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alain de benoist - Page 10

  • Alain de Benoist : « Je suis résolument hostile à l’immigration, pas aux immigrés »

    Nous reproduisons un entretien donné récemment par Alain de Benoist à la revue Monde & Vie dans lequel il évoque la question de l'immigration.

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021), L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021) et, dernièrement, L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022).

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    Alain de Benoist : « Je suis résolument hostile à l’immigration, pas aux immigrés »

    MONDE & VIE : Peut-on encore parler de l’immigration de façon raisonnable ? Sur ce sujet, quelle est votre position ?

    ALAIN DE BENOIST. Faisons déjà un état des lieux. Depuis plus d’un demi-siècle, la plupart des pays d’Europe occidentale subissent une immigration massive mal contrôlée, voire pas contrôlée du tout. Au fil du temps, et avec l’instauration du regroupement familial, ces arrivées ont pris la forme d’une immigration de peuplement : en 2020, près d’un tiers des enfants nés en France avaient au moins un parent d’origine extra-européenne. En l’espace de quelques décennies, la France est ainsi devenue une société non pas tant multiculturelle que multiraciale.

         Paradoxalement, l’immigration rassemble aujourd’hui plus encore qu’elle ne divise. Toutes les enquêtes d’opinion dont on dispose montrent en effet qu’entre les deux tiers et les trois quarts des Français sont hostiles à l’immigration. Non par racisme (la société française est beaucoup moins raciste qu’il y a trente ou quarante ans), mais du fait des pathologies sociales associées au phénomène migratoire, notamment la délinquance et l’insécurité (la grande majorité des immigrés ne sont pas des délinquants, mais la grande majorité des délinquants sont issus de l’immigration), et parce que le « seuil de tolérance » a depuis longtemps été franchi. Cela signifie que de plus en plus de Français se sentent devenir eux-mêmes étrangers dans leur propre pays, parce qu’ils voient disparaître les modes de sociabilité qui étaient les leurs et qu’ils ne parviennent plus à se reconnaître dans la plupart des gens qu’ils côtoient.

         Bien conscients de cette évolution, rares sont désormais les partis politiques qui souhaitent toujours plus d’immigration. Il y a cependant au moins trois milieux qui y sont favorables : d’abord la majorité des libéraux, qui pratiquent la religion du libre-échange et militent traditionnellement pour la libre circulation des personnes et des biens, et donc pour la suppression des frontières. Le libéralisme n’envisageant les collectivités que comme des regroupements d’individus, l’immigration ne se définit à ses yeux que comme l’entrée sur un territoire donné d’un certain nombre d’individus qui choisissent de rejoindre d’autres individus. C’est ce qui permet aux libéraux d’affirmer que toutes les immigrations sont les mêmes, celles des populations sub-sahariennes comme celles de Italiens ou des Polonais. Le patronat, qui sait bien que l’immigration a toujours été l’armée de réserve du capital, appuie cette position : l’immigration à ses yeux se traduit par une simple augmentation du nombre des consommateurs et par l’arrivée d’une force de travail peu revendicative, ce qui favorise une pression à la baisse sur les salaires.

         Le deuxième milieu pro-immigration est celui des « humanitaires », qui pensent qu’il n’y a pas de problèmes que la « générosité » et l’amour désincarné ne puissent résoudre. Aspirant à la « communion universelle » capable de « surmonter toutes les barrières historiques et culturelles » dont parle l’encyclique Fratelli tutti, leurs armes favorites sont l’intimidation morale, l’appel à la repentance, la définition de l’accueil sans conditions comme devoir sacré, la victimologie compassionnelle et lacrymale – ce qui leur permet d’affirmer qu’ils incarnent l’empire du Bien. Il y a enfin une minorité plus radicale, qui en tient pour une conception « rédemptrice » de l’immigration, censée apporter un « sang neuf » à une société qui aurait besoin de plus « diversité », c’est-à-dire plus de métissage, et qui compte sur les immigrés pour subvertir et régénérer une France historique qui lui fait horreur.

         Le point commun de tous ces milieux est une adhésion inconditionnelle à l’idée d’une société « ouverte » (ou « inclusive »), dont l’objectif final est de remplacer un monde diversifié formé de peuples et de cultures relativement homogènes en un monde homogène formé de sociétés radicalement « créolisées ».

         Ma position est simple : comme la majorité des Français, je suis résolument hostile à l’immigration. À l’immigration, mais pas aux immigrés. À leur endroit, je n’ai aucune inimitié de principe, pas plus que je n’en ai pour leurs cultures d’origine ou pour les pays d’où ils proviennent. Je ne les tiens pas pour interchangeables, et je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de voir un certain nombre d’entre eux se noyer en Méditerranée. Pierre Manent me disait récemment qu’il ne croyait ni à la laïcité, ni à l’assimilation, ni à la remigration. C’est aussi ma position.

    MONDE & VIE : Stephen Smith, à propos de l’abondance du flux migratoire en provenance de l’Afrique sub-saharienne, a pu parler, sans être démenti par personne, de « ruée vers l’Europe ». Est-ce la misère qui explique et qui justifierait l’immigration ? Quels sont dans les pays d’origine, ceux qui peuvent partir vers l’Europe ?

    ALAIN DE BENOIST. Au départ, la motivation est purement économique : il s’agit de trouver en Occident un travail mieux payé, fût-ce au prix d’une prise de risque vital. S’y ajoute l’illusion persistante, mais entretenue par la télévision, que l’Occident est un Eldorado. Sur place, bien sûr, on déchante – mais on reste. Cependant, de plus en plus d’immigrés invoquent aujourd’hui un motif familial plutôt qu’un motif de travail.

         Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les plus pauvres qui émigrent, mais plutôt des hommes appartenant à la fraction inférieure de la petite-bourgeoisie, souvent éduqués et parfois diplômés. Outre les dangers du parcours, qu’on aurait tort de négliger, la « ruée vers l’Europe » coûte cher (plusieurs milliers d’euros pour satisfaire aux seules exigences des passeurs). Il n’est pas rare que tout un village se cotise pour aider les candidats au départ. C’est une sorte d’investissement.

    MONDE & VIE : Que faut-il penser de ceux qui invoquent l’« État de droit » ou la Déclaration des droits de l’homme pour défendre une immigration sans limite ?

    ALAIN DE BENOIST. D’abord qu’il y a une certaine ironie à vouloir soutenir au nom des droits de l’homme des populations dont on nous dit par ailleurs qu’elles violent quotidiennement ces mêmes droits. Cela dit, on peut s’étonner de voir tant d’hommes « de droite » reprendre à leur compte sans état d’âme ces critiques directement héritées des Lumières, visant des mœurs « archaïques » ou « moyenâgeuses » qui sont exactement celles que l’on adressait autrefois aux sociétés traditionnelles et au catholicisme.

         Mais il y a aussi là un vrai problème de fond. Quand Michèle Tribalat dit qu’« on est passé d’une immigration de travail à une immigration fondée sur des droits », elle fait une observation qui va loin, bien que beaucoup ne s’en rendent pas compte. Autrefois, on cherchait à s’installer dans un autre pays pour toutes sortes de raisons. On déposait des demandes, on espérait être accepté, mais on ne faisait pas de l’immigration un « droit ». On ne disait pas : « Je veux rentrer chez vous parce que j’en ai bien le droit. » Ce glissement est lui aussi d’origine libérale : s’il n’y a que des individus et des « territoires », interchangeables les uns comme les autres, la libre circulation des personnes implique que n’importe qui peut s’installer où il veut.

         On touche par ailleurs ici à un autre aspect essentiel de la question. Beaucoup de gens s’imaginent qu’il suffirait, pour régler le problème des flux migratoires, de faire preuve de plus de volonté. C’est oublier que les politiques ont les mains liées par les juges, et qu’en dernière instance ce sont eux qui décident, et donc qui dirigent. Là encore, le libéralisme est fautif puisqu’il n’a jamais cessé de vouloir soumettre les souverainetés nationales et populaires à la « sur-souveraineté » des instances juridiques. C’est une décision de la Cour de justice de l’Union européenne, par exemple, qui a fait que le séjour irrégulier n’est plus un délit. De même est-ce le conseil d’État qui, en décembre 1978, a consacré le droit au regroupement familial que les pouvoirs publics voulaient limiter. Il ne fait pas de doute, pour prendre deux exemples simples, que si l’on décidait l’abolition du droit du sol ou que l’on décidait de ne plus admettre aucune demande d’asile sur le territoire français (les demandes devant obligatoirement être faites auprès des consulats dans les pays d’origine), les juges y mettraient pareillement leur veto.

    MONDE & VIE : M. Dupond-Moretti a expliqué naguère à la télévision, qu’il était pour l’immigration parce que grâce à elle il pouvait employer une femme de ménage à un prix abordable et trouver facilement un taxi. De quoi, selon vous, ce genre d’argumentation est-elle le symptôme ?

    ALAIN DE BENOIST. D’une forme typiquement postmoderne de néocolonialisme. Hier, on avait des « boys », aujourd’hui on a des livreurs de pizzas et des nounous à domicile. L’évolution des centres-villes en témoigne : à terme, on n’y trouvera plus que des bobos et des domestiques issus de l’immigration, convenablement exploités en toute bonne conscience au nom des lois du marché.

         C’est aussi une forme évidente de racisme de classe. Dans la France périphérique, les choses ne se passent pas comme ça. Les classes populaires, qui représentent près d’un Français sur deux, sont les plus hostiles à l’immigration parce que, contrairement aux habitants des beaux quartiers, ce sont elles qui en subissent de plein fouet les conséquences. Les classes populaires stigmatisées, les classes moyennes désaffiliées vivent aujourd’hui une triple insécurité : culturelle, politique et sociale. La sociabilité à la française est souvent leur seule référence culturelle, mais elles ont aussi besoin d’un État social et protecteur. C’est la raison pour laquelle le social et le culturel sont strictement indissociables dans leur hiérarchie d’attentes. C’est pour ne l’avoir pas compris qu’Éric Zemmour a perdu son pari, qui visait à réactiver le clivage gauche-droite, en abandonnant le social à la gauche.

    MONDE & VIE : Que pensez-vous de ceux qui entendent utiliser cette ruée démographique en défendant une immigration choisie (par les pays d’accueil) plutôt qu’une immigration sans contrôle ? Y a-t-il une autre solution que l’immigration choisie pour mettre fin au chaos migratoire que représentent les 500 000 migrants légaux et illégaux qui s’installent en France chaque année ?

    ALAIN DE BENOIST. Une immigration choisie est sans doute préférable à une immigration totalement incontrôlée. Mais choisie selon quels critères ? Il n’est que trop évident que ce seront des critères économiques, puisqu’aux yeux de la classe dominante l’immigration est avant tout un problème économique, et plus encore un problème « technique », étant donné que pour les libéraux les problèmes politiques ne sont en dernière analyse que des problèmes techniques. En termes clairs, on choisira les immigrés dont l’apport permettra de maximiser les profits du capitalisme libéral. Et du même coup, en écrémant les « meilleurs », c’est-à-dire les plus performants, on privera les pays d’origine d’un certain nombre d’élites dont ils auraient le plus grand besoin.

    MONDE & VIE : Pensez-vous que l’on puisse maîtriser le phénomène migratoire par une loi immigration, c’est-à-dire par un certain nombre de mesures issues de la technocratie étatique ?

    ALAIN DE BENOIST. Permettez-moi de vous rappeler que des « lois immigration », il y en a eu en moyenne une tous les deux ans depuis plus d’un demi-siècle, sans que le problème soit réglé pour autant. Cela montre que les pouvoirs publics ont toujours agi au coup par coup, en fonction des conjonctures économiques et des échéances électorales, en se bornant à répéter des pieux souhaits et des mantras. La vérité, comme le notait récemment le sociologue Smaïn Laacher, c’est qu’il n’y a jamais eu de doctrine française en matière d’immigration, doctrine dont on aurait pu déduire des principes et des règles d’action.

         Le problème, c’est que la mise au point d’une telle doctrine exigerait une véritable transformation des esprits. Pas de doctrine migratoire en l’absence d’une claire idée de ce qu’est un peuple (et non un agrégat d’individus), de ce qu’est un pays (et non un « territoire »), de ce qu’est une culture, une civilisation, une sociabilité spécifique, des valeurs partagées, etc. On en est plus loin que jamais.

    MONDE & VIE : L’Europe nous donne à voir un christianisme décomposé après une longue période de prospérité, en particulier missionnaire, et un islam recomposé après une longue léthargie. Quelle est la place du fait religieux dans le caractère anxiogène des flux migratoires aujourd’hui ?

    ALAIN DE BENOIST. Une place indéniable, mais qui n’est pas exempte de fantasmes. Qu’un grand nombre d’immigrés soient de religion musulmane complique évidemment les choses, surtout à un moment où l’on assiste au réveil d’un islamisme agressif dont l’actualité nous fournit des exemples quotidiens. Beaucoup interprètent cet islamisme comme synonyme de l’islam, ce qui reste à démontrer, et y voient un phénomène fondamentalement religieux, alors qu’à mon avis il s’agit d’un phénomène politique sous couvert d’habillage religieux.

         Vous êtes probablement de ceux qui estiment que le problème de l’immigration se réglerait beaucoup plus facilement si les nouveaux venus étaient catholiques, et non pas musulmans. Il y a du vrai dans cette opinion, mais il ne faut pas non plus la surestimer. Les États-Unis connaissent un problème d’immigration d’une ampleur redoutable, et pourtant la grande majorité de leurs immigrés sont des catholiques latinos. Tout centrer sur la religion revient à dire qu’un chrétien préfèrera toujours voir s’installer en France un Malien catholique plutôt qu’un athée norvégien, et qu’un païen préfèrera toujours voir s’y installer un animiste congolais plutôt qu’un catholique polonais ! On voit bien que ce genre de considérations ne mène pas bien loin. Il montre seulement que le problème de l’immigration ne peut pas se réduire exclusivement à des questions de croyance ou de religion.

    MONDE & VIE : Vous qui avez beaucoup réfléchi sur le problème de l’identité et qui republiez ces jours-ci votre ouvrage « Nous et les autres » aux éditions du Rocher, pensez-vous que dans cette crise migratoire l’Europe ait des valeurs à défendre ? Quelles sont-elles ? Comment pouvons-nous à nouveau dire « nous » et sur quels critères désignons-nous « les autres » ?

    ALAIN DE BENOIST. Pour répondre à cette question, il faudrait déjà s’étendre sur le périmètre de la « nostrité ». Qui est-ce « nous » dont vous parlez ? Les catholiques ? Les Français ? Les Européens ? Les Occidentaux ? L’Europe a certainement des valeurs à défendre, mais surtout une histoire et une personnalité à faire aimer. Malheureusement, le débat sur l’immigration s’enferme aujourd’hui dans une confrontation entre assimilation et intégration, universalisme et « communautarisme », qui n’est qu’une impasse. Le « communautarisme » que l’on pourfend au nom des « valeurs de la République » n’est qu’une caricature d’esprit communautarien, une manière inavouée de faire sécession pour mettre en place une contre-société. Les communautés véritables ne posent pas ce genre de problèmes, à commencer par la communauté juive, les communautés asiatiques, arméniennes, tamoules, etc., qui ont très bien su concilier particularismes et acceptation d’une nécessaire loi commune.

         Mon livre sur l’identité aborde ce vaste sujet sous toutes ses dimensions. Il montre que l’identité n’est jamais un sujet simple et que, sur la question de l’immigration, l’affirmation identitaire des nouveaux venus contraste singulièrement avec l’appauvrissement du sentiment d’identité en Europe. On dit souvent que les immigrés détestent la France. C’est en effet parfois le cas (pas toujours !). Mais l’idéologie dominante n’a-t-elle pas sa part de responsabilité dans cette détestation ? Écoutons plutôt Christophe Guilluy : « Quand on débarque de l’autre bout du monde, et qu’on nous dit que notre voisin est raciste, à moitié débile, à fond dans la consommation, son objectif de vie étant de bouffer et de regarder la télé, on ne va pas épouser ses valeurs ! »

    Alain de Benoist (Monde & Vie, janvier 2023)

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  • Face au Système oligarchique, nous menons le bon combat...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au combat contre le Système oligarchique....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

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    Face au Système oligarchique, nous menons le bon combat

    Nous devons affronter la nouvelle année avec une certitude forte : nous menons le bon combat ! Et nos adversaires se trouvent dans le mauvais camp, celui du Système, celui de l’oligarchie, celui du Mal.

    Nous avons eu raison sur tout !

    Nous menons le bon combat d’abord parce que notre famille de pensée a eu raison sur tout, avant les autres.

    C’est bien la droite « hors-les-murs », « dissidente », « extrême », « horlogère » ou « nouvelle » – qu’importe le qualificatif dont nous ont affublé nos adversaires – qui dès les années 1970, mettait en garde contre les conséquences catastrophiques de la dérégulation de l’immigration voulue par le patronat. Et contre la crise démographique européenne qui s’annonçait.

    C’est cette droite qui a annoncé, avec Guillaume Faye, la perspective d’une colonisation de l’Europe[1] organisée par le Système à tuer les peuples[2] qui prenait le pouvoir en Occident à partir des États-Unis.

    C’est cette droite diabolisée qui a perçu la première que la question identitaire allait devenir déterminante et qui a dénoncé l’hypocrisie d’une gauche bourgeoise ralliée au capitalisme mondialiste. Une bourgeoisie qui cherche dans l’immigré un peuple et un électorat de rechange et qui promeut le sociétal pour abolir le social.

    Une ruse de l’histoire

    C’est aussi notre famille de pensée qui – prenant la suite du Général De Gaulle par une ruse dont l’histoire a le secret – a toujours considéré que l’Europe n’avait de sens que de l’Atlantique à l’Oural et que l’inféodation aux États-Unis conduirait notre continent à la déchéance et à la guerre. Et que la société ne pouvait se réduire au marché ni à la Bourse.

    C’est aussi notre famille de pensée qui a dénoncé les dérives de l’Éducation nationale dès les années 1980, comme celle des juges idéologisés[3] qui allait conduire au gouvernement des juges et à l’explosion de l’incivilité et de l’insécurité. Car notre famille de pensée a renouvelé la critique traditionnelle de l’idéologie des Lumières et de l’égalitarisme, en s’appuyant sur les sciences du vivant[4].

    On pourrait continuer l’énumération : nous avons été les seuls à annoncer et dénoncer la dérive mortelle du monde occidental américanisé, dans sa globalité.

    C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on nous a diabolisés en permanence !

    Dépasser la politique politicienne

    Nous menons le bon combat ensuite parce que nous avons compris que la lutte contre le Système ne pouvait se limiter à la politique politicienne.

    C’était déjà la conclusion du petit opuscule Pour une critique positive, paru en 1962 et attribué à Dominique Venner, tirant les conséquences de l’échec de l’Algérie française.

    Car ceux qui pensent qu’il suffit de « gagner les élections » ou de constituer un groupe parlementaire pour mettre à bas l’oligarchie se méprennent et trompent surtout leurs électeurs. Ce que tous les prétendus « sauveurs » de droite n’ont cessé de faire, il est vrai, depuis 40 ans.

    La lutte contre ce que représente le Système n’est ni politicienne ni franco-française en effet : elle est métapolitique, métaphysique et culturelle. Elle ne peut être que totale et mondiale.

    Une réforme intellectuelle et morale

    La renaissance de notre pays ne peut donc résulter que d’un changement de vue-du-monde, ouvrant la voie à une réforme intellectuelle et morale, comme Alain de Benoist l’a exposé dans son maître essai Vu de Droite dès 1977[5]. Une renaissance permettant l’émergence d’une nouvelle élite politique, seule à même de mettre en mouvement notre peuple, en réalisant la grande politique qu’il attend désespérément [6].

    Une fois encore la droite dissidente a vu juste là où la droite établie n’a rien compris, ce qui explique sa marginalisation.

    C’est d’ailleurs parce que notre famille de pensée a été la plus diabolisée, censurée et persécutée depuis 40 ans qu’elle a pu aussi, la première, dénoncer la dérive de plus en plus liberticide du Système et le caractère factice de notre démocratie. Comme le démontre chaque jour Emmanuel Macron, le président incapable et impopulaire, curieusement réélu en 2022, et qui gesticule… sans majorité absolue au Parlement.

    Vers la guerre

    Nous menons le bon combat car il n’est plus possible, enfin, d’ignorer que l’oligarchie mondialiste qui a pris le pouvoir en Occident nous conduit vers la guerre mondiale, la paupérisation et la destruction de notre civilisation.

    Nous avions prévu que l’oligarchie n’hésiterait pas à recourir à la guerre pour empêcher la remise en cause de sa domination par les états-civilisationnels émergents, comme la Chine, l’Inde ou la Russie[7]. Et que les ruines et le chaos qu’elle avait provoqués au Proche Orient, nous donnaient un avant-goût de ce qui nous attendait.

    Cette prévision est en train de se réaliser avec la guerre en Ukraine, le retour des tensions au Kosovo, les provocations occidentales face à la Chine, la multiplication des points d’affrontement sur notre continent et la guerre ethnico-religieuse larvée qui commence à ravager l’Europe de l’Ouest.

    Il est vrai que la guerre est bonne pour les affaires de l’oligarchie, ce qui explique le ralliement au bellicisme états-unien, de l’Union européenne, « machin » livré aux lobbys et à la corruption.

    En 2023, il faudra choisir son camp

    La guerre que promeut l’oligarchie mondialiste traduit surtout l’affrontement eschatologique qui est en train de prendre place entre un Occident, qui incarne désormais la déchéance de l’homme, et le reste de l’humanité, qui rejette de toutes ses forces cette décadence. Un affrontement final d’ailleurs prévu par nombre de religions.

    Dans un tel affrontement, les Européens ne peuvent plus rester spectateurs : ils en sont déjà les victimes !

    Chaque Européen conscient doit donc choisir son camp et ce ne peut-être celui d’un Occident décadent et corrompu dans tous les sens du terme, qui nous conduit à la ruine et à la guerre.

    En 2023, nous continuerons de mener le bon combat !

    Michel Geoffroy (Polémia, 31 décembre 2022)

     

    Notes :

    [1] Guillaume Faye « La Colonisation de l’Europe » , l’Aencre, 2000
    [2] Guillaume Faye « Le Système à tuer les peuples » , éditions Copernic, 1981
    [3] Notamment par les travaux du Club de l’Horloge
    [4] Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge « La Politique du Vivant » , Albin Michel, 1978
    [5] Alain de Benoist « Vu de Droite, Anthologie critique des idées contemporaines », éditions Copernic, 1977
    [6] Voir Bruno Mégret « Le Temps du Phénix », éditions Cité Liberté, 2016
    [7] Voir notamment Michel Geoffroy « La Nouvelle Guerre des Mondes » Via, Romana, 2020

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  • Tolkien et la réécriture des mythes européens...

    Le quarantième numéro de la revue Livr'arbitres, dirigée par Patrick Wagner et Xavier Eman, est en vente, avec un dossier consacré à Tolkien, un autre à l'épopée coloniale et un dernier aux écrivains de la vallée du Rhône...

    La revue peut être commandée sur son site :  Livr'arbitre, la revue du pays réel.

     

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Plaisirs solittéraires

    Coups de cœur

    Pierre Adrian

    Bibliothèque d'un réactionnaire

    Actualité

    Céline

    Nouveautés

    Didier Blonde

    Elisabeth Gaspar

    François Migeot

    Dossiers

    Épopée coloniale

    Écrivains de Rhône-Alpes

    Entretien

    Luc-Olivier d'Algange et Philippe Barthelet

    Christophe Bier

    Bruno Lafourcade

    Michel Marmin

    Olivier Maulin

    Richard Millet

    Portrait

    J.R.R. Tolkien

    Armand Robin

    Réflexion

    Alain de Benoist

    François-Xavier Consoli

    Réédition

    Benito Pérez Galdos

    André Dhôtel

    Michel Houellebecq

    Polar

    Thierry Bouclier

    Mickey Spillane

    In Memoriam

    Jules Romain

    Ezra Pound

    Yasunari Kawabata

    Félicien Marceau

    Antoine Blondin

    Pierre Pinatel

    Alain Didier

    Cinéma

    Le vigilantisme

    Notes

    Carrefour de la poésie

    Peinture en prose

    Poème en prose

    Littérature jeunesse

    John Muir

    Bande dessinée

    Père Elijah

    Nouvelle

    Le quatrième élément

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  • Alain de Benoist : intellectuel populiste et vrai aristocrate...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné fin novembre par Alain de Benoist à Livre noir pour évoquer son dernier livre, L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022), un recueil de notes et de réflexions tirés de ses carnets intimes.

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021) et L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021).

     

                                               

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  • La dissidence numérique dans tous ses états...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°199, décembre 2022 - janvier 2023) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré à la dissidence numérique, on découvrira l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec le fondateur de Champs communs Guillaume Travers,  l'écrivain Christian Dedet, l'historien Roberto Chiarini et le spécialiste des Indo-Européens Jean Haudry, ainsi qu'un débat entre Laurent Dandrieu et Rémi Soulié...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, d'Hervé Juvin, de Nicolas Gauthier, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli et de Slobodan Despot...

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Décadence. Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Champs communs, le laboratoire de Guillaume Travers. Propos recueillis par François Bousquet

    Cartouches

    L’objet disparu : le porno du samedi soir sur Canal+. Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance. Par Xavier Eman

    Carnet géopolitique : où va l’Union européenne ? Par Hervé Juvin

    Cinéma : Roger Corman, le dernier roi d’Hollywood. Par Nicolas Gauthier

    Champs de bataille : bataille de Fontenoy, une guerre des nerfs (1/2). Par Laurent Schang

    Le saltimbank, 2e partie : l’Idl. Par Bruno Lafourcade

    Économie. Par Guillaume Travers

    Bestiaire : des poubelles et des ailes, une course aux armements. Par Yves Christen

    Sciences. Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées

    Baballe et business sportif : Qatar ta gueule à la récré. Par Christophe A. Maxime

    Hommage à Mike Davis : la géographie marxiste est un sport de combat. Par Pascal Eysseric

    Vers une théorie du protectionnisme maîtrisé. Par Gabriel Rivière

    Roberto Chiarini : le centenaire de la Marche sur Rome. Propos recueillis par Daoud Boughezala

    Matteo Salvini et Giorgia Meloni, le chassé-croisé. Par Daoud Boughezala

    Demain les monnaies numériques. Par Guillaume Travers

    Razzia sur les terres agricoles : la France en ligne de mire. Par Guillaume Travers

    La fracture coloniale, c’est la facture : l’expertise comptable de Bernard Lugan. Par François Bousquet

    On naît, on aime, on meurt ensemble : le véritable cri d’Edvard Munch. Par Anne-Laure Blanc

    Ma leçon de style, entretien avec Christian Dedet. Propos recueillis par Olivier François

    Entretien avec Jean Haudry : en finir avec les fantasmes sur les Indo-Européens. Propos recueillis par Henri Levavasseur

    Rome ou Babel : débat entre Laurent Dandrieu et Rémi Soulié. Propos recueillis par Thomas Hennetier

    Contre le sans-frontiérisme chrétien: le défi impossible de Laurent Dandrieu. Par Alain de Benoist

    Olivier Germain-Thomas, le grand combat d’un routard mystique. Par Olivier François

    Dossier

    La dissidence numérique dans tous ses états

    L’Amérique dans les têtes : la génération troll sous influence. Par François Bousquet et Pascal Eysseric

    Quels youtubeurs suivez-vous ? Les 36 vidéastes de la dissidence à aimer ou détester. Par Rodolphe Cart, avec Édouard Daloz, Eyquem Pons et Laurent Vergniaud

    Julien Rochedy, le Hussard bleu entre Gutenberg et Elon Musk. Par François Bousquet

    L’homme déconstruit est-il un macho fini ? Par Violaine Malleterre

    « Marxisme culturel » : histoire d’une imposture. Par David L’Épée

    États-Unis : le phénomène Bronze Age Pervert. Par Ethan Rundell

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot 89 Reconquête : confession d’un non-fumeur absolu. Par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique : Aristote et la critique du communisme. Par Ego Non

    Un païen dans l’Église : l’amazone d’Aristote dans l’abbaye de Montbenoît. Par Bernard Rio

    C’était dans Éléments : Libye, la trahison de Sarkozy. Par Jacques Vergès

    Éphémérides

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  • Dans la tête d'Alain de Benoist...

    Le 17 novembre 2022, Rémi Soulié recevait, sur TV libertés, Alain de Benoist à l'occasion de la publication de son dernier livre, L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022), un recueil de notes et de réflexions tirés de ses carnets intimes.

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021) et L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021).

     

                                               

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