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marchandisation - Page 2

  • La vie marchandise...

    Les éditions La Tengo viennent de publier La vie marchandise, un essai de Bernard Floris et Marin Ledun. Bernard Floris est sociologue du travail et Marin ledun est romancier.

     

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    "De Paris à New York, de Tokyo à Sydney : partout les mêmes marques, les mêmes modes, les mêmes fast-foods ou les mêmes hypermarchés. Toujours plus de produits, avec une durée de vie toujours moindre. Luxe, hard-discount, low-cost, tout le monde doit pouvoir participer à la grande braderie. Et se croire toujours gagnant ! Le client est roi, non ? 

    Depuis une cinquantaine d’années, le marketing, bras armé des firmes multinationales, s’est constitué en véritable machine à fabriquer des consommateurs en série. Il a organisé l’invasion de nos vies par les marchandises. Individualisation, uniformisation, insatisfaction, gaspillage, dépolitisation et destruction écologique sont les conséquences de ce tout-marketing. 

    Dans ce livre manifeste contre la tyrannie du marketing, Bernard Floris et Marin Ledun déconstruisent les techniques d’une industrie planétaire qui exploite nos pulsions et manipule nos désirs depuis notre plus jeune âge. Ils racontent ici l’histoire et les coulisses de cette fabrique qui nous conduit, malgré nous et avec notre consentement, à adopter la culture de la consommation et le mode de vie « marchandisé ». Mais sommes-nous réellement des marchandises ?
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  • Dialogues sur l'essentiel...

    Les éditions L'Harmattan viennent de publier Dieu ou l'éthique, un dialogue entre l'abbé Guillaume de Tanoüarn et Michel d'Urance.Essayiste, Guillaume de Tanoüarn anime un libre journal sur radio Courtoisie, quant à Michel d'Urance, il est rédacteur en chef de Nouvelle Ecole et a publié un essai intitulé Jalons pour une éthique rebelle (Aléthéia, 2005) ainsi qu'une biographie de Knut Hansum (Pardès, 2008).

     

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    "Le dialogue qui compose cet ouvrage fait intervenir deux personnalités que tout oppose. Un croyant et un incroyant. un homme qui a choisi le service de l'Eglise et un autre pour qui une « éthique de la singularité » peut et doit remplacer Dieu. Tous les deux sont écrivains et engagés dans u chemin spirituel. Ils partagent aussi le souci de cette décroissance des valeurs qui font l'étoffe de notre quotidien. Mais si les questions qu'ils se posent mutuellement révèlent une préoccupation commune, leurs réponses, jamais convenues, n'en sont pas moins très opposées.

    Ce livre à deux voies agira comme un traité de construction personnelle, que l'on préfère écouter l'une ou l'autre. Quand les sociétés se morcèlent et se frgmentent, quand les individus deviennent des agents de l'argent, un tel dialogue contribue à fournir des armes autant conceptuelles que pratiques. sa hauteur de vue permet de (re)trouver des pistes, de méditer sur notre condition, puis de « s'éveiller ». Un nouveau combat doit être engagé contre la marchandisation des coeurs et des consciences, l'appauvrissement de la vie et la faillite des modes spirituels de connaissance. Voilà la cause de ce livre paradoxal et intemporel."

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  • La souveraineté marchandisée ?...

    Les éditions Armand Colin ont récemment publié un essai de Coralie Raffenne consacré à la question des paradis fiscaux et intitulé La souveraineté marchandisée. L'auteur est maître de conférence en droit.

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    "La crise financière de 2008 a souligné le rôle central des paradis fiscaux. Aujourd’hui, passés les effets d’annonce et la condamnation par la plupart des dirigeants du G 20, leur impact sur la crise de la dette souveraine reste réel – un constat relayé par la société civile, les experts ou la classe politique. Loin de constituer un phénomène anecdotique, l’évasion fiscale représenterait entre 17 000 et 25 000 milliards d’euros. Elle donne à l’économie offshore un poids comparable à celui des États-Unis. 
    Le présent ouvrage se penche sur la question de la place des paradis fiscaux dans les crises de demain, générées par le pillage environnemental. Certes les paradis fiscaux ne sont pas la cause de tous les maux de nos démocraties. Mais ils constituent un symptôme de la crise du politique qui affecte la souveraineté étatique, ainsi que les notions fondamentales de sphère publique et de bien commun, et qui se révèle au travers des crises économiques ou environnementales."

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  • Suicide et sacrifice...

    Les éditions Lignes viennent de publier un essai de Jean-Paul Galibert intitulé Suicide & sacrifice - Le mode de destruction hyper-capitaliste. Jean-Paul Galibert est professeur de philosophie.

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    "Livre court mais dense et puissant, qu’inspire Guy Debord (un Debord radicalisé), Suicide et sacrifice commence par un constat et quelques statistiques, rarement données. Les statistiques  : une récente enquête de l’Institut de veille sanitaire, menée sur les décès survenus entre 1976 et 2002 pour lesquels le suicide était mentionné en cause principale du décès, dénombre en France 30 suicides par jour, 900 par mois, 11 405 par an (soit deux fois plus qu’au Royaume-Uni, en Espagne ou aux Pays-Bas)  ; il constitue la première cause de mortalité chez les 35-49 ans, la deuxième chez les 15-24 ans, après les accidents de circulation (il y a presque deux fois plus de suicides que de morts sur la route). Chiffres auxquels il faut ajouter celui-ci  : on évalue à 150 000 par an le nombre des tentatives de suicide. Le constat  : rien n’est entrepris contre. La preuve  : La réduction du suicide est le 92e objectif sur les cent que compte la loi de 2004 sur la politique de santé publique  !

    Pour autant, Suicide et sacrifice n’est pas une étude (sociologique par exemple), mais un livre politique, engagé, violent. Dont le postulat pourrait être résumé ainsi  : si un système ne fait rien pour enrayer un fléau, c’est que celui-ci y trouve un intérêt. Car il ne fait pas que ne pas les empêcher, il les produit. Le système (l’hypercapitalisme), écrit Jean-Paul Galibert, est « suicideur » en tant que l’hypercapitalisme par lequel il se définit aujourd’hui ne vise qu’à l’hypertravail. Définition de l’hypertravail selon Jean-Paul Galibert  : il « est le mode d’exploitation le plus juste et le plus populaire. Il est accepté précisément pour son respect scrupuleux de l’équivalence des termes de l’échange. En effet, pourquoi le consommateur accepte-t-il de travailler pour le vendeur, et ensuite d’acheter  ? Pourquoi donne-il deux fois la valeur de la marchandise, contre rien  ? Simplement parce qu’il paye la marchandise au juste prix de son propre travail. Il voit bien la valeur supplémentaire qu’il a mise lui-même dans la marchandise, au point qu’il l’achète comme une réalité. C’est parce qu’il est doublement exploité qu’il n’a pas l’impression de l’être, du simple fait que ces deux exploitations sont exactement égales, et que cette égalité peut être vécue comme une justice. »

    L’hypercapitalisme est un mode de destruction, dans lequel l’essentiel de la haute rentabilité vient du démantèlement de pans entier de l’appareil productif. La chasse au salaire est ouverte. L’entreprise la plus rentable est celle qui supprime le plus de salaires  : dégraissage, chômages techniques, plans sociaux, licenciements, démantèlements. Que devient-on sans salaire  ? Ce n’est pas l’affaire du système  ; tout au plus un problème privé, personnel, psychologique peut-être… Dans une telle économie, l’existence tout entière devient à la fois la source de la valeur et l’objet de toutes les luttes. Elle n’est jamais acquise, ni certaine. Tout est fait pour que chacun consacre tout son temps à imaginer la réalité, puis à acheter le résultat de ce travail imaginaire  : la marchandise parée par l’imagination de toutes les vertus, séductions et qualités. Dissimulant que ce système, qui commence par détruire toute réalité dans la chose, finit nécessairement par détruire toute réalité chez les personnes. Plus personne pour exister plus que les choses, pour n’être pas soumis à la même loi qu’elles, qui n’autorise que les existences absolument rentables, et détruit les autres. Que faire dès lors des ouvriers  ? des chômeurs. Que faire après des chômeurs  ? pourquoi pas des suicidés  ? Certes, la société hypercapitaliste a besoin de cerveaux oisifs et disponibles pour ses spectacles et ses achats  ; mais ils doivent être riches, ou du moins solvables. Or que vendre aux chômeurs en fin de droits  ? Que peut-on espérer vendre à cette moitié des habitants du monde qui sont aussi désespérément jeunes que pauvres  ?

    Questions violentes auxquelles, on le voit, Galibert apporte des réponses elles-mêmes violentes. Réponses qu’il prête au cynisme de l’hypercapitalisme, et pour les dénoncer  : « L’hypercapitalisme opère donc un tri sélectif des existences, entre celles qui vont consacrer leur existence entière à l’hypertravail, et celles qui seront détruites. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car aucune forme de tri sélectif autoritaire des existences n’est viable. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car la victime assure elle-même sa destruction. »"

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  • Le désir et l'ordre...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue cueilli sur Idiocratie et consacré à la question du mariage des homosexuels et de ses conséquences, vue sous l'angle du droit.

     

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    Le désir et l'ordre

    Le mariage homosexuel provoque davantage de remous que ne l’escomptaient le président Hollande et son Premier ministre Ayrault. Ne s’agissait-il pas d’envelopper le tournant néo-libéral de la gauche dans une réforme sociétale en phase avec les progrès de l’histoire ? Et de montrer une fois de plus, s’il n’était besoin, que le diagnostic de Jean-Claude Michéa est entièrement vérifié : l’ouverture culturelle (libertaire) comme alibi et complément de l’ouverture économique (libéral), le tout se résolvant dans une marchandisation de tous les segments de la société et de l’être. 

    La réforme dite du mariage homosexuel appartient, bien sûr, à ce logiciel libéral-libertaire : promouvoir l’égalité de tous – comprendre l’arasement de tout ce qui dépasse de l’homo consumans – au nom d’une marchandisation généralisée de la société. Mais nous voudrions mettre l’accent sur un autre aspect de cette réforme : l’aspect strictement juridique. L’on sait que le Droit, depuis une dizaine d’années, a quasiment remplacé la Loi, puisqu’il vient souffler au législateur – faut-il rappeler que celui-ci est l’émanation du Peuple – les normes dont il doit se saisir. Et ce, en raison, des poussées sociétales qui contraignent l’organisation sociale et qui finissent par bousculer l’ordre étatique. L’Etat n’est plus ce « gros animal » ou ce « monstre froid », autrefois décrié par les philosophes, mais une machinerie informe dont les rouages s’étendent partout, sans âme directrice. 

    Revenons-en aux faits : quelle est la situation, aujourd’hui, en France ? Il existe déjà plusieurs couples homosexuels qui ont pratiqué des inséminations artificielles pour les femmes et des gestations pour autrui pour les hommes à l’étranger. Ils donneront, donc, naissance à un enfant ou le ramèneront en France pour l’adopter. Autrement dit, ces couples se mettent sciemment dans l’illégalité et produisent une situation de droit intenable : avoir un « enfant douteux » dont on ne sait pas si la filiation peut être prouvée ou non[1]. De deux choses l’une : ou l’Etat sanctionne une situation manifestement délictueuse et se voit dans l’obligation de retirer l’enfant aux dits couples en infraction, ou bien il modifie sa législation afin de mettre en conformité le droit avec la réalité sociale. Le problème est que la loi sur le mariage homosexuel ne règle rien : elle accorde un nouveau droit-créance à une catégorie de la population sans prévoir les conséquences de ce droit – situation inepte.           

    On l’aura compris, l’enjeu d’importance n’est pas le mariage, mais la modification du droit de la famille pour ce qui concerne la filiation : doit-elle rester attachée au couple biologique (avec l’exception consentie à l’adoption) ou doit-elle devenir l’effet d’une volonté ? Le débat pourra peut-être avoir lieu, mais sa conclusion semble déjà écrite : comment imaginer, en effet, que l’Etat retire aux couples homosexuels des enfants illégalement conçus ? Et si tel était le cas, la Cour européenne des droits de l’homme mettrait en demeure les autorités concernées de mettre fin à ce qui serait perçu comme une intolérable atteinte au bonheur personnel.  Ce qui entraîne deux séries de conséquences. D’un point de vue juridique, il sera désormais permis à des individus de contrevenir aux règles sociales (bien commun) pour satisfaire leurs désirs personnels, justifiés ou non. Autrement dit, le droit aura pour mission de consacrer, avec l’appui du législateur, des situations de fait. D’un point de vue politique, cela signifie que la chère volonté générale n’est plus de mise dans nos sociétés démocratiques sectorisées. Il n’appartient plus, en effet, aux représentants du peuple de dessiner les contours de l’organisation sociale à travers l’adoption de lois. C’est au contraire les multiples segments de la société, plus ou moins organisés en groupes d’intérêt, qui imposent à l’Etat son calendrier politique. Cela s’appelle tout simplement du management : le gouvernement répond à la loi de l’offre et de la demande en optimisant, au maximum, son retour sur investissement politique. Mais de démocratie, « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », il n’en est plus question. Mariage homosexuel ou pas. 

    Les idiots (Idiocratie, 26 novembre 2012)

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  • Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site et consacré à la question de l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples d'homosexuels... 

     

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    Le mariage et les enfants, des biens de consommation ?

    À l’origine, tout le monde pensait que le projet de loi sur le mariage des homosexuels était l’un des attrape-nigauds (en termes crus, attrape-couillons) par lesquels les politiciens amusent la galerie, faute de pouvoir agir sur les vrais dossiers. Et puis, très vite, on a compris que derrière l’attrape-nigauds s’était glissé l’un de ces projets très réels par lesquels les fanatiques de la déconstruction veulent détruire un peu plus les fondements qui continuent de structurer les sociétés européennes aussi malades soient-elles.

    La question posée ne concerne nullement la tolérance ou le respect à l’égard de particularités sentimentales ou sexuelles minoritaires. L’homosexualité n’est pas une nouveauté historique. Il serait facile de dénombrer d’illustres personnages, rois, reines ou grands seigneurs des temps anciens qui préféraient la fréquentation intime du même sexe, et dont les chroniques anciennes se sont parfois moquées.

    La vie privée est l’affaire de chacun et, tant que les préférences particulières ne dégénèrent pas en manifestations provocantes et en prosélytisme outrancier, il n’y a rien à objecter. Le respect du secret de la « privacy », comme disent les Anglais, s’impose. En France, par la création du « pacte civil de solidarité et de concubinage » (pacs), la loi a créé un cadre légal permettant à deux personnes du même sexe (ou de sexe différent) de vivre ensemble avec une série d’avantages sociaux ou fiscaux. Il s’agit d’une consécration sociale du désir d’amour ou d’affection.

    Le mariage est autre chose. Il ne se rapporte pas à l’amour, même quand il en est la conséquence. Le mariage est l’union entre un homme et une femme en vue de la procréation. Si l’on enlève la différence de sexe et la procréation, il ne reste rien, sauf l’amour qui peut s’évaporer.

    À la différence du pacs, le mariage est une institution et pas un simple contrat. L’institution du mariage est définie par un ensemble de droits et de devoirs réciproques non seulement entre les époux, mais envers les enfants à naître. La cité (autrement dit la loi et ses représentants) intervient pour célébrer solennellement le mariage (devant le maire), estimant qu’elle en a besoin dans l’intérêt général. Jusqu’à maintenant, aucune société n’a jamais pensé avoir besoin de couples homosexuels pour se perpétuer.

    Insistons sur ce point, le mariage n’est pas une célébration de l’amour. Le mariage est une institution fondée sur la filiation et la parenté, même si les circonstances, parfois, ne permettent pas la venue d’enfants. La présomption de paternité est son nœud fondateur. Nos contemporains, comme voici 3000 ans les héros de l’Iliade (Achille, fils de Pélée, Ulysse fils de Laerte, etc.) continuent de se penser comme fils ou filles de ceux dont ils sont nés. Et peu importe la bonne ou la mauvaise entente entre les générations. La rupture de filiation est toujours un drame. Pour les enfants nés hors mariage, les recherches en paternité ne se rapportent pas qu’à d’éventuels héritages, mais à un besoin impérieux de savoir d’où l’on vient, de qui l’on est l’enfant.

    Il faut aussi parler de l’adoption qui est toujours un risque et une souffrance. Certains couples homosexuels exigent de pouvoir adopter un enfant, un peu comme on achète un chien, un chat ou un instrument sexuel. Pour le moment, la loi nie l’analogie entre l’adoption par un couple homosexuel et par un couple formé d’un homme et d’une femme unis par le mariage. Elle estime à bon droit qu’un enfant, pour son équilibre ultérieur, a besoin d’un père et d’une mère. C’est donc l’intérêt de l’enfant qui est pris en compte et non les lubies ou les désirs de jouissance de certains adultes.

    En clair, il serait destructeur de changer la définition de la filiation et de la famille pour répondre aux attentes égoïstes de couples homosexuels très minoritaires. Ceux-là ont droit au respect de leurs différences, pour autant qu’ils ne détruisent pas une institution qui a été conçue dans l’intérêt des enfants. Si l’on admet le « mariage pour tous », pourquoi ne pas l’étendre à sa guenon ou à son chien préféré, à son frère ou à sa sœur, à son père ou à sa mère ? Pourquoi ne pas prévoir le mariage d’une femme avec deux ou trois hommes ? Toutes ces extravagances, on peut s’y adonner plus ou moins discrètement hors mariage. La seule question, finalement, consiste à se souvenir que le mariage n’est pas un bien de consommation ouvert à toutes les fantaisies.

    Il est vrai qu’intervient en force la mode du gender, la « théorie des genres » (gender studies) venue des Etats-Unis et enseignée désormais dans les programme scolaires du second degré. Cette mode prétend que l’identité sexuelle est le résultat d’une construction sociale. Simone de Beauvoir écrivait déjà dans Le Deuxième Sexe, « on ne nait pas femme, on le devient ». Elle s’inspirait de la théorie de Sartre selon qui l’identité se réduit au regard que les autres portent sur nous. C’était idiot, mais nouveau, donc intéressant et « vendeur ». Les théoriciens desgender studies sont des féministes extrémistes et des homosexuels qui entendent justifier leurs particularités en niant qu’il y ait des femmes et des hommes – et sans doute aussi qu’il y ait des biches et des cerfs, des brebis et des béliers… (1) Comme cette fraction de la population dispose d’un haut pouvoir d’achat, son influence sur les décideurs de la « pub » est considérable. D’autant que leurs lubies relayées par les médias favorisent les nouveautés et les modes dont se nourrit le système marchand (2). Il est évident que pour ces toqués dorés sur tranche, le modèle familial fondé sur l’hétérogénéité des sexes et sur les enfants, n’est aussi qu’un « conditionnement social » qu’il faut éliminer. Ce sera plus difficile qu’ils ne l’imaginent.

     

    Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 6 novembre 2012)

     

    Notes

    1. J’ai publié dans La Nouvelle Revues d’Histoire n° 30 (dossier Les femmes et le pouvoir), p. 40, un florilège des élucubrations de Mme Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France, pour qui les différences physiques entre les hommes et les femmes, viendraient de la domination exercée par les mâles sur les femelles durant les millénaires du Paléolithique, les messieurs se réservant la nourriture carnée, alors qu’il imposaient aux dames d’être végétariennes… comme Hitler. Lumineux, non ?
    2. Réflexion sur le système marchand développée dans mon livre Le Choc de l’Histoire (Via Romana, 2011).
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