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  • Le règne des nouveaux bigots n’est pas éternel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Eric Schoettl cueilli sur le Figaro Vox et consacré à la dictature des bigots bien-pensants. Ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, Jean-Éric Schoettl a été directeur général du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 1989 à 1992.

     

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    Jean-Éric Schoettl : «Arcom, néoprogressistes... Le règne des nouveaux bigots n’est pas éternel»

    En Occident, l’objectif des néoprogressistes n’est plus tant de transformer le monde réel (par la voie réformiste ou révolutionnaire) que de lui substituer un monde virtuel, conforme aux axiomes du politiquement correct. Son but est d’édifier une réalité parallèle dans les esprits. Ses moyens sont le contrôle de l’enseignement, des institutions et des médias, la tutelle du langage et la mise à l’index de ceux qui ne tiennent pas les propos convenus. Ce dernier objectif est essentiel, car, comme dans la fable du Roi nu, l’énoncé brutal de la réalité (je vois ce que je vois et je le dis) brise le postulat sur lequel repose toute l’imposture (le roi est vêtu d’un tissu ineffable).

    Nombreux sont les postulats progressistes qui ne peuvent être contestés ou nuancés sans dommage. Les « n’y-a-quismes » marxistes ont toujours cours, comme en atteste la plateforme du Nouveau Front populaire : l’inégalité des patrimoines doit être combattue par le plafonnement des fortunes ; la maîtrise par l’État des prix et des loyers mettre les plus démunis à l’abri de l’inflation ; l’âge de la retraite revenir à 60 ans ; le RSA ouvrir droit à pension ; les problèmes de finances publiques se régler par la taxation des riches. Toute colère s’exprimant dans la rue est respectable et, en la réprimant, l’État montre qu’il est au service des exploiteurs. Les inégalités étant le fruit de rapports de domination, la liquidation des seconds mettra fin aux premières.

    Le camp du bien et le monopole dans le discours public

    S’y ajoutent aujourd’hui de nouvelles vérités révélées dans le domaine environnemental, éducatif, sociétal ou géopolitique : nos besoins en énergie peuvent être entièrement couverts par les énergies renouvelables pour peu que nous apprenions à être sobres ; il ne faut plus construire d’autoroutes ; le sexe est une construction sociale ; il n’y a aucun rapport entre immigration et délinquance, ni entre immigration et baisse du niveau scolaire ; la société ne s’ensauvage pas, c’est notre sensibilité à la violence qui s’aiguise parce que les médias d’extrême droite exploitent les faits divers ; l’enseignement doit répondre aux besoins exprimés par l’enfant et non lui être unilatéralement imparti par un maître ; les frontières nationales portent atteinte à la paix et aux droits humains ; plus l’État est contenu dans sa composante répressive, mieux sont protégées les libertés ; l’existence d’Israël prolonge le colonialisme occidental ; le racisme anti-Blancs n’existe pas.

    Les disparités de niveau académique, de statut professionnel et de rémunération observées selon le sexe ou l’origine ethnico-religieuse attestent de la persistance de discriminations systémiques ; l’incarcération étant criminogène, il ne faut pas prononcer de peines de prison ; pour se prémunir des « contrôles au faciès », il faut renoncer aux contrôles d’identité ; pour prévenir le renouvellement de drames comme celui de Nahel, il faut désarmer la police ; les restrictions écologiques en matière agricole protègent l’environnement et les consommateurs, tout en servant l’intérêt bien compris des producteurs ; le fascisme ne peut être que de droite et la droite ne peut être que tentée par le fascisme ; la gauche a emporté les législatives de 2024, mais sa victoire lui a été volée par les forces réactionnaires…

    Questionner ces postulats - en invoquant les faits, l’expérience, la rationalité ou la nécessité, pour une démocratie, de tenir compte des aspirations populaires - fait de vous un dangereux hérétique. Comme Copernic questionnant la cosmogonie de son époque, les modernes esprits forts pourraient saper les piliers de la nouvelle foi. Le péril existentiel qu’ils font courir à celle-ci ne peut être conjuré qu’en les réduisant au silence. Le camp du bien ne doit donc pas seulement avoir l’ascendant dans le discours public : il doit en avoir le monopole. Aussi faut-il interdire à Sylviane Agacinski de faire une conférence universitaire sur la dualité des sexes, poursuivre Georges Bensoussan pour avoir expliqué que la judéophobie faisait partie de la culture arabo-musulmane, exclure Pascal Perrineau de l'éméritat de Sciences Po pour excès de lucidité sur les questions d'autorité et retirer sa chaire à Gilles Kepel, à l'École normale supérieure, pour trop parler d'islamisme.

    Une obsession de contrôler les plateformes numériques

    Aussi faut-il rayer C8 de la TNT pour le réalisme sans-gêne de « Touche pas à mon poste » et, en attendant d’en faire autant avec la fréquence de CNews (pour son obstination perverse à voir des faits de société dans les faits divers), la châtier lorsque, sur son antenne, Geoffroy Lejeune rapproche afflux migratoire et surpopulation carcérale. Mieux encore : il ne faut pas permettre à l’appareil statistique public de collecter les données qui permettraient de valider les corrélations établies par l’intuition populaire entre croissance des flux migratoires, échec de l’intégration et perte de cohésion sociale. L’éviction de l’hérétique devient ainsi non seulement le but ultime de la secte woko-écolo-décoloniale, mais aussi la solution de confort de toute une bien-pensance qui, par pusillanimité, conformisme, calcul ou connivence, a fait allégeance à la nouvelle religion, tel Constantin embrassant officiellement le christianisme.

    C’est du côté des réseaux sociaux que la vérité révélée court le plus grand risque d’être confrontée à la vérité observée. En raison de leur nature très difficilement régulable (et parce que, dans cette mesure, ils sont, malgré tous leurs vices, des espaces de liberté), les réseaux sociaux menacent les certitudes convenues. Les réseaux sociaux colportent des fake news, certes ; ils nourrissent le complotisme, sans doute ; ils charrient des discours de haine, c’est vrai. Ils n’en permettent pas moins à chacun de partager des constats factuels que la plupart des médias et des institutions répugnent à traiter. C’est là que la nudité du roi a le plus de chances d’être révélée, car c’est là que les gens ordinaires (l’équivalent de l’enfant du conte) disent ce qu’ils voient plutôt que ce qu’il convient de voir (et de ne pas voir).

    D’où l’obsession qu’a le néoprogressisme de contrôler les plateformes numériques et même, comme le propose Najat Vallaud-Belkacem, d’en rationner l’usage, afin de fermer le robinet des mauvaises pensées. Mais c’est difficile. Il est plus aisé de déclarer persona non grata les chercheurs indépendants ; ou de bâillonner des médias hétérodoxes ; ou de diaboliser les formations politiques dont l’agenda heurte la bien-pensance. Il suffit pour cela de prononcer le vade retro contemporain : extrême droite. Mais l’exorcisme est inopérant contre cette extension foisonnante des conversations privées que sont les réseaux sociaux. L’histoire montre heureusement que la tyrannie des bigots n’est pas éternelle. Arrive en effet un moment où le mensonge meurt d’épuisement. C’est ainsi que Copernic a eu finalement gain de cause au tribunal de l’histoire des idées. C’est ainsi que l’imposture communiste s’est effondrée sur elle-même, sans intervention extérieure. Tôt ou tard, la patience des lucides aura raison de la folie des « éveillés ».

    Jean-Eric Schoettl (Figaro Vox, 7 août 2024)

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  • Le livre des trois dragons...

    Les éditions Convergences viennent de publier un roman de Kenneth Morris intitulé Le livre des trois dragons. Écrivain gallois, Kenneth Morris est considéré comme un des fondateurs, aux côtés de E. R. Edison et J. R. R. Tolkien, de la littérature de fantaisie.

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    " Salué par Ursula Le Guin comme une des plumes les plus brillantes à l’origine de la littérature de fantasy, le théosophe gallois Kenneth Morris s’inspira de l’épopée celtique du Mabinogion, pour écrire des romans qui devaient par la suite sombrer dans l’oubli. Le Livre des Trois Dragons, paru en 1930, narre les aventures du héros Manawyddan. S’y croisent druides, ovates et bardes, guerriers et artisans, dans un récit où les dieux mènent la danse, avec à leur tête Hu Gadarn, l’Empereur des Dieux et des Cymry, les gallois, qui règne sur l’Ile des Puissants."

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  • Homme apprivoisé, parc humain : l'enjeu final de la domestication de l'homme...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Laurent Ozon à  Géopolitique profonde pour évoquer la question de la domestication de l'homme.

    Essayiste et analyste politique, tenant d'une écologie localiste et identitaire, premier promoteur de l'idée de remigration, Laurent Ozon est l'auteur de l'excellent essai intitulé France, années décisives (Bios, 2015).

     

                                             

    " La domestication est un processus ancestral par lequel les humains ont transformé les êtres vivants pour répondre à leurs besoins. Selon Jared Diamond, la domestication est une forme de sélection artificielle, tandis que Dorian Q. Fuller souligne la coévolution entre humains et espèces domestiquées. Cette interaction crée une symbiose où les espèces domestiquées perdent souvent leur capacité de survie en milieu sauvage, devenant dépendantes des humains pour leur subsistance et leur protection.

    Au-delà des plantes et des animaux, les humains eux-mêmes sont sujets à un processus de domestication. Ce n'est pas une simple adaptation passive, mais un modelage actif des aptitudes et des comportements à travers l'éducation, les normes sociales et les institutions. Cette domestication humaine vise à internaliser des caractéristiques génétiques et comportementales favorables à la société, tout en éliminant celles qui sont moins profitables.

    La domestication humaine peut être tracée à travers l'histoire, des premières civilisations jusqu'à l'ère industrielle. Les sociétés ont constamment développé des méthodes pour façonner les comportements et les aptitudes des individus. Les Lumières ont introduit des idéaux humanistes et égalitaires, mais la domestication s'est poursuivie sous des formes plus subtiles et sophistiquées.

    La domestication établit une relation de dépendance entre le domesticateur et le domestiqué, souvent au détriment de la liberté et de l'autonomie de ce dernier. Cette relation, autrefois perçue comme celle entre maître et domestique, a été dépersonnalisée par la civilisation industrielle pour réduire la dissonance cognitive et masquer les rapports de domination.

    Laurent Ozon explore dans son article les implications profondes de la domestication sur l'Homme. Ce processus soulève des questions cruciales sur la liberté, l'autonomie et les rapports de pouvoir dans nos sociétés modernes. Comprendre la domestication humaine, c'est aussi reconnaître la nécessité de réévaluer notre conception de l'individu et de la société, et de repenser les structures qui façonnent nos vies. "

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  • Sang...

    Les éditions Flammarion viennent de publier dans leur collection de poche un recueil de nouvelles de Malaparte intitulé Sang et autres nouvelles.

    Journaliste, essayiste et fasciste dissident, Malaparte est l'auteur de plusieurs livres célèbres comme son essai Technique du coup d'état ou ses récits Kaputt et La peau

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    " Malaparte (1898-1957) fut un héros mondain, un homme d’engagements et de provocations, dont l’existence mouvementée suscitait le vertige. Ses multiples facettes et son goût du transformisme ont fait de lui une figure protéiforme que dévoile en partie cette œuvre peu connue mais exceptionnellement intense.
    Récits d’enfance, histoires insulaires, scènes d’un réalisme tantôt magique, tantôt cruel, ces nouvelles manifestent la nostalgie d’un étrange paradis perdu, une quête involontaire d’affection et de racines, et comme le regret d’avoir été abandonné – image solitaire et désespérée de Malaparte, image chatoyante, pourtant, où le vermeil domine. "

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  • Pierre Vermeren : «Une partie de la population ne fréquente plus les classes populaires»...

    Dans un entretien donné au Figaro TV après le premier tour des élections législatives, Pierre Vermeren revient sur le déclassement que vivent beaucoup de Français hors des métropoles.

    Ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé d’histoire, historien et professeur à l'université Panthéon-Sorbonne, Pierre Vermeren est notamment l'auteur de L'impasse de la métropolisation (Gallimard, 2021) et de La France qui déclasse - De la désindustrialisation à la crise sanitaire (Tallandier, 2022).

     

                                            

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  • Une encyclopédie des nuisances...

    Les Éditions de l'Encyclopédie des nuisances viennent de rééditer en un volume les quinze numéros de la revue L'Encyclopédie des nuisances publiée entre 1984 et 1992 sous la direction de Jaime Semprun.

    Traducteur et éditeur, influencé par Guy Debord et le situationnisme, Jaime Semprun (1947-2010) a notamment publié L'abîme se repeuple (Encyclopédie des nuisances, 1997), Défense et illustration de la novlangue française (Encyclopédie des nuisances, 2005) et, conjointement avec René Riesel, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable (Encyclopédie des nuisances, 2008).

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    " A l'initiative de Jaime Semprun qui en fut le maître d'oeuvre et le principal rédacteur, le projet d'une Encyclopédie de nuisances devait contribuer à "redonner tout son emploi historique à la négation passionnée des chaînes de la superstition et de la hiérarchie" qui animait les encyclopédistes du XVIIIème siècle. Renversant leur perspective, ce Dictionnaire de la déraison dans les arts, les sciences et les métiers se donnait pour but de réarmer la critique de la superstition techno-scientifique devenue hégémonique, ainsi que la révolte contre toutes les hiérarchies qui en procédaient, unifiées dans un nouvel absolutisme bureaucratique, synonyme de progrès. Le lecteur pourra juger sur pièces que ce qui pouvait alors sembler excessif aux esprits timorés est devenu, en ces sombres jours où la déraison menace sans équivoque la vie sur terre, d'une évidence éclatante et a rendu d'autant plus impérieuse la nécessité de s'y opposer. Ce volume regroupe les quinze numéros de la revue Encyclopédie des Nuisances, parus entre 1984 et 1992, et les prospectus annonçant respectivement la publication du premier tome en novembre 1984 et celle du second en novembre 1989. Nous y avons adjoint un index des noms cités. "

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