Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bhl - Page 13

  • Libye : ni BHL, ni Munich...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Ludovic Maubreuil consacré à la guerre de Libye, cueilli sur le site de Causeur, la revue d'Elisabeth Lévy. Ludovic Maubreuil, qui est l'auteur récent d'un Bréviaire de cinéphilie dissidente, tient, par ailleurs, la chronique "Cinéma" dans le magazine Eléments.

     

    Libye 2.jpg

     

     

    Libye : ni BHL, ni Munich

    Ce conflit n'est juste pas le nôtre

    Pas facile de faire entendre une voix qui ne donne ni dans le trémolo martial béhachélien ni dans le chuchotis de couard autarcique, autrement dit une voix qui ose admettre qu’elle ne parle pas au nom de la Raison, de la Morale et du Progrès réunis, mais qui pour autant ne rechigne pas à prendre parti.

    Prendre parti dans un conflit qui n’est pas le nôtre, cela suppose une certaine pudeur et un certain style, cela suppose surtout de savoir qui nous sommes, quelles sont nos valeurs et quelle est notre cohérence, une question d’identité en somme, n’ayons pas peur des gros mots. Kadhafi n’est-il donc un dictateur que depuis le début de ce mois ? N’avait-il participé à aucun attentat ni jamais emprisonné aucun opposant du temps où il était reçu, et avec tous les honneurs, en France ? Il ne s’agit pas ici de protéger des civils affolés et des insurgés désorganisés − mais au sein desquels des hommes remarquables existent puisque BHL les a remarqués −, de les soustraire à la folie meurtrière de fous surarmés soutenant le Fou suprême, il ne s’agit pas de laisser tout un peuple mourir sous les balles d’un clan mafieux, il s’agit de comprendre qu’il s’agit là d’une guerre civile, que les « milices » qui soutiennent Kadhafi font partie du peuple libyen, qu’on le veuille ou non, et que ceux qui veulent le renverser ne sont pas nécessairement, par ce simple projet, des démocrates modérés propres sur eux. Le principe des frappes aériennes exclusives est donc au mieux un mensonge, au pire une illusion.

    Une fois de plus cependant, sans pudeur et sans style, l’universalisme occidental, drapé dans ses principes intangibles mais n’intervenant jamais que là où ses intérêts économiques sont en péril, vient faire la leçon, comme s’il lui revenait de droit de stopper net, en tous lieux, le sang et les larmes.

    Alors, aider à renverser Kadhafi, pourquoi pas, mais pour aider qui ? L’idée que tout peuple soit épris de liberté est une belle idée, mais le fait qu’il puisse devenir républicain ou démocrate parce qu’il s’est libéré de l’oppression n’est qu’une croyance occidentale, voire un leurre savamment entretenu. Il ne suffit pas de renverser les tyrans, il faut encore que le peuple qui y parvient en fasse une histoire personnelle, qu’à travers les mythes, les exploits et les faits ordinaires de sa révolte, il conquière son propre destin, et de massacres en réconciliations, s’arme pour la suite. Il y a diverses façons d’aider celui qui est en train d’écrire son propre récit, mais lui tenir la main en jouant les matamores est une lourde responsabilité qui peut conduire ensuite aux troubles identitaires, au suivisme comme à la rancœur.

    Il est pas interdit d’entendre ceux qui, parmi les révoltés libyens, refusent l’aide occidentale ; il n’est pas inutile de comprendre le positionnement de la Ligue arabe ; il n’est pas scandaleux d’écouter l’Allemagne dont la logique n’est pas moins économiste que ceux qui, aujourd’hui, se font les hérauts de ce peuple-là, tout en détournant les yeux d’autres qui, ailleurs, sont tout aussi à feu et à sang. C’est la cohérence qui nous sauvera des pièges conjoints de l’ingérence emphatique et de la faiblesse munichoise. Nous ne sommes pas la source de tous les maux comme tant de professionnels du ressentiment voudraient nous le faire croire, mais nous ne sommes pas davantage la résolution inespérée du moindre conflit.

    Comment devenir une voix singulière qui ne serait le porte-parole d’aucune faction ni d’aucun empire, être sans crainte un recours opportun, savoir sans honte se tenir en retrait ? La meilleure façon de trouver sa place est encore de n’avoir plus peur de tenir son rang. Embarrassées et irrésolues, la France comme l’Europe ne savent plus qui elles sont, et de ce fait alternent la frilosité et l’emportement, n’hésitant plus qu’entre deux versions, deux pôles qui les nient : tantôt conglomérats de communautés monades, tantôt championnes de l’universalisme abstrait.

    Quand donc mènerons-nous à bien notre propre révolution ?

    Ludovic Maubreuil (Causeur, 12 avril 2011)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Une démocratie en Egypte : Adler, BHL et Finkielkraut anxieux...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pascal Boniface, tiré de son blog Affaires stratégiques, à propos de la révolution égyptienne et des mises en garde qui sont diffusées à son propos par certains intellectuels favorables à Israël...

     

     

    PascalBONIFACE.jpg

     

    Adler, BHL et Finkielkraut anxieux face à la perspective d’une Egypte démocratique

    Tout le monde devrait se réjouir de la contestation du régime répressif de Moubarak en Égypte. Mais la joie de voir la mise en place d'une véritable démocratie dans ce grand pays arabe est gâchée par une sombre perspective : la prise du pouvoir par les Frères Musulmans. Mais alors que The Economist qui n’est pas précisément un organe islamo-gauchiste se réjouit d’une révolte pacifique, populaire et séculière, trois des principaux intellectuels médiatiques français sont heureusement là pour mettre en garde les naïfs qui stupidement sont toujours prêts à applaudir à la chute des dictateurs.

    Dans le Figaro des 29 et 30 janvier, Alexandre Adler est le premier à tirer la sonnette d'alarme dans sa chronique intitulée « Vers une dictature intégriste au Caire ? » dans laquelle il qualifie au passage Mohamed El Baradei, l'une des figures de proue de l'opposition à Moubarak de « pervers polymorphe ».

    Alain Finkielkraut prend le relais dans Libération du 3 février. Il se demande si Mohamed El Baradei sera « l'homme de la transition démocratique ou l’idiot utile de l'islamisme » et doute de la possibilité de l'instauration d'un régime démocratique en Égypte à cause des Frères musulmans. Selon lui, il y avait une tradition démocratique en Europe de l’Est mais il doute qu’il y en ait une en Egypte. C’est faux et stupide à la fois. Seule la Tchécoslovaquie avait été une démocratie avant l’instauration du communisme en Europe de l’Est. Et il est curieux d’exiger le préalable d’une tradition démocratique pour une nation qui veut justement faire chuter une dictature. Dans Le Point (dont la couverture est sobrement intitulée « le spectre islamiste »), BHL avoue sa crainte de voir les fondamentalistes bénéficier de la chute de Moubarak avec la perspective d'une Égypte qui suivrait l'exemple iranien.

    Ces trois intellectuels relaient en fait les craintes israéliennes face au changement politique en Égypte. Ce qui est assez amusant c'est que les mêmes qui ont dénoncé pendant des lustres l'absence de régimes démocratiques dans le monde arabe s'inquiètent désormais de la possibilité qu'il en existe. Cela ferait tomber leur argument de « Israël la seule démocratie du Proche-Orient » qu'ils psalmodient. Mais surtout cela pourrait signifier la mise en place de régimes moins accommodants avec Israël. Or c’est leur principale pour ne pas dire unique préoccupation.

    Il n'est d'ailleurs pas étonnant qu'ils soient passés complètement à côté de la révolution tunisienne ; ils n'ont ni soutenu la révolte populaire comme ils ont pu le faire pour l'Iran, (la Tunisie n’est pas hostile à Israël donc on n’y soutient pas les revendications démocratiques) ni ne se sont inquiétés de ses conséquences comme ils le font pour l'Égypte (la Tunisie n’a pas un rôle clé au Proche Orient).

    Ils font un parallèle entre la mise en place d'un régime répressif islamiste en Iran après 1979 et ce qui pourrait se produire en Égypte. Comparaison n'est pas raison ; si le régime des mollahs a pu s’imposer en Iran, c'est en grande partie du fait des craintes d'interventions extérieures américaines (et du précédent Mossadegh) et face à l'agression à partir de 1980 de Saddam Hussein, à l'époque soutenu unanimement par le monde occidental. Le sentiment de menace extérieure a largement servi le régime iranien pour se maintenir en place. C'est d'ailleurs une règle générale qui ne vaut pas que pour l'Iran.

    Curieusement nos trois vedettes médiatiques qui s'inquiètent fortement de l'arrivée au pouvoir d'un mouvement intégriste religieux n'ont jamais rien dit contre le fait qu'en Israël un parti de de cette nature soit membre depuis longtemps de la coalition gouvernementale. Le parti Shass un parti extrémiste religieux (et raciste) est au pouvoir en Israël avec un autre parti d'extrême droite celui-ci laïc et tout aussi raciste, Israel Beiteinu. Ces deux partis alliés au Likoud essaient d'ailleurs de restreindre les libertés politiques et mettent une très forte pression sur les différentes O.N.G. de défense de droits de l'homme sans que nos trois intellectuels s'en émeuvent particulièrement.

    Les Frères musulmans peuvent-ils prendre seul le pouvoir ? C'est fortement improbable pour ne pas dire impossible. Un gouvernement auquel éventuellement participeraient les Frères musulmans pourrait lever le blocus sur Gaza. Il ne se lancerait pas dans une guerre contre Israël du fait du rapport de forces militaires largement favorable à Israël sans parler de l'appui stratégique américain. Ce qui pourrait se produire par contre, c'est qu’un autre gouvernement égyptien soit moins accommodant avec l'actuelle coalition de droite et d'extrême-droite au pouvoir en Israël. Mais est-ce si grave qu'un pays démocratique d'une part ait une politique indépendante et d’autre part ne laisse pas carte blanche à un gouvernement de droite et d'extrême-droite ?

    Les masques tombent. Nos trois intellectuels dénoncent un éventuel extrémisme en Egypte mais soutiennent celui au pouvoir en Israël. Ils critiquent l’absence de démocratie dans le monde arabe mais s’émeuvent dès qu’elle est en marche. Leur priorité n'est pas la démocratie mais la docilité à l'égard d'Israël, fut-il gouverné avec l'extrême droite.

    Pascal Boniface (Affaires stratégiques, 7 février 2011)

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine (11)

    Predator isabelle.jpg

     

    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog, Philippe Bilger mouche les provocateurs "officiels", façon Ardisson ;

    Thierry Ardisson ou les vrais provocateurs

    Ardisson.gif

     

    - sur son blog, Pascal Boniface dézingue BHL et sa troupe d'affidés, réunis au café de Flore, pour les 20 ans de la revue La règle du jeu.

    BHL, la nuit du Flore : connivence des élites, mépris du public.

    BHL Flore.jpg

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Critique de la déraison pure...

     Avec Critique de la déraison pure - La faillite intellectuelle des nouveaux philosophes et de leurs épigones, publié chez Bourin éditeur, Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et essayiste, sonne la charge contre les Glucksmann, BHL et autres nouveaux philosophes qui occupent le paysage médiatique depuis plus de trente ans. Curieusement, l'auteur a rencontré quelques difficultés pour faire publier ce livre, qui, initialement, devait sortir aux éditions Mille et une nuits... 

    Critique de la déraison pure.jpg
    "Fin des années 1970 : les « nouveaux philosophes » envahissent les médias. Ils s’appellent André Glucksmann, Maurice Clavel, Jean- Marie Benoist, et surtout Bernard-Henri Lévy. Ils seront bientôt suivis d’amis proches sur le plan idéologique dont, au premier rang, Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner. Trente ans plus tard, que reste-t-il de leur réflexion ? Si les membres de ce courant ont incontestablement marqué la scène publique française, leur héritage fait débat sur le plan philosophique. C’est sur ce terrain que Daniel Salvatore Schiffer a choisi d’exercer son regard critique.
     

    Essai aux accents pamphlétaires, Critique de la déraison pure, référence directe au maître ouvrage d’Emmanuel Kant, dresse un bilan cinglant de la pensée léguée par les « intellectuels médiatiques ». Loin de se borner à la mise en cause de leurs postures, ce livre engage, pour la première fois, une réflexion de fond sur les dérives et les manipulations logées au cœur de leur philosophie."

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le nouveau nationalisme russe

    Détesté par les BHL, Alexandre Adler et autres André Glucksman, le nouveau nationalisme russe, incarné par Vladimir Poutine, mérite qu'on s'y intéresse en allant au-delà des clichés pour bobos. C'est ce que fait Marlène Laruelle, spécialiste de la Russie et déjà auteur d'un livre sur l'idéologie eurasiste, dans un ouvrage publié aux éditions de L'oeuvre et intitulé Le nouveau nationalisme russe

    Marlène Laruelle.jpg
    "La récente montée en puissance de Moscou prend au dépourvu les pays occidentaux, qui ont du mal à décrypter les tenants et les aboutissants de cette manifestation de force, perçue comme agressive. A l'heure où les médias européens dépeignent la Russie comme un pays en prise avec ses vieux démons impérialistes, il convient de revenir sur la question du nationalisme. Le nouveau nationalisme russe offre une grille de lecture qui rompt avec les clichés de la guerre froide. La " Russie de Poutine " n'est pas une URSS bis, c'est une construction politique inédite. Ni le clivage gauche-droite, ni la dichotomie dictature-démocratie ne sont opérants pour traduire les tensions qui structurent la nouvelle puissance russe, à la fois populaire, démocratique et autoritaire. Chercheuse de renom, Marlène Laruelle dresse pour la première fois le portrait politique d'une société qui trouve dans le nationalisme une forme de retour à la normalité. Elle démontre que ce nationalisme n'est pas uniquement aux mains de mouvements d'extrême droite ou d'opposition au pouvoir, mais fait également partie intégrante des stratégies du Kremlin pour recréer de l'unité sociale après le traumatisme des époques gorbatchévienne et eltsinienne. La Russie n'est pas une " autre planète ", son avenir est lié à celui de l'Europe et du monde. Par son caractère pionnier, Marlène Laruelle hisse Le nouveau nationalisme russe au rang d'ouvrage de référence."
    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Quand Zemmour et Naulleau se paient BHL... et Yann Moix !

    Dans l'émission On n'est pas couché, diffusée samedi 13 février 2010 sur France 2, Bernard-Henri Lévy, omniprésent dans les médias ces derniers jours pour assurer la promotion de ses deux derniers livres De la guerre en philosophie (l'intéressé persiste, en effet, à se prendre pour un philosophe...) et Pièces d'identité, a été sévèrement accroché par Eric Zemmour et Eric Naulleau à propos, notamment, de ses prises de position sur la mondialisation et sur l'affirmation de l'identité juive.


    BHL vs Zemmour & Naulleau 1 [ITV] Onpc 130210 Ruquier
    envoyé par peanutsie. - Regardez les dernières vidéos d'actu.


    BHL vs Zemmour & Naulleau 2 [ITV] Onpc 130210 Ruquier
    envoyé par peanutsie. - L'info video en direct.

    Un peu plus tard dans l'émission, les deux mêmes croisaient le fer avec Yann Moix à propos de son dernier livre La meute, un pamphlet sur l'affaire Polanski, dans lequel il prétend notamment que l'artiste a été victime d'une chasse à l'homme parce qu'il est juif !...

    Au secours !

    Lien permanent Catégories : Infos 0 commentaire Pin it!