La revue de presse de Pierre Bérard
Au sommaire :
• le point de vue d’Hervé Juvin sur les bombardements occidentaux en Syrie. Il répond aux questions de RT en français (18/04/2018) :
• Emmanuel Todd interrogé par France culture se montre rassuré au lendemain des frappes occidentales sur la Syrie. Selon lui « il ne s’est rien passé ». Il ajoute que les trois démocraties originelles (États Unis, Royaume Uni et France) sont divisées entre une classe oligarchique et une classe populaire, division qui va s’élargissant ce qui lui permet d’annoncer des ruptures en série dans le tissu social. Il note, pour l’avoir lui même éprouvé, que le niveau des diplomates et des politiques russes est très supérieur à celui des occidentaux et que la Russie est devenue à l’insu de son plein gré un modèle pour les partis « populaires » (terme qu’il préfère à celui de « populistes ») occidentaux, car elle a refusé, contrairement à la Chine, de mettre sa main d’œuvre au service du capitalisme occidental. Par ailleurs, se basant sur la structure des système familiaux en Syrie, il explique que la victoire de Bachar el Assad était prévisible :
• Caroline Galacteros : pourquoi la France ne doit pas s’associer aux frappes en Syrie. Cette géopolitologue de l’école réaliste (et patriote) ne voit nul intérêt pour la France à s’engager dans cette nouvelle affaire syrienne. Elle résiste en cela à l’intoxication médiatique qui est souvent le préalable à la guerre. Comme l’Occident ne sait plus mener ses troupes au feu que pour des raisons impérativement humanitaires, il fabrique pour son opinion indigène des bobards idoines sensés émouvoir la sensibilité de son opinion. Le même sketch mensonger nous est servi depuis les mains coupés des enfants par les barbares teutons en 1914 jusqu'aux armes de destruction massive de Saddam-Hitler. Aujourd’hui c’est au tour du boucher Assad de recevoir sa ration de fake news. C’est l’alibi parfait qui sidère les populations jusqu’à ce que le coup soit éventé, bien des années après. Comme le disait Carl Schmitt dans La notion de politique (1927) « Le concept d’humanité est un instrument particulièrement utile aux expansions impérialistes, et sous sa forme éthique et humanitaire, il est un véhicule de l’impérialisme économique » :
• Enfin, pour en terminer de manière clownesque avec cette affaire des raids sur la Syrie, voici la prestation lacrymale du va-t-en guerre Bernard Henri Lévy. Le ton est grave, la pose solennelle, le débit sentencieux quand il affirme benoitement que « les occidentaux doivent faire comme les israéliens ». Malheureusement pour sa crédibilité, déjà fortement écornée, Botul a recours à un fake news quand il assimile la situation dans la Ghouta à celle de Sarajevo en 1994-1995. « Je me rappelle, dit-il avec assurance, en Bosnie, à Sarajevo, quand les Serbes envoyaient des armes chimiques sur le marché de Markala… ». Or aucun de ces massacres n’a été décrit par les enquêtes internationales comme relevant de la panoplie des armes chimiques. Ainsi que le confirme à l’AFP Rusmir Smajilhodzic, journaliste de l’agence de Sarajevo. Il déclare en effet que « jamais une attaque chimique n’a été évoquée : ni à l’époque des faits, ni par la suite par les experts ou devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Mais comme disait une autre célébrité commise à la propagande d’État, plus c’est gros plus ça passe… :
• Article du Monde « La nouvelle écologie de droite » qui donne l’impression que ses rédacteurs sentent le sol se dérober sous eux. L’auteur de l’article en appelle à une restauration de « l’écologie progressiste », charmant oxymore :
• Alain Juillet, ancien directeur du renseignement au sein de la DGSE, haut responsable pour l’intelligence économique auprès du premier ministre s’exprime sans trop de fard et sans langue de bois sur les différentes crises traversées depuis une vingtaine d’années et se risque à quelques approches de prospectives. Entretien parfois lumineux mené par le site Thinkerview en avril 2018, malgré sa longueur (2 heures 16 minute) :
• Dans son point de vue sur l’actualité du mois de mars, Michel Drac aborde la politique « protectionniste » de Trump, tire les leçons de l’affaire syrienne et du patatras de l'affaire Skripal, évoque la situation en Europe et au sein de l’OTAN, la bouffonnerie de la politique intérieure française (où le dégagisme rattrape les dégagistes eux-mêmes et où l’on pourrait fort bien se diriger vers une stratégie de la tension et une sortie de l’illusion démocratique). Dans le bonus enregistré le 13 avril il fait le constat que les crises commencent à se percuter… :
• Bernard Lugan en entretien avec Tv-Libertés pour présenter son livre Mai 68 vu d’en face. Membre de la Fédération des Étudiants Nationalistes passé à l’AF parce que son chef était en prison, il mène durant les « événements » une véritable guérilla à la tête de son corps franc. Récit plein de verve d’une rébellion qui se voudrait authentique mais qui, en réalité, a servi les intérêts du régime en place. Il est difficile d’être un authentique « révolutionnaire », surtout quand on n’a que 20 ans et que la fougue l’emporte sur la réflexion :
• Réunie par Patrick Péhèle l’équipe d’Éléments présente « Cette année là ». L’émission consiste à présenter un compendium de livres, de chansons, de films ou d’événements qui ont marqué la société française à leur époque et continuent d’irriguer les sensibilités contemporaines. Au sommaire : 1983 et le livre de Zeev Sternhell Ni droite ni gauche, l’idéologie fasciste en France. 1973, le film de Marco Ferreri, La grande Bouffe. 1987, parution de la bande dessinée de Vuillemin et Gourio Hitler = SS. On appréciera surtout la prestation de David L’Épée :
• Entretien d’Alain de Benoist avec la revue Philitt. « Mai 68 a quelque chose d’une farce » :
• En avril TVLibertés recevait Michel Geoffroy qui y présentait son dernier livre La super Classe Mondiale contre les peuples (éditions Via Romana, 2018). Énarque, contributeur régulier au site de la Fondation Polémia, l’auteur emprunte son titre à l’étude de Samuel Huntington Qui sommes-nous ? Identité nationale et choc des cultures (éditions Odile Jacob).
• Le samedi politique d’Elise Blaise reçoit Michel Drac pour nous entretenir des relations internationales à travers le match Macron-Trump. L'invité s'exprime avec beaucoup de discernement :
• Vidéo de Michel Drac. Note de lecture à propos du livre de Frédéric Lynn Les hommes libres (éditions Bios). Ce nationaliste français y raconte avec humour son expérience de combattant volontaire au sein des unités indépendantistes du Donbass au cours des années 2014-2016. À l’opposé du narratif de la presse occidentale toujours empressée de nous conter l’opposition entre les bons (ukrainiens) et les méchants (pro-russes), le récit du livre est beaucoup moins contrasté. Il nous présente une guerre qui obéit davantage, du coté des russophones, à des considérations locales qu’à des théories géopolitiques de grande envergure. Il nous explique que l’anti-fascisme officiel des républiques de Donetsk et de Lugansk, ressemble davantage par les valeurs qu’il développe à celles que combattent les antifas occidentaux. Nombreuses remarques également sur le caractère de la Russie profonde. Un exposé lumineux.
• La Constitution inclusive est née, tel est est le constat opéré par Florence Rault sur le site de Causeur. Elle y fustige avec bonheur les nombreuses absurdités proposées par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et le femmes :
• L'introduction dans les universités brésiliennes de la discrimination positive fondée sur la « race » ou les caractéristiques phénotypiques pose des problèmes inattendus. Parmi les critères possibles l’État de Para, le plus noir du pays, en a retenu certains et a mis en place une grille d’évaluation comprenant, parmi les cases à cocher, de réjouissantes questions telles celles-ci « le nez du candidat est-il court, large et plat ? Quelle est l’épaisseur de ses lèvres ? La couleur de ses gencives est-elle suffisamment violette ? Sa mâchoire inférieurs est-elle suffisamment prognathe ? » Chaque impétrant recevant un nombre de points relatif à chaque critère comme le type de chevelure ou la forme du crâne. Malgré quelques protestations, les activistes noirs ont insisté pour conserver cette grille afin d’éviter les fraudes. En effet certains candidats en sont venus à se grimer pour paraître plus noir et être admis dans les quotas. Ce retour « nauséabond aux heures les plus sombres » de l’anthropologie physique annonce-t-il une célébration de la crâniométrie et de l’angle facial ? Cela se pourrait bien si l’on en juge par l’étonnante réaction des mouvements noirs, et antiracistes, qui s’en montrent partisans. Comme quoi la société arc-en-ciel brésilienne sait tenir les promesses que le CRAN (comité représentatif des associations noires de France) n’a pas pas encore osé formuler :
• Le site de la Fondation Polémia publie l’article d’un fonctionnaire ayant assuré un rôle important dans l’administration du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France. Il décrit l’une des voies offertes aux migrants africains pour rejoindre l’Europe sans trop de difficultés. On y constatera, entre autre, l’action éminemment décisive d’une association comme France Terre d’Asile qui dispose de plus de 900 permanents et d’une dotation annuelle de 68 millions d’euros entièrement versé par l’État, c’est à dire par le contribuable afin d’encourager et d’organiser la submersion de notre continent.
• Joseph Savès propose une excellente note de lecture du livre de Stephen Smith La ruée vers l’Europe, la jeune Afrique en route pour le Vieux Continent (édition Grasset). L’explosion démographique de l’Afrique sub-saharienne rend illusoire le développement de ce continent si sa population doit tripler dans le prochain demi-siècle, or elle triplera à coup sûr. Cela rend inopérant le déversement des sommes folles que le monde développé, surtout européen, y transfert en pure perte. D’autant que 42% des africains âgés de quinze à vingt-quatre ans et 32% des diplômés du supérieur déclarent vouloir émigrer. Le plan qui consiste à aider l’Afrique afin d’y maintenir sa population sur place est un échec, d’autant plus que dès qu’est franchi un seuil minimal de prospérité les africains se montrent désireux de rejoindre l’El Dorado européen où ils sont certains d’être accueillis par la bienveillance des communautés diasporiques . Face à cet immense défi il nous faut choisir entre adopter l'éthique de conviction et l’éthique de la responsabilité. Stephen Smith nous livre tous les arguments pour opérer ce choix en toute connaissance de cause :
• Pour le politologue Frédéric Saint Clair la droite ne doit pas seulement combattre l’islam politique ou terroriste mais doit lutter contre la propagation de l’islam culturel qui conduit à un séparatisme territorial fondé sur une « halalisation » de la société civile. En conséquence Saint Clair propose de rompre avec les principes libéraux qui ont animé l’action de l’État français jusqu’à présent de manière à prémunir le socle culturel européen qui fonde nos mœurs. Captivante étude du rôle du nu féminin dans l’identité européenne de Praxitèle à Rodin et de la féminité depuis L’Ilade; une féminité que bien entendu la civilisation islamique ne peut qu’exclure de son panorama. Des analyses pétries d’intérêt qui trouvent leurs bases dans la thèse de Samuel Huntington sur les conflits civilisationnels. Il est par ailleurs l’auteur du livre La droite face à l’islam qui vient de paraitre aux éditions Salvator :
• Mission « Defend Europe ». Une série d’opérations de communication rondement menées avec à l’issu de celles ci la sympathie de nombreux français et européens. Malheureusement, les seuls à faire du bruit, médiatiquement parlant, sont les immigrationnistes qui semblent avoir juré la perte de l’Europe. Les autres rasent les murs ou appartiennent à l’immense conjurations que constitue « la majorité silencieuse » qui n’est majoritaire que par son mutisme tonitruant. D’où l’importance de ce genre d’initiative et la nécessité de la soutenir :
• L'émission I Média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp se penche principalement sur l’opération Defend Europe qui provoque la rage des journalistes de grand chemin et les piailleries des ligues de vertu :
• Reportage honnête d’ Édouard Chanot (Sputnik) sur l’action de Génération Identitaire au col de l’échelle et les échos qu’elle a reçus :
• Le premier mai, avec le recul suffisant, l’OJIM analyse les réactions de la presse mainstream à l’action des Identitaires. Dans ses colonnes elle oppose toujours selon les mêmes mantra les « méchants xénophobes de l’extrême droite raciste agissant telle une milice » rappelant les heures sombres de l’Occupation aux gentils citoyens pro-migrants qui interviennent bénévolement pour secourir des miséreux. Pour le coup ceux- ci ne sont qualifiés ni de « milice », ni d’ultra-gauche et aucun journaliste ne rappelle qu’ils opèrent en bande organisée et le plus souvent qu’il sont largement subventionnés. À aucun moment n’est posée la question de savoir qui agit dans la légalité et qui s’en dispense. Bref, un véritable catalogue de la désinformation en vigueur à l’image de l’inimitable Mélenchon accusant l’extrême droite d’avoir saboté les manifs syndicales du premier mai, alors que tout le monde s’accorde à y voir la main de l'extrême gauche des casseurs, de plus en plus violente au fur et à mesure qu’elle se réduit et que ses objectifs deviennent incompréhensibles :
• La manifestation pro-migrants organisée à Gap le samedi 28 avril par une vingtaine d’associations aurait réuni à peine 200 participants (la photographie en plan serré que publie les journaux ne permet pas d’en juger, il faut donc croire l’AFP sur parole). Une misère qui en dit long sur les sentiments de la population à l’égard des immigrés clandestins, mais aussi à l’égard de ceux qui les aident et à l'égard du laxisme de l’État qui abandonne ses frontières à la main-mise des passeurs. Ce rassemblement avaient pour but de protester contre Génération Identitaire qui, faut-il le rappeler, a agi conformément à la loi :
• Pour Michèle Tribalat Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, ne sait absolument pas de quoi il parle puisque selon lui il y a que 200 000 personnes « d’origine étrangère » en Ile de France. La démographe rétablit les chiffres :
• Plan Borloo : commentaires éclairés d’Alain Finkielkraut en deuxième partie de son intervention :
• Plan Borloo : un tonneau des Danaïdes inutile et nuisible selon Guillaume Bigot. Un point de vue partagé par l’ex-garde des Sceaux Rachida Dati qui déclare dans Ouest-France que la première expérience Borloo en 2002 s’est conclue alors par l’instauration d’une véritable économie souterraine basée sur le trafic de drogue tandis que de nombreux élus et responsables politiques, naïfs ou cyniques,en voulant acheter la paix sociale, ont laissé le terrain au communautarisme, aux caïds et aux imams auto-proclamés, tout cela sous la protection d’association comme SOS racisme. Selon elle, ne pas reconnaître, comme le fait Borloo dans ses propositions, que l’islamisme gangrène ces quartiers, c’est s’exposer à échouer. Comme le dit Alain Finkielkraut à propos du plan Borloo « nous sommes la première civilisation à se ruiner pour financer son propre anéantissement » :
• Gabriel Robin trace pour L’incorrect la mythologie qui a présidé au énième plan Borloo pour les banlieues :