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national-socialisme - Page 3

  • Les Cahiers noirs d'Heidegger...

    Les éditions Gallimard viennent de publier les deux premiers volumes des Cahiers noirs d'Heidegger, qui couvrent les années 1931 à 1939, sous le titre Réflexions. On rappellera que la publication en Allemagne, en 2014, de ces deux volumes a déclenché une violente polémique dans le monde intellectuel après la découverte d'une quinzaine de passages, abusivement qualifiés d'antisémites, dans lesquels le philosophe évoque les Juifs ou le judaïsme...

     

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    " Ce volume comprend les cinq premiers des trente-quatre Cahiers rédigés par Heidegger depuis le début des années 1930 jusqu'à la fin de sa vie (la série commence en fait au deuxième de ces Cahiers, le premier ayant été perdu). Les "Cahiers noirs" ou "Cahiers de travail" (ainsi Heidegger les dénommait-il lui-même d'après leur fonction ou la couleur de leur reliure) occupent une place singulière dans l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Son souhait de les voir publiés après que fut achevée l'édition intégrale de ses oeuvres signifie qu'il a voulu laisser aux lecteurs soucieux de comprendre sa pensée un moyen d'en appréhender le travail au plus près de son élaboration. La publication de ces Cahiers permet-elle de mieux connaître Heidegger ? Certainement pas, si l'on entend par "connaître" le fait d'entrer dans l'intimité d'une personne. On ne trouvera pas trace d'une quelconque confidence dans ces pages. En revanche, on y verra à l'oeuvre l'effort sans relâche d'un philosophe pour reprendre et préciser sa pensée. Les Cahiers commencent au moment où Heidegger entreprend d'approfondir la position conquise avec Etre et Temps (1927). Ils permettent de suivre l'aventure intellectuelle qu'allait représenter pour lui la découverte déconcertante de ce qu'il finirait par appeler «l'histoire de l'être» ."

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    " Les Cahiers repris dans ce volume, rédigés en 1938-1939, tournent principalement autour du thème de "l'autre commencement" que, selon Heidegger, la philosophie a pour tâche de préparer, à l'heure de "l'achèvement des Temps nouveaux" , où le règne de la métaphysique de la subjectivité porte le "premier commencement" , le commencement grec, à sa complète expression. Cela se manifeste en particulier dans "la réduction de l'homme à lui-même" , à son animalité et à sa rationalité qui non seulement se conjuguent, mais se renforcent l'une l'autre. Les débordements politiques de l'âge des masses, à commencer par le national-socialisme, en procèdent en ligne directe. Là est l'enjeu "historial" de l'époque pour la pensée, enjeu que Heidegger s'emploie à faire ressortir contre l'aplatissement de "l'histoire historisante" . Au-delà du déploiement de l'efficience généralisée, il y va de la "Décision" ouvrant sur la vérité de l'essence de l'homme dans sa relation à l'être. "

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  • Une ascension vers le pouvoir absolu...

    Les éditions Gallimard publient cette semaine Adolf Hitler, une biographie - L'ascension 1889-1939, un ouvrage de Volker Ullrich. Historien et journaliste à l'hebdomadaire die Zeit, Volker Ullrich est également l'auteur d'une biographie de Bismarck.

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    " Pourquoi une nouvelle biographie de Hitler, alors que les publications sur le nazisme (histoire politique, sociale, économique, culturelle, des idées, etc.) se multiplient? Alors que la centralité du génocide désormais dans l’étude du nazisme conduit depuis des décennies à écrire une histoire en termes de processus, de décisions, de mobilisation de toutes les administrations et institutions? Ian Kershaw, auteur de la dernière grande biographie de référence, défendait la seule approche socio-historique : «Le biographe doit se concentrer non pas sur la personnalité de Hitler, mais carrément et directement sur le caractère de son pouvoir.» Or toute histoire du nazisme, même renouvelée, reconduit toujours aux visions, théories et décisions de Hitler. Il y a une centralité du Führer à laquelle l'historien ne peut échapper, avec laquelle il doit se colleter.
    Démagogue de premier ordre, comédien tout à fait doué qui préparait minutieusement ses prestations, pratiquant à merveille l’art de la dissimulation, qui lui permit constamment de tromper partisans comme adversaires sur ses intentions, doué d’une capacité d’appréhender et d’exploiter en un éclair les situations favorables, Hitler se montra bien supérieur à tous les concurrents de son propre parti, mais aussi à tous les hommes politiques œuvrant dans les partis bourgeois. Son style d’exercice de pouvoir, singulièrement improvisé et personnalisé, qui provoqua des conflits de compétence durables et une anarchie des services et des attributions, était une méthode, maniée avec raffinement, visant à rendre de fait inattaquable sa propre position de pouvoir. Mêlant de manière inhabituelle l’univers intime et l’univers politique, il se mit en scène comme un politicien qui avait renoncé à tous les plaisirs personnels pour se placer entièrement au service du «peuple et du Reich». Volker Ullrich reformule en termes nouveaux la question essentielle du pouvoir charismatique. "

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  • Une révolution culturelle nazie ?...

    Les éditions Gallimard viennent de publier un recueil d'essais de Johann Chapoutot intitulé La révolution culturelle nazie. Historien, spécialiste de l'Allemagne, Johann Chapoutot est l'auteur de deux ouvrages importants sur le national-socialisme, Le national-socialisme et l'antiquité (Puf, 2008) et La loi du sang (Gallimard, 2015).

     

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    " Pour les nazis, la «culture» était à l’origine la simple transcription de la nature : on révérait les arbres et les cours d’eau, on s’accouplait, se nourrissait et se battait comme tous les autres animaux, on défendait sa horde et elle seule. La dénaturation est intervenue quand les Sémites se sont installés en Grèce, quand l’évangélisation a introduit le judéo-christianisme, puis quand la Révolution française a parachevé ces constructions idéologiques absurdes (égalité, compassion, abstraction du droit…).
    Pour sauver la race nordique-germanique, il fallait opérer une «révolution culturelle», retrouver le mode d’être des Anciens et faire à nouveau coïncider culture et nature. C’est en refondant ainsi le droit et la morale que l’homme germanique a cru pouvoir agir conformément à ce que commandait sa survie. Grâce à la réécriture du droit et de la morale, il devenait légal et moral de frapper et de tuer.
    Avec ce recueil d’études, Johann Chapoutot parachève et relie le projet de deux de ses livres précédents, Le National-socialisme et l’Antiquité (2008) et La Loi du sang : penser et agir en nazi (2014). En approfondissant des points particuliers, comme la lecture du stoïcisme et de Platon sous le IIIe Reich, l’usage de Kant et de son impératif catégorique ou la réception en Allemagne du droit romain, il montre comment s’est opérée la réécriture de l’histoire de l’Occident et par quels canaux de telles idées sont parvenues aux acteurs des crimes nazis. "

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  • L'ordre du discours juridique national-socialiste...

    Les Presses universitaires de France viennent de publier un essai d'Olivier Jouanjan intitulé Justifier l'injustifiable - L'ordre du discours juridique nazi. Professeur de droit public à l'université Paris 2 Panthéon-Assas et germaniste, Olivier Jouanjan est déjà l'auteur de Une histoire de la pensée juridique en Allemagne 1800-1918 (PUF, 2005).

     

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    " C’est généralement au nom des valeurs que l’on refuse au « droit nazi » sa qualité de « droit ». Cette manière, évidemment légitime, présente cependant le défaut de ne pas permettre une véritable compréhension de ce droit étrange et inquiétant, de ce droit monstrueux et, à travers lui, de l’idéologie du nazisme, plus précisément de sa grammaire et de sa rhétorique. Au-delà d’une histoire du « droit nazi », de ses institutions et pratiques, ce sont ses discours qui sont ici interrogés, l’ordre du discours des nombreux juristes engagés pour dire le droit nazi.
    Par un exercice de tératologie juridique est ici mise au jour la façon dont les oxymores et inversions d’un langage totalitaire viennent bouleverser, renverser et travestir la langue du droit léguée par Rome, afin de justifier « en droit » l’injustifiable moral. Invitation à penser le droit « normal » et les enjeux de ses mutations actuelles qui semblent abandonner les ressources de son trésor latin – son abstraction et sa conceptualité –, cet essai ne se réserve pas aux seuls spécialistes ; il est porté par la conviction que l’analyse d’un versant monstrueux peut aider, en contrepoint, à méditer l’ordre raisonnable du droit. "

    Sommaire

    Introduction – Prendre le « droit » nazi au sérieux ?

    Première partie – Conversions

    Chapitre premier – Doctrines weimariennes, doctrines nazies : Entre continuité et discontinuité
    La faute du positivisme
    Weimar et la « querelle des méthodes et des approches »

    Chapitre 2 – La « mise au pas » du monde des juristes
    La mise au pas des universités et le « nouveau droit des étudiants »

    La Fédération des juristes nationaux-socialistes allemands
    L’Académie pour le droit allemand
    Le contrôle de l’édition juridique

    Chapitre 3 – Se convertir au nazisme : Essai d’interprétation
    Deux itinéraires : Ernst Rudof Huber et Reinhard Höhn

    La « génération 1900 » et l’engagement nazi

    Seconde partie – Inversions

    Chapitre premier – Inverser, renverser, rénover : Le renversement des valeurs juridiques
    Tradition et révolution juridiques
    L’exemple de la « rétention de protection » (Schutzhaft)

    Chapitre 2 – Le mythe juridique de la communauté
    Destins allemands de la communauté

    La communauté et la destruction du droit public
    La communauté et la « rénovation » des droits civil et criminel

    Chapitre 3 – Deux théories du droit nazi : Carl Schmitt, Karl Larenz
    Carl Schmitt et la pensée concrète de l’ordre et de la configuration

    Karl Larenz ou les errements du néo-hégélianisme nazi

    Épilogue – Perversions
    Le droit, forme de vie

    Être juif, de quel droit ?
    Une déformalisation radicale du droit
    Une idéologie du management
    La langue du droit

    Bibliographie

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  • Un art de l'éternité...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer un essai d'Eric Michaud intitulé Un art de l'éternité - L'image et le temps du national-socialisme. Directeur d’études, Eric Michaud enseigne à l’ Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris (E.H.E.S.S.) et étudie les figures de l’homme nouveau qu’ont dessinées conjointement, au 19ème et au 20ème siècles, artistes, politiques et idéologues.

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    " L'art ne fut pas sous le IIIe Reich un instrument de propagande au service d'un programme politique. Parce que le nazisme fondait sa conception du monde sur le mythe de la race supérieure, seule créatrice de culture, l'art fut au contraire la raison d'être et la fin d'un régime qui se présentait comme "la dictature du génie".

    Le réveil du peuple allemand à l'art de son passé prit la forme d'un réveil religieux, l'art devint l'objet d'un culte national et tout travail fut assimilé à l'activité artistique. Guidé par un Führer artiste, le peuple 'aryen' modelait sa propre figure, en dessinait les contours, éliminant son fond "parasite" pour atteindre l'éternité promise. "

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  • Essais poltiques de Julius Evola...

    Les éditions Pardès viennent de rééditer Essais politiques, un recueil d'articles de Julius Evola consacrés à l'idée d'empire, au corporatisme, au protectionnisme ou au national-socialisme allemand. Penseur essentiel du traditionalisme révolutionnaire, écrivain au style limpide et puissant, Julius Evola est notamment l'auteur de Révolte contre le monde moderne (1934) et de Chevaucher le tigre (1961).

     

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    " Cet ouvrage rassemble vingt-huit articles de Julius Evola parus entre l’année 1930 et l’année 1958. Les textes sont classés en trois sections thématiques : «Idée impériale et Nouvel Ordre européen», «Économie et critique sociale », « Germanisme et nazisme ». Consacrés à une critique du nationalisme moderne, à la redéfinition de l’idée d’Empire, à la question d’un véritable « droit européen », ou encore à l’analyse des conditions spirituelles et structurelles de l’unité de l’Europe, les premiers articles de ce recueil relèvent des grandes orientations métapolitiques. Le lecteur trouvera dans la deuxième partie un article très précieux sur un sujet méconnu – la conception nationale-socialiste de la corporation – et des textes reflétant les débats des intellectuels fascistes sur un point important : le «procès de la bourgeoisie ». Dans la troisième partie, enfin, Evola se livre à des analyses, parfois très critiques, de plusieurs aspects du national-socialisme : son nationalisme völkisch et particulariste, son racisme biologique, ses dérives « révolutionnaires » et « antiromaines », son paganisme et les liens de celui-ci avec la Réforme et les Lumières, sa conception de l’État, etc.
    S’il permet de mieux saisir en perspective l’itinéraire d’Evola et la nature de son engagement métapolitique durant l’entre-deux-guerres, ce recueil est avant tout un irremplaçable instrument d’information sur les idées dont on débattait sous le fascisme et le national-socialisme. Les polémiques incessantes autour de ce dernier phénomène témoignent surtout de l’ignorance affligeante de l’historiographie officielle française sur les sources et les références
    idéologiques du national-socialisme : d’où l’extrême intérêt des articles d’Evola, souvent écrits sur la base d’une documentation de première main.
    Les textes sont précédés d’une longue présentation de François Maistre et suivis d’une notice bio-bibliographique, due à Renato Del Ponte, sur un dirigeant fasciste encore très mal connu : Giovanni Preziosi. "

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