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  • L'émergence des guerres criminelles...

    Nous reproduisons ici un article du criminologue Alain Bauer, cueilli sur le site du Nouvel Economiste et consacré à la montée en puissance des organisations criminelles dans le monde chaotique qui nous entoure.

     

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    L'émergence des guerres criminelles

    Longtemps on a vu le criminel comme un individu singulier, parfois épaulé par un petit groupe (une bande, un gang, un posse…) qui, au rythme d’une carrière plus ou moins spectaculaire, construisait une légende ou un mythe. Chefs de gang, meurtriers en série ou de masse ont ainsi construit leur image au rythme du développement des moyens de communication. Quel média pourrait survivre sans sa (ses) page(s) de faits divers ?

    Public, journalistes, et parfois policiers étaient eux- mêmes fascinés par ces “beaux voyous” et quelques road-movies plus ou moins imaginaires mais basés sur des faits réels, condensés dans le temps et dans l’espace.

    Depuis la reconnaissance, un peu forcée, par Edgar Hoover de l’existence de la Mafia aux Etats-Unis, après le “raid d’Apalachin” fin 1957, le crime organisé a trouvé sa place. Mais pendant longtemps, il n’était identifié que par des chefs de file de familles, ayant développé des “business models” marqués par des opérations criminelles classiques (racket, prostitution, trafics) largement sous-estimées. L’industrialisation financière du crime a connu sa première étape marquante dans les années 80 par le siphonage des caisses d’épargne américaines (160 milliards de dollars) puis des banques hypothécaires japonaises (plus de 800 milliards de dollars détournés). Les organisations criminelles russes ne rateront pas les opportunités de la privatisation des années 90 en détournant près de 100 milliards de dollars. Les Mexicains prendront immédiatement la suite en prélevant près de 120 milliards durant la crise “Tequila” en 1994/1995. Puis le crime organisé thailandais en 1997, les Argentins en 1998, avant le retour de la crise des subprimes en 2009 qui cette fois-ci atteindra la planète entière.

    Non seulement la mondialisation criminelle n’a pas attendu celle des Etats, mais elle les a atteints au cœur. De plus, considérant la faiblesse de certains Etats, les cartels criminels ont décidé de recréer des territoires qui ne sont plus limités à quelques jungles difficiles d’accès, comme ce fut le cas pour les FARC en Colombie ou du Triangle d’or birman.

    Ainsi, depuis quelques années, les conflits entre cartels mexicains au nord du pays se sont traduits par des massacres dont la quantification dépasse désormais le bilan des conflits afghans etirakiens réunis. Dans certaines villes mexicaines, de véritables armées, équipées et en uniforme, tentent de prendre le contrôle des localités dans des batailles rangées. C’est d’ailleurs irrégulièrement le cas lors de confrontations avec les garde-frontières américains confrontés à des véhicules blindés des cartels.

    Le 20 septembre dernier, l’un des cartels a ainsi “livré” en pleine ville de Boca del Rio une cargaison de 35 cadavres, la plupart torturés ou mutilés.

    A Karachi, une ville de 20 millions d’habitants, la guerre se poursuit au quotidien et dépasse largement les opérations commandées par des talibans contre l’Etat pakistanais ou les Occidentaux.
    La situation se dégrade au jour le jour au Guatémala, fief des Maras. La piraterie se développe à un rythme quasi exponentiel dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie, gagnant des territoires maritimes de plus en plus étendus.

    Les autorités chinoises, souvent discrètes, ont ainsi annoncé publiquement avoir démantelé des triades fortement implantées et arrêté plusieurs milliers d’individus en raison de leurs activités criminelles.

    Les actions de la criminalité organisée sont devenues de véritables opérations militaires, disposant de moyens de plus en plus modernes et capables de se confronter aux forces étatiques les plus structurées, et pas seulement dans des Etats échoués.

    Il semble encore difficile à certains grands Etats d’admettre la réalité d’un monde chaotique qui se développe malgré eux. Les structures publiques rêvent encore d’un espace disparu où seules des superpuissances feraient régner un ordre supérieur, uniquement perturbé par quelques opérateurs criminels se contenant du tout-venant habituel. Il sera toujours temps de forger un concept médiatique pour traiter, après “l’hyperterrorisme”, de “l’hypercriminalité”. En attendant cette révélation tardive, le crime se développe. Il est devenu un acteur financier majeur. Il est en train de se construire un espace géopolitique impressionnant.

    Le rôle des criminologues ne se limite pas à celui de Pythie désespérée ou de Cassandre désabusée. Avec mes collègues Xavier Raufer ou François Haut, dans ces colonnes et ailleurs, notre rôle est d’informer et d’alerter, y compris en tentant de sortir du conformisme ambiant. Nous ne prévoyons ou n’anticipons rien qui n’aurait, sur cette question, déjà eu lieu. Rien de ce qu’un esprit honnête ne puisse constater par lui-même. Le temps stratégique s’accélère au rythme d’Internet. Comme l’enracinement criminel un peu partout sur la planète.
    Il serait temps de se rendre compte de la réalité. Au Mexique, au Pakistan, en Amérique centrale… Et ailleurs.

    Alain Bauer (Le nouvel Economiste, 30 septembre 2011)

    1. Voir notamment son excellent Quelles guerres après Oussama ben Laden, Plon 2011.

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  • Survivre !

    Les éditions Le Retour aux Sources publient très prochainement un essai de réflexion pratique de Piero San Giorgio, intitulé Survivre à l'effondrement économique. "En 400 pages extrêmement bien documentées, Piero San Giorgio expose les raisons pour lesquelles il faut se préparer à un véritable effondrement des bases matérielles de notre monde contemporain, quels sont les scénarios possibles de cet effondrement, et surtout comment s'y préparer. Reprenant le concept de Base Autonome Durable, l'auteur propose ici un récapitulatif de ce qu'il faut faire pour être réellement autonome, et de manière durable. De l'alimentation à la sécurité en passant par la constitution d'un lien social pérenne en situation d'effondrement, tous les aspects pratiques d'un plan de sauvegarde personnelle sont abordés." Un ouvrage qui prouve, après d'autres, que certains en Europe commencent à réfléchir très sérieusement au retour de temps tragiques...

     

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    "Ce livre peut vous sauver la vie. Les problèmes auxquels le monde doit faire face dans les 10 prochaines années sont considérables : surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dérèglements climatiques, baisse de la production de nourriture, tarissement de l’eau potable, mondialisation débridée, dettes colossales…

    La convergence de ceux-ci aura comme probable conséquence un effondrement économique qui ne laissera personne indemne, riche ou pauvre. Comment se préparer ? Comment survivre à ces prochaines années de grands changements qui seront à la fois soudains, rapides et violents ? Etes-vous prêts ? Avez-vous accès à de l’eau potable si rien ne sort de votre robinet et si les supermarchés sont vides ? Et dans ce cas, comment allez vous défendre votre famille de votre voisin affamé, du gang de racailles local ou d’un état devenu mafieux et totalitaire? Comment allez-vous protéger votre fortune dans un monde où la finance n’existe plus ?

    Vous croyez que ces questions sont absurdes ? Tentez votre chance alors ! Au moins, les lecteurs de ce livre auront à leur disposition les plans, les outils et les solutions, basées sur des exemples pratiques et sur l’expérience de ceux qui l’ont déjà fait, pour survivre et commencer à se préparer progressivement. Ce livre pourrait bien être le meilleur investissement que vous n’ayez jamais fait.

     

    Piero San Giorgio est depuis 20 ans dans l’industrie high-tech, responsable des marchés émergeants d’Europe de l’Est, Moyen Orient et Afrique. Depuis 2005, il se prépare à l’effondrement de l’économie et étudie les moyens d’y survivre."

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  • Quelle armée pour la France ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du colonel François Chauvancy, de l'Armée de Terre, publié dans le quotidien Le Monde daté du 13 juillet 2011 et consacré à la place que notre pays veut accorder à son armée.

      

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    Quelle armée pour la France au XXIe siècle ?

    Les armées sont le berceau de l'Etat car la sécurité a été et est la condition de tout développement économique ou social. En même temps, résultat de trente ans de réformes, sinon de restructurations, les armées doutent, s'inquiètent. Leur capacité à agir est de plus en plus réduite, leur légitimité à exister peut-être compromise à terme. Cette situation est aussi confrontée aux interrogations des Français : quel est l'intérêt de ces forces armées qui, finalement, n'assurent leur protection que d'une manière lointaine, sans doute coûteuse, peu visible et pas toujours compréhensible en Afghanistan, en Libye ou en Afrique ?

    La "réorganisation" issue du Livre blanc a fait des armées de simples contributrices à la protection des citoyens par le biais des politiques de sécurité intérieure et de sécurité civile. Certes la règle, pour l'instant respectée, est de fournir en fonction des effets attendus, une capacité "clés en mains" sous le commandement opérationnel du chef d'état-major des armées. Les armées garderaient pour seules vocations d'assurer la pérennité de la dissuasion et de servir de corps expéditionnaire... ce qui sera valable tant qu'il y aura des conflits. Cela signifie à terme de nouvelles réductions de leur format à moins que l'on tire les conséquences de l'échec de l'Europe de la défense avec le cas libyen. Faire une guerre juste et légale ne suffit pas pour entraîner derrière soi des forces alliées.

    L'armée est de plus en plus une inconnue pour les citoyens. Son image positive, sans doute aussi sa capacité à recourir à la force maîtrisée, nourrissent les fantasmes de syndicalistes de la police (novembre 2005 lors des émeutes), de politiques (Ségolène Royal pour remettre les "jeunes" désocialisés dans le droit chemin), d'élus (appel du maire de Sevran en 2011), du citoyen qui souvent évoque son regret du service militaire... pour les "jeunes". L'armée d'hier, dernier recours contre tous les désordres, n'existe (presque) plus et ce ne sont pas les soldats patrouillant ostensiblement dans les gares et les aéroports qui y changeront quelque chose.

    Enfin, cette mauvaise idée du "coeur de métier" a justifié les réformes et les abandons. Certes l'aptitude à faire la guerre est spécifique. Cependant, c'est surtout leur aptitude à agir dans des situations très dégradées qui donne l'utilité sociale des armées. Elle dépasse largement la notion de "coeur de métier".

    UN MINISTÈRE DES ARMÉES

    Peut-on encore redéfinir les relations entre la nation et les armées ? L'idée de la simple contribution de celles-ci à la sécurité du territoire et à la protection des Français est à revoir. Les armées ne font pas que "contribuer". Elles sont le garant de la pérennité de la France. Elles ne sont ni politisées ni syndiquées, ne se mettent pas en grève, servent en tout temps, en tout lieu. Elles sont l'expression de la communauté nationale dans sa diversité et dans la volonté de servir avec abnégation. Cette place doit être confirmée par des signes forts.

    Aussi, la nécessaire visibilité des forces armées, et donc leur rayonnement, devrait amener le retour d'un ministère des armées comme le précise l'ordonnance de 1959 au lieu d'un ministère de la défense afin que les soldats de la République puissent s'identifier à "leur" ministère. Cela implique ensuite qu'un ministre des armées soit autant présent sur la scène politique qu'un ministre des affaires étrangères dès lors qu'un conflit est engagé. Toutes les unités militaires devraient rejoindre à terme le ministère des armées, alors qu'une partie d'entre elles servent au sein du ministère de l'intérieur avec le statut militaire (gendarmerie, pompiers militaires à Paris et à Marseille, sécurité "civile") pour lui permettre de fonctionner en permanence, notamment à moindre coût.

    Les forces armées, notamment terrestres, doivent surtout retrouver leur vocation à protéger le peuple sinon les institutions, quelle que soit la crise. Elles doivent disposer d'une capacité à intervenir sur le territoire national, voire créer des unités spécialisées régionales sous la forme par exemple d'une garde nationale complétant la réserve. Le rôle de celle-ci doit être revu avec des réservistes devenus souvent des supplétifs de toutes les administrations en mal d'effectifs. Cette réappropriation de la défense du pays par un plus grand nombre de citoyens pourra renforcer le lien entre l'armée et la nation, favoriser le recrutement, et envisager pourquoi pas un nouveau rôle social pour les armées.

    Enfin, revitaliser l'esprit de défense amoindri avec la suspension du service militaire et valoriser les armées nécessitent le vote de la proposition de loi du 1er juin faisant notamment du 11-Novembre une journée dédiée au souvenir des soldats morts dans toutes les guerres. L'armée de la République a vocation à protéger le peuple et les institutions. A ce titre, sa place dans les institutions représente un facteur d'équilibre des pouvoirs régaliens et un élément clé de la démocratie. L'engagement de chaque soldat-citoyen fait de l'armée la protectrice naturelle et ultime de la nation dans toutes les crises sinon contre tout excès de pouvoir ou totalitarisme.

    Or, il est possible que le rôle de l'armée puisse changer et être affaibli. Ce choix important, hasardeux dans un monde de plus en plus dangereux et une violence de moins en moins retenue, devra être assumé par chaque citoyen et par la classe politique. Cette question doit donc être posée : quelle armée la nation souhaite-t-elle au XXIe siècle et pour quel rôle ?

    Colonel François Chauvancy (Le Monde, 12 juillet 2011)

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  • Les snipers de la semaine (9)

     

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Valeurs actuelles, Xavier Raufer descend l'angélisme des socialistes en matière de sécurité ;

    Le palais de dame Martine

     

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    - sur Antibobards, Hervé Nathan se paie Dominique Strauss-Kahn en citant quelques uns de ses discours !

    Pour un observatoire du DSK

     

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