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  • L’Empire du Bien contre-attaque contre Michel Onfray et son Front Populaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'Observatoire du journalisme consacré aux violentes attaques dont Michel Onfray a fait l'objet dans la presse du système (Le Monde, Libération,...) à la suite de son annonce du lancement d'une revue intitulée Front populaire...

     

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    L’Empire du Bien contre-attaque contre Michel Onfray et son Front Populaire

    Dans son édition datée du mardi 19 mai 2020, Le Monde a de nouveau lancé ses fidèles guerriers de la lutte contre les néo-réacs à l’assaut. Depuis le pamphlet de Daniel Lindenberg, Le rappel à l’ordre, enquête sur les nouveaux réactionnaires, paru en 2002, réédité depuis, et la longue campagne de presse à la une qui s’en était suivie, amalgamant des personnalités dont il fut alors remarqué qu’elles n’avaient pourtant rien en commun dans le domaine de la pensée, le marronnier est régulièrement de retour. Et Le Monde n’est en ce domaine jamais à la traîne. Ce mauvais essai s’inscrivant dans la lignée de la période Plenel où Le Monde traquait du « rouge-brun ».

    Onfray de blanc devient noir

    Ce mardi 19 mai 2020, ce sont donc les fidèles limiers Lucie Soullier et Abel Mestre « spécialistes » es extrême-droite (voir le portrait d’Abel Mestre), mais ne définissant jamais ce qu’ils entendent par-là, qui attaquent et ont donc trouvé un nouveau réactionnaire, Michel Onfray, pourtant longtemps égérie d’une partie de la gauche, laquelle avait même pensé un temps à lui pour les présidentielles de 2007, ayant à l’époque table ouverte dans tous les médias du système, médias qu’il critique avec virulence maintenant, chacun étant libre d’évoluer au long d’une vie intellectuelle. Michel Onfray était pourtant, moins depuis qu’il trouve l’islam dangereux, dogmatique, violent, en passe de peut-être imposer sa loi, un gendre idéal autrefois : penseur devenu philosophe, travailleur acharné, certains disaient polygraphe excessif, critique d’une éducation nationale déjà assez moribonde pour qu’il la quitte afin de fonder une université populaire, combattant de l’antiracisme sous toutes ses formes, attentif à ne pas débattre avec les méchants de l’autre rive, ou supposés tels. Ce qui fut évident quand une réponse à son Traité d’athéologie fut publiée en forme d’Anti-traité d’athéologie, du fait des nombreuses utilisations faites par le philosophe d’extraits tronqués de la Bible afin de démontrer ses thèses. Un peu trop de virulence des deux côtés, sans aucun doute, c’était l’époque. Reste que Michel Onfray était partout, et même au téléphone pour commenter n’importe quel fait d’actualité à n’importe quel moment de la journée.

    Les médias officiels n’aiment plus Michel Onfray

    C’est donc terminé, toute la presse officielle et convenue, celle qui sert la soupe au mondialisme, lui tombe dessus, à commencer par Le Monde. Mais Libération et consorts suivent, la « Lettre politique » du bientôt retraité Joffrin étant par exemple consacrée à Michel Onfray le mercredi 20 mai 2020. En son entier. Qu’un philosophe aussi adulé, durant aussi longtemps, ayant bénéficié d’une émission annuelle d’un mois sur France Culture durant des années, invité partout, vienne rejoindre, pensent-t-ils, la cohorte de ceux que l’on qualifiera dans ces milieux d’hommes « de droite » ou « d’extrême-droite », les sociaux-libéraux ont du mal à faire la différence, comme Dantec autrefois, Houellebecq et tant d’autres, ainsi que des confrères auxquels ils dénient évidemment la qualité d’organes de presse, comme Éléments, Valeurs Actuelles, Présent ou L’Incorrect par exemple, choque l’entendement de Soulier et Mestre. Pour Le Monde, ce qui est acceptable c’est de penser comme Le Monde.

    Et c’est à cela que servent Lucie Soullier et Abel Mestre, dans la plus pure tradition des anciens « commissaires du peuple » ou du tribunal révolutionnaire de 1793 : traquer tous les suspects.

    De quoi ? Du crime suprême : être simplement suspect.

    L’objet du délit ? Front Populaire

    Michel Onfray lance sa revue trimestrielle Front Populaire en juin. Ce sera aussi une plateforme d’échange d’idées entre personnes qui ne pensent pas en gros toutes dans le même sens (Le Monde n’aime pas trop cela) et peut-être l’embryon d’un soutien à une candidature souverainiste, au sens de rendre la souveraineté au peuple dans le cadre d’une nation conçue comme un ensemble de provinces et de communes. Michel Onfray est en partie proudhonien, mais Soullier et Mestre ne savent pas qui est Proudhon. Dans l’esprit des surveillants général du retour de la « bête immonde », toujours prête à surgir et à mordre, comme en 1933 (une année du début du 20e siècle dont le centenaire approche à pas rapides), Michel Onfray a outrepassé le droit de la pensée autorisée, selon eux, en devenant souverainiste — mais il affirme l’avoir toujours été, ayant « voté contre Maastricht en 2012 » ainsi qu’il le rappelait sur Sud Radio dimanche 17 mai 2020 — c’est-à-dire en basculant à l’extrême-droite, toujours selon le logiciel qui se veut être de la pensée au Monde.

    Les arguments, pour « démontrer » le devenir en gros « fascisant » de Michel Onfray, méritent que l’on s’y arrête un peu. Michel Onfray est devenu un délinquant de la pensée car :

    Le titre et l’accroche :

    " Avec sa nouvelle revue « Front Populaire », Michel Onfray séduit les milieux d’extrême droite

    La revue, qui doit être lancée en juin, entend réunir les « souverainistes de droite et de gauche ». Parmi ses premiers soutiens, l’on compte de nombreuses figures de la droite de la droite. "

    Une manière de dire les choses, directement issue du centralisme démocratique pratiqué dans les anciens partis communistes staliniens, maoïstes et polpotistes : ce n’est pas à la pensée du philosophe que s’en prennent les journalistes mais au philosophe en tant que d’autres personnes, mal-pensantes dans leur esprit, s’intéressent à la revue mise en oeuvre par Michel Onfray, laquelle atteint plus de 17 500 « contributeurs » à l’heure où nous écrivons. Il est important d’insister sur ce mot, « contributeurs ».

    Un contributeur financier (abonné) n’est pas un auteur

    La revue Front Populaire se crée sur la base du financement participatif, dont le fonctionnement ne saurait être ignoré de journalistes. En finançant, les « contributeurs » prennent en réalité un abonnement par avance, selon plusieurs formules (un an, deux ans, à vie, papier plus numérique, uniquement numérique).

    Il ne s’agit donc pas de « contributeurs » appelés à écrire dans la revue, et cela les journalistes le savent très bien (cela ferait tout de même du monde, plus de 17 000 personnes pour écrire), mais bien d’abonnés.

    La confusion de Lucie Soullier et Abel Mestre apparaît à plusieurs reprises dans l’article et elle est volontaire. À quoi sert-elle ? À indiquer, comme des preuves qui seraient irréfutables du basculement à la droite de la droite de Michel Onfray, que des « personnalités d’extrême-droite » sont parmi les « contributeurs » (en réalité, abonnés). Sauf que la manière de présenter les choses est fausse : les journalistes ne parlent pas d’abonnés mais de contributeurs, au sens où ces personnalités qui seraient pour Le Monde une réincarnation du Mal absolu, auraient vocation à contribuer, au sens d’écrire, dans la revue.

    Nous avons contacté certaines personnalités citées dans l’article. Qu’avons-nous appris ? Que Soullier et Mestre les ont contactées pour leur demander si elles étaient bien au rang des « contributeurs ». Abonnés, donc. Ce que confirment les personnes en question.

    Subtile malhonnêteté à peine atténuée par ce fait : l’article cite Alain de Benoist et celui-ci précise qu’il est abonné et non pas auteur. Mais cette citation n’est pas plus hasardeuse, le nom d’Alain de Benoist sert de repoussoir absolu depuis 40 ans dans les médias français.

    « Débattre du souverainisme en 2020 avec Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers. L’affiche poussiéreuse pourrait presque faire sourire. » Ce sont les premiers mots de l’article.
    Vient ensuite l’accusation de « récupération », à propos du professeur Raoult, médecin dont les deux journalistes paraissent ignorer les compétences.

    Onfray et ses lunettes

    Puis, celle de faire commerce de sa petite entreprise : « Une « voix alternative », devenue sa marque de fabrique depuis quelques années. Front Populaire n’est ainsi qu’une déclinaison de plus de la galaxie Onfray. Son logo arbore d’ailleurs les petites lunettes de l’enseignant, comme le site personnel regroupant l’ensemble de ses productions. Son associé, le producteur de télévision Stéphane Simon (qui a travaillé notamment pour Thierry Ardisson) a quant à lui une expérience dans les « médias engagés » : c’est lui qui produit la webtélé RéacnRoll où s’illustrent les figures de la réacosphère Élisabeth Lévy, Ivan Rioufol, Barbara Lefebvre et Régis de Castelnau. Ces deux derniers seront également « auteurs » au sein de Front Populaire, dont la ligne éditoriale séduit à l’extrême droite. »

    La question des lunettes de Michel Onfray paraît hautement importante dans l’entre-soi parisien : Laurent Joffrin en parle aussi dans sa Lettre de Libération du 20 mai. Avec le même mépris ?

    Cependant, ces derniers aspects ne sont que le hors d’œuvre : le gros du menu vient de la « séduction » exercée sur l’extrême droite par Michel Onfray, sa vie, son œuvre, son Front Populaire.

    7 « contributeurs » sur 17500

    Arguments ? Des noms : Alain de Benoist, dont il est répété une fois encore qu’il fut (il y a plus de 50 ans…) l’un des fondateurs de la « nouvelle droite », deux mots qui servent d’épouvantail aux moineaux de la gauche libérale-libertaire depuis 1980, « Patrick Lusinchi, l’un des dirigeants d’Éléments, la revue de ce courant ; l’identitaire breton Yann Vallerie (à qui M. Onfray a accordé un entretien pour le site Breizh-Info) ; Claude Chollet, patron d’un observatoire (d’extrême droite) des médias ; Robert et Emmanuelle Ménard, respectivement maire de Béziers et députée, chantres de « l’union des droites », ou encore Philippe Vardon, ancien du Bloc identitaire, désormais membre du bureau national du Rassemblement national (RN) » et Thibault Isabel.

    Huit individus donc, abonnés de la revue.

    Seul le dernier est au nombre des contributeurs appelés à écrire, la liste est aussi sur le site mais… Le Monde ne juge pas utile de l’évoquer en détail. Notons que l’observatoire des médias indiqué, dont Claude Chollet est le patron, est l’OJIM que vous êtes en train de lire. 7 individus sur… bientôt 17 500.

    Si Front Populaire séduit l’extrême-droite, appellation qui mériterait débat pour chaque personne citée, soit Soullier et Mestre ont mal fait leur travail en lisant la liste des contributeurs publiée sur le site de Front Populaire et ils ont raté des noms, soit quelques abonnés à votre revue fait de vous, pour Le Monde, un danger politique de haute amplitude.

    Il est vrai qu’il y a aussi Marine Le Pen qui ne sera pas « contributrice » mais a fait « un tweet pour féliciter l’entreprise », comme nombre d’autres Français qui trouvent qu’un espace de débats est toujours bienvenu dans une démocratie. Sauf Le Monde, qui n’a pas envoyé de tweet de félicitations à notre connaissance.

    L’Humanité à la rescousse

    Cet ancrage à l’extrême-droite de Michel Onfray et sa « haine des universitaires » auraient été dénoncés en 2015 par une tribune de chercheurs et intellectuels, certains du CNRS, parue dans… L’Humanité. Soullier et Mestre ne paraissent pas s’apercevoir de l’étrangeté de cet argument et de cette référence, pour le coup ultra-politisée et militante.

    Ensuite ? Michel Onfray a une position qui ne va pas sur un sujet qui fâche : « c’est sur l’islam que le courroux de Michel Onfray se focalise depuis plusieurs années, jusqu’à affirmer, le 18 mai, dans une interview à Causeur, que l’islam serait donc la religion la « plus à craindre » et à voir dans Soumission, de Michel Houellebecq (Flammarion, 2015), une prophétie. En 2015, juste après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, il s’interrogeait déjà en ces termes sur France 2 : « La question qu’on devrait pouvoir poser sans être assimilé à Marine Le Pen, c’est : est-ce qu’il y a une différence de nature entre un musulman pacifique et un terroriste ou une différence de degré ? ». Des positions qui, selon ses adversaires, signent son passage à la droite de la droite. « Michel Onfray, qui vient soi-disant de la gauche pure, est devenu l’idiot utile d’une pensée réactionnaire qui a pour point de jonction une obsession anti-islam », juge ainsi Alexis Corbière, député La France insoumise, qui ferraille avec l’enseignant depuis plusieurs années. »

    Questionner l’islam en France, c’est pour les médias officiels devenir d’extrême droite ?

    Par ailleurs, Lucie Soullier est partie à la recherche d’un autre argument, presque fétichiste tant le sujet revient sous sa plume : « Ce qui n’empêche pas les autres d’être à l’affût, comme certains proches de Marion Maréchal ex-Le Pen ne résistant pas à voir là une énième plate-forme pour (re)lancer leur favorite. » Etonnant, ce refus répétitif de refuser à Marion Maréchal son nom.

    Qui sont les « proches » ? Ils ne sont pas indiqués. Et pour cause, contacts pris avec les proches en question, personne n’a confirmé être « à l’affût » d’un homme qui serait devenu une sorte de gibier si l’on en croit le vocabulaire de l’article.

    1791 ou 1793 ?

    À gauche ? On serait froid. Un nom est cité pour preuve, celui d’Alexis Corbière. Ce dernier est réputé pour être un anti Onfray depuis des années. Il lui reproche de préférer 1791 à 1793. Il est vrai que Onfray a peu de goût pour la guillotine de Robespierre. Sur le même sujet suivent des « arguments d’autorité », ceux qui sont tout sauf de la pensée : ce que fait Michel Onfray est mal, pour la gauche comme pour le souverainisme. Pourquoi ? Parce que ce sont deux historiens, spécialistes, universitaires, qui le disent. Et cela suffit pour le prouver.

    Finalement ? L’initiative Front Populaire de Michel Onfray est évidemment une initiative d’un intellectuel de gauche, mais d’une gauche qui refuse la gauche de type LFI autant que la gauche qu’il nomme libérale-sociale. Il affirme un girondisme, une volonté de localisme qui peut plaire à des personnes d’autres horizons politiques. Reste que l’article de Lucie Soullier et d’Abel Mestre n’est pas un article journalistique mais un tissu d’approximations et de manipulations visant à salir l’image de l’homme tout en donnant une vision négative de son initiative. S’en rendent-ils seulement compte ou bien sont-ils à ce point formatés que c’en est impossible ? Difficile à dire. Un peu des deux peut-être et une dose de malhonnêteté en même temps que de mépris de toute initiative qui pourrait devenir populaire. Le Monde, Paris, les universitaires… Et le peuple ? Une partie s’abonne à Front Populaire, et bien que n’étant pas des amis de Michel Onfray, l’auteur de ces lignes a fait de même.

    Observatoire du journalisme (OJIM, 23 mai 2020)

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  • Confinez-vous avec : ... Vu de droite, d'Alain de Benoist !

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver sur le site de la revue Éléments, Vu de droite, l'anthologie critique des idées contemporaine publiée en 1978 par Alain de Benoist et réédité voilà quelques années par les éditions du Labyrinthe. Principale figure de la Nouvelle droite française depuis le début des années 70, Alain de Benoist est l'auteur d'une centaine de livres, dont dernièrement, Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019). Son anthologie reste un outil, une carte indispensable pour entamer un voyage dans le monde des idées...

     

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    " La parution de Vu de droite, en 1977, a marqué un tournant dans l’histoire des idées contemporaines et imposé la Nouvelle Droite comme le partenaire incontournable d’un débat idéologique jusqu’alors monopolisé par une certaine gauche. Couronné à l’époque par l’Académie Française, salué par des personnalités aussi différentes que François Mitterrand et Louis Pauwels, Jean-Pierre Chevènement et Jean Cau, cet ouvrage monumental était depuis longtemps épuisé. Cette réédition constitue donc un événement très attendu. De l’archéologie à la philosophie, de la pédagogie à l’éthologie, de la biologie à la sociologie, cette véritable encyclopédie critique passe au crible les travaux et les écrits de quelque 140 écrivains, savants, historiens ou philosophes, jetant sur eux un éclairage novateur et, parfois, impitoyable. Cette réédition est précédée d’un important préambule dans lequel, un quart de siècle après, Alain de Benoist met son livre en perspective et montre en quoi les « vues » qui y étaient développées ont trouvé leur confirmation dans l’histoire de la fin du xxe siècle. "

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  • La démondialisation, avenir des nations ?...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la notion de post-vérité... Philosophe et essayiste, Alain de Benoist vient de publier Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) et Ce que penser veut dire (Rocher, 2017).

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    Alain de Benoist : La démondialisation, avenir des nations ?

    Depuis quelques années, certains auteurs n’hésitent pas à parler de « démondialisation ». Est-ce une observation objective ou un simple vœu pieux ?

    Depuis le début des années 2010, suite à la publication du célèbre ouvrage du Philippin Walden Bello (Deglobalization, 2002), nombre d’auteurs (Jacques Sapir, Emmanuel Todd, Frédéric Lordon, Edgar Morin, etc.) ont en effet commencé à parler de démondialisation. Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon se sont également emparés de ce thème. Le débat a même encore rebondi récemment : Donald Trump s’est fait élire en dénonçant les effets de la mondialisation et le Brexit l’a emporté grâce au vote des régions dévastées par la désindustrialisation. C’est cependant moins un constat qu’un mot d’ordre. L’idée générale est qu’il est possible d’en finir avec la mondialisation ou, du moins, qu’il est possible de lui donner un autre contenu, idée à laquelle, d’après les sondages, 65 % des Français sont aujourd’hui favorables.

    La mondialisation telle que nous la connaissons a été rendue possible, à la fin du siècle dernier, par l’effondrement du système soviétique. Elle s’est rapidement traduite par les délocalisations, la désindustrialisation, la précarisation et le chômage, puis par un endettement qui a débouché, aux États-Unis, sur le cataclysme des « subprimes » et le déclenchement d’une crise financière mondiale dont nous ne sommes toujours pas sortis, mais qui en a clairement démontré les limites.

    La mondialisation représente avant toute chose le déploiement planétaire de la logique du capital, qui espère contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit par le désarmement douanier, l’expansion indéfinie des échanges, la marchandisation générale de l’existence (par la transformation en marchandises de ce qui n’avait pas été produit pour être vendu) et la transformation de la planète en un immense marché. Le moteur de cette démarche, faisant de la démesure une ligne de conduite, réside dans une idéologie libre-échangiste fondée sur le mythe de l’autosuffisance des « marchés efficients », qui plaide pour la disparition des frontières empêchant la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux (ce qui explique la similarité, sur ce point du discours, du MEDEF et de celui de l’ultra-gauche adepte de la rédemption par l’étranger, qui veut, elle aussi, abolir les frontières et unifier le monde par universalisme politique et philosophique).

    Il est donc assez naturel que les préconisations visant à démondialiser se proposent d’agir d’abord sur le plan économique et financier : réorientation des économies de la priorité à la production pour l’exportation vers la production destinée aux marchés locaux, remise à l’honneur des « circuits courts », interdiction des délocalisations qui mettent en concurrence les salariés autochtones avec ceux des pays où la main-d’œuvre est moins chère et les normes de production moins contraignantes, relocalisation par rapprochement des lieux de production et des lieux de consommation, protectionnisme et réglementation des échanges, relèvement des taxes douanières à destination des pays à bas salaires, taxation des transactions financières et des bénéfices des multinationales, contrôle des capitaux et assèchement progressif de la sphère spéculative, réinstauration d’une frontière entre banques d’affaires et banques de dépôts, lutte contre les fraudes sur les prix de transfert, abandon du dollar comme monnaie de réserve mondiale, etc.

    Il s’agit, en d’autres termes, d’enrayer la tendance à l’illimitation d’un système qui a besoin de supprimer tous les obstacles (politiques, culturels et sociaux) qui entravent l’expansion et la reproduction concentrée du capital.

    Et, pour cela, de faire en sorte que le politique affirme à nouveau sa tutelle sur l’économique.

    Après le monde bipolaire et le monde unipolaire, nous sommes apparemment entrés dans un monde multipolaire. Cela veut-il dire que, au moins sur le plan géopolitique, nous sommes déjà sortis de la mondialisation ?

    La mondialisation a commencé par un moment unipolaire, qui est celui où les États-Unis ont pensé jeter les bases d’un « nouveau siècle américain », au moment même où Francis Fukuyama se risquait à annoncer « la fin de l’histoire ». Ce moment n’a pas duré. La montée en puissance de la Chine et de la Russie, celle qui s’annonce dans d’autres pays émergents, montrent que nous sommes clairement passés d’un universum à un pluriversum, c’est-à-dire à un monde multipolaire. L’ironie de l’histoire est qu’alors que la fin de l’URSS avait rendu possible la mondialisation, c’est plutôt le retour en force de la Russie qui en marque le ralentissement ! C’est, évidemment, une bonne nouvelle – ou, plutôt, c’en serait une si l’Europe était elle-même une puissance, alors qu’elle n’est aujourd’hui qu’une addition de faiblesses.

    Dans cette perspective, y a-t-il encore un avenir pour les vieilles nations ou faut-il aspirer à la création de nouveaux blocs européens, américains, africains, orientaux ou asiatiques ?

    Il est d’autant plus difficile de s’opposer à la mondialisation qu’on le fait à partir d’un socle plus restreint. Des pays isolés, par exemple, peuvent difficilement s’opposer à eux seuls à la toute-puissance des marchés financiers. C’est aussi la raison pour laquelle, compte tenu des risques de rétorsion (ou de « guerre commerciale »), un protectionnisme à l’échelle continentale européenne serait plus efficace qu’un simple protectionnisme national – qui vaut néanmoins mieux que pas de protectionnisme du tout.

    L’idéal serait d’aboutir à de « grands espaces » autocentrés, relativement homogènes, qui constitueraient autant de pôles politiques, économiques et civilisationnels par rapport à la mondialisation actuelle. Le réalisme oblige à dire qu’on en est encore assez loin. C’est sans doute le chemin qu’on finira par emprunter, mais cela prendra du temps.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 23 mars 017)

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  • La France identitaire...

    Les éditions La Découverte viennent de publier une enquête d'Eric Dupin intitulée La France identitaire - Enquête sur la réaction qui vient. On y trouve notamment un chapitre consacré à la Nouvelle droite des années 70 et à ses surgeons ainsi qu'un chapitre consacré à Alain de Benoist. Journaliste, Eric Dupin est déjà l'auteur d'une enquête intitulé Les défricheurs - Voyage dans la France qui innove vraiment (La Découverte, 2014).

     

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    " L’obsession de l’identité taraude une France bousculée par la crise et la mondialisation sur fond d’immigration mal intégrée. C’est ainsi que se développe une mouvance identitaire de plus en plus influente dans le monde politique et intellectuel.
    Dans cet univers où l’on craint pour la survie d’un peuple français blanc et chrétien, on croise les jeunes militants de l’extrême droite identitaire mais aussi l’écrivain Renaud Camus, l’inventeur du « grand remplacement », ou encore Pierre Sautarel, l’animateur du site très fréquenté « Fdesouche ».
    Éric Dupin montre comment ce courant d’idées et de militants pénètre le Front national, même si ses thèses y sont discutées. Il interroge les intellectuels qui s’inscrivent, chacun à sa manière, dans la veine identitaire comme Alain de Benoist ou Alain Finkielkraut. Il examine comment cette question percute l’ensemble du champ politique, avec le témoignage de personnalités aussi diverses que Marion Maréchal-Le Pen ou Jean-Pierre Chevènement.
    L’auteur s’interroge enfin sur la profonde mutation du peuple français et sur la crise du « vivre ensemble » qui imposent une redéfinition des valeurs républicaines. C’est l’un des grands défis pour une gauche désemparée par la question de l’identité et profondément divisée sur les réponses à y apporter. Une réflexion d’autant plus indispensable que la pulsion identitaire, avivée par le terrorisme islamiste, travaille l’ensemble des sociétés européennes."

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (6)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Nouveau numéro de la revue Éléments (mars-avril 2016). Disponible en kiosque on y découvrira un sommaire extrêmement riche.
     
     
    • Bruno Mégret, ancien numéro deux du Front national, puis barbouillé en Brutus amateur de félonie putschiste, sort de sa retraite et publie Le temps du Phénix, récit d'anticipation. Il s'agit d'un projet politique de rupture pour la mandature  2017-2022. Rupture ? Partisan d'une purge libérale, il croit comme tous les politiques à un retour possible de la croissance. Celui qui avait été présenté comme le cheval de Troie de la Nouvelle Droite à l'époque de la création du Mouvement National Républicains ignore visiblement les leçons de son compère polytechnicien Jean-Marc Jancovici pourtant basées sur les lois de la thermodynamique qui nous disent que la sainte croissance ne reviendra plus en raison de la déplétion. Seule la partie de son programme concernant la politique extérieure du pays se montre innovante par sa rupture avec l'Otan et le renversement d'alliance qu'elle propose.
     
     
    • Le sociologue "conservateur" Jean-Pierre Le Goff livre dans Marianne.net un riche entretien en trois épisodes sur ses analyses concernant les racines du nouvel individualisme auto-centré et sentimental. Tout d'abord les racines historiques puis l'avènement du "peuple adolescent" en rupture d'héritage et enfin la faillite du "gauchisme culturel".
     
     
     
     
    • Règlement de comptes à Libé-Corral. Michel Onfray fait l'objet d'un traitement spécial dans un article critique et forcément féroce de Libération au sujet des deux livres qu'il vient de faire paraitre : Penser l'islam (Grasset) et Le miroir aux alouettes, autobiographie politique (Plon). Suit une critique honnête de son livre consacré aux versions polysémiques de l'islam.
     
     
     
    • Quand les contribuables français peuvent défiscaliser leurs dons à l'armée israélienne... Question écrite de Mme Nathalie Goulet au sénat.
     
     
    • Alain Finkielkraut dans l'émission L'Esprit de l'escalier revient sur la journée de la femme et note que, même si Cologne est passé par là, la volonté d'occulter cet événement est à l’œuvre, ce dont il trouve la preuve dans la rhétorique développée par Olivier Roy dans Libération où pour noyer le poisson il rappelait à Kamel Daoud que le machisme et le harcèlement sexuel existe sous toutes les latitudes. Belle démonstration d'un différentiel de civilisation qui date de loin.
    https://www.youtube.com/watch?v=MxQvhrdSGxY#t=367
     
    • Deux chroniques réjouissantes d'Éric Zemmour. Sur Merkel otage du grand Turc tout d'abord puis sur les nouveaux noms des régions qui ne ressemblent à rien.
     
     
     
    • Une véritable étoffe de chef d'État. Jean-Pierre Chevènement au micro de rfi ce 11 mars est très critique sur Schengen et sur le plan négocié entre l'Union européenne et la Turquie à propos des "réfugiés". Il s'en prend à l'irresponsabilité de Mme Merkel qui s'est assise en septembre sur les accords de Dublin et a mis l'Europe devant le fait accompli. Il s'en prend également à la duplicité de Mr Erdogan.
     
     
    • Le résultat des élections dans trois länder d'Allemagne apportent un relatif désaveu à la politique d'ouverture engagée par la chancelière Merkel depuis septembre dernier. En décidant tout à trac qu'il ne fallait plus faire semblant de contrôler les flux migratoires mais tenir grandes ouvertes les portes de l'Europe quitte à imposer ce tournant à ses partenaires elle a suscité un immense appel d'air et rendu possible une véritable révolution pour ce pays. En effet, portant  déjà la culpabilité exorbitante des crimes du nazisme pour l'éternité il se voit imposer avec l'installation à demeure de plusieurs millions de "réfugiés" potentiels  une véritable double peine. Mais 80 ans après les faits le tabou, largement instrumentalisé par les vainqueurs, et qui surplombe toute la vie sociale allemande et la réduit à l'impotence politique pourrait enfin tomber, ouvrant à la puissance allemande de nouvelles perpectives. C'est l'effet d'hétérotélie, non prévu par la chancelière, qui pourrait s'avérer positif pour l'Allemagne, et au delà pour toute l'Europe que semble annoncer le succès de l'AfD. Ci-dessous un article du site suisse Les observateurs, puis un édito sans surprise du quotidien Le Monde, suivi du point de vue de Jean Bonnevey de Métamag qui voit dans les résultats de cette échéance électorale l'ouverture d'un nouveau cycle historique pour l'Allemagne.
     
     
     
     
    • Enfin un point de vue d'Emmanuel Droit selon qui L'AfD vient combler le vide laissé à droite par une CDU soumise à un mouvement sinistrogyre et de plus en plus orientée vers un humanisme invertébré qui fait la part belle au parti de l'Autre, plus un article étonnant qui rend compte des positions non conformes de Peter Sloterdijk qui parle justement d'invasion pour qualifier l'arrivée en masse de ces immigrés. Selon lui "l'auto-destruction n'est pas un devoir moral".
     
     
     
    • L'OJIM nous montre que l'ethno-masochisme allemand peut atteindre des sommets. 
     
    • L'absence cumulative de services et de commerces dans les villages et la disparition du lien social qu'elle entraine favorise le vote Front National. Une étude fine du vote des "oubliés" par Jérome Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies de l'Ifop. Sans forcément détenir des solutions concrètes à ce déclin, le FN serait en position majoritaire dans les régions rurales car il est le seul parti à poser le bon diagnostic d'après l'analyse de cet organisme.
     
     
    • Jean-Yves Le Gallou résume au micro de Charlotte d'Ornellas Le contenu de son dernier essai Immigration : la catastrophe. Que faire ? paru récemment aux Éditions Via Romana.
     
     
    • Bernard Lugan explique le glissement du djihadisme du nord Sahel vers le golfe de Guinée
     
     
    • Aristide Leucate sur un sujet voisin du précédent.
     
     
    • Conférence de Xavier Moreau tenue le 12 février au colloque de l'Institut Russe des Études Stratégiques sur "L'avenir du terrorisme". La thèse est la suivante : l'origine du terrorisme djihadiste est partiellement d'origine occidentale et pour le moins largement instrumentalisé par l'Occident dont il servirait ses intérêts à promouvoir le chaos là où il ne peut établir son hégémonie.
     
     
    • Le prince héritier du royaume d'Arabie saoudite doit ignorer la réplique de Louis Jouvet dans le film Entrée des artiste : "Vous portez la légion d'honneur ! Oui. Parce qu'elle impressionne les imbéciles". La véritable histoire de la décoration remise au prince est ici narrée par Causette.
     
     
    • L'aveu de Jamal Ma'arouf : l'amée syrienne libre est sous la coupe d'Al-Nosra (article du Monde).
     
     
    • Caroline Galacteros : "Syrie, quand le général Castres enterre le mythe des rebelles modérés".
     
     
    • Poutine, calculateur prudent, annonce un retrait partiel de ses troupes en Syrie et conserve ainsi une longueur d'avance sur ses adversaires en matière d'initiative. Analyse d'Hadrien Desuin, suivie des quatre hypothèses du magazine russe Expert et enfin de l'avis de Bruno Guigue du site suisse Arrêt sur info.
     
     
     
     
    • RT en français a recueilli le témoignage de diverses personnalités françaises à propos de l'annonce du retrait partiel des troupes russes de Syrie.
     
     
    • Alexandre Douguine explique pour le site Katehon l'alchimie complexe dont procède le pouvoir de Wladimir Poutine. Ce Sonderweg césariste, spécifique à la Russie, dont le schéma est emprunté à la pensée de Gramsci apparait assez convainquant et rend compte assez exactement des oscillations du président russe.
     
     
    • Philippe Meirieu, figure centrale du "pédagogisme" selon ses adversaires, a accordé un long entretien dans le numéro de mars de la revue Causeur. Le professeur Jean-Paul Brighelli lui répond ici avec sa verve habituelle.
     
     
    • Christian Harbulot fondateur de l'École de guerre économique en conférence pour le Cercle Aristote. L'orateur est très pédagogue, son thème : "La stratégie de l'intox" et la guerre de l'information qui lui permettent de passer en revue toutes les polémiques intellectuelles et culturelles qui ont émaillé les années de guerre froide comme autant de conflits d'influence et de contre-influence narrative. Une réalité devenue massive aujourd'hui et ou les Américains sont passés maitre comme on l'a vu entreautres dans les révolutions colorées.
     
     
    • Conférence de Pascal Gauchon, directeur de l'excellente revue Conflits, sur le thème suivant : "Qui détient la puissance dans le monde actuel ?".
     
     
    • Loin des slogans l'émission Les idées à l'endroit pose la question des communautés et du communautarisme. Animée par Alain de Benoist et Olivier François cette émission de télé libertés recevait le très brillant Michel Maffesoli, Vincent Coussedière et Julien Rochedy.
     
     
    • Le même Vincent Coussedière publie ce mois-ci Le retour du peuple, An I  aux éditions du Cerf
     
     
    • Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire pronostique l'effondrement de l'Union européenne et déclare que le plus grand tort qui fut la sienne a été de discréditer l'idée même de l'Europe.
     
     
    • Sur Radio Courtoisie Paul-Marie Coûteaux recevait le 15/03/2016 dans la seconde partie de son club de la presse Alain de Benoist et Jean-Yves Le Gallou. Le débat portait essentiellement sur le succès de l'AfD, sur les "réfugiés", l'immigration et le chantage turc, le renouveau de la pensée catholique (privatisée) en France, les bobards d'or distribués aux médias de propagande.
     
     
    • Les précieuses ridicules des Inrocks surenchérissent dans un politiquement correct de cornichons que relève fort justement l'Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique (OJIM).
     
     

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  • Formes de guerre, stratégies et déclin de l'Occident

    Les éditions Economica viennent de publier Formes de guerre, stratégies et déclin de l'Occident, un essai d'Olivier Entraygue, préfacé par Jean-Pierre Chevènement. Officier de l'armée de terre, Olivier Entraygues est un spécialiste de l’œuvre de J.F.C Fuller, penseur de la guerre britannique non-conformiste, oublié en France au profit de son cadet Liddell Hart. Il lui a consacré une étude, Le stratège oublié (Brèches, 2012) et a traduit un de ses livres, Les fondations de la science de la guerre (Economica, 2014).

     

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    " Cet essai de stratégie théorique définit les régimes d’historicité sous-jacents à la dialectique « histoire-pensée militaire ». À l’aide d’un outil-méthodologique nouveau, le diapolème qui est la diffraction du phénomène guerre, l’auteur s’efforce de penser la guerre dans sa globalité afin d’en définir la forme, c’est-à-dire sa nature et son caractère. Pour cela, en s’appuyant sur des macrocycles stratégiques et des microcycles tactiques, cet ouvrage propose une approche didactique afin de répondre à la question : comment enseigner la guerre ? C’est aussi une analyse prospective qui enserre la pensée stratégique dans sa temporalité. Ce cheminement intellectuel conduit à la notion de rupture stratégique qui esquisse le déclin de l’Occident.

     Ce livre est également une réflexion sur la philosophie de la stratégie puisque l’auteur a opté pour une méthode de questionnement : La guerre est-elle nécessaire à l’évolution de l’Homme ? À partir des lignes de forces tirées d’une étude critique de l’histoire, le lieutenant-colonel Olivier Entraygues propose une réflexion pertinente sur l’emploi de la force dans un conflit futur. Cette vision qui conjugue la temporalité de la pensée militaire au passé, présent et futur rappelle au lecteur que la conduite de la guerre, avant d’être une science ou un art, reste un acte social."

     

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