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attentat - Page 2

  • Le bourreau a frappé...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 7 janvier 2015 et consacrée à l'attentat qui a frappé la rédaction du journal Charlie Hebdo et provoqué la mort de douze personnes, parmi lesquelles les principales figures du journal et deux policiers...

     


    Éric Zemmour : "Le 7 janvier 2015 est notre 11... par rtl-fr

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  • La terreur des mots : ceci n'est pas un attentat !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur le site Idiocratie et consacré aux "actes isolés" qui ont marqué l'actualité de ces derniers jours...

     

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    La terreur des mots, ceci n'est pas un attentat

    Ce n’est pas possible. C’est inconcevable. On nous avait pourtant promis la fin de l’histoire, la fin des guerres, la fin des frontières, la fin des religions, la fin des fanatismes, la fin des fins, la vraie der des ders, et voilà que ça repart. Nous étions pourtant bien tranquilles entre Européens, dans le petit vase clos de notre espace Schengen, convaincus d’avoir pour de bon réussi à abolir le passé, le présent et l’avenir, pour rêver d’un futur sans lendemain, un présent perpétuellement remis à jour : le jour sans fin, le vrai.

    Et voilà que, pour commencer, l’ours russe sort les griffes, furieux qu’on lui piétine les pattes tandis que le sommeil de l’Europe au bois dormant est troublé par des fous furieux, dont il est impossible d’évaluer le nombre et qu’aucun plan vigipirate ne peut arrêter, répondant à l’appel de Daesh et se mettant en tête de faire exploser la France en fonçant sur des piétons dans un marché de Noël ou en attaquant un commissariat. Tandis que l'on était occupé dans les journaux à débattre du cas Zemmour ou de la place des crèches de Noël dans les mairies, la réalité s’est rappelée à notre mauvais souvenir. Le réveil est forcément un peu difficile. Madame le Procureur de la République à Dijon a avancé que le forcené qui a blessé treize personnes dans sa ville n'était qu'un simple déséquilibré dont les actes ne relevaient pas de l'entreprise terroriste. Comme si tous les types qui décapitent, roulent sur des piétons ou abattent des fillettes dans les cours d'école au nom de l'Islam n'étaient pas des déséquilibrés. Mais le procureur de Dijon avance que le fou furieux a simplement crié "Allahu Akbar" pour se donner du coeur à l'ouvrage. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur a d’ailleurs confirmé ces propos relayés par les grands médias. Il est donc établi qu’un type qui fonce à cinq reprises dans la foule en hurlant "Allahu Akbar" ne commet pas d'attentat. Il a simplement un coup de chaud, ce n'est pas un acte terroriste. Ceci n'est pas une pipe, écrivait Magritte en peignant une pipe. La langue de bois est devenue une véritable œuvre d'art contemporaine, à force d'absurdité. Les Mac Carthy et Jeff Koons peuvent aller se rhabiller, leurs provocations font pâle figure à côté des perles langagières qui dérivent dans l'immensité du vide politique.

    Mais en dépit de ces exorcismes médiatiques, le ready-made assassin a fait des émules, malheureusement pour le procureur de Dijon et Bernard Cazeneuve et surtout pour les victimes. Deux heures après Dijon, c'est Nantes qui était la cible d'un autre "déséquilibré", choisissant lui de foncer à travers un marché de Noël et faisant onze blessés. Vingt ou trente minutes après l'attentat, les médias ont attendu avec angoisse que l'on confirme ou non la nouvelle: le conducteur avait-il crié lui aussi "Allahu Akhbar"? Il s'agissait de pouvoir labelliser avec certitude ce deuxième acte de violence, comme si la cible choisie pour l'attaque  n'était pas assez symbolique. Le président annonçait la tenue d'une réunion ministérielle d'urgence, dont il ressortira sans doute qu'il convient désormais d'interdire les marchés de Noël ou d'apposer sur les tableaux de bord des voitures des autocollants invitant à la modération religieuse avant de prendre le volant.

    Ceux qui prétendent en Irak ou en Syrie servir l'Islam traditionaliste sont des déséquilibrés au même titre que ceux qui se jettent en voiture dans la foule ou ceux qui décident d'aller "faire le djihad" dans leur califat de déséquilibrés. Etait-il vraiment utile de préciser que ces fous de dieu sont des fous furieux ? Ces fous-là d’ailleurs ne servent ni dieu ni aucune sorte de tradition. Le fondamentalisme de Daesh et de ses multiples excroissances fanatisées n’est qu’un nihilisme parmi d’autres. L’islamisme renouvelé de 2014 ne propose qu’une table rase sommaire et ultra-radicale : plus de culture, plus de religion, plus d’histoire, seulement une sorte de mystique dévoyée mêlant la sacralisation de la violence à une caricature de théocratie qui séduit tous les laissés pour compte et les ratés, tous les perdants radicaux, comme l’écrivait Enzensberger, choisissant de se reconvertir en soldats de dieu après avoir cessé de révérer le dieu Argent, lassés de ne pas devenir les petits arrivistes qu’ils rêvaient d’être.

    Ceci devrait poser question à l’Islam dans lequel cette « nouvelle radicalité » prétend trouver ses racines et sa justification morale. Cela devrait aussi poser question à l’imam de Lunel, ce prétendu religieux qui cautionne la barbarie nihiliste au nom des « enfants de la Palestine », comme le chauffard en croisade de Dijon prétendait agir « par empathie avec les enfants de Tchétchénie ».  Cela devrait enfin interroger les sociétés qui produisent ou accueillent ce genre de fanatiques sans oser les nommer clairement, une société qui fait tellement profession de se détester qu’elle est une cible parfaite pour cet Islam-là qui se rêve à nouveau guerrier et conquérant, une société qui oppose sa propre vacuité au vide de « cette religion sans culture », de cette « Sainte Ignorance ».

    La ridicule affaire des crèches de Noël a montré à quel point une minorité agissante raisonne encore en France, comme si nous étions encore au XIXe siècle ou coincés pour l’éternité dans un mauvais Don Camillo : ces « libres penseurs » prisonniers de leurs dogmes qui ne supportent rien de leur propre culture, ces antifas qui chassent les spectres d’une histoire qu’ils ne connaissent pas pour mieux ignorer les excès d’un monde qu’ils ne veulent pas voir. Le nihilisme de Daesh, des jeunes djihadistes ou des déséquilibrés qui attaquent les commissariats ou foncent sur les marchés en hurlant « Allahu Akhbar » répond au nihilisme d’une société qui renonce à son histoire, qui renonce à exister et qui renonce même à nommer ses agresseurs, de peur qu’ils la frappent plus durement. Il fut un temps où Sartre compagnon de route enjoignait de prêcher le mensonge pour ne pas désespérer Billancourt. Aujourd’hui, alors que la gauche se fiche bien de Billancourt, il faut intervenir en Irak  mais pas à Kobané pour éviter de tuer un jeune djihadiste français, de même qu’après trois actes de terreur, certes perpétrés par des individus isolés mais revendiqués au même cri d’ « Allahu Akhbar », il faut parler de déséquilibrés pour ne pas désespérer les banlieues. Les pouvoirs publics semblent tétanisés à l’idée de nommer l’islamisme ou le terrorisme au lieu de continuer à parler d’actes isolés, sans aucun lien les uns avec les autres. Bien sûr qu’il s’agit d’actes isolés mais il existe un lien tellement évident entre ces trois attaques, qui ont eu lieu pour certaines à quelques heures d’intervalle, qu’il paraît presque surréaliste de le nier. Il s'agit bien de crimes directement liés à l’islam fondamentaliste, un islamisme qui se donne les apparences du traditionalisme mais qui ne représente en réalité qu'un avatar intégriste et sérieusement déséquilibré de notre modernité elle-même en piteux état. Cette espèce de mascarade islamo-nietzschéenne pour imam en basket et petits aspirants-bourreaux fait mine de se dresser contre la réussite tapageuse de l'occident pour mieux prendre pour modèle sa décrépitude, caricaturant à travers les explosions de violence individuelle l’atomisation et la fragmentation de notre société, transformant les revendications individuelles insatisfaites en un radicalisme religieux qui prend le relais d’un modèle d’intégration en panne et suscite aujourd’hui des vocations chez les populations autochtones comme allogènes. Confrontés à cette menace qui nous est pourtant familière, nous sommes désarmés par des années d’autoflagellation et de terrorisme intellectuel tandis que nos dirigeants sont tétanisés par la crainte de ne pouvoir préserver la paix sociale ou de « stigmatiser », faute suprême, péché mortel. On voit donc la batterie habituelle d'experts nous expliquer que le tueur à la voiture qui se mutile avant d'être pris est "borderline". Que le déséquilibré n'est pas un terroriste car il n'a pas de plan organisé. Peut-être n'ont-ils pas compris que le terrorisme contemporain est plus sauvage est plus imprévisible qu'ils ne peuvent le prévoir car il recrute aujourd'hui, pour sa nouvelle croisade, au sein des cohortes de déséquilibrés dont notre société a patiemment nourri les psychoses, généreusement accueilli le mépris et complaisamment entretenu la haine. Notre société ne peut pas nommer clairement aujourd'hui cet ennemi car cela impliquerait de nommer tout aussi clairement son impuissance et sa lâcheté. Nous n’avons pas besoin de Daesh ou de ses émules pour nous faire peur : quand il s’agit de nommer nos maux, nous sommes terrorisés par nos propres mots. 

    Des idiots (Idiocratie, 23 décembre 2014)

     

     

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  • Quand la "classe discutante" rêve d'une "divine surprise"...

    Nous reproduisons ci-dessous une pépite tirée des chroniques quotidiennes de Robert Redeker. Une réflexion d'une parfaite lucidité...

    Pour prolonger le propos de l'auteur, on pourra utilement se reporter à un article intitulé Les années de plomb à l'envers, publié par Causeur il y a quelques semaines...

     

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    Chronique de Robert Redeker

    J’ai envie, alors qu’il fait encore nuit, que je me suis levé à quatre heures, dévoré par le besoin de lire, de parler de littérature. Mais le spectacle que me donne la France ce matin même m’en dissuade, me présentant une autre urgence. Qu’apprends-je en effet au saut au saut du lit ? Que, selon la sérieuse agence de presse israélienne MENA, les scènes de pillage sur les vivants et les morts, dont des bandes de jeunes se firent à l’occasion de l’accident de train de Brétigny-sur-Orge les acteurs, ont, en dépit du déni proclamé par les médias et les politiciens français, bien eu lieu. Au juste, ce déchaînement de sauvagerie ne m’étonne en rien. Il ne diffère pas en nature de l’attaque d’un RER par d’autres jeunes, les clones sans doute de ceux dont la kleptonécromanie vient de s’illustrer à Brétigny, ni de la tornade humaine qui ravagea le quartier du Trocadéro à l’occasion de la victoire du PSG au championnat de France de football. Souvenons-nous ! Les journalistes alors ont cherché à nous mentir, à accuser les ultras du PSG, des skinheads classés à l’extrême-droite, blancs de peau, d’être les auteurs de ces ravages. Or, les images de la police montrent bien autre chose : des hordes de jeunes issus de la diversité, venues des banlieues, détruisant, telles des colonnes ensauvagées, tout sur leur passage. Pas de chance pour les journalistes, pas de chance pour les politiciens, les coupables n’étaient pas des fascistes de type nord-européen. Il est vrai que la chance ne s’est pas présentée non plus au moment de l’affaire Clément Méric. Le tambour de la mobilisation antifasciste a été battu avec force plusieurs jours durant. La France venait de connaitre un assassinat répétant ceux qui se commettaient dans l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste des années trente, hurlait-on ! Du ventre encore fécond jaillissait une nouvelle vague de peste brune - pour reprendre les clichés mécanisés de la gent jacassante. No passaran ! Hélas, hélas, trois fois hélas, le héros antifasciste prêt à être panthéonisé aux côtés de l'autre candidat officiel, Stéphane Hessel, le doux agneau gauchiste, le tendre antifa aussi doux que ces chers jeunes de banlieue, était l’agresseur. Pas de chance, vraiment ! Et que dire du supposé néonazi norvégien, Kristian Vikernes, présenté pendant quelques heures comme l’ennemi public numéro un, qu’il a fallu relâcher après l’avoir embastillé, car, à part le délit d’opinion pour lequel il sera poursuivi, rien ne peut  lui être reproché ? Le rapprochement de ces faits met en lumière une tendance profonde travaillant l’âme de ceux qui se sont accaparés la parole dans notre pays, « la classe discutante » comme disait Donoso Cortes : le désir d’un grand attentat fasciste, ou nazi, comme celui qui ensanglanta la Norvège voici deux étés. Le surgissement dans notre pays d’un Breivik, n’ose-t-on penser, mais désire-t-on, détournerait l’attention, réduirait au silence ceux qui s’inquiètent de la « France Orange mécanique », de la multiplication des actes de guerre civile, semblables au caillassage de pompiers et de policiers lors d’un incendie hier à Paris,  en prouvant que la seule menace tient dans la résurgence du fascisme et du nazisme. En attendant cet atroce jour qui sera aussi, bien qu’elle s’en défendra, pour cette classe discutante un jour béni, une divine surprise inversée, les médias de masse s’occupent à fabriquer du fictif et à dissimuler le réel.  Fictif, l’aassassinat par un fasciste de Clément Méric ! Fictifs les projets terroristes de Kristian Vikernes ! Dissimulée, la réalité des événements de Brétigny ! Dissimulée, la véritable nature de la guerilla urbaine du Trocadéro ! C’est bien cette substitution du fictif au réel qui trahit un désir inavoué - celui d’une catastrophe qui viendrait avaliser ce fictif en le transformant en réalité.


    Robert Redeker (Quand Redeker eut les cinquante-neuf ans, 19 juillet 2013)
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  • Le 11 septembre a-t-il eu lieu ?...

    Les éditions Le Retour aux Sources viennent de publier un ouvrage collectif intitulé Le 11 septembre n'a pas eu lieu, dans lequel on retouve des contributions de Michel Drac, d'Alain Soral et de Pierre Dortiguier notamment. Il s'agit de réfléchir, à l'écart des "vérités" assénées par le système médiatique, à cet événement dont les répercussions géopolitiques ont été considérables...

     

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    "Le 11 septembre 2001 fut une journée historique : voilà un point sur lequel tout le monde s’accorde. Mais quant au sens de cette journée et à la nature réelle de l’évènement qui eut lieu aux USA ce jour-là, il n’existe plus aujourd’hui de consensus.

    Il n’en est pas toujours allé ainsi. Sur le coup, la retransmission télévisuelle imposa le fait avec une telle puissance d’impact que nos esprits furent en quelque sorte sidérés. Personne, au fond, ou disons presque personne, ne pensa immédiatement le 11 Septembre comme un simulacre. Il fallut attendre quelques semaines, et la publication en France du livre de Thierry Meyssan, « L’Effroyable Imposture », pour que l’idée surmonte la fausse évidence de l’image.

    Dix ans plus tard, l’image a perdu son pouvoir de fascination. La place existe, à nouveau, pour l’idée.

    Pour notre part, nous n’en déduisons pas nécessairement que l’on puisse aujourd’hui savoir précisément ce qui s’est passé ce jour-là. Mais une chose nous paraît claire : à tout prendre, les versions alternatives évoquées par les détracteurs de la version officielle ne sont pas plus délirantes que cette dernière. A vrai dire, elles ne peuvent pas être plus délirantes, car avec ses avions de ligne capables d’accomplir des manœuvres physiquement impossibles, ses passeports ignifugés et ses immeubles s’effondrant sans raison architecturalement valables, la version officielle implique un scénario que même Hollywood rejetterait comme ridicule.

    Dans ce contexte, il nous a paru intéressant de proposer au public une sorte de photographie des points de vue dissidents, en France, à l’heure actuelle. Que disent, au juste, les détracteurs de la version officielle ? Comment appréhendent-ils la question ? Quels enjeux posent-ils ? Quelles réponses croient-ils pouvoir apporter, et dans quelle mesure osent-ils avouer leur ignorance ?

    Il ne s’agit pas pour nous de prendre parti. C’est pourquoi nous avons approché des intervenants représentant un éventail aussi large que possible, de la gauche internationaliste à la droite nationaliste, chrétiens, musulmans, religieux ou irréligieux. Si certaines plumes fameuses sont absentes de cet ouvrage, ce n’est pas parce que nous les avons oubliées, mais parce qu’elles n’ont pas trouvé le temps de contribuer à notre démarche.

    A l’exception des questions légales et du classique travail éditorial sur la forme, nous n’avons rien censuré. Il en résulte que des formulations abruptes subsistent ici ou là, au fil des pages. Tant mieux : nos lecteurs doivent s’attendre à être choqués.

    Au moins cet ouvrage aura-t-il ainsi le mérite de permettre aux dissidents, issus de courants très divers, de se découvrir mutuellement. C’est en tout cas l’ambition que nous lui avons assigné."

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  • Le double attentat d'Oslo : ce qu'il cache et dévoile...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse par Claude Bourrinet du double attentat d'Oslo, établie à partir des éléments d'appréciation disponible à la date de sa rédaction. Ce texte a été publié initialement sur Europe Maxima...

     

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    Attentat d'Oslo : ce qu'il cache et dévoile

    Le double attentat d’Oslo, du 22 juillet 2011, qui a fait près d’une centaine de morts, et a touché le centre du pouvoir norvégien ainsi que le Parti travailliste, soutien du gouvernement, n’a pas fini de provoquer des ondes, qui ne seront pas toutes policières. En effet, l’identité du terroriste, celle du pays visé et l’imbroglio politique dans lequel l’Europe s’emmêle actuellement, du fait de l’impuissance des États à affronter les périls de l’heure, et de celui, concomitant, de la montée des populismes, notamment dans les pays du Nord, vont susciter des bouleversements probablement considérables.

    On notera tout d’abord que le type de massacre perpétré par Anders Behring Breivik est différent de certains qui ont marqué les esprits occidentaux récemment. Certes, il y eut bien, aux U.S.A., l’attentat d’Oklahoma City, perpétré en 1995 par un militant d’extrême droite, mais, finalement, il est différent (si l’on excepte également, mais c’est une autre histoire ! le 11 septembre) de toute une série de tueries, tant en Amérique qu’en Europe, qui ont été commises par des individus isolés. Celui de septembre 2007, par exemple, dont l’auteur était un Finlandais de 18 ans, Pekka-Eric Auvnen, s’était conclu par un suicide, fin assez fréquente pour ce genre d’action destructrice, et on avait souligné combien ce jeune homme était « normal », comme bon nombre de cas identiques : bon élève, sans histoire, très « branché », blanc, intégré dans une société assez austère.

    On pourrait mettre en parallèle, dans la plupart de ces cas, la dilection pour le virtuel, Internet, les jeux vidéo. Il est certain que l’expression par ces médias virtuels encourage le narcissisme, la paranoïa ou la mégalomanie, dans l’impression qu’il donne d’être le centre du monde et de détenir une puissance surdimensionnée. D’autre part, Facebook permet de s’expliquer, de « faire passer des messages », ce qui peut faciliter une expansion d’un moi, qui aurait peut-être été tenu dans des proportions raisonnables autrement. C’est sans doute cette sensation de dilatation de l’ego qui se produit lorsqu’on s’adonne aux jeux vidéo ultraviolents. On tue des dizaines de personnes sans qu’une inhibition jugule la jouissance destructrice. Il n’est parfois qu’un pas pour passer du virtuel au réel, ce dernier d’ailleurs prenant subrepticement les caractéristiques du premier, un mort n’ayant plus, in fine, les attributs de la vraie mort.

    Ce qui frappe au demeurant, dans ce genre d’action effroyable, c’est l’absence de sens moral, de compassion pour les victimes et leurs proches. Les témoins soulignent souvent le sang froid, la rigueur méthodique avec lesquels ils perpétuent leurs crimes. Un pilote de bombardier doit éprouver, sans doute, le même état d’esprit, à 15 000 mètres de hauteur.

    Aussi, le jeune Norvégien qui vient de massacrer plusieurs dizaines de personnes, préparait-il son geste depuis deux ans. Tout était calculé, il en avait donné les raisons dans un document de 1500 pages datant de l’automne 2009. Il avait aussi réalisé une vidéo de propagande d’une dizaine de minutes.

    Ce qui différencie cependant ce massacre de certains autres, ce sont les motivations idéologiques. Anders Behring Breivik, qui se présente, sur une photographie, vêtu d’une panoplie de franc-maçon, se réclame du fondamentalisme chrétien, et revendique un combat radical contre le multiculturalisme, l’islam, l’immigration. Il appartient donc à cette mouvance émergente, appelée populiste, qui, des Pays-Bas de Geert Wilder à la Suisse d’Oscar Feysinger, est l’événement politique majeur de ces dernières années. Cette « extrême droite » s’affiche volontiers comme libérale, pro-sioniste, antimusulmane, identitaire, atlantiste, occidentaliste.

    Étrangement, la police, qui doit en savoir assez sur le coupable, n’évoque nullement Israël dans les motivations qui auraient pu l’inciter à commettre son geste. Pourtant, il est essentiel de rappeler ce que représente la Norvège par rapport au problème palestinien.

    En 2009, l’opération « Plomb fondu », menée criminellement par les forces d’occupation contre le camp de concentration de Gaza, a suscité l’indignation dans la population norvégienne, au point que 40 % de celle-ci étaient favorables à une grève générale de soutien aux Palestiniens.

    Le 5 septembre de la même année, la ministre norvégienne des Finances, Kristin Halvorsen, prend la décision de retirer les investissements norvégiens de la société israélienne Elbit Systems à cause de « son implication intensive dans la construction de la barrière de séparation ».

    Le 1er octobre 2010, la Norvège interdit des exercices de sous-marins israéliens : les deux sous-marins israéliens qui devaient démarrer une série d’exercices au sud de la Norvège ne pourront pas stationner à la base navale de Markiva comme c’était prévu initialement. Ce refus norvégien intervient après une décision des autorités de suspendre les exportations de matériel militaire vers l’État hébreu.

    Le 18 février 2001, l’ambassade Israélienne à Oslo a reçu une notification officielle du gouvernement norvégien, formulant que l’ambassade devait trouver un autre site d’ici 2012. En effet, elle perturbe les riverains qui craignent pour leur sécurité. Un membre du ministère des Affaires étrangères a déclaré que les « autorités norvégiennes avaient capitulé devant l’opinion public hostile à Israël ».

    Le 24 juillet 2011, le professeur Alan Dershowitz, avocat américain qui enseigne le droit à l’université d’Harvard, invité par le I.C.E.J. (International Christian Embassy in Jerusalem) a essuyé un refus lorsqu’il a demandé de rencontrer les dirigeants norvégiens. Il n’a pas été non plus autorisé à donner une conférence dans les universités d’Oslo et de Trondheim, en raison de ses prises de position en faveur d’Israël. Il a lu en public une pétition rédigée par des professeurs norvégiens, appelant au boycott d’Israël.

    Le 24 juillet, la Norvège, par la voix du Premier ministre Jens Stoltenberg, juge « inacceptable » l’assaut de l’armée israélienne et réclame une enquête internationale indépendante, ajoutant que l’ambassadeur israélien à Oslo a été convoqué.

    Le 18 juillet, le ministre norvégien des Affaires étrangères avait estimé lundi que la candidature de la Palestine aux Nations unies était « tout à fait légitime ».

    Évidemment, ces faits et prises de positions ne sont ni des preuves d’implication, ni même des éléments de suspicion, bien qu’on puisse les voir comme des indices concordants.

    Maintenant, il est évident que les gouvernements européens en place vont profiter de l’aubaine pour accroître le contrôle et la répression des mouvements contestataires. C’est de bonne guerre. On ne regardera pas de trop près les différences entre les diverses sensibilités qui les constituent, entre ceux qui combattent pour une Europe authentique, libérée du joug atlantiste, et ceux qui mènent un autre combat, plus que douteux.

    Claude Bourrinet (Europe Maxima, 24 juillet 2011)

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  • François Duprat, une histoire de l'extrême-droite ?...

    Le site du journal Le Monde a mis en ligne un documentaire vidéo de Nicolas Lebourg et de Joseph Beauregard consacré à l'histoire de l'extrême-droite vue au travers du parcours de François Duprat, figure énigmatique et ambigüe du nationalisme-révolutionnaire des années 60-70, mort dans un attentat en 1978.

    Nicolas Lebourg, universitaire, auteur d'un ouvrage sur le nationalisme-révolutionnaire, Le monde vu de la plus extrême-droite - Du fascisme au nationalisme-révolutionnaire (Presses universitaires de Perpignan, 2010), prépare avec Joseph Beauregard une biographie de François Duprat, qui doit paraître chez Denoël.

    Concernant le documentaire vidéo, Beauregard précise, dans un entretien avec les animateurs du blog Droite(s) extrême(s) : "Ce « webdoc » n’est pas une adaptation du livre mais plus une histoire de l’extrême droite dont la figure de François Duprat est le fil rouge. Les deux objets sont complémentaires, l’un situant l’homme dans sa profondeur, l’autre correspondant à une critique politique de son action menée."

    Pour l'objectivité, donc, il faudra repasser ! Au demeurant, le choix de François Duprat comme fil rouge d'une histoire de l'extrême-droite n'est pas innocent, alors même que celui-ci trainait au sein de ce milieu une réputation plus que sulfureuse. On peut se reporter, par curiosité, aux pages que lui consacrait en 1978, avant sa mort,  un journaliste dans Les rats noirs (Jean-Claude Simoën, 1978), un livre-enquête bien informé sur cette mouvance...

    Ce documentaire mérite néanmoins d'être vu pour ses images d'archives et pour certaines analyses d'Olivier Dard et de Nicolas Lebourg...

     

    François Duprat, une histoire de l'extrême droite  (dans la rubrique week-end)

     

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