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nationalité

  • Pour une préférence de civilisation !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean-Yves Le Gallou à Monde et vie (n° 949 du 21 décembre 2017) et  cueilli sur Polémia. Il y aborde la question essentielle de la préférence de civilisation...

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    Pour une préférence de civilisation !

    Monde et Vie : Jean-Yves Le Gallou, vous proposez ces derniers temps le concept de « préférence civilisationnelle ». Pourquoi ne pas vous borner à la préférence nationale, dont on a beaucoup parlé ?

    Jean-Yves Le Gallou : La préférence nationale renvoie à un concept juridique qui est le concept de nationalité. C’est la préférence pour les détenteurs de la nationalité. Aujourd’hui, la nationalité est devenue un concept juridique déconnecté du concept identitaire. Résultat ? Beaucoup de Français vont se sentir mieux à Prague, Budapest ou Porto qu’en Seine-Saint-Denis, par exemple. La préférence de civilisation renvoie à une identité culturelle commune et je crois que c’est un ressenti d’autant plus partagé que, justement, l’identité c’est la culture commune. Je vous en donnerai un exemple : nous avons fait, avec Polémia, une vidéo intitulée « Être français », qui a recueilli 1.300.000 vues sur YouTube. Nous avons lancé ensuite, avec l’Institut Iliade, une vidéo intitulée « Être Européen ». L’opinion générale était que l’Europe n’aurait aucun succès et que nous n’atteindrions pas les chiffres de la précédente, que nous ferions trois ou quatre fois moins de vues. En réalité, elle en a fait trois fois plus : 3.750.000 vues, seulement en France. C’est un signe… Qu’est-ce qu’être un Français aujourd’hui ? Mohammed qui voile sa femme est français… La nationalité tend à devenir un concept purement juridique, sans prise sur la réalité.

    Selon vous, le développement des identités régionales en Europe va dans le sens d’une préférence avant tout civilisationnelle ? 

    Le développement des identités locales et régionales représente une double réaction, d’abord contre le jacobinisme niveleur et puis contre le mondialisme. On n’ose pas trop s’affirmer différent de l’immigré, mais on se perçoit différent du pays auquel on est rattaché. En fait, que ce soit en Catalogne ou en Corse, on se trouve devant une des formes du vote identitaire, même si souvent les représentants de cette sensibilité autonomistes ou nationalistes sont politiquement corrects, même si, par exemple, les autonomistes écossais trouvent qu’un Pakistanais qui va à la mosquée d’Édimbourg est un Écossais. On notera que cette idéologie multiculturaliste est moins présente en Corse, où les chefs du Parti se sont affichés solidaires du maire de Sisco qui avait défendu sa population entrée en conflit avec des musulmans et qui a pris un arrêté anti burkini.

    Mais, en Corse, le vote Front national s’effondre. On est passé de quelque 12% à 3% ?

    C’est justement parce que le vote autonomiste est perçu comme le véritable vote identitaire. Le Front national a trop longtemps déserté la question de l’identité. Il n’apparaît plus, non plus, comme un vote protestataire. C’est le vote autonomiste, en Corse, qui apparaît à la fois comme le vote protestataire et comme le vote identitaire. On peut ajouter que la perte de crédibilité de Marine Le Pen, depuis le fameux débat du second tour de la présidentielle, n’est pas pour rien dans l’effondrement, en Corse, du Front national. Sous sa baguette le Front national a voulu devenir un parti classique, un parti comme les autres. Eh bien, en Corse, c’est l’ensemble des partis classiques qui s’effondre et même La République en Marche ne fait que 11% des suffrages au premier tour.

    Vous parlez de préférence civilisationnelle. N’est-ce pas un peu abstrait ? Que contient la préférence civilisationnelle ?

    La civilisation, c’est avant tout une conception du monde. Cette conception européenne du monde est fondée sur l’incarnation et sur la représentation, cela bien sûr dans le christianisme, mais aussi avant le christianisme…

    Incarnation, je comprends… Qu’entendez-vous par représentation ?

    Je ne parle pas ici de la représentation politique démocratique, mais tout simplement de la représentation dans l’art de la figure humaine, et même de la représentation du divin. Dans l’Antiquité gréco-romaine, les dieux, vous le savez, sont à l’image des hommes. Et dans le christianisme, Dieu se fait homme. Cette proximité, cette immanence du divin, voilà ce qui caractérise la culture européenne. Le divin est dans la nature. Les lieux sacrés des païens et des chrétiens sont souvent les mêmes d’ailleurs. Une grande partie de la bataille culturelle, encore aujourd’hui, doit viser cette hérésie chrétienne qu’est l’iconoclasme. Les iconoclastes sont ces hérétiques qui, se revendiquant de la pureté de leur foi, refusent la représentation du Christ et des saints. On trouve ce courant au début du christianisme, mais on le retrouve au XVIe siècle, où les statues de saints ou les fresques venues du Moyen Age sont détruites par les disciples de Calvin. La Révolution française nous donnera à nouveau l’exemple de la vandalisation de la culture et du triomphe de l’abstraction. Aujourd’hui, du point de vue culturel, une organisation comme Daech, en guerre mondiale contre l’Occident, se caractérise aussi comme un mouvement iconoclaste, qui détruit toutes les représentations issues du passé : je pense aux Bouddhas afghans, que ces nouveaux Vandales ont fait exploser à la dynamite. La destruction des Temples à Palmyre procède du même esprit. Il s’agit pour les islamistes d’anéantir une tradition culturelle remontant à l’Antiquité. Ces destructions ont symboliquement plus d’importance souvent que l’incendie de puits de pétrole ou même que des massacres de masse.

    Vous incluez dans cette guerre de civilisation la fameuse question du voile islamique ?

    Plus que d’un morceau de tissu il s’agit de la conception que l’on se fait de la femme et du respect de sa liberté. Les femmes européennes n’ont jamais été encagées dans un harem ou derrière un mur de tissu… L’amour courtois a propagé une conception très respectueuse de la femme. Dans l’Antiquité, il y a des dieux et des déesses. Dans le christianisme, le rôle de la Vierge Marie, que les médiévaux appellent « Notre-Dame », en référence à l’amour courtois, revêt une importance que les chrétiens d’aujourd’hui ont parfois du mal à comprendre. Dans ce contexte culturel, il est normal qu’il y ait une bataille frontale sur la question du voile, interdit dans l’espace public. Comme disait Montesquieu, « les mœurs sont plus importantes que les lois ».

    L’excision, que faut-il faire ?

    Je dirais surtout ce qu’il ne faut pas faire : donner à une jeune femme malienne le statut de réfugiée politique en France pour qu’elle ne soit pas excisée dans son pays et la laisser ensuite subir cet acte monstrueux dans notre pays…

    Comment s’insère la laïcité dans votre combat civilisationnel ?

    La civilisation européenne se caractérise par la liberté des débats, par la libre confrontation des idées. Quant à la laïcité elle-même, son interprétation laïciste actuelle me paraît artificielle et, pour tout dire, franco-française. Ce qui est important – la fameuse querelle des guelfes et des gibelins en porte la trace au cœur du Moyen Age – c’est la séparation du domaine politique et du domaine religieux. Mais il n’y a pas besoin du laïcisme pour cela. Quand on y réfléchit, il y a quelque chose d’ahurissant : le Conseil d’État valide la construction de mosquées avec leurs minarets, il valide le hallal, l’abattage de l’Aïd et le port du burkini, mais il interdit que la sculpture d’un pape soit accompagnée d’une croix. Cette décision est clairement liberticide. C’est la raison pour laquelle j’ai manifesté devant le Conseil d’État, le 12 décembre, contre l’arrêt rendu concernant la croix de Ploërmel ; je veux parler de cette statue de Jean Paul II que le laïcisme ambiant entend priver de sa croix.

    Que préconisez-vous concrètement ?

    Il est urgent de lutter contre la banalisation de ce genre de décision ubuesque, selon laquelle il faudrait mutiler une œuvre d’art au nom de l’idéologie. Concevoir la statue du pape sans la croix qui le surplombe, c’est une atteinte à la liberté de création, c’est encore une forme de ce vandalisme dont je vous parlais tout à l’heure. Il faut dénoncer les vrais responsables de ces dérives immigrationnistes et anti-identitaires. Ce ne sont pas les politiques en premier lieu…

    Qui est responsable ? 

    Nous subissons le pouvoir des juges, c’est clair. Comment s’exerce-t-il ? Ils prennent des textes juridiques généraux et ils les interprètent de façon liberticide. Aujourd’hui ni la liberté de réunion, ni la liberté d’expression, ni la liberté des collectivités locales ne sont garanties… Les maires qui ne veulent pas de burkini sur les plages de leur ville sont contraints de rapporter leurs décisions ; on oblige les édiles à distribuer des repas hallal dans les cantines municipales, et, pour y parvenir, on se targue d’une interprétation de grands principes abstraits comme la liberté d’aller et de venir ou la liberté religieuse. Quand je parle du pouvoir des juges, il s’agit de quatre ou cinq personnes – Jean-Marc Sauvé, Bernard Stirn, Remi Schwartz ou Thierry Thuot – qui adossent leur idéologie laïciste, maçonnique ou chrétienne progressiste sur les médias du Politiquement correct. Ils font régner la terreur et imposent des réponses négatives pour tout ce qui est chrétien et évidemment pas pour les musulmans.

    A quand faites vous remonter ce terrorisme des juges ?

    Le Conseil d’État était culturellement et idéologiquement conservateur. Il a basculé dans l’immigrationnisme au début des années 1970, sous la pression du GISTI (Groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés). La prise de pouvoir du Conseil d’État sur les questions d’identité date précisément de 1978, date à laquelle on a assisté à l’invalidation du décret Bonnet, qui interdisait le regroupement familial. Une telle mise à la casse s’est opérée par le biais de l’interprétation de la Convention internationale sur les droits de l’enfant, qui n’avait absolument pas été formulée pour répondre à une telle situation.

    Que pouvons-nous faire aujourd’hui ?

    Le problème central aujourd’hui, du point de vue civilisationnel, ce n’est pas l’Union européenne, ce n’est pas le pouvoir politique, c’est le pouvoir des juges. Aujourd’hui, les seuls qui aient une influence, ce sont les minorités ethniques, sexuelles ou religieuses. Il faut nous constituer, sur tel ou tel sujet de société, en minorités agissantes ; face aux autres, il faut que les nôtres, qui constituent la majorité silencieuse, s’organisent en groupes de pression, pour défendre notre identité, nos mœurs, nos modes alimentaires, notre histoire… Le récit national est un enjeu qui concerne tout le monde et que nous devons préserver et faire connaître.

    Jean-Yves Le Gallou, propos recueillis par Claire Thomas pour Monde et Vie (Polémia, 13 décembre 2017)

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  • Quand les "élites" ne parviennent plus à intimider le peuple...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 12 janvier 2016 et consacrée à la question de la déchéance de la nationalité et au débat que cette mesure suscite à gauche...

     


    "La nationalité française est d'abord une... par rtl-fr

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  • Déchéance, confusion politique, clarification idéologique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré au débat sur la déchéance de la nationalité et à ses conséquences idéologiques... Spécialiste de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais et a publié dernièrement Think tanks : Qand les idées changent vraiment le monde (Vuibert, 2013).

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    Déchéance, confusion politique, clarification idéologique

    L'interminable affaire de la déchéance de nationalité provoque une confusion politique qui dissimule une paradoxale clarification idéologique.

    La confusion politique s'est développée à partir d'une manœuvre présidentielle, habile au départ. Pour un Hollande commémorant et incarnant à tout va, tout ce qui évoque fermeté et unité nationale est bon à prendre. Et s'il peut d'un même mouvement se présenter comme au-dessus des partis, envoyer un signal fort à l'électorat de droite dans la perspective de 2017 et susciter la confusion chez les Républicains, obligés de voter une mesure qu'ils ont réclamée, pourquoi s'en priver ? Une occasion de rassurer neuf Français sur dix ne se refuse pas.
    Puis l'affaire est partie dans tous les sens dès que la gauche morale se soit opposée à la gauche pragmatique autour du syndrome de la stigmatisation (le fameux risque de faire "deux catégories de Français").
    Du coup, au lieu d'un consensus pour exclure de la Nation ceux qui combattent la République les armes à la main, la classe politique se divise en :
    - partisans de ne rien changer
    - partisans d'une indignité qui priverait les terroristes de leurs droits civiques (au cas où l'un d'entre eux désirerait se présenter à la présidence de la République ou s'engager dans l'armée une fois purgée sa peine) mais ce qui ne permettrait pas de les expulser
    - partisans d'une déchéance applicable un binationaux nés Français, dont on peut penser qu'à la sortie de prison ils seraient renvoyés dans leur autre pays. Encore faudrait-il que celui-ci n'ait pas eu la bonne idée de les déchoir de l'autre nationalité entretemps, ou qu'il ne leur réserve pas des châtiments tellement effroyables que nous serons obligés de les garder...
    - partisans d'un déchéance applicable à tous les Français à titre de peine emblématique, quitte à faire des apatrides et à jouer des trous du droit international (nous n'avons pas exactement ratifié la convention de l'ONU, etc.). Là encore, l'affaire reste hypothétique et on imagine mal ce que l'on ferait d'un apatride, ex Français, ayant purgé une longue peine. Le remettre à l'UNHCR ? Mais au moins la valeur d'anathème de la mesure serait manifeste.
    - partisans de toute exigence supplémentaire conditionnant l'acception du projet gouvernemental et qui donnerait un prétexte pour ne pas le voter sans perdre la face (stratégie Sarkozy si nous avons bien compris)
    - partisans de n'importe quelle autre option qui permettrait de compliquer encore le pataquès qui précède.

    Ce débat ne touche que la classe politique, les médias et les élites en général, le bon peuple étant, lui, partisan de la déchéance sans chichis et méprisant les états d'âme des prescripteurs d'opinion en cette affaire comme en beaucoup d'autres.

    Sur le plan idéologique, en revanche, la chose se simplifie. Elle reflète deux conceptions de la Nation et de la souveraineté.
    On connaît les arguments des opposants : le soutien objectif apporté aux thèses d'extrême droite et le scandale de distinguer "deux catégories de Français" (comme si la séparation entre mono et bi nationaux ne constituait pas déjà cette différence).
    Le premier reproche s'est un peu usé par répétition. Mais ici Hollande commet le péché dont fut si souvent accusé son prédécesseur : libérer la parole, prononcer les mots interdits, stimuler les mauvaises peurs....
    Mais c'est surtout le second reproche qui peut faire des ravages. La proposition du gouvernement viole en effet plusieurs tabous : le droit du sol présenté comme consubstantiellement républicain (ce qui historiquement douteux), le principe d'égalité poussé à l'extrême et l'obsession de ne rien faire qui soit discriminant (ici, la peur d'envoyer un "mauvais signal" à nos compatriotes musulmans).

    Pour le dire autrement, il y a trois totems menacés :
    - les "valeurs" dont l'évocation rituelle est sensée servir de pierre de touche (ce qu'elles font d'autant plus facilement que personne ne se prononce ouvertement contre la liberté, l'égalité ou la fraternité) ;
    - le refus des appartenances héritées : tout ce qui peut faire un lien entre nationalité et transmission est réputé réactionnaire par une pensée qui ne connaît que des individualités ;
    - le culte de l'Autre, qui semble réduire le malheur du monde par un facteur unique : le repli sur soi, le déni de la différence.
    Tout cela se résume en une peur d'offenser (offense au droit naturel, offense passée faite à l'étranger ex colonisé, offense future infligée au citoyen "de seconde zone" binational et qui nourrirait son ressentiment). Comme si le dernier marqueur d'une gauche fantasmique était de présenter perpétuellement des excuses et de "respecter" toujours mieux les sensibilités de communautés. Ou comme si le combat pour l'égalité sociale se transformait en compétition de bienveillance. On peut penser ce que l'on veut de cette attitude - et le lecteur a compris que nous sommes plutôt d'une école pour qui la Nation accueille, protège et sanctionne, a des frontières, ennemis et des amis, etc. -, mais là n'est pas la question. Il y a quelque chose de pathétique dans la transformation d'une exigence historique de justice, sensée être de gauche, en une exhibition de supériorité morale, totalement coupée des préoccupations populaires. Et sans doute quelque chose d'inquiétant pour le fonctionnement de notre système politique.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 8 janvier 2017)

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  • La France, c'est d'abord le droit du sang !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une excellente chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 25 octobre 2013 et consacrée à la question du droit du sang...

     


    La France, c'est d'abord le droit du sang par rtl-fr

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  • L'immigration en France...

    Le numéro d'octobre 2010 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. On y trouvera un solide dossier consacré à l'immigration, avec notamment des articles de François Bousquet ("Intégration ou assimilation"), François-Laurent Balssa ("Un choix salarial pour les grandes entreprises") ou Henry de Lesquen ("Nationalité et immigration"), et des entretiens avec Jean-Paul Gourévitch et Malika Sorel. Hors dossier, on pourra aussi lire un bel article de François Bousquet consacré à Kipling, et on retrouvera les chroniques habituelles de Patrice de Plunkett et d'Eric Zemmour.

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     Il est possible de s'abonner sur le site de la revue : Le spectacle du monde

     

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