Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

julien rochedy - Page 15

  • Réflexion sur le temps présent, c’est à dire du temps qui presse...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Rochedy, cueilli sur son site Rochedy.fr et consacré à la question de la politique dans une période qui ressemble fort à la fin d'un monde...

    Tempête 2.jpg

    A quoi peut servir la politique dans le monde nouveau ?

    Réflexion sur le temps présent, c’est à dire du temps qui presse

    Dans la période que nous vivons, je tiens que la politique, entendu au sens d’une force qui réglementerait nos vies individuelles, n’a non seulement plus de pertinence, mais surtout plus d’objet.

    D’abord, d’un point de vue historique, les formes politiques que nous connaissions sont au stade de l’agonie. Il est possible de se battre pour maintenir en état les choses, mais ce faisant, nous ne faisons que gagner du temps ; nous ne pouvons inverser le processus.

    L’Etat pourrait contraindre les hommes à « vivre-ensemble », les enfermer de force dans la circonscription nationale,  mettre le paquet dans l’Education pour former des Français pensant, sentant, s’exprimant tel un Gaulliste des années 60 ou un hussard noir des années 1900, que tout cela serait vain, nécessairement emporté par les flots des évolutions historiques, du monde en marche, du temps qui coule et qui bouleverse.

    Pour s’en convaincre, il faudrait un livre entier d’arguments, et celui-ci arrivera, mais en attendant, il suffit aussi de regarder autour de soi, et, peut-être, de connaître un peu l’Histoire. Dans celle-ci, il n’y a point de schéma idéal et figé comme tel. Tout se transforme en permanence, selon des logiques connues. La vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui. Il faut agir et penser selon les forces en présence et les potentiels possibles ; il faut, en un mot, se contextualiser, seul droit, finalement, à la pertinence.

    J’aime l’exemple des Empereurs romains du bas-Empire. Contrairement aux idées reçues, ils ne furent point des décadents. Au contraire, la valeur d’un Marc-Aurèle, d’un Julien, d’un Septime Sévère, Claude II, Probus, Aurélien, Valentinien, Théodose, Dioclétien ou d’un Constantin, est d’un rare mérite. Ce sont des hommes d’Etat et des soldats hors pairs, peut-être supérieurs à des Auguste ou des Césars. Pourtant, ils combattaient et régentaient dans le vent. Par leur puissance et leur énergie, ils parvinrent à ralentir la mort d’un corps politique qui pourtant l’était déjà, l’Empire.

    De Gaulle, le dernier des grands Français, avait tout compris. Dans les Chênes qu’on abat, dialogues avec Malraux, il reconnaît qu’il aura écrit la dernière page de l’Histoire de France, et il sait que ce qui n’est qu’une morphologie politique parmi tant d’autres, la France, était vouée à se transformer considérablement, comme l’Empire Romain du Ve siècle commença lui-même  à se transformer pour voir apparaître de nouvelles formes politiques, et, en quelque sorte, une nouvelle Histoire.

    Désormais, à quoi sert donc la politique, si elle n’est plus qu’un théâtre d’ombres jouant au  pouvoir et rêvant à des restaurations impossibles ? Plus grand-chose, assurément. Toutefois, la politique a encore un rôle à jouer.

    Si elle ne cherche qu’à retarder, qu’à restaurer, alors elle échouera, et le temps qu’elle fera perdre aux hommes sera catastrophique.  Mais elle peut envisager un autre objet : permettre l’accouchement du monde en germes en protégeant dans le chérubin ce qu’il y a de plus utile. Pour y parvenir, sa dignité sera de se retirer au maximum.

    Les Européens, et parmi eux les Français, crèvent de déresponsabilisation. Quand leur corps politique était encore vivant et vivace, ils jetaient leurs yeux au Ciel et voyait l’Etat, qui les embrassait dans une puissance commune ; il les protégeait, et les projetait. Aujourd’hui, quand leur corps politique n’est plus qu’une fiction, et qu’ils n’ont plus par conséquent qu’une fiction d’Etat, ils persistent à jeter leur yeux au Ciel mais ne voient plus rien. Le Salut par la politique n’est plus ; mais, misérables qu’ils sont, il attendent, à cause d’une trop longue habitude, les genoux à terre et les mains suppliantes. D’où les angoisses actuelles, la turbidité, la nervosité qu’aucune force ne semble pouvoir épancher.

    C’est que la politique s’occupe encore trop d’eux. Elle n’a plus la force du père, mais elle a gardé celle de la mère. Elle n’est plus qu’une assistante sociale qui doit « s’occuper de leurs problèmes », « écouter leurs préoccupations », « leur trouver du travail », « bien les soigner », et au final, bien les dorloter. Les hommes et les femmes de notre personnel politique ont pris le pli de cet état de fait ; celui qui gagnera l’élection sera celui qui rassurera le plus, comme s’il s’agissait d’un concours de la meilleure maman.

    Le véritable intérêt de la politique serait de réparer cette situation, et non pas d’y souscrire. Il faudrait que la politique reflue d’elle-même, qu’elle arrête de s’occuper des hommes.  Que la politique cesse de se préoccuper de l’éducation des enfants, qu’elle arrête de maintenir des foules entières dans l’assistanat,  qu’elle ne se mêle plus de morale (démocratisme, droits-de-l-hommisme, vivre-ensemble etc.), qu’elle oblige même les individus à s’intéresser eux-mêmes à leur sécurité, et en quelques décennies seulement, les hommes, les citoyens, accoucheraient du monde nouveau, avec ses nouvelles formes d’organisation, ses nouvelles élites, ses sanctuaires, sa nouvelle morale et ses nouveaux desseins.

    Laissez une province tranquille. Ne lui faites plus la morale. Ne l’assistez plus. Obligez là à se prendre en main. En somme, mettez Paris sous cloche de verre. Revenez quelques années plus tard : vous trouverez là des hommes qui s’en seront sortis, qui auront renouvelé leurs élites,  qui se seront organisés de telles façons qu’ils auront d’eux-mêmes chassés les perturbateurs ou les inutiles, qui auront trouvé comment avoir un intérêt économique dans la mondialisation et auront revivifié leur culture populaire et traditionnelle, etc. Ou alors, cette province sera morte, vidée de ses meilleurs habitants, et dans ce cas, c’est qu’elle vivait sous perfusion et qu’elle devait, historiquement, crever. Et à ce compte là tout est bien.

    Revenez ensuite encore quelques décennies plus tard, et observez un nouvel Etat régénéré qui  se fera fort de concentrer ces provinces et leurs nouvelles organisations dans une volonté commune. De là, il pourra s'appuyer sur des forces renouvelées et donc briller. Puis, quelques siècles plus tard, il dégénérera, et ainsi de suite. l'Histoire est fabuleuse. 

    De toutes façons, c’est exactement ce qu’il se passe actuellement. La politique n’a plus de volonté, car elle n’a plus de force ; elle n’est que velléitaire. Sa nature de père est morte avec De Gaulle, sa nature de mère n’en a plus pour très longtemps. Le seul souci, c’est qu’en ne le voyant pas, cette transition risque de se faire dans l’anarchie la plus complète, tandis qu’un homme politique avisé pourrait accompagner cette transition en sauvant au maximum ce qui pourrait l’être.

    Les hommes ont besoin de liberté et de responsabilité. Par là, ils arrêteraient de courir après de chimères, et, se prenant en mains, ils s’organiseraient comme ils doivent s’organiser naturellement, car telle est leur nature. Il ne faut pas brider la nature et ce qu’elle porte en elle, il faut, au contraire, lui permettre d’accoucher en douceur.  Voici ce que serait encore, en ce début de millénaire, l’honneur de la politique.  

    Julien Rochedy (Rochedy.fr, 22 décembre 2015)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 2 commentaires Pin it!
  • La volonté de sanctuaires...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Julien Rochedy, cueilli sur son site Rochedy.fr et consacré à la nécessaire création de sanctuaires culturels, géographiques et humains pour les populations de souche européenne...

    Castel_Del_Monte.jpg

    La volonté de sanctuaires

    Il faut toujours demander à un écrivain de formuler les choses. Tandis que je me perdais dans mes clarifications à propos du thème des communautés qui, accolé à son générique, le communautarisme, faisait que ceux-là même à qui il devait le plus parler se trouvaient bien gênés de l'entendre et de le reprendre, Renaud Camus est venu tout dénuer d'un seul trait. « Les sanctuaires » m'a-t-il dit. « Les sanctuaires », plutôt que « les communautés ». Tout est désormais plus clair.

    Des hypothèses

    Le problème, dans lequel nous sommes empêtrés, est que nous conditionnons la survie de l'Europe et de la France, dans leur âme, leur essence et dans les peuples qui les composent, à la prise de pouvoir étatique. Parce que, finalement, nous restons très 20eme siècle, voire 19eme, 18eme et 17eme siècle, nous continuons à rester bloqués sur l'idée que la solution à tous nos problèmes ne peut venir que de Papa-Maman l’État. Au prétexte que celui-ci est au service de forces qui nous nient, pour parler comme Venner, on suppose qu'il suffirait de le reprendre, en envoyant des « patriotes » au pouvoir (que ce soit par la démocratie ou la violence, pour les plus chauds d’entre-nous), pour que l'avenir des nos peuples soit assuré. Belle idée, qui fut véritablement effective au siècle passé, quand les peuples européens étaient homogènes et prêts à basculer dans des totalitarismes qui, effectivement, démontraient que la puissance étatique pouvait, à elle seule, changer les mentalités et mettre en mouvement toutes les dynamiques nationales.

    Je tiens que cette idée est passée de date, et comme un malheur ne vient jamais seul, le fait que la plupart des gens de bonnes volontés, c'est à dire non-remplacistes, pour parler encore comme Camus, ou simplement encore vivants (et non suicidaires, pour parler comme je l'entends), s'accrochent encore à cette dernière, induit que, finalement, nous perdons un temps fou à courir après des chimères quand il y aurait bien d'autres choses à faire pour sauver ce qui peut encore l'être.

    Regardons les choses en face : la prise de pouvoir, un jour, est une hypothèse. Elle est même assez saugrenue. Qu'un parti cohérent, puissant, intelligent, puisse faire 50,01% des voix dans une France remplie de personnes âgées (qui, par nature, fuient en nombre le changement) et de personnes d'origine immigrés (qui, encore par nature, n'ont pas nécessairement les entrailles patriotes) est déjà difficile. Mais soit. Croyons-y. Et après ? Une fois au pouvoir, ce parti, cohérent, puissant, intelligent, que pourrait-il réellement faire ? Engagerait-il, avec le soutien miraculeux des populations, une grande politique de remigration de 15 millions de personnes ? Ou bien, encore par miracle, parviendrait-il à assimiler ces 15 millions de personnes, au point d'en faire de parfaits Français ? Reconnaissons ensemble que tout cela semble compliqué. Mais, encore, soit. Admettons. Il est certain qu'un parti, disons « ami », pourrait déjà faire du bien là ou les autres ne peuvent faire que du mal, et, en effet, je ne crois pas qu'il soit absolument nécessaire d'arrêter touts combats politiciens en vue de prendre l'Etat. Mais reconnaissons ensemble que les chances pour que cela survienne sont, pour être gentil, faibles. Que cela puisse arriver, c'est une hypothèse. Et je ne veux pas conditionner la survie de l'Europe et de la France à, finalement, ce qui n'est qu'une hypothèse. Pour faire simple, il y a trop à perdre pour tout miser sur ce pari.

    Besoin de sanctuaires

    Quand le monde s'écroule autour de soi et qu'on a compris qu'on ne le sauvera pas, il reste à protéger ce qui est essentiel. Cet essentiel pourra, demain, après demain, bâtir à nouveau de grandes choses, un nouveau monde. Peu m'importe que ma génération et celle de mes enfants perdent l'Etat Français, son administration et son drapeau, si mes petits enfants sont encore des européens, qu'ils vivent en sécurité, savent lire et écrire, qu'ils héritent encore, en quelque sorte, et qu'ils pourront à leur tour transmettre afin que, sans doute, leurs enfants puissent récupérer les terres que nous auront perdu. En attendant que l'hypothèse de la prise de pouvoir disparaisse ou se réalise, il est urgent d'avoir la volonté de sanctuaires.

    Le monde dans lequel nous entrons sera – et est déjà – un monde en grappes. Le peuple, tel que nous l'avons connu, c'est à dire homogène et chevillé à un État qui lui est propre, est déjà une fiction. On peut le pleurer, mais personnellement je ne fais pas parti de ceux qui pleurent. Je sais que la condition principale de la survie est l'adaptation. Il va donc falloir entraîner les peuples européens à s'adapter aux conditions nouvelles du monde dans lequel ils sont projetés.

    J'écris tout un essai sur ces conditions nouvelles, donc vous ne m'en voudrez pas si je reste lapidaire dans un texte qui ne peut être que succinct. Toutefois, l'idée-force est que nous sachions nous adapter à ce monde en grappes pour en constituer, nous aussi, un noyau, un pépin, un fruit qui en portera d'autres (car il faut avoir foi en nous). Savoir organiser ceux qui ne veulent pas mourir, les organiser économiquement, culturellement (nécessité d'écoles), esthétiquement, pour leur sécurité aussi, car la réalité nous montrera vite que l'Etat ne pourra pas nous protéger longtemps : voilà quels sont, ou plutôt quels devraient être, les objectifs des derniers Bons européens. Nos sociétés peuvent changer, s'écrouler, pourrir, mais elles ne doivent surtout pas nous changer.

    Dans ce besoin essentiel de recevoir et de transmettre, il va falloir avoir la volonté de sanctuaires, lieux, immatériels ou, peut-être bientôt, géographiques, dans lesquels nous pourrons protéger ce qui mérite de l'être au milieu d'un flot de barbaries. Entreprises, écoles, associations, villages, familles, ou que sais-je encore, tout ce qui n'appartient pas à l'Etat et qui surtout ne doit plus lui appartenir, du moins tant qu'encore un parti politique miraculeux n'arrive au pouvoir.

    N'oublions jamais que lorsque l'Empire Romain s'est effondré, ses plus beaux éléments (la culture, le droit, etc.) ont pu être sauvés et être transmis car certains romains, qui avaient compris ce qui se tramait, s'étaient réfugiés dans des sanctuaires. Ils purent ainsi transmettre pour les générations futures. De même, je pense souvent à ces Russes qui avaient compris avant les autres que le soviétisme allait s'écrouler, et qui s'étaient réfugiés près d'un lac en Ingrie pour penser ensemble la Russie future. C'est en partie grâce à leur travail que la Russie pût se relever, bien des années plus tard.

    En clair et encore une fois : acceptons le monde tel qu'il est, mais sachons tirer notre épingle du jeu. Depuis quand un défi pareil devrait faire peur à des Européens, eux qui ont tout bravé et presque tout créé ?

    Personnellement, ça ne me fait pas peur. J'ai même hâte.  

    Julien Rochedy (Rochedy.fr, 25 novembre 2015)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Forum de la dissidence !...

    Samedi 21 novembre 2015, à Paris, la Fondation Polémia organise le 1er Forum de la dissidence à la salle CAP 15, 13 quai de Grenelle, de 13 heures 30 à 19 heures.

    Vous pourrez y entendre de nombreux intervenants, dont Jean-Yves Le Gallou, Robert Ménard, Renaud Camus, Julien Rochedy, Béatrice Bourges, Michel Geoffroy, Gabriel Robin et Charlotte d'Ornellas...

    Plusieurs stands de vente de livres ou de revues seront également à votre disposition.

    Vous pouvez réserver une place sur le service de billetterie : Forum de la dissidence

     

     

    Forum dissidence.jpg

    Au programme :

    13h30/14h : Accueil

    14h/14h15 : Introduction

    « 1789/1914/1945/1968 La fin du vieux monde : vers de nouveaux cycles ? »

    Par Jean-Yves Le Gallou

    Tables rondes animées par Philippe Christèle (Polémia) et Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire)

    14h15/15h30 : La dissidence sur les valeurs

    Présentation de la vidéo « Etre française ».

    « L’épuisement de Mai-68 et le retour des permanences anthropologiques »

    Par Béatrice Bourges, Thibaud Gibelin (Génération 2013, Institut ILIADE), Charlotte d’Ornellas (Génération 2013, Boulevard Voltaire, TV Libertés), Gabriel Robin (Génération 2013, Boulevard Voltaire)

    15h30/15h45 : La dissidence en librairie

    « Contre le Système : des idées venues d’ailleurs… », diaporama présenté par Claire Chardon (Génération 2013)

    16h15/17h : L’art de la dissidence

    Robert Ménard

    17h/17h30: Pause.

    Découverte des stands et séance de dédicaces des auteurs invités.

    17h30/18h30 : La dissidence sur l’identité

    Présentation de la vidéo : « Etre français »

    « Grand Remplacement et réveil des identités »

    Renaud Camus, Julien Rochedy (Génération 2013, ancien directeur du FNJ), Damien Rieu (Génération 2013, ancien porte-parole de GI).

    18h30/19h00 : Conclusion

    « Année 2015, année radicale »

    Par Michel Geoffroy

    Lien permanent Catégories : Conférences, Infos 1 commentaire Pin it!
  • Réflexions sur la fusillade parisienne et ses suites...

    Nous reproduisons ci-dessous une réflexion de Julien Rochedy, livrée à chaud, à la suite des attentats meurtriers de vendredi à Paris...

     

    Attentat Paris.jpg

    Le récent à prévoir : réflexions sur la fusillade parisienne et ses suites.

    Je réagis à chaud, presque hâtivement, mais je crois qu'il va falloir habituer ses nerfs et son cerveau à réagir de la sorte, car les événements vont désormais s'accélérer. Le temps des longues réflexions et des points de vue distants sont des luxes de temps de paix.

    Je ne reviendrai pas sur le choc émotionnel et moral de ces attentats. D'une parce qu'il est évident, de deux parce qu'il ne sert à rien, et de trois, surtout, parce que je n'ai pas envie de faire plaisir aux sectateurs de l'Islam le plus violent, qui salivent comme des chiens à l'idée qu'ils aient pu nous choquer ou nous traumatiser.

    C'est dur, c'est horrible, ça fait mal : ça s'appelle l'Histoire qui revient.

     

    L'ennemi de l'intérieur

    Hormis quelques (un seul ?) terroristes qui risquent bien d'être l'un de ces doux et gentils réfugiés qui venaient s'échouer en Grèce, la plupart d'entre eux semblent bien être de nationalité française, ou, tout du moins, d'avoir été aidés par des réseaux Français (et Belges).

    Ce constat marque la quasi-inutilité de la fermeture des frontières décidée par François Hollande, mais elle appuie surtout sur la caractère illusoire du principe des nationalités dans l'Europe occidentale actuelle. En particulier, je fais référence à la nationalité française. Celle-ci, ayant été distribuée sans prudence et sans ménagement depuis déjà quarante ans, est absolument démonétisée. Elle ne garantie plus rien. Elle ne signifie plus rien. Des populations différentes, voire antagonistes, peuvent désormais avoir la même nationalité. Dans ce cas de figure, les éléments constitutifs de l'identité devront, demain, être cherchés ailleurs. Ces éléments seuls font naître et garantissent des morphologies politiques. Ou dirai-je : des communautés politiques.

    De ce que je sais et de ce que je vois, si Paris, dans son intelligentsia, ne veut pas prendre la mesure d'un tel bouleversement et tentera de le nier (y compris les partis nationalistes du type Front National), les populations, elles, s'en aperçoivent. C'est déjà trop tard, les populations de nationalité française ne formeront plus jamais une communauté « une et indivisible ». Nous sommes désormais plusieurs et divisés, et nous allons devoir vivre ainsi pendant au moins plusieurs décennies.

     

    La rencontre qui n'aura pas lieu

    Acte 1

    Dans un premier temps, la population va vouloir faire corps avec son État. Par peur, elle va naturellement se tourner vers lui, et lui demander de prendre des mesures puissantes, d'être plus fort, quitte même à ce que ça lui coûte sur le plan de ses libertés, déjà fortement réduites de toutes façons.

    Comportement classique de toute population qui a peur. Élément renforcé, de surcroît, du fait que la population en question soit Française, c'est à dire absolument habituée à devoir tout à l’État, et à attendre tout de lui.

    Acte 2, concomitant

    L’État va prendre des « mesures », mais il ne maîtrise déjà plus rien. Ses forces sont trop faibles pour faire face à des populations hostiles en son propre sein. Car, en terme de terrorisme, nous nous exposons encore à deux choses : d'abord, des actes prévus et planifiés comme celui auquel nous avons été confrontés hier (13.11.15), qui ne vont pas s'arrêter de sitôt tant que le Moyen-Orient sera une poudrière ; ensuite, à des actes isolés de jeunes musulmans (comme ce fut le cas à Grenoble avec la tête coupée au mois de juin) qui fantasment l’État islamique. Ceux là sont très nombreux1.

    Je sais, de sources policière proches (et très haut gradés), que les effectifs sont en sous-nombre et que le renseignement est défaillant. Mais sans même parler de logistique, l’État est désarmé idéologiquement pour faire face : il lui faudrait une énergie, d'autres idées, et, oserai-je, une violence, qu'il n'a pas, qu'il n'a plus.

    Pire encore, en vertu de son logiciel, et comme c'est le cas pour tous les États défaillants et déjà morts dans l'Histoire, toutes les mesures qu'il prendra ne feront qu'aggraver le mal. Un seul exemple, bien qu'il y en aurait des dizaines : bêtement, il va s'en prendre au trafic d'armes. Mais comme il ne maîtrise plus les banlieues depuis longtemps, qu'il a ouvert ses frontières et qu'il est la proie de mille corruptions, tout ce qu'il pourra faire sera d'empêcher les Français (pas au sens de la carte d'identité, n'est-ce pas) de posséder des armes. De fait, il désarmera des gens qui seront pourtant de plus en plus dans la détresse. Pareillement, il continuera de tenter de désarmer les gens idéologiquement (propagande pour le vivre-ensemble, pas d'amalgames, etc.).

    Acte 3

    De fait, la rencontre entre la peur de la population et un État fort qui sera capable de la protéger, n'aura pas lieu. La première, turbide, existe. Le deuxième, et on le verra, n'est déjà plus qu'une fiction.

    Épilogue

    Comme à la fin de l'Empire romain et le haut moyen-âge, les gens vont commencer à se détourner des institutions pour tenter de s'organiser d'eux-mêmes. Le monde nouveau commencera : celui d'un monde en grappes.

    Vous avez la le thème de l'essai que j'écris actuellement, puisqu'on me le demande souvent.

     

    Résultat : encore une fois, prenons acte du monde qui décède sous nos yeux et entrons vite dans le suivant. Tout le reste n'est que dilatoire.

     

    Julien Rochedy (Rochedy.fr, 14 novembre 2015)

     

    Note :

    1 - J'ai moi-même été saisi par le nombre de racailles qui ont une très bonne opinion de leurs « frères » musulmans qui se battent en Orient. Au mois de juillet, j'ai même corrigé (et il a douillé...) un arabe qui, après s'être pris un vent par une jeune fille, la menaçait de lui « couper la tête » comme le font « ses frères ». Ces anecdotes ne manquent pas.   

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!
  • Ils avaient raison !...

    Le 21 novembre à 14 heures à l'Espace Cap 15, à Paris, la Fondation Polemia organise le 1er forum de la dissidence, placé sous le patronage des dissidents Jean Raspail, Edward Snowden et Alexandre Soljenitsyne.

    Parmi les intervenants, vous pourrez retrouver Béatrice Bourges, Renaud Camus, Philippe Christelle, Gabrielle Cluzel, Michel Geoffroy, Thibaud Gibelin, Jean-Yves Le Gallou, Robert Ménard, Charlotte d'Ornellas, Damien Rieu, Gabriel Robin et Julien Rochedy, ainsi que des représentants de la #Génération2013...

    Lien permanent Catégories : Conférences, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Vers une africanisation de l’Europe...

    Nous reproduisons ci-dessous une tribune percutante de Julien Rochedy, parue dans Valeurs actuelles et consacrée à la menace qui pèse sur l'Europe d'une africanisation à moyen terme, provoquée par l'immigration massive et incontrôlée venue du sud de la Méditerranée...

    France africaine.jpg

    Vers une africanisation de l’Europe

    Pour qualifier le changement de population qui s’opère en France et en Europe, la locution “grand remplacement” a fait florès parmi tous ceux que l’optimisme béat de la néomodernité ou l’ethnomasochisme flagrant de l’antiracisme n’ont pas embrumés de leurs poisons. Pourtant, ce n’est qu’un emballage lyrique, un doux surnom pour qualifier une réalité beaucoup plus brute et crue. Après tout, cela se comprend : il s’agit d’un mot d’écrivain. Mais regardons les choses en face : ce que l’on appelle le “grand remplacement”, c’est tout bonnement l’africanisation de l’Europe.

    Lorsque j’étais jeune et que j’apprenais l’Histoire chez les grands maîtres, je n’étais pas choqué de lire, par exemple, entre les lignes de Michelet, que la victoire d’Octave sur Marc Antoine était la victoire de l’Occident sur l’Orient ; ou encore, chez Grousset, que Byzance fermait l’Europe au déferlement asiatique, etc. Les grands historiens n’hésitaient pas à parler en termes de civilisation, de dynamisme des continents, de victoires ou de défaites de l’un sur l’autre — bref, ils embrassaient l’Histoire entière pour juger selon des critères qui, s’ils ont disparu de nos consciences néomodernes, n’en demeurent pas moins les seuls qui s’appliquent vraiment à la compréhension des expériences historiques.

    Or, que constate-t-on aujourd’hui ? Que le continent africain, qui longtemps a stagné démographiquement, est en plein boum. Grâce aux techniques et à la médecine européennes, les Africains sont passés de 100 millions en 1900 à plus de 1 milliard en 2015. Selon les projections démographiques, ils seront environ 2,5 milliards en 2050 puis 4,4 milliards en 2100. Face à ce continent, l’Europe, elle, décline considérablement. Entre le vieillissement de ses populations, le non-renouvellement des générations et la disparition de ses anticorps mentaux (patriotisme, conscience identitaire, volonté de se défendre), elle s’apprête à être submergée petit à petit. Les milliers de clandestins qui se pressent sur nos côtes en ce moment, couplés à l’immigration légale déjà extrêmement forte (et sans parler de tous les Africains qui déjà sont entrés en Europe depuis quarante ans) font que l’Europe est, qu’on le veuille ou non, en voie d’africanisation.

    Alors, bien sûr, les néomodernes, qui ne font pas de différences entre les hommes, ne le voient pas de cette façon. Pour eux, un Africain arrivé sur le sol européen devient un Européen dans la minute. Or, les leçons des grands historiens nous montrent plutôt que chaque continent détermine une ou des civilisations particulières et que l’avancée démographique de l’une d’entre elles signifie l’avancée de celle-ci dans le monde. Actons donc que nous assistons à l’avancée des civilisations africaines dans le monde, avec l’Europe en première ligne.

    L’islamisme, qui effraie aujourd’hui nos populations et nos gouvernements, n’en est qu’une conséquence. Ce vecteur idéologique n’est qu’un aiguillon qui opère sur des mouvements bien plus profonds, qui auront seuls une véritable incidence. Ce n’est pas le drapeau qui compte : c’est le bataillon qui le porte. En somme, à nous arrêter exclusivement sur les dangers que nous font courir les extrémistes islamistes, nous nous concentrons sur l’écume quand il faudrait voir la vague.

    La vérité est celle-ci : si l’Europe ne se ferme pas dès maintenant à la progression africaine — ce qui nécessitera, certes, beaucoup de dureté — alors, dans cinquante, cent ou deux cents ans, nos petits-enfants se réveilleront dans des campagnes et des faubourgs qui seront africains. Peut-être d’ailleurs seront-ils eux-mêmes africains. Certains de nos enfants s’y réveillent déjà aujourd’hui, mais demain, ce sera le cas de tous.

    Je me garderai bien de juger, mais il faut avoir conscience de cette réalité et ne surtout pas se voiler la face. Au moins, afin de rendre le dernier écot possible à notre civilisation européenne, c’est-à-dire à celle qui, avant toutes les autres avec Hérodote, a découvert que l’Histoire existe.

    Julien Rochedy (Valeurs actuelles, 14 septembre 2015)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 1 commentaire Pin it!