Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

richard millet - Page 6

  • Un coupable idéal ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque la condamnation d'Eric Zemmour à la suite de propos concernant les musulmans résidant en France et leur appréciation des djihadistes...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié l'automne dernier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

    Richard Millet Liban 2.jpg

    Un coupable idéal : Éric Zemmour

    Il est remarquable que le « milieu intellectuel » ne se soit pas ému de la nouvelle condamnation d’Éric Zemmour pour « incitation à la haine envers les musulmans », laquelle survient après une précédente condamnation pour « incitation à la discrimination raciale ». Peut-être est-on las de son cas ; ou alors est-ce un effet de la canicule. Il va pourtant de soi que ces condamnations constituent  non seulement une injustice mais des actes de guerre – des épisodes de la guerre civile en cours : celle que mène, contre les nations décrétées « vieilles », voire contre l’idée même de nation, le pouvoir mondialisé, qui a fait une valeur suprême de l’immigration de masse, surtout celle dont l’islam est le glaive. Le capitalisme mondialisé aime l’islam parce que celui-ci mine de l’intérieur les nations européennes, auxquelles on enseigne en outre à se renier, sur tous les plans, afin d’« accueillir » l’ « autre », fût-il plein d’une haine immémoriale contre les chrétiens et les juifs.

    La clique médiatico-politico-littéraire qui gouverne, en parallèle, sous le nom de « Culture », consent donc à la condamnation de Zemmour. Cette clique, qui aurait tant voulu passer sous silence le meurtre de Sarah Halimi par un djihadiste spontané, « issu de la diversité » (et donc une chance pour la « vieille nation française »), affiche même sa satisfaction de voir punir un « récidiviste ». Pendant ce temps, les « fichés S » et leurs innombrables soutiens locaux et internationaux peuvent se promener avec des permis de port d’armes et des passeports en bonne et due forme, en affichant leur haine de la France, du sionisme, du christianisme.

    Pendant ce temps, aussi, Jacques Toubon, « défenseur des droits », majordome de la protection des « minorités » auto-victimisées, déclare, à propos du projet de loi anti-terroriste, que celle-ci « vise dans 99% des cas des personnes qui ont toutes la même religion », i.e. les musulmans. « Tout se passe comme s’il existait en France des gens qui ne seraient pas “pareils”  et qui présenteraient par essence plus de risques », ajoute ce repenti du gaullisme pur et dur. En effet, les musulmans ne sont pas « pareils » et ils créent non seulement des « risques » mais encore un état de guerre civile par leur refus de s’assimiler, leur agressivité vestimentaire et religieuse, leur mépris des femmes et des coutumes françaises. Ils sont élevés, particulièrement les Algériens, de façon identitaire, dans la haine de la France et de l’Occident, au profit de la super-nationalité de l’Oumma. Ce ne sont ni des juifs ni les chrétiens qui commettent des attentats, partout dans le monde. Cette haine reçoit la bénédiction de l’idéologie multiculturelle comme celle du gauchisme culturel qui entretient l’univocité victimaire : ainsi, parce que noire, Danièle Obono, femme député fraîchement élue du mouvement boboïque La France insoumise, en refusant de dire « vive la France », devient la « victime » de ceux qui lui reprochent son manque de patriotisme – et qui sont donc fatalement « racistes ». La guerre civile se joue aussi sur le terrain sémantique.

    Ce que dit Zemmour, et pour quoi il est condamné, je le dis ici même, depuis plusieurs années. Nous sommes donc, lui et moi, coupables de témoigner de la décomposition d’une nation qui a été exemplaire pendant des siècles. Zemmour (comme naguère Renaud Camus) est condamné par une justice aux ordres du capitalisme mondialisé. Pour avoir remarqué la portée symbolique d’un nom arabe (« El Khomry ») nommant, pour la première fois dans l’histoire de France, une loi importante de la précédente législature, j’ai été répudié par Le Point, le dernier magazine qui me donnât la parole. Il n’est pas moins dangereux de montrer que la quasi totalité de la production littéraire contemporaine est nulle ou insignifiante ou encore un fait de propagande. Dans un cas comme dans l’autre (et Dieu sait s’ils sont liés !), je touchais le cœur du Système.

    En condamnant Zemmour, en empêchant un écrivain de s’exprimer librement, l’État, au nom de la raison économique et d’une illusoire paix civile, se fait le complice de la terreur islamiste – celle qui accompagne les attentats en imposant le silence aux musulmans prétendus pacifiques et intégrés, comme aux indigènes, lesquels sont seulement autorisé à disserter, hors amalgame », sur les imperfections du « vivre ensemble » et à y trouver des remèdes en se soumettant à l’islam.

    Cette condamnation s’explique aussi par le fait que le Système ne peut tolérer qu’un seul « fou du roi » : Zemmour a été remplacé par Onfray, médiatiquement compatible, car indéfectiblement gauchiste. J’avancerai encore ceci : c’est sans doute parce qu’il est juif que Zemmour est donné en pâture à l’ire judicaire par un pouvoir étatique soumis au lobby musulman, qui exige des gages – de plus en plus de gages.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 24 juin 2017)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Pornographie...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque la pornographie de la société du Spectacle...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié l'automne dernier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

    Richard Millet Liban 2.jpg

     

    Pornographie

    Qu’est-ce que l’Occident ? De la pornographie et des attentats : la guerre civile comme évènement pornographique, et la pornographie comme accomplissement extra-moral du narcissisme d’État. L’attentat islamiste de Manchester le montre on ne peut mieux : la presse, une nouvelle fois, ne parle de rien, sauf des faits, sur lesquels elle s’étend à loisir : l’identité du tueur, d’« origine »  libyenne, est, elle, quasiment passée sous silence pour faire place au larmoiement général, bougies, fleurs, nounours, embrassades, on ne se laissera pas abattre, on est fier d’être ce qu’on est, je suis Manchester, on éteint la tour Eiffel, on exhorte l’islam à se « réformer » – bref, tout le bataclan pleurnichard des peuples post-nationaux et des nations déchristianisées qui refusent de désigner l’origine islamo-communautariste du mal. Pornographie du discours : sa pauvreté nominative : « horrible attentat », « épouvantable attaque », « atrocité » ; et ceci : « On se serait cru dans un film de guerre ». On est en guerre, non dans un film, pauvre imbécile ; et vous ne voulez pas le voir ; et on vous fait croire qu’on va régler la question en « dialoguant » avec l’islam « modéré ». Une guerre qui met en présence un spectacle pornographique (l’aliénante sous-musique yankee) et l’hystérie islamiste, non moins aliénée : ils étaient faits pour se rencontrer, tout comme les bobos du Bataclan et leurs assassins, ou encore les journalistes de Charlie Hebdo et leurs tueurs.

    La pornographie, qui est l’autre nom du Spectacle, règne donc partout, et ne saurait être séparée de la vie quotidienne, où les attentats sont devenus des évènements, comme les catastrophes naturelles, les accidents de la route, les épidémies. Cette incapacité à différencier est hautement pornographique. Pour le reste, tout suit son cours : un magazine en ligne, madmoiZelle.com, publiait, cette semaine, un article (« à destination » d’adolescentes telles que celles qui étaient au spectacle de Manchester) : Comment masturber un pénis. Il est agrémenté de ce délicat chapeau : « Branler une bite n’est pas forcément inné. Alors, si vous vous demandez comment faire pour devenir meilleure à la tâche, suivez le guide. » Si ce sont là les « valeurs » qu’il s’agit de « défendre » contre les djihadistes, on ne pourrait que se réjouir de voir débarquer ces derniers dans les bureaux de l’officine où s’élabore ce magazine. J’exagère ? La guerre est là ; les « valeurs » prônées n’en sont pas plus que celle des djihadistes : la pornographie consiste à faire comme s’il y avait le Bien d’un côté et le Mal de l’autre, alors que les deux parties sont dans la main du Démon. Nous nous battons, nous, pour de tout autres valeurs, à commencer par l’honneur : celui de ne pas nous soumettre au consensus islamo-gaucho-capitaliste. Nous sommes en guerre, et n’avons nul regret de voir mourir des ennemis.

    Pornographique, encore, un certain Hanouna (histrion dont j’ignorais l’existence et sur lequel je crains de ne pas vouloir en savoir davantage) et ses blagues « homophobes », aussi insupportables que la pleurnicherie générale auprès du CSA. Le brame des offensés rejoint la bêtise d’une certaine Caroline de Haas qui prétend régler le « problème » des agressions « sexistes », dans le quartier de la Chapelle envahi d’immigrés musulmans et de Roms, en prônant « l’élargissement des trottoirs » qui deviendraient ainsi un lieu de passage convivial où s’élaborerait un nouveau « vivre ensemble ». Pornographique, aussi, la pétition publiée par le quotidien Libération, dans laquelle deux intouchables représentants du gauchisme culturel le plus obscène : Alain Badiou et Anus Ernie, accompagnés d’obscurs pétitionnaires, réclament la clémence de la justice pour l’ex-terroriste Rouillan, comme ils l’avaient fait pour le terroriste Battista qui, lui, ne connaît pas la crise financière, en son exil brésilien. Compromise dans tous les totalitarismes du XXe siècle, auto-amnistiée, élevée au rang de valeur suprême, l’ultra-gauche a encore de beaux jours devant elle, en Occident. Pornographiques, enfin, le grand prix des lectrices de Elle et le grand prix des lycéennes de Elle, décernés à la Marocaine d’ultra-centre-gauche Leila Slimani, pourtant déjà récompensée par le pornographique prix Goncourt, lequel ne couronne plus que des livres qu’on offre, non qu’on lit : obscène accumulation de prix, qui révèle que plus rien ne se vend, car plus rien ne se lit, plus rien ne s’écrivant qui mérite le nom de littérature, notamment sous le rapport du style. Des livres jetables, comme on dit dans l’édition. Et des auteurs zombies écrivant une « langue fantôme ». L’absence de style est la grande pornographie post-littéraire, tout comme la perfection est, selon Baudrillard, un signe totalitaire – et, pour nous, en ce domaine comme en politique, un signe démoniaque, ainsi que je l’avais suggéré pour les crimes de Breivik. On n’a pas voulu l’entendre. On a pétitionné contre moi : la pétition comme acte porno. Le nihilisme règne, qui a ouvert au fond de chacun le tonneau percé de ses illusions, à commencer par celle que les Européens sont encore vivants.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 24 mai 2017)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Macron, président ready made...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque, pour le quotidien italien La Verità Emmanuel Macron, le nouveau président de la République...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié l'automne dernier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

    Richard Millet Liban 2.jpg

     

    Macron, président ready made

    D’une certaine façon, Macron a toujours déjà été élu. L’unanimité extatique qui l’a porté au pouvoir s’est drapée d’une prétendue contestation à gauche (le bobo trotskiste Mélanchon) et de l’habituel épouvantail d’ «extrême-droite » : Marine Le Pen, dont les hystériques défenseurs des « valeurs républicaines », prétendument menacées par la « montée du fascisme », n’admettraient pour rien au monde qu’elles trouvent en Le Pen un ardent défenseur.

    Macron n’a donc pas été élu, comme on le dit, sur les ruines des partis politiques (y compris le Front national) ; il l’a été par un système qui avait besoin de faire croire à sa propre décomposition pour présenter Macron comme l’homme « providentiel », principalement parce qu’il est jeune. L’argument du « jeunisme » est en effet puissant dans un pays qui tient encore aux apparences pour cacher la fatigue de l’enchantement démocratique. La démocratie, en l’occurrence, consiste à faire croire aux gens qu’ils peuvent décider d’un destin politique qui ne serait pas entièrement soumis à l’argument économique : on aurait ainsi le choix entre plusieurs candidats, puis deux ; et si Macron n’est pas Le Pen, Le Pen et Macron représentent bien les deux faces d’un même désastre : le candidat par défaut – conséquence de la « défection » de Dominique Strauss-Kahn, en 2012, qui a porté Hollande au pouvoir, et aujourd’hui, Fillon ayant conduit la « droite » au suicide, Macron, candidat secret de l’Élysée. Ce défaut marque la fin de l’apparatchik français, clientéliste, conservateur, qui vivait de l’indifférenciation entre la droite et la gauche. De ce « renouveau », le ready made Macron est la quintessence, comme Trudeau, Merkel, Obama, Blair, etc., noms génériques de la social-démocratie mondialiste. Tous s’enchantent de l’élection d’un homme dont on peut dire qu’il a été aussi porté au pouvoir pour que l’Europe ne connaisse pas un Trump français.

    Macron a donc été élu non par le peuple français (quel « peuple » ? et qui est vraiment français, dans cet imbroglio post-démocratique ?) mais par les médias officiels - détenus par une poignée de business men post-gauchistes, qui ont fait voter les lois sur l’euthanasie, le mariage homosexuel, la procréation assistée, la gestation pour autrui, bientôt la libéralisation du cannabis, les manipulations génétiques, le vote des étrangers, et tous ces dispositifs nihilistes que le Système politico-médiatique présente comme l’unique version du progrès.

    Et comme nous sommes en France, ancienne nation littéraire, la farce électorale a pris une dimension théâtrale, malgré l’absence de femmes, mais avec ses traitres, la lutte entre jeunes et vieux, ses rebondissements, et le grotesque qui tient lieu de débat ; car les vraies questions ont été soigneusement évitées, notamment celle de l’immigration de masse, principalement musulmane, Le Pen modérant son discours pour ne pas trop paraître Front national, Macron pour faire un peu oublier qu’il était le candidat déclaré des musulmans.

    Observons pour finir les symboles de la victoire de Macron, cet homme qui a prétendu qu’il n’y a pas de culture française tout en se disant l’ami du philosophe Paul Ricœur : la cour du Louvre, la pyramide mondialiste de Pei, Bonaparte et Beethoven, l’hymne « européen », une foule « bigarrée », parfaitement sélectionnée ethniquement par les organisateurs du spectacle ; bref, le vieux rituel du mortifère Mitterrand au service d’un homme jeune mais en fin de compte très vieux : rien de neuf, donc, sous le soleil de la République médiatique ; les Français, qui ont fait semblant de réfléchir à leur avenir, sont passés de l’insignifiant Hollande au sémillant Macron ; ils peuvent continuer de dormir de leur sommeil d’esclaves consentants.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 9 mai 2017)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • La misère Macron...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque Emmanuel Macron, le probable vainqueur de l'élection présidentielle...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

    Richard Millet Liban 2.jpg

     

    La misère Macron

     La macronisation de la France est en bonne voie. L’unanimité s’est constituée autour de lui, comme en toute période de crise, ou de pré-dictature ; et Marine Le Pen, censée menacer des « valeurs républicaines » pourtant bien faisandées, ne fait que resserrer davantage cette unanimité. Macron est donc le nom d’une unanimité qui ne reflète nullement la « décomposition du champ politique », comme on peut le lire ça et là ; c’est même tout le contraire qui a lieu : la coalition médiatico-politique et financière se porte mieux que jamais ; elle s’adapte à toutes les situations, y compris à la mort d’une forme de bipartisme qui ne trompait personne, au sein de l’enfumage démocratique. Ne créant plus l’Histoire, la démocratie européenne fabrique de l’événementiel, en l’occurrence un prétendu enjeu, alors que Macron est d’ores et déjà président de la République, parce que le Système le veut.

    Ainsi voit-on une nouvelle clique de politicards de gauche, du centre et de droite se convertir au macronisme, applaudis par une claque d’acteurs, de chanteurs, de sportifs, d’essayistes mondains, de financiers et d’écrivassiers qui, alors qu’on est sorti du symbolique pour vivre uniquement dans l’économique, ont tous leur mot à dire sur le danger de revivre « les heures les plus sombres de notre histoire » ; on fait parler les morts, ou les demi-morts tels le Marocain Ben Jelloun qui y va de sa plume de dromadaire pour exhorter Macron à être plus de gauche, tandis que les éditorialistes font croire qu’il y a là un enjeu civilisationnel, à tout le moins un « débat », et un suspense.

    En vérité, les jeux sont faits, parce que Macron est tout ce qu’on veut : de gauche, de droite, du centre, hétéro, homo, gendre idéal, fils rêvé, intello, pragmatique, « prodige », marié avec sa mère, mais pas encore père, et tout dévoué pour finir d’évacuer l’idée de nation française dans un « espace France » ouvert au grand rut migratoire et à la soumission. Macron est vide ; mais c’est un vide sémillant, donc acceptable. Macron n’est qu’un Fillon qui a 25 ans de moins que l’ex-candidat de la droite officielle, pour qui il était impossible de voter, me dit une amie, depuis qu’on avait appris que ses discours étaient réécrits par une ordure telle que Macé-Scaron. Ce simple fait en dit long sur la décomposition morale d’une France où les musulmans s’apprêtent à voter pour Macron – raison suffisante pour ne pas le soutenir, me dit encore cette amie ; car partager un bulletin de vote avec un musulman est non seulement une faute, mais une soumission au muezzin du totalitarisme mondialisé.

    Si l’on pouvait souhaiter la victoire de Marine Le Pen (à supposer que celle-ci veuille vraiment le pouvoir, et non la puissance de l’opposition), c’eût été uniquement pour qu’il se passe enfin quelque chose : l’état insurrectionnel que ne manquerait pas de déclencher son élection, et qui amènerait un groupe d’officiers catholiques à prendre le pouvoir pour mettre de l’ordre dans un pays prostitué à l’audimat politico-culturel.

    Redisons-le : nul candidat n’a posé les vraies questions – celle qui agite en profondeur la France et l’Europe : l’immigration de masse, principalement musulmane. L’oligarchie règne toujours sur les faibles d’esprit qui constituent le « peuple », du moins ce qu’en daignent montrer les médias. Un peuple qui ne se révolte plus pour dire ce qu’il est et chasser les intrus n’est plus un peuple.

    La seule bonne nouvelle, dans ce désastre, est la découverte d’une larve capable de digérer la matière plastique. L’humanité sauvée non par la démocratie mais par une larve ? Les larves humaines devant leur salut à un ver ? Nous sommes non plus chez Macron, qui serait, lui, de l’ordre du plastique, mais chez Pascal : sans Dieu, l’homme n’est qu’une larve. Macron est le nom de cette misère.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 1er mai 2017)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La communauté internationale n’existe pas !...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque les réactions à l'attaque au gaz qui aurait été menée par l'armée syrienne contre le village de Khan Cheikhoun...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

    Richard Millet Liban 2.jpg

     

     

    La communauté internationale n’existe pas

    La « communauté internationale » s’indigne d’une attaque à l’arme chimique qui aurait fait, le 4 avril, plus de 80 morts parmi les habitants du bourg de Khan Cheikhoun, en Syrie, dans une zone « tenue par l’opposition », écrit le journal prostitutionnel Libération, qui « pointe » bien sûr le « régime » et publie en couverture une photo d’enfants qui seraient morts sous l’effet du gaz sarin. Ces enfants seraient-ils en couverture s’ils étaient morts sous des obus ou dans un attentat islamiste, comme c’est le cas chaque jour au Proche-Orient ? Méfions-nous des photos de presse, surtout à l’heure de Photoshop et de la propagande mondialisée. On a vu ce qu’il en était en Palestine, en Yougoslavie, au Kossovo, en Grèce… Les enfants font toujours des victimes spectaculaires, et le Spectacle doit continuer…

    Pour Kahn Cheikhoun, on s’en remet au seul témoignage de l’ « opposition », vocable qui donne l’impression qu’on parle d’un fief socialo-hamonien en Haute-Auvergne, alors qu’il englobe des islamistes sur les intentions desquels on ferme pieusement les yeux, puisque « rebelles », et de prétendus démocrates dont la position sur l’échelle de la démocratie post-athénienne oscille entre Erdogan et Kim Jong Un. Et on oublie que si Assad est un « dictateur », ce mot n’a pas le sens qu’on lui prête dans le discours dominant occidental, et que les peuples du Proche-Orient se moquent éperdument des mots-valises et, davantage, d’une démocratie qui présente comme un progrès « sociétal » l’avortement, l’euthanasie, le mariage homosexuel, la tolérance, la transparence, les droits des animaux, l’athéisme, etc. Si le gaz ne passe plus depuis Verdun et Auschwitz, ni le napalm depuis le Vietnam, les obus à sous-munitions, eux, semblent rencontrer, en Occident, une indifférence aussi grande que les attentats islamiques qui ravagent la région. Ce qui est particulièrement insupportable, pour nous, ce ne sont pas les photos (une guerre est une guerre, et il n’en est pas de « propre ») : c’est la monstration de ces clichés et l’utilisation d’enfants morts, tout comme il est obscène, pour un écrivain, d’écrire des livres sur la mort de son enfant, de sa maman ou de son père.

    Nul ne se demande, au moment où les Occidentaux se résignaient à laisser Assad en place, pourquoi le maître de Damas aurait lancé une telle attaque, laquelle pourrait être aussi bien le fait des « rebelles » islamistes qui ont tout intérêt à un nouveau revirement de la « communauté internationale » sur le président alaouite. Trump ayant trouvé là l’occasion de montrer sa force à Poutine, au moment où la bataille de Raqqa est imminente et où il s’agit de trouver un équilibre entre les puissances sunnites et chiites, on ne se demande pas davantage si garder Assad au pouvoir, ou dans un simulacre de pouvoir, ne serait pas encore un moindre mal. Raphaël Glucksmann et tous les indignés en costume Zara préfèrent ululer comme des chouettes aveugles.

    La « communauté internationale » n’existe pas. Tout comme la notion de « patrimoine de l’humanité », ou les « droits de l’homme », c’est un leurre politique – un slogan du marketing mondialiste, un syntagme journalistique, une expression onusienne destinée à diluer les responsabilités ou mettre au pilori les dirigeants incorrects politiquement. Ainsi la responsabilité de Bush dans le chaos irakien ne sera-t-elle jamais qualifiée de crime de guerre ; et Bush n’est plus qu’un sympathique retraité qui s’occupe de peinture… En revanche, on continue de s’époumoner contre Poutine, Orban, Kim Jong Un, et bien sûr Assad, comme on l’avait fait pour Saddam Kadhafi, Moubarak, Ben Ali, tout en se taisant sur le sort des chrétiens d’Orient et sur les exactions des émirs de la coalition arabe qui pilonne quotidiennement les Kahn Cheikhoun yéménites, et sur les dirigeants chinois, le satrape Mugabe, la momie Bouteflika. On ne dit rien non plus des criminels post-civilisationnels qui ont conduit au naufrage l’Education nationale et la littérature française…

    Ne pas appartenir à la « communauté internationale » n’est pas seulement un droit ; c’est un titre de gloire, et un devoir pour l’écrivain qui ne vote pas, qui refuse l’épidémie médiatique, qui appelle encore un chat un chat – et non un(e) chat(te) en attente d’orientation sexuelle -, et aussi pour tous ceux qui cherchent la vérité au-delà de l'information, qu’on présente comme garante de la « vie démocratique ». Cette  « vie »-là suppose une mort : celle de l’esprit, et non seulement sa dimension spirituelle mais aussi la liberté de penser.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 7 avril 2017)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Des Chinois à Paris...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque les manifestations de la communauté chinoise à Paris...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

    Richard Millet Liban 2.jpg

    Des Chinois à Paris

    Les émeutes ethniques qui ont suivi la mort d’un ressortissant de Chine populaire, à Paris, au cours d’une intervention de la police pour un « différend familial », montrent que la « communauté » chinoise n’a rien à envier à la racaille issue d’autres ethnies immigrées : même stratégie de victimisation, même violence urbaine, même refus de laisser la justice suivre son cours, même mise en accusation de la police. A croire que la police est profondément raciste et qu’elle dérange un ordre communautaire dont la transparence n’est pas l’apanage. Que Pékin ait soufflé sur les braises communautaires, c’est évident, selon la DGSI, tout comme pour Alger et d’autres capitales du Tiers-Monde qui vouent à la France une haine « historique » que la repentance officielle n’apaise pas. Après les Gitans, après Adama Traoré et le bon « Théo » (dont les familles sont d’ailleurs en délicatesse avec la justice), voici donc les Chinois, en attendant les Turcs, les Eskimos, les Papous, les crocodiles et je ne sais quelle ethnie minoritaire encore... La rue communautariste, soucieuse de préserver ses privilèges victimaires et ses trafics, dicte sa loi à un personnel politique incompétent, lâche, sourd au désarroi du vrai peuple. Un peuple souverainement méprisé dès lors que Macron fait l’éloge du multiculturalisme, et déclare qu’il n’existe pas de culture française ou que la Guyane est une île. Il en va de même quand un hologramme macronien, l’ineffable Pigasse, propriétaire des Inrockuptibles et du Monde, organes de conditionnement post-civilisationnel, acquiert un festival de rock. L’acquisition, qui est présentée comme un « événement culturel », ne saurait faire oublier que le rock est une arme particulièrement active de la dé-civilisation en cours, tout comme les émeutes ethniques, les prix littéraires, le mariage homosexuel, l’abandon de la grammaire, la prostitution de la langue à la « communication », et le terrorisme à quoi on s’habitue comme aux accidents de la route. Ainsi l’attentat du métro de Saint-Pétersbourg n’a-t-il pas suscité de grand spectacle lacrymal, avec interventions d’« experts », de « héros », de « témoins », d’amis de victimes : après tout, cela se passe en Russie, n’est-ce pas, le pays de Poutine, qui paie ainsi son soutien à Assad… Le mensonge règne ; c’est pourquoi il est tordant de voir le « monde de la culture » (c’est-à-dire une phalange de la boboïtude ordinaire) appeler à « faire barrage » à Marine Le Pen : qu’importe les signataires – interchangeables, increvables, insignifiants ; ils jouent leur rôle d’arroseurs arrosés par un peuple qu’ils passent leur temps à mépriser par leur absence de talent et leur prostitution au système.

    Les émeutes ethniques sont la version light des attentats. Elles révèlent à quel degré de décomposition politique est parvenue la France. Une décomposition en grande partie liée à la déchristianisation. Une forme de politique qui ne dit pas son nom, mais très active, pourtant, par le biais de l’indifférence. On le voit dans celle qui accueille le caillassage puis la tentative d’incendie d’une église évangélique arménienne, à Alfortville, la semaine dernière. Les Arméniens ? C’est quoi, ça ? Existent-ils en dehors d’Aznavour ? Le génocide de 1915 n’a pas réussi à faire entrer l’abomination turque  dans l’opinion publique : il est déjà oublié. Et puis on a assez de problèmes avec Erdogan. L’islamisme a de bien beaux jours devant lui. La presse officielle, si elle a fait état de ces agressions, s’est bien gardée d’établir des relations de cause à effet entre le discours d’un pasteur arménien sur le sort des chrétiens d’Orient et les musulmans « locaux », dont on sait l’amour qu’ils vouent au christianisme, en général et à celui d’Orient, en particulier. Le même type d’agression contre une mosquée eût engendré des émeutes communautaires qui eussent été considérées par la presse avec toute la bienveillance due à ses maîtres sunnites.

    Il est vrai que les chrétiens d’Orient n’intéressent pas même mes amis catholiques, lesquels participent donc, eux aussi, à la déchristianisation puisque, je suis las de le répéter, seuls les imbéciles et les traitres refusent de voir que notre destin de catholiques est lié à celui de nos frères d’Orient, et non aux évêques qui nous enjoignent d’accueillir favorablement les musulmans. Nous sommes las des musulmans en Europe, particulièrement en France. Nous sommes également las des hommes politiques qui leur permettent d’ériger le territoire en proto-califats.

     Je n’accepterai pas davantage de dire, désormais, selon la décision de l’Eglise, «  Ne nous laisse pas entrer dans la tentation » au lieu de « Ne nous laisse pas succomber à la tentation. » D’abord, je ne tutoie pas le Seigneur. Il n’est pas un pote. Ensuite il y a dans le verbe succomber quelque chose de plus fort, de plus subtil, navrant et profond que ce très laid « entrer en tentation », qui rappelle « entrer en conférence » ou « en lévitation », et qui suppose la souveraineté de l’homme face au Démon, donc la diminution de la puissance de ce dernier, voire sa disparition élocutoire au profit d’un psychologisme du mal, évidemment réducteur, et qui fait le jeu du Démon.

    « Entrer en tentation », c’est, par exemple, voter pour l’un des candidats à l’élection présidentielle. C’est se faire le zélote du pouvoir culturel et abdiquer toute forme de pensée, d’effort vers la vérité.  Lisons ou relisons donc Tertullien, que les éditions Les Belles Lettres publient, ces jours-ci, sans doute pour se faire pardonner la publication des œuvres complètes de Mitterrand dont la momie n’en finit décidément pas de puer.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 4 avril 2017)

     

     

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!