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  • La revue de presse d'un esprit libre... (46)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    François Bousquet livre un bref entretien à Boulevard Voltaire où il fait le bilan d’une année très riche pour La Nouvelle Librairie et où il place aussi cette librairie dans le cadre plus large du combat culturel. « Au coeur du Quartier Latin, nous sommes aussi la librairie de la France périphérique » déclare-t-il crânement, plaçant ainsi cette initiative au cœur d’un projet de reconquête des esprits :

     
     
    Dans une tribune accordée au Figaro VoxFrançois Bousquet rédacteur en chef d’Éléments, décrit l’éruption des gilets jaunes comme la coagulation d’une colère jusqu’alors disséminée. 
    « Baissez les prix et le mépris » tel était le mot d’ordre de ces parias de la République. Formule concise et qui fait mouche dans laquelle 75% des Français se reconnaissaient. La France périphérique se mêlait enfin d’entraver le développement de la France mondialisée et diversitaire.  L’Élysée en a tremblé de stupeur puis de panique. Jusqu’à ce que les gauchistes, qui avaient jusque là méprisé ces « ploucs », en viennent à s’emparer de ce mouvement  pour le saborder de l’intérieur, conformément à la mission que leur a toujours assigné l’histoire  :
     
     
    À propos du conflit qui oppose les États-Unis à l’Iran autour du détroit d’Ormuz Richard Labévière se livre à un tour d’horizon passionnant. La fiabilité de ses informations rend d’autant plus sûres ses analyses et il y a tout lieu d’accorder crédit à l’enchaînement des décisions et contre-décisions ubuesques du Docteur Folamour de la Maison Blanche qu’il nous décrit par le menu : 
     
     
    Le Cercle Henri Lagrange interroge l’historien Philippe Conrad sur les origines et le cheminement de la pensée « nationaliste » depuis la révolution française et pose la question de ses possibles évolutions dans les années à venir avec la métamorphose progressive de ce courant vers des vues plus identitaires et européennes. Un entretien très intéressant :

    https://www.youtube.com/watch?v=btkB9MU7dPU&fbclid=IwAR2_0mau_Y4nR5xEhKQ2HHhJwVEb95Sev1eIzybWk7VVMadqzUOviv1W9LA

     
    Régis Debray présente son livre « Un été avec Paul Valéry » sur France culture. Pour l’essentiel une critique de l’UE, objet non identifié qui parle au nom de l'Europe :
     
     
    L’Université d’Evergreen dans l’État de Washington est le théâtre loufoque de la dérive d’un certain « progressisme » aux États-Unis. Ces bouffonneries de plus en plus répandues illustrent à merveille le paradoxe d’un égalitarisme se retournant contre lui même pour célébrer la dictature de toutes les minorités. C’est Ubu roi qui pointe sa trogne obscurantiste pour faire passer le sens commun pour un résidu de stéréotypes à congédier ou des préjugés à déconstruire jusqu’à « démasquer » de misérables professeurs qui avaient cru pouvoir jouer le jeu afin de se concilier leur public. Vidéo effarante de ce qui  s’installe en Europe même où  l'on voit ses linéaments se profiler chaque jour un peu plus, avec le consentement, souvent par lâcheté, des autorités académiques. La coalition bigarrée qui a pris le pouvoir dans les universités américaines de sciences humaines, armée de concepts frauduleux qui viennent cogner tout ce que les sciences dures nous apprennent est sans doute la figure de ce que l’avenir nous réserve. Ce qui vérifierait le principe selon lequel le mandarinat par son enseignement est bien le garant de la fabrique du consentement diversitaire :
     
     
    Témoignage de Frédéric Pierucci auprès de Thinkerview. Dans son long monologue cet ancien haut cadre d’Alstom passe rapidement sur sa détention de 25 mois dans les prisons américaines en otage du département d’État. Au terme de la procédure les 2/3 d’Alstom sont rachetés par Général Electrique dans l’indifférence des pouvoirs politique et avec la tacite complicité de Macron,  ministre de l'économie. Ainsi les turbines qui équipent notamment notre force de frappe et nos centrales atomiques passent à « l’ennemi ». Une véritable forfaiture … 
    Nombreuses autres révélations sur notre dépendance naïve vis à vis des USA par la biais de l’extraterritorialité du droit américain dans le témoignage de cet authentique patriote français : 
     
     
    Plutôt décoiffante l’interview d’Arnaud Montebourg par Thinkerview ! Il y traite de l’absence de politique industrielle française et de la guerre économique que nous infligent les États-Unis souvent secondés par une cinquième colonne française haut placée :
     
     
    Arnaud Montebourg dans une audition devant le sénat reprend et précise ses arguments. Tant que l’UE sera paralysée par la nécessité du vote unanime de ses 27 participants, elle ne pourra pas lutter efficacement contre l’extraterritorialité des lois américaine puisque ses membres ont des intérêts nationaux divergents. Dans ces conditions dit-il, il ne faut pas attendre comme Godot que l’Union Européenne veuille bien nous défendre, mais recourir dans l’urgence à une stratégie nationale avant que des pans entiers de notre dispositif industriel ne soit racheté ou mis à terre. 
    Dans cette affaire l’Union ne nous défend pas; bien au contraire elle nous désarme. Dans cette même vidéo l’ancien ministre socialiste se prononce également contre la privatisation des aéroports 
    de Paris :
     
     
    Le patrimoine industriel français vendu à la découpe. La grande braderie se poursuit… Tribune de Laurent Izard à lire en connexion avec les références précédentes :
     
     
    Un exemple supplémentaire des tergiversations françaises afin de protéger nos données sensibles qui demeurent à disposition de nos « alliés » américains :
     
     
    Dans un tribune très intéressante de Marianne Caroline Galactéros déclare sans embage que « se rapprocher de la Russie n’a jamais été aussi urgent pour la survie de l’Europe » allant ainsi à l’encontre d’une doxa bien enracinée chez les hommes et femmes politiques de notre continent. La présidente du pôle français de géopolitique GEOPRAGMA nous livre une chronique de politique internationale qui puise au meilleur du renseignement sur les rapports de force. Un point reste à interroger, elle persiste à voir dans l’Union européenne un acteur possiblement souverain, ce que tous ses agissement ont jusqu’à présent démenti  :
     
     
    Dans une interview accordée le 19 août à Hadrien Désuin Caroline Galactéros développe ses vues concernant les relations entre l’Europe, la France et la Russie. Titre de l’entretien : « Isoler la Russie pour complaire à notre grand allié était un calcul stupide ». Selon elle, tant que notre président ne s’affranchira pas des réseaux néoconservateurs qui noyautent son administration comme celle de Donald Trump rien de neuf ne pourra intervenir. Ces réseaux qui véhiculent une conception fossilisée en désignant la Russie comme ennemi principal de l’Europe et négligent de ce fait de véritables forces actives représentent un authentique danger pour l'avenir d’une hypothétique Europe-puissance. Elle plaide enfin pour que nous cessions de nous payer de mots et que nous ayons le courage suffisant pour abandonner notre statut de vassal de l’Amérique. « Oser désobéir, prône-t-elle, et tenir. Ce serait là un grand coup donné dans la fourmilière de nos inconséquences collectives et une véritable révolution stratégique pour l’Europe, son premier pas dans le monde des adultes, sans brassards, sans bouée, sans harnais ! Qu’attendons-nous ? » :
     
     
    Texte de 2016 où Christopher Gérard célèbre avec éclat le sens tragique de ce que fut le paganisme européen avant de devenir à l’époque contemporaine un néo-paganisme folklorisé que n’habite plus aucun souffle spirituel :
     
     
    Emission Répliques de 2019 dans laquelle Alain Finkielkraut, en compagnie de René de Ceccatty (traducteur) et d’Olivier Rey (philosophe et mathématicien), s’interroge sur la véritable identité 
    métapolitique de Pier Paolo Pasolini qui avait, disait-il « un amour infini pour les gens ». Connu en France comme un cinéaste prolifique, Pasolini fut également un poète et un romancier qui toujours 
    ferrailla contre la modernité et la société de consommation dont il disait « la fièvre de consommation est obéissance à un ordre non énoncé ». 
    La parution de Chaos : contre la terreur  (RN éditions 2018), recueil d’articles parus entre 1968 et 1970 est l’occasion de la présente discussion. Comme de nombreux intellectuels de son époque Pasolini faisait vibrer un non définitif au système en place, mais ce non avait quelque chose de singulier dans la mesure où il était obnubilé par le sentiment nostalgique de la perte définitive d’un monde fait de différences culturelles innombrables. Il anticipait l’ethnocide, véritable cataclysme anthropologique, au bout de ce cheminement mortifère. 
    Pasolini n’était nullement progressiste; au contraire pourrait-on dire puisqu’il voulait la révolution pour sauver le passé. C’est sur ce non singulier que se prononcent les participants de l’émission et en 
    particulier un Olivier Rey particulièrement brillant et original dans son approche de l’intellectuel contestataire :
     
     
    Le site de l’emission précédente rappelle très opportunément les coordonnées de l’article paru sur L’inactuelle qui est une interview d’Olivier Rey par Thibault Isabel à propos de sa préface de Chaos : contre la terreur :
     
     
    À l’encontre des esprits irrationnels qui entendent soutenir que le réchauffement actuel des climats n’aurait rien à voir avec une cause anthropique, soit pour délester le néo-libéralisme de ses responsabilités, soit pour invoquer un imaginaire « complot mondialiste », ces études parues récemment dans Nature Geoscience et dans Nature infligent un cruel démenti à ces théories abracadabrantesques  :
     
     
    Conférence de 2017 d’Emmanuel Prados, chercheur à l’INRIA, sur l’effondrement. Après avoir présenté les analyses scientifiques décrivant les plus saillants des mécanisme en cours, le scientifique s’interroge 
    ensuite sur la situation actuelle dans nos sociétés. Tout concorde à vérifier l’hypothèse d’un effondrement global dans les années à venir comme le prévoyait les rapport Meadows. Cela est-il inéluctable ? 
    Pouvons-nous agir efficacement afin de reculer ou d'annihiler cette échéance ? Il semble bien que non… Remarquable intervention :
     
     
    Peut-on avoir à la fois des racines et des ailes ? Autrement dit, est-il possible de concilier le cosmopolitisme et l’enracinement ? Réponse Françoise Bonardel, professeur émérite de philosophie des religions à l’Université Paris I panthéon-Sorbonne :
     
     
    Première partie d’un article de L’Iliade consacré à la permanence de la tradition du champ à l’assiette en Alsace. Bon article malgré certains oublis (le houblon et la tradition brassicole de la région) :
     
     
    Un plaidoyer bienvenu  pour les statistiques ethniques en France proposé par les Identitaires :
     
     
    Le site De Defensa reproduit un article du journaliste irlandais Robert Bridge qui, citant Isaiah Berlin et Johan Gottfries Herder, illustre les conséquences destructrices pour nos société de la conjonction d’une immigration de masse et d’une réduction de la pensée à un politiquement correct devenu hégémonique :
     
     
    La fraude sociale des personnes nées à l'étranger. Un tonneau des Danaïdes évalué à 14 milliards d’euros sur lequel pèse une véritable omerta, article d’André Posokhow paru sur le site de la Fondation Polémia :
     
     
    Renaud Camus ayant été à nouveau mis en cause dans la récente tuerie d’el Paso (États-Unis), il répond vertement à une journaliste de Die Welt sur le syntagme de « Grand remplacement » et ses 
    pseudo-conséquences :
     
     
    Paul-François Paoli qui vient de publier sa biographie intellectuelle Confession d’un enfant du demi-siècle aux éditions du Cerf est interrogé à ce propos par Le Figaro. Titre de sa chronique « La gauche est devenue le camp du conformisme, le conservatisme celui de la transgression » :
     
     
    Pris dans la nasse de la culpabilité collective nombre d’Européens demeurent taraudés par les crimes de l’esclavagisme et de la colonisation. Dans cet article Alexis Brunet  démontre à ces esprits faibles rongés par la moraline qu’il n’est nullement nécessaire d’expier des « fautes »  qu’ils n’ont pas commises. À moins que l’on en tienne pour une conception essentialiste des populations ce qui dans ce cas, voudrait également dire que tous les Arabo-musulmans seraient taxés éternellement d’une traite qui a duré beaucoup plus longtemps  que la traite occidentale et s’est accompagnée du fait de la castration des noirs d’un nombre beaucoup plus élevé de victimes :
     
     
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  • Que faire ?...

    Les éditions du Tigre bleu (Blauwe Tijger) viennent de publier un essai en français de David Engels intitulé Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe. Historien, spécialiste de l'antiquité romaine et président de la Société Oswald Spengler, David Engels est l'auteur d'un essai intitulé Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013).

     

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    L’Occident est à bout de souffle, il est tard, probablement trop tard pour changer de cap, et ce qui viendra après la collision annoncée entre la bienpensance et la réalité, nul ne le sait. Et pourtant, il faut vivre ; vivre avec le déclin de l’Europe, vivre avec la certitude que demain ne pourra qu’être pire qu’aujourd’hui; vivre en sachant que les jours de la civilisation occidentale telle que nous la connaissions sont comptés. Que faire ? Comment gérer sa vie au quotidien, comment se projeter, malgré tout, dans l’avenir, et surtout, comment faire pour léguer notre héritage en danger à nos descendants? Voilà quelques questions auxquelles ce vadémécum tente de donner des réponses pratiques – et réalistes …

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  • La France et la Russie, des pays qui ont tout pour s'entendre ?...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Héléna Perroud, réalisé par Edouard Chanot pour son émission Parade - Riposte, et diffusé le 21 août 2019 sur Sputnik, dans lequel elle évoque les relations entre la France et la Russie et leurs potentialité, après la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au fort de Brégançon. Russophone, ancienne directrice de l'Institut Français de Saint-Petersbourg, Héléna Perroud a publié un essai intitulé Un Russe nommé Poutine (Le Rocher, 2018).

     

                                      

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  • L'Empire du Bien...

    Les éditions Perrin viennent de rééditer en collection de poche le pamphlet de Philippe Muray intitulé L'Empire du bien. Essayiste et romancier, Philippe Muray a été un des plus féroces critiques de notre société contemporaine. Il est notamment l'auteur d'Après l'Histoire (Les Belles Lettres, 1999 et 2000), d'Exorcismes spirituels (Les Belles Lettres, 1997,1998, 2002 et 2005) ou de Festivus festivus (Fayard, 2005), essais dans lesquels il décrit l'homo festivus, successeur de l'homo sapiens et habitant de l'Empire du Bien...

     

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    " « Depuis L'empire du bien, le Bien a empiré. » nous dit Philippe Muray dans sa préface. Depuis la "fin de l'histoire", l'emprise de la bien-pensance et de l'altruisme ne cesse de grandir (et que dire d'aujourd'hui, vingt ans plus tard !) : nous vivons à l'ère des conformismes, des fausses idoles médiatiques et du vide universel au nom d'un humanisme privé d'humanités... La dictature du prêt à penser et de la bienveillance, rançon de l'inculture, empoisonne nos vies de joyeusetés factices dans laquelle l'homme contemporain se perd. C'est contre ce paradoxe permanent que l'auteur nous invite avec humour à conjurer la pensée unique et la lobotomisation des esprits. Et à célébrer la liberté de penser, et donc de critiquer, avec un humour flamboyant et ravageur. "

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  • Aucune convergence possible entre libéralisme et populisme !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Patrick Buisson au quotidien libéral L'Opinion et consacré à la question de l'avenir de la droite dans le contexte politique actuel. Politologue et historien, Patrick Buisson est l'auteur d'une étude historique, 1940-1945, années érotiques (Albin Michel, 2008), et d'un essai politique important, La cause du peuple (Perrin, 2016).

     

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    Patrick Buisson: «Il n’y a aucune convergence possible entre libéralisme et populisme»

    La stratégie d’union des droites peut-elle devenir réalité en 2022 ?

    Vouloir bâtir un projet d’alternance pour 2022 avec les outils conceptuels de la fin du siècle dernier témoigne à tout le moins d’une certaine paresse intellectuelle. Cela revient à occulter l’apparition des nouveaux clivages qui sont venus distordre l’axe de polarité droite-gauche, autour duquel tout semblait figé. A bien des égards, le clivage qui oppose libéraux et anti-libéraux, et qui passe désormais à l’intérieur de chaque camp, est aujourd’hui le plus pertinent. A gauche, il a pris forme avec le tournant de la rigueur impulsé par le tandem Mitterrand-Delors en 1983 et, par la suite, à travers la montée des thématiques sociétales de l’individualisme libertaire. De l’autre côté, le fait majeur tient à la renaissance d’une droite anti-libérale, hybride du légitimisme et du catholicisme social, que La Manif pour tous – ce que j’ai appelé le populisme chrétien – a su tirer d’un long coma historique. La crise des Gilets jaunes n’a fait que souligner l’acuité du clivage entre cette droite-là et la droite libérale. L’une privilégie les solidarités collectives, l’esprit communautaire, le localisme et l’enracinement. L’autre met l’accent sur les sociabilités contractuelles, l’émancipation des individus, la mobilité et les bienfaits de la globalisation.

    L’union entre Les Républicains et le Rassemblement national est donc un horizon obsolète ?

    L’union impliquerait à terme la formation d’un mélange homogène.Or la propriété des droites aujourd’hui, c’est précisément de ne pas être miscibles. Il y a des convergences possibles entre populisme et conservatisme, il n’y en a aucune entre libéralisme et populisme. En outre, la base électorale de ces droites est devenue chroniquement minoritaire, et par là même très insuffisante pour servir d’axe stratégique à une reconquête du pouvoir. En y faisant arbitrairement entrer la totalité de l’électorat RN, les droites n’ont recueilli, lors des dernières élections européennes, que 36% des suffrages. Au premier tour de la présidentielle de 1995, les droites de Balladur à Le Pen rassemblaient près de 60% des votants…

    Ce clivage entre libéraux et anti-libéraux recoupe-t-il l’opposition peuple-élite ?

    Si être libéral, c’est croire que la logique du contrat et celle du marché suffisent à faire vivre ensemble une société disparate, alors oui, il y a bien là une fracture profonde entre le bloc élitaire et le bloc populaire. En moins d’un demi-siècle, l’action conjuguée de l’Etat-providence et du marché a fait tomber les uns après les autres tous les murs porteurs de notre affectio societatis. Depuis le début des années 1960, les politiques publiques ont toutes, peu ou prou, œuvré à la promotion de l’individualisme aux dépens de ce qui contribuait à la formation du lien social. Elles n’ont plus fabriqué du vivre ensemble, mais du vivre côte-à-côte. Le mouvement des Gilets jaunes aura été une révolte contre cette vaste entreprise d’arasement des communautés naturelles et des anciens réseaux de sociabilités.En proclamant la supériorité normative du commun sur les intérêts privés, en cherchant à redéployer les solidarités perdues, il s’est inscrit dans la filiation des « Communes », ces grandes émotions populaires qui ont jalonné notre histoire.

    «Bellamy 2019 aura été le négatif absolu de Sarkozy 2007. Sa candidature a rendu visible le gentrification de la droite, et du même coup, la coupure irréversible entre cette droite-là et le peuple»

    Comment expliquez-vous l’effondrement de LR aux européennes ?

    Le choix de Bellamy ciblait l’électorat très participationniste des seniors et des inclus qui forment le grand parti de l’ordre. C’était oublier qu’en période de troubles, ce parti de la peur se regroupe instinctivement derrière le pouvoir en place, pourvu que celui-ci sache exercer sans trop mollir le monopole de la violence légitime. Pour le reste, Bellamy 2019 aura été le négatif absolu de Sarkozy 2007. Sa candidature a brusquement rendu visible l’achèvement du processus de gentrification de la droite, et du même coup, la coupure irréversible entre cette droite-là et le peuple. Plutôt qu’au «métro à six heures du soir» dont parlait Malraux, elle s’est identifiée aux héritiers des Versaillais.Galliffet plutôt que Gavroche.

    Est-ce la fin de cette droite que vous décrivez comme écartelée « entre un moi libéral et un surmoi conservateur » ?

    La contradiction permanente dans laquelle elle se débat, son incohérence idéologique ont été lourdement sanctionnées par les électeurs. On ne peut à la fois prôner le libre marché et combattre la PMA et la GPA. Sauf à se retrouver dans la situation ubuesque que décrivait Philippe Muray : le parti des conséquences portant plainte contre le parti des causes.

    Y-a-t-il une voie pour la droite entre progressisme et populisme ?

    Je ne suis pas d’accord avec Alain Finkielkraut qui enjoint à la droite de répudier conjointement l’économisme et le populisme. Le populisme exprime l’instinct de survie des peuples victimes d’une dérégulation et d’une relégation sans précédent. Il faut le civiliser, et non l’anathématiser. Et s’en tenir au précepte énoncé jadis par Aragon : « Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat ».

    Qui sera le candidat de la droite en 2022 ?

    Macron, sans aucun doute. Après avoir digéré la gauche post-sociale en 2017, il a naturellement vocation à absorber la droite post-nationale, celle qui rejette par principe tout accord avec le RN. On ne voit pas qui, sur le marché politique, pourrait porter une offre libérale plus cohérente et attractive.

    Macron peut-il être cette fois battu ?

    Ce n’est pas impossible, dans un contexte marqué par le retour de la question sociale et l’élargissement de la fracture ethno-culturelle. L’élection présidentielle reste le seul scrutin où les classes populaires et la classe moyenne inférieure fournissent une majorité de votants. Seule une candidature opérant la jonction entre ces deux catégories serait susceptible de l’emporter face à Macron.

    Comment expliquez-vous l’intérêt autour d’un possible retour de Marion Maréchal ?

    L’intérêt des médias n’est pas toujours le critère le plus pertinent.Le storytelling produit davantage d’images que de suffrages. Les cas de Simone Veil et de Michel Rocard, stars médiatiques répudiés par les électeurs, l’ont démontré. Le moment choisi par Marion Maréchal pour revenir dans le débat laisse perplexe. D’abord en raison de l’échec de Bellamy, qui a fait apparaître l’insigne faiblesse électorale de la ligne libérale et conservatrice dont elle se réclame également. Ensuite parce que Marine Le Pen a fait montre d’une résilience dont bien peu la croyaient capable après le débat raté de 2017, réduisant les marges de manœuvre de sa nièce. Enfin, parce que son offre d’union à LR – une OPA sur une coquille vide et une main tendue à des gens qui n’en veulent pas – va vite trouver ses limites.

    Patrick Buisson (L'Opinion, 31 juillet 2019)

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  • Guillaume Faye, un esprit-fusée...

    Les éditions du Lore viennent de publier Guillaume Faye, cet esprit-fusée, un livre en l'hommage de Guillaume Faye signé par Pierre Krebs, Robert Steuckers et Pierre-Emile Blairon. Figure de la Nouvelle droite des années 70-80, il est revenu au combat des idées à la fin des années 90 dans la mouvance non-conformiste en développant une vision du monde archéo-futuriste. Il est décédé le 6 mars 2019.

     

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    " Dans cet ouvrage collégial signé par trois des plus anciens « complices » de Guillaume, ce sont plus de quarante années de combat métapolitique mené par un véritable esprit-fusée qui défilent.

    Hommages par la poésie, en passant par l’évocation de la notion d’amitié, sans oublier de rétablir plusieurs vérités sur le rôle de Guillaume au sein de la « Nouvelle Droite », ce livre doit être lu par quiconque a déjà croisé, au fil de ses lectures, la plume incisive de cet esprit-fusée."

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