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silvio berlusconi

  • Métaphysique de Silvio Berlusconi...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maxence Smaniotto cueilli sur le site de la revue Rébellion et consacré à Silvio Berlusconi.

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    Métaphysique de Silvio Berlusconi

    Un métaphysicien de la politique internationale ?

    Silvio Berlusconi, quatre fois premier ministre d’Italie, n’est plus. Avec lui s’en va une certaine façon de « far politica » à l’italienne. Il n’était guère un disciple de Machiavel, et nous pouvons affirmer avec une certaine exactitude qu’il ne fut, au fond, même pas un vrai homme politique. La preuve : il ne lâchait jamais tomber ses amis (même ceux qui étaient condamnés). Un homme politique n’a pas d’amis – Berlusconi, lui, en avait. Des salopards, diront certains. En particulier Vladimir Poutine ; Berlusconi et le Russe étaient tellement proches qu’ils passaient les vacances ensemble. Cette proximité, que certains confondent avec de la finesse géopolitique, préoccupe profondément l’Union Européenne, c’est-à-dire les USA. Les Russes investissent un peu trop en Italie, et l’Italie fait de même en Russie. Alors, Silvio Berlusconi, homme aux quarante procès pour tout et pour rien, se fit éjecter en parfait style états-unien : des histoires de cul. 

    Berlusconi était en effet un queutard, un hédoniste, mais au moins un queutard assumé, loin, très loin de ces inquiétants politiciens lisses, asexués, politically correct qui menacent nos existences : Macron, Trudeau, Renzi, Michel, Merkel… Rendez-nous Berlusconi, Chirac et Trump ! 

    Homme dépourvu de toute transcendance, Berlusconi fut néanmoins, grâce à ses pitreries, un excellent révélateur de l’essence de l’ignoble théâtre grisonnant des politicards internationaux, ceux des sourires photoshopés et des postures balai-dans-le-cul. On le vit faire « buh ! » à Angela Merkel lors d’un sommet Italie-Allemagne en 2008, appeler publiquement « kapo’ » l’insupportable Martin Schulz en plein Parlement européen, saluer la victoire de Barack Obama avec un « il est jeune, beau et bronzé », et la liste pourrait être encore longue. 

    En jouant au guignol, Berlusconi révèle la dimension faussement sérieuse des hommes et des femmes d’État. En cela, Berlusconi fut un vrai métaphysicien de la politique internationale : il en révéla les constantes les plus profondes, les plus fausses. « Ils sont des pitres comme moi, mais moi, je le montre. Eux, non » semblait-il nous dire. 

    Une géopolitique berlusconienne 

    Aujourd’hui, certains prêtent à l’ancien premier ministre italien des compétences en géopolitique. Les photos le montrant en train de serrer la main à Kadhafi, Chavez, Poutine et Bachar al-Assad seraient, selon des eurasistes peu renseignés et des dissidents un peu trop épidermiques, des preuves de sa prévoyance dans les questions internationales. 

    Or, Berlusconi ne comprenait rien à la géopolitique. Pour lui, les États étaient des entreprises dirigées par des hommes forts ou faibles avec qui il était possible ou pas de s’entendre. Il y avait certes un certain réalisme en tout ça, une volonté de multiplier les accords avec des partenaires différents sans tenir en compte leurs idéologies, mais certainement pas de vision stratégique. Il n’était pas un Karl Haushofer, ni un Samuel Huntington ou un Zbigniew Brzezinski, il n’avait jamais entendu parler de « monde multipolaire ». Sa géopolitique était faite d’affaires et de relations personnelles. Il était d’accord avec Poutine, Bush, Loukachenko, les princes des monarchies du Golfe et bien d’autres, c’est tout. Si on prend une carte du monde et on divise la planète selon la vision soi-disant stratégique de Berlusconi, on n’y voit pas beaucoup de cohérence ; il a serré la main à Kadhafi et puis il a laissé l’Italie devenir un porte-avions de l’OTAN contre la Libye en 2011. Et que dire de l’Irak ? L’Italie participe à sa destruction et à son occupation en 2003 alors que Vladimir Poutine, déjà grand ami de Berlusconi, s’y opposait fermement avec la France et l’Allemagne. 

    Signalons également que depuis 2015, date à laquelle Berlusconi alla rendre visite à Poutine en Crimée, il fut déclaré « ennemi de l’État » sur le tristement célèbre site ukrainien Myrotvorets. Depuis son décès, sa photo est agrémentée d’un « liquidé ». 

    En définitive, Berlusconi fut à la politique étrangère ce que Chirac fut à la politique interne française – médiocre, déconnecté. Chirac avait des réelles compétences en géopolitique mais était incompétent en politique interne. Berlusconi, en revanche, comprenait très bien les Italiens et la politique italienne. Pour le meilleur comme pour le pire. Preuve en est qu’il a, à quatre-vingt-cinq ans, fait gagner les élections à l’atlantiste pro-européenne Giorgia Meloni en 2022.

    Une politique personnalisée

    Homme dans la politique mais pas politique, Berlusconi balaya une certaine façon de penser l’Italie républicaine, avec ses entreprises d’État, son welfare, ses services publics. Contrairement à ses prédécesseurs, il personnifia les institutions républicaines, et ce, jusqu’à faire voter des lois ad hoc pour sa personne, qu’il cachait derrière sa fonction de premier ministre (ses successeurs, de gauche comme de droite, ne sont jamais revenus sur cela). Sa vision de l’État comme entreprise à diriger consacre une nouvelle façon de faire la politique en Europe – Emmanuel Macron n’en dit pas moins lorsqu’il eut l’idée ridicule de définir la France une start-up nation

    Berlusconi voyait des communistes partout, c’est-à-dire des parasites sociaux qui veulent mettre des impôts, mais il est toujours resté un grand admirateur du socialiste Bettino Craxi. Ses adversaires étaient régulièrement taclés de « communistes », surtout quand ils étaient des juges et qu’ils enquêtent pour fraude fiscale. Son irruption dans la politique redéfinit les contours de la droite italienne, accouchement aux forceps une droite libérale et hédoniste de l’ancienne démocratie chrétienne, bourgeoise, conservatrice et sociale, toute en retenue et en secrets, celle qui avait fait construire des logements sociaux pour ouvriers. Avec Berlusconi, tout le monde s’endetta pour devenir propriétaire et créer son entreprise, et ses gouvernements haussent les retraites.

    Il opéra une autre révolution, néolibérale aussi. Un golpe domestique en quelque sorte. Oligarque ayant démarré d’en bas (la petite bourgeoisie milanaise), il s’invita chez les Italiens avec ses chaînes de télévision et ses magazines. Mondadori, la plus importante maison d’édition italienne, est dirigée par sa fille Marina. Mediaset, le groupe qui rassemble ses chaînes TV, est dirigé par son fils Pier Silvio, qui en est le directeur général. 

    Ses chaînes TV gerbèrent un flot incessant de bêtises faites de « veline » (les soubrettes italiennes), de programmes sur les joueurs de foot les plus idiots, de journaux télévisés tellement  a ses bottes qu’à côté LCI passe pour une chaîne neutre, de programmes humoristiques abrutissants et ainsi de suite, faisant bien attention à éliminer les programmes culturels. 

    Il participe ainsi à façonner son propre électorat. 

    Berlusconi ne fut pas le pire. Il fut, comme le souligne pertinemment le journaliste italien Luca Bagatin dans ses articles, le moins pire. Certainement, meilleur que les loques qui infestent la politique italienne actuelle. Au moins, il avait de la personnalité, et il fut en quelque sorte le dernier à tenter de conserver un minimum de souveraineté italienne en critiquant ouvertement l’Union Européenne et en gardant de solides relations économiques et diplomatiques avec la Russie, l’Egypte et la Libye pour faire contrepoids à la toute-puissance états-unienne. 

    Berlusconi mort, une page de la politique italienne se tourne définitivement. On verra ce que le « Bel Paese » nous réserve. 

    Maxence Smaniotto (Rébellion, 14 juin 2023)

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  • Oligarques en péril !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la révolte des peuples en Europe...

     

     Beppe Grillo, gauche, Institutions, Mario Monti, oligarchie, populisme, Silvio Berlusconi, Union européenne

     

    Oligarques en péril

    La défaite cuisante subie par Mario Monti lors des élections italiennes n’a pas fait dévier d’un pouce la ligne fixée par les oligarques à Berlin, à Bruxelles, à Paris. L’austérité sera maintenue, au besoin renforcée, dans le parfait mépris des peuples qui la subissent. Ecoutons la rumeur médiatique : les foules qui apportent leurs suffrages à Beppe Grillo ou à Silvio Berlusconi, nous dit-on, ne sont pas dignes de la moindre considération. Le premier n’est-il pas un humoriste ? Le second n’est-il pas perdu de réputation ?

    En haut lieu, on se rassure à bon compte en personnalisant à l’excès les enjeux. Quel que soit le pays, la protestation populaire se fixe sur les tribuns tels qu’ils se présentent, de droite ou de gauche, vulgaires ou distingués, intelligents ou obtus. C’est sans doute regrettable mais on n’arrêtera pas le mouvement en plaçant des millions d’électeurs dans la catégorie infamante du populisme. Pour les citoyens révoltés, ce n’est qu’une humiliation supplémentaire. Pour ceux qui, parmi eux, cherchent une issue positive à la crise générale, c’est une nouvelle source de confusions et de disputes stériles. Le populisme, aujourd’hui, englobe l’extrême droite, l’extrême gauche, les adversaires de l’euro, les ennemis de l’élite, les classiques démagogues. C’est trop. Trop de simplifications et trop d’amalgames qui ne sont d’aucune aide quand on essaie de penser, tâche difficile, la catastrophe en cours.  Les mouvements populaires qui sont en train de se manifester dans les rues espagnoles et portugaises ou qui s’expriment dans les urnes grecques et italiennes sont la conséquence de trois phénomènes :

    L’effondrement du projet européen. On a présenté aux citoyens des différentes nations la perspective d’un grand marché de consommateurs qui laissait supposer une prospérité croissante. L’austérité imposée ruine cet espoir. Confrontés à la récession, au chômage et à la pauvreté de masse, d’innombrables citoyens estiment que ce projet européen est un échec, un mensonge, ou les deux à la fois.

    L’effondrement des gauches. Les partis communistes sont des survivances et les partis socialistes ont abandonné leur doctrine de progrès économique et social pour pratiquer les fausses vertus de l’ultralibéralisme. En Italie, en Espagne, au Portugal, en France, les masses protestataires sont privées de recours aux partis socialistes qui tentent de les abuser le temps d’une campagne électorale pour mieux les abandonner juste après.   

    L’effondrement lent des institutions démocratiques. Quand les gouvernements de droite et de gauche s’alignent sur la Commission européenne sitôt les élections passées, quand ils signent des traités européens qui les privent de leurs pouvoirs, quand ils ne tiennent aucun compte des référendums en France et aux Pays-Bas, quand ils laissent une troïka se livrer au saccage et au pillage de la Grèce, il est évident que ce n’est pas le « populisme » qui menace la démocratie mais l’oligarchie.

    Ces effondrements marquent la fin du 20ème siècle. Les doctrines totalitaires sont mortes et le soviétisme, le maoïsme, le fascisme, le nazisme seront sans résurrection. L’utopie européiste et celle du marché mondialisé viennent de trépasser. Les partis du 20ème siècle sont à l’agonie alors que les formations politiques du 21ème siècle ne sont pas encore nées. C’est là un moment passionnant et dangereux. Dans les masses contestataires, il est normal que la recherche de solutions soit désordonnée puisque les vieux partis sont incapables de structurer une opposition cohérente. Du coup, une fraction de l’opinion peut se laisser prendre par telle ou telle forme de radicalisme droitier – ou bien se satisfaire d’actes de pure et simple violence.

    Le pire serait de fuir le danger. Même si cela constitue une marque de « populisme », il faut affirmer que l’affrontement n’est plus entre les partis de droite et de gauche mais entre l’oligarchie et le peuple. Le Front national s’inscrit dans cette dialectique et on n’arrêtera pas sa progression par des appels à la vigilance antifasciste. C’est le principe gaullien du rassemblement qu’il faut reprendre afin de constituer le parti patriote qui est en latence depuis l’échec du Pôle républicain. Qui saura être le rassembleur capable de donner sens et cohérence à la révolte qui gagnera tôt ou tard la France ?

    Bertrand Renouvin (Le blog de Bertrand Renouvin, 10 mars 2013)

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  • Conversation avec Alain de Benoist... (2)

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y donne son analyse sur les éléctions italiennes...


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    Ils préfèrent les people au peuple

    Le comique Beppe Grillo grand vainqueur des dernières élections législatives en Italie… Qu’est-ce que cela dit sur la réalité de la politique locale ? Peut-on le résumer à sa simple qualité de comique, tel un Coluche, chez nous, il y a quelques décennies ? Au fait, « populisme » est-il forcément un gros mot ?

    Il y a longtemps que Beppe Grillo n’est plus un « comique », contrairement à ce que s’imaginent la plupart des journalistes français qui le traitent de « clown » ou d’« histrion » pour faire oublier qu’ils n’ont découvert son existence qu’au soir des élections. Il n’est pas plus comparable à Coluche qu’il ne l’est à Poujade ou à Dieudonné. Avec 25,5 % des voix et plus de 160 parlementaires, députés et sénateurs, sa formation, qui n’existait même pas lors du précédent scrutin, est devenue d’emblée le premier parti d’Italie. Cela donne la mesure de la vague de fond qui l’a portée. Et c’est sur celle-ci que doit porter la réflexion. L’Italie a certes été un pays pionnier en matière de « populisme » (on se souvient de l’« uomo qualunque » des années 1950), mais le populisme du Mouvement 5 Etoiles ne ressemble à rien de ce que l’on a vu. Ce n’est pas un populisme de la peur, mais un populisme de la colère et de la révolte. Ce n’est pas non plus, comme souvent en Europe, un populisme qui divise la droite, car il a surtout rassemblé des électeurs venus de la gauche. Enfin, c’est moins un populisme qui prétend parler au nom du peuple qu’un populisme qui s’efforce de créer les conditions dans lesquelles le peuple peut s’exprimer. Quant aux esprits paresseux qui pensent que Grillo n’a pas de programme, ils montrent par là même qu’ils ne l’ont pas lu.

    Le « populisme » est aujourd’hui le terme péjoratif qu’utilise la Nouvelle Classe politico-médiatique, élue par la globalisation, pour désigner avec dédain ceux qui s’entêtent à penser que la démocratie repose sur la souveraineté du peuple. La Nouvelle Classe n’a que faire du peuple (elle lui préfère les « people ») et n’aspire qu’à gouverner sans lui. C’est ce qui la rend incapable de mesurer l’ampleur du fossé qui sépare désormais les classes populaires de l’oligarchie dominante. L’erreur classique que l’on fait à propos du populisme est d’y rechercher une idéologie, alors que le populisme n’a pas de contenu idéologique prédeterminé : ce n’est pas une doctrine, mais un style. L’autre erreur est de l’analyser simplement en termes de « démagogie ». C’est oublier que la démagogie des élites vaut bien celle des populistes. C’est surtout passer à côté de l’essentiel, qui est la notion même de peuple, défini comme un demos uni par une sociabilité commune. Vincent Coussedière n’a pas tort d’écrire que « l’être-ensemble populiste correspond à ce moment des démocraties où le peuple se met à contrecœur à faire de la politique parce qu’il désespère de l’attitude des gouvernants qui n’en font plus ».

    Insubmersible Silvio Berlusconi. Détesté par nos médias – quoique nombre de ceux qui l’insultent aujourd’hui ont peut-être été ses salariés à l’époque de sa chaîne de télévision française, La Cinq, au siècle dernier –, mais manifestement pas si impopulaire que ça chez lui. Quelles réflexions un tel paradoxe peut-il vous inspirer ?

    Berlusconi a principalement surfé sur le thème de la démagogie fiscale. Son populisme est un populisme droitier d’essence bourgeoise bien différent du populisme « chimiquement pur » de Beppe Grillo. En prenant position pour la décroissance, la démocratie participative et le mandat impératif, le Mouvement 5 Etoiles s’est aussi prononcé pour l’autonomie et le primat du politique vis-à-vis de la « gouvernance » économique, de la finance de marché et de l’expertocratie. Berlusconi est un grand « communicateur », mais Grillo a ouvert un nouveau chapitre de la communication politique en refusant d’apparaître à la télévision et en s’appuyant avant tout sur Internet (l’« incendie numérique ») et sur les meetings de rue. Berlusconi reste un homme de droite, quand le succès des « Grillini » montre que le clivage gauche-droite n’a plus de valeur opérationnelle pour analyser les phénomènes politiques nouveaux.

    Dans ce scrutin, il y a trois disparus dont on a peu parlé. Mario Monti, l’ancien banquier de Goldman Sachs, et son allié Gianfranco Fini, de l’Alliance nationale. Sans oublier Umberto Bossi, de la Ligue du Nord, empêtré dans des scandales de corruption que lui, l’Italien du Nord, imputait aux seuls Italiens du Sud… Quel bilan tirer de tout cela ?

    Le rejet de Monti par 90 % des Italiens montre à quel point l’arrogance des technocrates est devenue insupportable pour les classes populaires et les classes moyennes auxquelles la Forme-Capital veut faire payer le prix d’une crise provoquée par l’endettement public et la folle course à l’austérité engendrée par la désubstantialisation de la valeur et la suraccumulation du capital fictif. La Lega conserve quelques bastions, mais se trouve maintenant confrontée à une crise d’identité très profonde. Quant à Fini, il mérite plus que jamais son nom. Cela ne signifie pas que l’Italie est définitivement entrée dans l’« ère Grillo », mais que tout retour en arrière est exclu. Aux dernières élections, c’est toute la classe politique italienne qui s’est trouvée disqualifiée par une nouvelle secessio plebis. Un signe annonciateur pour d’autres pays européens ?

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 15 mars 2013)

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