Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Victoires perdues...

    Les éditions Perrin viennent de publier les Mémoires du Maréchal von Manstein. L'auteur, plus que Rommel ou Guderian, est considéré comme le meilleur stratège allemand de la deuxième guerre mondiale...

     

    Manstein_mémoires.jpg

    " Parus pour la première fois sous le titre Victoires perdues, les Mémoires du maréchal von Manstein comptent parmi les documents les plus percutants pour comprendre les opérations majeures de la Deuxième Guerre mondiale. C'est que, véritable pompier du Führer, Manstein est partout entre 1940 et 1944 : en Pologne, en France et, bien sûr, en Union soviétique. Il relate les querelles stratégiques, la mise au pas du haut commandement par Hitler, le quotidien des soldats et ses propres faits de gloire (surtout le terrible plan d'invasion de la France ou la prise de Sébastopol).

    Manstein, en rédigeant ses mémoires après guerre, cherche néanmoins à dédouaner la Wehrmacht des crimes perpétrés sous le nazisme, notamment à l'Est. « En refusant d'emprunter, de temps en temps, la tunique du philosophe, il se garde de porter un regard rétrospectif sur la portée morale de son action et sur les crimes du régime hitlérien », résume Pierre Servent dans sa présentation. Reste que « Manstein est un stratège hors pair, cumulant des qualités que l'on retrouve rarement chez le même homme : la capacité à conceptualiser un grand nombre de combinaisons et la force de caractère pour en engager une seule avec résolution ». "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Les naufrageurs au secours des naufragés...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de la fondation Polémia et consacré à l'arrivée massive d'immigrés illégaux sur les côtes européennes depuis plusieurs semaines...

    Méditerranée_immigration clandestine.jpg

    Les naufrageurs au secours des naufragés

    Il y avait déjà les migrants, voyageurs d’infortune entassés dans la jungle de Calais (Le Monde du 7 août 2014). Il y avait aussi, bien sûr, nos nombreux réfugiés, également candidats à l’Eldorado européen. Voici maintenant l’heure des naufragés, qu’il faut sauver de la noyade en Méditerranée.

    Le registre compassionnel relatif à l’immigration de peuplement se révèle, comme elle, intarissable. Pour le plus grand profit des véritables naufrageurs de l’Europe !

    Comme l’écrivait déjà J.J. Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »

    C’est encore notre faute s’ils se noient

    L’Union européenne mobilise, nous dit-on, son dispositif Frontex en Méditerranée.

    Nous voilà rassurés : les étrangers qui tentent irrégulièrement de s’introduire par la mer sur le territoire européen pourront donc être secourus par les marines européennes. On évitera donc de nouvelles tragédies comme le souhaitent les Nations unies.

    C’est bien ce que nous disent aussi M. Cohn-Bendit et certains prélats catholiques : pour éviter les noyades il suffit d’accueillir plus facilement nos braves candidats à l’immigration. En d’autres termes notre politique, paraît-il trop restrictive, vis-à-vis de l’immigration provoque des drames. Donc c’est encore la faute de ces cochons d’Européens si des immigrés se noient en tentant d’entrer en fraude en Europe.

    Bon sang mais c’est bien sûr !

    Les migrations ne font que commencer

    Nous sommes tellement abreuvés de ce pathos tout à la fois compassionnel (vis-à-vis des immigrants) et culpabilisant (vis-à-vis des natifs européens) que l’on finirait pas perdre de vue l’essentiel, à savoir, d’abord, que la pression migratoire aux portes de l’Europe en provenance de l’Afrique ne fait que commencer.

    Les migrations résultent en effet de deux phénomènes : un effet pull et un effet push, comme disent les anglophones. L’effet pull (du verbe tirer) résulte de l’attirance du pays convoité par le migrant, parce qu’il semble lui offrir de meilleures opportunités. Les systèmes de protection sociale et de santé en Europe, sans équivalents dans le monde, constituent justement une puissante attirance. Il suffit pour s’en convaincre de fréquenter ces institutions.

    L’effet push (du verbe pousser) résulte des multiples raisons qui poussent un migrant à devoir quitter son pays d’origine.

    Les conséquences du chaos africain

    S’agissant des migrants originaires du continent africain, du nord comme du sud sahélien, la principale cause de l’effet push provient du chaos africain.

    En effet, même dans les prévisions les plus optimistes l’Afrique ne décollera pas avant au mieux les années 2050. Et cela, à la condition qu’elle régule sa population, ce qu’elle a, jusqu’à présent, toujours refusé de faire. Autant dire qu’il s’agit d’un optimisme de commande de la part des organisations internationales.

    Car le discours bisounours officiel sur le développement ou la croissance de l’Afrique ne saurait cacher que les seules choses qui croissent vraiment là-bas ce sont sa population, son instabilité politique, ses affrontements ethniques et religieux et le saccage de son environnement. Autant de facteurs durables de migration.

    Les migrations internes au continent africain ne cessent d’ailleurs d’augmenter aussi pour toutes ces raisons, ajoutant au chaos.

    Les naufrageurs à la rescousse des naufragés

    Le discours compassionnel que tient l’oligarchie sur les drames de l’immigration clandestine en Méditerranée sert une nouvelle fois à faire prévaloir l’émotion sur la réflexion. Afin de cacher la responsabilité écrasante des gouvernements européens au pouvoir depuis les années 1970 dans la crise migratoire actuelle.

    Car ce sont les gouvernements européens qui ont décidé la politique migratoire aberrante que nous connaissons aujourd’hui, pour complaire aux exigences du patronat qui souhaitait une main-d’œuvre meilleur marché et plus docile. C’est par exemple le gouvernement de Giscard d’Estaing qui a cédé sur le regroupement familial que réclamait le patronat et que G. Pompidou avait toujours refusé. Ce sont ces gouvernements qui ont construit une Union européenne bureaucratique et impuissante, sans frontières ni défenses. Ce sont eux qui ont donné le pouvoir aux juges immigrationnistes, nationaux ou européens.

    On ne saurait oublier également toutes les fausses bonnes raisons qui nous ont été assenées par ces mêmes gouvernements pour ouvrir la voie à l’immigration de peuplement. Rappelons-nous ce que l’on nous disait, par exemple, dans les années 1980 sur le fait que l’immigration permettrait de sauver nos systèmes de retraite ou de protection sociale ! L’immigration serait une chance et une richesse pour tous.

    Les naufrageurs autistes

    La classe politique européenne a au surplus fait preuve d’un autisme caractérisé face aux catastrophes engendrées par sa politique migratoire.

    Elle a refusé les avertissements des économistes sur les coûts sociaux induits des migrations. Comme elle a refusé de voir que l’assimilation de populations nombreuses et culturellement éloignées du modèle européen ne pouvait pas fonctionner. Comme elle a sous-estimé le péril islamiste, quand elle ne l’a pas encouragé, en contribuant à déstabiliser les gouvernements laïcs du Moyen-Orient.

    Le naufrage migratoire de l’Europe est donc son œuvre.

    Les naufrageurs hypocrites

    Mais les naufrageurs sont aussi des hypocrites.

    Ils cachent sous de nobles valeurs humanistes leur impuissance – à l’image de notre ministre de l’Intérieur qui, à Calais, regrette que pas assez de candidats à l’immigration ne demandent d’asile en France !

    La prédiction sinistre de Jean Raspail dans son roman Le Camp des saints (*) est donc en passe de se réaliser sous nos yeux. Il mettait déjà en scène des gouvernements qui, faute de garantir les frontières, avaient les yeux de Chimène pour les immigrants qui s’échouaient sur nos plages et qu’ils accueillaient dans un « camp du cœur d’or » symbolique.

    Ces gouvernants imaginaires aux mains molles mais au cœur gros comme une cougourde, nous les voyons à l’œuvre aujourd’hui.

    Les naufrageurs contre les Européens

    En outre, la compassion hypocrite affichée par l’oligarchie européenne pour les pauvres immigrés se double curieusement d’une rage croissante contre les autochtones, coupables de ne jamais vouloir en accueillir assez.

    Car les gouvernements naufrageurs déploient de grands efforts non pas pour restreindre l’immigration mais pour… réduire au silence les natifs européens qui s’en inquiètent. A les en croire, la plus grande menace pesant sur l’Europe serait en effet sa fermeture aux autres et son repli identitaire !

    Concrètement les candidats à l’immigration ont droit à tous les égards de la part du Système.

    Mais les natifs, eux, ont droit à la loi sur le renseignement, au matraquage fiscal et courent de plus en plus le risque de se voir traîner devant les tribunaux pour cause de racisme, de xénophobie et d’islamophobie. Dans le roman précité de Jean Raspail, le dernier acte du gouvernement consiste justement à bombarder… ceux qui veulent rester français.

    Comme l’écrivait déjà J.J. Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »

    Les naufrageurs commencent vraiment à nous fatiguer.

    Michel Geoffroy (Polémia, 6 mai 2015)

    Note :

    (*) Le Camp des saints, Club Français du Livre 1973.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L’État profond américain...

    Les éditions Demi-Lune viennent de publier L’État profond américain, une enquête de Peter Dale Scott. Docteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale Scott est l'auteur de plusieurs ouvrages consacré aux Etats-Unis, dont La route vers le nouveau désordre mondial (Demi-Lune, 2010) et La machine de guerre américaine (Demi-Lune, 2012).

     

    Etat profond américain.jpg

     

    " S’appuyant sur plus de quatre décennies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une analyse inédite de l’« État profond américain », un système informel et méconnu, dont l’influence sur l’Histoire contemporaine est absolument majeure. En dehors du cadre légal, celui-ci conditionne secrètement, souvent illégalement, les politiques officielles de l'Etat public à Washington – voire les contredit ou les neutralise. Observateur politique de premier plan, SCOTT décrit le processus de militarisation croissante des États-Unis, en particulier depuis le 11-Septembre. Il explique également l’origine de la « dérive sécuritaire » (écoutes et surveillance illégales, détentions arbitraires massives, usage de la torture, assassinats ciblés) et de l’accroissement des inégalités de revenus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam.

    L’État profond constitue aujourd’hui un système quasi institutionnalisé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démocratique. Mais il ne se limite pas à ces services secrets, et l’auteur décrit notamment l’influence excessive d’entreprises privées telles que Booz Allen Hamilton (l’ex-employeur d’Edward Snowden) et la SAIC, 70 % des budgets du Renseignement aux États-Unis étant aujourd’hui sous-traités. Derrière ce système opaque, où la distinction entre « public » et « privé » semble pour le moins ténue, il retrace l’influence traditionnelle des banquiers et des avocats de Wall Street alliés aux « supermajors », les plus grandes compagnies pétrolières internationales. Il explique ainsi comment les pétromonarchies du golfe Persique, les entreprises de défense états-uniennes et Wall Street ont formé ensemble et progressivement un État profond supranational – qui mène des politiques parfois radicalement opposées aux intérêts nationaux des États-Unis, de son peuple et de ses institutions. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Réforme du collège : les raisons de la rébellion...

    Nous reproduisons ci-dessous le texte d'un entretien donné par François-Xavier Bellamy à l'hebdomadaire La Vie, et consacré à la réforme des collèges.

    Agrégé de philosophie, François-Xavier Bellamy a récemment publié Les déshérités (Plon, 2014).

    Réforme du collège.jpg

    Réforme du collège : les raisons de la rébellion

    Que pensez-vous de la réforme du collège ?

    Cette réforme manifeste une incapacité à répondre au problème essentiel que rencontre notre système éducatif. Les « experts » qui fixent ces directives n’ont probablement pas mis les pieds en classe depuis longtemps ; et ce projet trahit leur décalage immense d’avec la réalité du terrain.

    Le problème est bien identifié en effet : c’est celui de la maîtrise des fondamentaux, très déficiente pour beaucoup d’élèves. Chaque année, le test de lecture réalisé à l’occasion de la Journée de Défense et de Citoyenneté montre que 18 à 20 % des jeunes français, à 18 ans,rencontrent des difficultés majeures pour lire et écrire leur propre langue. Et on nous propose une réforme des programmes de français dans lequel le mot de « grammaire » ne figure même pas Au lieu de se donner simplement pour objectif la maîtrise de la lecture et de l’écriture, les nouveaux programmes visent pompeusement l’apprentissage des « langages », parmi lesquels le français, mais aussi, pêle-mêle, deux langues vivantes, les « langages du corps », ou encore le code informatique, qui devra être enseigné dès le CE1 !

    Les concepteurs de ces programmes vivent au pays des rêves. Si tous nos élèves savaient lire et écrire correctement le français, on pourrait s’offrir le luxe de leur enseigner le code informatique. Mais à l’heure actuelle, c’est donner le superflu à ceux qui manquent cruellement de l’essentiel. Cela revient à offrir des petits fours aux victimes d’une catastrophe humanitaire… Tout cela est absurde et tragique.

    Vous étiez sur France Inter le 16 avril pour défendre l’enseignement du latin et du grec. Pourquoi ?

    La Ministre de l’Education Nationale nous dit que l’option langues ancienneconcerne assez peu d’élèves pour pouvoir être supprimée. Mais cette option est choisie aujourd’hui par 20 % de collégiens : si l’on supprimait les partis politiques qui recueillent moins de 20 % des voix, beaucoup n’existeraient plus, à commencer par celui de la Ministre ! Lorsque les classes de latin sont fermées, c’est souvent faute d’enseignant plutôt que d’élèves. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, le département où le latin s’est le plus développé ces dix dernières années, c’est la Seine-Saint-Denis : quand la maîtrise du français est fragile, les langues anciennes sont une ressource très efficace. Encore faut-il qu’on puisse les apprendre... Affirmer qu’un « enseignement pratique interdisciplinaire » pourra remplir ce rôle, c’est un mensonge absolu : rien ne dit que les « cultures de l’antiquité » incluront l’apprentissage du grec et du latin. Il faudra de toutes façons impliquer une autre matière, l’histoire, ou l’éducation artistique. On y fera des exposés sur les temples et les pyramides, mais rien qui corresponde vraiment à l’enseignement de ces langues qui ont pourtant fondé notre civilisation.

    À la place des classes bi-langues dont seule une minorité bénéficie, le Ministère introduit deux langues vivantes en 5ème. Qu’en pensez-vous ?

    Là encore, quelle aberration... On va achever de perdre les élèves en enseignant une langue vivante dès le CP, alors qu’aucune base n’est encore en place. Le principal obstacle à l’apprentissage des langues vivantes, c’est la fragilité des élèves en français. Quand vous ne savez pas identifier un sujet, un verbe et un complément dans votre propre langue, comment voulez-vous les transposer dans une autre langue ? Quand vous manquez de vocabulaire en français, comment rencontrer un autre lexique ? De toutes façons, ce n’est pas en une heure d’allemand par semaine qu’on apprendra cette seconde langue à des élèves de 5ème… Au moment où la Ministre condamne les enseignants de langue à l’impuissance, on atteint le sommet du ridicule avec la nomination d’un délégué interministériel chargé de la promotion de l’allemand ! Tout cela n’a aucun sens. Soutenons les filières spécifiques qui fonctionnent bien, et pour le reste commençons par revenir à l’essentiel, en augmentant les heures de français ; toutes les études en effet montrent une corrélation entre le temps consacré à l’apprentissage d’une langue et son intégration par les élèves. 

    Pensez-vous que ces nouveaux programmes diminuent l’élitisme de l’école ?

    Je n’aime pas le discours qui s’attaque à un soi-disant « égalitarisme. » L’égalité est au cœur de la mission de l’éducation. L’école devrait offrir à chaque jeune les moyens d’atteindre l’excellence qui lui est propre ; car l’excellence n’est pas uniforme ! J’ai eu la chance d’enseigner en lycée hôtelier, en STI électrotechnique..J’y ai rencontré des élèves excellents dans leur spécialité ! Mais en France, on ne voit la réussite scolaire que comme la mention très bien au bac SPlutôt que de défendre cet élitisme trop étroit, nous devrions nous préoccuper de rétablir une équité réelle dans notre système scolaire, qui est devenu le plus inégalitaire de tous les pays de l’OCDE.

    Comment remédier à l’échec scolaire et réduire les inégalités entre élèves, selon vous ?

    C’est tellement simple ! Il suffirait de redire ce qu’est la mission de l’école : transmettre des connaissances. Tout le reste en découle. Aujourd’hui, on perd l’école dans une multiplicité d’objectifs : l’intégration, l’insertion professionnelle, le plaisir des élèves, la lutte contre le sexisme, contre les discriminations et même contre le réchauffement climatique… L’école peut contribuer à tout cela, mais seulement en transmettant le savoir.

    Les nouveaux programmes d’histoire, par exemple, sont victimes d’une instrumentalisation effarante. Comment décider de ce qui, dans notre histoire, est facultatif ? En quatre ans, certains collégiens n’auront jamais entendu parler de la Renaissance ou des Lumières ! En revanche, ils auront tous eu plusieurs occasions de dénigrer la France… La repentance est parfois légitime, mais la confondre avec l’enseignement de l’histoire, c’est une faute contre cette discipline, et un danger pour la société à venir.

    Cette réforme suscite un débat enflammé. Comment réagissez-vous en tant qu’enseignant ? 

    Décidément, ce gouvernement nous a habitué à des méthodes bien peu démocratiques. C’est toujours le même procédé, sur le projet de loi sur le renseignement comme sur la réforme de l’enseignement : un texte est publié, écrit sur commande par des cabinets ou des comités obscurs. Une fois qu’il est diffusé, on propose une concertation – mais en proclamant cependant que pas une virgule ne sera changée ! Dans cette étrange « concertation », il faut croire que seuls ont le droit de s’exprimer ceux qui sont déjà d’accord, car tous les autres sont copieusement insultés. Pour François Hollande, les opposants à cette réforme sont « des immobiles bruyants qui défendent leurs intérêts particuliers. » Ce mépris affiché touche aussi bien des centaines de milliers d’enseignants de terrain, que des grandes figures de la réflexion. S’il est normal qu’une Ministre défende sa réforme, je ne suis pas sûr que l’oeuvre de Madame Vallaud-Belkacem l’autorise à traiter Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Régis Debray, Danièle Sallenave ou Pierre Nora de « pseudo-intellectuels »… L’expression témoigne d’un sectarisme dramatique. Que n’aurait-on entendu si un Ministre de droite s’était exprimé ainsi !

    Derrière ces débats, voyez-vous une ligne de fracture entre conservateurs et progressistes ?

    Le clivage traditionnel n’est sans doute pas pertinent, puisqu’en matière de déconstruction des savoirs, la gauche s’inscrit malheureusement dans la continuité deerrances de la droite. La vraie ligne de fracture se situe entre ceux qui veulent ouvrir les yeux sur la réalité, et ceux qui préfèrent défendre leurs utopies. En témoigne l’opposition massive des enseignants, ces professionnels de terrain que, semble-t-il, nul n’a songé à écouter dans la préparation de cette réforme… 

    Dans votre ouvrage, vous qualifiez le numérique de « grande utopie pédagogique » qui accomplirait la promesse de Rousseau d’une enfance débarrassé de transmission. Que pensez-vous de la volonté d’y faire entrer l’école ?

    Les enfants n’ont pas eu besoin de l’Education nationale pour maîtriser l’outil numérique... Si l’école veut enseigner la pratique des réseaux sociaux, elle sera toujours dépassée et ringarde dans la course à l’innovation.

    Les nouvelles technologies représentent une chance exceptionnelle d’accéder à la connaissance, que nos prédécesseurs nous envieraient. Mais l’école n’aidera les enfants à tirer le meilleur de ces nouvelles ressources qu’en leur transmettant les savoirs qui construiront leur capacité de recul et de discernement. Et pour cela, il me semble qu’il faudrait qu’elle soit d’abord pour eux un lieu de silence numérique...

    L’enseignant ne doit-il pas évoluer vers un rôle de « facilitateur » ? 

    Depuis quarante ans, on apprend aux futurs enseignants que « tout doit venir de l’apprenant ». Mais personne ne produit seul son savoir ! Même nos capacités de recherche et notre créativité naissent de ce que nous avons reçu. Si Chopin n’avait eu sur son chemin que des « facilitateurs », le monde aurait été privé des Nocturnes. Cela fait quarante ans qu’on assassine des Chopin parmi nos élèvesau nom de ces idées délirantes... La vraie violence éducative consiste à priver les enfants d’héritage, à les laisser prisonniers de l’immédiateté, et à abandonner en eux ces talents en friche qu’aucune culture ne vient plus féconder.

    François-Xavier Bellamy (Pensées pour le jour qui vient, 13 mai 2015)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (106)

    IRA woman.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur RussEurope, Jacques Sapir exécute froidement Hollande en dressant le bilan des trois premières années de son quinquennat...

    Trois ans

    Hollande chute.jpg

    - sur Novopress, Vincent Revel rafale les bobos, « prédateurs aux paroles de miel »...

    Les bobos

    Bobos.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation... (44)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Cette semaine l'émission est dédiée aux bobards de l'AFP

    Au sommaire :

    • 1 : Les bobards de guerre.
    • 2 : Les bobards intégrationnistes.

    • 3 : Les bobards policiers.

     

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!