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conformisme

  • Endogamie sociale et endoctrinement idéologique, bases de la formation journalistique...

    A l’occasion de la parution de Formatage continu - Tour de France des 14 principales écoles de journalisme (OJIM/La Nouvelle Librairie), de Xavier Eman, la matinale de Frontières, animée par Jules Laurans et Louise Morice, recevait Claude Chollet, directeur de l’Observatoire du Journalisme, pour évoquer avec lui le système de formation et de cooptation des jeunes journalistes français qui explique l’extraordinaire consensus idéologique régnant dans les médias centraux.

     

                                                

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  • Le monde médiatique hexagonal : une impeccable homogénéité idéologique libérale-libertaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Xavier Eman à Breih-Info à l'occasion de la sortie de son enquête intitulée Formatage continu (OJIM/La Nouvelle Librairie, 2024) et consacrée aux écoles de journalisme.

    Rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulés Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019), d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019) et, dernièrement, d'Hécatombe - Pensées éparses pour un monde en miettes (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    « Enseignants comme étudiants, issus des mêmes milieux urbains bourgeois, se considèrent comme une élite éclairée moralement supérieure à la plèbe »

    Breizh-Info : Dans Formatage continu, vous explorez les quatorze principales écoles de journalisme en France. Qu’est-ce qui vous a conduit à écrire cet ouvrage ?

    Xavier Eman : A tout seigneur, tout honneur, c’est Claude Chollet, le président et guide suprême de l’OJIM qui a eu l’idée de cette publication à la suite d’une réflexion partagée – d’ailleurs assez commune et banale – sur l’incroyable conformisme idéologique, tendant presque à la « mêmeté », du personnel journalistique et médiatique français. Pourquoi l’écrasante majorité des journalistes est-elle si parfaitement interchangeable, si remarquablement soumise à la doxa « libérale libertaire » et mondialiste, et si parfaitement imperméable aux changements et évolutions politiques et idéologiques de l’opinion publique ? C’est pour tenter de répondre à cette question que je me suis donc penché sur leur formation, leurs écoles, ce qu’on leur y enseigne et qui y enseigne. Et je n’ai pas été déçu.

    Breizh-Info : Comment avez-vous choisi les quatorze écoles incluses dans ce « Tour de France » ? Certaines écoles se démarquent-elles par un profil plus « dissident » ou plus critique, ou est-ce un phénomène général ?

    Xavier Eman : Nous avons décidé de limiter l’analyse aux 14 écoles « reconnues par la profession » et qui sont donc les plus prestigieuses et sensément les plus « sérieuses ». En réalité, ce sont surtout celles qui ont le meilleur « carnet d’adresses » pour placer leurs « poulains » à l’issue de leurs études. Ce sont également celles dont sont issus la plupart des « grands noms » de notre paysage médiatique. Il y a bien sûr des différences et des nuances entre les établissements, mais celles-ci restent très superficielles, pour ne pas dire cosmétiques. Les fondements pédagogiques et idéologiques sont très similaires.

    Breizh-Info : Vous évoquez un système de « formatage idéologique » et de « cooptation politique » dans ces écoles. Quels sont, selon vous, les principaux mécanismes qui aboutissent à cette uniformité de pensée chez les jeunes journalistes ?

    Xavier Eman : L’élément principal est la totale uniformité idéologique des intervenants dans ces écoles, sur un panel allant du centre-gauche (Le Monde) à l’extrême-gauche (Mediapart, Streetpress…) ce qu’ils considèrent très certainement comme la parfaite expression d’une remarquable « diversité » sans cesse mise en avant dans leur communication. Le second point est l’omniprésence, dans les enseignements comme dans les travaux pratiques, des thématiques sociales et sociétales les plus prétendument « progressistes », des droits LGBTQI+++ aux « violences policières » en passant par les difficultés d’insertion des migrants et les monstruosités imposées aux femmes par le patriarcat. Dans les nombreux différents journaux d’apprentissage réalisés par les étudiants, vous ne risquez pas de trouver un seul article sur le racisme antiblanc ou sur les drames de Lola ou de Philippine, ou alors simplement pour en « décrypter » l’odieuse « récupération » par « l’extrême-droite ».

    Breizh-Info : Vous parlez d’une endogamie sociale au sein des écoles de journalisme. Comment se traduit-elle concrètement ? Et quelles en sont, selon vous, les conséquences sur la qualité de l’information et la représentation de la diversité des opinions ?

    Xavier Eman : Même si certaines écoles se félicitent de la mise en place de « filières » ou de conditions d’admission sensées favorisé la « mixité sociale », la grande majorité des étudiants reste issue de la bourgeoisie citadine des centre-villes. Ils ont donc déjà, à l’origine, sinon l’idéologie du moins la « façon de penser » bobo-mondialiste qui va avec. Ils ont généralement fréquenté les mêmes établissements scolaires (le plus souvent privés), les mêmes soirées, les mêmes lieux devillégiature de vacances, etc. Venant d’un milieu privilégié, largement préservé et protégé, ils ont l’habitude de « l’entre-soi » de gens se considérant comme une « élite éclairée » moralement supérieure à la plèbe. C’est le fameux « camp du Bien ». Cette endogamie sociale explique en grande partie leur déconnexion quasi-complète vis à vis des réalités, des préoccupations et des problèmes de la majorité de la population.

    Breizh-Info : Selon vous, comment pourrait-on réformer la formation des journalistes pour favoriser une plus grande diversité de points de vue et mieux représenter la pluralité des opinions en France ? N’y a-t-il pas le risque que les instituts de formation libres du journalisme formatent « à l’envers » d’autres journalistes indépendants ou alternatifs ?

    Xavier Eman : C’est évidemment un risque… De la même façon que la « réinformation » ne doit pas être de la « désinformation inversée », une formation journalistique « alternative » ne doit pas simplement remplacer du « bourrage de crâne de gauche » par du « bourrage de crâne de droite »… Dans une vision idéale, on pourrait imaginer une école se concentrant sur la transmission des aspects « techniques » du métier de journaliste et qui solliciterait des intervenants de toutes les sensibilités politiques. Quant aux écoles existantes, certaines seraient évidemment réformables, notamment celles qui sont publiques, en changeant le personnel de direction et une partie au moins des enseignants… La gauche hurlerait évidemment alors à l’atteinte à la « liberté », celle-ci se cofondant, dans son esprit, avec un monopole absolu et incontestable sur la culture, l’enseignement et les médias.

    Breizh-Info : Pensez-vous qu’une forme d’autocensure s’installe chez les étudiants en journalisme pour s’intégrer dans le cadre idéologique dominant, ou cette conformité est-elle imposée dès les premiers cours ?

    Xavier Eman : Il y a autocensure chez ceux qui, justement, ne partagent pas la doxa idéologique de ces écoles mais sont obligés de « faire profil bas » et de se conformer aux injonctions des professeurs et des intervenants pour ne pas se « faire repérer » voire « dénoncer » (parfois par leurs propres condisciples…) comme étant des « mal pensants » à sanctionner voir à écarter de la formation. Nous avons récolté plusieurs témoignages d’anciens élèves qui nous ont raconté à quel point ils devaient se surveiller pour ne pas éveiller la méfiance des autres élèves ou des cadres de l’institution. Pour pouvoir non seulement suivre « paisiblement » leur formation mais également espérer trouver du travail à sa sortie, ils étaient condamnés à une forme de « schizophrénie « , à dire et à écrire le contraire de ce qu’ils pensaient.

    Breizh-Info : Vous êtes également rédacteur en chef de Livr’arbitres et du magazine Éléments. Dans quelle mesure votre propre parcours a-t-il influencé votre perception du journalisme ?

    Xavier Eman : J’ai toujours nourri une grande passion pour le journalisme, que j’associais à la liberté et à la recherche de la vérité, ou du moins, plus modestement, de l’honnêteté. Mais mes premières confrontations au « journalisme professionnel » m’ont rapidement fait perdre mes illusions et, face aux carcans imposés à la fois par le « politiquement correct » et les impératifs économiques (poids des annonceurs, des actionnaires…), j’ai vite compris qu’il n’y avait de véritable marge de manoeuvre et de possibilité d’expression libre que dans les médias alternatifs et indépendants, c’est à dire aussi dans une certaine marginalité. Par ailleurs, tous les grands journalistes, passés ou présents, que j’admire sont des autodidactes, donc je ne suis nullement fasciné et encore moins impressionné par les titres universitaires dans ce domaine.

    Breizh-Info : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui envisagent une carrière dans le journalisme, mais qui craignent de perdre leur indépendance de pensée ?

    Xavier Eman : Déjà je leur conseillerai de lire le plus possible. De se constituer une solide culture générale et historique sur laquelle ils pourront appuyer leurs analyses de l’actualité et faire la différence avec les tragiques incultes qui occupent massivement les plateaux et les rédactions. Pour le reste tout dépend de leur caractère, de leurs envies et de leurs ambitions… S’ils veulent briller et gagner de l’argent, ils devront, dans le contexte actuel, courber l’échine et se renier. S’il acceptent la perspective de nombreuses difficultés, d’une relative pauvreté et d’un assez large anonymat, alors ils peuvent envisager de faire un travail à la fois sérieux, honnête et utile. La multiplication des nouveaux supports de type « youtube » offre notamment aujourd’hui des perspectives viables en dehors des médias dominants et institutionnels. Par ailleurs, le développement actuel des titres « conservateurs » ou « libéraux conservateurs » peut sensiblement changer la donne. A condition, comme nous l’avons déjà dit, que cela n’aboutisse pas simplement à une inversion des conformismes et des censures…

    Xavier Eman, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh-Info, 18 novembre 2024)

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  • Le nouvel âge de la bêtise...

    Les éditions de l'Observatoire viennent de publier un nouvel essai de Pierre-André Taguieff intitulé Le nouvel âge de la bêtise

    Philosophe, politologue et historien des idées, Pierre-André Taguieff est l’auteur d'essais importants qui ont contribué à mettre à mal la pensée unique comme  La Force du préjugé - Essai sur le racisme et ses doubles (La découverte, 1988), Résister au bougisme (Mille et une Nuits, 2001), Les Contre-réactionnaires : le progressisme entre illusion et imposture (Denoël, 2007), Julien Freund, au cœur du politique (La Table ronde, 2008), Du diable en politique - Réflexions sur l'antilepénisme ordinaire (CNRS, 2014), Les nietzschéens et leurs ennemis - Pour, avec et contre Nietzsche (Cerf, 2021) ou Qui est l'extrémiste ? (Intervalles, 2022).

     

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    " Peut-on lutter efficacement contre la bêtise, si insaisissable, presque indéfinissable ? Dans notre monde où les croyances politiques tendent à remplacer les vieilles croyances religieuses, elle est inévitablement idéologisée. Prenant le plus souvent le visage d’une grande vertu morale ou civique, la bêtise d’indignation, notamment portée par les idiots utiles de l’islamo-gauchisme ou de l’académo-militantisme « woke », se pare de révolte et d’insoumission alors même qu’elle suit les mouvements de mode, plongeant avec jubilation dans les snobismes et les conformismes. Pétrie d’émotions, elle hante à l’envi tous les mots en « isme », les débats publics, les discours politiques et les émissions de variétés, faisant des réseaux sociaux l’instrument privilégié de la multiplication des crétins. 

    Pour Pierre-André Taguieff, il nous faut vivre avec la bêtise, mais en multipliant les cloisons étanches. La tenir à distance en la prenant comme objet d’analyse ou comme cible d’une ironie soit légère, soit méprisante. Certes, le ridicule ne tue pas et la résilience de l’imbécile est sans limite, mais à l’âge de la « bêtise idéologisée de masse », l’ironie demeure l’arme de l’intelligence. Ou comment l’on peut nuire à la bêtise sans perdre son temps avec elle. "

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  • Les moutons de la pensée...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Jean Szlamowicz intitulé Les moutons de la pensée - Nouveaux conformismes idéologiques. Normalien, professeur des universités, linguiste et traducteur, Jean Szlamowicz, qui est également critique et producteur de jazz, est l’auteur, du livre Le sexe et la langue, une "petite grammaire du genre en français, où l’on étudie écriture inclusive, féminisation et autres stratégies militantes de la bien-pensance".

     

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    " Intersectionnalité, patriarcat, blanchité, décolonialisme, genre, queerisation, micro-agression, appropriation culturelle, transphobie, invisibilisation, inclusivisme... Halte à la contagion lexicale !
    Les militants de la nouvelle idéologie woke procèdent par la magie rhétorique de slogans aussi creux que catégoriques, qu'ils parent d'une profondeur factice. Comme si harceler l'opinion de formules verbales sans fondement scientifique permettait d'avoir raison !
    Il fallait un linguiste tel que Jean Szlamowicz pour démasquer la faiblesse intellectuelle, la mécanique artificielle et la manipulation conceptuelle qui animent ce courant multiforme mais voué au seul culte de la dénonciation.
    Car, par-delà le clivage traditionnel entre progressisme et conservatisme, cette prétendue révolution culturelle ne vise rien moins que l'éradication de la culture commune. Et, à travers le défigurement de la langue, entend détruire notre socle universaliste, laïc, égalitariste et démocratique. "
    Un livre-antidote.

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  • En finir avec le complexe médiatique de la droite face à la gauche...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Rochedy, cueilli sur son blog et consacré au complexe dont souffre dans les débats les journalistes de droite face à leurs adversaires du camp du Bien...

     

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    En finir avec le complexe médiatique de la droite face à la gauche

    Hier, la journaliste conservatrice Eugénie Bastié se fendait de quelques tweets expliquant qu’il lui était impossible de triompher dans un débat entre partisans et adversaires de la PMA, au prétexte que les « progressistes » se contentaient d’empiler les grands principes moraux (égalité, liberté, etc.) et les anathèmes en guise de rhétorique. Je me permettais de lui répondre que ce qui déterminait constamment leur victoire était simplement que la droite persistait de trembler face à ces mêmes anathèmes (toujours les mêmes : « réacs », « fachos », « extrémistes », « jeu du FN », « replié sur soi-même » etc.).

    Pour préciser ma pensée, je parlerai de quelque chose que j’ai souvent remarquée dans ce genre de débats. La vérité est que les débatteurs comme Bastié ou Polony (pour ne citer qu’elles, mais il y en a beaucoup d’autres) arrivent aux différents débats une main attachée dans le dos quand, en face, les gants de boxes sont déjà enfilés. Le débatteur de droite (ou conservateur) veut se faire adopter par l’environnement hostile dans lequel il est plongé, et il pense pouvoir y parvenir en avançant des arguments rationnels, posés, et, croit-il, humanistes. Il aimerait par dessus tout que l’on reconnaisse son humanisme, que l’on écoute ses arguments, qu’on les soupèse, et qu’on le prenne ainsi pour un débatteur tout à fait respectable. Les dissonances cognitives aidant, il estime même « que c’est là tout l’objet d’un débat : s’opposer des arguments entre personnes respectables », tout en espérant secrètement être encore invité la prochaine fois. Conséquence de cette approche tendre, honnête et naïve : les progressistes triomphent à chaque fois. Pourquoi ?

    Parce qu’en face, ils ne vont pas à un « débat », ils vont à la guerre. Leur religion est déjà faite et il n’y a que des infâmes ou des hérétiques qui peuvent s’opposer à eux. L’adversaire n’est, de nature, qu’un monstre d’extrême-droite, ou flirtant avec l’extrême-droite, dont les idées sont intrinsèquement nauséabondes. Dès lors, ils peuvent avancer tels des chars d’assaut, ils peuvent caricaturer, « jeter leurs anathèmes » pour parler comme Bastié, jouant à leur faveur de la morale gaucho-humanitariste, ou libéral-progressiste, qui préside dans l’essentiel des salles de rédactions parisiennes.

    Les « progressistes » peuvent se montrer zélés : ils ne seront jamais traités d’extrémistes pour cela. Mais la droite, elle, se doit de servir ses arguments dans un service en porcelaine, car si, elle, s’amusait à railler, à caricaturer, à jeter également des anathèmes et à affirmer avec force des grands principes sans se soucier du bon ton et de la convenance, alors elle deviendrait immanquablement « extrémiste » dans la minute.

    Quel est donc le secret pour finir par gagner (car il faudrait peut-être y songer, un jour…) ? En avoir plus rien à faire de leurs anathèmes. Mettre aussi les gants de boxe et taper violemment, comme eux. Alors oui, au départ, il y aura une avalanche de points godwin et d’indignations larmoyantes. Mais, en y regardant bien, les accusations d’ « extrémistes » ou de « fachos » ne reposent tellement plus sur rien de rationnel et de réaliste que le public, lui, ne tombe plus dans le piège. Une insulte n’a de puissance que dans le crédit qu’on lui attribue. Le jour où tous les débatteurs de droite n’auront plus peur des anathèmes et riront lorsqu’on leur les sert, la partie sera gagnée, et il y a fort à parier qu’ils finiront même par disparaître du paysage médiatique, ceux-ci ayant été démonétisés.

    Des Eugénie Bastié, des Natacha Polony, et tant d’autres, sont brillantes et courageuses. Mais elles laissent toujours l’impression qu’elles s’excusent d’abord avant d’argumenter. A leur décharge (et j’en sais quelque chose, connaissant moi aussi comment le système médiatique fonctionne), adopter cette attitude est plus facile à théoriser qu’à pratiquer, car poser ses fesses sur un plateau de télévision est réellement intimidant. On ressent la lourdeur et le conformisme idéologique qui y règne. Toutefois, comme j’ai pu m’y essayer une fois ou deux, ou tel Eric Zemmour qui le fait régulièrement, avancer fièrement, ne s’excusant de rien, se moquer des adversaires et de leurs insultes, et assumer parfaitement qui nous sommes, vous procure des résultats sans commune mesure.

    J’ajoute, pour finir, que quelles que soient les bonnes dispositions de ces journalistes et débatteurs, ils seront toujours détestés par leurs contradicteurs. Une Eugénie Bastié pourra toujours essayer de donner des « gages » de son objectivité et de sa respectabilité, elle sera toujours à leurs yeux une petite conne réactionnaire confinant avec « l’extrême-droite ». Dans ces conditions, pourquoi ne pas, enfin, lâcher les vannes, et en finir définitivement avec ce complexe médiatique qui nous laisse toujours pantois et éternellement perdant ?

    Julien Rochedy (Blog de Julien Rochedy, 15 septembre 2017)

     

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  • Le dérèglement moral de l'Occident...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Philippe Bénéton intitulé Le dérèglement moral de l'Occident. Philosophe, professeur émérite à la Faculté de droit et science politique de Rennes, Philippe Bénéton est notamment l’auteur d'un essai remarquable d'ironie et de subtilité Les Fers de l'opinion (PUF, 2000).  

     

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    " En Occident, le monde présent est celui des apparences. En droit, l’individu est roi, en fait, il est dépossédé de son autonomie. En droit, on lui promet la jouissance, en fait, il est placé sous influence. Le grand art de notre temps est de donner au conformisme le nom de liberté, au dérèglement moral le nom d’émancipation.
    Aujourd’hui, le rideau commence à se déchirer. Il apparaît de plus en plus clairement que l’opinion dominante est une pensée faible en dépit de ses positions fortes, qu’elle marche à l’intimidation et se refuse à tout débat loyal. Il apparaît aussi que la nouvelle « morale » a pour effet une profonde crise morale de l’Occident.
    Avec ironie, profondeur et acuité, Philippe Bénéton brosse le tableau critique d’un monde procédural qui se satisfait de règles du jeu, cultive les grimaces et masque son inconsistance. "

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