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  • Ramiro Ledesma Ramos et le fascisme en Espagne...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier un essai inédit de Ramiro Ledesma Ramos intitulé Le Fascisme en Espagne. Intellectuel, fondateur du national-syndicalisme, Ramiro Ledesma Ramos fusionne son mouvement à la Phalange de José Antonio de Rivera avant de s'en séparer à la veille de la guerre civile. Arrêté peu avant le soulèvement militaire, il est assassiné en prison, en octobre 1936, par des miliciens du Front populaire.

     

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    " Publié en Espagne en 1935, Le Fascisme en Espagne, ses origines, son développement, ses hommes, de Ramiro Ledesma Ramos n’avait jamais été traduit en français. La chose est faîte et elle était nécessaire car ce livre est d’une grande importance historique.

    Rédigé par un intellectuel brillant, Le Fascisme en Espagne rend compte de l’ambiance politique du début des années 1930 dans la péninsule Ibérique. Une ambiance marquée par les assassinats politiques, la répression, l’incapacité des libéraux et des monarchistes, le laïcisme militant des partis de gauche et la montée aux extrêmes qui aboutit au Fronte Popular et à la Guerre d’Espagne. Le lecteur y découvrira les premiers pas de la Phalange espagnole des JONS, ses débats stratégiques et idéologiques, ses conflits internes et sa scission de 1935 suscitée par l’auteur de cet ouvrage. "

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  • Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre..

     Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur son blog A moy que chault ! et consacré à la sidération extatique provoquée par l'élection d'Emmanuel Macron...

    Collaborateur de la revue Éléments, il a récemment publié un recueil de ses chroniques intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016).

     

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    Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre...

    La Macronite, ce syndrome psycho-pathologique délirant qui, pour le coup, « dépasse les clivages partisans », « annule la dichotomie droite/gauche » et produit sans discrimination des malades de tous milieux et de toutes origines, ne doit pas être pris à la légère, bien au contraire. On pourrait simplement s'en agacer, en être profondément navré et passer à autre chose en se disant qu'il s'agit juste là d'un énième accès d'enthousiasme débilo-béat gaullo-napoléonien dont sont friands les français et qui leur donne des poussées de fièvre quasiment à chaque nouvelle élection... Il y aurait aujourd'hui la Macronite comme il y a eu hier la Sarkozyte... Hélas, ce n'est pas si bénin. Le mal est bien plus grave et plus profond. Tout d'abord parce qu'il touche ceux qui, jusque là, faisaient justement profession de « distance », de « mesure », de réticence aux « emballements  médiatiques » et de défiance vis à vis des « manipulations communicationnelles »... Or, dorénavant, il suffit de lire et de tendre l'oreille pour se rendre compte que même les plus habituellement sceptiques d'entre eux sont touchés par les miasmes macronolâtres... L'ahurissement est général, absolu. Pas un qui ne concède « l'habilité » de l'homme ou honore, même à demis mots, « la stature » du commis bancaire au physique avantageux d'acteur de série B américaine... On parle, sans rire et même sans rougir, de « retour à la verticalité » et de « restauration de la fonction présidentielle »... Quand on ne l'a pas directement rejoint, on affirme « respecter » un adversaire « à la hauteur duquel il va falloir s'élever ».... Concernant un homme qui n'a encore rigoureusement rien fait à part de l'agitation médiatique, c'est tout-à-fait stupéfiant, sidérant même. Oublié le ministre de l'économie du gouvernement le plus catastrophique de la Ve République, l'homme de Rotschild et des lobbys pharmaceutiques, le vendeur d'aéroports aux chinois, le dément hurleur de fin de meeting, le négateur de la culture française, le gérontophile bisexuel... Place à l'homme qui a serré la main de Donald Trump sans se tordre de douleur et se mettre en position foetale, l'homme qui a invité Poutine sans lui cracher à la gueule dans les couloirs de Versailles, le mec qui est trop beau et trop conquérant sur sa photo officiel, le grand stratège, le visionnaire, l'astre du renouveau, le grand marabout ! Et tout le monde de courir avec enthousiasme et avidité au secours de la victoire du Kennedy que l'on n'attendait plus ! Et si « l'imprévu dans l'histoire », c'était Macron ? Ceux qui n'osent pas encore le dire le pensent déjà à moitié... Rien que ça ! Le pire – et c'est en ça que le mal est bien plus tragique qu'on pourrait le penser – est qu'il n'y a pas que de l'opportunisme, de la veulerie ou de la naïveté dans ces attitudes, il y a aussi la révélation d'un profond désespoir, d'une complète déshérence... La vague Marine transformée en clapotis de sentine boueuse, les aspirations révolutionnaires reléguées au rang de pièces de musées pour adolescents attardés, les perspectives sont tellement bouchées, pour ne pas dire totalement nulles, qu'on se raccroche désormais, avec frénésie, à tout ce qu'on peut et, bien sûr, surtout à n'importe quoi... On cherche fiévreusement des « signes », des « lueurs », des « éléments positifs » comme des affamés traquent la noix de coco sur une île déserte... Le ministre de l'Education évoque son intention d'envoyer « Les fables de la Fontaine » aux élèves de CM2 qui peineront a en décrypter le titre et s'épuiseront à en comprendre les trois premières lignes ? C'est le retour des « Hussards noirs de la République », la refondation d'une « école de l'excellence » et l'aube d'une méritocratie « rénovée » ! Le président de « La France arc-en-ciel » met un léger bémol à l'entrain immigrationniste en soulignant qu'il ne faut pas confondre réfugiés politiques et immigrés économiques ? C'est Poitiers 2017 ! Jeanne d'Arc lui chuchote à l'oreille ! On va voir ce que l'on va voir, et même si on ne voit rien, on continue à applaudir !

    La fin du CDI, le détricotage du Code du travail, les atteintes au SMIC, le retrait du patrimoine actionnarial du calcul de l'ISF, le démantèlement des services publics, l'immigration-islamisation, les pesticides, les  vaccins obligatoires... ? Oh, mais ne nous embêtez donc pas avec ces questions de basse intendance ! La justice sociale et le socialisme, l'écologie, l'identité, c'est très bien dans les colloques et les discussions de fin de soirée autour d'un bon cognac, là on parle de choses sérieuses ! De la vraie vie ! Du pognon, des sicav de bon papa, de l'espoir de chacun de se retrouver un jour dans le camp des profiteurs, on ne reviendra pas en arrière, y'a les vainqueurs et les vaincus, c'est comme ça... En fait Macron, c'est Fillon en mieux, le libéralisme sans le côté ringard, étriqué, l'argent décomplexé, plus glamour, version internationale plutôt que provinciale, l'ambition cleptomane sans les poussiéreux vestiges cathos-famille-mes couilles...

    Puisqu'il n'y a plus rien à espérer, plus rien à envisager, à construire, à croire, autant serrer les rangs derrière celui qui rendra l'ultime effondrement plus cotonneux, plus confortable économiquement, celui qui permettra de prolonger un peu ce bien être matériel qui est au fond la seule chose à laquelle on soit véritablement attaché, celui qui permettra – peut-être- de continuer à grapiller quelques miettes... L'obsession du portefeuille a gagné, et finalement cela arrange presque tout le monde.

    Xavier Eman (A moy que chault !, 2 juillet 2017)

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  • Un atlas du mondialisme...

    Les éditions Le Retour aux Sources viennent de publier un Atlas du mondialisme signé par Pierre Hillard. L'auteur, docteur en sciences politiques, s'est spécialisé depuis plusieurs années dans l'étude du mondialisme en tant qu'idéologie agissante.

     

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    " Les temps sont mûrs...

    Dans les désordres divers qui secouent la planète, on peut à juste titre être désorienté par la variété des problèmes croissants assaillant l'humanité. Crise financière insoluble, guerres multiples de basse et haute intensité, courants migratoires modifiant profondément les traits civilisationnels des pays d'accueils et intelligences de plus en plus déstructurées favorisant l'instabilité psychologique sont autant d'éléments permettant d'entretenir un chaos constructif. Cet ouvrage présente une particularité, il tente d'expliquer l'esprit du mondialisme conditionnant des phénomènes politiques, économiques et spirituels variés. À partir de sept chapitres traitant de sujets divers accompagnant de nombreuses cartes, nous avons essayé de reconstituer pièce après pièce un immense puzzle planétaire. En nous aidant de sources officielles, nous avons tenté de cerner les causes profondes expliquant pourquoi le monde de 2017 présente des particularités propres à préparer une gouvernance mondiale. À notre connaissance, c'est le premier atlas à traiter du mondialisme à ne pas confondre, comme nous l'avons expliqué dans cet ouvrage, avec la mondialisation. Nous prévenons le lecteur qu'il pourra être choqué par telle ou telle information même dûment référencée et incontestable. Voir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'on aimerait qu'elles fussent est une gageure. La nature humaine est rebelle au monde réel et à ses causes. Notre fabuliste national, Jean de la Fontaine, en savait quelque chose. Ne disait-il pas : « L'homme est de feu au mensonge, mais de glace à la vérité ». "

     

                          

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  • L’idée européenne comme volonté de puissance...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gérard Dussouy, cueilli sur Metamag et consacré à l'urgence de relancer l'édification d'une véritable Europe-puissance... Professeur émérite à l'Université de Bordeaux, Gérard Dussouy est l'auteur d'un essai intitulé Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen (Tatamis, 2013).

     

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    L’européisme (l’idée européenne) comme volonté de puissance

    Tout le monde connaît l’aphorisme de Nietzsche « l’Europe se fera au bord du tombeau » !

    Hé bien, elle n’en est plus très loin, de ce bord ! De tous les points de vue, mais plus particulièrement de ceux de la démographie (la dimension qui conditionne toutes les autres) et de la culture. C’est, probablement, une affaire de trente à cinquante ans, compte tenu de la concomitance de la dénatalité européenne et de l’amplification continue de l’immigration (Cf. les dernières données de l’INED), pour que la civilisation européenne, engloutie ou ravagée, perde toute son authenticité !

    Or, rien ne dit que les Européens ne vont pas y aller sans réagir, dans le tombeau de l’Histoire, les uns après les autres, faute d’une prise de conscience rapide, et faute de s’être unis, car il n’existe aucune réponse nationale possible, sauf pour les Tartarins du souverainisme, aux défis du monde du XXI° siècle. Sans une volonté de puissance de leur part, leur destin, commun et funeste, est scellé.

    La revitalisation de l’idée européenne, qui a perdu tout son sens, dénaturée et dévaluée qu’elle a été, toutes ces dernières années, par l’idéologie libérale et mondialiste, est le dernier espoir. Après avoir permis l’instauration de la paix entre les Européens, l’européisme est désormais la condition de leur survie. Conçu sous la forme d’une volonté de puissance qui permet d’articuler prise de conscience et praxis.

    Nous entendons ici, par volonté de puissance, deux choses

    D’abord, la volonté d’être et de durer, de rester soi-même dans l’Histoire d’un monde devenu connexe et synchrone, en se donnant pour cela les moyens politiques adaptés, ceux de la puissance continentale.

    Ensuite, et cela va de pair, la volonté de déclencher, à l’échelle du continent, un processus de convergence. Celui par lequel des forces ou des configurations de forces donnent sens à une action, à une politique, en permettant de créer une autre configuration que celle que l’on subit. Pour tout dire, en rendant possible une métamorphose, celle  de l’Europe, bien entendu.

    C’est, autrement dit, la volonté de rassembler les forces vives du continent pour re-construire l’Europe sauvegarde (comme entité politique souveraine, protectrice de ses nations et de leur civilisation singulière) et pour réinventer l’Europe des esprits libres (ceux qui sont débarrassés de toute anxiété métaphysique ou moraliste) qu’elle a été.

    Ceci implique la réfutation du nationalisme, parce qu’il est source de repli et de dispersion et par conséquent d’affaiblissement, et qu’il ne permet pas de lutter contre le mondialisme, qu’il soit libéral et affairiste, tel qu’on le connaît aujourd’hui, dominant et arrogant, ou qu’il procède du vieil internationalisme marxiste qui aspire à une « autre mondialisation », mais qui reste un melting pot idéalisé. Car dans ces deux cas les intérêts et les identités des peuples européens sont sacrifiés au nom d’une vision millénariste du monde qui les invite à disparaître. Et puis, ce n’est pas l’heure de rouvrir des querelles entre Européens. Ce que pourraient être tentés de faire des partis populistes-nationalistes parvenus au pouvoir, dont les programmes économiques démagogiques auraient aggravé les problèmes qu’ils prétendaient résoudre.

    L’européisme est donc la volonté de penser le monde tel qu’il est, sans illusion, et de permettre aux Européens d’affronter ses défis en créant pour cela de nouvelles formes politiques, en donnant à l’Europe l’instrument étatique indispensable à sa continuité. Et dans ce but, la volonté d’organiser la configuration de forces qui permettra de forger cet instrument.

    Etre et durer en changeant l’Union européenne

    L’Europe politique, ou l’État européen, fédéral, régional et multinational, est une nécessité historique.

    La mondialité a sonné le glas des États-nations, tous aussi impuissants les uns que les autres. Leur cycle s’achève, et les peuples en ont bien conscience qui, au cours des dernières consultations électorales en Autriche, aux Pays-Bas et en France ont, finalement, refusé leurs suffrages aux partis séparatistes, à ceux qui préconisent la sécession, soit avec la zone euro, soit avec l’Union européenne.

    Le cycle moderne des États-nation est en train d’être remplacé par le cycle postmoderne des hégémonies. Celui des puissances qui ne se limitent pas à  contrôler de vastes territoires, comme au temps pré-moderne des empires, mais qui détiennent des positions dominantes dans les sphères économique, financière, technologique, et idéelle. Celles qui ont accès au pouvoir mondial et qui fixent les normes.

    Comme parler de pouvoir, c’est parler de domination, les nations européennes sont désormais face à un dilemme :

    – ou bien elles s’accrochent à leurs États nationaux respectifs, et alors, elles demeureront ou passeront sous l’influence de l’une des grandes hégémonies ;

    -ou bien, elles se sauveront ensemble en abandonnant l’État national pour se retrouver dans un autre Etat , un Etat de taille continentale, à la mesure de ceux qui mènent déjà le monde. Dans cette perspective, répétons le, les derniers échecs électoraux des populistes n’impliquent pas une adhésion ferme des Européens à l’UE telle qu’elle existe, et surtout pas à sa politique, mais ils révèlent un sentiment, même implicite, de solidarité européenne face aux périls et aux expansionnismes.

    Certes, l’hégémonie américaine qui a imposé le libre-échange et le règne de la finance sur toute la planète, semble sur le recul. Surtout que Donald Trump a promis à ses électeurs d’en finir avec les traités de libre-échange contractés par les États-Unis. Ce qui met un terme à la négociation du traité transatlantique, et ce qui est toujours cela de gagné. Mais, il faut rester méfiant, parce qu’il ne pourrait s’agir que de velléités du nouveau président qui, dans bien domaines, est déjà revenu sur ses positions électorales. Il faut s’attendre à d’autres volte-face de sa part. Et, de toutes les façons, un mandat de quatre ans, cela ne représente rien dans la longue durée, celle à laquelle appartient la politique interventionniste américaine, inchangée depuis Théodore Roosevelt.

    Cependant, la mondialisation est maintenant de plus en plus chinoise

    La montée en puissance de la Chine est irrésistible. Il faut avoir conscience que son niveau actuel correspond à la modernisation, d’à peine, oserait-on dire, 300 à 400 millions de Chinois. Et il en reste plus d’un milliard en réserve ! D’ailleurs le plan 2049 (en l’honneur du centenaire de la révolution) arrêté par Pékin ne cherche pas à dissimuler ses intentions de permettre à la Chine de prendre le leadership mondial. Les Européens n’ont pas encore compris que la réorganisation des affaires planétaires se fait à partir de l’Asie orientale.

    Non seulement le monde a basculé, du mauvais côté pour les Européens, mais il est aussi le champ des expansionnismes démographiques et culturels, issus du monde musulman et d’Afrique, dont l’Europe commence, seulement, à ressentir les premiers effets. Il est probable que la conjonction des crises politiques, économiques, climatiques et alimentaires, inéluctables, va les renforcer, de manière quasiment mécanique.

    Ni l’Union européenne, parce que ses dirigeants ne veulent pas connaître la nouvelle donne mondiale lourde d’adversités, ni les États-nation, parce qu’ils ne le peuvent pas, sont en mesure de faire face. Il faut dire qu’un grand nombre de ces derniers, parce qu’ils sont mal gérés depuis longtemps, et qu’ils se sont fortement endettés, sont passés sous le contrôle des oligopoles financiers et bancaires auprès desquels ils ont emprunté sans discernement. Les abus de l’État-providence (le laxisme social dans beaucoup de pays européens) ont abouti à l’épuisement et au démantèlement de la puissance publique.

    Comment, dans ces conditions, peut-on, renouer avec la souveraineté qui, en termes concrets, réalistes, signifie la levée des contraintes extérieures les plus lourdes, et se traduit par la possibilité de s’auto-organiser en fonction de ses propres valeurs, de ses identités, de ses préférences éthiques, sociales, et de ses traditions ? Sinon qu’en envisageant la chose dans un cadre politique autonome parce que puissant, suffisamment vaste et riche en ressources pour conduire des politiques de restructuration et des stratégies impossibles à mener à l’échelle nationale. La seule option réaliste est la prise du pouvoir dans l’Union Européenne, avec comme but sa transformation en un Grand Régulateur.

    La volonté de réunir la configuration de forces favorable au changement

    La politique de la table rase, prônée par certains, comme le voie du repli, choisie par d’autres, sont des impasses. Il est toujours difficile de reconstruire sur des ruines, surtout quand la convergence des volontés est faible.

    Malgré l’euro-pessimisme écrasant, l’alternative reste « l’Europe ou la mort », comme le stipulait, dans un livre déjà ancien, Michel Poniatowski. En dépit de tout ce qui peut être dit et écrit, il n’en existe pas d’autres. C’est bien pourquoi, l’européisme se comprend comme la volonté d’organiser la configuration de forces capable d’obtenir le changement en Europe.

    Il ne faut pas détruire Bruxelles, mais s’en emparer. Et dans cet objectif, il convient de fédérer toutes les forces éclairées qui entendent sauvegarder les identités et les intérêts des peuples européens, à quel qu’échelon territorial que ce soit. La dispersion et la prétention à faire bande à part sont des faiblesses rédhibitoires. Au contraire, le regroupement des forces populaires dans un même faisceau et dans la même direction est la seule force qui, d’ores et déjà, ferait pâlir de peur la Commission européenne, et l’obligerait à revoir sa politique.

    Pour inspirer confiance aux électeurs européens, ces forces identitaires doivent montrer qu’elles sont responsables, qu’elles sont en prise avec le réel, celui du monde globalisé, sans nostalgie. Et qu’elles sont capables d’innover, de créer des formes politiques adaptées au monde d’aujourd’hui. C’est par l’agrégation de leurs moyens, par l’agglutination de leurs déterminations que les partisans européens pourront se réapproprier l’Union.

    Le mot d’ordre est à la convergence, au rassemblement

    Face à un environnement mondial plein de risques et de menaces, l’État communautaire est le seul cadre de survie des nations européennes. Cela les mouvements protestataires ne l’ont pas encore compris. Et s’ils ne le comprennent pas, Ils sont condamnés à n’être que les témoins d’une désespérance à laquelle ils n’ont pas les moyens de répondre. La solution n’est pas dans le retour aux frontières intérieures de l’Europe, mais dans le renforcement de la frontière extérieure de l’Europe.

    L’Histoire est une succession de contextes et tout reste possible

    L’Histoire n’a aucun sens obligatoire. Elle est une succession de configurations dont chacune est héritière de la précédente, sans jamais être une réplique de ce qui a déjà existé. Et chaque configuration n’est pas autre chose que le résultat de l’interaction des hommes. Autrement dit, ceux d’entre eux qui le veulent et qui s’en donnent les moyens, peuvent toujours recontextualiser leur monde, le refaire. Rien n’est jamais acquis, mais rien n’est jamais perdu. Rien n’est prescrit, et il n’y a pas de complot.

    Certes, la situation actuelle de l’Europe est déprimante, plus par la léthargie des Européens et par la résignation qui semble les avoir gagnés. La crise sociale qui frappe une partie des populations européennes épargne tous ceux que le système libéral mondialisé favorise et tous ceux qui vivent sur les acquis d’un système qui n’est plus finançable. Dès lors, les élites qui dirigent ce système fondent son maintien sur l’approfondissement du marché et la libération totale des flux humains, matériels et immatériels.

    Mais cette politique engendre une endogamie sociale de plus en plus aiguë, entre les élites mondialisées et leurs peuples originaires, et communautaire, de moins en moins lisse, entre les populations autochtones et les différents groupes ethnoculturels allogènes.

    Dans ces conditions, le contexte historique pourrait vite devenir un contexte de crises. A commencer par un nouvel accès de fièvre dans la crise migratoire non-stop, compte tenu des masses de migrants qui se pressent sur la rive sud de la Méditerranée. La France, plombée par ses déficits jumeaux(public et commerce extérieur), évitera-t-elle encore longtemps la faillite ? Et combien de temps le colosse économique allemand, où la précarisation sans fin de l’emploi pallie au drame du chômage, tiendra-t-il sur son pied d’argile démographique ? Selon les réponses apportées, ou pas, à ces questions cruciales et à bien d’autres encore résulteront, peut-être, des situations favorables au changement.

    Dans cette perspective, deux types d’acteurs existent, qui sont compatibles et qui pourraient converger dans leurs actions : certains des États existant et des mouvements de partisans européens. En effet, parmi les Etats, quelques uns comptent des gouvernants qui ont pris acte de toutes les dérives de l’Union européenne, de toutes ses orientations politiques nocives pour les peuples européens, de l’insignifiance ou de l’indifférence à la cause européenne de ceux qui la dirigent, et qui tentent déjà de changer le cours des choses. On pense ici aux États du groupe dit de Višegrad.

    Au plan des mouvements de partisans, tout reste à faire. Peut-être que les échecs répétés des populistes-nationalistes ouvriront bien des yeux ? Il n’est pas impossible, en tout cas risquons l’analogie, que ce qui s’est passé dans la Chine subjuguée et en partie démembrée de la fin du 19ème siècle, où la révolte des Boxers a abouti à la révolution nationaliste de 1911, se répète dans une Europe en crise et ouverte à toutes les pénétrations étrangères. Le souci, par rapport à cette expérience historique victorieuse, est l’absence, dans le Vieux continent, de générations conséquentes de jeunes adultes, homogènes parce qu’ouvrières et paysannes, comme il en existait au siècle dernier. La résignation guette les peuples vieillissants.

    Quoi qu’il en soit, le processus à engager est celui d’une agrégation  de tous les acteurs potentiels. Il faut inventer des organes politiques transnationaux dont l’objectif, à terme, est l’investissement coordonné du Parlement européen. Car le Parlement a les pouvoirs de changer l’Union européenne de l’intérieur, dès lors qu’existerait en son sein un bloc nettement majoritaire de députés solidaires dans leur vision d’une Europe émancipée de ses vieux tabous idéologiques, et conscients de la précarité de son avenir.

    Le changement est toujours possible, à la condition qu’il soit voulu, quand le contexte lui devient favorable. Et c’est l’organisation de la lutte qui permet de garder l’espoir.

    Gérard Dussouy (Metamag, 29 juin 2017)

     

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  • Les populismes : flux ou reflux ?...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°14, juillet-août-septembre 2017), dirigée par Pascal Gauchon, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré à la question du populisme.

     

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    Au sommaire de ce numéro :

    ÉCHOS

    ÉDITORIAL

    Le populisme. Flux, reflux, flux ?, par Pascal Gauchon

    ACTUALITÉ

    ENTRETIEN

    Jean-François Kahn. Le populisme jugé par un anticonformiste

    PORTRAIT

    Viktor Orban, l'éternelle rebelle, par Frédéric Pons

    ENJEUX

    Colombie, une guerre de cent ans, par Tigrane Yégavian

    ENJEUX

    Les conversions, un défi géopolitique, par Jean-Baptiste Noé

    ENJEUX

    Mais qui contrôle le ciel de la mondialisation ?, par Jean-Yves Bouffet

    ENJEUX

    Pour en finir avec le "gaullo-mitterrandisme", par Helena Voulkovski

    ENJEUX

    La série Trône de Fer, une leçon de géopolitique ?, par Jean-Marc Huissoud

    ENJEUX

    L'Allemagne à la veille des élections du 24 septembre, par Jean-Marc Holz

    IDÉES

    Penser le populisme, par Florian Louis

    GRANDE STRATÉGIE

    Les Royaumes combattants chinois, par Michel Nazet

    GRANDE BATAILLE

    Omduman (1898). La fin du romantisme militaire, par Pierre Royer

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Enjeux géopolitiques des métropoles européennes, par David Simmonet

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Entretien avec Claude Rochet. La mondialisation : un combat au couteau

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    Entretien avec Jean-Pierre Sueur. Remettre l'entreprise au cœur de la ville

    LA LANGUE DES MÉDIAS

    Les médias contre les Trump, par Ingrid Riocreux

    BOULE DE CRISTAL DE MARC DE CAFÉ

    Brexit : un marché de dupes, mais pour qui ?, par Jean-Baptiste Noé

    ÉCHOS

    Les meilleurs livres de géopolitique

    BIBLIOTHÈQUE GÉOPOLITIQUE

    Les leçons d'Ibn Khaldoun, par Gérard Chaliand

    CHRONIQUES

    LIVRES/REVUES/INTERNET /CINÉMA

    GÉOPO-TOURISME

    Bueno Aires : militaires et populistes, par Thierry Buron

     

    DOSSIER : Flux et reflux des populismes

    Les trois moments du populisme, par Pascal Gauchon

    Le populisme : de la cause du peuple... au peuple en cause, par Serge Le Diraison

    Le populisme, omniprésent et presque insaisissable, par Guillaume Bernard

    Les mots du populisme

    Quel avenir pour le populisme ?, Entretien avec Alain de Benoist

    Les populismes européens, unité et diversité, par Hadrien Desuin

    Mao Zedong, un populisme singulier ?, par Michel Nazet

    Amérique latine : la fin du populisme ?, par Didier Giorgini

    Turquie. le peuple sous le croissant , par Tancrède Josseran

    Trump ou la victoire de l'insurrection populiste, par Matthieu Bock-Côté

    Post-vérité, la langue du populisme ?, par François-Bernard Huyghe

     

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  • Feu sur la désinformation... (144)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Macron Poutine : guerre des propagandes.
      Conversation avec Poutine, le documentaire d’Oliver Stone diffusé sur France 3 fait scandale dans la presse. Les médias ont dénoncé un "film de propagande" montrant un président à l’aise, souriant et blagueur. Pour les inquisiteurs de la pensée unique, ce documentaire « sert la soupe à Poutine » : Oliver Stone ne pose aucune question qui fâche, il apparait comme un fan inconditionnel du président russe.
      Hasard du calendrier ? Dans la même semaine, France info a diffusé une vidéo de propagande pro Macron exemplaire : voix off mielleuse, musique doucerette… pour France Info, à Bruxelles la macromania est en Marche.
      Un parfait « deux poids deux mesures ».
    • 2 : Le Zapping d’I-Média
      Le médiateur de France Culture se croit obligé de réagir après l’invitation de Renaud Camus. Samedi 24 juin, l’essayiste était l’invité d’Alain Finkielkraut. Le philosophe s’est expliqué en début d’émission : « Si j’ai invité Renaud Camus, ce n’était pas pour choquer les auditeurs. J’ai pris le risque de les choquer pour mettre fin à une anomalie. Renaud Camus, qu’on ne voit et n’entend nulle part, a forgé une expression qu’on entend tout le temps et partout : le “Grand Remplacement”. Il s’agissait de le mettre face à un contradicteur ».

    • 3 : « Street pooling », le Bronx en France.
      Ouverture sauvage de bornes à incendies, les médias tombent dans la complaisance paternaliste : « c’est une vilaine habitude » et « une mauvaise idée ». C’est l’aseptisation des délits banlieusards.

    • 4 : Les tweets de la semaine.
      Dérive totalitaire du gouvernement Macron. A l’occasion de la « gay pride », le gouvernement a appelé, sur Twitter, à manifester pour la « cause LGBT ». Un appel qui relève habituellement des syndicats, des partis politiques ou des lobbys. Un procédé rappelant les régimes totalitaires.
    • 5 : Ondes migratoires : journée internationale des réfugiés
      Nicolas Faure revient sur la journée internationale des réfugiés, relayée par les grands médias et les acteurs du net. Problème, les internautes ont massivement rejeté ce qui s’apparentait à une opération de propagande.

                                    

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