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  • De l'esprit d'aventure...

    Les éditions Arthaud viennent de rééditer en collection de poche De l'esprit d'aventure, un dialogue entre Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert sur le thème de l'aventure. Et les trois auteurs savent de quoi ils parlent...

     

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    "Qu’est-ce que l’esprit d’aventure ? Quelle est son importance pour l’individu ? Quel rôle joue-t-il au sein des sociétés ? Dans ce dialogue à trois, les auteurs tentent de répondre à ces questions en proposant une conception renouvelée et originale de cet esprit d’aventure, en revisitant l’histoire des sociétés et en interrogeant leurs propres parcours.
     
    Cela les conduit à redéfinir les liens entre action et réflexion, à porter un regard neuf sur les hommes qui ont élargi le champ de la connaissance et sur les personnages mythiques qui ont marqué notre imaginaire."

    Gérard Chaliand, grand voyageur, a théorisé ses expériences d'observateur-participant dans les luttes armées. Patrice Franceschi, président honoraire de la Société des explorateurs français, écrivain-aventurier, est le capitaine du trois-mâts La Boudeuse. Jean-Claude Guilbert, reporter-écrivain, est également l’héritier d’Hugo Pratt.

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  • Mon traître...

    Disponible au Livre de poche,  Mon traître est un magnifique roman de Sorj Chalandon, dont nous vous vous recommandons la lecture. Amoureux de l'Irlande et sensible au combat de son peuple pour la liberté, l'auteur, qui a couvert le conflit nord-irlandais pour Libération, nous livre aussi une belle réflexion sur l'amitié et l'engagement.

    Vous pouvez lire en lien un entretien avec l'auteur : interview de Sorj Chalandon

     

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    "Mon Traître est l’histoire d’Antoine, luthier parisien qui découvre l’Irlande des violons. Il ne sait rien du Nord. Peu lui importe. Ses héros sont archetiers, grands luthiers de légende. La guerre n’est pas encore passée par lui puis, un jour, elle s’impose. Antoine va devenir Tony, pour les gens de Belfast, parce qu’il les verra vivre et souffrir et se battre. Et qu’ils l’aimeront en retour comme un fils. Et puis il y a Tyrone Meehan. L’Irlande est sa bataille. Il boit, il chante, il vous enlace, il vous prend le bras pour parler en secret. Il est engagé à jamais, sans que jamais rien ne le trahisse. Il est l’insoupçonnable. Tyrone donc, l’ami d’Antoine, son frère, son traître à lui. Tyrone n’est pas Denis (le personnage réel qui a inspiré Tyrone). Leurs regards se ressemblent pourtant. Sorj Chalandon n’est pas Antoine, leur douleur est pourtant la même. Denis Donaldson a été exécuté le 4 avril 2006, alors que Sorj Chalandon écrivait l’histoire de Tyrone Meehan. Il a été tué par une arme de chasse, dans le petit cottage familial qui le cachait. Nous ne savons pas qui tenait le fusil. Personne n’a été accusé ce jour."

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  • Fontenoy ne reviendra plus...

    Les éditions Stock viennent de publier Fontenoy ne reviendra plus, ouvrage de Gérard Guégan consacré à Jean Fontenoy, journaliste, aventurier et romancier des années 30, passé du communisme au fascisme, qui s'est suicidé à Berlin en avril 1945, désespéré par la défaite de l'Allemagne.

    L'auteur, qui a créé les éditions Champ libre avec Gérard Lebovici, est une des figures de l'ultra-gauche des années 70 et est, notamment l'auteur de Debord est mort, Le Che aussi. Et alors ? Embrasse ton amour sans lâcher ton fusil (Librio, 2001).

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    "« Comme je viens d’une époque, voire d’un monde, où chacun jurait de rester éternellement fidèle à ses convictions, je me suis souvent demandé pourquoi tant de figures énergiques avaient ensuite, et sans trop tarder, tourné la page de leur jeunesse. Cette question – qu’est-ce qui pousse un homme à changer de camp, à passer, par exemple, de la gauche la plus enragée à la droite la moins clémente ? – a fini par m’obséder. J’aurais pu en tirer la matière d’un pamphlet si ce n’est que je voulais toucher au-delà du cercle des convaincus. Aussi ai-je ressuscité un écrivain du siècle dernier, Jean Fontenoy, qui, pour reprendre le mot de Malraux, fut partout où cela comptait, tout du moins dans ses 20 ans : la Grande Guerre, Dada, Octobre, Maïakovski, Lénine et Trotski, Moscou et Shangai, etc. Or, lui qui était né pauvre, que l’école de la République avait su distinguer et dont les livres avaient séduit aussi bien Kessel que Colette, Blanchot que Céline, voilà que, contre toute attente (il avait dénoncé le nazisme dès 1933), il se fit soudain fasciste. Quelques années plus tard, non sans logique (et aussi par haine de la lâcheté), il ne lui resterait plus qu’à partir se suicider dans Berlin assiégée par l’Armée rouge. 
    Reste que je n’ai écrit Fontenoy ne reviendra plus que pour comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées. Et nos refus. » Gérard Guégan

    Ni récit ni biographie, le nouveau livre de Gérard Guégan est porté par une figure si romanesque au destin si tragique qu’il ressemble et se situe avant tout en littérature. C’est le roman de Fontenoy. Ses engagements, ses amours, ses obsessions, ses déguisements, l’histoire d’un homme qu’on rêverait tout à la fois de rencontrer et de fuir, d’aimer et de quitter, comme il n’aura cessé de se quitter lui-même. 
    C’est sans doute bien Brice Parain qui aura donné avant Gérard Guégan sur Fontenoy le sentiment le plus juste : « Il y a eu Jean (Fontenoy). Je n’ai pas eu d’autre ami parce que les autres que j’ai connus étaient ou sont moins honnêtes que lui, je veux dire plus arrangeurs au fond. Arrangeur, il l’était comme vous le dites, mais il n’a pas triché avec la littérature, ou la poésie, comme vous voudrez, il a préféré devenir une crapule plutôt qu’un protégé de Paulhan, c’est tout de même beaucoup. »"

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  • L'aventure de Knut Hamsun...

    Les Nouvelles éditions latines viennent de publier L'aventure de Knut Hamsun, un ouvrage de Tarmo Kunnas, préfacé par Michel d'Urance. On se souviendra que Tarmo Kunnas avait largement contribué à la rédaction du numéro de la revue Nouvelle Ecole (n°56, année 2006) consacré à l'auteur de La Faim.

     

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    "Cet ouvrage élucide d’une façon synthétique les différents aspects littéraires de l’œuvre romanesque de Knut Hamsun : thèmes, narration, traits stylistiques. Il place l’œuvre de l’écrivain autodidacte, à la fois moderne et archaïque, dans le contexte social et culturel nordique de son époque, et démontre un lien secret entre sa création artistique et son excès politique.
    L’auteur révèle le caractère ambigu de l’engagement de Knut Hamsun mais aussi une utopie qui pourrait être d’actualité : il décrit la lutte de deux visions du monde, la pensée uniforme, hégémonique, qui croit pouvoir tout calculer, quantifier, peser et mesurer, qui prétend que l’exactitude est la vérité, et une autre vision qui sait que le monde se prête aux interprétations multiples et que l’homme reste humain, seulement quand il s’étonne devant l’Être. Hamsun est du côté de l’inquiétude et de la recherche, des prophètes et des artistes, et de tous ceux qui ont gardé une innocence. Il est avant tout un créateur de mythes, mais aussi le précurseur d’une pensée écologique, tout en prenant parti contre l’Europe matérialiste et mercantile, pour des valeurs humaines universelles."

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  • Les années de plomb...

    Sorti au cinéma en Italie en 2009, La Prima Linea, film de Renato De Maria, est diffusé en France en DVD par Diaphana. Nous reproduisons ici l'article que la revue Eléments lui a concacré sous la plume de Michel Marmin

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    Les années de plomb

    Les années de plomb sont à la mode. De La bande à Baader d'Uli Edel (2008) à Carlos d'Olivier Assayas (2010), une espèce de nostalgie s'est emparée des cinéastes pour une époque où la révolution paraissait encore possible. Scrupuleusement réalisés et psychologiquement assez fouillés, ces deux films avaient tout de même pour inconvénient majeur d'être pratiquement dépourvus de point de vue politique et moral, et de se borner à la relation, d'ailleurs brillante, des faits. C'est tout autre chose que nous proposait le cinéaste italien Renato De Maria avec La Prima Linea (2009). Le titre est le nom d'un groupuscule italien encore plus radical que les Brigades rouges, qui s'est notamment illustré avec l'assassinat en 1979 d'Emilio Alessandrini, un juge particulièrement respecté, et par une évasion spectaculaire. Aussi animé que la Bande à Baader, mais moins strictement anecdotique, ce film se présente, à travers son principal personnage (auteur de l'autobiographie d'où est tiré le scénario), comme un examen de conscience rétrospectif, et cet examen est sans concession. Ce que montre en effet Renato De Maria dans Prima Linea, c'est l'engrenage qui fait basculer l'engagement «pour l'humanité » dans l'«inhumanité », le franchissement d'une ligne rouge. Il s'agit probablement là du film le plus important qu'ait inspiré le terrorisme européen, car il allie l'intelligence psychologique à une réflexion historique d'une rare rigueur: intériorisant en Quelque sorte l'événement, il met en évidence l'impasse à laquelle conduit la tentation de substituer la «vérité» de l'idéologie à la vérité du réel, sans pour autant contester la beauté tragique qui en résulte. la lucidité rétrospective n'implique pas nécessairement le reniement ; ce serait misérable.

    Michel Marmin (Eléments n°139, octobre-décembre 2010)

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  • Marc Augier, dit Saint-Loup

    Ecrivain maudit, passé au travers du mur de flamme de l'engagement politique, Marc Augier, dit Saint-Loup, a déjà fait l'objet de plusieurs études biographiques. On citera celle de Jérôme Moreau, Sous le signe de la roue solaire (L'AEncre, 2002) ou celle du sud-africain Myron Kok, Tels que Dieu nous a voulu (L'Homme Libre, 2004), qui centrent toutes les deux leur propos sur les idées et le parcours politique de l'écrivain. Mais l'auteur d'un grand roman comme La peau de l'aurochs, ne peut pas être tout entier réduit à l'engagement qui a été le sien au cours des années 40. La biographie de Saint-Loup, publiée aux éditions Pardès, dans l'excellente collection Qui suis-je ?, signée par Francis Bergeron, déjà auteur d'études sur Béraud, Daudet ou Monfreid, devrait permettre d'apporter un nouvel éclairage sur l'homme et son oeuvre.

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    " Marc Augier, alias Saint-Loup, fut emporté par le vent de l’Histoire, à toute vitesse, mais sans jamais tomber. Il en a tiré une oeuvre forte et virile, parcourue par un souffle épique. Une oeuvre peinte à fresques, où des individus et des groupes d’individus doivent affronter les bombardements, le rouleau compresseur des chars soviétiques, l’épuration, les foules ivres de violence, mais aussi la montagne, la neige, le froid polaire, les avalanches, les tempêtes, les poux, l’hiver russe, une panne de moteur en altitude ou, simplement, la fatigue au guidon d’une moto lancée sur les routes d’Europe. Ce qui fascine, chez Saint-Loup, ce sont des valeurs universelles, qui n’appartiennent à aucun camp: c’est cette vie de sportif, d’aventurier, de guerrier. Saint-Loup est le contraire d’un idéologue. C’est un militant, mais ce n’est pas un homme du combat des idées. C’est un homme d’action, ayant mis ce goût de l’action et du risque calculé au service de causes politiques et parfois militaires. Soixante-cinq ans après la fin de la guerre et plus de vingt ans après la chute du mur de Berlin, il est temps de relire son oeuvre, de la dégager de sa seule dimension hérétique, conséquence de ses quatre années à la LVF et à la Waffen SS. Oui, grâce à ce «Qui suis-je?» Saint-Loup, il faut revisiter ce grand créateur de mythes, et personnage mythique lui-même."
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