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europe - Page 91

  • Tour d'horizon... (100)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Infoguerre, on décrypte l'affaire Volkswagen, dernière attaque en date des autorités américaines contre une grande entreprise européenne...

    Les Etats-Unis à l’attaque des fleurons de l’économie européenne: l’exemple Volkswagen

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    - Polémia vous permet de découvrir l'analyse des résultats des élections régionales que le le géographe Christophe Guilluy a donné au Figaro Vox cette semaine...

    Le FN est le baromètre de l’inaction des partis au pouvoir

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  • A propos des peuples fondateurs de l'Europe...

    Historien, traducteur, intervenant régulier sur Méridien zéro et défenseur de la cause ukrainienne, Pascal Lassalle nous a adressé un commentaire critique mais argumenté sur le numéro hors-série de la Nouvelle revue d'Histoire sur Les peuples fondateurs de l'Europe. Nous le reproduisons donc ici en espérant qu'il donnera lieu à des réponses constructives...

     

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    A propos du numéro hors-série de la Nouvelle revue d'Histoire sur Les peuples fondateurs de l'Europe

    Un numéro salutaire, mais avec un bémol notable, celui de choix difficilement explicables (?) : les Aquitains, les Basques et les Catalans ont droit à leur(s) page(s) et c'est très bien, mais quid d'une bonne partie des peuples frères de l'Europe médiane, orientale ou baltique : Tchèques, Croates ou surtout Polonais, sans oser parler des Lituaniens, Ukrainiens ou Bélarussiens ? Il aurait été par exemple salutaire de rappeler que ces quatre derniers ont fait partie du plus grand état porteur de phénomènes civilisationnels européens dans cette partie du continent, la "République nobiliaire (Rzcespospolita) polono-lithuanienne. Dans cette zone, seule la vaillante Hongrie semble trouver grâce aux yeux de la rédaction. Grâce au tropisme pro-russe de ces dirigeants actuels ? Nos "amis" russes eux, ne sont en effet pas oubliés sous la plume d'une avocat zélé de la Grande Russie, habitué des colonnes de la revue ou de l'émission du rédacteur en chef sur Radio Courtoisie dans deux articles convenus qui expriment de manière hagiographique le point de vue de l'historiographie russe (la "langue vieille russe", la "Russie de Kiev") et une vision, au mieux idéalisée, de ce pays sous la direction de Poutine (un article abordant les questionnements identitaires des élites politiques et culturelles russes sur leur appartenance à l'espace historique et civilisationnel européen aurait été plus indiqué pour les lecteurs) . A ce stade, on pourrait presque en venir à légitimement se demander si les choix rédactionnels de la revue ne s'inscrivent pas purement et simplement dans une stratégie d'influence, visant à graver dans les esprits d'une manière à peine subliminale , le "traditionnel" axe (géo)politique Paris-Berlin-Moscou (le pôle carolingien et la Russie se taillant la part du lion dans le numéro) en rejetant les peuples de la "Nouvelle Europe" ayant fait les "mauvais choix" (atlantisme résolu, "russophobie") dans les ténèbres de la non-existence historique et identitaire, cela en synergie avec d'autres structures métapolitiques comme la Fondation Polémia ou l'Institut Iliade. Pour nuancer ou infirmer cette hypothèse, on pourra bien sûr remarquer que les peuple ex-yougoslaves et/ou balkaniques, sont également passés par perte et profit, alors que nos amis scandinaves ne sont pas oubliés. Il n'en reste pas moins que ces omissions, qui, pour les hypothèses évoquées ou d'autres, perpétuent des travers qui ne sont pas nouveaux, apparaissent bien regrettables pour un numéro hors série qui se veut exceptionnel et ne l'est donc malheureusement pas tant que ça...
    Au final donc, une fois de plus, outre ces arrières pensées géo et métapolitiques, il est vraiment dommage de gâcher tout un acquis (les travaux du GRECE canal historique à l'époque où il pensait encore l'identité européenne avec ses origines boréennes mises en évidence dès les années 70 par les travaux de Georges Dumézil, puis de Jean Haudry) en faisant purement et simplement l'impasse sur les branches slaves (occidentales, orientales et méridionales) ou du moins en les réduisant dans un « impérialisme historiographique » implicite à la question russe comme au bon vieux temps des travaux d'un Anatole Leroy-Beaulieu pour ne citer que lui. Ajoutons, pour essayer d'être plus exhaustif qu'un article novateur signé par un Iaroslav Lebedysnky sur notre héritage nomade aurait également été le bienvenu. Une certaine déception au final et une vision lacunaire, voire tronquée des peuples fondateurs de cette grande Europe, cette Alter-Europe, que nous appelons inlassablement de nos voeux...

    Pascal Lassalle (10 décembre 2015)

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  • L'Europe de demain ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Bernard Plouvier, cueilli sur Metamag et consacré à la nécessité pour les Européens de créer d'une Europe-puissance pour faire face aux deux régressions qui le menacent.

    Médecin, Bernard Plouvier est déjà l'auteur de plusieurs études historiques décapantes comme L'énigme Roosvelt (Dualpha, 2011) ou Faux et usages de faux en histoire (Dualpha, 2012).

     

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    L'Europe de demain

    Les grandes civilisations européennes de l’Antiquité, la grecque et la romaine, furent mâles dans leurs valeurs, donc fortes, conquérantes, innovantes, du moins jusqu’à leur catastrophe finale, induite beaucoup moins par des causes extrinsèques (poids de l’État, épidémies, modifications climatiques) que par l’effet de la veulerie des maîtres, des élites et du peuple.

    Également fondé sur des valeurs mâles et s’appuyant sur l’héritage du XVIIIe siècle, singulièrement sur les projets de réforme des remarquables administrateurs de la monarchie capétienne en ses derniers feux, le 1er Empire français édifia la superstructure des États français, belge, italien pour un siècle et demi, jusqu’au reniement des années 1968-80.

    Notre société mondialiste, apparue dans les années 1980, est femelle, donc molle, permissive, vouée à l’hédonisme, aux compromis, à la faiblesse. La femme, surtout si elle est belle, est toujours menacée du risque de viol.

    L’Europe est belle. Elle est (encore) riche, du fait du travail incessant de générations d’autochtones, qui l’ont façonnée durant les trois derniers millénaires. Elle est devenue la cible d’envahisseurs virils, brutaux, racistes et quasi incultes pour beaucoup d’entre eux, par ailleurs dévoués à une mystique de haine envers les « infidèles », l’islam tel qu’il est pratiqué par ses fanatiques et le fanatisme est fort contagieux : les expériences politiques européennes, asiatiques et latino-américaines, depuis 1789, le démontrent abondamment.

    Au pays des capons et des femelles, même les hommes les plus médiocres ne peuvent que l’emporter. Se laisser mollement bercer par la propagande à l’eau de rose des propagandistes au service des vrais maîtres - les quelques milliers de dirigeants de l’économie globale qui ont confisqué l’ensemble des pouvoirs à leur profit – ne peut mener qu’à l’asservissement ou à la dhimmitude (soit la position des non-citoyens, humiliés et pressurés d’impôts, dans les pays de Charî’a). 

    Dans un certain nombre de pays européens, existe une loi séparant l’État des confessions religieuses. En France, la loi de juillet-décembre 1905 est quotidiennement bafouée par les fanatiques de l’islam, avec la complicité active ou passive d’élus, peu soucieux des intérêts du peuple, mais fort préoccupés par leur réélection, dépendant pour l’essentiel des dons de leurs sponsors, maîtres du pouvoir économique, et du vote d’électeurs dont la majorité est naturellement composée d’individus médiocrement doués, comme le démontrent les études statistiques sur le quotient intellectuel moyen de toutes les populations de la planète. Plus un électeur est fruste, plus il est accessible à la plus basse démagogie. Que pèse le respect de la République et de ses lois, au regard du plan de carrière de nos merveilleux et incorruptibles élus ?     

    Le respect des lois et leur stricte application distinguent la société mâle du laxisme féminin, où l’on s’accommode fort bien de l’arrangement et des combines. Par essence, le parlementarisme est femelle et fort mal adapté aux situations de péril imminent menaçant les populations autochtones.

    L’insécurité, liée à la tyrannie de groupes d’irresponsables ou de violents perturbateurs de l’ordre public, fait désirer par les honnêtes citoyens malmenés l’accès temporaire au Pouvoir d’un dictateur efficace, dévoué au bien public et garant du retour à l’ordre. Dans les cas de danger extrême, les libertés individuelles passent après la sécurité des familles et des biens.

    Les sociétés actuelles d’Europe occidentale, centrale et danubienne sont à la fois en état de récession économique, par l’effet d’une très stupide désindustrialisation massive, et soumises à l’invasion de fanatiques et de sociopathes ultra-violents. On comprend que la situation soit explosive. Un régime de Salut public est l’unique recours d’un peuple agressé, menacé d’esclavage, voire d’extinction par l’effet conjugué de la dénatalité autochtone et d’une invasion par des foules issues d’autres continents, sans compétences particulières, mais avides de biens facilement acquis et à la mentalité raciste et sectaire : des foules de conquérants mâles.

    Un pouvoir populiste, par définition attaché au bien-être à moyen et long termes de la nation, est l’unique moyen de faire triompher ce qui doit devenir l’idéal des autochtones d’Europe au XXIe siècle : leur fusion au sein d’un Empire européen. En réaction à la dictature de pouvoir économique, il faut en revenir « à la politique », dans son éthique, c’est-à-dire en revenir à un mode de gouvernement visant à promouvoir et affermir le Bien commun des nations constituant la race européenne. 

    En ce premier demi-siècle de l’ère mondialiste, l’Européen est menacé d’une double régression intellectuelle et morale : l’hédonisme consumériste et l’islam. À l’évidence, l’Européen peut et doit choisir autre chose que Wall street ou La Mecque. En l’occurrence il doit opter pour une solution mieux adaptée au génie de sa race et à ses potentialités. Une saine réflexion s’impose sur les fondements de l’Éthique et son application aux États du continent.

    L’Europe n’est pas née « très exactement quand l’Empire romain a croulé » (c’est une phrase du médiéviste Marc Bloch), pas plus qu’à aucun moment du Moyen Âge. Elle n’est pas née du Traité de Rome (1957), encore moins de celui de Maastricht (1993), révisé à Lisbonne en 2009. L’Europe, la vraie, issue de l’union des nations qui forment la race européenne et peuplent le continent depuis l’aube des temps historiques, n’est pas encore née.

    L’Europe est à faire. C’est aux Européens de souche, et à eux seuls, qu’incombe cette formidable création.     

    « Je prédis un âge tragique : l’art suprême de l’affirmation de la vie »

    Friedrich Nietzsche, Ecce Homo

     
    Bernard Plouvier (Metamag, 3 décembre 2015)
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  • Les peuples fondateurs de l'Europe...

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    Le onzième numéro hors-série de La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque. Il est consacré aux peuples fondateurs de l'Europe.

    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial : Qui sont les Européens ?
    Par Philippe Conrad

    L'Europe, du néolithique à l'âge de Bronze
    Par Philippe Fraimbois

    A la découverte d'un peuple
    Par Henri Levavasseur

    Les Indo-Européens
    Entretien avec Jean Haudry, propos recueillis par Pauline Lecomte

    Sur l'existence des Indo-Européens
    Par Yann Le Bohec

    L'Europe est née en Grèce
    Par Philippe Conrad

    Peuples d'Italie préromaine
    Par Jean-Louis Voisin

    Ce que nous a légué Rome
    Par Jean-Louis Voisin

    L'Europe des Celtes
    Par Philippe Conrad

    Des Gaulois aux Gallo-Romains
    Par Yann Le Bohec

    Le monde des Ibères
    Par Philippe Parroy

    Les Basques, le peuple le plus ancien d'Europe
    Par Arnaud Imatz

    L'Espagne des Wisigoths
    Par Michel Savoie

    L'essence de l'Espagne
    Par Arnaud Imatz

    La Catalogne, avec ou sans l'Espagne ?
    Par Arnaud Imatz

    Aux origines du monde germanique
    Par Henri Levavasseur 

    Bretons insulaires et armoricains
    Par Yves de Tréséguidy

    Quand la (Grande) Bretagne est devenue l'Angleterre
    Par Philippe Parroy

    L'exception irlandaise
    Par Philippe Conrad

    Les raisons du "miracle franc"
    Par Philippe Conrad

    L'Aquitaine, à la périphérie de l'espace franc
    Par Bernard Fontaine

    Le royaume ostrogoth de Théodoric
    Par Bernard Fontaine

    L'Italie des Lombards
    Par Bernard Fontaine

    A la recherche de l'homme scandinave
    Par Nicolas Kessler

    Des Magyars à la Hongrie historique
    Par Henri Bogdan

    Unité et pluralité des Allemagnes
    Par Eric Mousson-Lestang

    L'ethnogenèse des Russes
    Par Jean-Pierre Arrignon

    Comment la Russie retrouve ses racines
    Par Jean-Pierre Arrignon

    L'identité française, un produit de l'histoire
    Par Pierre de Meuse

    L'obsession de l'ailleurs
    Par Ludovic Greiling

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  • Les Etats-Unis nous imposent des règles qu'ils ne respectent pas...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Hervé Juvin, réalisé le 30 novembre 2015 par Élise Blaise pour TV Libertés, dans lequel il aborde la question de la colonisation du droit américain dans les affaires internationales...

    Un constat effarant dressé par l'auteur de Le Mur de l'ouest n'est pas tombé (Pierre-Guillaume de Roux, 2015).

     

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  • L’Europe n’a d’autre alternative que d’affirmer ce qui la constitue en propre...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux suites des attentats du 13 novembre...

     

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    « Nous faisons la guerre chez eux, ils font la guerre chez nous »

    Après les attentats commis à Paris en janvier dernier, des millions de gens avaient défilé dans les grandes villes en hurlant « Je suis Charlie ». Dans les jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre, on a seulement vu quelques rassemblements sporadiques, auxquels s’est ajouté l’« hommage national » présidé par François Hollande dans la cour d’honneur des Invalides. Pourquoi cette différence ?

    Les attentats de janvier et ceux de novembre sont très différents. En janvier dernier, les terroristes islamistes avaient massacré des journalistes auxquels ils reprochaient d’avoir « blasphémé » contre Mahomet, puis ils avaient tué des juifs au seul motif qu’ils étaient juifs. Il était alors facile pour les manifestants, qui dans leur grande majorité n’étaient ni juifs ni journalistes, de se dire solidaires de « Charlie » ! Le 13 novembre, au contraire, les terroristes n’ont pas visé de cibles particulières. Au Bataclan, ils n’ont pas demandé aux spectateurs de décliner leur origine ou leur religion. Ils ont massacré tous ceux qui étaient là sans distinction d’âge, de sexe, de croyance, d’appartenance ou de profession. On a ainsi compris que tout le monde est devenu une cible potentielle. L’équivalent d’une douche froide.

    Même si dans les deux cas les auteurs des attaques étaient les mêmes (de jeunes délinquants « radicalisés »), les motifs étaient également différents. L’attaque contre Charlie Hebdo était de nature « religieuse », celle contre le Bataclan de nature politique. Le 13 novembre, les terroristes voulaient sanctionner notre engagement militaire en Syrie : c’est la politique étrangère française qui était visée. Hollande l’a bien compris, puisqu’il a immédiatement ordonné à l’aviation française d’intensifier ses frappes, tandis qu’il s’engageait lui-même dans une vaste tournée diplomatique. Comme l’a écrit Dominique Jamet, « nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous ». Nous faisons la guerre chez eux, ils font la guerre chez nous. C’est aussi simple que cela.

    Plusieurs familles de victimes ont refusé de participer à la cérémonie des Invalides, parce qu’elles considèrent le gouvernement actuel comme le premier responsable des attentats. Une réaction exagérée ?

    Pas vraiment. Le 13 novembre, il a fallu plusieurs heures, durant lesquelles des dizaines de spectateurs du Bataclan ont été tirés comme des lapins, avant que l’on voie arriver les hommes de la BRI. Cela pose déjà un problème. Mais ce sont avant tout les failles du système français de renseignement qui doivent être montrées du doigt. Sur le plan intérieur, le « renseignement territorial » (recueil et analyse des données) est en effet vital, les plans Vigipirate ou Sentinelle, qui font patrouiller dans les rues des soldats réduits à l’état de vigiles, se bornant à créer une présence visible qui a pour seul but de rassurer la population sans vraiment la protéger.

    La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a succédé, l’an dernier, à la DCRI, née en 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, de la fusion de la Surveillance du territoire (DST) – service à vocation avant tout judiciaire et opérationnelle – et des Renseignements généraux (RG) – service d’information sans aucune attribution judiciaire. Cet organisme hybride, qui a cumulé les défauts de ses deux composantes, a rapidement accumulé les échecs et les erreurs (voir le rapport Verchère-Urvoas de 2013). Plus douée pour espionner les journalistes que pour lutter contre le djihadisme, la DGSI dispose de beaucoup de renseignements sur des milliers d’individus dangereux mais, par manque de formation criminologique sérieuse, elle peine à trouver les moyens d’identifier ceux qui sont véritablement prêts à passer à l’acte. Elle n’a, en outre, toujours pas compris que les terroristes ne sont plus aujourd’hui des Ben Laden mais des jeunes bandits des « quartiers ». Les attentats de ces dernières années en sont le résultat. En Tunisie, après l’attentat du musée du Prado, tous les responsables du renseignement ont été démis de leurs fonctions. On peut regretter qu’il n’en soit pas allé de même en France.

    L’État islamique ne se cache pas de mépriser une civilisation occidentale qu’il estime « décadente et dépravée ». Que lui répondre ?

    Que l’Occident soit aujourd’hui décadent est un fait – et c’est également un fait que les interventions occidentales au Proche-Orient n’ont abouti, depuis 1990, qu’à généraliser la guerre civile et le chaos. Mais la pire des réponses serait de se faire gloire de nos tares. C’est, au contraire, la décadence qui nous rend incapables de faire vraiment face au djihadisme, dans la mesure où elle est toujours le prélude à une dissolution. Après les attentats de janvier, François Hollande exhortait à se remettre à « consommer ». Ces jours-ci, il appelait à continuer à « se distraire ». La cérémonie des Invalides donnait elle-même envie de pleurer, pas de se battre. Ce n’est pourtant pas avec des chansons de variétés que l’on stimule le courage et la volonté, ou que l’on recrée les conditions d’une amitié nationale. Comme l’écrit Olivier Zajec, « ce sont les nations, et non la consommation ou la morale, qui redonnent forme et sens au monde ».

    La guerre est une forme de rapport à l’autre qui implique aussi un rapport à soi. Cela signifie que, « pour savoir ce que sont nos intérêts, il nous faut d’abord savoir qui nous sommes » (Hubert Védrine). Dans L’Enracinement, Simone Weil constatait que « des êtres déracinés n’ont que deux comportements possibles : ou ils tombent dans une inertie de l’âme presque équivalente à la mort, ou ils se jettent dans une activité tendant à déraciner toujours plus, souvent par les méthodes les plus violentes, ceux qui ne le sont pas encore ou qui ne le sont qu’en partie ». Face à l’universalisme qui conduit au déracinement, l’Europe n’a d’autre alternative que d’affirmer ce qui la constitue en propre.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 29 novembre 2015)

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