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Métapo infos - Page 865

  • Le survivalisme, mode ou tendance de fond ?...

    La revue Survival, consacrée à la survie en milieu hostile, sort en kiosque son huitième numéro (juin - juillet 2017). Une revue indispensable pour les amateurs de crapahut et d'aventure ainsi qu'à toutes les personnes soucieuses de développer leur capacité d'autonomie et de résilience et leur aptitude à la survie individuelle ou collective...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un commentaire de Piero San Giorgio sur ce magazine.

     

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    Au sommaire :

    Spécial
    Retour à la terre
    Survivre grâce aux insectes

    Survie
    Le Survivalisme un jeu, un commerce ou un mode de vie ?
    Mauvaises herbes : le Plantain
    Mauvaises herbes : la Consoude
    3 000 mètres sans parachute, l’histoire de Juliane Köpcke

    Équipements
    Les sacs de couchage
    Smartphones Durcis
    PROTEGOR : Entretien avec Guillaume Morel
    Le seau d’urgence
    Optimiser son Bob
    Les couteaux de survie de chez Extrema Ratio

    Techniques
    La létalité d’une flèche de chasse : optimiser précision et pénétration…
    Allumer un feu au silex
    Le nœud de chaise
    Ouvrir une boite de conserve

    Vos rubriques
    J’ai testé pour vous Veste Seeland « Canada »
    J’ai testé pour vous Les chaussures « Terrebonne Outdry Ex » de Columbia

     

                        

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  • Une écologie par-delà droite et gauche...

    Le 9 mai 2017, Elise Blaise recevait, sur TV libertésFabien Niezgoda pour évoquer une écologie qui se situe par-delà la droite et la gauche et qui met en exergue les notions d'enracinement et de transmission. Membre du Mouvement écologiste indépendant, Fabien Niezgoda est professeur d'histoire-géographie et collabore à diverses revues , dont Eléments. Il vient de publier avec Antoine Waechter Le sens de l'écologie politique - Une vision par-delà droite et gauche (Sang de la Terre, 2017).

     

                                  

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  • Actualité de Proudhon...

    Les éditions Autrement viennent de publier un essai de Thibaut Isabel, intitulé Pierre-Joseph Proudhon - L'anarchie sans le désordre, avec une préface de Michel Onfray. Rédacteur en chef de la revue Krisis, Thibaut Isabel est déjà l'auteur de plusieurs ouvrages comme Le champ des possibles (2005), La fin de siècle du cinéma américain (2006) ou Le paradoxe de la civilisation (2010), tous publiés par les éditions la Méduse et disponibles sur le site de l'auteur.

     

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    " Le philosophe historien retrace la pensée politique de Pierre-Joseph Proudhon, anticapitaliste déterminé prônant une forme de démocratie libérale qu'il nomme anarchie. "

     

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  • Pour un nouveau souverainisme !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de Polémia et consacré à la question du souverainisme...

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    L’impasse du souverainisme nostalgique ? Pour un nouveau souverainisme

    Force est de constater que les mouvements et les responsables dits populistes n’ont pas confirmé les espoirs placés en eux et qu’ils n’ont pas été capables de créer une nouvelle donne politique en Europe continentale. L’échec de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017 le confirme.

    Si les populismes s’affirment comme force protestataire, ils restent écartés du pouvoir politique souverain en raison de leur impuissance à constituer des majorités. Certes, la superclasse mondiale « gouverne mal mais se défend bien ». Mais la propagande médiatique et la répression politique n’expliquent pas tout. Le populisme déçoit en lui-même aussi.

    La déception souverainiste

    Le populisme déçoit parce qu’en Europe il ne donne pas le sentiment de se positionner à la hauteur des enjeux civilisationnels auxquels notre continent se trouve confronté, dans un monde désormais ouvert.

    Notamment parce que le rejet, justifié, de l’idéologie libre-échangiste, atlantiste et sans-frontières de l’Europe de Bruxelles a poussé le populisme dans la voie sans issue du souverainisme nostalgique.

    Ce souverainisme, c’est-à-dire le mythe – au sens Sorélien du terme – de la restauration de la souveraineté perdue des Etats nations, demeure peu crédible pour la majorité de la population, sans même parler des acteurs économiques.

    Pire : il apparaît dissuasif pour les classes populaires elles-mêmes, comme Marine Le Pen, empêtrée dans sa promesse de sortie de l’euro, en a fait l’amère expérience lors de la campagne présidentielle de 2017.

    La nostalgie de la France gaullienne

    En France le mantra souverainiste repose sur la nostalgie évidente d’un ordre gaullien largement idéalisé mais surtout révolu : notamment sur la nostalgie d’un « couple franco-allemand » composé d’une France forte et indépendante, face à une Allemagne vaincue, faible et divisée, trop contente de se voir octroyer, avec le Traité de l’Elysée, l’amitié française.

    Mais de nos jours l’inverse prévaut : l’Allemagne réunifiée devient la puissance dominante en Europe, plus encore avec la perspective de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, et la France décline. Et d’ailleurs, dès qu’il est élu, le nouveau président de la République française se doit d’aller immédiatement se présenter au chancelier allemand, ce qui revient à reconnaître sa vassalité de fait.

    Le souverainisme nostalgique semble aussi oublier, en essayant de prendre modèle sur le Brexit, que l’Europe continentale n’est pas une île anglo-saxonne naturellement tournée vers le grand large ni réductible à l’exception suisse.

    L’histoire ne repasse pas les plats

    Le populisme nostalgique oublie aussi que le monde d’antan ne reviendra plus en Europe : l’individualisme libéral/libertaire et le Grand Remplacement l’ont tué.

    Philippe de Villiers se demande à juste titre si les cloches sonneront encore demain (1) dans notre pays, compte tenu de la dynamique de l’islam.

    Mais cette interrogation ne saurait faire oublier que la France des clochers qui figurait encore sur l’affiche de campagne de François Mitterrand de 1981 – La Force tranquille – est de toute façon déjà moribonde : la majorité de la population s’entasse désormais dans les banlieues, on a déserté les campagnes et « la fille aînée de l’Eglise », tout comme le prolétariat d’ailleurs, a perdu la foi.

    Les cloches sonneront de moins en moins tout simplement parce que le nombre de catholiques pratiquants ne cesse de diminuer en Europe, au contraire de ce qui se passe ailleurs dans le monde.

    Et il suffit de regarder des films français des années 1960 pour se rendre compte que le cadre de vie, la façon de parler et de penser ainsi que la population elle-même ne sont plus les mêmes.

    L’oligarchie ne cesse de nous vanter le fait que « la France change » ; mais pour une fois elle dit la vérité : notre passé ne reviendra pas.

    On peut le regretter, bien sûr, comme Ronsard déplorait que les roses finissent par se flétrir.

    Mais « l’histoire ne repasse pas les plats », comme disait ironiquement Louis-Ferdinand Céline !

    Les politiciens nous trompent en nous promettant des lendemains qui chantent. Mais les nostalgiques des années cinquante nous trompent d’une façon symétrique en nous promettant de remonter le temps des nations européennes et d’entrer en marche arrière dans le XXIe siècle.

    Jeter le bébé européen avec l’eau du bain de Bruxelles

    Le populisme européen combat l’oligarchie cosmopolite et l’Europe de Bruxelles sous l’étendard du souverainisme. Mais pour un Européen du XXIe siècle quelle est la crédibilité de cette réponse ?

    A l’heure du retour sur la scène mondiale des grandes aires civilisationnelles, qui rassemblent chacune des centaines de millions, sinon des milliards, d’hommes et de femmes, l’avenir européen réside-t-il vraiment dans un retour des petites patries et des monnaies nationales ? ou dans une multiplication des sécessions sur le modèle du Brexit ou du groupe de Visegrad ? ou dans la duplication coûteuse des outils de défense ? ou dans les chicaneries sociales mettant en cause, comme en Grande-Bretagne, les travailleurs européens « détachés », alors qu’on laisse les « réfugiés » du tiers-monde s’installer en masse en Europe ?

    La crise de migrants a, certes, démontré les faiblesses d’une Union européenne qui ne nous rend pas toujours plus forts comme elle le prétend. Mais elle a aussi démontré la solidarité de fait de tous les Européens face au risque migratoire ou islamiste, comme hier face au communisme : qu’une frontière soit poreuse et c’est toute l‘Europe qui tombe. Une prise de conscience salutaire.

    La souveraineté sans la puissance n’est rien

    L’ambiguïté du souverainisme nostalgique tient au fait que la souveraineté sans la puissance ne conduit à rien. Or dans un monde multipolaire la puissance en Europe n’est plus nationale mais continentale.

    On a oublié un peu vite pourquoi la France « indépendante » s’était dotée de l’arme nucléaire, d’une industrie de pointe et d’une diplomatie offensive sous l’impulsion de la Ve République (2). On a oublié que la souveraineté ne correspond pas à un fait de nature et ne résulte pas de simples discours : elle découle de choix politiques concrets, souvent difficiles, et surtout de rapports de force clairement assumés.

    La souveraineté nationale dans une Europe impuissante, vassalisée ou islamisée reste une illusion. Un certain souverainisme peut s’analyser pour cette raison comme le retour, chez nous, du vieux paradigme maurrassien de « la France seule », dans un monde qui s’écroulerait autour d’elle. Illusion en 1940, illusion en 1947, illusion en 2017, illusion demain, illusion toujours.

    Dans le monde multipolaire qui vient, l’Europe n’a pas d’autre option que celle de la puissance et de l’unité. Le souverainisme n’a donc de sens qu’au plan européen : au plan national il ne peut plus être une fin en soi, mais seulement le moyen du retour de la puissance et de la souveraineté de tous les Européens sur leur continent.

    Le XXIe siècle sera continental et multipolaire

    La constitution de grands blocs civilisationnels s’annonce comme un élément essentiel de la géopolitique multipolaire du XXIe siècle.

    Faute de le comprendre, les souverainistes européens courent le risque de ne peser sur rien – comme on le voit déjà avec la fantomatique Union européenne, espace riche mais nain diplomatique et militaire.

    Au plan géopolitique, les Européens se trouvent confrontés à une alternative simple s’ils veulent survivre dans ce nouveau siècle : soit se rattacher au monde « atlantique » dominé par les Anglo-Saxons et surtout par les Etats-Unis, comme ils l’ont fait depuis la Guerre froide : c’est la voie de la thalassocratie, pour reprendre l’expression de Carl Schmitt ; soit bâtir un destin européen indépendant et continental : c’est la voie des grands espaces terrestres. Mer ou Terre, il faudra choisir :

    • La première branche de cette alternative correspond à la direction prise jusqu’à présent par l’Union européenne et l’Otan. Elle débouche nécessairement sur une soumission économique, culturelle, militaire et stratégique à la surpuissance américaine et transforme les Européens en clients et en valets d’armes de l’Oncle Sam. C’est la voie de la « stabilité », comme le proclame la novlangue de la superclasse mondiale : par stabilité il faut, bien sûr, comprendre la perpétuation de la domination américaine sur l’Europe – une Europe découplée, en outre, de la Russie et, bien sûr, du reste du continent eurasiatique tout entier, conformément à l’intérêt stratégique des Etats-Unis qui s’en tient au vieux « Diviser pour régner » ;
    • La seconde branche de l’alternative reste à construire. Mais elle correspondait à la version initiale du projet européen avant qu’il ne soit dévoyé sous l’influence des Britanniques et des agents des Etats-Unis, dans un sens libre-échangiste et sans frontières. Elle découle aussi de la nouvelle cartographie du monde multipolaire : la vieille Europe se trouve naturellement dans l’orbite de l’Eurasie et non pas du côté du continent nord-américain.

    Le péril transatlantique

    Le destin transatlantique que l’oligarchie veut imposer à l’Europe comporte de très grands risques pour les Européens à l’âge du choc des civilisations.

    En effet le reste du monde, en particulier le monde musulman qui nous est le plus proche géographiquement, perçoit de plus en plus les Européens comme des croisés de la superclasse mondiale, des Etats-Unis et d’Israël en particulier. Notamment à cause de leur prétention ridicule à vouloir imposer au Moyen-Orient leur idéologie, y compris par la force des armes et au nom, bien sûr, de la Paix et de la Démocratie, etc. Donc il perçoit les Européens comme des ennemis, comme l’illustrent d’ailleurs les attaques terroristes qui frappent désormais notre continent. Car il suffit d’être désigné par l’Autre comme son ennemi pour le devenir, rappelait le professeur Julien Freund, même si on ne le souhaite pas.

    Contrairement à ce que prétend l’oligarchie, la voie transatlantique n’apporte donc pas la paix, mais le risque de contagion de la guerre en Europe. L’ Europe court le risque de se trouver engagée dans des conflits qui ne la concernent pas, à la suite des Etats-Unis, voire de redevenir un champ de bataille. En particulier via l’Otan, alliance défensive devenue carcan politique et stratégique depuis la fin du Pacte de Varsovie. D’autant que, depuis la fin de la Guerre froide, l’Oncle Sam regarde vers l’Asie et le Pacifique, et non plus vers l’Europe, pour sa sauvegarde. Plus les Etats-Unis deviennent un pays multiculturel, en outre, et plus leurs liens culturels et ethniques avec la vieille Europe s’estompent – et moins les nouveaux boys éprouvent de la sympathie pour le Vieux Continent.

    Que gagneraient les Européens à une conflagration mondiale les engageant sous une direction américaine contre la Chine ? ou à un affrontement avec la Russie ? Qu’avons-nous d’ailleurs gagné à la prétendue lutte contre le terrorisme menée sous la direction étas-unienne ? Le chaos au Moyen-Orient, des flots de migrants et les attentats terroristes à répétition en Europe : un premier avertissement de ce qui peut nous attendre demain, en quelque sorte. La nouvelle carte du monde apporte la réponse : les intérêts géopolitiques et géostratégiques de l’Europe et des Etats-Unis ne convergent plus : ils divergent.

    Pour un populisme conséquent

    Dans cette perspective un populisme conséquent ne peut pas répudier le principe d’une Union européenne. L’actuelle Union a, certes, atteint ses limites parce que, par construction pourrait-on dire, elle a répudié les attributs de la souveraineté politique, comme le souhaitait l’oligarque Jean Monnet.

    Le populisme conséquent doit donc reprendre la construction européenne là où l’oligarchie l’a volontairement arrêtée : faire de l’Union un instrument de la puissance et de l’indépendance de tous les Européens, un espace économique protecteur, une défense européenne autonome, libérée de la tutelle atlantiste de l’Otan (3), des frontières sûres, une diplomatie indépendante, une Europe qui en finirait aussi avec la repentance, c’est-à-dire la haine de soi. Le souverainisme n’a de sens aujourd’hui qu’au plan européen.

    C’est donc prendre le contrepied de « l’Europe allemande » que la superclasse mondiale nous concocte actuellement en profitant de l’éclipse française : l’Europe de Mme Merkel, c’est-à-dire l’Europe réduite à l’économie et à l’équilibre des comptes, l’Europe alignée sur les Etats-Unis, l’Europe ouverte à tous les migrants de la planète et l’Europe confite en repentance et bien-pensance éternelles.

    Le populisme, pour rester en prise sur la réalité, ne doit donc pas confondre la nostalgie du passé – exercice facile pour les vieux Européens – avec la défense de l’identité, qui suppose au contraire de s’incarner dans de nouvelles représentations adaptées à notre siècle.

    Notre avenir ne peut être nostalgique mais plutôt archéo-futuriste, pour reprendre l’expression provocante de Guillaume Faye (4) : mettre la puissance, la science et la technique au service de la renaissance de nos valeurs ancestrales et de notre identité.

    Utopie ? Non pas : un projet pour le XXIe siècle. Et le seul projet qui puisse contrer celui, mortel, que la superclasse mondiale veut nous imposer.

    Michel Geoffroy  (Polémia, 29 mai 2017)

     

    Notes :

    1/ Philippe de Villiers, Les Cloches sonneront-elles encore demain ? Albin Michel, 2016.

    2/ Et cela, faut-il le rappeler, malgré l’opposition farouche de la gauche, des libéraux et des centristes, qui tous préféraient l’atlantisme. Ce n’est sans doute pas fortuit si Emmanuel Macron a repris pour son mouvement le slogan de campagne de Jean Lecanuet, le candidat centriste opposé à De Gaulle en 1965 : En Marche !

    3/ Comme l’expliquait sans ambages Zbigniew Brzezinski, l’Otan permet en effet aux Etats-Unis « d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent » ; et, de fait, « si l’Europe s’élargissait cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des Etats-Unis », in Le Grand Echiquier, Pluriel, 2016, page 88.

    4/ Guillaume Faye, L’Archéo-futurisme, L’Æncre, 2011.

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  • La mythologie viking...

    Les éditions au Diable vauvert viennent de publier un livre de Neil Gaiman intitulé La mythologie viking. Auteur britannique de romans dans la veine fantastique, Neil Gaiman est notamment l'auteur de l'excellent American Gods (Au Diable Vauvert, 2002).

     

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    " L'univers de Neil Gaiman est nourri par les légendes nordiques. Il revient à ses sources et nous raconte enfin la grande saga des dieux scandinaves qui l'ont inspiré pour son chef-d'oeuvre American Gods. De la genèse des neuf mondes au crépuscule des dieux et l'ère des hommes, ils reprennent vie : Odin, le plus puissant des dieux, sage, courageux et rusé ; Thor, son fils, incroyablement fort mais tumultueux ; Loki, fils d'un géant et frère d'Odin, escroc et manipulateur inégalable... Fières, impulsives et passionnées, ces divinités mythiques nous livrent enfin ici leur passionnante ― et très humaine ― histoire. "

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  • Un paysage politique entre décomposition et recomposition...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Breizh info et consacré à l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République et à ses conséquences politiques... Philosophe et essayiste, éditorialiste du magazine Éléments, Alain de Benoist dirige les revues Nouvelle Ecole et Krisis et anime l'émission Les idées à l'endroit sur TV Libertés. Il a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) ainsi qu'un recueil d'articles intitulé Ce que penser veut dire (Rocher, 2017).

     

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    Alain de Benoist : « Macron n’apparaît pas comme la marionnette fabriquée que l’on imaginait »

    Breizh-info.com : Emmanuel Macron est devenu président de la République. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Alain de Benoist : Des regrets d’abord. Une certaine sidération ensuite. Jamais élu dans le passé, encore inconnu il y a quelques années, Emmanuel Macron a tenu son pari. Cela ne s’explique pas uniquement par l’ampleur des soutiens dont il a bénéficié. Se propulser à la tête de l’État sans être le candidat d’un parti traditionnel, passer en deux ou trois ans de l’obscurité à la lumière, cela ne s’était encore jamais vu. Cela montre l’ampleur de la crise actuelle, et cela donne aussi à son élection un caractère historique.

    On objectera bien sûr que Macron n’a jamais été élu que par défaut, qu’il n’a jamais recueilli que 43,6 % des inscrits, qu’un bon tiers des Français (33,7 % des inscrits) ont boudé le choix qui leur était proposé, soit en se réfugiant dans l’abstention soit en votant blanc ou nul dans des proportions jamais vues depuis 1969, et enfin que près de la moitié de ceux qui ont voté pour lui ne l’ont fait que pour « faire barrage » à Marine Le Pen. Mais tout cela sera vite oublié. Même quand on est mal élu, on est élu.

    J’ajouterai que les premiers actes de la présidence Macron, même s’ils ne laissent pas véritablement présager de ce que sera sa politique, donnent au moins à penser que le personnage a été sous-estimé par beaucoup, moi le tout premier. Je ne doute pas un instant que la politique de casse sociale, de baisse des salaires et d’ouverture des frontières qui sera très probablement mise en œuvre par la grande coalition des libéraux de tous bords qu’il a constituée sera une catastrophe pour notre pays.

    Mais pour l’instant, Macron n’apparaît pas comme la marionnette fabriquée que l’on imaginait. Non seulement ce n’est pas un « Hollande bis », comme le disent les gens de droite les plus obtus, mais ce sera à bien des égards un anti-Hollande. Cet ultralibéral est sans doute aussi un homme autoritaire, convaincu de la nécessité de redonner de la solennité à la fonction présidentielle. Les mots-clés de son discours, c’était bien « en même temps » !

    Breizh-info.com :  Qu’avez-vous pensé de la composition du gouvernement ? Y voyez-vous, comme je le disais récemment dans une tribune libre, un coup de génie d’Emmanuel Macron pour tuer la droite, briser le FN et se retrouver uniquement avec une forte d’opposition d’extrême gauche dans la rue face à lui ?

    Alain de Benoist : On s’attendait à un gouvernement de « startuppers », reflet d’une conception postpolitique de la vie publique. Là encore, cela n’a pas été le cas. Votre analyse n’est pas fausse, mais il faudrait ajouter que Macron ne fait qu’exploiter à son profit une situation qu’il n’a pas créée.

    Outre son optimisme « jeuniste », son succès s’explique par la conjonction de deux facteurs : le désir général de voir « dégager » l’ancienne classe politique et le fait que pour 75 % des Français les notions de droite et de gauche « ne veulent plus dire grand-chose » (sondage Cevipof, mars 2017).

    Emmanuel Macron poursuit en fait un objectif très simple : faire disparaître, briser, assécher ou laminer tout ce qui se trouve encore dans l’espace politique séparant la République en marche de la France insoumise d’un côté et du Front national de l’autre. Voici quelques années, on avait vu une nouvelle tripartition FN-UMP-PS succéder au vieux bipartisme à la française.

    Cette nouvelle tripartition a paru remplacée au soir du premier tour de la présidentielle par une forme quadripartite : FN-Républicains-France insoumise-En marche ! En cherchant à attirer vers lui la « droite » du parti socialiste et la « gauche » des Républicains, Emmanuel Macron cherche à recréer une tripartition différente de la précédente : FN-République en marche-France insoumise. La coalition des libéraux n’aurait plus alors à faire face qu’à la conjonction des « extrêmes ».

    On remarque tout de suite que cet objectif, propre à désespérer les Cambadélis et les Baroin, n’est en revanche pas très différent de ce que peuvent souhaiter de leur côté Marine Le Pen et surtout Jean-Luc Mélenchon.

    Breizh-info.com :  Malgré ses onze millions de voix du second tour, Marine Le Pen a déçu la plupart de ses partisans. Quelles sont selon vous les causes de ce qu’il faut bien appeler son échec ? Pensez-vous, vous aussi, qu’elle a trop parlé d’économie et de social, qu’elle ne s’est pas suffisamment concentré sur les électeurs de droite, qui constituaient sa réserve de voix la plus naturelle ?

    Alain de Benoist : A la veille du second tour, Marine Le Pen était créditée d’au moins 40 % des voix. Elle n’en a recueilli que 34 %. Cette piètre performance ne peut pas s’expliquer uniquement par le soutien quasi unanime des médias et des puissances d’argent à la candidature Macron. Elle ne s’explique pas non plus par un prétendu échec de la « dédiabolisation ».

    En 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié au second tour, trois millions de personnes étaient descendues dans la rue, alors que le président du FN n’avait aucune chance de l’emporter.

    Cette fois-ci, il n’y a eu que quelques bandes de casseurs et d’antifas pour aller s’agiter dans la rue. Comme le dit très justement Pierre-André Taguieff, « l’anti-nationalisme diabolisant, rejeton de l’antifascisme et de l’antiracisme, a largement perdu en force de mobilisation ». En clair : ça ne marche plus.

    Si Marine Le Pen n’a pas été capable de retourner la tendance en sa faveur, alors qu’un véritable boulevard s’ouvrait devant elle, c’est tout simplement que sa campagne n’a pas été bonne.

    On peut certes alléguer les thèmes qu’elle a choisis de privilégier. Comme beaucoup, je pense en effet qu’elle a eu tort de mettre en avant des arguments d’ordre économique, et non de souligner les enjeux civilisationnels de cette élection. Son obsession de la sortie de l’euro a eu des effets ravageurs, car à supposer même qu’un tel objectif soit justifié, il est évident que la complexité du sujet interdisait d’en faire un thème de campagne, d’autant qu’une vaste majorité de Français y est totalement opposée.

    Je crois au contraire qu’elle n’a pas assez insisté sur le social qui est, avec l’immigration et l’insécurité, l’une des préoccupations majeures des classes populaires à une époque où le système capitaliste est en train de dévaster le monde sur une échelle encore jamais vue. Par opposition aux nomades hypermobiles, les sédentaires ne se sont pas encore convertis à la mondialisation !

    Mais l’essentiel n’est pas là. Le plus grave, c’est ce que la candidate Marine Le Pen a clairement révélé ses propres insuffisances. Sa campagne n’a jamais été dans le ton juste. Elle a manqué de style, d’émotion, de lyrisme, de vibrato. Elle sait parler, elle ne sait pas débattre.

    Elle sait se faire applaudir, mais pas soulever les foules. Dans le désastreux débat qui l’a opposée à Macron, elle s’est révélée à la fois incompétente et inutilement agressive, donnant ainsi à penser qu’elle n’était pas au niveau de ses ambitions.

    Marine Le Pen a eu le grand mérite de transformer un mouvement purement protestataire en parti vraiment désireux d’arriver au pouvoir, mais pour arriver au pouvoir il faut en avoir les capacités. De même ne suffit-il pas de prétendre parler au nom du peuple pour savoir parler au peuple…

    Breizh-info.com : Quelles perspectives de recomposition politique voyez-vous se profiler ?

    Alain de Benoist : La recomposition est en réalité un coup de grisou qui a déjà atteint tous les milieux politiques. Pour les deux anciens « grands » partis qui étaient porteurs du clivage gauche-droite, les socialistes et le s Républicains, ce n’est pas de recomposition, mais de décomposition qu’il faut parler. Le PS est à l’agonie, et Mélenchon ne dissimule pas son désir de le remplacer.

    L’ex-UMP, de son côté, représentait depuis longtemps une alliance contre nature de la droite conservatrice et de la droite bonapartiste, de la droite orléaniste et du centre libéral. Le coup de tonnerre de l’élection présidentielle y a libéré des forces centrifuges qui vont avoir le plus grand mal à se réconcilier. On le voit chaque jour plus nettement : ces partis-là appartiennent déjà à une autre époque. Et l’on peut d’ailleurs se demander s’il n’en va pas de même de la forme-parti telle qu’on l’a connue.

    Peut-il y avoir une recomposition à droite ? C’est ce que souhaitent les tenants de la « droite hors les murs » qui en appellent depuis longtemps à une « union des droites », vieil objectif jamais réalisé. La stratégie « buissonnière », qui prône l’alliance du populisme et du conservatisme, des classes populaires et des classes moyennes, a une validité certaine.

    Elle achoppe néanmoins sur un point aveugle : de quel conservatisme parle-t-on ? Avec le conservatisme libéral, il n’y a rien à faire à mon sens, parce qu’il s’agit d’un oxymore : le libéralisme, qui est à l’origine du capitalisme, de l’individualisme et de l’universalisme sans-frontiériste, repose sur des fondements qui aboutissent nécessairement à détruire tout ce que les conservateurs veulent conserver. Les flux migratoires ne sont qu’une conséquence (et un aspect) de la logique du profit. On ne mobilise pas les classes populaires en défendant les intérêts des puissants.

    La dynamique populiste est appelée de son côté à perdurer, pour l’excellente raison qu’elle s’enracine dans la sociologie actuelle. La fracture populiste traverse actuellement toutes les tendances politiques. La situation présente n’est pas socialement durable. Si les classes populaires, qui ne sont plus représentées politiquement, culturellement et intellectuellement parce qu’elles ont été marginalisées par l’oligarchie, sont aussi soucieuses d’identité, c’est qu’elles ne possèdent rien d’autre que ce patrimoine immatériel.

    Breizh-info.com : Le Front national va-t-il finir par imploser ? Ne serait-ce pas un mal pour un bien ?

    Alain de Benoist : Le Front national n’est pas réformable, et personne ne peut prétendre remplacer Marine Le Pen. Marion a eu raison de quitter la vie politique. A partir de là, on peut tout envisager : des turbulences à coup sûr, une ossification progressive, peut-être des scissions. La déceptionite provoque toujours les mêmes effets. Florian Philippot, qui est à la fois la bête noire des extrémistes de droite, des cathos et des libéraux, va certainement se trouver mis en accusation. Mais on peut imaginer d’autres scénarios.

    L’implosion du FN serait-elle un mal pour un bien ? Je n’ai pas de réponse à cette question, parce que je ne vois pas poindre l’amorce de ce qui pourrait le remplacer.

    S’il s’agit de créer un autre mouvement, plus radical, mais dans lequel il faudrait abandonner toute critique du capitalisme libéral et ne plus exprimer de conception du monde particulière, de façon à ne plus parler que d’identité et d’immigration, je n’en vois pas l’intérêt.

    On ne séduira jamais ceux qui veulent en priorité défendre leur portefeuille car, quels que soient leurs sentiments sur l’immigration, ils se trouvent très bien dans l’abjecte société marchande où nous vivons. D’un autre côté, il est très clair que nombre d’orientations très contestables du FN devraient être modifiées ou abandonnés, mais l’appareil du parti n’a apparemment ni le désir ni les moyens de se remettre en question.

    Breizh-info.com : Nous venons de commémorer la mort de Dominique Venner. Quel héritage laisse-t-il aujourd’hui ?

    Alain de Benoist : Il laisse l’exemple d’un style de vie, d’une volonté de tenue et de fidélité à soi-même qu’il aura incarnée jusque dans sa mort. Il n’était pas l’homme des compromis (son hostilité aux valeurs chrétiennes ne se cachait pas derrière l’équivoque du « pagano-christianisme »). On lui doit aussi une série de livres d’histoire, dont un grand nombre resteront des œuvres de référence.

    On ferait mieux de les lire plutôt que de s’exciter sur des écrits de jeunesse, dans lesquels Dominique Venner ne se reconnaissait plus depuis longtemps – d’autant qu’à la fin de sa vie, il était plus que jamais convaincu de l’inutilité de l’action politique.

    Breizh-info.com : Vous venez de sortir un nouveau livre intitulé « Ce que penser veut dire ». Pouvez-vous nous en parler ?

    Alain de Benoist : Réponse simple : c’est un recueil de textes qui s’attachent à présenter la vie et l’œuvre d’un certain nombre de grands penseurs, depuis Rousseau, Goethe, Nietzsche et Karl Marx jusqu’à Jean Baudrillard, Julien Freund, Michel Villey et Jean-Claude Michéa, en passant par Carl Schmitt, Heidegger, Leo Strauss, Hannah Arendt et bien d’autres.

    Autant de figures qui nous ont appris à penser – non pas à penser à quelque chose, mais à penser quelque chose : la nature de l’homme et le fonctionnement de la société, l’essence du politique et celle du droit, la signification de la guerre, les rapports entre nature et culture, le rôle de la technique, l’aliénation marchande, etc. Penser veut dire aller à l’essentiel. On est très loin de la politique politicienne !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh info)

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