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homosexualité - Page 2

  • Alain de Benoist contre la théorie du genre...

    Nous reproduisons ci-dessous un court entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur le blog de la revue Éléments et consacré à la théorie du genre. Alain de Benoist, qui a consacré une large partie de son dernier essai, Les démons du Bien (Pierre-Guillaume de Roux, 2013) à cette idéologie, doit y revenir prochainement dans Non à la théorie du genre ! , un court ouvrage polémique qui sera publié aux éditions Mordicus.

     

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    Alain de Benoist : «Non à la théorie du genre !»

    Si l’on en croit les journalistes Samuel Laurent et Jonathan Parienté, du « Monde », la « première escroquerie des anti-“gender” » est qu’ils « postulent qu’il existe une idéologie du “gender” ». Connaissant sans doute mieux la question, Sylvain Bourmeau, le directeur de « Libération », est déjà moins catégorique. Certes, lui aussi dit que la « théorie du genre » n’existe pas, mais qu’elle est un « précieux concept de genre que la gauche gagnerait à revendiquer haut et fort ». Concept, idéologie, théorie, comment appeler ce drôle de « genre » ?

    Il est parfaitement ridicule de nier l’existence d’une théorie ou idéologie du genre à laquelle des dizaines d’ouvrages ont déjà été consacrés, alors même qu’on s’emploie à en promouvoir les principes. Les journalistes dont vous parlez font marche arrière, car ils découvrent l’ampleur des protestations suscitées par la théorie du genre. Ces gens-là se moquent du monde. Vincent Peillon, lui aussi, affirme maintenant que la théorie du genre n’est pas enseignée à l’« école de la République ». Mais en même temps, il adresse aux directeurs d’établissements scolaires des « outils pédagogiques » lié à un dispositif dit « ABCD de l’égalité », qui se propose de « déconstruire » dès le plus jeune âge des « stéréotypes » qui ne peuvent être considérés comme tels qu’à la condition d’adhérer à la théorie du genre. L’un de ces « outils », par exemple, explique doctement, à propos de la « danse scolaire du Petit Chaperon rouge » (sic) que les filles devront être incitées à jouer le loup, tandis que le rôle du Petit Chaperon rouge sera attribué aux garçons, « la lutte contre les stéréotypes passant d’abord par la mixité des rôles loup-Chaperon ». Ces mots sont révélateurs. Avec l’ambition affichée de « mixer les rôles », il ne s’agit plus du tout de lutter contre les discriminations… 

    La théorie du genre se révèle par là pour ce qu’elle est : une héritière de ce féminisme égalitaire qui, bien loin de s’employer à réhabiliter ou promouvoir le féminin, proclame qu’il ne peut y avoir d’égalité entre les hommes et les femmes qu’à la condition de faire disparaître tout ce qui permet de les distinguer. Une telle ambition relève clairement de ce que j’ai appelé l’idéologie du Même – une idéologie allergique aux différences, pour laquelle l’égalité est synonyme de mêmeté, une idéologie qui milite en faveur de l’indistinction généralisée.

    Il existe une critique chrétienne de l’« idéologie du genre ». Elle s’est déployée d’ailleurs avec beaucoup de vigueur et de force pendant la « Manif pour tous ». On s’en doute, votre approche est différente, puisque vous avez écrit : « L’idéologie du genre, c’est le grand retour du cache-sexe. L’idéologie feuille de vigne : non plus “cachez ce sexe que je ne saurais voir”, mais “cachez ce sexe qui n’a rien à nous dire” ». En quoi votre critique est-elle différente ?

    Dans les milieux catholiques, l’idéologie du genre est surtout interprétée comme une théorie visant à légitimer l’homosexualité (dans laquelle le Vatican voit une « conduite sexuelle désordonnée »). C’est à mon sens voir les choses par le petit bout de la lorgnette. La théorie du genre va beaucoup plus loin. En affirmant que l’identité sexuelle n’a aucun rapport avec le sexe, mais se ramène à une « construction sociale » qui ne se fonde sur rien d’autre que le désir individuel ou l’influence du milieu, elle se dévoile en réalité comme une idéologie anti-sexe, liée à un simple fantasme d’auto-engendrement. On se garde de le dire chez les chrétiens, car au cours de son histoire le christianisme a lui-même entretenu des rapports pour le moins ambigus avec la notion de sexe.

    Peut-on « fabriquer » une fille en élevant un enfant « neutre » comme une fille, ou un garçon en l’élevant comme un garçon ? L’être humain est-il « neutre » en matière de sexe ?

    Les philosophes des Lumières considéraient l’individu comme une table rase à la naissance, une cire vierge. Le postulat de « neutralité » en matière de « genre » que soutient la théorie du même nom se situe dans le prolongement de cette croyance. Ce n’est bien entendu qu’un mythe, contredit par toutes les études empiriques dont on dispose. Celles-ci nous montrent que, dès la naissance, les comportements des garçons et des filles, leurs prédispositions, leurs affinités, etc. sont différents, et que ces différences se retrouveront plus tard dans tous les domaines de la vie. Les travaux réalisés sur les primates montrent de leur côté qu’on retrouve chez les grands singes des différences analogues : les petites guénons préfèrent jouer avec des poupées, les petits mâles avec des bâtons ou des ballons – ce qui ne peut évidemment s’expliquer chez eux par une « attente sociale » ou culturelle. Non seulement, il n’y a pas de « neutralité » sexuelle chez l’être humain, mais le sexe n’est pas qu’une affaire d’organes génitaux. Même le fonctionnement du cerveau diffère chez les hommes et chez les femmes ! Ce qui n’enlève bien entendu rien à l’égale valeur du féminin et du masculin.

    Alain de Benoist (Blog Éléments, 3 février 2014)
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  • Non au redressement de la nature humaine !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger consacré à l'enseignement de la théorie du genre à l'école. Philippe Bilger anime le blog Justice au singulier.

     

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    ABCD de l’égalité: non au redressement de la nature humaine

    Cela a commencé avec le mariage pour tous. On pouvait penser que le mimétisme européen avait joué avec un engagement présidentiel à l’évidence plus facile à tenir que l’inversion de la courbe du chômage.

    Cela a continué avec l’affaire Dieudonné et les injonctions du ministre de l’Intérieur qui dépassaient, et de très loin, le cadre de sa mission pourtant si difficile à assumer quand on constate les piètres résultats de la lutte contre l’insécurité en 2013. Ce n’était pas à lui d’intimider les spectateurs des représentations de Dieudonné en leur faisant la morale et en les stigmatisant quasiment. Devaient-ils demander à Manuel Valls la permission de sortir le soir?

    Cela dure avec la conception de la justice socialiste qui, fuyant le réel et ses incommodités, rêve de l’avenir, fantasme sur le futur et élabore ses projets, qui le demeurent, pour un peuple imaginaire merveilleusement à l’écoute et détaché des misères humaines, des tragédies causées par les crimes et les délits.

    Cela s’aggrave avec la théorie du genre et, même si les démentis des ministres sont sincères, il y a une aspiration de ceux qui nous gouvernent à faire de l’école et de l’enseignement tout autre chose que ce qu’ils devraient être. Apprendre, lire, écrire, calculer, s’imprégner de notre Histoire de France, se former à la passion des grands auteurs et de la littérature, apprivoiser les langues étrangères, autant d’objectifs et d’ambitions qui, pour être d’une heureuse banalité, sont aujourd’hui peu ou prou relégués au profit d’une éducation même plus civique mais bouleversante, destinée à constituer les établissements pour des lieux d’expérimentation et d’indifférenciation des sexes.

    Dans 600 écoles de dix académies, si on n’apprend pas aux garçons à devenir des filles, les nouveaux ABCD de l’éducation, de la grande section de maternelle au CM2, s’assignent pour but de lutter contre les stéréotypes filles-garçons. “Nous voulons tout de même qu’il y ait égalité entre les hommes et les femmes au sein de la société, dans le choix d’un métier”, a déclaré Vincent Peillon (Le Parisien).

    Soit, mais si une telle ambition est légitime, incombe-t-il à l’école de superposer sans cesse à ses missions fondamentales de plus en plus négligées des prises de conscience et des ateliers vecteurs d’une bouillie éthique et sociale difficilement assimilable ? L’enseignement est-il voué à diffuser une certaine conception de la morale qui se résume peu ou prou à un féminisme même plus raisonnable ? Serait-il absurde de laisser aux parents, aux familles, aux vies amoureuses et à l’influence aussi bien forte que subtile des hommes et des femmes dans leurs relations quotidiennes, la charge, l’honneur de se faire progresser, d’avancer en lucidité, en égalité ? La vie privée du président serait sacrée mais les intrusions dans notre sphère d’existence tolérables ? Est-il normal de poser la main de l’Etat, sa volonté orientée, son idéologie plus sectaire – une seule vision, toujours, de l’humain, de sa liberté, de sa responsabilité – qu’équitable, sur un monde qui appelle d’autres démarches, et surtout pas de la politique même déguisée en soie, en velours et en injonctions patelines à suivre ? Pourquoi s’immisce-t-il dans ce qui nous regarde au premier chef ?

    Avec ces insensibles ou ostensibles dérives, je perçois l’émergence, dans la démocratie selon François Hollande, d’îlots de totalitarisme mou, d’un caporalisme collectif qui s’en donne d’autant plus à coeur joie qu’à défaut de changer le monde, de réformer la France, le pouvoir n’a plus que la ressource de s’en prendre aux “fondamentaux”, aux permanences, aux stabilités, à l’ordre, aux évidences de la nature.

    Il y a de manière dévastatrice, sur tous les plans, une obsession de rupture. Si, en effet, parfois le naturel mérite d’être amendé ou complété par le culturel, nous n’en sommes plus là avec ce gouvernement. Pourquoi a-t-il une telle hantise devant ce qui coule de source, ce qui a été admis durant des siècles, ce qui a fait ses preuves et qui autorise une politique digne de ce nom ? Pourquoi la nature et ses leçons inspirent-elles autant de dégoût à ce pouvoir ? Parce que ce qui est proche, accessible, irréfutable, légitime fait peur ? Qu’on met le désordre et l’agitation là où on peut ? Que, dépassés par la nature, on a pris le parti de lui faire la peau ? Que la culture est un beau mot qui à force d’être exploité tourne à vide mais qu’on prétend s’en servir comme arme de guerre contre l’intolérable pesanteur des comportements et des déterminismes parce que ceux-ci seraient en eux-mêmes pervers ?

    Parce que cette gauche ne sait plus quoi faire pour se faire remarquer. Alors elle change l’insupportable cohérence née du passé et du pragmatisme.

    Ce totalitarisme qui pointe est soft, certes, mais clair et net. Logique aussi : la liberté est en effet une ennemie. Partout.

    Pourquoi prétendre, à toute force ou à coups fourrés, dénaturer, confondre, enjoindre, ne pas succomber à l’immédiate compassion pour les victimes, détourner les institutions et les services de leur but, déséquilibrer une société, dégrader les identités, instiller de la mauvaise conscience dans des liens qui se sont toujours construits en s’opposant, qui s’opposent mais se complètent, quel besoin a l’Etat de venir s’immiscer dans ce qui ne le concerne pas ?

    J’écoute, je lis Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem. Le premier : “La lutte contre les stéréotypes de genre – les opinions toutes faites sur les femmes et les hommes – et l’homophobie doit être menée avec force à tous les niveaux d’enseignement”. La seconde : “La théorie du genre, qui explique “l’identité sexuelle” des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité et de faire oeuvre de pédagogie sur ces sujets” (Le Figaro).

    Pourquoi pas ? Mais il y a des politiques et des ministres pour cela. Ce prêchi-prêcha n’a pas sa place à l’école.

    Les homosexuels se marient parce qu’il convenait de fabriquer une égalité artificielle. Des spectateurs sont réprimandés parce qu’ils croyaient avoir le droit, en démocratie, d’assister à des spectacles selon leur bon plaisir. L’angélisme gouvernemental s’obstine à faire céder les évidentes compassions pour les victimes et la rigueur qu’elles appelleraient en retour face aux constructions idéologiques gangrenées par la fuite du réel et fondées sur un autre peuple que celui, insupportable, réclamant sécurité et justice. L’école, les petits enfants et les enseignants sont embarqués dans un processus qui vise à déconstruire et à troubler. Le progressisme niais non seulement accable mais fait perdre son temps à un service public qui devrait pouvoir se concentrer sur l’essentiel.

    Le naturel, partout, est chassé au galop.

    Je suis contre le RNH. Contre le “redressement de la nature humaine” dont ce pouvoir s’est fait une dangereuse spécialité.

    Philippe Bilger (Causeur, 3 février 2014)

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  • La fragilité des jeunes Européens ?...

    «On est une génération d’hommes élevés par des femmes» Fight Club

     

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent texte de Laurent Ozon, cueilli sur Polémia et consacré à la jeunesse européenne et à son éducation...

     

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    La fragilité des jeunes européens en milieu multiculturel violent et comment y remédier

    Il faudrait probablement un livre pour analyser la situation sociale des jeunes hommes européens et plus particulièrement la question de la fragilité d’une partie d’entre eux dans l’environnement violent de la société multiculturelle. Certes, il faut le rappeler, ce phénomène est encore minoritaire mais pourtant bien visible et suscite des réactions agacées, indignées mais, osons le dire, « impuissantes » ou incantatoires. (On pourra lire à ce sujet le dernier article de Julien Rochedy, président du FNJ, à ce sujet.

    Il n’est donc peut-être pas inutile de tenter d’analyser rapidement ce phénomène et d’y apporter des réponses. Un article plutôt inhabituel pour moi mais qui m’est dicté par l’impression de n’avoir rien lu de clair et de pratique sur ce sujet.

    Une fragilité physique et mentale en environnement multiethnique

    Tout d’abord, comment se manifeste cette fragilité ? Elle est à la fois physique mais aussi mentale (difficultés à faire face au conflit ou au recours à la force). Elle s’exprime justement dans les situations conflictuelles où l’affrontement physique avec des jeunes issus d’autres « populations » est imminent. « Adversaires » d’autant plus belliqueux que les jeunes hommes européens ne savent pas l’être assez. Au-delà des réactions de moquerie que ce comportement peut engendrer, elle est problématique pour l’idée qu’un jeune Européen se fera de lui-même (complexes et refoulements) et néfaste à sa construction, comme homme, puis, ultérieurement, comme père ou comme membre d’une communauté de destin. Il y aurait des livres à écrire pour analyser les impacts « idéologiques » de ces frustrations.

    Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler que cette fragilité est toute relative et se perçoit principalement en environnement multiethnique. En clair, du fait des causes de ce problème de « fragilité », nous verrons qu’il est perceptible surtout dans la confrontation relationnelle avec d’autres groupes de population et pas n’importe lesquels. Ce paramètre n’est pas, lui non plus, sans impact sur la façon quasi pathologique dont les questions d’immigration sont traitées dans l’espace social et politique lorsqu’il s’agit de certaines populations.

    Pour faire simple, je pense qu’il existe quatre grands facteurs qui peuvent expliquer la « fragilité » de nombreux jeunes Européens et leur « vulnérabilité » dans les environnements multi-agressifs dans lesquels ils sont plongés :

    1. Le premier facteur relève de mauvaises pratiques dans la construction identitaire de l’enfant ;

    2. Le deuxième d’une influence trop incapacitante (castratrice même) des pratiques pédagogiques qui dévalorisent le conflit, la bagarre ou prétendent obliger l’enfant à s’en remettre toujours à quelqu’un d’autre (les institutions notamment) pour le protéger ;

    3. Le troisième point relève d’un choix d’hygiène de vie (sport, alimentation et bonnes pratiques qui sont importantes à l’heure des pollutions agro-chimiques systématiques) ;

    4. Et enfin, le dernier facteur est une qualité que les spécialistes nomment « néoténie » ou persistance juvénile, qui est liée à notre biologie. Elle présente de nombreux inconvénients dans un contexte social multiethnique et multiculturel, mais est, à tout prendre, une qualité dont nous pouvons nous féliciter et dont il faut compenser les effets par les trois catégories de solutions précédentes. Mais reprenons.

    1. Une mauvaise construction identitaire

    Première cause de fragilité : l’isolement. Même lorsqu’il ne pèse pas dans le cas d’un conflit entre deux individus, la crainte de devoir faire face au grand frère, aux copains, à la famille, etc. de son adversaire pèse dans le rapport de forces. Les jeunes Européens sont fréquemment isolés et l’isolement est la première des faiblesses. Les enfants privés de construction identitaire saine sont et resteront seuls. Isolés de tout groupe, famille, etc., quand survient le conflit, ils sont souvent en position de faiblesse face à de petits groupes soudés par toutes les formes d’appartenance (origine, famille, couleur de peau, cultures, religions, marques, etc.) et parfois par des groupes soudés par plusieurs de ces catégories simultanément (africains ET musulmans ET fans de RnB par exemple). Cet isolement est principalement lié à un déficit d’identité.

    La construction identitaire d’un jeune garçon repose sur trois étapes principales. Ces trois étapes sont essentielles à sa formation.

    Le sexe : Dans la construction de l’identité d’un enfant, le premier étage est se reconnaître comme garçon. Vous avez tous entendu ces phrases infantiles mais qui font partie de ce processus de construction : « Les filles, elles sont tartes » ou « Les garçons contre les filles ». Il faut respecter toutes les phases qui permettent à un jeune garçon de se reconnaître comme mâle dans un monde à deux catégories. Cette première phase est indispensable aux deux étapes suivantes. A rebours des théories du genre, permettez ses manifestations d’affirmations enfantines et renforcez-les si vous le jugez utile, sans tomber dans l’excès et l’obsession. Permettez-lui de bien marquer son appartenance de mâle en lui proposant des activités spécifiques, des devoirs spécifiques, des droits spécifiques (couleurs, rites, tâches, équipes, vocabulaire, etc.).

    La famille : Le deuxième étage de la construction de son identité sera la famille. Là aussi, cultiver le respect de la famille et, de fait, de l’ascendance, par le respect des aînés et mémoire des ancêtres, sans idolâtrie, mais sérieusement (ne pas rire de tout) et lui apprendre à la respecter (sans avoir à se justifier : « c’est ainsi et pas autrement ») dans son comportement en famille comme dans la vie sociale à l’extérieur (défendre sa petite sœur bec et ongles face à une agression extérieure, ne jamais accepter les insultes sur sa famille ou sur lui-même, défendre son nom de famille, etc.). Lui apprendre dès 5 ans qu’il y a la famille et le monde autour, pas moins. C’est par cet étage de la construction identitaire familiale que l’enfant intègre des notions indispensables à sa formation : respect des anciens, valeur de l’expérience, communauté et filiation, solidarité et protection des siens envers et contre tout.

    Si en complément, vous lui apprenez à partir de 9/10 ans à mieux comprendre comment fonctionnent les groupes, vous lui permettrez de mieux s’y adapter (le groupe se forme dans la construction de l’adversaire, le groupe est un espace de partage et de solidarité, le groupe a besoin de marqueurs visibles, le groupe a souvent un chef, etc.).

    Le peuple : Enfin, le troisième étage de la construction de soi sera, plus tard, la reconnaissance de son identité de substance et de culture, en clair, son appartenance à un peuple. Cette partie de votre éducation le rendra fier d’être l’héritier de populations qui ont pris une part sans égale à la construction de la civilisation, de l’art, de la pensée, des sciences et de toutes les formes du génie humain. Si vous lui apprenez, il voudra, lui aussi, être un Européen, un Français, le défendre et surtout, plus important encore, l’incarner dans sa vie. Non pas dans la simple répétition ou le fétichisme de l’ancien mais dans l’innovation, la créativité, la maîtrise. Mais c’est là une autre histoire…

    Cette dernière phase sera la plus longue et un jeune garçon élevé dans la fierté de son peuple et de sa lignée, par l’exemple des héros et l’histoire des souffrances et des grandeurs de son peuple, poursuivra par lui-même ce travail et l’enseignera à ses propres enfants.

    C’est en respectant et en instruisant correctement ces trois phases de développement de l’identité du jeune garçon qu’une construction identitaire saine pourra s’effectuer.

    2. La culture de la négociation et de la norme

    On apprend tôt aux enfants à « aller voir la maîtresse » lorsqu’ils sont victimes de coups ou d’agressions, pas assez à se défendre eux-mêmes ou, au minimum, à faire face à une situation de conflit. Pas intellectuellement, mais physiquement, avec leurs instincts. Le courage n’est pas une construction intellectuelle et ne se forge pas avec des mots mais avec l’expérience directe, physique, instinctive de la vie, des difficultés et de la souffrance physique. La culture des normes et de la résolution pacifique du conflit, voire du conflit comme « échec », est une tendance lourde et particulièrement pernicieuse dans nos sociétés, en particulier pour les instincts virils. Ce travail de formatage des institutions publiques, qui invite les enfants et les citoyens à s’en remettre à l’institution dans la gestion des conflits tout en sachant parfaitement que ces institutions ne remplissent pas ce rôle et ne le pourront jamais, est une catastrophe sur le plan éducatif et ses impacts sur la population autochtone particulièrement lourds. La prépondérance des valeurs maternelles qui doivent savoir progressivement se placer en retrait à partir de quatre ou cinq ans dans l’éducation du jeune garçon et le manque de présence des valeurs de pères viennent renforcer à chaque instant ces tendances.

    La culture de l’honneur individuel et familial doit précéder la culture de la norme sociale de la collectivité politique. Les instincts de défense ne doivent pas être inhibés par un matraquage moral maternant ou par une culture de la légitimité supposée des corps de l’Etat dans l’exercice de la violence légitime. Et ce pour une raison simple : il n’assure pas correctement cette mission et ne l’assurera jamais. Le respect des règles deviendra plus tard un prétexte à son manque d’esprit de défense, d’initiative, de révolte. Loin de toute culture suprémaciste (« nous sommes les meilleurs ») aux effets accablants lorsqu’on ne domine pas un rapport de forces, apprenez-lui aussi à perdre et donnez-lui l’envie de recommencer et de gagner. Faites comprendre à votre garçon que ce qui est honteux ce n’est pas de perdre une bataille, un moment de conflit, mais de s’y dérober par lâcheté. Que perdre c’est parfois triste mais c’est honorable, en tout cas plus que de se soumettre. Revaloriser et soutenir son enfant, y compris dans ses manifestations d’agressivité (parfois inadéquates), c’est légitimer son agressivité naturelle et l’aider à gérer le conflit par ses propres moyens. Ne pas lui apprendre à chercher le soutien des adultes et de l’institution, qui dans l’immense majorité des cas ne le protégera pas lorsqu’il en aura besoin. Cet aspect de l’éducation des jeunes garçons est fondamental.

    Quelques exemples pratiques ? Ne relevez pas un enfant en bas âge lorsqu’il tombe mais encouragez-le à se relever seul jusqu’à ce qu’il réussisse et félicitez-le lorsque c’est fait, par des mots ou un geste de tendresse. Ne grondez pas votre enfant s’il manifeste de l’agressivité ou de la violence raisonnable dans une relation avec d’autres enfants, n’intervenez que s’il y a un réel risque et de façon non morale mais disciplinaire. Apprenez, certes, à votre enfant l’existence des normes collectives mais sans jamais oublier de lui rappeler la première de toutes les normes : la survie et la capacité de se faire respecter et de se défendre. Valorisez cela à chaque fois que nécessaire.

    La capacité d’un garçon à exprimer ses préférences, à exprimer son agressivité, à régler les conflits par lui-même, sans chercher un appui, est une condition indispensable à sa construction virile. L’en priver c’est l’exposer, l’affaiblir, le mettre en danger. Si vous espérez un jour pouvoir compter sur son aide et sa force, c’est donc vous mettre en danger, vous aussi.

    3. Les causes sanitaires

    Le changement de mode de vie des trois dernières générations en Europe, sur le plan alimentaire notamment, a profondément bouleversé les métabolismes pour des raisons en partie sanitaires (généralisation des perturbateurs endocriniens à corréler avec la baisse de fécondité et l’augmentation des cancers et malformations génitales masculines). Soyez attentifs à l’alimentation de vos enfants et à leurs contacts répétés avec les perturbateurs endocriniens contenus dans les aliments conditionnés en boîte, aux contacts avec toutes formes de plastiques et choisissez des vêtements adaptés, plutôt amples. Pour les bébés, proscrivez les jouets et tétines en plastique, privilégiez les cuillères en bois simple. Ne donnez pas de petits pots pour bébé mais des aliments que vous préparerez vous-même, si possible biologiques ou issus d’un potager non traité aux pesticides, herbicides et autres intrants chimiques toxiques. Certes, cette préparation demande du temps quotidien mais les conséquences sont autrement importantes… Je ne peux détailler sur cette question, il me faudrait un livre entier.

    Les pratiques sportives sont aussi essentielles. Je n’évoquerai même pas la majorité des garçons qui n’ont presque aucune activité sportive (une catastrophe sanitaire) alors qu’ils passent 6 à 7 heures par jour assis sur une chaise en pleine période de développement, puis le reste de la journée devant la télévision ou l’ordinateur. N’espérez pas avoir des enfants sains avec ce régime de vie. Ils seront des cibles et, consciemment ou non, se retrancheront de la vie réelle pour fuir des rapports de force auxquels ils ne sont pas préparés. Pour vos garçons, privilégiez dès 6 ans des activités de contact (rugby, etc.) et, d’une façon générale, le contact direct avec la difficulté, la nature, le froid, le chaud, le piquant, aussi souvent que possible. Non dans une perspective de souffrance, et en songeant toujours que vous devez valoriser sans le plaindre ses échecs et ses bosses.

    4. La néoténie européenne

    La néoténie, ou juvénilité persistante des Européens, est un trait caractéristique qui n’empêche pas une maturation finale équivalente en virilité mais la diffère. Qu’est-ce que cela veut dire ? Simplement qu’aux mêmes âges, nous, Européens, sommes plus jeunes. Exemple : l’âge de la puberté est sensiblement plus précoce chez les Subsahariens que chez les Européens. Ceci affecte la croissance et la maturité musculaire. En clair, un Européen de 14 ans sera statistiquement moins avancé dans sa puberté (et donc sa taille, son développement musculaire, son agressivité, etc.) qu’un Subsaharien du même âge : un inconvénient, mais un avantage sur d’autres points. Si notre maturité est plus tardive, notre phase de maturation est plus longue…

    La juvénilité est un inconvénient face à des brutes précoces physiquement mais elle constitue un avantage réel et en tout cas une réalité avec laquelle il faut compter lorsqu’il s’agit de vérifier les caractéristiques de l’adulte abouti et finalement formé.

    Afin de compenser cette particularité (dont il existe, bien sûr, des exceptions), les activités viriles et les pratiques sanitaires adéquates, comme la construction identitaire correctement effectuée, suffisent largement. Ne vous étonnez pas de faire fréquemment ce constat. Les Européens sont plus jeunes, plus souples, plus ouverts et curieux et leur période de maturation est significativement plus longue que celles d’autres populations, en particulier des populations subsahariennes. Les populations arabo-berbères ont des caractéristiques proches des nôtres de ce point de vue, mais elles sont compensées chez elles par une construction identitaire plus traditionnelle (sexe, famille, peuple, cf. 1.)

    Conclusion

    J’ai cherché à aborder de façon simple et pédagogique les clés d’une réforme de nos pratiques éducatives (au sens large de ce mot) pour une adaptation de nos jeunes garçons aux contraintes de la société absurde et violente à laquelle ils seront confrontés. Chercher à les soustraire à cette société et à ses inévitables pathologies sociales caractéristiques des belles nations « arc-en-ciel » ne les préparait évidemment pas à tout contact « accidentel » que l’on sait inévitable dans les années à venir.

    Les quatre points abordés sont les points clés. J’aurais pu aborder la question des représentations familiales du père, l’absurdité des comportements violents pour les introvertis intelligents, la division des tâches dans le couple et le fardeau d’une génération qui a dû reconstruire ses repères après la fracture (le gouffre) de la génération soixante-huit, la culpabilisation ethno-masochiste et ce qu’elle fabrique parfois en retenue physique et encore bien d’autres choses. Ce rapide exposé repose sur des études scientifiques, des travaux multiples de spécialistes et, en complément, sur mon expérience des hommes et des garçons comme père de famille. J’espère qu’elle sera utile et permettra de sortir de façon pratique des jérémiades impuissantes lorsque ces questions sont abordées. J’y reviendrai si le sujet intéresse.

    Laurent Ozon (Polémia, 9 octobre 2013)
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  • Mariage gay : halte aux sophismes !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue subtil de la sociologue Nathalie Heinich, cueilli sur le quotidien Le Monde et consacré au mariage homosexuel. Un point de vue qui a fait grincer des dents à gauche...

     

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    Mariage gay : halte aux sophismes

    Qu'on permette à une sociologue habituée à analyser les prises d'opinion de pointer quelques arguments non valides dans le débat sur le "mariage pour tous". Je procéderai pour cela du plus consensuel - l'homosexualité - au plus controversé - la filiation.

    1. L'expression "mariage pour tous" est impropre : le mariage reste interdit aux mineurs, et n'a par ailleurs jamais été interdit aux homosexuels, qui de tout temps ont pu contracter mariage avec une personne de l'autre sexe. Ce qui leur a toujours été impossible - et qui est revendiqué aujourd'hui - est de se marier avec une personne de même sexe, c'est-à-dire d'accorder leur statut matrimonial avec leur sexualité (si tant est que celle-ci soit exclusivement homosexuelle).

    2. L'opposition au dit "mariage pour tous", ou plutôt, donc, "mariage homosexuel", ne peut être réduite à de l'homophobie, même si celle-ci existe chez certains opposants. Tout d'abord, parce qu'il existe des homosexuels opposés à ce projet, par fidélité à une certaine conception de l'identité homosexuelle. Ensuite, parce qu'il n'est pas acceptable de réduire une position aux motivations supposées de ses défendeurs, pas plus qu'à leurs caractéristiques (l'on aurait telle opinion parce qu'on serait hétérosexuel ou homosexuel, de droite ou de gauche, etc.) : même si une corrélation existe, factuellement, entre identité et opinion, refuser celle-ci au nom de celle-là revient à esquiver le débat, c'est-à-dire l'échange d'arguments rationnels. Cette attitude n'est pas digne du débat démocratique.

    3. Il est faux d'affirmer que le mariage est non seulement l'institution organisant la filiation mais aussi celle reconnaissant une "communauté de vie" : si c'était le cas, maints pères pourraient se marier avec leur fille, maintes mères avec leur fils, maints frères avec leur soeur, puisque nombreuses sont les familles où existe une telle communauté de vie. Ce que reconnaît l'institution du mariage, c'est l'existence d'un rapport sexuel dans une communauté de vie, ouvrant donc à la possibilité d'une filiation.

    4. Dans ces conditions, prétendre ne revendiquer le mariage homosexuel que pour la reconnaissance d'un lien amoureux, et non pas pour la filiation, revient à exiger de l'Etat qu'il ait un droit de regard sur la sexualité des personnes (ce que, soit dit en passant, les mouvements de défense des homosexuels ont longtemps combattu, du temps où existaient des lois condamnant l'homosexualité). Faut-il accepter, au nom de l'égalité, que la sexualité entre adultes consentants devienne, pour tous - hétérosexuels comme homosexuels -, une affaire d'Etat ? C'est là une conséquence majeure de l'actuel projet de loi, qui mériterait d'être, pour le moins, discutée.

    5. Concernant, justement, l'argument de l'égalité : il est faux d'affirmer que le mariage homosexuel serait conforme à l'exigence d'égalité de tous les citoyens, car une telle exigence n'a jamais existé, en démocratie, que sur le plan des droits civiques - le droit de vote en particulier.

    Le "droit à l'enfant", lui, n'existe pas, sauf à considérer l'enfant comme un bien appropriable : il ne peut exister, en la matière, que des devoirs envers les enfants. Quant aux droits sociaux, non seulement ils ne reposent pas sur l'égalité, mais ils y sont opposés, puisqu'ils consistent justement à traiter inégalement les personnes de façon à compenser des inégalités existantes (c'est le principe de l'équité).

    Le principe méritocratique est, lui aussi, fondamentalement opposé à l'égalité, puisqu'il consiste à récompenser les personnes de façon inégale, en fonction de leurs contributions respectives (tout notre système scolaire, notamment, repose sur ce fonctionnement inégalitaire mais équitable). Faut-il alors étendre l'exigence d'égalité aux droits civils ?

    C'est la question posée aujourd'hui. Mais l'on ne peut y répondre correctement qu'en considérant que l'égalité n'a de sens qu'entre personnes de statut équivalent : l'on n'a jamais exigé, par exemple, qu'au nom de l'égalité les enfants soient autorisés à voter. Reste donc la question : les homosexuels ont-ils le même statut que les hétérosexuels du point de vue de l'état civil ? La réponse est clairement oui, puisque la République ne reconnaît que des citoyens, sans considération de religion ni de pratiques sexuelles : il n'y a donc pas à changer quoi que ce soit du point de vue matrimonial - sauf à accepter, là encore, que le mariage soit la reconnaissance légale de l'exercice de la sexualité.

    6. Reste la question de la parentalité : là, le statut des homosexuels n'est pas équivalent à celui des hétérosexuels, puisque leur sexualité rend problématique l'engendrement, sauf à pratiquer la bisexualité ou à recourir à des techniques artificielles. Nos institutions juridiques ont-elles pour vocation de compenser les conséquences problématiques que peuvent avoir pour des individus leur refus de recourir à des arrangements avec l'autre sexe, en dissociant plaisir sexuel et procréation ? Là encore, le saut logique et éthique est considérable. Certes, l'on peut toujours modifier une institution. Mais est-ce parce qu'une modification est possible, ou parce qu'elle est souhaitée par certains, qu'elle doit être imposée à tous, au prix de bouleversements dont les implications n'ont pas été réellement discutées, faute justement de réel débat ou d'arguments sérieux ?

    7. En l'état de nos institutions, il faut donc admettre que le mariage homosexuel ne prend sens que dans une revendication de filiation : ce qui est d'ailleurs le fondement de l'institution du mariage, qui consiste initialement (même si cette fonction a été historiquement élargie par diverses réformes) à donner des parents légaux (donc une généalogie) à des êtres de chair. Et en effet, autoriser le mariage homosexuel, c'est ouvrir automatiquement le droit à l'adoption pour les couples homosexuels.

    La question qui doit se poser alors n'est plus celle des droits des adultes, mais des devoirs envers les enfants ; et précisément : quel sera leur état civil ? Auront-ils accès à l'identité de leurs géniteurs ? Leur propre identité sera-t-elle inscrite dans la différence des sexes qui a présidé à leur engendrement, ou bien y aura-t-il déni de cette réalité originaire ? Sachant l'importance des troubles (parfois psychotiques) liés au secret ou au déni de l'origine, il serait irresponsable de s'engager dans une ouverture du mariage, donc de la filiation, aux couples de même sexe, sans réponse claire à ces questions - principe de précaution oblige. Et ne parlons même pas ici des problèmes posés par la procréation médicalement assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA), qui ne manqueront pas d'être exigés, toujours au nom de l'égalité.

    Si le pacs avait été créé en son temps, c'était pour éviter que ces questions ne soient ouvertes avec l'accès au mariage. Une dissociation claire entre droits sociaux (ouverts aux concubins quels qu'ils soient), droits civils et droits civiques aurait permis à l'époque de résoudre, sans modifications institutionnelles majeures, les problèmes qui sont du ressort de l'Etat. Peut-être est-il encore temps de réfléchir à cette distinction, et aux limites à apporter au contrôle juridique sur la vie privée des personnes ?

    8. Il est faux d'affirmer, comme le font certains opposants au projet de loi, que la filiation par un père et une mère serait "naturelle" : seul l'engendrement biologique peut être dit tel, alors que la filiation est, elle, avant tout symbolique, passant donc par des mots. En ce sens, elle est tout entière sociale - et c'est cela, justement, qui fait sa force. Là encore, il convient de distinguer ces trois formes de parenté que sont la parenté biologique (un ovule, un spermatozoïde), la parenté symbolique (les noms du père et de la mère inscrits sur l'état civil), et la parenté d'éducation (les personnes ayant la garde effective de l'enfant).

    Il est aussi dénué de fondement d'affirmer que des homosexuels seraient de mauvais éducateurs que d'affirmer qu'il serait sans conséquence négative pour un enfant de se croire né d'un père et d'un père, ou d'une mère et d'une mère (les psychoses ne se déclenchent parfois qu'à l'âge adulte, voire à la génération suivante).

    Le refus du déni sur la parenté biologique, l'obligation d'offrir à tout enfant une filiation symbolique ne reposant pas sur le déni ou le secret, et la latitude donnée à tout citoyen d'élever un enfant quelle que soit sa sexualité : voilà qui devrait conférer un socle de réflexion moins discutable que le sont les nombreux sophismes entendus sur cette question délicate.

    Nathalie Heinich (Le Monde, 27 janvier 2013)

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  • A propos du mariage pour les homosexuels...

    Vous pouvez regarder ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 6 novembre 2012,  dans laquelle il nous livre une très bonne analyse de l'affaire du "mariage pour tous"...

     


    Le mariage homosexuel vu par Eric Zemmour par rtl-fr

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  • Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site et consacré à la question de l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples d'homosexuels... 

     

    Mariage homosexualité.jpg

    Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?

    À l’origine, tout le monde pensait que le projet de loi sur le mariage des homosexuels était l’un des attrape-nigauds (en termes crus, attrape-couillons) par lesquels les politiciens amusent la galerie, faute de pouvoir agir sur les vrais dossiers. Et puis, très vite, on a compris que derrière l’attrape-nigauds s’était glissé l’un de ces projets très réels par lesquels les fanatiques de la déconstruction veulent détruire un peu plus les fondements qui continuent de structurer les sociétés européennes aussi malades soient-elles.

    La question posée ne concerne nullement la tolérance ou le respect à l’égard de particularités sentimentales ou sexuelles minoritaires. L’homosexualité n’est pas une nouveauté historique. Il serait facile de dénombrer d’illustres personnages, rois, reines ou grands seigneurs des temps anciens qui préféraient la fréquentation intime du même sexe, et dont les chroniques anciennes se sont parfois moquées.

    La vie privée est l’affaire de chacun et, tant que les préférences particulières ne dégénèrent pas en manifestations provocantes et en prosélytisme outrancier, il n’y a rien à objecter. Le respect du secret de la « privacy », comme disent les Anglais, s’impose. En France, par la création du « pacte civil de solidarité et de concubinage » (pacs), la loi a créé un cadre légal permettant à deux personnes du même sexe (ou de sexe différent) de vivre ensemble avec une série d’avantages sociaux ou fiscaux. Il s’agit d’une consécration sociale du désir d’amour ou d’affection.

    Le mariage est autre chose. Il ne se rapporte pas à l’amour, même quand il en est la conséquence. Le mariage est l’union entre un homme et une femme en vue de la procréation. Si l’on enlève la différence de sexe et la procréation, il ne reste rien, sauf l’amour qui peut s’évaporer.

    À la différence du pacs, le mariage est une institution et pas un simple contrat. L’institution du mariage est définie par un ensemble de droits et de devoirs réciproques non seulement entre les époux, mais envers les enfants à naître. La cité (autrement dit la loi et ses représentants) intervient pour célébrer solennellement le mariage (devant le maire), estimant qu’elle en a besoin dans l’intérêt général. Jusqu’à maintenant, aucune société n’a jamais pensé avoir besoin de couples homosexuels pour se perpétuer.

    Insistons sur ce point, le mariage n’est pas une célébration de l’amour. Le mariage est une institution fondée sur la filiation et la parenté, même si les circonstances, parfois, ne permettent pas la venue d’enfants. La présomption de paternité est son nœud fondateur. Nos contemporains, comme voici 3000 ans les héros de l’Iliade (Achille, fils de Pélée, Ulysse fils de Laerte, etc.) continuent de se penser comme fils ou filles de ceux dont ils sont nés. Et peu importe la bonne ou la mauvaise entente entre les générations. La rupture de filiation est toujours un drame. Pour les enfants nés hors mariage, les recherches en paternité ne se rapportent pas qu’à d’éventuels héritages, mais à un besoin impérieux de savoir d’où l’on vient, de qui l’on est l’enfant.

    Il faut aussi parler de l’adoption qui est toujours un risque et une souffrance. Certains couples homosexuels exigent de pouvoir adopter un enfant, un peu comme on achète un chien, un chat ou un instrument sexuel. Pour le moment, la loi nie l’analogie entre l’adoption par un couple homosexuel et par un couple formé d’un homme et d’une femme unis par le mariage. Elle estime à bon droit qu’un enfant, pour son équilibre ultérieur, a besoin d’un père et d’une mère. C’est donc l’intérêt de l’enfant qui est pris en compte et non les lubies ou les désirs de jouissance de certains adultes.

    En clair, il serait destructeur de changer la définition de la filiation et de la famille pour répondre aux attentes égoïstes de couples homosexuels très minoritaires. Ceux-là ont droit au respect de leurs différences, pour autant qu’ils ne détruisent pas une institution qui a été conçue dans l’intérêt des enfants. Si l’on admet le « mariage pour tous », pourquoi ne pas l’étendre à sa guenon ou à son chien préféré, à son frère ou à sa sœur, à son père ou à sa mère ? Pourquoi ne pas prévoir le mariage d’une femme avec deux ou trois hommes ? Toutes ces extravagances, on peut s’y adonner plus ou moins discrètement hors mariage. La seule question, finalement, consiste à se souvenir que le mariage n’est pas un bien de consommation ouvert à toutes les fantaisies.

    Il est vrai qu’intervient en force la mode du gender, la « théorie des genres » (gender studies) venue des Etats-Unis et enseignée désormais dans les programme scolaires du second degré. Cette mode prétend que l’identité sexuelle est le résultat d’une construction sociale. Simone de Beauvoir écrivait déjà dans Le Deuxième Sexe, « on ne nait pas femme, on le devient ». Elle s’inspirait de la théorie de Sartre selon qui l’identité se réduit au regard que les autres portent sur nous. C’était idiot, mais nouveau, donc intéressant et « vendeur ». Les théoriciens desgender studies sont des féministes extrémistes et des homosexuels qui entendent justifier leurs particularités en niant qu’il y ait des femmes et des hommes – et sans doute aussi qu’il y ait des biches et des cerfs, des brebis et des béliers… (1) Comme cette fraction de la population dispose d’un haut pouvoir d’achat, son influence sur les décideurs de la « pub » est considérable. D’autant que leurs lubies relayées par les médias favorisent les nouveautés et les modes dont se nourrit le système marchand (2). Il est évident que pour ces toqués dorés sur tranche, le modèle familial fondé sur l’hétérogénéité des sexes et sur les enfants, n’est aussi qu’un « conditionnement social » qu’il faut éliminer. Ce sera plus difficile qu’ils ne l’imaginent.

     

    Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 6 novembre 2012)

     

    Notes

    1. J’ai publié dans La Nouvelle Revues d’Histoire n° 30 (dossier Les femmes et le pouvoir), p. 40, un florilège des élucubrations de Mme Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France, pour qui les différences physiques entre les hommes et les femmes, viendraient de la domination exercée par les mâles sur les femelles durant les millénaires du Paléolithique, les messieurs se réservant la nourriture carnée, alors qu’il imposaient aux dames d’être végétariennes… comme Hitler. Lumineux, non ?
    2. Réflexion sur le système marchand développée dans mon livre Le Choc de l’Histoire (Via Romana, 2011).
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