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laurent dandrieu

  • L'histoire falsifiée : les historiens ripostent !...

    Le numéro 80 du mensuel conservateur L'Incorrect est en kiosque. On peut notamment découvrir à l'intérieur un dossier central consacré à la falsification de l'histoire, avec la participation de huit historiens réputés, mais aussi les rubriques habituelles "L'époque", "Politique", "Monde", "Idées", "Culture", et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

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  • Une cinémathèque idéale...

    Les éditions Critérion viennent de publier un ouvrage de Laurent Dandrieu intitulé Une cinémathèque idéale - Que regarder en famille de 5 à 16 ans.

    Critique de cinéma de Valeurs actuelles, Laurent Dandrieu est déjà l'auteur d'un excellent Dictionnaire passionné du cinéma (Editions de l'Homme nouveau, 2013).

     

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    " Regarder un film en famille est un moment privilégié pour s'amuser, s'émouvoir, s'émerveiller, réfléchir ensemble. Mais l'on peut se sentir perdu dans la masse considérable qui existe, et ne pas se sentir très sûr de leur adéquation avec ses valeurs familiales et avec l'âge des enfants. Cet ouvrage très pratique, rédigé par un critique cinéma reconnu, se propose d'aider les parents à faire le meilleur choix. Classé par genre (comédie, SF, religion, animation, etc.) et par tranche d'âge, chaque film est accompagné d'une petite notice qui en résume le contenu et en indique l'intérêt. Chaque genre est lui-même présenté avec une volonté permanente de synthèse et de clarté. Des encadrés apportent enfin quelques précisions sur des points bien précis. En résumé, un outil très maniable vraiment pensé pour les parents, afin de les aider à enrichir toute la famille, les petits comme les grands. "

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  • La dissidence numérique dans tous ses états...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°199, décembre 2022 - janvier 2023) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré à la dissidence numérique, on découvrira l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec le fondateur de Champs communs Guillaume Travers,  l'écrivain Christian Dedet, l'historien Roberto Chiarini et le spécialiste des Indo-Européens Jean Haudry, ainsi qu'un débat entre Laurent Dandrieu et Rémi Soulié...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, d'Hervé Juvin, de Nicolas Gauthier, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli et de Slobodan Despot...

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Décadence. Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Champs communs, le laboratoire de Guillaume Travers. Propos recueillis par François Bousquet

    Cartouches

    L’objet disparu : le porno du samedi soir sur Canal+. Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance. Par Xavier Eman

    Carnet géopolitique : où va l’Union européenne ? Par Hervé Juvin

    Cinéma : Roger Corman, le dernier roi d’Hollywood. Par Nicolas Gauthier

    Champs de bataille : bataille de Fontenoy, une guerre des nerfs (1/2). Par Laurent Schang

    Le saltimbank, 2e partie : l’Idl. Par Bruno Lafourcade

    Économie. Par Guillaume Travers

    Bestiaire : des poubelles et des ailes, une course aux armements. Par Yves Christen

    Sciences. Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées

    Baballe et business sportif : Qatar ta gueule à la récré. Par Christophe A. Maxime

    Hommage à Mike Davis : la géographie marxiste est un sport de combat. Par Pascal Eysseric

    Vers une théorie du protectionnisme maîtrisé. Par Gabriel Rivière

    Roberto Chiarini : le centenaire de la Marche sur Rome. Propos recueillis par Daoud Boughezala

    Matteo Salvini et Giorgia Meloni, le chassé-croisé. Par Daoud Boughezala

    Demain les monnaies numériques. Par Guillaume Travers

    Razzia sur les terres agricoles : la France en ligne de mire. Par Guillaume Travers

    La fracture coloniale, c’est la facture : l’expertise comptable de Bernard Lugan. Par François Bousquet

    On naît, on aime, on meurt ensemble : le véritable cri d’Edvard Munch. Par Anne-Laure Blanc

    Ma leçon de style, entretien avec Christian Dedet. Propos recueillis par Olivier François

    Entretien avec Jean Haudry : en finir avec les fantasmes sur les Indo-Européens. Propos recueillis par Henri Levavasseur

    Rome ou Babel : débat entre Laurent Dandrieu et Rémi Soulié. Propos recueillis par Thomas Hennetier

    Contre le sans-frontiérisme chrétien: le défi impossible de Laurent Dandrieu. Par Alain de Benoist

    Olivier Germain-Thomas, le grand combat d’un routard mystique. Par Olivier François

    Dossier

    La dissidence numérique dans tous ses états

    L’Amérique dans les têtes : la génération troll sous influence. Par François Bousquet et Pascal Eysseric

    Quels youtubeurs suivez-vous ? Les 36 vidéastes de la dissidence à aimer ou détester. Par Rodolphe Cart, avec Édouard Daloz, Eyquem Pons et Laurent Vergniaud

    Julien Rochedy, le Hussard bleu entre Gutenberg et Elon Musk. Par François Bousquet

    L’homme déconstruit est-il un macho fini ? Par Violaine Malleterre

    « Marxisme culturel » : histoire d’une imposture. Par David L’Épée

    États-Unis : le phénomène Bronze Age Pervert. Par Ethan Rundell

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot 89 Reconquête : confession d’un non-fumeur absolu. Par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique : Aristote et la critique du communisme. Par Ego Non

    Un païen dans l’Église : l’amazone d’Aristote dans l’abbaye de Montbenoît. Par Bernard Rio

    C’était dans Éléments : Libye, la trahison de Sarkozy. Par Jacques Vergès

    Éphémérides

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  • La confrérie des intranquilles...

    Les éditions de L'Homme Nouveau viennent de publier un recueil de portraits d'auteurs écrits par Laurent Dandrieu et intitulé La Confrérie des intranquilles. Rédacteur en chef culture à Valeurs actuelles, Laurent Dandrieu est l’auteur de plusieurs livres parmi lesquels Woody Allen, portrait d’un antimoderne (2010), Dictionnaire passionné du cinéma (2013) et Église et immigration : le grand malaise (Presses de la renaissance, 2017).

     

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    " Quoi de commun entre Chateaubriand et Julien Green, Drieu la Rochelle et Fitzgerald, Anouilh et Hergé, Morand et Cioran, Vialatte et Sempé – à part l’admiration que leur porte l’auteur de ces études ? S’ils forment, aux carrefours de l’intranquillité, une sorte de corps franc intemporel, c’est qu’au cœur de leurs œuvres est tapi le même sentiment d’incomplétude qui les pousse à chercher inlassablement l’image dans le tapis qui révélerait le motif de nos existences. "

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  • La vraie histoire des colonies...

    Le magazine Valeurs actuelles publie un numéro hors-série consacré à La vraie histoire des colonies. Le lecteur pourra y retrouver, notamment, des articles de Philippe Conrad, Bernard Lugan, Philippe d'Hugues, Olivier Maulin, Michel Marmin, Laurent Dandrieu et Dominique Venner.

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    L’épopée coloniale de la France commence il y a quatre siècles. Des Amériques à l’Asie, en passant par l’Afrique et surtout l’Algérie, c’est une longue histoire de conquêtes, de fascination et d’amour entre la métropole et son outre-mer. L’air du temps veut que cette aventure soit peinte aux couleurs de l’abomination, voilà pourquoi Valeurs actuelles - la collection le Spectacle du Monde a voulu lui rendre un juste témoignage par un éclairage équilibré, rappelant les bienfaits et les progrès apportés aussi par cette entreprise partout dans le monde. En 130 pages richement illustrées et en remontant aux sources, ce hors-série remet les choses à l’endroit.

    Au sommaire :

    "Conquérir, civiliser, instruire..." par François d'Orcival, de l'Institut

    "Je vous écris des colonies..."

    Quatre siècles de colonisation

    LE TEMPS DES PIONNIERS :

    Aux origines de "la plus grande France" par Philippe Conrad

    Les confettis francophones de la Nouvelle-France par Sophie Mockel

    Les fleurs de lys du Saint-Laurent par Frédéric Barrault

    La Louisiane, au nom de Louis XIV par Georges Langlois

    Brésil : l'épopée de la "France antarctique" et "équinoxiale" par Virginie Jacoberger-Lavoué

    La France de Chandernagor à Pondichéry par Jean-Claude Perrier

    L'INDOCHINE, UNE PASSION FRANCAISE :

    Destination, la "perle de l'Orient" par Erwan Bergot

    Diên Biën Phù, la tragédie héroïque par François d'Orcival

    Angkor, les trésors sauvés par la France par Joséphine de Varax

    Montigny, consul aventurier à Shanghai par Bernard Debré

    AFRIQUE, LA GRANDE EPOPEE :

    Le bilan positif de la France par Bernard Lugan

    Les pères blancs, anges gardiens des colonies par Marie de Greef-Madelin

    Charles de Foucauld, la légende du "marabout blanc" par Claire Dozoir

    Le Sahara, trésor français par Arnaud Folch

    Quand les "Africains" tombaient pour la France par Claude Jacquemart

    "A Biribi, dans l'enfer des bagnes militaires" par Georges Darien

    La "protectrice" de la Syrie et du Liban par François Cote

    L'ALGERIE FRANCAISE, DU REVE AUX LARMES :

    Algérie française, l'histoire  occultée par Arnaud Folch

    Les vérités d'Hélie Denoix de Saint Marc Propos recueillis par Inès de Warren et Guillaume Roquette

    "Sans honte, ni torture..." par Dominique Venner

    Disparus, le dernier Tabou par Arnaud Folch

    "Non, M. Macron, il n'y a pas eu de "crimes contre l'humanité"!" par Thierry Rolando, président du Cercle algérianiste

    Perpignan, le musée du souvenir par Valentin Bonhomme

    Lieux de mémoire par Georges Langlois

    Le Guide des associations de rapatriés

    QUAND LES COLONIES CELEBRENT LEUR LEGENDE :

    Grands voyages sur grand écran par Philippe d'Hugues

    L'honneur de Schoendoerffer par Michel Marmin

    Ecrivains, la colonisation au fil des lettres par Olivier Maulin

    "Négresses à plateau et femmes girafes..." par Jean Dutourd

    Jean-Pax Méfret, pied-noir et fier de l'être! par Arnaud Folch et Cyril de Beketch

    Delacroix, peintre de l'Orient de l'esprit par Laurent Dandrieu

    L'attrait des lointains

    Bibliographie.

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  • Le pape contre la civilisation européenne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Laurent Dandrieu à Eugénie Bastié pour Figaro Vox dans lequel il revient sur les récents propos du pape favorables aux migrants. Auteur d'un essai intitulé Église et immigration, le grand malaise - Le pape et le suicide de la civilisation européenne (Presses de la Renaissance, 2017), Laurent Dandrieu est également rédacteur en chef des pages Culture à Valeurs Actuelles et on lui doit également un Dictionnaire passionné du cinéma (Éditions de l'Homme nouveau, 2013).

     

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    L. Dandrieu : «La sécurité personnelle ne peut exister si les nations basculent dans l'anarchie»

    FIGAROVOX.- Le pape François vient de publier un texte où il plaide pour «faire passer la sécurité personnelle [des migrants] avant la sécurité nationale», et appelle à un accueil beaucoup plus large des migrants. Que vous inspirent ces propos? Sont-ils inédits?

    Laurent DANDRIEU.- Il me semble que ce message qui vient d'être publié en préparation de la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2018, qui aura lieu le 14 janvier prochain, est dans la droite ligne des positions défendues par le pape François depuis le début de son pontificat, mais qu'il va cependant plus loin que d'habitude sur un certain nombre de points. Dans un entretien accordé à une radio portugaise le 14 septembre 2015, par exemple, le pape reconnaissait le risque d'infiltration terroriste lié à la crise des migrants, mais n'en ajoutait pas moins qu'«à l'évidence, si un réfugié arrive, en dépit de toutes les précautions liées à la sécurité, nous devons l'accueillir, car c'est un commandement de la Bible». Quand, dans ce nouveau message, François écrit que «le principe de la centralité de la personne humaine (…) nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale», il donne en quelque sorte une version plus théorique de cette précédente déclaration.

    La question est de savoir si, ce faisant, il ne cède pas à un certain idéalisme, potentiellement désastreux: car c'est oublier que la sécurité nationale est le plus sûr rempart de la sécurité personnelle, et qu'il n'existe aucune sécurité personnelle qui puisse exister en dehors de cadres politiques, juridiques et légaux qui en sont le rempart. Aucune sécurité personnelle ne peut exister si les nations occidentales, par exemple, du fait du terrorisme ou d'une immigration incontrôlée et ingérable, basculent dans l'anarchie.

    Par ailleurs, le principe de la centralité de la personne humaine oblige à considérer, aussi, que les citoyens des nations occidentales ont un droit évident à la sécurité nationale. On attend vainement, tout au long de ce texte, une prise en considération des intérêts des populations des pays d'accueil, qui ont droit, eux aussi, à la sollicitude de l'Église, et dont une partie de plus en plus importante vit, elle aussi, des situations de grande détresse et de grande précarité, matérielle, spirituelle et morale.

    Deuxième élément important et pour le coup très novateur de ce texte: le pape prend position pour «la défense des droits et de la dignité des migrants ainsi que des réfugiés, indépendamment de leur statut migratoire»: ce qui veut dire qu'il réclame des droits égaux pour les clandestins et pour les immigrants légaux, pour les demandeurs d'asile et pour les immigrés économiques. Parmi ces droits figurent «la liberté de mouvement dans le pays d'accueil, la possibilité de travailler et l'accès aux moyens de télécommunication»: ce qui veut dire, concrètement, que le pape réclame un droit d'installation préalable pour tous les migrants, avant même que soit étudié leur cas. Ce qui revient à donner une prime à l'illégalité d'autant plus forte qu'il est évident qu'un clandestin qui, entre-temps, aura trouvé un moyen de subsistance, aura d'autant moins de chance de voir son dossier rejeté. Cette prime à l'illégalité me paraît une seconde atteinte, très forte, contre les droits des nations et la citoyenneté: car la nation, la citoyenneté n'existent que par un consensus sur la légitimité de la loi. Si on postule que la loi est faite pour être contournée, il n'y a plus de bien commun possible.

    Ce discours a-t-il selon vous une dimension politique?

    Un autre aspect du message me semble clarifier ce qui apparaissait jusqu'alors une ambiguïté dans le discours de François. Il prônait jusqu'alors une grande générosité dans l'accueil, sans que l'on sache toujours si cela signifiait un simple rappel évangélique de la charité avec laquelle le chrétien se doit de traiter l'étranger croisé sur sa route, ce qui relève à l'évidence du rôle du pape, ou s'il s'agissait d'un appel plus politique, et donc plus discutable, à ouvrir les frontières. En stipulant que la protection des migrants «commence dans le pays d'origine», c'est-à-dire consiste à les accompagner à la source dans leur désir de migrer, le pape assume plus clairement que jamais la dimension politique de ce discours, la volonté de ne pas se cantonner à affronter une situation de fait, mais en quelque sorte d'accompagner et d'encourager ce mouvement migratoire vers l'Europe.

    Dernière clarification: en stipulant que les migrants doivent être mis en situation de se réaliser y compris dans leur dimension religieuse, le pape François donne une sorte de blanc-seing à l'entrée massive de populations de religion musulmane et à l'acclimatation de la religion musulmane sur le continent européen, en semblant indifférent aux innombrables problèmes identitaires et sécuritaires que cela pose.

    La position de François tranche-t-elle avec celle de ses prédécesseurs, et notamment celle de Benoit XVI? Que dit l'Église sur le devoir d'accueillir les migrants?

    La continuité est indéniable, et est attestée dans ce message par des nombreuses citations de son prédécesseur. Quand le pape prône le regroupement familial, au risque de transformer systématiquement les réfugiés temporaires en immigrés permanents, il ne fait que reprendre des positions défendues inlassablement, par exemple, par Jean-Paul II et Benoît XVI, comme je le montre abondamment dans mon livre.

    Le discours de l'Église, en son Catéchisme, reconnaît à la fois le droit de migrer quand la nécessité s'en fait sentir, et le droit des États de limiter les flux quand ils l'estiment nécessaire. Mais, dans les faits, le discours des papes oublie fréquemment ce second aspect. Il l'oublie d'autant plus volontiers que l'Église a souvent cédé à une vision quasi messianique des phénomènes migratoires, censés conduire vers «l'unité de la famille humaine», selon l'expression de Jean XXIII. Jean-Paul II écrit ainsi que «parmi toutes les expériences humaines, Dieu a voulu choisir celle de la migration pour signifier son plan de rédemption de l'homme», et Benoît XVI y voit une «préfiguration anticipée de la cité sans frontières de Dieu». Face à cela, la protection de la population des pays d'accueil est condamnée à peser de peu de poids, et de fait, elle est quasiment absente du regard que l'Église pèse sur les phénomènes migratoires. En face de cela, l'Église prône inlassablement l'intégration du Migrant, avec un grand M, sans se poser la question de savoir concrètement qui est ce migrant, et si le fait qu'il vienne, en grand nombre, avec un bagage culturel et religieux radicalement différent du nôtre, et dans certains cas incompatible avec le nôtre, ne rend pas cette intégration pour le moins illusoire.

    L'État nation et l'existence de frontières se justifient-ils d'un point de vue théologique?

    Bien évidemment, car c'est une suite logique du commandement d'honorer son père et sa mère. Saint Thomas d'Aquin écrit qu'«il appartient à la piété de rendre un culte aux parents et à la patrie» et, à la suite de saint Augustin, stipule qu'on doit la charité en priorité à ceux qui nous sont proches par les liens du sang ou de la citoyenneté. Léon XIII écrit que «la loi naturelle nous ordonne d'aimer d'un amour de prédilection et de dévouement le pays où nous sommes nés et où nous avons été élevés», et Pie XII enseigne que «dans l'exercice de la charité il existe un ordre établi par Dieu, selon lequel il faut porter un amour plus intense et faire du bien de préférence à ceux à qui l'on est uni par des liens spéciaux. Le Divin maître lui-même donna l'exemple de cette préférence envers sa terre et sa patrie en pleurant sur l'imminente destruction de la Cité sainte.»

    Plus récemment, Jean-Paul II a abondamment développé cette «théologie des nations», des nations qu'il ne voit pas seulement comme un bien politique, un outil au service du bien commun, mais à qui il reconnaît une dignité spirituelle éminente: la nation, explique-t-il, de toutes les communautés humaines, est «la plus importante pour l'histoire spirituelle de l'homme». Il va même jusqu'à dire que «la fidélité à l'identité nationale possède aussi une valeur religieuse.» De là, on peut évidemment déduire que les nations ont un droit irrépressible à défendre leur identité nationale face aux menaces extérieures, comme une immigration incontrôlée et inintégrable.

    «L'intégration n'est pas une assimilation qui conduit à supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle», a aussi dit le pape. Y a-t-il position traditionnelle de l'église en matière d'assimilation?

    Cette condamnation de l'assimilation, au nom du respect de la culture d'origine de l'immigré, est malheureusement une constante dans le discours de l'Église sur l'immigration. Jean-Paul II va jusqu'à la renvoyer dos à dos avec des politiques de discrimination allant jusqu'à l'apartheid: «On doit en effet exclure aussi bien les modèles fondés sur l'assimilation, qui tendent à faire de celui qui est différent une copie de soi-même, que les modèles de marginalisation des immigrés, comportant des attitudes qui peuvent aller jusqu'aux choix de l'apartheid.» Je dis «malheureusement», car on ne voit pas bien, dès lors, malgré les appels répétés de l'Église à une politique d'intégration, commet l'appel de la hiérarchie catholique à un accueil généreux des migrants pourrait ne pas déboucher sur un multiculturalisme, d'ailleurs parfaitement assumé par le pape François.

    Le problème est que ce multiculturalisme aboutit dans les faits à un refus de considérer la culture du pays d'accueil comme une culture de référence, et rend de facto l'intégration illusoire. Sous la pression de l'immigration de masse et de l'idéologie multiculturaliste, les sociétés occidentales se réduisent de plus en plus à une juxtaposition de communautés d'origines, de cultures et de religions différentes, qui se regardent en chiens de faïence faute d'avoir de référence commune, autre que de très vagues principes abstraits, tels que cette «culture de la rencontre» à laquelle le pape François tend à réduire l'identité européenne. Le bien commun, faute de valeurs partagées, se réduit ainsi à un vivre ensemble qui, de plus en plus, tourne dans la réalité à un apartheid de fait. Soit le contraire du but recherché, et une catastrophe civilisationnelle majeure en germe tant pour les peuples européens que pour les populations immigrées.

    Laurent Dandrieu, propos recueillis par Eugénie Bastié (Figaro Vox, 22 août 2017)

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