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thucydide - Page 2

  • Guy Debord et l'histoire...

    Les éditions L'échappée viennent de publier un recueil de notes de lectures de Guy Debord intitulé Histoire. Figure de proue et principal penseur du mouvement situationniste, Guy Debord est l'auteur de La société du spectacle et des Commentaires sur la société du spectacle. Il est également l'inventeur d'un jeu de réflexion stratégique, dont les règles ont été publiés dans Le jeu de la guerre (Gallimard, 2010).

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    " Ces fiches de lecture de Guy Debord sont la preuve irréfutable que l’histoire est un pivot essentiel du processus d’élaboration de son œuvre. Elles font le lien entre le « lyrisme humain », thème qui lui est cher, et la lecture philosophique des phénomènes qui déterminent la vie des hommes par l’adjonction d’une analyse socio-historique dont le grand mérite est de contraindre à ne se satisfaire ni de sa pensée ni de ses sentiments. L’étude de l’histoire invite en effet à prendre la hauteur que requiert notre appartenance à un mouvement global de l’humanité dont il importe de comprendre les rouages.
    On mesure à travers ce livre à quel point cette étude de l’histoire fut une matière importante pour Debord, à la fois pour son contenu, mais aussi pour les méthodes d’investigation mises en œuvre. Il s’intéresse ainsi par exemple à ce qui fonde les analyses d’Ibn Khaldoun et de Thucydide. Cet intérêt pour la méthode ne peut que nous renvoyer à sa réflexion sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre dans son travail de critique sociale.
    Par ailleurs, ces fiches indiquent une phase de lecture plus intensive des livres d’histoire à partir de la fin des années 1960. Cette hypothèse peut se trouver confortée par le fait que s’y lit aussi à plusieurs reprises un regard critique et rétrospectif sur l’idée de révolution, en lien avec les événements de Mai 1968. "

     

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  • La guerre d'Archidamos...

    Les éditions des Belles Lettres viennent de publier le deuxième tome de la Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse de Donald Kagan, intitulé La guerre d'Archidamos. Historien américain de l'Université Yale, Donald Kagan est spécialisé dans l'étude de la Grèce antique. Un ouvrage indispensable pour tous les lecteurs de Thucydide !

     

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    " C’est Thucydide qui constitue les événements connus sous le nom de «guerre du Péloponnèse» comme un seul ensemble, une seule guerre. Comme l’a montré Donald Kagan dans le premier volume de sa tétralogie, il le fait au prix d’une réduction étiologique qui lui permet de transformer son étude des causes de l’affrontement d’Athènes et de Sparte en une téléologie unificatrice. Il n’en reste pas moins qu’on distingue traditionnellement quatre grandes phases dans l’ensemble ainsi délimité par Thucydide : un premier conflit de dix ans (431-421), objet du présent ouvrage, la « guerre d’Archidamos », auquel vint mettre un terme un traité de paix qui ne fut pas respecté : la paix de Nicias (421-416). Cette deuxième période, troublée, qui vit la conclusion de nouvelles alliances et l’irruption de nouveaux acteurs, fut marquée par un affrontement majeur, la bataille de Mantinée (418). L’expédition de Sicile (416-413), qui domina la troisième phase, vint clarifier la situation : elle obligea Athènes, pour complaire à ses alliés qui combattaient à ses côtés en Sicile, à attaquer des cités côtières du Péloponnèse, ce qui constituait une violation franche du traité conclu en 421 et relança officiellement les hostilités entre Athènes et Sparte. La destruction de la flotte et du corps expéditionnaire athéniens en Sicile en 413 ouvre la quatrième et dernière période de la guerre, une décennie marquée par le délitement de l’empire athénien et qui aboutit au siège et à la capitulation d’Athènes en 404.
    Les premières années de la guerre virent s’affronter, de façon quasiment pure, deux stratégies radicalement opposées. Toutefois, des deux côtés, ces stratégies initiales trouvèrent rapidement leur limite. C’est en rompant progressivement puis franchement avec elles et en déplaçant le conflit sur des fronts secondaires, que les successeurs de Périclès et d’Archidamos firent évoluer la situation.
    En opérant des rapprochements avec l’histoire militaire moderne et contemporaine, en portant une grande attention à la vie politique intérieure d’Athènes et de Sparte, en utilisant à bon escient les outils de l’histoire contrefactuelle, Donald Kagan poursuit sa lecture critique de Thucydide et livre des analyses d’une grande intelligence aussi bien des stratégies générales de chaque camp que des tactiques mises en œuvre dans chaque bataille. "

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  • Périclès ou la démocratie athénienne à l'épreuve du grand homme...

    Les éditions Dunod viennent de rééditer dans leur collection de poche une étude biographique de Vincent Azoulay intitulée Périclès - La démocratie athénienne à l'épreuve du grand homme. Directeur d'études à l'EHESS, Vincent Azoulay dirige la rédaction des Annales.

     

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    " Dans la culture occidentale, Périclès a le rare privilège de donner son nom à un « Siècle », incarnant l’apogée politique et culturel du monde grec. Pour autant, faut-il croire l’historien Thucydide lorsqu’il soutient, à propos d’Athènes : « C’était, de nom, une démocratie, mais, en fait, le premier citoyen exerçait le pouvoir » ? Périclès régna-t-il en souverain sur des masses consentantes ou ne fut-il qu’une marionnette actionnée par le peuple ? De Thucydide à Plutarque, de Voltaire à Rousseau, de Grote à Duruy, les auteurs anciens et modernes se sont interrogés sur les relations nouées entre le stratège et la communauté athénienne. Périclès, chef tout-puissant ou simple ventriloque des aspirations populaires ? Telle est l’énigme que cette enquête historique et historiographique s’emploie à résoudre. "

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  • Vers la guerre ?...

    Les éditions Odile Jacob viennent de publier un essai de Graham Allison intitulé Vers la guerre - L'Amérique et la Chine dans le Piège de Thucydide ? . Politologue, professeur à Harvard, Graham Allison a exercé des fonctions de conseiller politique au secrétariat de la défense sous plusieurs administrations.

     

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    " La Chine et les États-Unis se dirigent vers une guerre dont ils ne veulent pourtant ni l’un ni l’autre. Pour éclairer ce paradoxe, Graham Allison invoque ce qu’il appelle le Piège de Thucydide, qui se met en place quand une puissance émergente vient défier la puissance régnante. C’est Athènes se dressant face à Sparte.

    Au cours des cinq derniers siècles, cette configuration mortelle s’est présentée seize fois ; à douze reprises, elle s’est soldée par une guerre. Aujourd’hui, alors que Xi Jinping comme Donald Trump prétendent « restaurer la grandeur » de leur pays, la dix-septième occurrence se profile à l’horizon de manière sinistre.

    À moins que Pékin n’accepte de modérer ses ambitions ou que Washington ne renonce à sa suprématie dans le Pacifique, un conflit commercial, une cyberattaque ou un simple incident maritime pourraient bien entraîner une rapide escalade vers la guerre…

    Vers la guerre offre la meilleure grille de lecture pour comprendre les relations sino-américaines au XXIe siècle. En s’appuyant sur de nombreux cas historiques, Graham Allison rappelle que les puissances rivales d’hier ont su bien souvent préserver la paix. Reste à espérer que la Chine et les États-Unis sauront prendre les difficiles mesures qu’il préconise, seules à même d’éviter le désastre. "

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  • La mesure de la force...

    Les éditions Tallandier viennent de publier sous le titre La mesure de la force, le traité de stratégie de l’École de guerre rédigé par Martin Motte, Georges-Henri Soutou, Jérôme de Lespinois et Olivier Zajec. On doit notamment à Martin Motte et Georges-Henri Soutou un ouvrage consacré aux vues de Charles Maurras sur la politique extérieure de la France, Entre la vieille Europe et la seule France : Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale (Economica, 2009). Olivier Zajec est l'auteur, en particulier, de Nicholas John Spykman - L'invention de la géopolitique américaine (PUPS, 2016).

     

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    " La pensée stratégique occidentale peine à définir une ligne d’action crédible face aux « nouvelles conflictualités » : elle est écartelée entre la tentation du tout-technologique et la fascination pour les approches venues de la sociologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, etc. Or, la technique n’est qu’un facteur de l’équation stratégique et les sciences sociales, certes indispensables, ne sauraient se substituer aux connaissances militaires fondamentales. Ces connaissances sont au cœur du présent ouvrage. La guerre reste le « caméléon » dont parlait Clausewitz : sous des apparences toujours évolutives, son essence ne change pas. La compréhension des conflits actuels suppose de savoir décrypter les formes guerrières d’aujourd’hui d’après les principes stratégiques de toujours. Les auteurs de ce livre prolongent ici leur enseignement à l’École de guerre. Leur contact permanent avec les armées les fait bénéficier d’une information inégalée sur les évolutions stratégiques en cours – « guerres hybrides », « stratégie du flou », concurrence pour la haute mer, robotisation, militarisation de l’espace extra-atmosphérique, cyberattaques, retour du nucléaire… Leur formation d’historiens de la stratégie et des relations internationales leur permet de replacer ces évolutions dans la longue durée d’une réflexion jalonnée par les écrits de Sun Tzu, Thucydide, Xénophon, Machiavel, Napoléon, Clausewitz, Jomini, Mahan, Corbett, Foch, Douhet, Fuller, Castex, Lawrence, Liddell Hart, De Gaulle, et bien d’autres encore. "

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  • La stratégie oubliée...

    Les éditions Economica viennent de publier un essai de Hans Delbrück intitulé La stratégie oubliée - Périclès, Frédéric le Grand, Thucydide et Cléon. Historien et homme politique allemand, Hans Delbrück est un des fondateurs de l'histoire militaire moderne.

     

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    " La stratégie d’anéantissement, fondée sur la destruction des forces ennemies, s’impose-t-elle nécessairement lors d’une guerre ? Les Allemands en furent convaincus à partir de leur victoire de 1870, et ils interprétèrent Clausewitz en ce sens. Illustrée par Moltke, cette doctrine fut érigée en dogme. Elle inspira Ludendorff qui, en 1914-1918, vit dans la guerre totale l’ultime planche de salut.

    Or il y eut, dès les années 1880, une voix pour contester cette conception de la guerre, celle de Hans Delbrück. En 1890, l’année où tout bascule, avec la disgrâce de Bismarck et l’avènement de la Weltpolitik du Kaiser, Delbrück publie La Stratégie de Périclès. Il y rappelle ce qu’on avait oublié ou négligé : qu’à côté de la stratégie d’anéantissement, Clausewitz en avait envisagé une autre, visant à user la volonté de vaincre de l’ennemi. Et Delbrück démontre que la stratégie de Frédéric le Grand comme celle de Périclès participaient de cette seconde espèce de guerre, que Clausewitz n’avait pas eu le temps de théoriser.

    Delbrück ne fut pas écouté, mais l’Histoire fut plus sévère encore pour ses détracteurs, qui conduisirent le Reich à la défaite de 1918. Relire Delbrück aujourd’hui, dans une Europe qui doute d’elle-même, c’est redécouvrir une pensée rigoureuse mais passionnée, nourrie aux sources de l’Europe des Lumières comme du classicisme athénien. C’est se remémorer l’idée fondamentale de Clausewitz, la subordination de la guerre à la politique et, contre le fatalisme de l’ascension aux extrêmes, faire le pari de l’intelligence. "

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