La revue de presse de Pierre Bérard
Au sommaire :
• Frédéric Lordon développe une excellente argumentation à propos des fake news, dernière trouvaille du « système » pour cadenasser un peu plus la liberté d’expression. « Tout le discours de la politique Macron et tous les médias qui le soutiennent sont eux-mêmes d’intense propagateurs de fake news… », dit-il. Le fait qu’il n’y ait qu’une seule vérité consonne avec cette autre proposition suivant laquelle « il n’y a pas d’alternative ». Le mythe de la seule vérité comme l’absence supposée d’alternative est une clôture des choix possibles et un refus de la libre délibération. L’obsession autour des fake news est le symptôme d’une crise manifeste de légitimité des autorités qui ne font plus autorité. C’est ainsi que le thème récurrent de la post-vérité aboutit à la pseudo-fin des idéologies et à un monde dépolitisé. La « lecture renversée » du « gauchiste » Lordon est en tous points coruscante :
• Sur cette chimérique histoire des fake news on lira du même Frédéric Lordon son article désopilant dans son blog du Monde Diplomatique, « Macron décodeur en chef », qui rappelle cette célèbre apostrophe de Guy Debord « Dans le monde réellement renversé le vrai est un moment du faux » (La Société du spectacle, 1967) :• Dans le cadre de de la campagne un brin hystérique lancée contre les fake news, Google a déjà supprimé 150 000 comptes YouTube entre juin et décembre 2017 et les comptes Faceboook suivent la même pente. Alors que Twitter s’engage dans une voie identique l’Union européenne félicite ces entreprises américaines pour leur « civisme » dans leur programme de « lutte contre les contenus haineux ». Traduction libre de cet élément de langage : il est désormais interdit de critiquer trop vivement l’impolitique européenne :• Dans une tribune du Figaro Vox Renée Fregosi s’en prend à « radicalisation », un mot qui ne dit rien que d’extrêmement vague. Selon elle ce choix sémantique dissimule une attitude lâche qui préfère masquer la réalité islamique plutôt que de l'affronter. La philosophe, elle, désigne l'ennemi sans complexe. Encore faudrait-il savoir qui a fait entrer cet ennemi dans nos murs et pour quelles raisons. Bizarrement c’est un question qu’on ne pose jamais :• Entretien de Paul-François Paoli avec Edouard Chanot sur Radio Sputnik à propos de son livre « L’imposture du vivre-ensemble de A à Z » (L’Artilleur, 2018) :https://www.youtube.com/watch?v=NXYCy5BqROo
• Quatrième de couverture du livre de Paul-François Paoli. Ce livre comporte près de 300 entrées qui constituent un panorama de la vie intellectuelle française et de ses enjeux idéologiques. Parmi elles, une chronique très laudative est consacrée à Alain de Benoist et à la revue Éléments :• Olivier Maulin sur l’affaire Céline :• Eric Zemmour en débat défend la liberté d’expression sans restriction et oppose l’état de droit à la démocratie. Au cours du débat le chanteur Cali se casse du plateau ne pouvant supporter plus avant les discours d'un Zemmour qui ne donne pas dans le repentir :• Du porc matin, midi et soir. Jean-Paul Brighelli réagit avec beaucoup de drôlerie aux campagnes d’intimidation lancées par les chiennes de garde contre les mâles blancs hétérosexuels. Autant de tartuffettes quis’emparant de la « parole libérée » entendent surtout faire parler d’elles aux bénéfice d’un rapport hommes/femmes toujours plus psychiatrisé et plus judiciarisé.• Fort du succès rencontré par ses « Conversations » avec Alain de Benoist, Paul-Marie Coûteaux nous emmène cette fois au château de Plieux à la rencontre de l’essayiste et écrivain Renaud Camus. Une série desix épisodes pour une rencontre de haut vol où se mêlent culture, littérature, histoire, patrimoine et politique. Nous devons ces brillantes conversations à TV-Libetrtés. Ici le quatrième épisodes :
Tour d'horizon - Page 30
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La revue de presse d'un esprit libre... (39)
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Tour d'horizon... (140)
Au sommaire cette semaine :
- sur Bouger les lignes, Caroline Galactéros revient sur le travail de sape mené par l'administration américaine contre l'Iran...
- sur son site, l'Observatoire du journalisme dresse un panorama de la couverture médiatique de la crise migratoire au cours des derniers mois...
Crise migratoire durant l’automne-hiver 2017 : encore plus !
- sur sa chaîne Youtube, Michel Drac analyse les événements de la fin de l'année 2017...
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Tour d'horizon... (139)
Au sommaire cette semaine :
- sur Theatrum Belli, vous pouvez découvrir un entretien avec Pierre Santoni, auteur de L'ultime champ de bataille (Pierre de Taillac, 2016), consacré à la guerre en milieu urbain...
Guerre en milieu urbain : Entretien avec Pierre Santoni
- sur Metamag, Gérard Dussouy, auteur de Contre l'Europe de Bruxelles - Fonder un Etat européen (Tatamis, 2013),évoque les nœuds gordiens de la géopolitique mondiale...
Les nœuds gordiens de la géopolitique post-occidentale, recensés en quelques cartes
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Tour d'horizon... (138)
Au sommaire cette semaine :
- sur la lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot interroge Sylvain Gougenheim sur les ressorts de l'imaginaire politique européen...
- sur son site, l'Observatoire du journalisme révèle la deuxième carrière du général David Petraeus, ancien directeur de la CIA, comme dirigeant d'un puissant fond d'investissement et magnat des médias dans les Balkans...
David Petraeus : ex-chef de la CIA, nouveau magnat des médias en Europe de l’Est
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La revue de presse d'un esprit libre : spécial Olivier Rey... (38)
La revue de presse de Pierre Bérard
Spécial Olivier Rey :
Le philosophe-mathématicien Olivier Rey s'entretient avec le Cercle Politeia de Bordeaux (7 octobre 2017). Ses réponses sont découpées en huit séquences d’une grande richesse argumentative et très éloignées du glossaire de la cuistrerie :
(1) De la Science et du Cosmos. Les Grecs de la plus haute antiquité désignaient par le mot cosmos le bon ordre, ce qui est harmonieux bien rangé en un mot l’ensemble de ce qui est. Par exemple chez Homère l’armée d’Agamemnon bien rangée en ordre de bataille est dite « cosmique ».
https://www.youtube.com/watch?v=_mFlm4SLuJ4
(2) Sur les travaux de Baptiste Rappin concernant le management et son extension à tous les secteurs de l’existence.
https://www.youtube.com/watch?v=E8k9xYjcm3Q
(3) Sur la notion d’individualisme (rappel de Tonnies).
https://www.youtube.com/watch?v=FXmkOYFrBSg
(4) Féminisme et Patriarcat où il dément sans difficulté la pseudo association entre patriarcat et capitalisme. En revanche, nous dit-il, c’est bien le capitalisme qui par sa dynamique a détruit le patriarcat comme la communauté en commandant le passage de la « communauté » organique à la « société ». Le capitalisme est un puissant opérateur d’indistinction entre les hommes et les femmes. Dans les sociétés traditionnelles dites patriarcales il y avait des travaux d’hommes et des travaux de femmes qui rendait les uns dépendants des autres et si l’homme avait le pouvoir symbolique, cela n’empêchait aucunement la femme de disposer de nombreux pouvoirs réels. Tout cela a disparu avec l’extension du salariat.
https://www.youtube.com/watch?v=RGlNhF5HI8A
(5) Sur l’écologie.
https://www.youtube.com/watch?v=tvuV2R9zKD0
(6) Sur les origines chrétiennes de la modernité. À la question qui lui est posée de savoir si comme le pense Alain de Benoist, la modernité est la conséquence de principes chrétiens, il répond que le monde d’aujourd’hui n’aurait pas pu exister sans le christianisme mais pour autant il ne cautionne pas l’opinion suivant laquelle il ne serait que son aboutissement, plaidant plutôt pour une perversion du christianisme dans la modernité. Il opère une distinction très nette entre causes et conditions de possibilité en décrétant que le christianisme n’est pas la cause de la modernité mais qu’il en fut la condition de possibilité.
https://www.youtube.com/watch?v=LEWba64W8E0
(7) Sur la souveraineté et l’organisation politique. Réflexion à propos d’Aristote qui distinguait trois types d’organisation politique pouvant donner lieu à trois types de dégénérescence quand
l’organe doté du pouvoir n’avait plus en ligne de mire le bien commun. La monarchie se dégradait en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie et la politeia en démocratie, terme péjoratif dans l’ancienne Grèce.
https://www.youtube.com/watch?v=GlUFJcQeBZ8
(8) Tradition et modernité. Il ne faut pas magnifier le passé mais le considérer comme une ressource, un recours, dans lequel nous pouvons puiser pour faire face aux maux du présent. Et ce, sans opposer de façon manichéenne un passé « idyllique » à un présent « épouvantable ». Il s’élève contre le traditionalisme (à l’opposé de la véritable tradition) qui en voulant transposer tels quels les schémas du passé (à l’exemple de l’islam salafiste) dans un environnement qui a complètement changé fait fit de la tradition authentique. Il reproche à la modernité de s’être coupée de cette tradition. S’inspirant de l’anti-moderne Ivan Illitch, il se refuse à la réaction, se contentant de pointer l’ensemble des promesses de la modernité qui sont demeurées lettre morte.
https://www.youtube.com/watch?v=9KCpYY00XW4 -
Tour d'horizon... (137)
Au sommaire cette semaine :
- sur la lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot interroge Jean-Vincent Holeindre sur le retour en force de la ruse comme outil stratégique...
L'éternel pouvoir de l'intelligence : la guerre entre ruse et force
- sur le site de la Revue de défense nationale, Philippe Delalande analyse le projet politique que Xi Jinping a développé devant le dernier congrès du parti communiste chinois...
Les dangers du rêve chinois de Xi Jinping
- sur La Voie de l'épée, Michel Goya met en garde contre les illusions du « gouvernement par les données »...
Datapocalypse - Big data et guerre du Vietnam