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Dans cette émission du Plus d'Eléments, diffusée par TV Libertés, l'équipe de la revue, autour d'Olivier François, revient sur quelques unes des thématiques abordées dans le nouveau numéro, consacré, notamment, à l'actualité du polythéisme. On trouvera sur le plateau Christophe A. Maxime, Ludovic Maubreuil, Thomas Hennetier et David L’Épée...
TV Libertés diffusera désormais tous les deux mois en alternance avec Le plus d'Eléments, une nouvelle émission intitulée Cette année-là, animée par l'équipe de la revue, autour de Patrick Péhèle. Cette année-là vous fait découvrir des livres, des chansons, des films, des évènements qui ont marqué la société française en bien ou en mal et qui marquent encore notre présent. Un rendez-vous classé par année, sous le signe d’un retour sur notre passé, dans la joie et la bonne humeur ! Et on retrouve sur le plateau Christophe A. Maxime, Ludovic Maubreuil, Thibaut Isabel et Olivier François...
TV Libertés diffusera désormais tous les deux mois Le plus d'Eléments, une nouvelle émission animée par l'équipe de la revue, autour d'Olivier François. A l'occasion du nouveau numéro consacrée aux nouvelle figures féminines de l'insoumission à la pensée unique, on trouvera sur le plateau Christophe A. Maxime, Ludovic Maubreuil, Thibaut Isabel et François Bousquet...
Le nouveau film de Cheyenne-Marie Carron, intitulé La morsure des Dieux est sorti en DVD. Réalisatrice indépendante, Cheyenne-Marie Carron signe là son huitième film après, notamment, Patries (2015) ou La chute des hommes (2016).
Le DVD est disponible sur le site officiel de l'auteur ou sur les grands sites de distribution en ligne.
" Sébastien, grand amoureux de sa terre du Pays-Basque, est seul à s'occuper de la ferme familiale alors que les soucis s'accumulent : crédits insurmontables, baisse de la production, désorganisation du milieu paysan… Sébastien se bat et cherche sa voie, qui prend un tour spirituel au contact de sa nouvelle voisine, Juliette, aussi Catholique que lui est Païen. Mais leur amour est remis en question alors que Sébastien, rattrapé par les difficultés, est sur le point de tout perdre… "
« La Morsure des dieux », le nouveau film de Cheyenne Carron : le cante jondo français
Cheyenne Carron est apparue telle une comète dans le paysage cinématographique français au début du XXIème siècle, une comète parce qu’elle semble venir d’un autre monde, celui de l’innocence et de la fraîcheur, qui se moque de la laideur contemporaine, des conformismes et des diktats de la mode ; mais cet ange attaché aux principes divins est armé d’un glaive. Cheyenne Carron, cependant invitée, n’était donc pas présente à la cérémonie des Césars et pour cause : elle n’avait aucune intention de participer à cette mascarade parisiano-parisienne, épicentre de la bien-pensance cinématographique.
Elle a réalisé son nouveau film, La Morsure des dieux, avec les mêmes moyens financiers que les précédents : ceux de quelques amis qui croient en elle et en son cinéma lumineux, fait d’intuition, de fulgurance et de bienveillance. Ce nouveau film est aussi fait des mêmes ingrédients de base qui sont la marque du cinéma de Cheyenne Carron : une photo qui nous montre de beaux paysages, des acteurs qui jouent comme ils vivent, oubliant la caméra, des silences légers, bercés par le vent, qui en disent plus que des textes, des voix aériennes (que la modernité qualifie de « off ») qui déclament des textes profonds, le « cante jondo » espagnol et, ici, au Pays basque, des chants traditionnels émouvants.
Cheyenne Carron a choisi pour cadre de son film le Pays basque, vieille terre de légendes, dont la langue et les traditions, à nulles autres pareilles, vont chercher leurs racines dans le monde enfoui de nos origines, où les bergers s’interpellent encore de sommet en sommet, comme un cri de perpétuation qui transcende les médiocrités du temps. Vieux peuple basque qui révère toujours un génie féminin, Mari, compromis entre le nom païen d’origine, Maya, et le nom de la Vierge chrétienne, ce qui n’a pas laissé indifférente la réalisatrice.
Cheyenne Carron imagine une rencontre entre un jeune homme qui a choisi de rester sur sa terre, prenant la succession de la ferme familiale, et une jeune fille, Juliette, aide-soignante de son métier qui symbolise, avec son personnage empli de douceur et de force, le rôle de catholique ferme dans sa foi, mais aussi tolérante et charitable, qui lui est dévolu.
Sébastien, comme beaucoup de jeunes gens qui ont décidé leur retour à la terre, seuls ou en communauté, est identitaire, attaché au sol de ses ancêtres, et « païen », terme dont la réalisatrice rappelle la connotation péjorative que les premiers chrétiens donnaient aux paysans ; mais ces nouveaux écologistes enracinés prônent une agriculture saine, tournant le dos au productivisme et à l’empoisonnement des sols et s’intégrant à nouveau dans l’ordre cosmique.
Sébastien semble être enfermé dans ses velléités, ses faiblesses, ses agressivités et ses frustrations de rebelle, alors que nous aurions attendu un personnage solaire, sûr de ses choix, chevauchant le tigre, mais nous sentons là les probables influences et références de Cheyenne Carron au cinéma intimiste et parfois bavard de la Nouvelle vague comme celui de Truffaut ou à des réalisateurs qui y furent assimilés comme Eric Rohmer ou Maurice Pialat.
C’est que Cheyenne Carron tient à nous faire découvrir, avec un peu de didactisme, son coup de foudre pour l’univers immense et en partie occulté des anciennes spiritualités européennes, qui avaient fondé et structuré notre monde avant l’apparition du monothéisme chrétien. Face au délitement de notre société, aux bourdonnements et aux craquements inquiétants qui annoncent le raz-de-marée qui emportera tout ce qui n’a pas d’attaches suffisantes pour préparer un monde plus serein, Cheyenne Carron prône un rapprochement entre chrétiens et païens, avec leurs spiritualités inévitablement convergentes qui lui semblent indispensables à la renaissance du monde européen, ou du monde tout court.
Le meilleur ami de Sébastien est un vieux paysan qui sera acculé au suicide. Une scène du film symbolise tout le drame de la paysannerie actuelle : la voiture du vieil homme tombe en panne et il continue sa route à pied ; Sébastien l’invite sur sa moto, le vieil homme enlève alors son béret basque pour mettre le casque de Sébastien, qui va contenir sa tête, bien serrée, casque rigide, plein de règles imposées par la nouvelle société. La paysannerie va mourir, si rien ne change, des assauts répétés des règlements de l’Union européenne, vouée au mondialisme, de ses représentants syndicaux attachés au productivisme, des lobbies agro-alimentaires, des miettes jetées « fastueusement » aux paysans par les grandes surfaces…
On songe à ces paroles d’Oswald Spengler, visionnaire, en 1917, il y a cent ans cette année : « Le paysannat a enfanté un jour le marché, la ville rurale, et les a nourris du meilleur de son sang. Maintenant, la ville géante, insatiable, suce la campagne, lui réclame sans cesse de nouveaux flots d’hommes qu’elle dévore, jusqu’à mourir elle-même exsangue dans un désert inhabité… et le paysan reste sur le pavé, figure idiote, ne comprenant rien, incompris de tous, idoine assez pour être un personnage de comédie et pour approvisionner de pain cette cité mondiale. »
C’est cette figure immuable du vieux paysan, immuable parce qu’il est passé dans l’autre monde, qui conseille à Sébastien d’aller aux sources du monde, à Delphes, d’où partait Apollon vers les terres d’Hyperborée pour se ressourcer et régénérer le monde en permanence. Cheyenne Carron a peut-être compris qu’au-delà du christianisme et du paganisme, existait un pôle, invisible et indicible, auxquels se réfèrent l’un et l’autre, une source invariable, transcendante, qui gère le monde qui tourne autour d’elle comme les rayons de la roue autour du moyeu, la Tradition primordiale.
Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier La République n'a pas besoin de savants, un livre d'entretiens de Michel Marmin avec Ludovic Maubreuil. Journaliste, Michel Marmin a dirigé pendant de nombreuses années la rédaction de la revue Eléments et est aussi l'auteur de plusieurs essais sur le cinéma, dont, notamment, une biographie de Fritz Lang, (Pardès, 2005). Ludovic Maubreuil, quant à lui, est responsable des pages Cinéma dans la revue Eléments et est l'auteur de plusieurs essais comme Bréviaire de cinéphilie dissidente(Alexipharmaque, 2009) ou Ciné-méta-graphiques (Alexipharmaque, 2016).
" Figure emblématique de la « Nouvelle Droite » aux côtés d’Alain de Benoist, ancien rédacteur en chef de la revue Eléments à laquelle il contribue toujours, Michel Marmin s’est également imposé très tôt comme l’un des meilleurs critiques de cinéma de sa génération. Il a illustré son talent à Valeurs actuelles, Spectacle du Monde et au Figaro. Ce livre d’entretiens permet de retracer un itinéraire très riche en découvertes, en rencontres et en points de vue toujours plus originaux et personnels où prime le décloisonnement et la place grandissante faite à l’émotion esthétique. Fervent défenseur du « Macmahonisme », dans sa jeunesse, il porte aux nues le cinéma de Raoul Walsh, Otto Preminger ou Samuel Fuller puis fait l’expérience inédite des créations tout à fait singulières de Jean-Luc Godard. Son regard s’ouvre aussi au fil du temps avec bonheur sur les œuvres de Bresson, de Rohmer ou de Jacques Rozier. Son amitié avec Alain Corneau qui date des années de collège sera très fructueuse : si le musicien développe en lui une sensibilité toute particulière pour le jazz, c’est Michel Marmin qui révèlera sa fibre cinématographique avec la postérité que l’on sait. Collaborateur de Pierre Schaeffer dans les années 60, au Service de la Recherche de l’Ortf, il étend sa palette artistique à la musique concrète qui représente alors l’avant-garde. Grand ami de Léo Malet, il fera publier au Fleuve noir son Journal secret. Jean-Pierre Martinet, dont il fait la connaissance à l’Idhec, enrichit d’autant son goût littéraire jusqu’alors très « hussard » par une note à la fois plus noire, plus âcre et plus ample. De son côté, Michel Marmin a pris conscience rétrospectivement du talent cinématographique méconnu de l’auteur. Parmi d’autres amitiés décisives, on retiendra Jacques Vergès, l’avocat du FLN, Alexandre Astruc, cinéaste et critique éminent de la Nouvelle Vague ou encore Raymond Abellio, l’auteur de La Fosse de Babel. "
Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°164, janvier - février 2017) est disponible en kiosque à compter de ce jour, 21 janvier 2017.
A côté du grand entretien avec Marcel Gauchet et du dossier consacré à la fin du clivage droite/gauche, on trouvera les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» et les jeunes plumes talentueuses qui font le succès, mérité, de la nouvelle formule de notre revue préférée.