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Heidegger et le discours de rectorat

" Toutes les capacités de la volonté et de la pensée, toutes les forces du cœur, toutes les aptitudes du corps doivent être développées par la lutte, exaltées dans la lutte et gardées sauves comme lutte.

Nous choisissons la lutte du savoir, la lutte de ceux qui questionnent, et nous professons avec Carl von Clausewitz : « Je renonce à l'espoir frivole d'être sauvé par la main du hasard. »"

Martin Heidegger, Discours de rectorat, in Ecrits politiques, Gallimard, 1995

 

 

La revue Les études philosophiques, publiée aux PUF, consacre son numéro 2 de 2010 à Heidegger et à son célèbre Discours de rectorat, prononcé en 1933. C'est ce discours, en particulier, qui est brandi par les quelques épurateurs de la philosophie qui sévissent depuis une quarantaine d'années (Jean-Pierre Faye, Victor Farias ou Emmanuel Faye, par exemple) et qui ont fait de la dénonciation de Heidegger comme  "philosophe nazi" leur fond de commerce !...

Autour de Heidegger.jpg

Au sommaire :

AUTOUR DE HEIDEGGER, DISCOURS DE RECTORAT (1933) : CONTEXTES, PROBLÈMES, DÉBAT

Christian Sommer – Présentation


Charles Bambach – Le Discours de rectorat de Heidegger


Rudolf Bultmann – Lettre à Heidegger du 18 juin 1933


Karsten Harries – Le Discours de rectorat et le « national-socialisme privé » de Heidegger


Olivier JouanjanGefolgschaft et Studentenrecht : deux gloses en marge du Discours de rectorat


Glenn W. MostPólemoV pántwn pat®r. Les Présocratiques dans la recherche des années vingt


Christian Sommer – Métapolitique de l’Université. Le programme platonicien de Heidegger


Études critiques


Christian Sommer – Quelques publications récentes sur Heidegger et le national-socialisme

 

Résumés

Comptes Rendus


In Memoriam Franco Volpi (1952-2009)

Ouvrages reçus


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Commentaires

  • Un avocat fera tout pour gagner un procès ,
    parfois même il ira, s'il le faut,
    jusqu'à dire la vérité

    MLE

  • La suffisance de l'ignorance est le pire des maux car celui qui la manifeste croit savoir alors qu'il n'a que l'illusion de savoir. "De te fabula narratur", disait le fabuliste antique. Horace avait-il prévu votre lecture d'Heidegger? Il faut croire qu'il avait été témoin de nombreuses situations semblables car il disait juste. "L'épurateur" dont vous décriez les mérites et dont vous dressez un portait au vitriol, ce n'est pas Jean-Pierre Faye, ce n'est pas Victor Farias, ce n'est pas Emmanuel Faye, c'est bien vous. Il est plus facile de décrier que d'apprendre à lire. Tous les sots applaudissent; mais voir derrière une façade philosophique peinte en trompe l'oeil, une réalité impérialiste, despotique et éminemment criminelle est plus difficile. Dire la vraie nature de Heidegger n'est pas un "fond de commerce", c'est un devoir de citoyen honnête et de philosophe authentique.

    Pour bien percevoir Heidegger il faut considérer toute son oeuvre comme un seul livre dont chaque volume représente un chapitre-étape construit en vue de la réalisation finale. Cette réalisation finale inspirée des lettres sur l'Education esthétique de Schiller est présentée comme le règne du beau. Le drame est que ce règne du beau, dans la pensée d'Heidegger, exige comme but préalable ("Ziel") l'anéantissement total "völligen Vernichtung"(Cours du semestre d'hiver 33-34 sur L'essence de la vérité. G.A.36/37,P.91). Ces paroles-là montrent vers quelle fin orientaient les paroles du Discours de rectorat. On peut toujours fermer les yeux sur les méthodes de "la révolution sans retour" proclamée par Heidegger lors du soltice d'été 1933 et sur les blessures assassines qui ont inspiré cette dernière, il n'empêche que les faits sont là et que rien ne peut les supprimer. L'appel à l'usage de la violence , bien que celui-ci puisse être répugnant, enseigné par Heidegger en 1935 dans le cours sur l'Introduction à la métaphysique, ne fait que renforcer l'intention affichée en 1933. La réitération de ce cours en 1953, n'est pas un simple effet de hasard.

    Tout cela ne fait pas de Heidegger un bien grand philosophe. L'appel à la reprise du mouvement dès 1949 montre que toute la vie de Heidegger a été orientée vers la réalisation de la "révolution sans retour". Le discours de Messkirch, sur Abraham a Sancta Clara, le confirme par l'appel à la "fidélité à la vocation".

    Cela suffit pour comprendre qui a été l'homme et quelle est l'essence de son oeuvre. Alors, de grâce, ouvrez les yeux et cessez de frapper sur ceux qui ont eu le courage de révéler la vérité sur ce prétendu penseur de "l'être" après l'avoir au préalable mise à jour pour eux-mêmes grâce à un travail de recherche soutenu.

    Heidegger ne mérite pas l'honneur que vous lui accordez. Lorsqu'il déclara dans les Holzwege que "la fin justifie les moyens" tous ses lecteurs auraient dû ouvrir les yeux. Mais c'était sans doute trop demander à des admirateurs fascinés par le trompe l'oeil. La phénoménologie de Husserl cachait celle de Hegel (cours de 1930) et celle-ci, celle de Nietzsche (Cours de 1936 à 1940) dans laquelle "l'anéantissement " était présenté comme "la plus haute justice". Alors je veux bien croire que certains ne savent pas lire, comme vous le dites, ce ne sont sûrement pas ceux que vous citez, mais je constate que vous, vous ne savez pas "entendre." Pourtant Heidegger ne demandait qu'une chose à ses auditeurs et à ses lecteurs: qu'on "entende" son "non-dit" en vue de la réalisation de la "grandeur" du "Dasein germanique". La "mission des Allemands" étant de purifier la planète afin d'assurer le règne de Dionysos en rendant impossible tout retour en arrière. "Nous voulons-nous? Ou ne nous voulons nous pas? - Bien sûr nous nous voulons." disait Heidegger en substance dans le discours de rectorat. "Nous voulons que notre peuple remplisse sa mission historique". Nous savons ce que cette dernière a été. Heidegger, au printemps 39, l'avait résumée en trois mots: "construire, éliminer, anéantir".

    Libre à vous de continuer à admirer le trompe-l'oeil de façade ou de prendre conscience de la réalité sordide qu'il cachait dans la première moitié du XX° siècle et qu'il continue de cacher encore aujourd'hui. Replacé dans la trajectoire globale de l'oeuvre de conditionnement réalisée par Heidegger et dans sa dimension directrice évidente, le discours de rectorat ne peut plus apparaître comme un grand texte. Le combat qu'il préconise, combat qu'avait déjà préparé Être et temps, n'avait pas encore révélé sa vraie nature en 1933. Dès le semestre d'hiver 1933/34 plus aucun doute n'était permis sur ce que proposait Heidegger et sur ce qu'il imposait en tant que recteur au "peuple" allemand. Ce qu'il avait préconisé, Hitler allait le réaliser.

  • Un avocat en sortant du Palais

    j'ai horreur de me faire, l'avocat des drogues,
    De l'alcool, de la violence
    Et de ce qui est malsain,
    Mais tout ça a toujours marché pour moi

    - ah bon ! lui a répondu l'autre

    la philosophie de tous je l'avais déjà à 11 ans sans le savoir
    Elle ne m'a point aidé ! Ma conscience si sur le terrain !

    - Quelle philosophie enseigner actuellement ?

    http://psychanalysepoesiepeintureart.hautetfort.com/archive/2008/09/23/psychanalyse-marie-lise-ehret-poesie.html

  • Marie-Lise.Ehret écrit:
    "Quelle philosophie enseigner actuellement?"
    Réponse: "Surtout pas celle d'Heidegger"
    michel Bel

  • Le Nouveau Management Public

    Est-il néfaste à la santé mentale ?


    Que vient faire « Rhizome » et le « magasine pluriels » psychiatriques avec l’Art et les chemins de réhabilitation psychosociale ? Comme si l’art n’était que souffrance ou réparation de maladies psychiques.

    Comme si tout malaise de la civilisation, toute rébellion sociale devaient se terminer par l’Art ?

    L’orientation de Rhizome s’est formulée au cours de son élaboration.Elle portait au départ sur la question des conditions, préalables pour des pratiques acceptables en santé mentale, ce qui supposait que certaine soient inacceptables. Cemins faisant, la question du Nouveau Management Public (NMP) s’est imposée.

    Le NMP a émergé il y a trente ans, avec l’objectif de faire passer les administrations publiques au management, donnant sur managers l’autonomie pour accomplir efficacement les actes qui incombent à leurs organisations, avec l’idée du meilleur rapport qualité-prix. L’objectif d’augmenter la puissance d’agir des usagers, comme des professionnels faisaient partie des effets attendus.

    Mais certains effets inattendus se sont manifestés progressivement.

    En ce qui concerne les usagers, le consumérisme e la judiciarisation sont devenus les corrélats obligés de l’insistance accordée aux actes oà réaliser, ave cependant l’émergence positive du contre-pouvoir des associations d’usagers et des nouvelles pratiques de pair aidant, qu’il faut prendre en compte en santé mentale comme ailleurs.

    Quant aux professionnels, ils ont eu de plus en plus l’impression de devenir de simples exécutants, sommés d’accomplir ce qui leur est imposé de l’extérieur, dans l’urgence, leur donnant l’impression d’être en réalité « désoeuvrés » par rapport aux valeurs portées par les métiers, surtout quand ceux-ci concernent les relations interhumaines.

    Certes, tout travail est effectue en vue d’une « production » qui dépasse celui qui la produit. C’est le côté impersonnel et utile du travail. Prodiguer des soins, faire un dossier, c’est ce pour quoi les praticiens sont payés. Mais cette impersonnalité n’est efficace que si elle s’accompagne des niveaux subjectifs que lui donnent vie et valeur.

    À savoir :

    *un niveau directement personnel, « la réalisation de l’ouvrier », de celui qui produit une « œuvre » selon les normes du métier ; il se fait en faisant.

    *Le niveau interpersonnel, qui engage une intersubjectivité, permettant le circuit du don et du contre-don, grâce à quoi le professionnel n’est pas un mercenaire ni un tâcheron.

    *Le niveau transpersonnel enfin, collectif ou plutôt institutionnel et interinstitutionnel, support des valeurs du métier, et , en l’occurrence , des valeurs du service public, à ne pas confondre avec « les services rendus aux publics »
    Or le contexte actuel présente une double tendance : une redéfinition de la notion même de service public, d’une part, et une orientation inquiétante vers l’écrasement des niveaux subjectifs par l’impersonnel, d’autre par. Du point de vue de la santé mentale, ceci modifie directement le cadre interne des praticiens, avec deux options :

    • Un malaise professionnel, qui signe la volonté de continuer de porter les niveaux personnels dans leur nécessaire intrication à l’impersonnel de la tâche ; cette position , inconfortable, permet une saine et difficile conflictualité ; mais à l’extrême, elle produit aussi la banalisation des pathologies au travail, dont la médiatisation autour de France Télécom nous donne une image tragique

    • Ou l’abdication de cette conflictualité pour devenir des exécutants sans affect ni pensée propre, sans marge de manœuvre, sans capacité d’improvisation, sans interstices permettant de lier le personnel et l’impersonnel. Alors, le travail perd tout autre intérêt que celui de gagner sa vie.

    • Comment canaliser une énergie réformatrice de grande ampleur, qui passe par la loi et qui charrie, comme je le souligne, une haine des institutions et des corps constitués ? Comment faire barrage à un impersonnel massif qui oublie la question de l’inestimable en pratiques de soin et de prendre soi ?

    Tout individu alors rebelle serait-il malade psychiatrique ?
    Tout artiste un malade mentale ?
    Quelle pathologie et sur quels critères ?

    Un monde qui marche sur la tête

    Marie-Lise Ehret

    http://psychanalysepoesiepeintureart.hautetfort.com/archive/2008/09/23/psychanalyse-marie-lise-ehret-poesie.html

    Ecrit par : Marie-Lise EHRET | 04.06.2010

  • Berger

    Il y a deux sortes de bergers
    Parmi les pasteurs des peuples :
    Ceux qui s’intéressent à la laine
    Et ceux qui s’intéressent aux gigots.
    Aucun ne s’intéresse aux moutons.

    Marie-Lise Ehret
    14 juin 2010

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