Pour cette nouvelle édition de Cette année-là, Patrick Lusinchi, avec François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, et Olivier François, chroniqueur, évoque la figure de l’éternel Bourgeois...
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Pour cette nouvelle édition de Cette année-là, Patrick Lusinchi, avec François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, et Olivier François, chroniqueur, évoque la figure de l’éternel Bourgeois...
Les éditions de la Nouvelle Librairie viennent de publier un court essai de Werner Sombart intitulé Comment le capitalisme uniformise le monde ? . Économiste, historien et sociologue connu dans le monde entier, disciple de Marx dans sa jeunesse, Werner Sombart (1863-1941) a exercé une influence profonde dans les années 1920 sur une partie des auteurs conservateurs révolutionnaires. Plusieurs de ses œuvres, dont Le socialisme allemand et Le Bourgeois, ont été traduites en français.
Werner Sombart fut le plus grand économiste de son temps. Sa magistrale analyse du capitalisme moderne n’a pas perdu une ride. Dans ce texte bref, il voit venir avec un siècle d’avance tout ce que nous avons aujourd’hui sous les yeux : la consommation effrénée de biens, jetés à peine achetés, le tourbillon frénétique des hommes dans les magasins, l’uniformisation des comportements et des modes de vie et… le rôle des femmes dans ce processus.
Les éditions Kontre Kulture viennent de rééditer un essai de Werner Sombart intitulé Le Bourgeois. Économiste, historien et sociologue connu dans le monde entier, disciple de Marx dans sa jeunesse, Werner Sombart (1863-1941) a exercé une influence profonde dans les années 1920 sur une partie des auteurs conservateurs révolutionnaires. Plusieurs de ses œuvres, dont Les Juifs dans la vie économique et Le socialisme allemand, ont été traduites en français.
" La figure du Bourgeois est celle qui représente le mieux l’esprit de notre époque, dont la genèse commence avec les premiers siècles du Moyen Âge, lorsque la mentalité économique pré-capitaliste s’est transformée de façon radicale sous l’influence des peuples germano-slavo-celtiques en esprit capitaliste. Cet esprit capitaliste, qui a renversé l’Ancien Monde, n’a cessé d’enfler, s’engouffrant petit à petit dans tous les interstices de la vie : « C'est l'esprit de nos jours, l'esprit qui anime aussi bien l'homme aux dollars que le marchand ambulant, l'esprit qui préside à toutes nos pensées et à tous nos actes et exerce une influence irrésistible sur les destinées du monde. » Dans la genèse de cet esprit se trouvent « l'esprit d'entreprise et l'esprit bourgeois, sans la réunion desquels l'esprit capitaliste ne serait jamais né ». Mais qu’est-ce que l’esprit d’entreprise ? C’est « une synthèse constituée par la passion de l'argent, par l'amour des aventures, par l'esprit d’invention ». Et qu’est-ce que l’esprit bourgeois ? Il se compose de « qualités telles que la prudence réfléchie, la circonspection qui calcule, la pondération raisonnable, l'esprit d'ordre et d’économie ». C’est ainsi, par la fusion de deux esprits apparemment antinomiques, qu’a pu naître « le tissu multicolore de l'esprit capitaliste », l'esprit bourgeois formant « le fil de laine mobile, tandis que l'esprit d'entreprise en est la chaîne de soie ».
Mais pour que le capitalisme puisse s’épanouir pleinement, pour que du bourgeois « vieux style », travailleur et entreprenant, naisse le bourgeois « moderne » devenu décadent et rentier, « l'homme naturel, l'homme impulsif devait disparaître et la vie, dans ce qu'elle a de spontané et d'original, céder la place à un mécanisme psychique spécifiquement rationnel : bref, l'épanouissement du capitalisme avait pour condition un renversement, une transmutation de toutes les valeurs ». "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la lâcheté de la bourgeoisie face à la question de l'immigration massive et violente que subit notre pays...
Aujourd’hui, les bourgeois se fichent de Calais
En 1346, durant la Guerre de Cent Ans, les Anglais assiègent Calais qui résiste courageusement. Mais à l’issue d’un siège de 11 mois la population, affamée, n’a d’autre issue que de se rendre aux envahisseurs. Les Anglais, rendus furieux par la durée du siège, menacent, en représailles, de passer toute la population au fil de l’épée sauf si des otages acceptent de se sacrifier. Six bourgeois, les fameux « bourgeois de Calais », acceptent leur sort pour sauver la population. Finalement ils seront graciés par Edouard III, ému par leur esprit de sacrifice. Et la ville sera épargnée.
Mais aujourd’hui l’histoire ne se répète pas parce que les bourgeois se fichent du peuple de Calais comme du peuple de France.
Un drame ordinaire
Tout le monde a pu voir depuis samedi dernier, sur les réseaux sociaux, les tragiques images de cette famille calaisienne agressée devant son petit pavillon par des « migrants ». Les assaillants leur jettent des pierres, des pneus, des bâtons ; ils tentent d’entrer dans le domicile. On voit la femme qui supplie son mari de ne pas s’interposer. Finalement les assaillants refluent lorsque le fils brandit un fusil (factice ou non chargé).
Une famille seule face aux « migrants » parce que la police laisse faire. Soyons juste, la police va quand même agir : en fin de journée elle interpelle… le fils au sujet dudit fusil.
Les bourgeois s’en fichent
Mais ce drame à Calais n’intéresse plus les bourgeois. Ce n’est après tout qu’une famille autochtone modeste : des « sans-dents », qui peut-être, au surplus, ne votent pas bien. Ce ne sont que des cht’is « franchouillards » qui s’obstinent à ne pas reconnaître l’apport magnifique de ces « migrants » : ils n’ont pas compris, comme nous le vantent les bobos du MEDEF, que ces migrants allaient « améliorer le marché de l’emploi ». Tant pis pour eux !
Les bourgeois vivent à l’abri
Les bourgeois se moquent de ce qui se passe à Calais car ils vivent bien à l’abri dans leurs quartiers préservés et dans leurs appartements digicodés. Et en cas de pépin ils peuvent compter sur la réaction rapide de leurs copains dans les ministères ou à la préfecture.
Ils ne prennent jamais les transports en commun comme les « bidochons ». Leurs enfants ne fréquentent que les bonnes écoles : celles où on ne sert pas de « repas aménagés » et où les élèves sont triés sur le volet. Leurs bambins échapperont, bien sûr, au désastre universitaire français : à eux les écoles de commerce, les grandes écoles, les stages à l’étranger et les universités yankees. Pôle Emploi c’est pour les sans-dents, pas pour eux.
Les bourgeois ne se confrontent jamais aux « migrants », sauf dans les articles de l’Obs. ou des Echos. Sauf quand le fiston, ému jusqu’aux larmes par le sort du petit Aylan, décide d’aller « faire de l’humanitaire » au profit des « migrants », avant d’entrer se mettre au chaud dans la banque de papa. Car le fiston, bien sûr, ne s’occupe pas des sans-abris français qui, eux, peuvent rester dans les rues : salauds de pauvres !
Les bourgeois sont responsables de l’immigration
Les bourgeois ne se confrontent pas aux « migrants » mais, par contre, ils les font venir depuis 50 ans, dans toute l’Europe. Dans les années 1960, ils allaient même les chercher au Maghreb pour être sûrs qu’ils viennent bien.
Pour améliorer la « profitabilité » des entreprises où les bourgeois travaillent et dont ils sont les heureux actionnaires, c’est-à-dire pour pousser à la baisse les salaires des « bidochons» et à la hausse les profits des bobos.
C’est pourquoi les bourgeois ont toujours soutenu les gouvernements qui ont ouvert toujours plus les portes à l’immigration. C’est pourquoi les bourgeois haïssent plus que tout le Front national et tous les populistes qui risqueraient de menacer leur « value for money ».
Les bourgeois se moquent des conséquences de leur égoïsme
Les bourgeois se fichent des conséquences d’une immigration de peuplement désormais incontrôlable car ils sont à l’abri. Et en cas de grabuge, ils pourront toujours filer ailleurs, là où ils ont d’ailleurs déjà placé leurs économies.
Les bourgeois ne se sacrifieront plus pour sauver Calais, Cologne ou Paris car ils sont devenus mondialistes. Les bourgeois ne seront pas victimes du Grand Remplacement : ils sont déjà partis ou ils vont partir se mettre à l’abri, laissant les sans-dents se débrouiller avec les charmants allogènes.
Les bourgeois ne se mettront pas la corde autour du cou pour sauver le peuple comme en 1346. Cette corde il faudra la leur mettre de force. Car ils la méritent.
Michel Geoffroy (Polémia, 27 janvier 2016)