Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

michel geoffroy - Page 7

  • Feu sur la désinformation... (367)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Michel Geoffroy, de la fondation Polémia, et Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Changement d’ère médiatique avec la fin du Covid-19, totalement éclipsé par la guerre en Ukraine.
    • 2 - Bobards de guerre : armes de désinformation massive
      Petite recension de quelques manipulations commises par des journalistes durant les premiers jours de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
    • 3 - Hystérie générale contre la Russie
      Entre les concerts d’orchestres russes annulés et les propos délirants de Bruno Le Maire, on semble assister à une hystérie générale.
    • 4 - Censure et chasse aux sorcières
      La censure incroyable de Russia Today en Europe a de quoi laisser pantois ! Plus largement, on voit se mettre en place une censure de toutes les opinions contraires à la doxa.
    • 5 - Impact sur la présidentielle
      Cette guerre entre l’Ukraine et la Russie n’est pas qu’une affaire internationale. Ses conséquences sur la vie politique française sont déjà bien visibles.

     

                           

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Guerre en Ukraine, conséquence de l’impéritie des élites occidentales...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré à la guerre russo-ukrainienne. Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

    Ukraine_Attaque hélicoptères russes.jpg

    Guerre en Ukraine, conséquence de l’impéritie des élites occidentales

    Une guerre entre Européens ne ferait qu’ajouter au suicide démographique et géopolitique de notre continent. A fortiori si elle devait déborder le monde slave, comme semblent le souhaiter certains irresponsables, va-t-en-guerre de plateaux télévisés. Il serait temps que l’Europe sorte de sa dormition.

    Un conflit prévisible

    Le conflit entre la Russie et l’Ukraine était pourtant prévisible : il était même annoncé !

    Car il plonge ses racines dans la politique américaine d’encerclement de la Russie qui s’est traduite par l’extension continue de l’OTAN vers ses frontières, en contradiction avec les engagements pris par les occidentaux lors de la chute de l’URSS. Dans la volonté atlantiste, aussi, d’empêcher à tout prix l’émergence d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural et pour cela, de fractionner durablement notre continent. Dans le renouveau matériel et spirituel de la Russie, enfin.

    Mais les élites d’Europe occidentale se sont enfermées dans le déni : elles ont refusé de voir que nous étions entrés dans un monde polycentrique, où les nations et les civilisations ré-émergentes ont accédé à la puissance et n’entendent plus se plier aux diktats occidentaux.

    Un monde par conséquent de plus en plus instable et de moins en moins occidental, justement, comme l’avait prévu Samuel Huntington.

    Une mortelle illusion

    Le conflit en Ukraine marque le retour du tragique pour une Europe de l’Ouest qui ne s’est préparée à rien car elle a cru que le doux commerce, la communication et le droit procédural suffiraient à tout résoudre.

    Une Europe occidentale qui a cru que sa dormition pourrait rester paisible alors qu’elle laissait se développer les sources d’instabilité non seulement à ses portes, mais sur son sol même. Et qu’elle se complaisait dans la déconstruction maladive de son identité et dans son propre remplacement ethnique.

    Le choc des puissances qui se déroule en Ukraine met fin brutalement à cette mortelle illusion.

    Il démontre l’inexistence de l’Union Européenne, nain stratégique, militaire et diplomatique, simple courroie de transmission d’intérêts ou de lubies idéologiques qui ne sont pas les nôtres.

    Car entre les États-Unis, la Russie, l’Inde ou la Chine, l’Europe marchande, déconstruite et immémorante ne compte plus au 21ème siècle.

    L’impéritie des élites occidentales

    La guerre en Ukraine illustre donc, une nouvelle fois, l’impéritie des élites d’Europe occidentale.

    Celles-ci n’ont pas voulu voir la détérioration de l’état ukrainien ; elles ont fermé les yeux sur ce qui se passait dans le Donbass ; elles n’ont pas réellement veillé à l’application des accords de Minsk ; elles ont ignoré les avertissements répétés de la Russie ; elles ont tout misé sur l’OTAN.

    Et maintenant que la crise est là, voilà que nos bisounours promoteurs d’écriture inclusive, de vivre ensemble et de déplacements en trottinette, tiennent maintenant des discours martiaux, mais au plus mauvais moment.

    Ils jouent aux « chefs de guerre », ils condamnent, ils brandissent des sanctions, ils déplacent des troupes, ils censurent. Ils gesticulent.

    Ils démontrent surtout leur incapacité dramatique à maitriser les évènements qu’ils ont laissé advenir et contre lesquels ils ne nous ont pas préparés au surplus.

    Comme leurs prédécesseurs de 1939 nous ont conduit au désastre.

    Le réveil sera rude

    Le conflit en Ukraine montre enfin que les mots, tabous en Europe occidentale, de souveraineté, de frontière, d’intérêt national, de volonté et de puissance avaient encore tout leur sens au 21ème siècle. Du moins pour ceux qui entendent jouer un rôle dans le nouveau siècle multipolaire qui s’avance.

    Pour les autres, réduits à l’état d’objet de l’histoire, c’est-à-dire à l’état de proie, ce siècle promet d’être bien douloureux.

    Faute de l’avoir compris, notre continent risque une nouvelle fois de devenir le champ de bataille où se rejoue l’affrontement éternel, décrit autrefois par Thucydide, entre puissance émergente et puissance dominante ; mais cette fois, malheureusement à l’âge nucléaire.

    Il serait temps que les Européens se réveillent… au bord du gouffre !

    Michel Geoffroy (Institut Iliade, 1er mars 2022)

    On peut aussi rappeler au passage que les « bonnes consciences » occidentales étaient moins ardentes à dénoncer Moscou lorsque les bolchéviques écrasaient Prague, Budapest et Berlin-Est en 1954 et 1968 (seuls quelques Européens courageux le faisaient à l’époque : dont Dominique Venner).

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'idéologie du progrès...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Rémi Soulié, pour évoquer l'idéologie du progrès, reçoit l’historien Olivier Dard et le juriste Frédéric Rouvillois, qui ont codirigé avec Christophe Boutin le Dictionnaire du progressisme (Cerf, 2022), ainsi que Michel Geoffroy qui a récemment publié Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

                                            

    Lien permanent Catégories : Débats, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (229)

    Vidocq 2.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur son site personnel, Michel Onfray allume Emmanuel Macron après ses déclarations provocatrices sur les Français qui refusent la vaccination...

    Macron l'emmerdeur

    Macron_Emmerdeur.jpg

    - sur Polémia, Michel Geoffroy rafale le chef de l'état et sa stratégie de rupture...

    Macron veut « emmerder » les non-vaccinés : un tournant totalitaire effrayant

    Macron_Stratégie de rupture.jpg

    - sur Idiocratie, on flingue Michel Houellebecq à l'occasion de la sortie de son dernier roman...

    Les bonnes recettes du chef Houellebecq

    Houellebecq.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • La France de Macron, une dictature post-démocratique ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy consacré à la dérive autoritaire du régime.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020) et tout dernièrement Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

    Macron_Autoritarisme post-démocratique.jpg

    La France de Macron, une dictature post-démocratique

    Depuis le forum de Polémia consacré à cette problématique en novembre 2019, la question de la dictature, en particulier de la dictature sanitaire, s’est invitée dans le débat politique, au grand dam du pouvoir et de ses soutiens. Emmanuel Macron a même cru bon de s’en défendre à plusieurs reprises [1].
    Pourtant un sondage IFOP réalisé pour le JDD les 11 et 12 août dernier, montre que pas moins de 43 % des personnes interrogées estiment que la France devient une dictature, du jamais vu dans notre pays. De même, durant tout le mois d’août – ce qui est également tout à fait nouveau –, des centaines de milliers de manifestants défilent chaque samedi dans de nombreuses villes de France, au cri de « liberté », contre l’instauration du passe sanitaire et la vaccination obligatoire des enfants.
    Manifestement, la question de la dictature ne se réduit pas à un fantasme complotiste…

    Circulez, il n’y a rien à voir !

    Vivons-nous donc désormais en dictature ?

    Non, répondent à l’unisson les intellectuels médiatiques, fidèles soutiens du système.

    Dans Le Parisien, Raphaël Enthoven a donné le ton : « Tant qu’Emmanuel Macron n’aura pas aboli le droit de vote, je tiendrai les gens qui disent qu’on vit en dictature pour des illuminés. C’est-à-dire des obscurantistes [2]. 

    Des exemples parmi d’autres, mais significatifs.

    L’argumentation consiste en effet à déduire du fait que, comme le pouvoir ne revêt pas en France les formes prises par les totalitarismes européens des années trente ou par les pronunciamentos sud-américains, nous ne vivons pas en dictature.
    En d’autres termes, nous ne vivons pas en dictature parce qu’Emmanuel Macron ne porte pas un uniforme ni une petite moustache comme Hitler, parce que les opposants ne sont pas envoyés au goulag ou parce que les chemises brunes ou les gardes rouges ne patrouillent pas dans les rues, la matraque à la main.
    Les défenseurs de la macronie affirment aussi que nous ne vivons pas en dictature parce que les libertés individuelles seraient garanties dans notre pays par le fameux état de droit. En somme, nous ne vivons pas en dictature parce que nous avons le droit de « venir comme nous sommes » comme chez McDonald’s ou parce que nous pouvons rouler à vélo sur les trottoirs.

    On n’évoquera enfin que de façon incidente ceux qui glosent à l’infini, pour noyer la question, sur le terme dictature en rappelant que, sous l’Antiquité, celle-ci n’avait qu’un caractère fonctionnel et non pas péjoratif. La belle affaire !
    Ces arguties ne sauraient masquer ce que tout le monde comprend de nos jours sous le terme dictature : comme l’écrit le dictionnaire Larousse, c’est bien « le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes (junte) qui l’exercent sans contrôle, de façon autoritaire ».

    Mais finalement tous ces commentateurs officiels nous disent la même chose : circulez, il n’y a rien à voir !

    Une vision simpliste de la dictature

    D’abord, on objectera que cette façon d’analyser la dictature est totalement réductrice et montre surtout que, pour l’oligarchie au pouvoir, la reductio ad Hitlerum reste l’horizon indépassable de sa communication, sinon de sa réflexion.

    C’est oublier que les totalitarismes du xxe siècle ne se réduisent pas à l’usage de la violence physique ; et que toute dictature repose sur une certaine acceptation, même tacite, de la population. C’est oublier aussi que les dictateurs n’ignorent pas les élections, bien au contraire, puisque en général ils se font élire à une majorité écrasante, ce que semble oublier M. Enthoven…

    C’est surtout oublier que l’oppression peut prendre des formes variées et que l’histoire ne s’est pas arrêtée en 1945.
    Il est d’ailleurs savoureux de voir tous ces intellos issus de la gauche éclairée et qui prennent aujourd’hui la défense de la « démocratie » macronienne oublier l’école de Francfort dont ils se montraient si friands dans les années 1960. Une école de pensée influente qui, après la Seconde Guerre mondiale, affirmait mettre en lumière la persistance des comportements autoritaires en Occident (avec notamment l’analyse de la « personnalité autoritaire ») malgré la fin des fascismes.
    Pourquoi donc un tel « oubli » ? Emmanuel Macron n’incarnerait-il pas justement un nouvel avatar de cette fameuse « personnalité autoritaire » ?
    Pourquoi oublier aussi le livre prophétique que Roland Huntford publie au début des années 1970 et intitulé : Le Nouveau Totalitarisme [4]. Huntford analyse en effet la social-démocratie suédoise pour démontrer que les libertés personnelles sont tout aussi menacées par l’intrusion de l’État-providence dans l’intimité des personnes, le conformisme, l’hygiénisme, le fiscalisme, la réduction du rôle éducatif de la famille et la « libération des mœurs [5] » que par la violence des milices en chemise noire ou rouge.
    Certes, ce nouveau totalitarisme ne tue plus, mais il étouffe, il réduit au silence ou au suicide. Quel progrès !

    L’avènement de la post-démocratie autoritaire

    Les défenseurs de la « démocratie » macronienne se gardent bien en effet de reconnaître que notre système politique et social a profondément changé depuis la fin du xxe siècle et singulièrement depuis la chute de l’URSS. Ils continuent d’invoquer la république sur l’air des lampions, pour faire croire que nous serions toujours sous un même régime. Mais en réalité nous en avons changé, pour entrer dans l’ère de la post-démocratie autoritaire, qui est une soft dictature.

    Car, si l’on définit, comme le dit la Constitution de la Ve République, la démocratie comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, force est de constater que nous ne vivons justement plus dans un tel régime.

    La post-démocratie repose en effet sur des principes tout différents : d’abord et avant tout sur la suprématie des droits des « minorités » sur ceux des majorités – réduites au silence –, sur l’idéologie des droits de l’homme et la marginalisation de la citoyenneté qui en découle, sur la suprématie des juges sur les législateurs, sur la supranationalité et sur la dérégulation de l’économie et de la finance [6].

    Car la post-démocratie tire la conclusion politique de la révolution intervenue en Occident après la fin de la guerre froide et qui a vu l’émergence d’un pouvoir économique et financier mondialisé, délocalisé et dérégulé, indifférent au bien commun, désormais plus riche et plus puissant que les États, lesquels se trouvent au contraire en phase de déconstruction avancée et réduits au rôle d’exécutant des desiderata de cette nouvelle oligarchie.

    Sur le plan idéologique, la post-démocratie correspond au fait que le libéralisme – en fait le capitalisme – s’est désormais séparé de la démocratie, mettant fin à la parenthèse des Lumières. Comme le disait si bien l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Parce que justement l’Union européenne se conçoit avant tout libérale avant d’être démocratique.

    La fin des libertés collectives, terreau de la soft dictature post-démocratique

    Ceux qui vantent les libertés individuelles dont nous bénéficions, pour récuser la dictature, oublient opportunément également que les libertés collectives – et au premier chef la souveraineté des peuples – ont été déconstruites par les post-démocrates libéraux. Lesquels ne conçoivent la liberté que comme un individualisme absolu, indifférent au bien commun, c’est-à-dire dans un sens exclusivement libéral et marchand car on n’autorise que ce que le marché peut satisfaire.

    Or, quand les libertés collectives disparaissent, les libertés individuelles ne peuvent durer longtemps, comme le démontre le sort des « démocraties populaires » soumises au régime de la souveraineté limitée soviétique.

    Ce que démontrent aussi de nos jours la déconstruction des frontières et la dérégulation de l’immigration, qui conduisent de plus en plus à réduire la liberté d’opinion des autochtones. En France, le gouvernement a dissous l’association Génération identitaire sous le prétexte que sa critique de l’immigration constituait, selon le parquet, une incitation à la haine, créant un précédent redoutable. Car, vis-à-vis de l’immigration, les autochtones n’auront désormais plus qu’un droit : celui de se taire et d’accueillir toujours plus d’immigrants.

    En post-démocratie, le peuple autochtone lui-même devient suspect, coupable de tous les crimes historiques : Emmanuel Macron ne se prive d’ailleurs pas d’allonger la liste des prétendues fautes imputables aux Français ! En post-démocratie, donner la parole au peuple – ce qui est de plus en plus rare – se trouve dévalué sous le vocable « populisme ». Et lui donner la priorité devient hautement discriminatoire !

    Un nouveau pouvoir sans limite

    L’avènement de la post-démocratie, qu’incarne l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron, signifie surtout que les catégories classiques de la science politique n’ont plus cours en France : les principes d’équilibre et de séparation des pouvoirs, de souveraineté populaire, de responsabilité politique, de suprématie de la loi sont devenus obsolètes. Dans ces conditions, invoquer les élections ou la république pour réfuter la dictature, comme si nous étions en 1958, repose sur une supercherie.

    Car l’autorité est désormais de plus en plus économique et technologique, et non plus politique : ce qui signifie qu’elle n’est plus limitée par les contraintes inhérentes à la responsabilité politique et à l’adhésion populaire. En d’autres termes, on se trouve confronté à un pouvoir que de moins en moins de pouvoirs viennent refréner, à rebours de ce que préconisait Montesquieu.
    La crise du coronavirus a renforcé cette tendance à la marginalisation des institutions politiques, réduites au rôle de chambre d’écho des prescriptions des « experts » médicaux, des médecins de plateau télé, des comités Théodule et de Big Pharma.

    De même, les médias, devenus propriété des puissances économiques et financières, ne jouent plus leur rôle de contre-pouvoir mais, désormais, d’instrument du pouvoir, ce qu’ont d’ailleurs très bien compris les Gilets jaunes ou les manifestants anti-passe sanitaire ! Car les médias servent désormais à façonner l’opinion dans le sens que souhaite l’oligarchie, et non à défendre les libertés publiques.
    Or un pouvoir que plus rien ne vient refréner bascule tôt ou tard dans la dictature et l’oppression. Nous sommes justement en train de vivre ce moment.

    Les élections ne sont pas interdites : elles sont inutiles !

    Revenons à Raphaël Enthoven.

    Certes Emmanuel Macron n’a pas supprimé les élections. Mais l’ordre post-démocratique qu’il représente les a rendues inutiles puisqu’elles restent sans effet sur le cours des choses.

    Les élections ne servent plus à rien puisque les gouvernants obéissent non plus aux électeurs mais à l’oligarchie qui se réunit à Davos. Et qu’ils conduisent la même politique quel que soit le parti élu.

    Les manifestations ne sont pas interdites, mais elles n’ont aucune influence sur le pouvoir lorsqu’elles vont à rebours de l’idéologie du système. Qu’on se souvienne du « grand débat national » ou des cahiers de doléances censés répondre aux attentes des Gilets jaunes : pour quel résultat concret ? Aucun.

    Les élections deviennent inutiles dès lors que les gouvernants et les législateurs ont perdu les moyens de garantir le bien commun, en abdiquant l’essentiel de leurs pouvoirs à la BCE, à la Commission européenne, à l’OTAN, aux banques, aux grandes entreprises et aux juges. C’est pourquoi l’abstention électorale progresse.

    C’est pourquoi aussi le concept de « majorité » parlementaire ou présidentielle ne correspond plus à rien de nos jours : LREM ne représente plus, depuis les élections régionales, que 10 % du corps électoral en France. Ce qui ne l’empêche pas de faire la loi au Parlement ! Et Emmanuel Macron lui-même doit plus son élection présidentielle de 2017 au parquet national financier et aux médias qu’au choix populaire.

    La privatisation de la dictature

    Les défenseurs attitrés de la république macronienne ont beau jeu de vanter le caractère libéral de nos institutions ou le fait que l’état de droit limiterait la malévolence de l’Etat, selon le vieux credo libéral.

    Mais, ce faisant, ils passent sous silence que la restriction des libertés provient de nos jours beaucoup plus, et de façon croissante, des grandes entreprises privées, des associations et des ONG que de l’État.

    Les GAFAM, alors qu’Internet est devenu incontournable [7], n’hésitent plus à censurer les dissidents, voire les présidents qui leur déplaisent. Ce qui s’est passé lors de l’élection présidentielle américaine en 2020 marque sur ce plan un tournant important pour l’analyse du phénomène dictatorial en Occident. En France, Facebook et Twitter censurent allègrement les opposants à la macronie, mais beaucoup moins les islamistes !

    De même, de nombreuses entreprises prennent de plus en plus ouvertement des postures politiques, sous prétexte de respecter leurs « chartes des valeurs », lesquelles déclinent à l’infini, par un heureux hasard, le politiquement correct. Et ajoutent à la précarité économique la répression politique.

    Rappelons-nous ces entreprises [8] ayant décidé de boycotter toute publicité sur CNews – donc de discriminer – sous prétexte que cette chaîne donnait la parole à Éric Zemmour. Rappelons-nous ces dirigeants d’entreprise faisant profession d’antiracisme, de diversité ou d’écologie dans les médias, donc devenant prescripteurs idéologiques, pour avoir le droit… de licencier les autochtones en toute liberté. Rappelons-nous, aussi, les interdits professionnels de fait qui se développent en toute impunité à l’encontre des militants identitaires, du Rassemblement national, voire à l’encontre de leurs salariés se réclamant des Gilets jaunes et demain bien sûr ne se faisant pas vacciner.

    Pensons aussi à cette myriade d’associations, subventionnées par le contribuable, qui traquent les propos incorrects et désignent les dissidents à la vindicte médiatique et judiciaire. Et aux ONG qui encouragent l’immigration illégale.

    Contrairement à ce que certains affirment, le nouveau capitalisme libéral et mondialisé n’est en effet nullement axiomatiquement neutre comme au temps du « laisser faire, laisser passer » ; au contraire il ne cesse d’imposer de nouveaux dogmes, de nouveaux tabous qui correspondent à ses intérêts : sans-frontiérisme, déconstruction culturelle, culte de la diversité, féminisme puritain, écologie punitive, etc.

    En d’autres termes, l’État a privatisé la censure et la restriction des libertés, il a privatisé la dictature, tout comme il confie aux commerçants la charge de contrôler les passes sanitaires !

    Mais cela ne change rien au fait que les libertés se réduisent, bien au contraire, puisque ces censures privées ne sont susceptibles de quasiment aucun recours.

    Cachez cette dictature que je ne saurais voir !

    Résumons la problématique.

    Il n’y a pas de dictature en France, mais on a vidé la démocratie de son sens. Et les Français ne maîtrisent plus leur destin : ni leurs frontières, ni l’immigration, ni leur monnaie, ni leur économie, ni leur emploi, ni leur sécurité, ni leur législation.

    Il n’y a pas de dictature, mais les juges irresponsables politiquement censurent les lois qui vont à l’encontre du politiquement correct et ne trouvent rien à redire aux lois restreignant les libertés des Français, comme le Conseil constitutionnel vient d’en apporter une nouvelle preuve à propos de la loi instaurant le passe sanitaire.

    Il n’y a pas de dictature en France, mais le deux poids, deux mesures devient progressivement la norme judiciaire : la prison pour les identitaires de l’Alvarium ou pour celui qui gifle Macron, la liberté pour l’incendiaire de la cathédrale de Nantes ou l’impunité pour les black blocs.

    Il n’y a pas de dictature, mais en France c’est le juge et non l’historien qui fixe la vérité historique.

    Il n’y a pas de dictature, mais curieusement les opposants politiques à Emmanuel Macron font systématiquement l’objet de poursuites judiciaires surmédiatisées, dont François Fillon fut la première victime emblématique en 2017.

    Il n’y a pas de dictature en France, mais les opposants à la politique conduite par Emmanuel Macron et son gouvernement se voient de plus en plus souvent insultés, diabolisés, traités de malades ou de complotistes et censurés dans les médias.

    Il n’y a pas de dictature en France, mais depuis 2015 notre pays vit sous le régime de l’état d’urgence et les lois liberticides se multiplient.

    Il n’y a pas de dictature, mais la liberté d’expression ne cesse de se réduire : dans les médias [9], dans l’édition, dans le monde de la culture, de la recherche ou à l’université. Or sans libre débat, la démocratie s’avère impossible.

    Il n’y a pas de dictature en France, mais les médecins qui contredisent la politique sanitaire du gouvernement sont écartés [10], sanctionnés ou interdits d’antenne. Il n’y a pas de dictature mais le conseil de l’ordre des médecins de Martinique a décidé que les médecins exprimant publiquement une opinion contraire à la politique vaccinale du gouvernement seraient passibles de sanctions disciplinaires. Et les GAFAM censurent tout discours allant à l’encontre de la politique sanitaire des gouvernements occidentaux. Il n’y a pas de dictature mais on est en train de supprimer la clause de conscience des médecins.

    Il n’y a pas de dictature, mais les officiers généraux du cadre de réserve qui expriment une opinion sur la situation de la France dans une lettre ouverte font l’objet de poursuites disciplinaires.

    Il n’y a pas de dictature en France, mais la technique numérique permet désormais un traçage de la population, dont le passe sanitaire constitue une première étape et auquel se préparent déjà les grandes entreprises[11].

    Il n’y a pas de dictature, mais l’État a délégué le droit d’opprimer à des milliers de petits dictateurs de proximité qui font respecter les gestes barrières, qui vérifient si vous portez correctement votre masque, qui contrôlent les passes sanitaires, qui imposent des couvre-feux, qui interdisent la vente d’alcool ou qui dénoncent leurs voisins et les dissidents.

    Il n’y a pas de dictature, mais, comme le relevait à juste titre Marion Maréchal, il se produit « un véritable changement de société, où la norme n’est plus la liberté mais la contrainte, où la solidarité nationale s’efface au profit d’une société de défiance et de contrôle, où la culpabilisation et la délation sont devenues la norme dans les rapports sociaux. […] Il y a une dérive évidente, avec une radicalisation de ceux qui détiennent les instruments de pouvoir[12] ».

    N’en déplaise à Raphaël Enthoven et ses émules, la dictature post-démocratique existe bien et de plus en plus de Français la rencontrent au quotidien ! Et de plus en plus de Français, justement, s’en inquiètent.

    Michel Geoffroy (Polémia, 31 août 2021)

     

    Notes :

    [1] Ainsi, sur Radio J le 23 janvier 2020, Emmanuel Macron a déclaré : « Aujourd’hui s’est installée dans notre société et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée. » Et de lancer : « Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime où une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. »
    [2] Le Parisien du 26 novembre 2020.
    [3] Le 8 février 2021.
    [4] Fayard 1975 pour l’édition française.
    [5] On pourra penser sur ce plan aux romans uchroniques de Jean-Claude Albert-Weil, mettant en scène un quatrième Reich délirant, qui fait supporter sa domination en encourageant une sexualité débridée pour tous…
    [6] Notamment la fameuse « indépendance des banques centrales ».
    [7] Selon une récente étude, les Français passeraient un tiers de leur temps sur Internet…
    [8] Ferrero, Decathlon, Maif, Groupama, Monabanq, Maaf, PSA, Maître Coq, Lipton, Aramisauto, Autosphere, Atlantic, BlaBlaCar, Direct Assurance, Leboncoin, Société générale, Skoda, Solocal, l’Institut Pasteur, Volkswagen, Novotel.
    [9] 76 % des personnes interrogées jugent que « les médias ont tendance à tous dire la même chose » et que « la diversité des opinions dans les médias s’est réduite ces dernières années ». La méfiance (55 %) est le premier sentiment ressenti par les Français face aux médias, devant la colère (18 %), le dégoût (17 %) et l’intérêt (16 %) (sondage IFOP Opinion pour Flint-Média réalisé les 1er et 2 juin 2021).
    [10] La direction des Hôpitaux universitaires de Marseille annonce que le médecin réanimateur Louis Fouché, figure de l’opposition aux restrictions sanitaires contre le Covid-19, ne sera plus salarié de l’institution à partir du 19 octobre 2021. De même l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) confirme que « le profil du Pr Didier Raoult n’est plus compatible avec ses fonctions en raison de ses prises de position sur le Covid19 ». Sans oublier le professeur Pérronne, démis de ses fonctions de chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches pour « propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce » en décembre 2020.
    [11] Voir à cet égard l’article d’Éric Verhaeghe, fondateur du Courrier des Stratèges, sur Polémia.

    [12] Interview dans Valeurs actuelles le 16 juillet 2021.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Répression des non-vaccinés : un « remake » des Gilets jaunes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la généralisation du "passe sanitaire"...  

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020) et tout dernièrement Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

    Manifestation contre le passe sanitaire_20210717.jpg

    Répression des non-vaccinés : un « remake » des Gilets jaunes

    La macronie a décidé de faire la guerre aux non-vaccinés, de leur rendre la vie sociale impossible, comme hier elle faisait la guerre aux Gilets jaunes, cette « foule haineuse » qui faisait tant peur au forum de Davos et donc à Emmanuel Macron. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

    Les nouveaux Gilets jaunes

    Les non-vaccinés sont à la dictature sanitaire ce que les Gilets jaunes étaient à la mondialisation heureuse : un front du refus qui s’installe en dehors de tout appareil partisan. Puisque pour l’essentiel tous les partis institutionnels se sont ralliés aux mots d’ordre de la dictature sanitaire. Ce sont les nouveaux Gilets jaunes, mais invisibles cette fois et qu’il faut pour cette raison désigner à la vindicte.

    Les non-vaccinés, comme les Gilets jaunes, ne croient pas à la propagande du pouvoir et donc de Big Pharma. Ils se méfient de vaccins aux effets d’autant mal maîtrisés que les laboratoires qui les ont mis sur le marché ont décliné par avance toute responsabilité, avec la complicité de l’Union européenne et des gouvernants !

    Ils ne comprennent pas que l’on veuille les vacciner de force : car, si le vaccin est aussi efficace qu’on le dit, en quoi des personnes non vaccinées constitueraient-elles une menace ? Et si le vaccin n’est pas si efficace que cela, alors pourquoi l’imposer à toute la population ? Ou pourquoi préconiser déjà une troisième injection ?

    Les non-vaccinés ne font plus confiance, comme les Gilets jaunes, à des institutions et des médias qui depuis le début de la « pandémie » disent tout et son contraire, et donc mentent en permanence.

    Comme les Gilets jaunes, ils ne veulent pas être traités comme du bétail que l’on vaccine ou que l’on marque à la chaîne, sous prétexte de protéger les « personnes fragiles » c’est-à-dire en réalité pour l’essentiel les vieux baby-boomers qui nous ont légué, en toute irresponsabilité, un monde invivable et qui votent pour Macron.

    La macronie : répression et propagande toujours

    Face aux non-vaccinés, comme hier face aux Gilets jaunes, la macronie a choisi la diabolisation, la propagande et la répression. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on.

    Les médias mainstream, une nouvelle fois, ont joué leur rôle de relais du pouvoir et de préparation de l’opinion, comme on parle de préparation d’artillerie avant une offensive. En diffusant en boucle la peur de la quatrième vague. Et en lançant la chasse aux non-vaccinés, ouverte symboliquement par un autre Emmanuel : Emmanuel Lechypre, le 29 juin sur RMC.

    Et, comme pour les Gilets jaunes, toute l’oligarchie et la bien-pensance politique, de Bernard Kouchner à Éric Ciotti, se sont rangées du côté du pouvoir, laissant éclater une nouvelle fois leur haine de classe en toute impunité. Comme lors des élections régionales et départementales, elles n’avaient pas de mots assez durs contre le RN et ses électeurs.

    Pas de liberté pour les ennemis de la vaccination !

    Salaud de non-vacciné !

    On croyait jusque-là que la pandémie avait pour origine le petit pangolin ou le laboratoire de Wuhan. Mais non : pour nos maîtres piqueurs, le vrai coupable, c’est désormais le… non-vacciné !

    Ce galeux irresponsable à cause de qui on risque d’être confiné de nouveau et qui va empêcher la relance de notre belle économie. Ou qui provoque la suspension de la braderie de Lille.

    Salaud de pauvre ! Salaud de non-vacciné ! Salaud qui porte son masque en dessous du nez ! Salaud qui roule au diesel en fumant des clopes ! Salaud incivique qu’il faut dénoncer à la nouvelle Kommandantur médiatique !

    France macronisée, France muselée

    L’offensive politico-médiatique lancée contre les non-vaccinés démontre une nouvelle fois que la macronie n’est forte que pour taper sur les Français, que pour semer la discorde et la haine.

    Car, quand il s’agit d’affronter les racailles de banlieue, l’explosion de la délinquance et de la toxicomanie, les zones de non-droit, les islamistes, l’Union européenne ou les bellicistes de l’OTAN, il n’y a plus personne en effet.

    La France macronisée devient le seul pays occidental à se voir imposer la vaccination obligatoire de sa population et, comme au temps de l’URSS, le passeport intérieur (baptisé « passe sanitaire ») pour les actes quotidiens de l’existence. Un pays qui va donc imposer à chaque patron, à chaque commerçant, et finalement à chacun de contrôler ses salariés, ses clients ou ses voisins : il faudra montrer son passe sanitaire comme hier son Ausweis.

    Quel symbole de la dérive liberticide et dictatoriale de la macronie !

    Il est vrai que, compte tenu de son impopularité abyssale, Emmanuel Macron ne peut espérer une réélection qu’en muselant le peuple français, en truquant les élections et en fliquant tous ses opposants. Pour ce faire, la quatrième vague tombe à point ; en attendant la cinquième, qui permettra d’imposer le vote électronique et le vote par correspondance pour l’élection présidentielle de 2022…

    Michel Geoffroy (Polémia, 17 juillet 2021)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!