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bernard lugan - Page 10

  • Tensions en Méditerranée : le retour de la Turquie ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à l'annonce de l'engagement l'armée turque en Libye. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019).

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    Et si son intervention militaire en Libye était d’abord pour la Turquie un moyen de pression pour obtenir la révision du Traité de Lausanne qui fixa ses frontières maritimes en 1923 ?

    Trois événements de grande importance rebattent le jeu géopolitique méditerranéen :

    1) Le 7 novembre 2019, afin de contrôler le tracé du gazoduc EastMed par lequel se feront les futures exportations de gaz du gigantesque gisement de la Méditerranée orientale vers l’Italie et l’UE, la Turquie a signé avec le GUN (Gouvernement d’Union nationale libyen), l’un des deux gouvernements libyens, un accord redéfinissant les zones économiques exclusives (ZEE) des deux pays. Conclu en violation du droit maritime international et aux dépens de la Grèce et de Chypre, cet accord trace aussi artificiellement qu’illégalement, une frontière maritime turco-libyenne au milieu de la Méditerranée.

    2) La sauvegarde de cet accord passant par la survie militaire du GUN, le 2 janvier 2020, le Parlement turc a voté l’envoi de forces combattantes en Libye afin d’empêcher le général Haftar, chef de l’autre gouvernement libyen, de prendre Tripoli.

    3) En réaction, toujours le 2 janvier, la Grèce, Chypre et Israël ont signé un accord concernant le tracé du futur gazoduc EastMed dont une partie du tracé a été placée unilatéralement en zone maritime turque par l’accord Turquie-GUN du 7 novembre 2019.

    Ces évènements méritent des explications:

    Pourquoi la Turquie a-t-elle décidé d’intervenir en Libye ?

    La Libye fut une possession ottomane de 1551 à 1912, date à laquelle, acculée militairement, la Turquie signa le Traité de Lausanne-Ouchy par lequel elle cédait la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Dodécanèse à l’Italie (voir à ce sujet mes deux livres Histoire de la Libye  et Histoire de l’Afrique du Nord des origines à nos jours).

    Depuis la fin du régime Kadhafi, la Turquie mène un très active politique dans son ancienne possession en s’appuyant sur la ville de Misrata. A partir de cette dernière, elle alimente les groupes armés terroristes sahéliens afin d’exercer un chantage sur la France : « Vous aidez les Kurdes, alors nous soutenons les jihadistes que vous combattez  »…

    A Tripoli, acculé militairement par les forces du général Haftar, le GUN a demandé à la Turquie d’intervenir pour le sauver. Le président Erdogan a accepté en échange de la signature de l’accord maritime du 7 novembre 2019 qui lui permet, en augmentant la superficie de sa zone de souveraineté, de couper la zone maritime économique exclusive (ZEE) de la Grèce entre la Crête et Chypre, là où doit passer le futur gazoduc EastMed.

    En quoi la question du gaz de la Méditerranée orientale et celle de l’intervention militaire turque en Libye sont-elles liées ?

    En Méditerranée orientale, dans les eaux territoriales de l’Egypte, de Gaza, d’Israël, du Liban, de la Syrie et de Chypre, dort un colossal gisement gazier de 50 billions de m3 pour des réserves mondiales de 200 billions de m3 estimées. Plus des réserves pétrolières estimées à 1,7 milliards de barils de pétrole.

    En dehors du fait qu’elle occupe illégalement une partie de l’île de Chypre, la Turquie n’a aucun droit territorial sur ce gaz, mais l’accord qu’elle a signé avec le GUN lui permet de couper l’axe du gazoduc EastMed venu de Chypre à destination de l’Italie puisqu’il passera par des eaux devenues unilatéralement turques… Le président Erdogan a été clair à ce sujet en déclarant que tout futur pipeline ou gazoduc nécessitera un accord turc !!! Se comportant en « Etat pirate », la Turquie est désormais condamnée à s’engager militairement aux côtés du GUN car, si les forces du maréchal Haftar prenaient Tripoli, cet accord serait de fait caduc.

    Comment réagissent les Etats spoliés par la décision turque ?

    Face à cette agression, laquelle, en d’autres temps, aurait immanquablement débouché sur un conflit armé, le 2 janvier, la Grèce, Chypre et Israël ont signé à Athènes un accord sur le futur gazoduc EastMed, maillon important de l’approvisionnement énergétique de l’Europe. L’Italie, point d’aboutissement du gazoduc devrait se joindre à cet accord.

    De son côté, le maréchal Sissi a déclaré le 17 décembre 2019 que la crise libyenne relevait de « la sécurité nationale de l’Egypte » et, le 2 janvier, il a réuni le Conseil de sécurité nationale. Pour l’Egypte, une intervention militaire turque qui donnerait la victoire au GUN sur le général Haftar représenterait en effet un danger politique mortel car les « Frères musulmans », ses implacables ennemis, seraient alors sur ses frontières. De plus, étant économiquement dans une situation désastreuse, l’Egypte, qui compte sur la mise en chantier du gazoduc à destination de l’Europe ne peut tolérer que ce projet, vital pour elle, soit remis en question par l’annexion maritime turque.

    Quelle est l’attitude de la Russie ?

    La Russie soutient certes le général Haftar, mais jusqu’à quel point ? Quatre grandes questions se posent en effet quant aux priorités géopolitiques russes :

    1) La Russie a-t-elle intérêt à se brouiller avec la Turquie en s’opposant à son intervention en Libye au moment où Ankara s’éloigne encore un peu plus de l’OTAN ?

    2) A-t-elle intérêt à voir la mise en service du gazoduc EastMed qui va fortement concurrencer ses propres ventes de gaz à l’Europe ?

    3) Son intérêt n’est-il pas que la revendication turque gèle la réalisation de ce gazoduc, et cela, pour des années, voire des décennies, compte tenu des délais impartis aux cours internationales de justice ?

    4) A-t-elle intérêt à affaiblir le partenariat qu’elle a établi avec la Turquie à travers le gazoduc Turkstream qui, via la mer Noire, contourne l’Ukraine et qui va prochainement être mis en service. ? D’autant plus que 60% des besoins en gaz de la Turquie étant fournis par le gaz russe, si Ankara pouvait, d’une manière ou d’une autre profiter de celui de la Méditerranée orientale, cela lui permettrait d’être moins dépendante de la Russie…ce qui ne ferait guère les affaires de cette dernière…

    Et si, finalement, tout n’était que gesticulation  de la part du président Erdogan afin d’imposer une renégociation du Traité de Lausanne de 1923 ?

    La Turquie sait très bien que l’accord maritime passé avec le GUN est illégal au point de vue du droit maritime international car il viole la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM) que la Turquie n’a pas signée. Cet accord est également illégal au regard des Accords de Skrirat du mois de décembre 2015 signés sous les auspices des Nations Unies et qui constituèrent le GUN car ils ne donnent pas mandat à son chef, Fayez el-Sarraj, de conclure un tel arrangement frontalier. De plus, n’ayant que le Qatar pour allié, la Turquie se trouve totalement isolée diplomatiquement.

    Conscient de ces réalités, et misant à la fois sur l’habituelle lâcheté des Européens et sur l’inconsistance de l’OTAN effectivement en état de « mort cérébrale », le président Erdogan est soit un inconscient jouant avec des bâtons de dynamite soit, tout au contraire, un calculateur habile avançant ses pions sur le fil du rasoir.

    Si la seconde hypothèse était la bonne, le but de la Turquie serait donc de faire monter la pression afin de faire comprendre aux pays qui attendent avec impatience les retombées économiques de la mise en service du futur gazoduc EastMed, qu’elle peut bloquer le projet. A moins que l’espace maritime turc soit étendu afin de lui permettre d’être partie prenante à l’exploitation des richesses du sous-sol maritime de la Méditerranée orientale. Or, pour cela, il conviendrait de réviser certains articles du Traité de Lausanne de 1923, politique qui a déjà connu un début de réalisation en 1974 avec l’occupation militaire, elle aussi illégale, mais effective, de la partie nord de l’île de Chypre.

    Le pari est risqué car la Grèce, membre de l’OTAN et de l’UE et Chypre, membre de l’UE, ne semblent pas disposées à céder au chantage turc. Quant à l’UE, en dépit de sa congénitale indécision, il est douteux qu’elle acceptera de laisser à la Turquie le contrôle de deux des principaux robinets de son approvisionnement en gaz, à savoir l’EastMed et le Turkstream.

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 5 janvier 2020)

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  • Que faisons-nous encore au Sahel ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à l'opération menée par l'armée française au Sahel. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019).

     

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    Que faisons-nous encore au Sahel où le changement de paradigme s’impose désormais ?

    Un sondage édifiant vient d’être publié au Mali : 82% des Maliens ont une opinion défavorable de la France, 77% pensent qu’elle n’y défend militairement que ses intérêts, 62,1% considèrent que Barkhane doit quitter immédiatement le Mali et 73% estiment que la France est complice des jihadistes…

    Ce sondage confirme l’ampleur du sentiment anti Français largement affirmé le 10 février 2019 à Bamako, quand, devant plusieurs dizaines de milliers de partisans, l’imam wahhabite Mahmoud Dicko déclara : « Pourquoi c’est la France qui dicte sa loi ici ? Cette France qui nous a colonisés et continue toujours de nous coloniser et de dicter tout ce que nous devons faire. Que la France mette fin à son ingérence dans notre pays ».

    Ce rejet de la France se retrouve également au Niger et au Burkina Faso où des manifestations quasi quotidiennes demandent le départ de l’armée française.

    Au moment où la France engage la fleur de sa jeunesse pour les défendre, les populations concernées demandent donc le retrait de Barkhane... En même temps, des dizaines de milliers de déserteurs maliens vivent en France où ils bénéficient des largesses « néocoloniales » d’un pays devenu masochiste…

    Dans ces conditions, puisque notre présence n’y est pas désirée, et qu’elle y est même rejetée, que faisons-nous encore au Sahel ? Allons-nous continuer à y exposer la vie de nos soldats alors que la région totalise moins de 0,25% du commerce extérieur de la France, que les 2900 tonnes d’uranium du Niger ne pèsent rien dans une production mondiale de 63 000 tonnes, et que l’or du Burkina Faso et du Mali est extrait par des sociétés canadiennes, australiennes et turques ?

    Les Maliens, les Nigériens et les Burkinabé ne veulent donc plus de la France ? Dont acte ! Les 10 milliards d’euros que nous leur donnons annuellement en cadeau gracieux, et en pure perte, vont donc pouvoir être mis au service des Français. Notamment dans les hôpitaux où 660 médecins menacent de démissionner si l’Etat ne renfloue pas les caisses, alors que moins de 3 milliards permettraient d’y régler définitivement tous les problèmes…

    Ceci étant, puisque, au Sahel, nous évoluons désormais en milieu hostile, pourquoi ne pas profiter de l’opportunité offerte par l’ingratitude de ses populations pour enfin changer de paradigme ?

    Jusque-là, portant avec constance, et même abnégation, le « fardeau de l’Homme blanc », nous y avons combattu pour empêcher le chaos régional. Aujourd’hui, une question iconoclaste doit être posée : et si nous partions en laissant se développer le chaos?

    Notre départ provoquerait certes une période d’anarchie, mais, à son terme, les contentieux régionaux mis entre parenthèse par la colonisation et aggravés par la démocratie auront été « purgés ». Pourrait ainsi naître l’indispensable réorganisation politique et territoriale qui, seule, pourrait régler la crise régionale en profondeur. Ce que refusent de faire les rentiers de l’indépendance, ces sédentaires qui ne sont au pouvoir que parce qu’ils sont électoralement plus nombreux que les nomades. Et cela parce que leurs femmes ont été plus fécondes que celles des pasteurs, lesquelles eurent la sagesse d’aligner leur développement démographique sur les possibilités offertes par le milieu. Ces mêmes sédentaires qui demandent aujourd’hui le départ de Barkhane, ne voyant pas que le nouvel ordre régional qui suivra ne se fera pas en leur faveur car les Touareg, les Maures et les Peul auront en effet vite fait de les remettre sous leur coupe… comme avant qu’ils en aient été libérés par l’ « odieuse » colonisation…

    Au lieu de continuer à chercher dans les jihadistes un « ennemi de confort », regardons plutôt la réalité en face.

    Au Sahel, nous ne sommes pas dans l’Indochine de 1953, avec la descente de divisions entières du Vietminh vers Hanoï. Ici, nous avons face à nous quelques centaines de combattants qui se meuvent dans un vivier de quelques milliers de trafiquants abritant leur « négoce » derrière l’étendard du Prophète. La frontière entre jihadistes « authentiques » et jihadistes « opportunistes » est donc plus que floue. Quant aux alliances de circonstance nouées entre les groupes, elles sont cloisonnées par d’énormes fossés ethno-raciaux empêchant l’engerbage.

    Placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle des ressources, Barkhane percute régulièrement les constantes et les dynamiques locales, bloquant ainsi toute possibilité de recomposition politique et territoriale.

    Notre départ permettrait donc la reprise de ce vaste mouvement des Maures, des Touareg et des Peul bloqué hier par la colonisation. Comme je ne cesse de le dire et de l’écrire depuis des années, et comme je l’explique dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, les nomades guerriers touareg, maures ou peul, n’accepteront jamais que l’ethno-mathématique électorale les soumette au bon vouloir des agriculteurs sédentaires que leurs ancêtres razziaient. Or, depuis les indépendances, l’introduction de la démocratie a fait qu’étant électoralement les plus nombreux, les sédentaires sudistes ont voulu prendre une revanche historique.

    Seul notre départ et l’abandon de notre protection militaire leur fera - certes tragiquement -, comprendre qu’ils ne sont pas de taille à vouloir dicter leur loi à ceux qui, avant la colonisation libératrice, réduisaient leurs aïeux en esclavage.

    Ces problématiques régionales millénaires étant à la source des problèmes actuels, tout règlement de la crise sahélienne passe donc par leur prise en compte et non par leur négation.

    Une telle politique devrait impérativement passer par le recentrage de notre ligne de défense sur la Méditerranée. D’où un renforcement de nos capacités maritimes, ce qui ne devrait pas poser de problèmes financiers puisque les 10 milliards d’euros que nous donnons annuellement aux pays du Sahel représentent le coût de trois porte-avions.

    Cette politique serait ancrée sur un nouveau paradigme impliquant l’établissement de partenariats avec les pays de l’Afrique du Nord qui seraient les premiers à subir les vagues migratoires venues du sud. Dans ces conditions, la priorité serait de vider l’abcès libyen en aidant les forces du général Haftar à prendre le contrôle du pays.

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 15 décembre 2019)

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  • Les cocus ayant cru à la fable de la nation arc-en-ciel peuvent sortir des rangs et avancer de trois pas !…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à la vague de violences xénophobes qui a frappé l'immigration africaine en Afrique du Sud ces derniers jours. Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017) et Mai 68 vu d'en face (Balland, 2018).

     

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    Afrique du Sud : les cocus ayant cru à la fable de la nation arc-en-ciel peuvent sortir des rangs et avancer de trois pas…

    En Afrique du Sud, pays de Nelson Mandela, des Noirs massacrent d'autres Noirs. Qui plus est, des Noirs immigrés, des frères migrants venus de pays ayant jadis soutenu leur lutte contre le régime blanc...

    Comme en 2016, un peu partout, notamment au Natal et dans la région de Johannesburg, les étrangers noirs, qu'ils soient Malawites, Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou Nigérians, sont ainsi de nouveau pris pour cible, lynchés, brûlés vifs, cependant que leurs pauvres biens sont systématiquement pillés par des foules ayant échappé à tout contrôle policier. 

    Voilà de quoi déstabiliser ces cocus idéologiques qui, croyant au mythe-guimauve de la « nation arc-en-ciel », prétendaient que les maux du pays découlant de la domination blanche, une fois la majorité noire au pouvoir, les fontaines de la démocratie laisseraient couler le lait et le miel de la fraternité... 

    La réalité est évidemment autre car ces tueries xénophobes illustrent l’échec de la « Nouvelle Afrique du Sud » dont les dirigeants ont dilapidé le colossal héritage reçu de l’ancien régime blanc. Résultat :

    - Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994 ;

    - 17 millions de Noirs vivent essentiellement des prestations sociales et 14 millions ne survivent que grâce au versement d’une allocation (Social Grant) qui leur assure le minimum vital ;

    - Le taux réel de chômage est de près de 35%, et celui des jeunes âgés de 15 à 34 ans de plus de 50%.

    En 25 années de pouvoir, l'ANC - le parti de Nelson Mandela -, a donc transformé la prospère Afrique du Sud en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences, réalité en partie masquée par les derniers secteurs ultraperformants  encore tenus par des Blancs. Un naufrage économique qui tient en trois points :

    1) La production minière nécessite une énorme modernisation et donc de gros investissements ; or, la main d’œuvre noire revendiquant des salaires plombant la compétitivité,  les investisseurs ont délocalisé.

    2) Les cadres blancs continuent à quitter le pays, chassés par la discrimination inversée, l’incroyable insécurité et le surfiscalisme.

    3) Le secteur agricole, le seul à être excédentaire a été littéralement assassiné par la décision de spoliation des fermiers blancs.

    Dans ce pays où un abîme s'est creusé entre une infime minorité de profiteurs noirs et des millions de chômeurs, d’assistés et de travailleurs sous-payés qui paralysent le pays avec de continuels mouvements de revendication, l’abyssal échec économique et social de l’ANC a donc débouché sur des violences xénophobes, les étrangers étant accusés de prendre le travail des plus pauvres.

    Au pied du mur, acculé par le bilan de ses détournements et de son incompétence, l’Etat-parti ANC n’a désormais plus que trois options :

    1) Chercher à redresser l’économie en empruntant une voie libérale, mais il provoquera alors une révolution.

    2) Accuser le bouc-émissaire blanc en tentant de faire croire que la situation est un héritage de l’apartheid et en nationalisant les mines et la terre. La « poule aux œufs d’or » sera alors définitivement  tuée, comme au Zimbabwe, et le pays sombrera encore davantage  dans la misère.

    3) Recourir à la « planche à billets », ce qui, comme au Zimbabwe, provoquera d’abord l’inflation, puis une hyperinflation et la ruine totale du pays.

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 8 septembre 2019)

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  • Une autre Europe est-elle possible ?...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°21, avril-mai-juin 2019), dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré à la possibilité d'une autre Europe.

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    Au sommaire de ce numéro :

    ÉCHOS

    ÉDITORIAL

    Une autre Europe, par Pascal Gauchon

    ACTUALITÉ

    ENTRETIEN

    Jean-Marie Bouissou : Incorrect Japon

    PORTRAIT

    Le maréchal Haftar : vers un retour à l'ordre en Libye ? , par Bernard Lugan

    ENJEUX

    Yemen,. la fin de la guerre est-elle possible ? , par Eva Martinelli

    ENJEUX

    Bosnie, Kosovo, Macédoine. Carrefours de l'islam radical ? , par Linda Lefebvre

    ENJEUX

    Bouddhisme et islam. Un affrontement inévitable ? , par Didier Treutnaere

    ENJEUX

    70 ans d'OTAN, mais pas beaucoup plus, par Olivier Kempf

    ENJEUX

    Le pacte de Marrakech pour les migration, par Thierry Buron

    ENJEUX

    Pour qui roulent les trains à grande vitesse ? , par Jean-Yves Bouffet

    ENJEUX

    Le bras de fer fiscal avec les GAFAM, par Olivier de Maison Rouge

    IDÉES

    Une géopolitique des extra-terrestres, par Didier Giorgini

    IDÉES

    La géopolitique en Union soviétique, par Florian Louis

    GRANDE STRATÉGIE

    Les Mongols, inventeurs de l'Eurasie, par Sylvain Gouguenheim

    BATAILLE

    Falloujah (2004). Retour vers le futur, par Pierre Royer

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    "Je ne conçois pas l'action sans réflexion", par David Simmonet

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Entretien avec Aurélien Colson. La négociation un art aux multiples facettes

    L'HISTOIRE MOT À MOT

    "L'Europe sera notre revanche", par Pierre Royer

    LA LANGUE DES MÉDIAS

    Le "mur de Trump", par Ingrid Riocreux

    BOULE DE CRISTAL DE MARC DE CAFÉ

    L'euro, une chance pour la France, par Jean-Baptiste Noé

    BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE

    Sortir du chaos, par Gérard Chaliand

    CHRONIQUES

    LIVRES/REVUES/INTERNET /CINÉMA

    GÉOPO-TOURISME

    Sarajevo : l'épuration ethnique au bout du compte, par Thierry buron

     

    DOSSIER : Une autre Europe est-elle possible ?

    Les occasions manquées, par Pascal Gauchon

    Une majorité contre l'Union européenne ? , par John Mackenzie

    Surmonter ou accepter les divisions de l'Europe, par Hadrien desuin

    La Grande carte : la désunion européenne

    Brexit : pourquoi tant de haine ? , par Hadrien Desuin

    Fixer les limites, par Jean-Baptiste Noé

    Rompre le cordon ombilical avec Washington, par Christophe Réveillard

    L'Union peut-elle renouer avec la Russie ? , par Pascal Marchand

    Entretien avec François Godement. La Chine dans nos murs

    La défense européenne maintenant ou jamais, par Louis Gautier

    Un moteur franco-allemand à gaz pauvre, par Georges-Henri Soutou

    L'Europe et l'UE : histoire d'un malentendu , par Pierre Royer

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  • Puisqu'on vous dit que c'est que de l'amour !...

    Le numéro 16 du mensuel conservateur L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut trouver à l'intérieur un dossier consacré à l'islam, dans lequel on trouvera notamment un entretien avec Rémi Brague, ainsi que les pages "L'époque", "Politique", "Reportages", "Essais" et "Culture"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

     

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  • Aux portes de l'Europe...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°20, janvier-février-mars 2019), dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré au Maghreb.

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    Au sommaire de ce numéro :

    ÉCHOS

    ÉDITORIAL

    L'effet Beyoncé, par Pascal Gauchon

    ACTUALITÉ

    ENTRETIEN

    Karim El Aynaoui : L'émergence d'une vieille nation

    PORTRAIT

    Shinzô Abe. Entre valeurs traditionnelles et com' moderne, par Jean-Marie Bouissou

    ENJEUX

    Le Mozambique. Promesses de prospérité et instabilité, par Jessica Somé

    ENJEUX

    Saxe. Le Land qui dérange, par Thierry Buron

    ENJEUX

    Darknets, bitcoins et pizzas, par Laurent Gayard

    IDÉES REÇUES

    "Les Latinos sont contre les Yanquis", par Pierre Royer

    ENJEUX

    Multilatéralisme, le zoo dans la jungle, par Tatiana Onetko

    ENJEUX

    Alphabet latin : l'écriture de la mondialisation, par Jean-Yves Bouffet

    IDÉES

    S'allier avec le diable. Les alliances contre nature, par Didier Giorgini

    IDÉES

    L'homme qui rêvait d'unir l'Europe et l'Afrique, par Florian Louis

    GRANDE STRATÉGIE

    Frédéric II. Forces et faiblesses de la position centrale, par Thierry Buron

    GRANDE BATAILLE

    Leipzig (1813). Naissance d'une Nation, par Pierre Royer

    ENJEUX

    Une lecture géopolitique du destin d'Aznavour, par Jean-Marc Holz

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Comme une île au milieu d'un océan, par David Simmonet

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Entretien avec Paul Alibert. Les entreprises entre nation et mondialisation

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Entretien avec Jean-Baptiste Noé. La géopolitique au service des entreprises

    L'HISTOIRE MOT À MOT

    "Nous combattons pour débarasser le monde du mal", par Pierre Royer

    LA LANGUE DES MÉDIAS

    Bolsonaro l'a bien cherché !, par Ingrid Riocreux

    BOULE DE CRISTAL DE MARC DE CAFÉ

    Macron : il a révolutionné le monde par Jean-Baptiste Noé

    BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE

    Les grands capitaines, par Gérard Chaliand

    CHRONIQUES

    LIVRES/REVUES/INTERNET /CINÉMA

     

    DOSSIER : Aux portes de l'europe. Le Maghreb

    Le Maghreb existe-t-il ?, par Pascal Gauchon

    Le Maghreb et les institutions régionales, par Olivier Kempf

    Pourquoi le Maghreb compte ?, par Pascal Gauchon

    La France en recul au Maghreb, par Frédéric Pons

    L'Union européenne, inventaire avant liquidation, par Hadrien Desuin

    Le pari de l'islamisme modéré, par Frank Favier

    Chine. Ne plus confondre le Maroc et Monaco, par Michel Nazet

    Turquie. Le croissant et le couchant, par Tancrède Josseran

    Les horizons géopolitiques du Maroc, par Thami Ghorfi

    Où va l'Algérie ? , par Frédéric Pons

    Tunisie, l'exception du Printemps arabe , par Laurent Gayard

    Les deux Libye , par Bernard Lugan

    Alger Rabat, l'impossible entente, par Tigrane Yégavian

    Démographies contrastées aux problématiques similaires, par Julien Damon

    L'islam au Maghreb, cultures et politiques, par Jean-Baptiste Noé

     

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