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  • Le cœur du Système...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Slobodan Despot, cueilli dans la lettre d'Antipresse et consacré à ce système dont il est de bon ton de nier l'existence... Ecrivain et éditeur, Slobodan Despot est l'auteur de recueils de chroniques mordantes, comme Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2015), et d'un merveilleux petit roman intitulé Le Miel (Gallimard, 2014).

     

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    Le cœur du Système

    «La propagande sert davantage à nous justifier nous-mêmes qu’à convaincre les autres; plus nous avons de raisons de nous sentir coupables, et plus fervente sera notre propagande.» (Eric Hoffer, The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements)

    Dans Le Maître et Marguerite, le chef-d’œuvre de Mikhaïl Boulgakov, le Diable apparaît en personne sous la cape du magicien Woland. Le Diable est joueur: il s’amuse à tester la vanité et la crédulité des hommes. Et il sait qu’il n’est d’humains plus crédules que les incrédules de métier. C’est ainsi que son premier interlocuteur, Berlioz, vedette littéraire du Moscou soviétique et athée militant, finira décapité par un tramway, exactement comme le magicien le lui a prédit. Ah! S’il avait un seul instant pris au sérieux l’existence du Tentateur qui venait, justement, de lui offrir une cigarette…

     

    Des blagues à ne pas faire en société

    «Qu'est-ce que le Système?» me demandent sans cesse les idiots utiles du Système. (Tweet, 5.2.2017)

    Nous sommes témoins d’une plaisanterie semblable lorsque nous parlons du «Système». Il m’arrive ainsi de lancer des aphorismes à ce sujet dont les échos sont connus d’avance: «Complotiste!», me répliquent aussitôt des sceptiques venus de divers horizons culturels et politiques, mais qui ont généralement en commun un binôme de caractéristiques paradoxal: d’un côté, la foi dans le rationalisme et le «fact-checking», et de l’autre des convictions morales et politiques d’une naïveté extrême. Ils s’attribuent à la fois une haute capacité de discernement, une mission de «vigilance citoyenne» et une position critique vis-à-vis du pouvoir. Dans le langage ras-du-sol des services, ce sont de parfaits idiots utiles.

    L’idiot utile est celui qui croit qu’il ne croit pas ce qu’il croit, mais qu’il le sait. Que sa subjectivité n’y est pour rien. Que sa connaissance ne lui vient pas par un quelconque canal d’influence ou d’endoctrinement, mais de la vérité des choses elle-même. Sans filtre. Sans intermédiaire. Sans diable ni système.

    Le Système, selon eux, n’existe pas. Ou, s’il existe, il n’a ni malice ni intention particulière. Il fait partie du paysage comme le climat ou la course des astres et obéit aux décrets des institutions comme la charrue au laboureur. Ce qui existe, pour cette catégorie d’esprits, c’est l’«Antisystème», à savoir tous ces milieux étranges et «sulfureux» qui, sous couvert de «résistance» contre un spectre de leur invention, complotent pour renverser la démocratie. Quelquefois, souvent même, ces innocents décrètent que le Système, c’est justement ça: l’Antisystème. Tout comme les étiquettes, les causes et les effets s’intervertissent facilement. Pour que l’«Antisystème» soit moralement condamnable, pour qu’on puisse le censurer et le liquider sans états d’âme, il est nécessaire que sa cause soit une illusion. Mais entre ces deux termes, lequel découle de l’autre? La nécessité de bâillonner l’opposition à cause de ses mensonges, ou la nécessité de prouver que ses vues sont des mensonges afin de la bâillonner?

     

    C’est celui qui dit qui est!

    Les comploteurs dénoncent les complotistes. Quoi de plus normal? (Tweet, 31.1.2017)

    Et de même: où se situe le crime de complot, si complot il y a? La divulgation massive, par WikiLeaks, des e-mails de Mme Clinton et de son entourage montre que la direction du parti Démocrate avait été accaparée par des gens qui, littéralement, passaient leur temps à comploter en coulisses: contre la Libye, pour la destruction de l’enseignement et de la conscience civique, pour les intérêts du complexe militaro-industriel, et j’en passe. Le déchaînement même du milieu médiatico-politique face à cette divulgation montre que les tractations secrètes avec des agents d’influence sans investiture démocratique sont un mode de gouvernement admis et protégé. Ainsi le complot a-t-il été attesté comme une réalité indiscutable et omniprésente par ses protagonistes et défenseurs mêmes! Mais par un extraordinaire renversement rhétorique, le crime de complot a été rejeté sur ceux qui, justement, le dévoilaient au grand jour — ainsi que sur leurs hypothétiques alliés russes (car le mot «russe» est un utile déclencheur réflexe qui associe immédiatement à l’espionnage, à la propagande et à la désinformation). En effet, le seul moyen de berner le public et de détourner son attention du complot indiscutable qu’il avait sous les yeux était de pointer du doigt un complot bien plus menaçant, d’autant plus menaçant qu’on ne pouvait en montrer qu’une ombre: celui liant Poutine à Trump via Julian Assange!

    Et voici donc les comploteurs devenus complotistes à leur tour en dénonçant le complot des complotistes visant à faire éclater leur propre complot!

    On pourrait étendre ce jeu de miroirs à l’infini. Ce qu’il reflète fondamentalement est très simple et vieux comme le monde: les rapports de force entre l’ordre établi et l’opposition, entre le discours du pouvoir et sa contestation. Selon que vous serez puissant ou misérable,/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir, résumait sobrement La Fontaine dans «Les Animaux malades de la peste». Ou Blaise Pascal, dans ses Provinciales, s’adressant à ses adversaires jésuites d’une mauvaise foi criante: «Vous êtes quatre-vingt docteurs, mes bons Pères, et je suis seul. Vous avez forcément raison!» (Je cite de mémoire.)

    Voilà donc le billard à mille bandes réduit à un vulgaire jeu de quilles: celui qui tient en main la grosse boule est en position de faucher les autres, un point c’est tout. Or, quoi qu’il arrive, la main qui tient la boule est celle du Système. Les quilles peuvent être blanches, jaunes, vertes ou rouges, elles peuvent être «de gauche» ou «de droite», mais le choix à l’échelon des existences se ramène à cela: il y a ceux qui lancent la boule et ceux qui attendent d’être fauchés ou épargnés par le projectile.

     

    Pourquoi tous ces faisceaux?

    «Une intelligentsia dominante, que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, traite les masses comme une matière première qu’on peut soumettre à expérimentation, manipuler et gaspiller à volonté.» (Eric Hoffer, The Temper of Our Time, 1967)

    Le mot système vient du verbe grec systeô, qui signifie attacher ensemble, entrelacer. En politique, le système est souvent représenté par des faisceaux: les convergences d’énergies tenues ensemble par le pouvoir central. On pense machinalement à Rome ou au fascisme italien. On oublie que ces mêmes faisceaux sont aussi sur les armoiries de la présidence française. Le Système, c’est le fascisme absolu, l’ordre en soi, tel qu’il se maintient et se perpétue, abstraction faite de l’idéologie et des justifications qu’il se donne. Il prend de plus en plus d’autonomie à mesure que la société humaine se technicise et se complexifie, en cela même qu’il exclut les impondérables du facteur humain tels que le libre arbitre, le bon vouloir, la vindicte ou la clémence.

    La meilleure définition du mot tel qu’il nous intéresse ici a été donnée par Pontus de Thyard au XVIe siècle: «Ensemble dont les parties sont coordonnées par une loi». La loi est au centre. Le Système règne quand aucune volonté humaine, aucune loi morale ne peut se hisser publiquement au-dessus de la loi écrite. Sur le plan officieux, il en va tout autrement: plus la loi publique est rigoureuse, et plus les dérogations octroyées aux satrapes sont généreuses. Plus le commun est jugulé, et plus la nomenklatura s’auto-absout. Il suffit d’observer la classe politique pour s’en convaincre.

    Encore faut-il que ce que nos yeux voient puisse — ose — remonter jusqu’au cerveau et que celui-ci en tire des conclusions. C’est une étape que le Système s’emploie à désactiver en criblant de tabous le discours public avec l’aide cruciale du dispositif de l’instruction et des médias. Il aura fallu un dressage rigoureux pour enseigner aux consciences contemporaines à craindre l’invocation même du «Système» et à censurer ceux qui en parlent. La crédulité est l’un des éléments clefs de ce dressage. On apprend à admettre n’importe quelle affirmation, pourvu qu’elle vienne d’une source autorisée. Par exemple, qu’une simple grippe saisonnière est une menace pour l’humanité ou qu’un avion de ligne détourné par des pilotes amateurs peut faire crouler un gratte-ciel sans même le toucher. Cette crédulité implique à la fois de l’ignorance (en matière scientifique et logique) et de l’obéissance. Ce qui, à l’aube de la conscience éclairée, était considéré comme des tares à déraciner est devenu aujourd’hui des vertus «démocratiques» que les ingénieurs sociaux entretiennent.

    «Nous avons tous été assez satisfaits de dégrader le gouvernement, de laisser tomber le civisme et en général de conspirer à produire des citoyens ignares et obéissants» écrivait ainsi en mars dernier Bill Ivey, le «monsieur Culture» de Bill Clinton, à John Podesta, le chef de campagne de Mme Clinton. Ces agents d’influence étaient encore, en mars 2016, ceux qui tenaient la boule du jeu de quilles. Ils étaient au cœur du système, si certains de leur domination qu’ils se permettaient des aveux écrits qu’une personne avisée hésiterait à livrer même à l’oreille d’un ami. Ils ne pouvaient imaginer que, huit mois plus tard, ils se retrouveraient à la place des quilles.

    Ils n’y sont pas du reste, le Système ayant engagé une guerre totale contre ce président indésiré que les médias ne nomment jamais «l’homme le plus puissant du monde» ainsi qu’ils le faisaient avec tous ses prédécesseurs.

    Le Système est impersonnel, même s’il a un ample personnel à son service et même s’il confère à l’élite de ce personnel des pouvoirs dont les rois et les tyrans de jadis ne disposaient pas. L’erreur de ceux qui le contestent (et la technique de ceux qui veulent en détourner l’attention) est de le personnaliser: de réduire des lois générales et des mécanismes à des individus et à des traits de personnalité. Les gouvernements combattus par le Système sont systématiquement réduits à des régimes, et les régimes eux-mêmes à la seule figure de leur chef (Kadhafi, Saddam, Assad, Poutine…); cependant que les «Antisystème» s’acharnent à identifier derrière le mécanisme des «tireurs de ficelles» dont l’existence ou non n’a aucune importance.

    Lorsque l’action personnelle commence à compter réellement, c’est qu’on se trouve dans un système de pouvoir individualisé et donc, déjà, en marge du Système. La personnalité de l’ivrogne Juncker n’a pas plus de poids dans l’Union soviétique européenne que celle de l’ivrogne Eltsine n’en avait dans l’URSS finissante, deux systèmes inhumains en fin de course. L’opposition sourde et poltronne du pauvre Obama aux agissements de son propre appareil n’a en rien freiné l’emballement général. Mais le fait même que la personnalité de Vladimir Poutine infléchisse le cours de son histoire montre que la Russie est sortie, en partie, de l’orbite du Système.

    Une autre erreur courante consiste à prêter au Système une idéologie. Le Système n’a pas d’idéologie: il se sert en opportuniste de celle qui, à un moment donné, le plus à même de consolider et d’étendre son empire. Il optera naturellement de préférence pour des idéologies collectivistes, globalistes et légiférantes. Le Système est en soi un appareil de soumission. Il exige de chaque individu, à tous les échelons, une soumission plus ou moins étendue et accorde en échange la protection, la sécurité et des privilèges. D’où son alliance naturelle avec l’Islam, qui est la Soumission, si l’on peut dire, à l’état natif. D’un côté comme de l’autre, la Loi balaie les particularités humaines, les raisons individuelles et surtout ces «lois non écrites» d’Antigone qui, à travers les siècles, ont toujours dissuadé notre propre civilisation de se transformer en un mécanisme totalitaire.

     

    L’humain contre l’androïde

    Ne jamais nommer le Système: c'est le meilleur service à lui rendre. Persée ne pouvait croiser le regard de Méduse. (Tweet, 10.12.2015)

    Or ce que nous observons aujourd’hui dans nos aires est un bouleversement tectonique. L’évolution tranquille du Système vers ce mécanisme parfait via le perfectionnement technique couplé à la régression de l’humain a été bouleversée par une série d’événements politiques, mais aussi de prises de conscience psychologiques. Aux États-Unis, pour parler schématiquement, un outsider a réussi à prendre à revers le Système. Certes, M. Trump était une «huile» de premier plan de l’oligarchie américaine, mais le Système n’est pas réductible à l’oligarchie. Dans le cadre du Système, un juge vénal ou un journaliste illettré a la faculté de faire trébucher l’oligarque le plus puissant pour peu que son action serve le Système. Et non seulement Trump a-t-il réussi à enlever la présidence des États-Unis, mais encore s’emploie-t-il, depuis le premier jour de son mandat, à faire passer en force toute une série de mesures aussi perpendiculaires à la marche du Système que les bâtons qu’on met dans une roue.

    Pour le dire encore plus schématiquement: l’administration Trump, comme l’État de Poutine, comme nombre d’autres insurrections décriées comme «populistes», s’emploie à enrayer la stratégie du Système dans son cœur même, laquelle consiste à abattre toutes les frontières établies par des communautés humaines conscientes (et donc des souverainetés volontaires) pour les remplacer par de nouveaux cloisonnements hermétiques dont lui seul, le Système, aurait les clefs: systèmes de sécurité et de contrôle total, omnisurveillance, dématérialisation documentaire et monétaire, puçage et traçage. Ce n’est pas un hasard si les milliardaires de la Silicon Valley — qui sont pourtant de sa classe sociale — montent en première ligne contre le nouveau président américain, aux côtés des patrons des médias de masse et des vedettes du show-biz, principaux organisateurs du décervelage et de la régression de masse.

    L’enjeu de la lutte qui se développe aujourd’hui sous nos yeux dépasse les visions et la mission de tous les gouvernants de ce siècle et du précédent. Cette lutte est l’aboutissement d’une longue évolution de la civilisation européenne, qui a mis entre les mains de l’humanité les outils de sa libération en même temps que ceux de son anéantissement. L’enjeu est le choix entre une société encore calquée sur des destinées humaines ou une «entité» gérée par un Système anonyme épaulé par la mince élite gérant l’ensemble des banques et des médias et les prêtres informatiques de la post-humanité.

     

    Coda

    En ouverture de son ouvrage posthume (inédit en français), La fourmilière globale, Alexandre Zinoviev proposait au tournant du XXIe siècle une «fiction» terrifiante, qui pourtant paraît presque banale aujourd’hui:

    «Notre XXe siècle aura peut-être été le siècle le plus dramatique de toute l’histoire humaine du point de vue de la destinée des gens et des nations, des idées, des systèmes sociaux et des civilisations. Mais, toutes ces choses étant posées, ce fut aussi un siècle de passion et d’aventure: siècle d’espoirs et de désespoirs, d’illusions et de visions, d’avancées et de déceptions, de joies et de malheurs, d’amour et de haine… Ç’aura été, peut-être, le dernier siècle humain. A sa suite se profile une masse de siècles d’histoire suprahumaine ou posthumaine, une histoire sans espoirs ni désespoirs, sans illusions ni visions, sans avancées ni déceptions, sans joies ni chagrins, sans amour ni haine…»

    Bref, nous voici aux portes d’une masse de siècles où le Système aura éradiqué l’Homme. Ou pas?

     

    Slobodan Despot (Antipresse n° 63, 12 février 2017)

     

     

     

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  • Sur la "Révolution" d'Emmanuel Macron...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la présentation et l'analyse par Michel Drac de Révolution (XO, 2016), le livre-programme d'Emmanuel Macron, candidat du système aux élections présidentielles. Une analyse lucide et utile, qui souligne la proximité de son programme économique avec celui de François Fillon.

    Penseur non-conformiste, Michel Drac a publié dernièrement un essai intitulé  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) et est également le fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio ou Howard Kunstler.

     

                                     

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  • Les snipers de la semaine... (138)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur RussEurope, Jacques Sapir allume Le Monde et son Decodex orwellien...

    Déconnant DECODEX

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    - sur Figaro Vox, Eloïse Lenesley  dézingue la presse bobo qui hurle au nazisme depuis l'élection de Trump...

    Trump, ce «facho» que les bobos adorent haïr

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    - sur son blog Hashtable, H16 et Nathalie MP rafalent sur Macron, "la nouvelle frimousse « hors-système » choisie par le « système »"...

    Avec Macron, le changement, c’est mollement ♪♥

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  • Le désir : un instrument pour nous gouverner tous...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Hervé Juvin, réalisé le 6 janvier 2017 par Martial Bild pour TV Libertés, dans lequel il évoque son dernier essai, Le gouvernement du désir (Gallimard, 2016).

                                              

    " Pour Hervé Juvin, nous vivons une révolution de notre condition humaine sans équivalent depuis plusieurs millénaires. Cette révolution, c’est le gouvernement du désir ! Le désir est le nouveau pouvoir et il gouverne nos vies en un système devenu une machine d’apocalypse. Pour l’auteur, le système du désir tient les peuples plus étroitement qu’aucune idéologie. Ce que l’on appelait “la libération” est devenue une contrainte. C’est par exemple en matière d’économie : la libéralisation financière marche du même pas que la libération des moeurs. Poursuivant son analyse implacable, Hervé Juvin affirme que la révolution du désir a soumis la planète et l’humanité au désir des mêmes choses, c’est à dire à la globalisation et à la perte des identités. Pour restaurer nos libertés politiques, l’auteur prône le retour de plusieurs outils  : la nation, l’écologie humaine et la prise de conscience de la nécessaire défense de la civilisation européenne face à la submersion migratoire. "

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  • Le vrai rôle des médias de masse...

    Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Slobodan Despot publié dans le numéro du 11 décembre 2016 de la Lettre Antipresse. Ecrivain et éditeur, collaborateur de la revue Éléments, Slobodan Despot est notamment l'auteur de recueils de chroniques mordantes comme Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2015) ainsi que d'un superbe petit roman intitulé Le miel.

     

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    Le vrai rôle des médias de masse

    La rumeur parcourt «l’antisphère» depuis l’élection de Trump: les médias officiels sont morts! Ils ont tout misé sur Hillary ils ont donc tous perdu et plus personne le leur accorde le moindre crédit. Circulez, y a plus rien à en tirer!

    C’est évidemment une vue de l’esprit. Les médias ne sont pas là pour dire le vrai, ils sont là pour organiser notre vie. Ils sont, dans un sens général (englobant donc aussi les « antimédias »), le filtre par où nous recevons les 95% de notre connaissance du monde qui nous entoure. Le paysan du XIXe siècle pouvait encore se prévaloir d’un rapport presque direct à la réalité, construit par une expérience immédiate patiemment accumulée tout au long de sa vie et validé par une tradition immémoriale. Le paysan d’aujourd’hui n’a, de ce lointain ancêtre, que le nom. Pour acquérir un bien agricole en UE, il doit franchir une vingtaine d’étapes administratives qui supposent davantage de familiarité avec la bureaucratie qu’avec les bêtes. Son contact avec la terre est lui-même médiatisé par les roues de son tracteur. De l’observation du ciel et des vents, il ne tire plus rien, ayant des applications météo gratuites dans son smartphone. Un smartphone sur lequel il tue le temps comme n’importe qui en labourant à la vitesse du pas les sillons interminables de ses champs de taille démesurée qu’impose l’agriculture industrielle.

    Supposez que les services de météorologie lui donnent de fausses informations, que la bureaucratie change soudain ses critères en fonction de la théorie du réchauffement climatique, qu’une vague de suspicion frappe la céréale qu’il produit en monoculture ou que son fournisseur lui vende des semences stériles qu’il devra racheter contre bon argent l’année suivante s’il veut semer à nouveau. Il est mort! Il est totalement dépendant, totalement démuni, lui dont l’aïeul, tout en n’ayant pas le sou, était seul maître dans son enclos après Dieu. Une inflexion du cours des denrées, une entourloupe de Monsanto peuvent entraîner des vagues de suicides parmi les paysans désespérés, comme cela se voit aujourd’hui en Inde et ailleurs.

    J’ai pris l’exemple du paysan comme un archétype de l’humain « archaïque » et antimédiatique — tout en sachant que c’était un faux exemple. Le paysan moderne est un technicien connecté, comme tout le monde dans notre société. Même des monastères régis par des règles de silence et d’isolation sévères dépendent la vente de leurs produits sur l’internet. Ils dépendent de leur médiatisation! Et il n’est pas un secteur d’activité dont la prospérité, et la survie même, ne dépendent de la pensée industrielle: de sa capacité de rationalisation, d’optimisation, de simplification. De la loi aveugle du nombre!

    L’altruisme obligé, ou la burqa de l’homme blanc

    C’est dans ce contexte de mécanisation et de déshumanisation systémiques qu’est née la civilisation la plus sentimentale de tous les temps. L’humain de l’ère industrielle — cœur dur et tripe molle selon Bernanos — vit avec une larme perpétuelle au coin de l’œil. Mais c’est le contexte médiatique qui va décider à quel moment, et à quel propos, sa larme va grossir en goutte et rouler sur sa joue. Téléthon: on récolte des millions pour le malheur médiatisé, mais on n’aura pas la moindre mansuétude pour le nécessiteux qu’on croise sur son palier. Migration: on met en scène la générosité de l’accueil, mais on n’a aucune pitié pour les parias qui se retrouvent à la rue pour n’avoir plus pu assumer les charges d’une société où une part croissante des taxes part justement… dans la générosité obligatoire!

    La critique est facile, sur un plan général. On peut aisément en faire un système de pensée. C’est le système de pensée qui fonde le discours de ces mouvements dits « populistes » voire d’« extrême droite » qui constituent essentiellement le lobby des gens sans lobbies. Lesquels mouvements risquent bien, une fois arrivés, de remplacer une inhumanité par une autre. Entretemps, comme les révolutionnaires de jadis dans la civilisation bourgeoise, ils renvoient à cette société l’image la plus cruelle et la plus juste. Et, tout au fond de cette critique, se niche le plus petit dénominateur commun qui, par-delà les intérêts politiques et économiques, rassemble prolos et bourgeois, fils d’immigrés et vieux aristos sous les mêmes bannières: la volonté d’être non pas fascistes ni blancs ni Français ni Allemands; la volonté de rester ce qu’ils sont. De rejeter le camouflage imposé. Autrement dit, de rejeter la médiatisation qui les force dans un moule d’idées et de comportements qui les dénature.

    A l’abri du sens

    En un mot, nous nous sommes accommodés à vivre dans une hypocrisie permanente et absolue du fond de laquelle nous dénonçons l’hypocrisie des autres milieux ou des autres époques. Le « fond » de notre pensée, nous l’exprimons à mi-voix et uniquement à des proches et plus personne n’est assez fou pour clamer tout haut les évidences les plus cuisantes. De temps à autre, des « fuites » impliquant des ministres bien-pensants ou des vedettes de show-biz (se souvient-on de John Galliano?) nous rappellent à quel point le langage public de leur caste doit être corseté pour qu’ils finissent, quand ils se croient « en cercle privé », par s’épancher en des grossièretés explosives. Un seul mot malheureux peut mettre fin à une carrière par ailleurs exemplaire. Le discours des responsables politiques ou économiques est soigneusement lissé par les spin doctors afin de ne jamais laisser dépasser le moindre coin de bois rugueux sous la nappe satinée des euphémismes et des platitudes. Il importe de ne rien dire qui fasse sens! Lorsque vous franchissez cette limite, lorsque vous exprimez du sens, vous tombez dans la marmite du « populisme », d’où que vous soyez parti (voir à ce sujet le scandale soulevé par le banquier socialiste Thilo Sarrazin, en Allemagne).

    Il importe de bien comprendre que cette terreur du « politiquement correct » n’est pas spécifiquement… politique. Comme le rappelle Angelo Codevilla), la correction politique passe avant l’exactitude factuelle parce que le Parti ou l’avant-garde éclairée (autrement dit le détenteur du monopole du langage public) incarne une réalité supérieure à la réalité elle-même. Une réalité « 2.0 », dirait-on aujourd’hui. Or depuis que nous sommes sortis du millénarisme marxiste et de ses illusions, plus aucun parti politique ne peut prétendre à une telle ambition: réécrire la réalité elle-même. La seule instance dotée des pouvoirs et des instruments d’un tel projet est le complexe académico-médiatique que les autorités publiques et l’économie entretiennent, mais qu’elles craignent plus que tout. L’université demeure aujourd’hui le dernier bastion des utopies collectivistes du XIXe siècle et en même temps le creuset des recherches de pointe en biotechnologie, cybernétique ou intelligence artificielle qui prétendent redéfinir concrètement l’être humain et son environnement. Sans l’assistance des médias (dont elle forme l’ensemble des cadres), l’université ne pourrait jamais justifier les crédits colossaux alloués à des recherches sans aucun intérêt ni écho pour les populations qui les financent, et encore moins s’assurer couverture et soutien pour des projets d’ingénierie humaine susceptibles d’accorder un droit de vie et de mort sur le «matériau humain» à une étroite et obscure avant-garde de technocrates. Il est aisé de voir que la théorie du genre elle-même ainsi que ses ramifications constitue une stratégie d’intimidation et de prise de pouvoir sociétale des milieux académiques, doublée d’un formidable désinhibiteur pour l’expérimentation la plus sacrilège: celle portant sur le sexe et la reproduction de notre espèce.

    L’altruisme des sangsues

    Au refaçonnage en laboratoire de la réalité biophysique correspond le remplacement de la réalité éprouvée par une réalité de synthèse au travers des médias. En ce sens, le processus est agnostique et apolitique. N’importe ce que vous pensez, pourvu que vous pensiez artificiel: c’est pourquoi, par exemple, le grotesque nazisme ukrainien ne dérange absolument pas les médias de grand chemin! N’importe ce que vous croyez voir, pourvu que vous le voyiez à travers nos lucarnes. Tout ce que nous sentons, tout ce que nous pensons est passé au crible des médias et des valeurs qu’ils colportent. Les contradictions ne leur font pas peur, au contraire. Elles contribuent à désorienter le cobaye — et donc à le rendre encore plus dépendant. Les médias ne servent pas à informer la meute, ils servent à la dresser.

    D’où cette insistance sur le culte de l’Autre en tant que négation du Même (de soi), couplée à la dérive émotionnelle qui court-circuite les garde-fous rationnels. Tandis qu’on nous intime d’être altruistes dans le contexte général, il nous est permis et recommandé d’être cupides comme des sangsues dans notre vie privée (« Vos intérêts », « Faire fructifier votre argent », « profiter de vos avantages », etc.). En couplant la générosité abstraite à la mesquinerie concrète, on façonne des masses d’humains écervelés, abreuvés de slogans de fraternité et de partage, mais mus par un égocentrisme strict excluant tout esprit de sacrifice et toute confiance en l’autre, conditions premières d’une identité collective.

    C’est pourquoi les mouvements identitaires (= défense du Même) sont proscrits, c’est pourquoi le réalisme politique, social ou éducatif est a priori décrié, c’est pourquoi les individus au langage franc et à l’engagement sacrificiel sont inévitablement poussés vers « l'extrême droite ». N’échappent à la mise au ban que les grégaires et les veules qui acceptent de brouter l’herbe entre leurs quatre pattes sans s’intéresser au destin du troupeau.

    Et c’est aussi pourquoi la faillite totale du système médiatique sur la victoire de Trump n’était pas une simple erreur d’appréciation. C’était littéralement une « erreur système »: la faillite momentanée d’une matrice informatique mise en place non pour rendre compte de la réalité, mais pour la remplacer.

    Slobodan Despot (Antipresse n°54, 11 décembre 2016)

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  • Au diable la dédiabolisation !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gabriel Robin, cueilli sur le site de Politic Région et consacré à l'injonction de dédiabolisation, piège "diabolique" tendu par le système !...

    Gabriel Robin est secrétaire général du Collectif Culture, Libertés et Création.

     

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    Nul besoin de se « dédiaboliser » pour complaire au diable !

    À en croire les médias et la classe politique, les personnalités proches des idées patriotiques, ou refusant la doxa imposée par le catéchisme de la bien-pensance, essaieraient de se « dédiaboliser ».  Jadis, le patriote était un homme bon, considéré par la société. Aujourd’hui, il serait démoniaque et ne devrait plus l’être ouvertement pour être toléré au sein du cercle fermé des tenants de la raison. Il s’agit bien évidemment d’une subversion totale, d’une inversion complète des valeurs. Sans tomber dans le piège terrible de l’anachronisme, que je réserve à mes adversaires, que dirait-on, de nos jours, si nos grands hommes faisaient connaître leurs idées pour la première fois ? Voltaire, Diderot, Maupassant, Balzac, Baudelaire, Chateaubriand, Napoléon Bonaparte, Philippe Le Bel et tant d’autres devraient-ils obtenir un brevet de « dédiabolisation » de la gauchosphère pour prouver leur appartenance au genre humain ? Interrogé lors de l’émission Zemmour et Naulleau diffusée sur Paris Première, le philosophe Régis Debray a déclaré : « Je suis plus que jamais de gauche. Vous savez pourquoi ? Parce que la nature est de droite, et qu’être de gauche c’est dompter la nature. » Pour partiellement exacte que soit cette affirmation, tant les catégories modernes de « droite » et de « gauche » ne sauraient à elles-seules recouvrir entièrement les rapports entre la nature et les réalisations de l’homme, lesquelles sont par ailleurs interdépendantes, elle révèle une opposition fondamentale.
     
    Les personnalités de gauche croyant, en effet, être ontologiquement du côté du progrès quand tous ceux qui refuseraient d’adopter leur vision de l’humanisme seraient immanquablement de droite, donc réactionnaires. Le piège est classique mais très efficace : si vous n’êtes pas avec la gauchosphère, ou si vous n’êtes pas un adversaire disposé à se soumettre à ses tabous essentiels, vous avez le devoir de montrer patte blanche en vous « dédiabolisant », c’est-à-dire en expurgeant de l’ensemble de vos convictions celles qui vous sont les plus essentielles. En nous caricaturant, nos adversaires nous empêchent de développer nos idées car nous perdons du temps à prouver que nous ne sommes pas « diaboliques ». Pourtant, et plus que jamais, la réalité nous donne raison et rien ne devrait nous obliger à nous « dédiaboliser » car nous ne sommes pas coupables des crimes imaginaires dont on nous accuse. Favorables à la primauté des valeurs de tout ce qui n’est pas national, les membres du camp du bien sont les ultramontains de notre époque. Je crois, au contraire, qu’à l’image de Philippe Le Bel qui estimait que le Roi était Empereur en son royaume, les Français sont souverains en République. Le temps est venu de diaboliser ces gens qui exigent de nous une démarche de contrition qu’ils devraient s’appliquer à eux-mêmes. En effet, la situation présente, calamiteuse à bien des égards, leur est entièrement imputable. Quelques exemples de l’histoire contemporaine suffiront à le démontrer. Livrons-nous donc à un petit exercice de démonologie politique qui pourra, peut-être, permettre d’exorciser les élites du clergé de l’oligarchie.
     

    La préférence étrangère divinisée

    Premier et principal tabou : la préférence « nationale », comprise au sens juridique comme philosophique. Est « diabolisant » le fait de privilégier sa nation et ses concitoyens face à l’étranger. Trop souvent, les mots sont malmenés, falsifiés, truqués par la novlangue. Il en va ainsi du terme « République » ; ce mot issu du latin « res publica », soit la « chose publique », désigne un régime politique où les fonctions du chef de l’État ne sont pas héréditaires mais découlent d’une élection. En outre, un tel régime a pour objectifs l’intérêt général et le « bien commun » des citoyens de la nation dont les institutions sont républicaines. Les nationaux bénéficient donc des droits attachés à la citoyenneté et doivent se soumettre aux lois de l’État. Par essence, une nation républicaine pratique donc la « préférence nationale ». C’est d’ailleurs bien de la sorte que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 fut rédigée, contrairement aux abusives interprétations récentes du Conseil constitutionnel. L’esprit du texte consiste en l’affirmation de l’État de droit et de la souveraineté de la nation. Des droits universels sont attribués aux hommes, mais ils ne sauraient être confondus avec les avantages spécifiques que peut procurer la nationalité. Rien ne justifie, dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, que des étrangers puissent, par exemple, bénéficier du minimum vieillesse, après 10 ans sur le territoire, de la même façon que des Français. Le principe d’égalité ne vaut pas pour les aides financières ou les avantages octroyés par la citoyenneté, mais pour l’application des lois (par exemple, un étranger doit bénéficier d’un procès pénal équitable en conformité avec le droit français). De fait, la distribution d’aides aux étrangers, comme l’aide médicale d’État, le minimum vieillesse ou l’aide temporaire à l’attente, n’est pas consubstantiellement liée aux textes fondateurs de notre Constitution, mais bien à une idéologie mondialiste qui brade injustement la qualité de Français. Les juges du Conseil constitutionnel avalisent donc, à rebours, une préférence étrangère. Ces aides ne bénéficient pas à des citoyens français, lesquels sont défavorisés par cette distribution illégitime d’argent – perdu pour eux et leurs familles – à des étrangers. Nous ne devons surtout pas confondre les droits de l’homme avec les droits particuliers du citoyen. Les aides, équivalentes à celles des nationaux, versées aux étrangers (surtout dans un pays en crise) peuvent s’apparenter de facto à une préférence étrangère. Dans l’optique de la préservation de la nature même du pacte républicain de notre nation, il est indispensable de réaffirmer la préférence nationale. Il en va de la survie du peuple français, de son État et de ses institutions. À l’avenir, les aides et avantages financiers devront être prioritairement distribués aux citoyens français.
     
    Le dire n’est pas diabolisant car c’est la préférence étrangère qui est « diabolique », antinaturelle et inadaptée aux besoins de la nation. Le responsable politique qui privilégie l’étranger au national, les intérêts étrangers aux intérêts nationaux et qui place sur un pied d’égalité des valeurs de civilisation opposées aux nôtres à notre culture historique n’est pas loyal. Parlons notamment de notre nouveau ministre de l’Intérieur, le très sectaire Bruno Leroux, aussi outrancier que peu à l’aise avec le débat d’idées. Ce dernier déclarait en octobre 2015 qu’il n’était pas choqué par l’évacuation de « migrants » en jet privé… Un tel homme ne sera pas non plus choqué du fait que l’Etat parvienne à loger tous les « migrants », le plus souvent de faux réfugiés, alors que l’on nous répète depuis des décennies que nous ne pourrions pas abriter les personnes sans domicile fixe l’hiver. Imaginez que certains immigrés récents trouvent de superbes habitations à loyers modérés en plein cœur de notre capitale quand les classes moyennes se voient obligés de fuir Paris, inaccessible financièrement. A-t-on jamais connu pareille abjection ? Dans un autre registre, citons notre nouveau secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, Jean-Marie Le Guen, accusé dans le livre « Nos très chers Emirs » de s’être livré à un véritable trafic d’influence avec la monarchie islamique du Qatar, en échange de postes grassement rémunérés pour ses proches. Ce même Qatar que de nombreux experts internationaux estiment proche des mouvements islamistes de combat qui menacent la France. Plutôt que de le démettre dans l’attente que ces graves soupçons soient levés, Bernard Cazeneuve l’a placé à un poste stratégique, où son immoralité pourrait lui servir à accorder la préférence à des intérêts étrangers. Nicolas Bays, député socialiste du Pas-de-Calais, s’est fait fort d’insulter quotidiennement les défenseurs de notre identité sur les réseaux sociaux. Champion de la « diversitude » comme d’autres le furent de la « bravitude », cet ami du Qatar aurait mendié quelques pièces à ses puissants amis. Peu étonnant qu’il se fasse aujourd’hui le chantre de l’islam dit « de France » … Notons que les bisounours l’ont à nouveau investi pour les élections législatives… Idem à droite où François Fillon s’appuie sur Henri de Castries, président de l’Institut Montaigne qui publiait une brochure destinée à assurer la promotion, encore, d’un islam de France qui soit « inclus » dans la nation. Grand patron, et proche du groupe Bilderberg, monsieur de Castries est favorable à l’immigration massive, à l’image de l’essayiste Nicolas Baverez, lui aussi membre actif du susnommé Institut Montaigne qui déclarait : « L’immigration est indispensable pour un continent vieillissant. » Il ajoutait en conclusion : « La crise des migrants constitue un test décisif pour l’Europe comme pour les valeurs et les institutions des nations qui la composent. Une course de vitesse à haut risque est engagée entre la démocratie d’une part, les populismes, les démocratures et l’islamisme d’autre part, qui utilisent les migrations comme une arme. » Dans l’esprit des mondialistes obsessionnels, les « populistes » seraient aussi dangereux que les assassins musulmans qui tuent nos concitoyens. Emmanuel Macron n’en disait pas moins récemment. Je crois que cela se passe de commentaires supplémentaires. Ces quelques exemples ont été choisis au hasard, parmi des dizaines d’autres qu’il me sera impossible de tous rapporter ici. Qui sont donc les diables ?
     

    Une économie devenue folle

    Autre dogme intouchable : l’économie. Pour tous les spécialistes, il est évident que les partisans d’une refonte de l’Union européenne, ou d’une sortie, sont des fous dangereux qui veulent conduire la France à la ruine. L’euro serait le ciment d’une pax romana contemporaine de laquelle nous ne pourrions nous affranchir sans rouvrir les sept plaies d’Egypte. J’exagère à peine.
    À l’évidence, il serait même inutile d’en parler, d’ouvrir un débat qui n’aurait pas lieu d’être dans une démocratie aussi accomplie que la nôtre. Pourtant, l’économie n’est pas une science exacte. Les multiples crises des dernières années nous en ont fait la cinglante démonstration. Prix Nobel d’économie et professeur à Columbia, Joseph Stiglitz pense que l’euro est un échec, en grande partie parce qu’il a été très mal pensé. L’euro a été créé pour entrainer l’avènement d’une Europe politique et produit l’effet inverse en recréant les conditions propices à de nouvelles guerres serviles, forcément fratricides… Chaque jour l’Europe politique, de civilisation, s’éloigne par la faute de cette machine monétaire à bloquer la croissance et à créer des inégalités irréversibles entre pays liés par des intérêts géostratégiques évidents. Monsieur Stiglitz l’explique parfaitement : « Le principe d'une monnaie, c'est de permettre d'ajuster l'économie en cas de choc. Vous avez une monnaie unique, utilisée par 19 pays différents, très différents, et le test survient quand on est confronté à un choc. Et quand la crise est arrivée, l'euro a échoué à ce test. Parce que la capacité des pays européens à répondre à ce choc était restreinte. (…) l'Europe s'est lié les mains : vous ne pouvez pas utiliser les taux de change, les outils de politique monétaire, la fiscalité... parce que vous devez limiter les déficits à 3 % du PIB. Tous les instruments d'ajustement ont été enlevés. Et, ce qui est pire, les institutions nécessaires n'ont pas été mises en place. » Avec la complicité de la finance casino, les dirigeants européens ont truqué les comptes de la Grèce et d’autres « petits » pays européens pour lesquels l’euro ne pouvait être qu’un boulet attaché à des économies aux besoins différents. La France en prend le chemin et tous nos dirigeants pouvaient l’anticiper. Ils continuent néanmoins à présenter cette monnaie comme étant notre planche de salut. Oui, la France pourrait, pourquoi pas, conserver l’euro au prix d’immenses sacrifices et d’une austérité renforcée, c’est-à-dire le programme économique de François Fillon. Elle pourrait aussi s’en débarrasser, non sans efforts toutefois. Mais, il faut être particulièrement malhonnête pour faire croire aux Français qu’il sera aisé de sortir de la crise en l’état, avec une Allemagne prédatrice et une Banque centrale européenne stérile, si nous restons dans la monnaie unique. En outre, les résultats du référendum constitutionnel italien pourraient porter un parti eurosceptique au pouvoir, ou une coalition eurosceptique, avec l’appui des industriels du Nord qui ne peuvent que constater l’ampleur du marasme qui afflige la botte. En France comme en Italie, la jeunesse est durablement précarisée … jusqu’à 50 ans. Les responsables peuvent-ils demander à ceux qui les dénoncent de se « dédiaboliser », peuvent-ils accuser leurs adversaires de manquer de crédibilité ? Ils se sont soumis à la vision économique de l’Allemagne de la même manière qu’ils se soumettront, demain, aux demandes communautaristes des musulmans radicaux et aux projets délirants du marxisme culturel qu’ils appellent de leurs vœux. Hier, ils soutenaient les banques qui jouaient sur les prêts immobiliers à taux variables, créant un système d’une perversion inouïe basé sur l’argent virtuel. Prochainement, la bulle spéculative des assurances-vie explosera comme le subprimes hier. Tout est prévisible, tout est écrit d’avance. Mais, seuls les réalistes ont tort. Cassandre est le diable, il faut l’exécuter. Le docteur Michael Burry fut l’un des premiers à voir la catastrophe arriver en 2007. Que dit-il dix ans plus tard ? Pense-t-il que les leçons des échecs ont été tirées ? Pas du tout. Les banques obèses le sont encore plus, la politique de taux zéro a rendu des millions d’individus plus pauvres faute de rendement et les organismes non élus ont laissé crever les petites et moyennes entreprises pour sauver les responsables qu’étaient les banques, entités qui ne se soumettent plus à aucune autorité verticale.
     

    Ce que vous voyez n’existe pas

    Si vous osez dire que l’école est en faillite, que les élèves sont médiocres parce que le laxisme généralisé leur a fait perdre l’envie d’apprendre et que l’égalitarisme nivelle par le bas, on vous traitera d’affreux « réac », de facho. Et si par malheur, vous répliquez en expliquant que les classements internationaux, dont le fameux test PISA ou l’enquête TIMSS, prouvent que les petits français ne sont même plus dans la moyenne des pays occidentaux, largement dépassés par les Européens du Nord et les Asiatiques, on vous dira que cela ne signifie rien. Ce que vous voyez n’existe pas. Montrer la réalité ferait le jeu de ces gens qui doivent d’abord se décontaminer, subir des procès lyssenkistes et s’effacer face aux « experts » qui ont tout cassé. Dans un article du 2 décembre, La Dépêche du Midi, peu suspecte d’appartenir au quatrième cercle de l’enfer politique auquel je suis pour l’instant condamné, publiait un article posant la question suivante : « L'amélioration de la mixité sociale dans les collèges toulousains entrainera-t-elle la fin des classes à horaires aménagés (HA) d'enseignement de la musique et de la danse ? » Projet millénariste de la gauche Terra Nova, la mixité sociale est une vertu socialiste devenue folle, pour paraphraser G.K Chesterton. Totalitaire, la mixité sociale est le terme de novlangue pour qualifier la mixité ethnoculturelle, la cohabitation forcée. Des collèges sont fermés, des élèves envoyés loin de leur domicile. Le tout au nom de la sacro sainte « mixité ». Vous pensez que ce n’est pas une chance pour vos enfants, que le procédé ne peut conduire qu’à un échec ? Vous vous trompez sûrement. Dédiabolisez-vous ! Ce ne sont là que les étapes les plus aimables car la suite est effrayante : viols de masse en Allemagne, meurtre d’une étudiante en médecine par un « migrant » mineur isolé, insécurité chronique qui transforme l’Europe en Brésil pour bobos expatriés du réel, séparation entre les hommes et les femmes dans les quartiers « populaires » où la charia a préséance sur le Code civil, démographie qui explose dans le Sud du monde, rapport de l’ONU préconisant l’interdiction des fêtes de Saint-Nicolas en raison de leur caractère supposément « raciste »… J’en passe. Les migrations de remplacement sont l’objectif avoué de l’ONU et de l’Union européenne qui poursuivront prochainement en justice tous ceux qui auront osé le dire. Complotistes, dingues, personnages anachroniques, quand ça n’est pas pire. Les médias n’en parlent pas, la classe politique ne l’avoue pas. Vous êtes le diable car vous regardez avec vos yeux ce qui se passe présentement. Les opinions publiques refusent l’immigration de masse ? Rééduquons-les. Les 24 et 25 novembre derniers, avaient lieu à Vienne des séminaires réservés aux attachés de presse de la société civile destinés à leur apprendre à « communiquer au sujet de la migration ».
     
     L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique rapporte ainsi que le programme du séminaire pose que « Les messages relatifs à la migratoire ont été diffusés par des journalistes, des décideurs politiques, des dirigeants, des personnes actives sur les réseaux sociaux, voire par la population – et parfois avec beaucoup d’inexactitudes », « Le Brexit n’est qu’un exemple d’un débat fondamental qui a été influencé par l’opinion publique en ce qui concerne la question migratoire et ce, à un point tel que nous pourrions nous poser la question suivante : le résultat du référendum sur le Brexit aurait-il été le même ? » sansIl s’avère, comme l’a rapporté l’avocat Gilles-William Goldnadel, que la première chaîne de télévision allemande n’a pas parlé de l’assassinat barbare de Maria, cette jeune étudiante violée par un Afghan qui n’avait rien à faire en Allemagne. Un effet direct des préconisations du CESE, sur commande de l’Union européenne et de ses diverses institutions ? En 2010, La France comptait 40 mosquées « salafistes », elles sont 120 en 2016. Quelle agitation en 6 ans… Pourquoi ne veulent-ils pas voir la réalité ? Hypocrisie ? Mensonges ? Projet politique ? Savez-vous que les Organisations non gouvernementales sont les complices actives des passeurs qui s’enrichissent sur la misère humaine, aidant les bateaux chargés de clandestins à pénétrer en Italie ? Qui doit se « dédiaboliser » ? Ceux qui dénoncent le danger réel ou ceux qui contribuent illégalement à l’importer ? la migration ? »
     

    La faillite des institutions

    Les démocrates autoproclamés exècrent le peuple. Il suffit qu’il vote mal pour qu’on songe à l’empêcher de voter, à l’infantiliser, voire, en dernier recours, à le remplacer. Après le Brexit, l’élection de Donald Trump ou le référendum constitutionnel italien, les clercs commencent à avoir des sueurs froides dans le dos. En outre, les sondages ne sont pas de nature à les rassurer. Une enquête réalisée par l’institut YouGov pour I-Télé et Le HuffPost montrait que 39 % des personnes interrogées espéraient la victoire d’un candidat alternatif, Marine Le Pen en tête. Interrogé par Télérama, l’historien David Van Reybrouck a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : « Tout le monde pense que démocratie et élections sont synonymes, mais elles ne le sont pas ». Il n’a pas tort, une démocratie pourrait n’être que directe, sans représentants. Mais monsieur Van Reybrouck voit beaucoup plus loin, qualifiant le référendum de procédure « primitive », ajoutant : « (…) quand on y songe : avec les élections, il s'agit de cocher une case à côté d'un nom ; avec le référendum, à côté d'une question (à laquelle on répond oui ou non) » Ces opinions n’ont pour ciment que la haine des « diables » empêchant l’avènement d’un monde globalisé, multiculturel, irénique. Bientôt, songeront-t-ils peut-être à créer un délit d’entrave aux valeurs du camp du bien, comme le Parlement français l’a fait pour l’Interruption volontaire de grossesse, sujet qu’il ne faudra pas débattre sur internet dans les années à venir sous peine de prison et d’une amende. Quand Donald Trump a gagné les élections en novembre dernier, les jeunes manifestants californiens demandaient l’indépendance de leur Etat, refusant les règles électorales fédérales qui prévalent depuis plus d’un siècle. Des protestataires, alliés aux racistes anti blancs de Black Lives Matters, ont provoqué des émeutes. Personne n’y a trouvé à redire dans les médias ou dans la classe politique. A contrario, les partisans de Norbert Hofer, battu après des mois d’incertitude et une précédente élection annulée pour irrégularités, ont accepté sans broncher le verdict des urnes, prouvant qu’ils étaient de vrais démocrates et non des agitateurs professionnels. Pourtant, on demande encore et toujours au FPÖ de se « dédiaboliser ». Victime d’une intense propagande en sa défaveur, Norbert Hofer a échoué pour deux raisons en apparence antagonistes qui se sont complétées. D’abord, le système politico-médiatique autrichien, et mondial, a pratiqué un odieux chantage mémoriel, assimilant la formation souverainiste au parti nazi en diffusant la vidéo d’une rescapée des camps, alors que le FPÖ a toujours été très clair sur ces questions, étant parfois même accusé de « sionisme » par des partis de droite ou de gauche en Europe. Ensuite, tétanisés par cette campagne de calomnie, les cadors du FPÖ ont diminué l’intensité de leur campagne, laissant leur adversaire jouer sur le thème de l’identité quand eux-mêmes tentaient de lisser leur image… En France, la situation est encore plus grave. Notre système électoral empêche 30 % de la population d’être correctement représentée au Parlement. Pas de proportionnelle, pas de scrutins à un tour qui pourraient favoriser des candidatures alternatives. Nous vivons dans le régime des petits arrangements entre amis. La République exemplaire est corrompue. Personnalités interchangeables pratiquant des politiques similaires, les élus « Républicains » et socialistes s’arrangent pour maintenir sous respiration artificielle un clivage « droite – gauche » que la réalité a enterré depuis longtemps, tant sur les deux sujets majeurs que sont l’identité et la souveraineté, ces deux formations ont trahi. Au pouvoir, ils nomment leurs amis au plus haut poste de l’administration ou des médias publics, détruisant la méritocratie au profit du népotisme oligarchique. François Hollande et Nicolas Sarkozy ont pratiqué cela dans des proportions dramatiques. Qui peut croire que leurs premiers ministres, Valls et Fillon, ne feront pas de même ? Et ces gens-là nous demanderaient de nous « dédiaboliser », de donner la preuve que nous ne gouvernerions pas de manière autoritaire une fois parvenus au pouvoir quant tout indique que nous voulons protéger les libertés publiques ? Ils se moquent des Français.
     

    Conclusion :

    « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie » disait Platon au IVème siècle avant notre ère. Héritiers de l’idéal antique, nous défendons la raison contre les utopies mortifères de ce siècle. Najat Vallaud-Belkacem déclarait à Béziers, provocatrice que « la droite c’est l’endoctrinement et que la gauche c’est le développement de l’esprit critique ». Une critique qui se limite aux défenseurs des nations historiques, diabolisés, conspués, traités en parias, excommuniés et sommés de s’excuser d’exister. Nous sommes chez nous. Nous voulons le bien pour les nôtres. Je n’ai donc pas à tenter de me « dédiaboliser ». Que l’âne à la tête du « parti des animaux » (sic) continue à dire que le Front National est l’équivalent français de l’Etat islamique dans les colonnes de Ouest-France, journal local vivant des subventions de l’Etat que nos impôts financent, les Français ne sont plus dupes.
     
    Ils ont contribué à faire de la France une nation effondrée de l’intérieur et gouvernée de l’extérieur. Mémoricides, ils détruisent en conscience l’héritage légué à eux par nos ancêtres. Ils doivent donc être « diabolisés » à leur tour. Et le plus vite possible, avant qu’il ne soit trop tard.
     
    Gabriel Robin (Politic Région, 8 décembre 2016)
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