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criminalité - Page 7

  • Un mensonge d'état...

    Les éditions Michalon publient cette semaine un essai de Jean-François Impini intitulé Un mensonge d'état - L'imposture sécuritaire. Colonel de gendarmerie en retraite, Jean-François Impini a commandé le service de la gendarmerie chargé notamment de l'enregistrement statistique des crimes et des délits...

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    " Pourquoi les Français éprouvent-ils un irrationnel sentiment d’insécurité, alors qu’on compte 670 000 délits de moins depuis 2002 et un taux d’élucidation des infractions en hausse de 12 points ? Irrationnel ? Et si les chiffres affichés étaient faux ? Et si l’appareil statistique avait été dévoyé au service d’un message politique illusoire ?

    Depuis dix ans, la lutte contre la délinquance est marquée par l’empreinte de celui qui en a fait, sinon son combat, au moins sa marque de fabrique. Avec une précision chirurgicale, Jean-François Impini révèle comment les statistiques ont été impunément dévoyées. Il dévoile la dictature des chiffres et les tricheries utilisées pour produire de « bons » résultats, et détaille les pratiques qui ont permis d’éluder des délits par centaines de milliers tout en élucidant des infractions imaginaires.

    À l’heure où « nul n’est censé ignorer la réalité », Jean-François Impini, chiffres à l’appui, jette une lumière crue sur la réalité d’une police détournée de sa mission, et d’une politique de sécurité devenue simple entreprise de communication au profit d’un discours politique vide d’action. "

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  • La face obscure de la mondialisation...

    Les Presses universitaires de France publient dans leur collection "Major" un ouvrage de Xavier Raufer intitulé Géopolitique de la mondialisation criminelle - La face obscure de la mondialisation. Journaliste et criminologue, Xavier Raufer est l'auteur de nombreux essais consacrés aux nouvelles menaces.

     

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    " La mondialisation, universel bienfait ? Pas vraiment. Comme tout phénomène humain, la mondialisation est semblable à la « langue d’Ésope » – la meilleure et la pire des choses à la fois.
    La meilleure face de la mondialisation est sans cesse vantée par ses thuriféraires, pour l’essentiel des libéraux proches du monde des affaires, et par les médias qu’ils possèdent souvent : c’est la « mondialisation heureuse » qu’on nous vante depuis les années 1990. Sa face obscure, ces mêmes intérêts tentent de la noyer dans le silence, ou bien, quand la réalité est trop grave pour être tue ou niée, ce « pire » est morcelé et présenté comme un épiphé-nomène (une collection de « fait divers ») étranger à la mondialisation.
    Alors qu’en Europe, le terrorisme islamiste se dissipe (aucun attentat en 2012 selon Europol), alors qu’à l’échelle eu-ropéenne la toxicomanie baisse chez les jeunes, quelle est aujourd’hui cette « face criminelle de la mondialisation » ? Quel est son avenir ? "

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  • Sale temps pour la culture de l'excuse !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré  au choc dans les esprits provoqué par La France orange mécanique, le livre de Laurent Obertone, publié aux éditions Ring. 

     

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    Sale temps pour la culture de l'excuse

    Pour les sociologues post-soixante-huitards qui se penchent sur le crime, celui-ci puise ses origines, comme on sait, dans la misère sociale, les voyous eux-mêmes n’étant que “de malheureuses victimes de l’exclusion et du racisme”.

    Suivant cette doctrine, dont nous avons souvent dressé le florilège, les pires crimes deviennent des “performances viriles et transgressives”, provoquées par “un déficit de gratification”, et les victimes — vieilles dames, handicapés, etc. — des “cibles par défaut qui maîtrisent moins les stratégies de mobilité”.

    Mais, les années passant, la rengaine de la faute-de-la-société est devenue inaudible. Même à gauche, des ruptures se sont opérées.

    Le premier, Malek Boutih déclare à la fin 2010 : « Quand je regarde le centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis […], je constate que la proportion de jeunes des minorités visibles, africains, maghrébins, est exceptionnel, par rapport à ce qu’ils représentent dans la société française. » (On n’est pas couché, du 10 novembre 2010.)

    Mieux : en janvier 2013, le site de gauche Rue89 publie une étude de Jean-Claude Sommaire, ex-secrétaire général du Haut Conseil à l’immigration (extraits) : « Dans tous les quartiers sensibles et au-delà […], les incendies de voitures et de bâtiments publics ou privés n’ont pas régressé et les violences à l’égard des personnes ont augmenté. […] Ces violences et cette délinquance, dont il n’est plus possible d’ignorer que les auteurs sont très souvent d’origine maghrébine et, de plus en plus, africaine subsaharienne […]. Une tendance à une ghettoïsation de beaucoup de quartiers que l’on continue, par nostalgie, à qualifier de populaires alors que nul n’a vraiment envie d’y habiter. […] Cette réalité de la surdélinquance des jeunes issus de l’immigration […] gagnerait aujourd’hui à ne plus être occultée au prétexte de ne pas stigmatiser les populations concernées. En effet, ce sont ces dernières qui, en assistant souvent impuissantes à la dérive de leurs enfants, sont les premières victimes de cette trompeuse bienveillance. »

    Peut-on imaginer pire camouflet pour nos Diafoirus-sociologues ? Mais pour eux, le pire était à venir : la France Orange mécanique, superbe oriflamme du réalisme criminel. Lancé sans moyens par un éditeur nouveau, ce livre saisit, estomaque, ravit un public toujours plus vaste ; le voilà best-seller, puis phénomène d’édition.

    Les victimes des criminels sont enfin défendues. Des foules de lecteurs retrouvent dans ce livre leurs tourments quotidiens, dépeints — avec quelle justesse ! — par un jeune homme dont la seule ambition est de décrire ce qu’il voit.

    Riposter, alors, mais comment ? Ce livre contient du réel chimiquement pur. Tout nier froidement, au grand jour, les yeux dans les yeux ? C’est risquer un discrédit fatal, dans une France que la criminalité des rues exaspère toujours plus.

    Reste la disqualification, arme ultime des flics de la pensée, héritée du stalinisme : salir l’auteur puisqu’il est impossible de disqualifier ses propos… Il appartenait à Mediapart de prononcer le réquisitoire. Une pièce qu’il faudra garder pour que, plus tard, on se souvienne comment, en 2013 — et pas en 1950 ! —, on traitait ceux qui disaient la vérité…

    Du cousu main façon Stasi : pas une preuve ; seulement des allusions. Et un obscur texte raciste sorti dont ne sait où. Obertone ne l’a pas signé ? Une preuve de plus qu’il l’a écrit… puisqu’un témoin l’affirme ! Avertissement aux tchékistes de Mediapart — et à ceux qui les ont étourdiment repris : il y a encore des lois en France et le lynchage, même médiatique, y est réprouvé. On ne tardera donc pas à voir qui sont les truqueurs. Triste constat, pour finir. Longtemps trotskiste, Edwy Plenel, patron de Mediapart, s’inscrivait dans une tradition antitotalitaire. Avec la condamnation d’avance — et par fraude — d’Obertone, il rejoint la logique des procès de Moscou. Pas de quoi être fier.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 28 mars 2013)

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  • La criminalité a explosé !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Laurent Obertone, cueilli sur le site de Causeur et consacré à son livre La France Orange mécanique (Ring, 2013).

     

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    La criminaité a explosé

    Entretien avec Laurent Obertone


    Votre essai s’appuie sur des chiffres différents de ceux du ministère de l’Intérieur. En quoi sont-ils plus fiables que les statistiques officielles ?

    En France, toutes les 24 heures, on compte 13 000 vols, 2 000 agressions et 200 viols. Ces chiffres sont ceux de l’Office national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), institut public qui réalise depuis plusieurs années des enquêtes de victimisation auprès de 17 000 personnes. Ces enquêtes jugées fiables par les criminologues (et désormais par Manuel Valls) recensent 12 millions de crimes et délits, soit trois fois plus que les chiffres avancés par le ministère de l’Intérieur, basés uniquement sur les plaintes, et sujets à quantité de manipulations. L’enquête de l’ONDRP y échappe, et échappe donc aux indécentes petites querelles politiciennes autour d’oscillations infimes d’un taux de criminalité qui a explosé depuis les années 60, et qu’aucune politique n’a su ou voulu contenir.

    Vous semblez nourrir une très mauvaise opinion des médias français. Sont-ils vraiment tous aveugles et angéliques face à l’insécurité ?

    L’immense majorité des journalistes (94% selon une enquête de Marianne) et des étudiants en journalisme (jusqu’à 100% d’entre eux dans certaines écoles) se revendiquent de la gauche et de l’extrême gauche. Ils ont un logiciel idéologique dans la tête, qui n’est pas compatible avec le devoir d’informer. Par réflexe, ils nient la réalité, l’édulcorent, la minimisent, éventuellement méprisent, culpabilisent ou insultent ceux qui osent la montrer du doigt. Entre grands médias, c’est une compétition à celui qui ira le plus loin dans l’excuse et la compréhension du criminel. Les gens le savent, donc ils ne lisent plus cette presse-là, qui est maintenue en vie par des subventions publiques plus ou moins déguisées, pour donner l’illusion qu’une information indépendante existe encore et que notre démocratie se porte bien. Tout ça est un théâtre et même, hélas, une tragédie.

    Mais la presse parle de votre livre…

    Une certaine presse. Valeurs actuelles, Atlantico, Éric Brunet, Éric Zemmour… La plupart des grands médias se taisent, et nous font parfois savoir, comme La Croix ou Le Parisien, qu’ils le font pour des raisons idéologiques. Or des milliers de victimes témoignent que l’insécurité n’est pas une idéologie.

    En pointant le multiculturalisme comme source de la délinquance, ne redoutez-vous pas de radicaliser certaines personnes, soit vers l’extrême droite soit vers un fanatisme de type salafiste ?

    L’hétérogénéité d’une nation est non seulement un facteur de criminalité, mais aussi un facteur d’incivisme, de précarité, d’effondrement du “capital social”, comme l’a démontré le célèbre sociologue – de gauche – Robert Putnam, duquel je parle longuement dans La France orange mécaniqueC’est un constat : les pays hétérogènes sont plus violents que les pays homogènes. Il n’est pas question de réécrire cette réalité sous prétexte qu’elle pousserait des gens à se radicaliser. Aujourd’hui, dans notre pays, des milliers de criminels radicaux agressent, violent et tuent d’honnêtes gens sans que ça n’intéresse personne. Ceux qui fuient cette réalité en brandissant le fantasme de l’extrême droite se font les complices de ces criminels. Mais ils n’ont plus le choix : leur idéologie est boiteuse, et ce fantasme de l’extrême droite est leur seule béquille.

    Quid de la dérive islamiste ?

    Je note que cette radicalisation est consubstantielle aux populations musulmanes installées en Europe. Elle est un accélérateur identitaire de la tribalisation de certaines communautés.

    À vous lire, certains délinquants sont parfaitement de bonne foi lorsqu’ils pensent ne transgresser aucun interdit en commettant des délits ou des viols…

    En effet. Leur morale est celle de leur groupe, hiérarchisé selon des règles qui ne sont pas les nôtres. C’est une loi anthropologique : tuer un membre de son groupe est interdit, tuer un étranger est admis, parfois encouragé. En témoigne le soutien sans faille des “proches” de “jeunes” interpellés par la police, quoi qu’ils aient fait.

    Vous expliquez que, contrairement à une idée bien ancrée, la délinquance et la criminalité ne sont pas liées à des facteurs économiques. Mais peut-on sérieusement comparer des départements ruraux, certes classés parmi les plus pauvres et des zones hyper urbanisées comme le 93?

    Je constate que les villes aux populations homogènes, qui comportent leur lot d’habitants pauvres, sont très peu criminelles. Le Paris du début  du XXe siècle ou même du XIXe était particulièrement pauvre et surpeuplé. Pourtant, il était beaucoup moins violent qu’il ne l’est depuis les années 60. La ville ne fait pas le criminel, disons qu’elle lui sert de refuge. Ce qui fait le criminel, c’est la sous-adaptation culturelle, la tribalisation du pays, le laxisme judiciaire, la morale de l’excuse.

    D’où vient la quasi-impunité que vous dénoncez ? De la police ou de la justice?

    Entre la paperasse, la politique du chiffre, la barbarie de la rue, les consignes pour ne pas “provoquer”, le mépris médiatique, la colère populaire, les policiers, désabusés, font ce qu’ils peuvent, avec courage et efficacité. En revanche, la justice ne suit plus depuis longtemps. 53 000 places de prison, 67 000 détenus. 82 000 peines non exécutées chaque année, faute de place. Construire des prisons ? “Ça coûte cher”, nous explique-t-on sans trembler du côté du syndicat de la magistrature. Pas un seul gouvernement n’a eu le courage de mettre au pas son administration pour construire des prisons. Pourquoi ? Parce que construire des prisons serait reconnaître l’explosion de la criminalité depuis l’ordonnance de 1945 et la généralisation du laxisme judiciaire. Idéologiquement, les progressistes ne peuvent pas admettre l’échec de leurs utopies. Ils préfèrent couler à la barre du navire. Ce qu’ils décident n’a rien à voir avec la réalité empirique, ce sont des “avancées” morales sur lesquelles personne ne doit jamais revenir. C’est un comportement suicidaire.

    Ce n’est donc pas de la responsabilité de Christiane Taubira, l’actuelle Garde des Sceaux ?

    Taubira est autant responsable de la situation que ses prédécesseurs, elle a l’immense mérite de passer pour ce qu’elle est.

    Plus que le niveau de sécurité, n’est-ce pas notre seuil de tolérance face à la criminalité et à la délinquance qui a fléchi au cours des dernières décennies ?

    Si les médias tentaient d’amplifier ce phénomène, ils commenceraient sans doute par ne plus parler de “sentiment”, de “jeunes”, ou “d’incivilités”. Dans La France orange mécanique, je montre que la criminalité française était insignifiante des années 1830 aux années 1950. Dans tous les pays d’Europe, la criminalité a explosé à partir des années 1950, avec la mondialisation, l’immigration et la fin de la justice strictement punitive. Ce n’est pas une fatalité : les pays qui ont abandonné le laxisme judiciaire, comme les États-Unis, ont obtenu d’excellents résultats en matière de lutte contre la criminalité. Aujourd’hui, la criminalité des États-Unis est proportionnellement inférieure à celle de la France.

    Votre constat est effrayant, mais quelles solutions préconisez-vous ?

    Aucune, ce n’est pas mon rôle. Je suis un témoin, je pose un constat. Constat de faillite judiciaire, de faillite du multiculturalisme, de faillite de la morale progressiste. Avant de s’attaquer à la réalité, il faut cesser de l’ignorer. C’est tout le thème de mon livre;

    Laurent Obertone, propos recueillis par Sophie Flamand (Causeur, 8 février 2013)

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  • De l'autisme judiciaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à l'étrange politique pénale mise en oeuvre par la minstre de la justice, Christiane Taubira, et ses affidés...

     

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    De l'autisme judiciaire

    Si Mme Taubira s’intéressait à ce qui se passe chez nos voisins britanniques, elle renoncerait à supprimer les courtes peines.

    Chacun sait — c’est même un cliché — que “l’Angleterre est la mère des démocraties”. De culture protestante, la Grande-Bretagne subit en outre bien moins le clivage droite répressive-gauche laxiste que les pays latins. Dans la décennie 1980, un équivalent britannique de nos très progressistes “plans banlieue” fut même initié par… Margaret Thatcher, après des émeutes “à la française” dans la périphérie londonienne. Raison de plus de nous intéresser aux évolutions pénales de cet exigeant État de droit, en matière de prévention, de sursis, de réinsertion, etc.

    Mais cela, les Diafoirus-sociologues et autres trotskistes d’antichambre encerclant l’actuelle garde des Sceaux s’en moquent, trop occupés qu’ils sont à délirer sur la “construction sociale”, les “stigmatisations”, “stéréotypes” et autres sornettes à la Bourdieu, uniquement vouées à nier ou camoufler la réalité criminelle.

    Si elle s’intéressait un tant soit peu aux trivialités du réel, au lieu de les camoufler sous le vocable méprisant de “faits divers”, la garde des Sceaux aurait donc pu se documenter sur le vaste scandale qui, depuis décembre 2012, secoue une justice britannique vivement attaquée par des parlementaires de tous bords.

    Ces dernières années en effet, le ministère britannique de la Justice a, sous le nom de “révolution de la réinsertion”, fait du Taubira pur sucre : pas de prison ferme mais du sursis et des travaux d’intérêt général (“community service”). Une mesure qui a touché 50 000 auteurs d’agressions, voire de vols à main armée, trafiquants de drogue, cambrioleurs, etc.

    L’ennui — et c’est bien ce qui provoque la révolte des parlementaires —, c’est que pratiquement 100 % de ces 49 636 malfaiteurs traités à la Taubira ont été, dans l’année ( je cite) « condamnés pour une autre infraction, qu’ils n’auraient pu commettre s’ils avaient été en prison ». Et cela, malgré (ou du fait ? ) des peines alternatives voulues par la justice…

    Pour les députés britanniques, il s’agit d’un « échec choquant des services de réinsertion » manifestement « incapables de maîtriser les criminels qu’ils sont supposés réinsérer ». D’où leur appel au ministère de la Justice pour qu’il « agisse dans l’urgence afin de briser cet épouvantable cercle vicieux de récidive ».

    Tout se passe cependant comme si Mme Taubira et ses conseillers ignoraient tout de ce scandale sécuritaire qui fait pourtant les gros titres de la presse populaire britannique — notamment du Daily Mail, quotidien vendu à près de 1,7 million d’exemplaires… Impassible, la garde des Sceaux poursuit ses appels fracassants à “vider les prisons” sans se rendre compte qu’ils agissent sur les malfaiteurs à la manière d’une hormone de croissance.

    La preuve ? Voici, pour les dernières se maines de 2012, un minitour de France des “faits divers” chers à Mme Taubira, tels que rapportés par la presse quotidienne régionale. « Vols à main armée : série noire en Moselle-Est » ; « Peur du braquage en Charente » ; « Vols de câbles SNCF : cri d’alarme du président [socialiste, NDLR] de Midi-Pyrénées » ; « Tarn-et-Garonne : les cambriolages en hausse de 14 % » ; « Châtellerault : les commerçants exaspérés par les vols » ; « Vallauris : après cinq braquages en huit ans, la bijoutière n’en peut plus » ; « Vaucluse : une crèche [!] attaquée à l’arme de guerre » ; « Finistère : les cambriolages en forte hausse » ; « Bressuire : cambriolages en rafale » ; « Deux braquages en deux jours au centre commercial de Saint-Clément-de-Rivière » ; « Recrudescence des cambriolages à Fère-Champenoise » ; « Ille-et-Vilaine : jusqu’à 35 cambriolages par jour » : « Marseille, porte d’Aix : l’illégalité regagne du terrain » ; « Insécurité : les riverains des gares parisiennes n’en peuvent plus » ; « Signy-le-Petit : les braqueurs font exploser la route [!] pour emporter le butin » ; « Arles : en garde à vue à 14 ans pour braquage »…

    Pour finir, un peu d’air pur. À New York, « le nombre de meurtres est au plus bas depuis 50 ans ». Le secret anticrime du maire, Michael Bloomberg ? De longue date, il fait dans sa ville l’inverse de ce que prône, depuis quelques mois, Mme Taubira.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 30 janvier 2013)

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  • La criminalité, une conséquence de la pauvreté ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Laurent Obertone, cueilli sur Atlantico et consacré à l'absence de lien automatique entre criminalité et pauvreté. Laurent Obertone vient de publier La France orange mécanique, aux éditions Ring, une description hallucinante de l'insécurité et de la violence qui règne dans notre pays...

     

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    Non, la criminalité n'est pas forcément liée à la pauvreté

    La criminalité est-elle liée à la pauvreté, à l’environnement ou au chômage ? La Creuse (96e), le Cantal (89e), et le Lot (71e), présentent les PIB les plus bas de France. Ce sont aussi les trois départements les moins criminels et délinquants. On peut les comparer avec trois départements parmi les plus criminels et délinquants, c’est à dire la Seine-Saint-Denis (15e), les Bouches-du-Rhône (11e) et le Rhône (3e).

    Les départements à forte criminalité que sont le Rhône, l’Essonne, le Val-de-Marne, la Seine-et-Marne, ont des taux de chômage beaucoup plus bas que la Creuse, le Cantal, ou le Lot. Selon l’Apce, 8 000 entreprises se créent par an dans le « 9-3 », qui dispose de pôles économiques gigantesques, et où les investissements de rénovation urbaine sont fréquents et sans équivalent (Anru). Le revenu moyen des ménages y est de 2 186 euros par mois, légèrement supérieur à la moyenne nationale. Saisissante est la comparaison avec la Creuse (1 777 euros par mois). Quant aux bénéficiaires du RSA, ils représentent la même proportion en Seine-Saint-Denis que dans l’Aude, les Ardennes ou encore les Pyrénées-Orientales (Insee, 2010). Au niveau régional, l’Île-de-France, région la plus touchée par la criminalité, présente le troisième taux de chômage le plus bas de France.
    « L’exclusion », ce fut d’abord celle des habitants historiques des grands ensembles. Immigrés portugais, polonais, italiens ou manœuvres français, ce sont eux qui ont fui massivement le nouveau communautarisme qui s’installait dans les banlieues dès les années 60. Contrairement à ce qu’affirment certains sociologues, « l’exclusion » est endogame. Tous les plans de mixité sociale, de logements sociaux, de rénovation urbaine et d’aménagement de la ville n’empêcheront jamais les communautés de se regrouper. C’est humain, et on observe ces phénomènes dans tous les pays du monde, quelles que soient les communautés. L’individu n’existe pas sans son groupe. Il ne s’en éloignera que par la contrainte. Les gens ne sont pas figés ou « parqués » dans un environnement soi-disant responsable de leurs déprédations. Un observateur attentif remarquera qu’autour des banlieues il n’y a pas de miradors et de factionnaires prêts à tirer dans le dos des fuyards.
    Qu’est-ce qui empêche ces habitants de partir, comme l’ont fait des milliers de Français, d’Italiens ou de Portugais tout aussi modestes ? Des barrages de police ? Le coût de l’immobilier ? À Bobigny, le mètre carré est à 3 200 euros. Il est en moyenne de 6 000 euros à Paris, mais à 1 700 euros à Brest, ou encore à 2 300 euros dans une ville dynamique comme Dijon. Un studio en Seine-Saint-Denis est beaucoup plus cher qu’en province. Les aides sociales permettent largement de s’y établir, d’autant que les logements sociaux provinciaux et ruraux sont plus accessibles. L’Insee, dans son enquête nationale logement 2006, nous apprend qu’après Paris, « c’est en Seine-Saint-Denis que les ménages consacrent la part la plus importante de leur revenu (13 %) à se loger », y compris en secteur HLM (12 %). Des chiffres comparables à ceux de la France métropolitaine pour la location classique et pour les hlm (12,8 % dans les deux cas). On ne peutdonc pas dire qu’un loyer excessivement avantageux les retientdans le « 9-3 ». Comment nos sociologues expliquent-ils que les parfois très modestes gens du voyage se déplacent et se sédentarisent où bon leur semble ?
    Peut-être n’est-il pas question pour les communautés concernées de se disperser sur le territoire. Peut-être ne veulent-elles pas partir. La Cour des comptes a montré en 2012 que la fameuse mixité sociale n’existait pas, malgré dix années de dispositifs censés la favoriser. « Il ne suffit pas de modifier le visage des quartiers pour modifier les visages des quartiers, qui restent colorés », expliquait le sociologue Renaud Epstein (Le Point, 18/07/12). L’homme n’est pas mû seulement par l’argent ou l’amour de l’Autre. L’attachement de certaines communautés aux grands ensembles est réel. Les barres d’immeuble sont parfois considérées comme un territoire, le substitut d’une identité perdue, qui n’a jamais su se reconstruire.
    Mais le discours médiatique ne veut pas de cette réalité. Lui n’évoque que l’exclusion pour expliquer, justifier, exorciser le communautarisme, et à travers lui les cahots d’une société devenue hétérogène. Comme les problèmes demeurent, s’aggravent, alors que les discours et les analyses restent les mêmes, les gens commencent à se poser des questions. Et si les experts se trompaient ? Et s’ils avaient renoncé à la vérité ? Et s’ils incitaient tout le monde à y renoncer, sous peine de poursuites ? Pourquoi le feraient-ils ? Peut-être bien pour l’égalité républicaine, « âme de la France » selon François Hollande. Tout le monde est égal. Entendez, tout être humain a les mêmes capacités physiques et intellectuelles, tout un chacun peut s’adapter à tout environnement, devenir champion d’échecs, éboueur ou haltérophile, faire la même chose que n’importe qui, ressembler à n’importe quoi, donc se constituer le même patrimoine, éprouver les mêmes satisfactions, vivre les mêmes aventures que celui que l’on choisira de jalouser. 
    Comme de tels décrets ont la fâcheuse tendance à ne pas se réaliser, les égalitaristes ont décidé de favoriser ceux qui n’y arrivaient pas, par l’éducation, l’accès à la culture, les aides sociales, l’invention de droits spécifiques. Et comme ça ne fonctionnait toujours pas, ils ont eu la brillante idée d’accuser ceux pour qui ça fonctionnait d’être de vils spoliateurs. Bien entendu, toute ressemblance avec des situations ayant existé est purement fortuite. 
    De favoriser les faibles on en vient tout naturellement à pénaliser les forts. Lorsque l’on prétend lutter « contre les inégalités », on lutte contre la réussite, c’est-à-dire contre la propriété, le pouvoir, le possédant, le méritant, le riche, l’héritier. Celui qui n’a pas été exclu ou volé, celui qui a été favorisé par sa roublardise, son état-civil, et sûrement ses atteintes aux droits de l’Homme. En clair, le Français qui rapporte de l’argent à la société, qui peut se targuer de sa réussite, de son patrimoine, de son histoire, de sa civilisation occidentale. Pour rééquilibrer les choses, on a décidé de le grever d’un lourd handicap. On a fait en sorte qu’il devienne, par la magie des médias, un salaud de colonialiste, esclavagiste, un pillard trop riche, trop beauf, trop raciste, machiste, homophobe, exploiteur, stigmatisant, même pas de gauche, voilà la conséquence première de la logique de fraternité appliquée au droit. Ces dernières années, l’égalitarisme, un véritable culte de l’envie, a inondé tous les compartiments de la société. Jamais autant de Français ne se sont haïs eux-mêmes. Jamais autant d’esprits a priori normalement constitués ne se sont persuadés que « tout le monde était bon » à part eux, que c’était incroyable qu’il y ait « encore des guerres et des pauvres au xxie siècle », qu’il était urgent de « faire payer les riches », que la criminalité c’est « l’exclusion parce que l’immigration est une chance pour la France”.
    Laurent Obertone (Atlantico, 20 janvier 2013)



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