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« The Artist ! » : la nouvelle superproduction électorale...

Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'artiste comique qui anime nos soirées électorales...

 

 

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« The Artist ! » : la nouvelle superproduction électorale

Il faut lui reconnaître un talent certain. Il sait y faire avec le public et les caméras. Il sait jouer les nominés, dans son costume sombre et élégant, sous les flashs et les projecteurs de la scène médiatique. Car, malgré sa petite taille, Nicolas est un excellent acteur.

Un excellent acteur

Déjà avant 2007 il avait très bien réussi dans le rôle de M. Sécurité, celui qui voulait nettoyer les banlieues au kärcher. Un bon western, dans le genre Justicier dans la ville avec Charles Bronson, qui l’avait mis en valeur auprès des spectateurs âgés, qui ne vivaient pas en banlieue justement.

En 2007, ensuite, sa performance fut inespérée : il réussit à faire croire à une partie de la droite qu’il était son candidat et qu’il allait rompre avec l’immobilisme chiraquien : pensez donc, il avait employé le mot « identité nationale » !
Mais il faut reconnaître aussi que les acteurs concurrents n’étaient pas à la hauteur et que la pauvre Ségolène, qui s’empêtrait dans le nombre de sous-marins nucléaires, faisait piètre figure face à l’homme de « la rupture ». Il fut donc nominé en 2007.
Il joua ensuite pendant 5 ans l’hyper-président à l’Elysée. Ce fut son premier contre-emploi : il continuait de jouer les aspirants jeunes-premiers alors qu’il était dans le rôle du patriarche. On le voyait partout, à la différence des résultats. Ce fut un bide et il commença de lasser le public, qui se mit à rêver à de nouveaux visages.

Mais voilà que, loin de se retirer, Nicolas candidate en 2012 pour de nouveaux oscars.

Quel comédien !

Pour ce faire Nicolas a renouvelé sa garde-robe et son look.
Ainsi il a redécouvert le peuple français à l’issue de son premier mandat. Le faubourg Saint-Honoré fut son chemin de Damas, en quelque sorte.
On le voit aujourd’hui faire les sorties d’usine et se promener dans les rues, pour parler avec les passants. Quel charmeur !

Finis la « discrimination positive » et son souhait d’une « France d’après » où l’expression Français de souche aurait « disparu ». Non : ce qui l’intéresse, c’est la France de maintenant, et plus exactement celle qui va voter le mois prochain.
Il aime tant le peuple qu’il lui promet beaucoup de référendums sur tous les sujets. Tiens ! Il propose même un référendum sur les chômeurs. C’est vrai que personne n’y avait pensé !

Et puis, quelle conversion de la part de celui qui, sous la forme du pacte de Lisbonne, a imposé aux Français un traité qu’ils avaient pourtant refusé d’approuver par référendum ! Saint Nicolas se fait l’apôtre du référendum ! Quel comédien !

Un acteur qui nous aime

C’est que Nicolas a une qualité essentielle pour un acteur : il sait s’adapter à son rôle, à son public comme aux circonstances. On appelle cela « pragmatisme » en novlangue. En français on dirait plus trivialement que c’est un bon baratineur. Il sait nous dire tout et son contraire, avec sa belle voix : car il nous aime tant, nous autres les Français, qu’on voit bien qu’il cherche avant tout à nous faire plaisir. En tout cas, le temps de la campagne électorale.

Il n’est pas du tout le président des riches. Il regrette, bien sûr, son dîner de victoire au Fouquet’s. Car il se soucie de la France qui souffre. C’est pourquoi il nous promet une « France forte ». Il veut aussi sauver notre modèle social : nos économies, notre sécurité sociale et nos retraites. Et, bien sûr, aussi, l’avenir de nos enfants. Ce n’est plus un candidat c’est un saint-bernard : il ne lui manque plus que le petit tonneau de rhum autour du cou.

On finirait par oublier qu’il est au pouvoir depuis des années et que, si la France est faible, c’est sans doute aussi à cause de lui. Quel talent !
Mais en campagne, Nicolas est dans son élément : il saisit le micro et ne le lâche plus. Le ministère de la parole, c’est son truc : il excelle dans le rôle de « crooner ».

De très bons partenaires

Il faut dire que dans cette superproduction électorale permanente, il a toujours eu d’excellents partenaires. Il dispose aussi des meilleurs producteurs d’effets spéciaux médiatiques.

Des vedettes internationales comme Mme Angela ou Mister Obama lui donnent très bien la réplique : on finirait par croire qu’ils ont fréquenté la même école d’art dramatique !
On voit sur tous les écrans le couple Angela et Nicolas déjouer tous les périls pour sauver en permanence l’euro menacé par les terribles Grecs. Mieux qu’Indiana Jones !

Et puis il a aussi de très bons partenaires français.
Comme Claude Guéant, par exemple, qui a succédé à Brice Hortefeux dans le rôle du méchant ténébreux : il dit plein de vilaines paroles pour complaire aux électeurs du Front national et exciter la gauche. Ou comme Nathalie, son porte-parole de campagne qui, elle, dit plein de mal de ces mêmes électeurs pour s’attirer les bonnes grâces des centristes ; elle est très bien aussi dans son rôle de la jeune ingénue qui ne connaît pas le prix du ticket de métro, la pauvre. Pas mal aussi, ce François Fillon, un excellent acteur du cinéma muet.

Mais où est donc le public ?

Pourtant cette année, le public semble bouder ce remake de 2007. Un remake où François a pris la place de Ségolène : c’est en effet nettement moins drôle que la première fois, même si Mélanchon fait quelques apparitions communistes burlesques.

Dans cette nouvelle version du film électoral, la gauche fait, certes, des efforts pathétiques pour donner la réplique à Nicolas : pas un jour où elle n’annonce un nouvel impôt ou de nouvelles dépenses publiques ! Mais le scénario, pesant, est mal emmené et les spectateurs somnolent.

Malgré la débauche publicitaire, dans les entrées, l’artiste Nicolas ne fait toujours pas recette.

Les spectateurs français s’ennuient : ils espéraient Les Visiteurs III ou bien encore Bienvenue chez les Ch’tis II : on leur sert un pesant Titanic II, sur fond de crise.

Ils connaissent d’avance la fin du film et en particulier qui va payer au bout. Cela ne les fait pas rire du tout et beaucoup, n’en doutons pas, partiront dès l’entracte.

Michel Geoffroy (Polémia, 2 mars 2012)

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Commentaires

  • C'est un Sarközy angoissé qui, le 11 octobre à Villepinte, a débité un grand nombre de belles idées. Quand il dit "je veux vous protéger" on entend "sauvez-moi!". Non que la musique ne soit pas belle, mais on vomit le joueur de flûte. Dans les jours à venir, il pourrait comprendre que pour lui la pièce est finie.

  • Les enthousiastes de Villepinte détestent sûrement plus Hollande que Bayrou. Il leur reste encore assez de temps pour bien voir que seul Bayrou peut barrer le chemin à l’objet de leur détestation, et que dans ces conditions c’est pour Bayrou qu’il devraient voter au premier tour. Le vote utile, pas le vote amer.

  • Villepinte, bilan habituel.
    Volte-face, tête-à-queue et pieds au mur !
    Ce devait être un feu d’artifice,
    on a vu plus d’artifices que de feu.
    Trois millions d’euros, tout ça pour ça ?

  • Bayrou estime avoir plus de chance de battre le candidat socialiste que n’en a le Chef de l’Etat.
    Avis est donc lancé à tous ceux que rebute la perspective de voir l’ancien premier secrétaire socialiste à l’Elysée : « Votez Bayrou plutôt que Sarkö ! »
    P.S. Ceux qui pensent que Bayrou est peu audible changeront définitivement d’avis à partir du 20 mars.

  • Ce n’est pas à Hollande que Sarközy prend des voix. D’autre part, il faut savoir qu’un événement ne peut modifier les sondages qu’environ 8 jours plus tard. Donc se gargariser avec l’ « effet Villepinte » avant ce délai est une foutaise et une imposture. Français, élirez-vous un menteur ?

  • On entend dire « il est prêt à tout ». Avec sa langue, c’est sûr. Même avec sa main : il se la met sur le cœur.
    Comment résister ? En ne votant pas pour lui.

  • Il semblerait que le sortant ait omis de prévenir ses amis européens « Je vais menacer de sortir de Schengen, mais c’est pour frimer un peu, juste pour me faire réélire ». Au parlement européen, certains finissent par se demander qui est le candidat de « l’extrême droite » en France, Le Pen ou Sarközy. L’agence «Vessies et lanternes » devrait dépêcher un émissaire pour rassurer l’Europe.

  • SarköFig, les deux hameçons du jour, en page 1 :
    a/ « L’élection présidentielle relancée par les sondages ».
    …par celui qui annule le prétendu croisement des courbes ?
    b/ « Tout est possible ».
    …mais alors, ce n’est plus « Sarközy va gagner » ?
    ~
    Laurent Fabius, ce 14 mars, 7h54, sur RTL :
    Evoquant les anciennes et nouvelles promesses de Sarközy sur le chômage et le pouvoir d'achat, il lâche : « mensonge permanent, permanent, permanent ».
    ~
    Qui veut voter pour un menteur ? …et se plaindre ensuite ?
    Quel journaliste clairvoyant ne voit pas que l’homme de Villepinte, qui vit dans la peur, a imaginé les pires énormités à titre de diversion pour échapper à sa chute ?
    … qu’il s’agit clairement d’un fourbe et d’un imposteur, l’Europe entière ne pouvant que le constater avec nous ?
    Français, dix ans d’hypocrisies ne vous suffisent-ils pas ? Pour l’avenir de la France, vomissons l’indigne !

  • Un cirque pour rien.
    Près des deux tiers (65%) des Français n'ont pas trouvé Nicolas Sarkozy convaincant lors du meeting de Villepinte et ils sont 64% à dire que ce rendez-vous n'a pas changé leur opinion sur le candidat UMP, selon un sondage BVA-Orange-Presse régionale-RTL.

  • Sarközy peut avoir légèrement monté dans les sondages, ce qui est important c’est le second tour où l’on voit que François Hollande gagnera de toute façon contre le sortant. Or François Bayrou est le seul actuellement à pouvoir battre François Hollande au second tour. Donc le vote utile le 22 avril, c’est Bayrou.

  • On ne sait pas assez pourquoi ceux qui veulent nuire à François Bayrou sont si souvent hargneux : ils ne croient pas eux-mêmes à ce qu’ils en disent !

  • A-t-on pensé que le Béarnais inspirererait beaucoup plus de respect à l’Europe que celui dont elle ne connaît que trop la vulgarité agitée ?

  • Un 19ème agent français arrêté en Syrie. La presse française reste silencieuse alors que ces informations sont maintenant publiques au niveau international. La question qui se pose est de savoir si Sarközy a imposé le silence pour des motifs d’intérêt national ou pour des raisons personnelles, c’est-à-dire pour éviter de devoir rendre compte à ses concitoyens de la guerre secrète qu’il conduit contre la Syrie en violation de la Constitution.

  • 51% des Français jugent que le programme économique de Nicolas Sarkozy n'est pas crédible, selon un sondage CSA pour l'émission Capital de M6.

  • Le sortant dans les banlieues. On est inquiet à l’agence « Vessies et lanternes » : « pourvu qu’il n’oublie pas de se mettre la main sur le cœur ! »

  • Qui oserait imaginer que l’affaire Toulouse-Montauban ait été conçue contre le Front national ?
    Personne, bien sûr.

  • 1/C’est clair, Sarközy connaît l’avenir : « On a gagné ». Dès demain, il pourra faire de la chaise longue, sur terre ou sur mer.

    2/ On connaît par cœur cet homme ainsi que François Hollande, leurs méthodes à tous les deux, leurs ficelles, leurs tours de prestidigitation. Ils ne sont simplement plus crédibles, ce sont des faillis.

    3/ Nous entrons dans la période d’égalisation des temps de parole, qui permettra à beaucoup de faire connaissance avec François Bayrou, autant qu’il est possible.
    Aucun candidat ne parle aussi clairement et de façon aussi détendue que Bayrou. Il donne une impression de santé et d’équilibre, au physique et au moral, exceptionnels. Il est toujours plaisant de voir la hargne de ceux qui, désirant lui trouver un pou (et si possible plusieurs) dans la tête, reviennent déçus. On allait oublier, tant cela va de soi avec lui : il ne ment pas, ne tord pas la réalité à sa convenance, contrairement à ceux qu’il gêne. A ceux-ci, il est un caillou dans la chaussure qui paraît les écorcher.
    C’est dès le premier tour qu’il faut lui donner notre suffrage. Ceci dit, il ne faut pas se contenter de l’estimer de loin, il faut l’aider sans attendre et avec détermination. On peut l’aider de différentes façons, à chacun de choisir librement. Nous, contrairement à l’esbroufeur, nous ne connaissons pas l‘avenir. Bayrou, nous devons le mériter, pour nous, pour la France. Lui, il nous élèvera.

  • Ne rien exclure :
    Toulouse-Montauban : un montage criminel destiné à atteindre le Front national ?

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