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  • Alphonse Boudard, une vie à crédit...

    Les éditions Ecriture viennent de publier Alphonse Boudard, une vie à crédit, une biographie de l'auteur de La Métamorphose des cloportes signée par Dominique Chabrol. Journaliste, Dominique Chabrol est l'auteur de biographies consacrées à Desproges (Flammarion, 1994) et Michel Audiard (Flammarion, 2001).

     

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    " Alphonse Boudard (1925-2000) n'était pas un auteur " convenable ". Né de père inconnu, confié dès sa naissance à un couple de paysans, il a connu la misère sous l'Occupation, avant de rejoindre la Résistance et de participer à la libération de Paris. Il fera tout pour échapper à l'usine, et ses mauvaises fréquentations le conduiront une première fois en prison, d'où il sortira gravement malade.

    Pendant près de dix ans, il alterne les séjours dans des cellules putrides et les salles communes de sanatoriums. Il y connaîtra la plus noire débine et les mauvais traitements. Mais il y croise aussi les vedettes des faits divers de l'après-guerre et y lit les meilleurs auteurs. Au fond du trou, entre deux hostos, deux condamnations, il trouvera la force de devenir écrivain en publiant La Métamorphose des cloportes (1962), futur classique du film policier.

    Deux romans autobiographiques, La Cerise (1963) et L'Hôpital (1970), feront de Boudard un auteur populaire, salué par la critique et distingué enfin par l'Académie française avec Mourir d'enfance (1995). Ce maître de l'argot et du bitume parisien y tire de l'ombre toute une galerie de laissés-pour-compte, de tueurs et de demi-fous, avec un parti pris : faire sourire des plus terribles histoires.

    Démêlant le vrai du faux de cette existence soigneusement romancée, Dominique Chabrol retrace le parcours d'un gamin de Paris devenu l'inventeur de sa propre vie – dont quelques-uns des personnages se nommaient Céline, Paraz, Gabin, Ventura, Simenon, Brassens, Audiard ou Nucéra. "

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  • La France d'Audiard...

    Le magazine Valeurs actuelles publie un numéro hors-série intitulé  La France d'Audiard. Un numéro indispensable à tous les amateurs du grand dialoguiste des Tontons flingueurs.

     

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    « Acteurs, films et répliques cultes, secrets de tournage, mais aussi “maîtres” incorrects du dialoguiste et “France d’avant”

    C’est à une plongée non conformiste dans le monde de Michel Audiard, ses films et son époque que vous convie le hors-série d’été de Valeurs actuelles. Gabin, Ventura, Blier, Carnet, mais aussi Céline, Blondin, Brassens, le Paris disparu du “petit blanc” au comptoir : la France d’Audiard, préfacée par François d’Orcival, c’est 132 pages de portraits et d’histoires pour rire et s’émouvoir autour du même amour de la langue, de l’insolence et d’une France passionnément libre. »

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  • Les princes de l'argot...

    Les éditions Ecriture ont publié en novembre un essai de François Cérésa intitulé Les princes de l'argot. Journaliste et écrivain, François Cérésa dirige le mensuel Service littéraire. Il a publié dernièrement Le roman des aventuriers (Rocher, 2012).

     

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    « Chic, il y a de l’argot dans l’air ! Le latin de la racaille. Une langue parfois morte, qui renaît sans cesse de ses cendres. Une langue jamais amorphe, toujours polymorphe… »
    Écrivains, chanteurs, ils s’appellent Bruant ou Céline, Renaud ou Boudard, sans oublier le tonitruant Michel Audiard et d’autres moins connus, tel l’écrivain Albert Paraz. Ils ont servi la langue française en se jouant d’elle, en la réinventant, offrant au plus grand public l’éclat des mots populaires.
    De François Villon à la série à succès Kaamelott, François Cérésa présente ces « Princes de l’argot ». Il le fait à sa manière, avec un style incomparable, le verbe fleuri. En remontant le temps, il nous raconte l’histoire de cette langue réinventée. Les époques défilent, les orfèvres de l’argot sont célébrés, jusqu’à aujourd’hui.
    Une invitation aux plaisirs de la langue française, où le lecteur se délectera de portraits et d’un florilège de citations « pas piquées des hannetons ».

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  • Audiard, Lautner, Blondin et les autres...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Théophane Le Méné, cueilli dans le Figaro et consacré à la nostalgie française pour le cinéma populaire et très anar de droite des années 60/70...

     

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    Scandale ! Les personnages d'Audiard ne sont pas aux normes

    Georges Lautner s'est éteint il y a quelques semaines, à l'âge de 87 ans. Le héraut du cinéma populaire que la critique de l'époque n'épargnait guère s'en est allé rejoindre les étoiles, de celles qui survivent aux siècles et que les générations successives regardent, nostalgiques et pensives, sans se douter un seul instant que par ce seul acte, elles conjurent le temps qui passe et l'insolente marche du progrès. Quelque part là-haut, le tonton flingueur en a rejoint d'autres: Audiard dont on fêtera l'année prochaine le trentenaire de sa disparition, Gabin et sa «langue prodigieusement drôle», Francis Blanche menotté au grisbi, Bernard Blier qui à tous les coups dansera la capucine et Lino Ventura et son fameux «quadrille de mâchoires». A cette belle bande de copains s'en grefferont d'autres. Roger Nimier bien sûr, Antoine blondin assurément, peut-être le poète de Charleville-Mézières et pourquoi pas Céline, cet «anarchiste à l'état pur». Ensemble, nul ne doute qu'ils mettront «une volonté assez originale de mêler la préciosité à la truculence, l'intellectualisme au commerce, les joutes de truands aux raffinements d'esthètes, les accords de clavecin au jeu des silencieux, bref d'inscrire les règlements de compte dans une atmosphère de fête galante», comme ils s'y appliquèrent dans l'adaptation culte des quelques lignes du roman d'Albert Simonin et que Jean Narboni avait su bien décrire. Sans doute aussi, dans ces scènes qui se rejoueront, ils riront -avec Dieu et Bossuet - des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

    Car c'est un bien étrange paradoxe que celui de pleurer ces morts qui, vivants, désarçonnaient les idées du progrès et de l'hygiénisme et qu'en cela, on réduisait à des anarchistes de droite, des ploucs populistes, des beaufs dirait-on aujourd'hui.

     

     

    Car c'est un bien étrange paradoxe de rire, cette fois à en pleurer, des incroyables tirades d'un Audiard qui ridiculisait le gaullisme, d'un Gabin qui célébrait l'ivrognerie, d'un Lautner qui préférait moquer la cage aux folles que de se lamenter de «la cage aux phobes» (expression consacrée bien après par Philippe Muray), là où il faut désormais y voir un négationnisme politique, une pathologie ou de l'homophobie.

     

    Car c'est un bien étrange paradoxe que d'entonner le chant de la mélancolie en regardant devant son poste les images d'une France de clochers et de cartes postales en noir et blanc - quand les tabacs sentaient encore la gitane froide et le houblon sauvage, quand l'automobile exhalait des fragrances de pétrole en pétaradant joyeusement, quand les journaux se vendaient, et à la criée, quand la tolérance ne sortait pas outrageusement des maisons dans lesquelles on l'avait assignée, quand le sexe, d'ailleurs, n'était pas en plastique, quand les bistrots n'avaient pas encore expulsé les ouvriers pour les cadres financiers et les disc-jockey internationaux, quand le ventre de Paris n'avait pas été encore déporté, quand le marquis de Cuevas et Serge Lifar se disputaient l'honneur d'un différend artistique au premier sang avant de s'étreindre, quand les chevaux ne se partageaient pas la première place entre deux couches de pâtes, quand on pouvait s'empiffrer à en exploser sans respecter le diktat des cinq fruits et légumes par jour, quand les cinq fruits et légumes par jours poussaient encore dans la terre et que leur prix était abordable, quand la novlangue n'avait pas encore remplacé la jactance hussarde, gouailleuse et française, quand le génie de l'invective n'avait pas en arrière-plan le salon de l'agriculture mais l'histoire, la culture, la curiosité pour les argots de métier et le langage de la rue- puis de couper le poste et d'hurler à la France moisie.

    Mais alors, comme la Renaissance rejoua le classicisme romain, les lumières la Grèce antique, l'époque victorienne les codes médiévaux, notre monde moderne, «ce kolkhoze fleuri», mélancolique de l'esprit français frondeur et fripon, tenterait-il de renouer avec son âge d'or et une certaine mythologie française? L'histoire raconte que le terme «nostalgie» (étymologiquement «retour à la douleur») fut inventé en 1678 par le médecin suisse Johannes Jacob Harder qui tentait de comprendre le mal frappant les mercenaires suisses de Louis XIV dès lors qu'ils entendaient des airs de leur patrie. En 1835, le dictionnaire de l'académie française le définissait comme une «maladie causée par un désir violent de retourner dans sa patrie» quand, quelques années plus tard Chateaubriand le réduisait à «un regret du pays natal». La version moderne de la définition s'accorda à la qualifier comme le désir d'un retour dans le passé, en insistant non plus sur la dimension géographique mais la dimension temporelle. Est-ce ce mal dont beaucoup d'entre nous souffrent lorsqu'ils entendent, entre la rue Monsieur-le-Prince, la rue de Condé et le Carrefour de l'Odéon, s'élever le duo de Bénech et Dumont, «Nuit de chine», que l'on connaît mieux grâce au célèbre binôme Gabin et Belmondo, dans le film culte «Un singe en hiver»? Sans doute. Car nous convenons volontiers avec Gabriel Fouquet que ce monde sans canailleries, c'est «une paella sans coquillage, c'est comme un gigot sans ail, un escroc sans rosette: quelque chose qui déplaît à Dieu!»

    Théophane Le Méné (Le Figaro, 20 février 2014)

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  • A l'usage des réactionnaires authentiques...

    "La pensée réactionnaire fait irruption dans l'histoire comme le cri d'alarme de la liberté concrète, comme un spasme d'angoisse devant le despotisme illimité auquel atteint celui qui s'enivre de liberté abstraite". Nicolás Gómez Dávila

    Les éditions Müller ont publié récemment un recueil intitulé Citations à l'usage du réactionnaire authentique, réalisé par Renaud Dozul. De Abellio à Volkoff en passant par Cioran, Jünger, Millet et bien d'autres...

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    Nul ne sait ce qu'est la guerre, s'il n'y a son fils.
    JOSEPH DE MAISTRE

    Les événements s'usent. J'attends le temps où l'époque présente apparaîtra ridicule.
    HENRY DE MONTHERLANT

    L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir ; il porte avec lui l'immensité.
    ABEL BONNARD

    Les bibliothèques, ces cimetières de l'esprit humain, où dorment tant de morts qu'on n'évoquera plus.
    LOUIS DE BONALD

    Les statistiques sont inventées pour les êtres bornés.
    Que signifie par exemple la question :
    «Quelle est votre couleur préférée ?»
    pour celui qui se sent bien dans le brouillard, ou que la palette, l'opale, l'arc-en-ciel, un soleil couchant à Manille enchantent ?
    ERNST JÜNGER

    Les êtres heureux sont graves.
    JULES BARBEY D'AUREVILLY

    La foi consiste à ne jamais renier dans les ténèbres ce qu'on a entrevu dans la lumière. GUSTAVE THIBON

    La civilisation de jouissance se condamne elle-même à mort lorsqu'elle se désintéresse de l'avenir.
    RAYMOND ARON

    Ce que les autres font, nous avons toujours l'impression que nous pourrions le faire mieux. Nous n'avons malheureusement pas le même sentiment à l'égard de ce que nous faisons nous-mêmes.
    EMIL MICHEL CIORAN

    Pour juger notre époque, il suffit de se rappeler que ses moralistes sont les sociologues.
    NICOLÁS GÓMEZ DÁVILA

    La nature humaine, si elle évolue, ce n'est guère plus vite que le profil géologique de la terre.
    ALEXANDRE SOLJÉNITSYNE

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