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  • Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie...

    Les éditions La Découverte viennent de publier Lobbytomie - Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, une enquête de Stéphane Horel. Journaliste indépendante, Stéphane Horel est déjà l'auteur d'Intoxication (La Découverte, 2015) et de Les Médicamenteurs (Editions du Moment, 2010).

     

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    " Lobby des pesticides. Lobby du tabac. Lobbies de la chimie, de l’amiante, du sucre ou du soda. On évoque souvent les « lobbies » de façon abstraite, créatures fantastiques venues du mystérieux pays du Marché, douées de superpouvoirs corrupteurs et capables de modifier la loi à leur avantage. Pourtant, les firmes qui constituent ces lobbies ne sont pas anonymes et leur influence n’a rien de magique. Leurs dirigeants prennent en toute conscience des décisions qui vont à l’encontre de la santé publique et de la sauvegarde de l’environnement.
    C’est cet univers méconnu que Stéphane Horel, grâce à des années d’enquête, nous fait découvrir dans ce livre complet et accessible. Depuis des décennies, Monsanto, Philip Morris, Exxon, Coca-Cola et des centaines d’autres firmes usent de stratégies pernicieuses afin de continuer à diffuser leurs produits nocifs, parfois mortels, et de bloquer toute réglementation. Leurs responsables mènent ainsi une entreprise de destruction de la connaissance et de l’intelligence collective, instrumentalisant la science, créant des conflits d’intérêts, entretenant le doute, disséminant leur propagande.
    Dans les cercles du pouvoir, on fait peu de cas de ce détournement des politiques publiques. Mais les citoyens n’ont pas choisi d’être soumis aux projets politiques et économiques de multinationales du pétrole, du désherbant ou du biscuit. Une enquête au long cours, à lire impérativement pour savoir comment les lobbies ont capturé la démocratie et ont fait basculer notre système en « lobbytomie »."

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  • L'assassinat des livres...

    Les éditions L'échappée viennent de publier un ouvrage collectif dirigé par Cédric Biagini et intitulé L'assassinat des livres par ceux qui œuvrent à la dématérialisation du monde. Cédric Biagini anime les éditions L'échappée et écrit dans le mensuel La décroissance.

     

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    " Cerné de toute part, le livre est sommé de rentrer dans l’ordre numérique. Laboratoires du futur plus innovants que jamais, multinationales du Web, géants de l’électronique, pouvoirs publics et techno-enthousiastes œuvrent de concert pour faire disparaître ce petit « cube de papier » qui fait figure de fossile à l’heure où la culture numérique s’impose partout. Bien que sa liquidation ne se fasse pas aussi vite que prévu – le marché de l’e-book peinant à s’imposer en France –, les acteurs de la chaine du livre sont de plus en plus fragilisés, même si certains croient pouvoir transférer leur métier dans un monde qui n’a pourtant pas besoin d’eux. Et ce, alors que les modes de lecture induits par le livre, au fondement de nos façons de penser et de nos manières d’être au monde, sont aujourd’hui en crise. Le livre, dans sa linéarité et sa finitude, dans sa matérialité et sa présence, constitue un espace silencieux qui met en échec le culte de la vitesse, permet de maintenir une cohérence au milieu du chaos. Point d’ancrage, objet d’inscription pour une pensée critique et articulée, hors des réseaux et des flux incessants d’informations et de sollicitations, il est peut-être l’un des derniers lieux de résistance.
    C’est ce que nous rappellent les libraires, bibliothécaires, éditeurs, auteurs, traducteurs et lecteurs, venus d’horizons divers, qui s’expriment dans cet ouvrage. Un peuple du livre, réfractaire aux illusions numériques, qui défend ce pour quoi il se bat au quotidien, à contre-courant des processus qui endommagent nos capacités de lecture, de contemplation, de réflexion, d’écoute et d’abandon esthétique, pourtant si nécessaires à la construction de soi et au bien-être collectif. "

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  • Le peuple n'était pas à Saint-Sulpice...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 27 octobre 2014 et consacrée aux obsèques du patron de Total, Christophe de Margerie...

     


    Christophe de Margerie : "Le peuple n'était pas... par rtl-fr

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  • La corruption, arme de la mondialisation ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent article d'Auran Derien, cueilli sur Metamag et consacré à la corruption comme moteur de la mondialisation.

     

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    La corruption, arme de la mondialisation

    Le dernier rapport publié par Transparency international considère que le niveau de corruption est décevant  dans la zone Euro, notamment en Grèce et en Italie. Il  reprend ainsi un discours démagogique sur la corruption du secteur public puis affirme niaisement que la lutte contre la corruption est l’une des clés pour sortir la Grèce de la crise.

    Plus le gang globalitaire crée des centres du type Transparency, plus l’hypocrisie se répand et plus les mensonges éhontés peuvent circuler. A la fin, l’infamie couvre notre monde en toute légalité. Car là est l’escroquerie fondamentale dont ne parle jamais Transparency : la corruption légale est la norme en occident. Selon le Service Central de Prévention de la Corruption (SCPC qui fonctionne en France) celle-ci utilise des professionnels, dénommés conseils voir intermédiaires en accommodement dans les affaires. Des sociétés spécialisées, où tout est légal, se chargent de l’industrie de la corruption. Deux méthodes sont particulièrement répandues : la facturation de prestations fictives par des sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux et les sur-facturations et sous-facturations d’achats et de ventes entre sociétés liées. 

    De plus, la corruption passive et le trafic d’influence ne sont pas couverts par les conventions que promeut la globalisation pestilentielle et ses pitres tarifés. La corruption passive désigne le cas où l’initiative de la demande de pots-de-vin est prise par le décideur ou l’exécutant détenteur d’un pouvoir de  décision ou d’exécution. 

    Le trafic d’influence est qualifié d’ “actif” lorsque la personne qui souhaite une décision en sa faveur propose des avantages à un tiers susceptible d’influencer le décideur. Le trafic d’influence est passif lorsqu’un personnage qui peut jouer un rôle dans la décision propose de sa propre initiative ses services illégaux et rémunérés.

    Une corruption pas seulement financière. 

    Le favoritisme qui conduit à sélectionner une entreprise peu efficace est une forme de pot-de-vin. C’est un sabotage. Du point de vue de l’efficacité économique globale, la corruption réside tout autant dans le fait de recevoir un “dessous-de-table” (somme versée à un quidam pour favoriser un projet) non déclaré que dans celui de bâcler son travail, d’être paresseux, incompétent et sans conscience professionnelle. Chaque fois, des personnes ou des groupes vivent largement sans fournir une contribution positive à l’ensemble. Le parasite, fléau de l’Europe maastrichtienne, est aussi et surtout un corrompu. Pourquoi ne pas en parler?

    Pas de supra classe globalitaire sans corruption.

    La curiosité intellectuelle des grands penseurs de Radin (selon la belle expression forgée autrefois par feu Pierre Dac) à propos de la lutte contre la corruption ne va pas jusqu’à interroger le monde dont ils sont l’émanation. Pourtant, le psychanalyste Horst-Eberhard Richter, alors directeur de l'Institut Sigmund Freud de Francfort, a publié en 1996 un ouvrage au titre explicite : « Le grand art de la corruption », dans lequel il se préoccupe de démontrer de manière systématique comment la corruption est l’instrument de contrôle indispensable pour la classe dominante globalitaire. 

    Il n’est ni le premier ni le seul. On peut dire que la corruption morale est organisée systématiquement et très consciemment. Un changement de valeurs a été imposé peu à peu en Europe à travers un nouveau paradigme introduit depuis la deuxième guerre mondiale: toutes les élites attentives aux voies de leur conscience, préoccupées par la vérité, et voulant œuvrer pour le bien-être général, bref ceux qui cherchaient à mener une vie utile aux autres, ont été transformées en monstres de foire, uniquement préoccupées par leurs plaisirs. On citera l’Institut Tavistock mais tant au M.I.T. que dans d’autres universités soi-disant prestigieuses, de petites coteries réfléchissent  à la façon de corrompre la population le plus efficacement possible.

    Mensonge pieux, double morale, etc.

    Les éthologistes incitent à penser que l’être humain, il y a très longtemps, a appris à faire confiance à son prochain, une fois passée la période probatoire d’observation. Ce “degré de confiance” s’est accru dans les sociétés européennes du fait de la liberté d’expression qui y a régné en comparaison avec d’autres civilisations. Car la liberté d’expression a un avantage fondamental : beaucoup de faussaires, sur des affaires simples, sont démasqués et signalés. Cependant, le centre névralgique du mensonge, comme l’a enseigné Nietzsche, est au cœur des religions monothéistes et de leur caste sacerdotale qui a besoin du mensonge pour vivre. 

    Produire du faux est devenu une activité à plein temps pour des canailles cherchant à vivre en parasites sur la société de confiance. Pour cela, il convient de retourner les signes “crédibles”, ceux qui sont transmis par éducation, une fois que l’on a bien étudié la mentalité de la population que l’on veut tromper. Ainsi, on constate en Europe que le désert s’étend - des pans entiers de l’économie disparaissent, d’autres deviennent les auxiliaires de prédateurs, comme la banque et la grande distribution -  et cela laisse de marbre les chargés d’étude de la corruption...Par exemple, ils parlent peu - ou jamais - des partenariats public-privé pratiqués à l'Organisation Mondiale de la Santé...et qui expliquent que 45 millions d'Européens aient été vaccinés pour le seul profit de quelques multinationales lors de la pandémie de grippe A (H1N1) .

    La corruption n’a bien sûr rien à voir avec le niveau d’intelligence. Au contraire, beaucoup d’observations montrent que la plupart des personnes à haute capacité intellectuelle sont défaillantes dans la réussite matérielle et sociale. Le succès mondain nécessite la présence d’un facteur que les étatsuniens ont appelé “social or machiavellian intelligence”, considéré comme indépendant du QI, mais dont le niveau influe grandement sur la position socio-économique des individus. La compétition sociale suppose une intention de réussir. Y parvenir impose de développer une certaine lucidité par laquelle on détectera des signaux qui dévoilent les intentions des autres. Il s’ensuit que l’émission de fausses informations sera stratégiquement avantageuse pour celui qui les émet, lorsque de tels signaux sont suffisamment rares pour être interprétés par les autres comme véridiques. C’est exactement ce à quoi nous convie Transparency : faire croire que la corruption émane du politique, ce qui est exact en partie, mais n’est pas l’essentiel dans un monde occidental qui répand le néant, crée partout le désert.

    La réalité, sordide, est que le monde des affaires, et les membres fanatiques de la supra classe mondiale incarnent la corruption, et utilisent tous les moyens pour qu’elle prospère, dont les services spéciaux. Dans les grands groupes  américains, les services secrets (CIA notamment) entretiennent des  agents dans le cadre du programme  "NOC" (No official cover). Ce sont des officiers de la CIA qui se présentent comme des  cadres ordinaires. Ils sont envoyés en mission dans des pays “amis" - comme les pays européens - et ont  pour fonction de recruter des agents, choisis parmi les dirigeants : patrons, hauts fonctionnaires, politiciens. La corruption est donc systématique de la part des multinationales. 

    Quel avenir pour l’Europe ? 

    On ne pourra pas reconstruire rapidement un monde où la recherche de la vérité, la liberté de pensée et de parler, ainsi que l’éthique de l’honneur guideront des élites véritablement choisies. La tyrannie des trafiquants est désormais trop installée pour que l’esprit public s’évade de la propagande crasseuse que les médias imposent au quotidien. La corruption est une donnée pratique dont on peut limiter les effets et l’importance par l’éducation, les associations indépendantes de penseurs, la diversité des centres de diffusion et la limitation du pouvoir des congrégations multinationales. La globalisation pousse dans l’autre sens. Aussi incarne-t-elle aujourd’hui l’inhumanité.

    Auran Derien (Metamag, 9 janvier 2013)

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  • Le temps des colons...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog Regards sur le renversement du monde et consacré à l'emprise des multinationales sur l'agriculture européenne.

     

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    Le temps des colons

    La nouvelle passera inaperçue de tous ceux qui n’entretiennent pas un lien direct avec l’agriculture. La Chambre des Députés examine le 28 novembre un projet de loi qui oblige les agriculteurs à payer des droits à l’industrie des semences, sur les semences issues de leurs propres récoltes de fruits et de légumes – obtenues gratuitement. De nombreuses organisations appellent à manifester ce même jour, à Paris, devant ce qu’elles dénoncent comme un hold-up des industries du vivant. De quoi s’agit-il ?

    Qu’elle soit entièrement naturelle ou gérée par l’homme, la reproduction végétale a lieu à partir de graines, de semences, qui produisent de nouvelles plantes. La terreur des famines vient beaucoup de ce dilemme qui a longtemps hanté la conscience occidentale; soit manger toutes les graines disponibles, de blé par exemple, et condamner la récolte future ; soit conserver une part des graines pour les planter, et mourir de faim… L’intervention humaine a su jouer de la sélection naturelle, puis des hybridations, pour produire de nouvelles variétés, choisir les variétés les plus résistantes, les plus productives ou les mieux adaptées. Tout a changé quand l’industrie des semences a pu déterminer scientifiquement les caractères des plantes, fruits et légumes – substituer le produit de l’industrie au fait de la nature. D’immenses travaux, des investissements, ont permis d’augmenter les rendements, de raccourcir les exigences et le temps du cycle végétal, etc. Pour une part au moins, l’industrie a contribué à la fameuse « révolution verte », et à la fin de la famine.

    De marginale, l’industrie des semences est aujourd’hui devenue dominante ; pour de nombreuses cultures, l’utilisation de semences achetées sur le marché est obligatoire, pour d’autres, elle est très majoritaire. Dans un exemplaire processus de captation réglementaire, les semenciers ont réussi un hold-up sur le vivant ; eux qui ont fondé leurs travaux, leurs produits et leur chiffre d’affaire sur la nature, entreprennent d’en finir avec le processus naturel scandaleusement gratuit. Qu’est-ce qu’un paysan qui travaille avec la nature et ne rémunère pas le capital concurrent de la nature ? De sorte que tout se renverse, et les industriels considèrent à présent l’usage de semences issues de la récolte précédent comme une concurrence déloyale. Des affrontements internationaux sévères ont assuré aux Etats-Unis un quasi-monopole sur la plupart des filières, même si quelques entreprises françaises, souvent coopératives, ont efficacement résisté. Mais à quel prix ! Celui du ralliement à un modèle d’appropriation du vivant qui ne va pas sans problèmes. De même que Monsanto poursuit impitoyablement les paysans qui auraient réutilisé des semences et contourné son monopole du vivant ( et se trouve probablement à l’origine de plusieurs milliers de suicides de paysans indiens chaque année), l’ensemble des semenciers entend mettre fin, non au mécanisme de la nature, mais à leur libre disposition par l’homme. Les exploitants qui utilisent des semences naturelles pour les 21 espèces autorisées par l’Union européenne ( blé, pommes de terre, entre autres ) devront payer un droit pour financer la recherche des semenciers… sous prétexte de protéger la propriété intellectuelle ! L’information peut sembler anodine, elle ne l’est pas. Vous ne rêvez pas ; pour toutes les autres variétés ( légumes, céréales ), il est interdit aux agriculteurs d’utiliser leurs propres semences ! Vous ne rêvez pas ; la biodiversité n’est plus gérée que par l’industrie des semences, qui a dramatiquement réduit la diversité des variétés locales ou régionales de maints légumes et plantes. Et vous ne rêvez pas ; même quand les agriculteurs utiliseront leurs semences, ils devront payer des droits à l’industrie !  Elle marque un pas supplémentaire dans la suppression de la gratuité décrétée et poursuivie sans relâche par les nouveaux esclavagistes, ceux qui entendent que pas un hectare, pas une graine, n’échappent à la loi du rendement maximal et au service du capital investi.

    Il est permis d’ironiser sur l’urgence européenne de réglementation des semences, quand la maison euro coule. Les fonctionnaires fonctionnent, c’est même tout ce qui leur est demandé. Il est plutôt permis d’analyser un hold up sur le vivant, de même nature que celui réalisé par les autorités américaines quand elles ont étendu le droit des brevets, non plus aux inventions mais aux découvertes, entendues dans le sens très extensif de description d’un mécanisme naturel quand elle est faite pour la première fois. Au nom de la recherche et du droit, il s’agit d’assurer la mainmise sur le vivant des industriels, de manière à mettre fin à la scandaleuse gratuité de la nature ; comment, des productions qui ne rapportent pas, qui ne rémunèrent pas le capital et qui ne paient pas l’impôt ? L’expulsion des hommes de leur monde par la privatisation et par l’entreprise se poursuit, elle se précise, elle gagne des domaines inouïs, comme celui de la reproduction animale, où il sera bientôt interdit que des particuliers laissent leurs animaux de compagnie ou d’élevage se reproduire sans payer un droit à l’industrie de la reproduction animale – sous couvert d’amélioration de la race, sans doute ? Et c’est un autre épisode de la colonisation de nos sociétés par l’entreprise privée et par l’économie financière qui se joue, comme il s’est joué à propos du gaz de schiste, comme il se joue à propos du coup d’Etat perpétré en Europe par les banques et les marchés, comme il joue à propos du démantèlement des frontières et de l’importation du sous-développement, de l’esclavage et de la misère sur notre sol. La séparation entre l’homme, la nature, sa terre et les siens se poursuit. Tous nomades, tous nomades – c’est-à-dire dépossédés de la sûreté d’être qu’assure le rapport direct avec la nature. Le banquier et le marchand veillent à cette dépossession, qui fait d’eux les colons du monde à venir. La production du monde de l’artifice, qui est aussi celui de la rente, ou du racket, s’accélère même à la mesure que la crise enlève toute pudeur ou toute retenue à l’exigence de rentabilité du capital investi. Et la question est posée ; n’est-ce pas un nouveau et vaste mouvement des enclosures, analogue à celui qui a expulsé les petits fermiers britanniques ou écossais de leurs terres, et grossi l’esclavage des forges, des aciéries et des filatures, au début de la première révolution industrielle qui se déroule avec l’expulsion du paysan européen de la nature, gratuite, inappropriable, et jamais asservie ?

    Hervé Juvin (Regards sur le renversement du monde, 28 novembre 2011)

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  • Décolonisez l'Afrique !...

    Les éditions Ellipses viennent de publier Décolonisez l'Afrique !, le nouvel essai de Bernard Lugan. Africaniste de terrain et universitaire, Bernard Lugan est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment d'une monumentale Histoire de l'Afrique, des origines jusqu'à nos jours (Ellipses, 2009) ainsi que d'une Histoire de l'Afrique du sud (Ellipses, 2010) et d'une Histoire du Rwanda (Bartillat, 1999). 

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    "L'Afrique subit une recolonisation économique, politique, philosophique et morale : le FMI et la Banque mondiale imposent leurs diktats à des peuples sidérés dont les gouvernants dociles sont tenus en tutelle ; les pays du Nord exigent qu'y soit appliquée la démocratie individualiste qui débouche sur l'ethno mathématique ; les multinationales et les puissances asiatiques pillent ses matières premières et colonisent ses terres arables ; l' " immigration choisie " lui vole ses élites ; la " jet set " internationale s'approprie des sites majeurs pour y étaler son insolente richesse et ses vices ; le droit d'ingérence humanitaire, version contemporaine de la " guerre juste ", bombarde les rares dirigeants indociles, en Côte d'Ivoire et en Libye. Un demi siècle après les fausses indépendances, la véritable libération de l'Afrique est donc à la fois nécessaire et urgente. Bernard Lugan est l'auteur de nombreux livres consacrés à l'Afrique, et a publié récemment aux éditions Ellipses une monumentale Histoire de l'Afrique qui fait référence ainsi qu'une Histoire de l'Afrique du Sud. L'essai qu'il signe ici est un cri du cœur face à une Afrique déchirée et humiliée. Les Africains et tous les amoureux de l'Afrique devraient y trouver des pistes d'espoir."

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