ses "concepts" phares achèveront d'éclairer le lecteur sur le "code" d'interprétation à donner à son langage et à son discours."

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  • Les désenchantés...

    Pour ceux qui ont aimé Le hussard bleu, Les corps tranquilles, L'Europe buissonnière ou Les poneys sauvages, nous signalons la parution aux éditions Fayard de l'essai d'Alain Cresciucci, Les Désenchantés consacré à Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin et Michel Déon, les quatre hussards des années 50-60. Alain Cresciucci est l'auteur d'une biographie de Blondin et de plusieurs études sur Céline.

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    "Fin 1952, un jeune critique des Temps modernes, Bernard Frank, qualifie trois jeunes romanciers - Nimier, Laurent et Blondin - de "Hussards". Ils sont accusés d´être les porte-parole des écrivains bannis par le CNE à la Libération et de servir les intérêts de la vieille littérature bourgeoise défendue par les "Grognards". Contre la caporalisation de la littérature et la théorie de l´engagement, contre le roman réduit au document, contre Sartre et l´existentialisme, ces jeunes écrivains - tous de sensibilité droitière, parfois anciens de la jeunesse d´Action française - prônent un retour au romanesque qu´ils souhaitent dépris de tout propos militant et de toute prétention didactique. Proches de la revue et des éditions de La Table Ronde, ils participent au renouveau de la presse culturelle (Opera, Carrefour, La Parisienne, Arts) et inventent un intellectuel indifférent aux hiérarchies, s´occupant aussi bien de littérature que de cinéma, d´actualité que de sport. Au milieu des années 50 on leur adjoint Michel Déon et, à la manière des mousquetaires de Dumas, les trois Hussards deviennent quatre. Leur désinvolture et leur insolence les font incarner, pour la presse de gauche, la nouvelle droite littéraire. En fait, ils expriment un mal de vivre élégant, celui d´une génération à qui la guerre a volé sa jeunesse, et qui peut prendre aussi bien les allures d´une dolce vita que du désenchantement le plus profond. A la fin des années 50, ces jeunes héros accusent la fatigue d´une existence qui n´était pas de tout repos. Et la mort de Nimier, en septembre 1962, marque la fin symbolique de l´aventure."

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