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woke

  • La religion woke...

    Les éditions Tallandier viennent de publier en version de poche un essai de Jean-François Braunstein intitulé La Religion woke. Professeur émérite de philosophie contemporaine à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, Jean-François Braunstein est  notamment l’auteur de La Philosophie devenue folle (2018).

     

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    " Au nom de la lutte contre les discriminations, une vague d’intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des « éveillés », emporte tout sur son passage : médias et culture, entreprises, écoles, universités.

    De la théorie du genre à la théorie critique de la race, le but des wokes est de « déconstruire » tout l’héritage culturel d’un Occident accusé d’être « systémiquement » sexiste, raciste et colonialiste. Leur enthousiasme évoque bien plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 1970. C’est la première fois dans l’histoire moderne qu’un culte prend naissance dans les universités. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du « bien » et de la « justice sociale ».

    Jean-François Braunstein s’appuie sur des textes, des conférences et des essais afin de dénoncer cette religion nouvelle et destructrice pour la liberté. Un essai choc. "

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  • Déconstruire l'idéologie woke...

    Les éditions Synthèse nationale viennent de publier un essai de Bernard Germain intitulé Déconstruire la woke idéologie. Bernard Germain a été ingénieur dans le domaine des télécommunications.

     

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    " Le « wokisme »… mot bizarre qui veut dire « éveillé », est la nouvelle idéologie qui frappe la France et l’Europe, c’est à dire la société occidentale, après s’être répandue comme une traînée de poudre aux USA. Elle y fait des ravages.

    Cette idéologie est basée sur une grille d’analyse et de lecture « révolutionnaire » de la société, ce qui ne veut nullement dire « positive » mais nouvelle, remettant en cause l’ancienne.

    Adieu la lutte des classes, maintenant place à la race, aux minorités et l’interaction de leurs luttes. L’ennemi suprême étant l’homme « blanc » qu’il faut éradiquer.

    N’allez pas croire qu’il ne s’agit que « d’idées » et qu’à ce titre la bonne attitude serait de mépriser cette « histoire de fous ». Cette idéologie « totalitaire », au sens propre du terme, est un terrible danger pour notre société occidentale et même pour l’existence et la persistance de la démocratie elle-même.

    Le wokisme a déjà obtenu des avancées significatives, remettant en cause, des principes qu’on pensait immuables et même notre éthique. Par exemple avec la PMA, la GPA et demain avec l’eugénisme. Le but du wokisme est clairement la destruction de notre société, en commençant par la déconstruire morceau par morceau. La lâcheté des gouvernants, la complicité des « progressistes » et de l’essentiel des partis politiques de « gauche » jusqu’à la « droite républicaine », lui facilitent la tâche.

    Ce livre a pour objet d’exposer ce qu’est le wokisme, au travers de l’étude de plusieurs thèmes majeurs. Le lecteur y trouvera des arguments pour combattre cette idéologie mortifère basée sur des mensonges éhontés. Mener le combat, pied à pied, contre cette idéologie est devenu une priorité absolue si nous voulons que notre civilisation européenne perdure. "

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  • Le virus « woke », une nouvelle épidémie mortelle ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Johan Hardoy cueilli sur Polémia et consacré à l'épidémie « woke ».

     

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    Le virus « woke », une nouvelle épidémie mortelle ?

    Après la prolifération du virus chinois, voici désormais qu’un vent mauvais venu d’Amérique nous amène une autre épidémie, d’ordre culturel cette fois : le woke. Des auteurs de sensibilités diverses ont entrepris de comprendre l’origine et le développement de cette contagion, comme la journaliste franco-américaine Anne Toulouse, auteur de deux livres sur Donald Trump, et le jeune philosophe marxiste Loïc Chaigneau. Ce dernier est ouvert au dialogue, comme l’attestent des débats de qualité (visibles sur Internet) menés notamment avec Pierre-Yves Rougeyron, le président du think tank souverainiste Cercle Aristote.

    Une origine certifiée française

    De même que le laboratoire de virologie P4 de Wuhan, l’ancêtre de l’idéologie woke est un produit d’importation d’origine française ! En effet, à partir des années 1970, un courant philosophique postmoderne, la French Theory, a prospéré dans les universités américaines après avoir été inspiré par les œuvres du couple existentialiste formé par Sartre et Simone de Beauvoir, ainsi que par les penseurs de la « déconstruction » Foucault, Deleuze, Derrida, Lyotard et consorts.

    Nos philosophes peuvent donc légitimement revendiquer la paternité (ou la maternité !) d’une théorie qui revient en France comme un boomerang après son américanisation dans les campus.

    Les nouveaux Gardes rouges

    Le mot woke, issu de l’argot afro-américain, s’est répandu outre-Atlantique dans le contexte historique de la lutte pour les droits des Noirs. Ce terme désigne le fait d’être en alerte face aux discriminations de toutes sortes concernant les minorités ethniques et sexuelles.

    Comme l’on sait, les partisans du wokisme manifestent une hostilité radicale qui tourne très rapidement à l’hystérie à l’encontre de ses opposants, voire même contre ceux qui se contentent simplement d’exprimer une opinion jugée déviante.

    Une de leurs cibles principale consiste à éradiquer ce qu’ils nomment l’eurocentrisme de l’enseignement. Selon la Critical Race Theory (CRT), les programmes éducatifs, y compris les mathématiques, désavantagent les minorités au profit de la classe dominante blanche. Il conviendrait donc d’adapter le contenu des cours et l’évaluation des performances en fonction de l’origine ethnique des élèves.

    Le succès croissant de cette idéologie dans les universités américaines entraîne les conséquences les plus déconcertantes. Un professeur d’UCLA (Californie) a ainsi été suspendu parce qu’il avait refusé de noter avec indulgence les étudiants noirs censés être traumatisés après la mort de George Floyd. Dans l’université d’Evergreen (État de Washington), les Blancs ont été exclus temporairement pour éviter qu’ils interfèrent dans une discussion sur le racisme.

    Par ailleurs, des statues, des monuments et des drapeaux sudistes sont régulièrement retirés de la vue du public tandis que des centaines d’écoles et de rues sont rebaptisées.

    Des clubs sportifs changent également de nom. Les Redskins, une célèbre équipe de football américain, se nomme désormais « équipe de football de Washington » pour ne pas indisposer les premiers habitants du pays.

    Un langage totalitaire

    Outre l’utilisation de l’écriture inclusive, les idéologues de l’intersectionnalité (discrimination pour au moins deux motifs qui interagissent) emploient leur propre jargon pour désigner leur conception du monde et leurs modes d’actions :

    • « It’s not funny » : expression désignant une plaisanterie pouvant heurter une sensibilité ;
    • « call out » : interpellation pour attirer l’attention sur les transgressions ;
    • « shaming » : faire honte lors d’une transgression ;
    • « shunning » : ostracisation après une transgression ;
    • « doxing » : divulgation d’informations personnelles ;
    • « cancel culture » : « effacement » d’un individu ou d’une entreprise ayant transgressé les normes tolérées.

    En outre, « iels » (en écriture inclusive) réprouvent absolument :

    • « l’appropriation » : emprunt à une culture minoritaire ;
    • les « triggers » : déclencheurs de réaction émotionnelle négative chez les personnes censées être discriminées ;
    • le « dead naming » : emploi du nom de naissance d’une personne ayant changé de sexe ;
    • l’« othering » : formulation pouvant faire sentir à autrui qu’il est différent ;
    • le « colorblind » : négation des couleurs et des discriminations afférentes ;
    • le « white privilege » : ceux qui naissent avec la peau blanche héritent d’une série d’avantages immérités quelle que soit leur situation sociale ;
    • le « racisme systémique » : les Blancs sont de façon inhérente coupables d’un racisme qu’ils cherchent à perpétuer en dépit des lois. Ce concept a été repris par Joe Biden lui-même lors de son discours inaugural, à rebours de son prédécesseur démocrate Barack Obama qui a dénoncé l’activisme woke pendant et après sa présidence.

    Marx n’est pas woke

    De son point de vue marxiste, Loïc Chaigneau insiste sur l’opposition entre l’idéologie woke et les présupposés universalistes du matérialisme dialectique et historique, même s’il s’agit dans les deux cas de faire table rase du passé.

    Selon lui, le woke, cet « idéalisme déguisé en post-marxisme » n’a rien conservé des doctrines de Hegel et de Marx. Au contraire, ses tenants postmodernistes « de gauche » proclament la fin des « grands récits » et envisagent le capitalisme comme un horizon indépassable.

    De fait, « l’intellectuel de gauche verse dans le subjectivisme du libéralisme-libertaire, loin des problématiques crasseuses de classes ». Invité dans les meilleures pages des magazines people, celui-ci évite soigneusement toute critique de l’impérialisme et du capitalisme « en prétextant qu’il est impossible d’en dire quoi que ce soit si ce n’est des éléments disparates et marginaux jamais constitués en classes objectives : le sexe, le genre, la race, l’animal… ». Cette prétention d’agir pour le changement des mentalités, sans jamais envisager la réalité matérielle des individus qui développent ces représentations, ne coûte rien au grand capital.

    « Le discours de l’intersectionnalité, sous couvert de se présenter comme émancipateur, essentialise finalement les rapports sociaux ». Une chanteuse noire « peut se dire victime de multiples oppressions et discriminations, ce qui ne l’empêche pas de remplir des salles de concert, d’être présente sur de nombreux plateaux de télévision, d’avoir grandi dans le luxe, etc. ». Dans le même temps, des ouvriers sont considérés comme des privilégiés parce que blancs de peau, et, à rebours de toute rationalité, « tout homme blanc qui s’exprime sur le racisme est d’emblée considéré comme illégitime puisqu’il ne pourrait pas porter de raisonnement objectif sur sa condition ».

    Loin d’agir pour l’émancipation des travailleurs, la gauche libertaire se révèle donc comme l’alliée objective de la droite néolibérale et mondialiste, ce qui explique que l’Open Society Institute du milliardaire George Soros finance, parmi d’autres fondations dites philanthropiques, les associations promouvant l’intersectionnalité.

    La France est-elle immunisée ?

    En 2014, « l’ABCD de l’égalité », le programme d’enseignement proposé par la ministre Najat Vallaud-Belkacem pour lutter contre le sexisme et les stéréotypes de genre, avait été accusé de promouvoir la « théorie du genre », mais ce n’est que sept ans plus tard qu’est apparu un débat public sur le wokisme à l’université, après la suspension et le placement sous protection policière de Klaus Kinzler, un professeur de Sciences Po Grenoble accusé d’« islamophobie ».

    L’an dernier, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a créé un Observatoire républicain pour lutter contre le woke et la cancel culture.

    Diverses sensibilités politiques convergent donc vers une critique argumentée du wokisme, ce qui semble indiquer que notre pays possèderait une immunité culturelle lui assurant une certaine résistance contre un virus qui prospère dans les sociétés anglo-saxonne orientée vers le néolibéralisme et le communautarisme.

    Quelques signes avant-coureurs se révèlent pourtant préoccupants : Sciences Po a d’ores et déjà adopté l’écriture inclusive, le Robert a validé le « iel » et Sandrine Rousseau déblatère quotidiennement dans les médias…

    [De notre point de vue, la terminologie woke n’est pas sans rappeler le « langage totalitaire » observé en son temps par Victor Klemperer pour désigner une formulation excluant toute pensée divergente et appelant à l’anéantissement de toute altérité.

    Pour prévenir l’épidémie, il conviendra donc, comme Polémia le fait déjà au sujet de la novlangue politique et médiatique, de décrypter consciencieusement le jargon woke ! ]

    Johan Hardoy (Polémia, 9 novembre 2022)

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  • Le capitalisme woke...

    Les Presses de la cité viennent de publier une enquête d'Anne de Guigné intitulée Le capitalisme woke - Quand l'entreprise dit le bien et le mal. Journaliste, Anne de Guigné suit la politique économique française pour Le Figaro depuis 2017.

     

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    " Une enquête coup de poing : comment le monde du travail se laisse remodeler par la pensée diversitaire.

    La compagnie Lufthansa qui demande en juillet 2021 à ses personnels de bannir l'expression " mesdames et messieurs " afin de " choisir un discours qui s'adresse à tous ses passagers ". La société Disney qui assume une ségrégation dans ses personnels en créant trois groupes affinitaires (Latinos, Asiatiques et Noirs) et en invitant les Blancs à dresser la liste de leurs privilèges. La campagne de Louboutin à l'été 2021, portée par la militante antiraciste Assa Traoré, avec l'escarpin Free Walkie (995 euros) qui " exprime cette saison l'empathie et la solidarité ". Sous la pression de la société civile, l'entreprise privée ne se soucie plus uniquement de rentabilité. Elle s'est engagée dans la grande marche vers le bien, embrassant tous les combats de l'époque. Très présent aux États-Unis, ce mouvement gagne peu à peu l'Europe, au risque d'organiser une forme de privatisation de l'intérêt général. Paralysée par les injonctions contradictoires des différents ordres juridiques, intimidée par les décrets de la culture woke, soumise aux contradictions de consommateurs qui attendent d'elle des " messages ", l'entreprise s'engage pour le meilleur et pour le pire en politique. "

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  • Voyage au Wokistan : l’anti-Europe se dessine à Bruxelles...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Durocher cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré à l'officialisation progressive de l'idéologie "woke" grâce à l'action des institutions de l'Union européenne.

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    Une affiche de campagne de communication pro-islamique du Conseil de l’Europe.

     

    Voyage au Wokistan : l’anti-Europe se dessine à Bruxelles

    Le Parlement européen a adopté récemment une résolution établissant sa position concernant la lutte contre le « racisme » dans la culture, l’éducation, les médias et les sports. Ce texte indigeste constitue un véritable florilège d’exigences ethniques et de novlangue progressiste. Les eurodéputés souhaiteraient lutter contre le « racisme structurel » et imposer « une approche intersectionnelle de l’élaboration des politiques ». Autant dire que Bruxelles a acté sa conversion au wokisme !

    Au-delà de ce vulgaire charabia, la clause la plus choquante est sans doute la suivante : le Parlement exige la censure de médias publiant des informations « stigmatisantes », définies comme celles « ciblant les migrants comme étant la source de divers problèmes socio-économiques et en accordant une couverture disproportionnée aux infractions commises par des migrants ». De fait, les eurodéputés exigent la censure d’informations exactes dans la mesure qu’elles nuisent à l’idéologie dominante. Le fait est que les populations africaines et musulmanes en Europe occidentale sont très souvent disproportionnellement concernées par l’insécurité, l’assistanat et la sous-performance scolaire et économique.

    Immigration, insécurité et « problèmes socio-économiques » : florilège de statistiques

    Les statistiques aussi bien que le vécu quotidien des Européens dans les zones nouvellement « diversifiées » l’attestent. Par exemple, la police de Londres indique qu’en 2019 des Noirs étaient impliqués dans 51 % des attaques au couteau, alors qu’ils ne représentent que 13 % de la population londonienne. Ces chiffres sont stables depuis 10 ans et tout à fait comparable à la criminalité afro-américaine aux États-Unis d’Amérique.En France, une étude de l’INSEE de 2012 avait constaté que les immigrés et les descendants d’immigrés d’origine maghrébine, africaine et turque étaient largement plus concernés par l’échec scolaire, le chômage et l’accès aux HLM que ne l’étaient les indigènes ou les immigrés d’origine européenne ou asiatique.En Allemagne, la décision unilatérale de la chancelière Angela Merkel d’accueillir plus d’un million de prétendus « réfugiés » en 2015 a coïncidé avec une augmentation importante de l’insécurité. Trois années plus tard, les statistiques officielles démontrèrent que 92 % de cette augmentation avait pour cause de jeunes migrants de sexe masculin. Le point culminant de cette vague de violence fut les agressions – dont 500 à caractère sexuel – subites par 1 200 femmes lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne, à Hambourg et dans d’autres villes allemandes. Pendant ce temps-là, le ministère de l’Intérieur allemand tenta d’étouffer l’affaire en supprimant toute mention de « viol » du rapport policier et la Commission européenne affirma qu’il n’y avait aucun lien avec les migrants et qu’il fallait contrer toute réaction « xénophobe ».À Rotherham et dans d’autres villes anglaises, des gangs essentiellement d’origine pakistanaise ont perpétré plus de 2 400 viols sur mineur. Les élus locaux refusèrent pendant des années de s’opposer à ces crimes monstrueux car ils ne voulaient pas « donner de l’oxygène aux opinions racistes ». La devise officielle du conseil municipal de Rotherham ? « Où tout le monde compte. »L’hebdomadaire britannique The Economist a révélé que les migrants originaires du Moyen-Orient et du Maghreb ont un impact fiscal uniformément négatif au Danemark tout au long de la vie, consommant plus en matière d’assistanat et de services publics qu’ils ne contribuent en impôts. Leur situation contraste fortement avec la situation des indigènes danois et des immigrés d’origine occidentale. Le magazine illustra ces chiffres avec un graphique au titre « C’est compliqué », alors que la situation est tout à fait limpide.On peut multiplier ces chiffres pour à peu près tous les pays occidentaux dès lors que les statistiques concernées sont collectées et publiées. Or, toute cette criminalité « disproportionnelle » et tous ces « problèmes socio-économiques » (un bel euphémisme) ont une cause première et fondamentale : l’immigration en Europe des populations concernées. Mais les eurodéputés souhaitent tout simplement interdire aux médias de soulever ces faits qui pourrissent la vie des Européens.

    Imposer la censure dans les médias audiovisuels et les réseaux sociaux

    Le Parlement européen ne fait pas que demander la censure de faits embarrassants. Il exige que les autorités de réglementation audiovisuelle (CSA et autres) aient plus de compétences pour censurer des émissions ayant « des contenus discriminatoires ou racistes » et qu’on élimine les financements publics aux médias promouvant des « discours haineux et xénophobes ». Au contraire, les médias devraient « éviter les pratiques qui entretiennent ou renforcent les stéréotypes négatifs concernant des minorités ethniques ou raciales » et « montrer des membres de ces communautés dans des rôles positifs ».Les eurodéputés ont également appelé à « accroître la responsabilisation des plateformes numériques et des réseaux sociaux afin de lutter contre la diffusion de l’incitation à la haine raciale à l’égard des migrants et des minorités », exigeant de fait plus de censure sur les réseaux sociaux.Le rapporteur du texte est Salima Yenbou, une eurodéputée française d’origine algérienne, née en Seine-Saint-Denis. Cette élue, issue du groupe des Verts mais ayant depuis rallié le camp macroniste, défendit son texte en déclarant :« Nous devons lutter activement contre le racisme, afin que nos filles et nos fils n’aient plus à se demander s’ils ont leur place dans notre société. Afin de construire un avenir meilleur, nous devons connaître et comprendre notre histoire. C’est pourquoi il est important que les étudiants en apprennent davantage sur le colonialisme, l’esclavage, le génocide et tous les phénomènes liés. »Elle ajouta qu’il fallait « mettre fin aux médias qui diffusent des propos racistes sur les migrants et les réfugiés, ainsi qu’aux contenus qui sont racistes, qu’ils soient intentionnels ou non. » La mission d’éliminer des contenus dits « racistes non intentionnels » donnerait à l’État de vastes compétences dans le domaine de la censure.

    Déseuropéaniser la culture et l’instruction

    Le texte complet exige de nombreuses autres mesures aboutissant à une sorte de racialisation radicale des politiques publiques. En effet, les eurodéputé exige que le « le coordinateur ‘antiracisme’ [de la Commission européenne] dispose de ressources adéquates et à ce que toutes les [Directions générales] contribuent à la prise en compte de l’égalité raciale dans l’ensemble des politiques de l’Union ».Les politiques éducatives et culturelles seraient particulièrement concernées. Les manuels scolaires doivent être réécrit afin de mentionner « des auteurs, des historiens, des scientifiques, des artistes et d’autres personnalités de races et d’origines ethniques variées ».Les programmes d’Hisoitre seraient modifiés par « une approche ciblée du passé des communautés raciales et ethniques vivant en Europe », mettant l’accent « sur les contributions des communautés racialisées au développement et à la construction de l’Europe d’aujourd’hui ».En outre, les eurodéputés exigent l’éradiation du « harcèlement à caractère raciste » dans les écoles. Mais on se demande bien qui en est la source !La racialisation éducative ne s’arrêterait pas au niveau scolaire. En effet, les États devraient mettre en place « des programmes pour l’apprentissage tout au long de la vie à destination des fonctionnaires, et notamment des forces de l’ordre, afin d’éliminer les comportements racistes et xénophobes ».Côté culture, le Parlement préconise le lancement d’initiatives « telles que des systèmes de bons ou des projets similaires, encourageant les personnes de différentes communautés raciales et ethniques à participer à des manifestations culturelles ». En bref des « chèques culture » visant les non blancs !En outre, on doit favoriser « la diversité au sein des institutions culturelles, tant au niveau des employés que de la direction, en fixant des critères permettant de recevoir des fonds publics et des conditions d’attribution de ces derniers ». Traduit en bon français : conditionner l’obtention de fonds publics sur la « discrimination positive » en faveur des non-blancs.Les acteurs culturels européens doivent se réorienter en faveur des allogènes et ainsi promouvoir « les langues, les cultures et l’histoire des minorités dans les programmes scolaires, les musées et les autres formes d’expression culturelle et historique » et soutenir « l’art et la culture des groupes racialisés et ethniques ». En bref, il s’agit déseuropéaniser l’enseignement de l’Histoire et la culture dans notre continent en faveur des traditions allogènes, essentiellement africaines et islamiques.

    Les Européens, boucs émissaires des échecs du multiculturalisme

    Le texte du Parlement contient également de nombreuses affirmations tendant à blâmer les Européens pour les échecs du multiculturalisme et les difficultés auxquelles font face les populations allogènes. En effet, on affirme que « le racisme existe dans tous les domaines de notre vie quotidienne » et que ce racisme « est profondément ancré dans la société et étroitement lié à ses racines culturelles, à son héritage et à ses normes sociales ».Le passé européen serait à l’origine des maux contemporains. Les eurodéputés affirment que « certains aspects de l’histoire européenne, notamment la colonisation, l’esclavage et les génocides, en particulier l’Holocauste, ainsi que d’autres manifestations de racisme, continuent d’avoir une incidence durable sur la société contemporaine ». Ces sujets doivent être « contextualisés [… ] en vue d’une meilleure compréhension des liens entre passé et présent ».
    Le législateur européen ne manque pas d’ailleurs d’une certaine schizophrénie concernant la diversité ethnique et ses problèmes connexes. Par exemple, il affirme que « les sociétés européennes accueillent une diversité culturelle de plus en plus importante et que les personnes nées à l’étranger et leurs descendants forment une part croissante de la population », ce qui revient à reconnaître l’existence du Grand Remplacement.En outre, le Parlement affirme que « la collecte de données de bonne qualité est l’un des moyens les plus efficaces d’analyser les problèmes sociaux, de manière quantitative comme qualitative, et qu’elle est essentielle pour concevoir, adapter, suivre et consolider des politiques publiques fondées sur des données probantes en réponse à ces problèmes ». On ne saurait être en désaccord, mais aura-t-on des données sur la criminalité, le recours à l’assistanat et les contributions fiscales ?Les données donnent tort aux chantres du vivre-ensemble et de la créolisation de l’Europe. En effet, les eurodéputés eux-mêmes reconnaissent que l’intelligence artificielle (IA) tend à être « discriminatoire ». Mais est-ce que cela serait dû aux préjugés des codeurs à la Silicon Valley – d’origine asiatique aussi souvent qu’européenne – ou simplement des données objectives qu’analyse l’IA ?Les analyses du Parlement européen sont autant de perles qui convergent vers un objectif clair : la démoralisation des Européens par la délégitimation de leur identité, le dénigrement de leurs réalisations historiques et l’attribution des échecs contemporains du multiculturalisme au passé honteux des Européens.​

    Hypocrisie et autoritarisme des mondialistes

    On ne soulignera jamais assez le caractère hypocrite des institutions mondialistes, se pavant du caractère « libéral » et « ouvert » de leur pouvoir, tout en étant profondément autoritaire.Le texte du Parlement en donne un exemple parfait. Il affirme que « la désinformation cible souvent des minorités et contribue à l’agitation sociale » et que « des médias indépendants et pluralistes qui promeuvent des récits équilibrés œuvrent en faveur de sociétés inclusives ». En outre, on doit instruire les jeunes afin qu’ils prennent « conscience des conséquences négatives de l’intolérance et […] développer leur esprit critique ».On veut imposer aux Européens la censure et un lavage de cerveau afin qu’ils ne puissent reconnaître les désavantages patents de l’immigration africaine et islamique – que ce soit en matière de criminalité, de recours à l’assistanat ou d’identité – et le régime se permet de chanter les louanges de « l’esprit critique » et des « médias pluralistes » !C’est que le régime ne tolère « l’esprit critique » et le « pluralisme » qu’à condition qu’un point de vue unique soit imposé : l’idéologie multiculturaliste, égalitariste et mondialiste. Cette hypocrisie au cœur du progressisme est révoltante.Le Parlement condamne les nationalistes qui chercheraient à « diviser nos sociétés ». Mais c’est chose faite : nos sociétés sont en effet profondément divisées du fait qu’elles ont perdu leur homogénéité ethnoculturelle et ne bénéficient plus d’une identité partagée.Aujourd’hui déjà, à peine la moitié des enfants nés en Belgique le sont de parents belgo-belges. Vraisemblablement un tiers, comme en France, sont d’origine africaine ou musulmane. Les tendances démographiques sont similaires dans toute l’Europe occidentale. Il faut remonter aux invasions barbares qui accompagnèrent la chute de l’Empire romain, voire aux conquêtes indo-européennes, pour constater un tel remplacement des populations indigènes du continent.En démocratie, les citoyens doivent pouvoir connaître les faits concernant les transformations de leur société. Plus encore, nos peuples doivent pouvoir décider du caractère démographique de leur société dans 10, 20 ou 100 ans. Le Parlement dit « européen » ne souhaite pas que les Européens puissent avoir connaissance des changements que subissent leurs nations, encore moins les dénoncer.Et on ne peut que regretter que l’adoption de ce texte par le Parlement ait été massive. Malgré ses clauses liberticides et son langage ahurissant, 495 eurodéputés ont voté en faveur de la résolution, 109 contre et 92 se sont abstenus. Ne possédant pas la liste des votes, on peut se demander si des eurodéputés prétendument conservateurs ont voté pour ce texte.Ce document établissant la position officielle du Parlement européen est un indicateur important de la wokisation des esprits au sein des institutions. Jusqu’à récemment, l’Union européenne s’était largement abstenue de militer sur les questions raciales. Le recrutement au sein de la fonction publique européenne se fait encore par le biais de tests de raisonnement, de fait des tests de quotient intellectuel (QI). Il est vrai que les gérants de ressources humaines ont commencé à s’offusquer de l’absence d’« individus racialisés » parmi les fonctionnaires.Ce n’est pas la première fois que les institutions effectuent de tels dérapages. Le Conseil de l’Europe a dû retirer une campagne qui affirmait, je traduis de l’affreux globish : « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab. »De même, la Commission européenne s’est vue contrainte de retirer ses « lignes directrices sur le langage inclusif », qui recommandaient de ne pas utiliser les expressions de « période de Noël » et « du fait de l’homme ». Les fonctionnaires européens avisèrent également de ne pas utiliser des prénoms comme « Marie et Jean » en tant qu’exemple, préférant « Malika et Julio ».Si la position du Parlement n’est pas contraignante, elle suggère la direction future des institutions européennes sur ces questions. La Commission européenne a récemment décidé d’enclencher le processus pour priver le gouvernement hongrois de fonds européens, malgré le fait que Viktor Orbán ait été fraîchement réélu avec 54 % des voix. Il ne fait pas de doute qu’il s’agit aussi d’une punition du gouvernement hongrois pour son orientation illibérale et patriote.L’UE a également décidé récemment d’interdire les médias russes dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne. Le journaliste de Libération Jean Quatremer ne put cacher son émoi, déclarant : « La censure de RT et de Sputnik crée un dangereux précédent. » Il est probable que le tournant autoritaire et woke des institutions européennes entraînera des répercussions pour les nationalistes français et européens. Agissons en conséquence !
     
    Guillaume Durocher (Institut Iliade, 20 avril 2022)
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  • Vous avez dit « national libéral » ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré à la question du national libéralisme.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

     

    hervé juvin, nation, liberté, identité, relocalisation, big pharma, woke, alain de benoist, gladden pappin, jérôme sainte-marie

    Vous avez dit « national libéral » ?

    Est-ce par hasard ? Les débats d’idées, qui sont aussi des débats de principes, n’ont pas leur place au Parlement européen. Tout est fait pour spécialiser, cantonner, séparer les sujets. Le jeu des commissions, les procédures qui président aux rapports, et jusqu’aux modalités de leur rédaction. Le terrain est bien balisé pour les experts et les sachants en lieu et place du suffrage universel, et pour des élites autodésignées sans responsabilités ni comptes à rendre, d’abord soucieuses d’éviter tout débat proprement politique. Pas question par exemple de lier protection de l’environnement et préférence nationale. Pas question d’interroger le lien entre montée de la pauvreté et totalitarisme du capital. Ni de lier destruction des syndicats et des corps intermédiaires avec recours massif à l’immigration.

    Le débat est relancé

    Ces débats autour du libéralisme, de la forme politique, de la souveraineté, de la démocratie, qui ne pourront être évités, nous les retrouvons au niveau national. La politique de Victor Orban assure la sécurité énergétique des Hongrois parce qu’elle lie organisation du marché et autonomie stratégique. La Bulgarie, dont la population comme le Premier ministre y étaient hostiles, accepte l’ouverture d’une base militaire américaine en vertu de promesses qui ne peuvent être refusées — seront-elles tenues ? Et le débat présidentiel français ouvre un nouveau chapitre dans le grand débat entre la droite et la gauche, le peuple et l’élite, le nationalisme conservateur et le nationalisme libéral.

    Un débat renouvelé par un constat largement imposé ; gauche et droite ne seraient plus l’axe de partage de l’électorat. L’analyse est portée notamment par ceux qui, tel Jérôme Sainte-Marie, voient dans l’affrontement d’un bloc élitaire et d’un bloc populaire la clé des élections à venir. Elle se nourrit en grande partie, des travaux de l’essayiste britannique établissant que la séparation entre les « nowhere », ceux qui n’ont plus d’attache déterminante avec un territoire, et les « anywhere » ceux qui sont de quelque part, à la fois se radicalise et reclasse les appartenances politiques ; on y retrouve sans surprise le diagnostic de la trahison du socialisme au nom du globalisme, un ralliement dont des « socialistes » comme Henri Weber ou Jacques Attali sont en grande partie responsables, au bénéfice exclusif des trusts financiers et des minorités appelées à dissoudre la conscience de classe aussi bien que le sentiment national.

    Mais il est aussi permis de la rapprocher du regard posé par Marcel Gauchet sur une aventure macroniste qui emploie sans le dire et sans l’admettre une grande partie des ressorts populistes, ignorant les partis, adoptant les postures du moment sans souci de ligne politique — le fameux « en même temps » — et usant avec bonheur des transgressions qui permettent d’opposer le « moderne » et le « dépassé », le mouvement et l’arrêt, bref, le bien et le mal.

    À l’évidence, l’évolution actuelle du débat présidentiel donne quelque consistance à la thèse. France d’en haut contre France d’en bas ; les Gilets Jaunes, et jusqu’au « Convoi de la Liberté », rejouent une scène connue, et dont malheureusement les résultats sont également connus. Il faut ici en revenir aux grands moments de l’histoire de France, et notamment à l’analyse de l’historien britannique (et trotskyste) Perry Anderson sur les effets sociaux de la Révolution française ; le peuple a fait le travail pour la bourgeoisie, il s’est battu pour qu’une nouvelle élite remplace l’ancienne, ou parfois la rejoigne, sans que grand-chose change pour lui. Le constat est rude, mais vaut d’être examiné ; un mouvement populiste qui n’est que populaire est condamné à être trahi par l’élite qu’il ne peut manquer de mettre en place.

    D’ailleurs, la plupart des mouvements populistes dans l’histoire n’ont ils pas été dès le départ mobilisés et utilisés par les élites montantes pour détrôner l’élite en place ? Le naufrage des nobilités socialistes et républicaines laminées par le macronisme et ses dévots en serait un bon exemple, récent et toujours actuel !     

    La thèse n’épuise pas le débat. D’abord parce que, comme l’analysent aussi bien Alain de Benoist que l’analyste conservateur chrétien et américain Gladden Pappin, gauche et droite sont d’abord des repères spatiaux sans contenu défini. En d’autres termes ; la facilité intellectuelle comme la nécessité de répartir les élus dans les assemblées continuera de faire vivre les notions de droite et de gauche — à moins de leur substituer celle d’en haut et d’en bas, mais pour changer quoi ? Ensuite et surtout, parce que la nouveauté du débat fait émerger sans l’épuiser la nouveauté de la question démocratique. Que deviennent en ce premier quart du XXIe siècle ces démocraties qui étaient tellement sûres de détenir les clés du monde ?

    À l’évidence, les clés sont brouillées. De la confusion qui monte, l’historien Ran Halévy donne un spectaculaire exemple dans l’essai ; «  La crise démocratique aux États-Unis » (Le Débat, 2022) ; prétendant analyser les troubles de la démocratie américaine, il semble attribuer une grande valeur démocratique au fait que Twitter ait censuré le Président en exercice Donald Trump ! Nous considérons tout au contraire que c’est l’absence de sanctions contre les censeurs privés, à peu près tous pro-démocrates, qui fausse le jeu démocratique — et les élections, de la même manière que l’emploi politique de l’argent des Soros, Gates, Bezos, et cie est une agression permanente contre la démocratie, c’est-à-dire la volonté des peuples, de la même manière que les pratiques américaines qui détournent l’argent des sanctions infligées aux entreprises par le Department of Justice vers les caisses des Fondations liées au parti démocrate (faites une donation, vous éviterez de payer l’amende !) portent gravement atteinte à la sincérité du scrutin.

    Que les milliardaires qui se vantent, comme Elon Musk, de pouvoir renverser n’importe quel gouvernement, soient toujours en liberté, est la plus sûre preuve de l’état post-démocratique des États-Unis — et de ceux qui, bon gré mal gré, sont contraints de les suivre.

    Et voilà où le débat s’emballe. Allons-nous vivre la première élection présidentielle entièrement commandée par l’argent, la corruption de l’argent étranger et l’achat des votes et des opinions par l’argent ? Sans y répondre pour l’instant, il est permis de considérer trois évolutions majeures.

    Patriotisme VS libéralisme

    D’abord, la séparation devenue radicale entre patriotisme et libéralisme. La révolution numérique et le totalitarisme du capital s’unissent pour détruire la Nation, la famille et l’enracinement comme les trois forces qui résistent encore à la fabrique de l’homme hors sol, l’homme de nulle part, l’homme de rien. Le libéralisme économique a désaccordé l’ambition personnelle et l’ambition collective, quand leur accord a été le secret de Rome, de l’empire britannique, comme des États-Unis jusqu’aux années 1990.

    L’atomisation de la société à laquelle œuvrent si bien les minorités bruyantes du « woke » élimine la possibilité même d’une résistance au règne absolu du capital. Voilà pourquoi tant de milliardaires financent un mouvement de destruction interne de la société américaine. Voilà pourquoi parler de national libéralisme insulte la réalité, comme la vie. La Nation ne peut pas être libérale au sens économique du terme, qui suppose qu’elle donne les clés de ses échanges, de ses territoires, de ses industries, à un marché mondial des capitaux, des changes et des droits de propriété qui ne joue qu’en faveur de la Nation la plus puissante.

    L’enrichissement des plus riches

    Ensuite, le conflit qui va devenir explosif entre l’enrichissement sans limites du plus petit nombre, le pouvoir de l’argent privé quand il se compte en milliards, dizaines ou centaines de milliards de dollars, et l’autonomie des peuples, ce qui s’appelle souveraineté. Le libéralisme économique prétend en finir avec toutes les limites quand le libéralisme politique les instaure et les tient comme condition de la paix. Dans les débats qui montent sur le pouvoir de corruption des dirigeants européens et français dont disposent les « Big Pharma », une chose est certaine, comme pour les cigarettiers, comme pour les pétroliers ; les milliards de dollars que peuvent mobiliser les Big Pharma donnent un pouvoir inouï de diffuser de fausses nouvelles, de payer des études falsifiées, d’acheter les experts, les commissions et les autorités, de réduire au silence les critiques, sans aucun contre-pouvoir capable de s’y opposer réellement. Autrement dit ; les démocraties se sont laissées mettre sous la tutelle de l’argent au nom d’un libéralisme dévoyé, qui a tout perdu en devenant libéralisme de l’individu et en oubliant d’être libéralisme politique — la faute à Benjamin Constant, parmi et avec tant d’autres !

    La technique

    Enfin, la pratique de l’économie comme science des moyens de la vie, de la technique comme moyen du progrès des conditions de vie, et l’autonomie des peuples, cet autre nom de la démocratie éclairée des Lumières. Nous en sommes au moment où l’autonomie, si longuement et durement conquise contre les Dieux, les seigneurs et les Rois, doit être reconquise contre la technique et contre l’économie. Chacun voit bien que le national libéralisme n’a qu’un projet, faire dévorer la Nation par l’entreprise, et assurer aux détenteurs du capital la bonne conscience de jadis ; les ouvriers sont mal payés mais ils vont à la messe le dimanche écouter les promesses de l’éternité ! Et s’il y a des pauvres, ils sont d’une grande Nation ! 

    Chacun sait qu’il n’a qu’un programme ; derrière les plis du drapeau, organiser la privatisation de tout ce qui peut l’être, la liquidation des systèmes de protection sociale, des mutualités nationales et des contrôles aux frontières, comme des politiques nationales d’aménagement du territoire, de relocalisation des industries stratégiques et le contrôle du capital des entreprises — proclamer son attachement à une Nation que l’on vide de tout contenu concret, à un État que l’on prive de tout moyen d’agir, pour en faire les trompes l’œil d’une occupation financière qui ne dit pas son nom. A chacun de méditer sur ce concours qu’on dit soumis à des rabbins du Moyen Age sur ce qui est le plus sacré, et qu’aurait gagné celui qui déclara ; « le pain ».

    Bien sûr, la naïveté n’est pas de mise. Jusqu’à un certain point l’intérêt de la Nation passe par l’intérêt des entreprises, qui créent les emplois, dont la productivité assurent les hauts salaires qui irriguent les territoires, et qui par l’innovation appliquée, gagnent les revenus mondiaux qui confortent le site national. Quand elles paient l’impôt. Quand elles ne délocalisent qu’en dernier choix. Quand elles servent l’intérêt national et le progrès territorial. Bien sûr, l’intérêt de la Nation passe aussi par les Fondations qu’établissent les milliardaires qui financent ce que l’État ne veut pas, ne peut pas ou ne pense pas à financer. Mais bien sûr aussi, l’État doit redéfinir les règles du jeu. Réinstituer les marchés contre les monopoles. Assurer que l’enrichissement de quelques-uns profite à tous. Rétablir des règles comptables qui confrontent l’entreprise à toutes les parties prenantes, et pas seulement au marché financier. Et, plus encore, assurer cette sécurité identitaire qui passe par la frontière, la famille, la citoyenneté et la stabilité du cadre de vie. Rien d’autre que le libéralisme politique. Si loin de ce que libéralisme économique a fait en tuant la liberté nationale, la liberté citoyenne, la seule qui vaille et qui dure. Celle de décider avec les siens d’un destin partagé.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 14 février 2022)

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