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richard durn

  • La tuerie de Toulouse et la haine...

    Nous reproduisons ci-dessous les réflexions quont inspiré à Claude Bourrinet, sur le site de Voxnr, les tragiques événements de Montauban et de Toulouse.

     

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    La tuerie de Toulouse et la haine

    Après la tuerie perpétrée par un homme en scooter dans une école juive de Toulouse, lâche assassinat de trois enfants et d’un professeur d’hébreu, la parole va être encore moins possible qu’auparavant. Non que le flot, légitime, des indignations et de l’émotion, ne va pas envahir l’espace public – nous aurons bien sûr tout ce qui est d’usage en la matière – mais il sera difficile de désembuer la logique, et d’adopter une pensée raisonnable.

    Du reste, pourquoi ne pas, ici même, exprimer l’horreur qu’un tel acte suscite ? Le froid assassinat de trois (ou peut-être quatre) militaires français, à Toulouse et Montauban, ne pouvait que susciter la colère et l’écœurement. La première idée qui vint à l’esprit fut que ce geste relevait d’un terrorisme importé d’Afghanistan, malgré les dénégations des autorités. Cependant, l’origine maghrébine et antillaise des victimes laissait planer le doute, et paraissait plutôt désigner un acte raciste. Ce serait évidemment une circonstance aggravante, l’ignominie d’une exécution de sang froid suffisant au demeurant à disqualifier l’acte de l’assassin. Car si, par hypothèse, il avait été mû par des motifs partisans, il aurait été bien avisé de risquer sa peau et de combattre ses ennemis sur le théâtre même des opérations, au lieu de les supprimer comme un vulgaire criminel.

    Toutefois, l’origine juive des victimes de lundi ne laisse guère de doute sur le racisme de ces actes. La probabilité d’un crime erratique, commis par un égaré, est à écarter.
    Resterait bien sûr à définir la folie. Anders Behring Breivik, l’auteur du massacre de 70 participants, pro-palestinien, à Oslo, était-il aliéné ? On l’a plaidé lors de sa mise en accusation. Au fond, un geste qui dépasse la mesure humaine, qui oublie toute commisération, toute pitié, tout respect de la vie, d’autant plus que l’on a affaire à des êtres sans défense, fragiles et innocents, acte que les Romains appelait « scélératesse », acte monstrueux, n’est-il pas la manifestation d’une faille prodigieuse dans la perception de ce qu’est la condition humaine ? Pour que l’on dénie à autrui un minimum de respect dû à sa nature d’humain, il faut être soit aveuglé par la haine idéologique, soit beaucoup souffrir.

    Les commentateurs de la tuerie d’Oslo n’ont évoqué les raisons politiques qui en sont l’origine que partiellement, en général pour mettre en cause l’ « extrême droite » européenne, terme générique assez flou, occultant le philo-sionisme de son auteur, et son occidentalisme virulent, et ne retenant que sa haine du multiculturalisme et sa xénophobie antimusulmane. Lorsqu’on se trouve devant ce type de d’acte démesuré, les raccourcis fleurissent, et la juste évaluation des choses s’estompe.

    Notons en passant la multiplication de meurtres prémédités, de massacres froids, commis souvent par une personne isolée, dans le monde occidental, depuis quelques dizaines d’années. De la Finlande aux USA, d’Allemagne en Norvège, en France et ailleurs, des individus surarmés ont délibérément liquidé ceux qui se trouvaient en face d’eux. Leur appartenance politique, quand elle existait, était variée. Richard Durn, l’auteur du massacre du conseil municipal de Nanterre, était un militant écologiste, ancien membre du PS avant de rejoindre les Verts. Il était également militant de la Ligue des droits de l'homme (il était trésorier de la Ligue locale des droits de l'homme).

    Peut-être faudrait-il, avant d’invoquer des sources archéo-idéologiques, se demander pourquoi une société qui se veut humaine, protectrice, évoluée, progressiste, engendre de tels monstres.

    Il serait aussi judicieux, mais sans doute ne faut-il pas se laisser tenter par ce genre d’assimilation périlleuse, de souligner combien de tels massacres, de femmes, d’enfants, de civils, d’innocents, sont devenus le lot commun des populations du Proche et du Moyen-Orient, singulièrement depuis que l’impérialisme occidental se mêle d’y imposer la « civilisation ». Au fond, la mort de plusieurs centaines d’enfants, aussi bien palestiniens, durant l’opération « Plomb fondu », de janvier 2008, que libanais, pendant la guerre contre le Hezbollah, n’ont pas suscité le dixième de l’émotion ostentatoire, kippa vissée sur le crâne, de notre personnel politique, qui parade chaque année au Dîner du CRIF.

    Mais rappelons-le, qu’on ne nous fasse pas dire ce que nous ne disons nullement : il est inqualifiable de comparer les morts innocentes. Bien qu’à vrai dire, les médias semblent toujours, explicitement ou implicitement, nous présenter, dans cet ordre sordide, deux poids, deux mesures.

    Cela étant dit, je serais tout à fait en accord avec Jésus-Christ, lorsqu’il proclamait que le « royaume des cieux » était à ceux qui étaient comme les enfants. Malheur à qui s’en prend à eux ! Le tueur, à ce qu’il paraît, a poursuivi une enfant dans la cour pour l'abattre. Après ses premières victimes, d’après un responsable du CRIF, « il est ensuite entré dans la cour de l'établissement et a attrapé une enfant de 8 ans, la fille du directeur, pour lui tirer directement dans la tête ».

    Voilà des faits qui suffisent pour ne pas hésiter une seconde à crier son horreur.
    Mais après ce cri justifié ?

    Ne nous faisons pas d’illusion : la politique reprendra ses droits. C’est même déjà fait. Le « philosophe » hystérique BHL est parti en chasse, avec la célérité peu philosophique qu’on lui connaît. Les autres vont lui emboîter le pas. On va encore fouiner dans les caves de l’ « idéologie » française, en occultant soigneusement que le sionisme est un nationalisme ethnique et messianique. On va procéder à toutes les réductions, et faire taire les critiques en jetant anathèmes, excommunications, accusations diffamatoires. Les discours de sagesse, qui demandent à ce que la justice s’applique partout, quelle que soit l’origine des uns et des autres, ne seront pas entendus. Désormais, la parole ne sera plus que celle des va-t-en guerre. Le tueur ne pouvait pas mieux rêver.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 20 mars 2012)

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  • Logique du massacre ?...

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    Anders Behring Breivik a réussi...

    En quelques heures, celui que ses anciens collègues de travail dépeignent comme poli, courtois et timide a assouvi son fantasme de puissance en assassinant 93 de ses concitoyens et est devenu le Norvégien le plus célèbre du monde. Le manifeste de ce franc-maçon illuminé, qui  se présente comme un chrétien conservateur churchillien, libéral en économie, adversaire du marxisme, du multiculturalisme et de l'islam, va être lu par des millions de personnes et son geste suscitera sans doute l'admiration de quelques dizaines de cinglés de par le monde...

    Un livre, publié en 2010 aux éditions Inculte et intitulé La logique du massacre, s'est intéressé à ces tueurs de masse et à leurs derniers écrits...

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    Le 20 avril 1999, deux adolescents s’introduisent dans leur lycée, et assassinent froidement une dizaine de leurs camarades et professeurs. Avec « le massacre du lycée Columbine », le monde entier découvre les mass murderers (tueurs de masse), qui échappent aux typologies médiatiques et psychologiques habituelles. Ces drames inspireront des réalisateurs comme Michael Moore et Gus Van Sant.

    D’une violence extrême, ces événements sont souvent traités par les médias de manière sensationnaliste. Aucun ouvrage en France ne s’est encore penché sur ce phénomène. Les documents bruts retranscrits dans La Logique du massacre (journaux intimes, blogs, lettres, etc.) révèlent le besoin de ces meurtriers d’être compris. Ils y expriment leur inadéquation au monde, à travers une parole politique désespérée, radicale et confuse, et/ou l’expression d’une intense frustration sexuelle et sentimentale.

    Ce recueil permettra au lecteur de saisir ce que ces hommes ont en commun, et ce qu’ils disent de notre société. Il contient des textes qui sont la retranscription exacte de journaux intimes, lettres ou blogs de tueurs de masse. Avec entre autres :
    Journal de Richard Durn
    Lettre de Marc Lépine
    Lettre de Michael Mc Lendon
    Lettre de Robert Hawkins
    Retranscription des vidéos de Cho Seung-Hui (Virginia Tech)
    Journal d’Eric Harris (Columbine)
    Journal de Dylan Klebold (Columbine)
    Journal (1993-2001) de Valery Fabrikant
    Journal de Georges Sodini

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