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Livres - Page 576

  • Sortir de la société de consommation !

     "Revenu, achat de prestige et surtravail forment un cercle vicieux et affolé, la ronde infernale de la consommation, fondée sur l'exaltation de besoins dits "psychologiques", qui se différencient des besoins "physiologiques" en ce qu'ils se fondent apparemment sur le "revenu discrétionnaire" et la liberté de choix, et deviennent ainsi manipulables à merci."  Jean Baudrillard, La société de consommation

     

    Poursuivant la réflexion entamée avec L'occidentalisation du monde et continuée avec La mégamachine, Survivre au développement, Le pari de la décroissance, Petit traité de la décroissance sereine notamment, l'économiste et anthropologue Serge Latouche vient de publier Sortir de la société de consommation aux éditions Les liens qui libèrent.

     

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    "Serge Latouche, professeur émérite d'économie, est le penseur le plus connu de la décroissance. Il est l'auteur de nombreux livres dont "Le Pari de la décroissance", "Petit Manuel pour une décroissance sereine". Dans ce livre, il explore les conditions de la construction d'une civilisation de sobriété choisie. Bref une alternative vitale à une société de consommation et à son attribut principiel, le productivisme vouée à l'impasse."

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  • De la fraternité...

    Paru initialement en 2009, Le moment fraternité, essai de Régis Debray, ressort dans la collection de poche Folio essai. Nous reproduisons ici la recension qu'en avait fait Alain de Benoist dans la revue Eléments

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    De la fraternité

     

    Dans la devise républicaine, la notion de «fraternité» est souvent perçue comme celle qui permet d'équilibrer les deux autres, la liberté et l'égalité. Mais c'est aussi celle dont on a le moins souvent traité. Régis Debray, dans un essai véritablement éblouissant, y voit l'occasion de rappeler qu'il n'y a pas de citoyenneté qui vaille sans un projet collectif. « L'individu est tout, et le tout n'est plus rien. Que faire pour qu'il devienne quelque chose ?»

    La fraternité, remède au «royaume morcelé du moi-je»! Belle occasion de revenir sur ce qui est indispensable au nous, à commencer par la référence à une sacralité, qu'elle soit séculière ou révélée, avec ce qu'elle comporte de souvenirs et, parfois, de nostalgie pour une légende héroïque ou un mythe fondateur («la nostalgie est un sentiment révolutionnaire. Je reconnais le conservateur à ce qu'il n'en a aucune »).

    Le sacré, en ce sens, précède le religieux et lui survivra (« On ne se déprend pas du sacré en le sécularisant»). Mais l'idée de fraternité doit être bien comprise. Elle n'est pas l'amitié. Elle n'est pas la solidarité. Elle n'est pas non plus les « droits de l'homme", cette nouvelle religion civile dont Debray n'a pas de mal à faire apparaître la vacuité. La fraternité implique que les hommes se perçoivent comme les enfants d'un même père, mais d'un père dans lequel ils ont choisi de se reconnaître. Dans L'espoir, Malraux disait que « le courage est une patrie ». La fraternité politique, solidarité élective et non pas naturelle, est en ce sens le contraire même de la fratrie. La fraternité est aujourd'hui une notion orpheline, car « une vie à la première personne du singulier une vie mutilée».

    Le nous implique certes une confrontation (entre «eux» et «nous »), mais cette confrontation est aussi nécessaire au vivre-ensemble. «L'abolition des différences, écrit Debray, porte en elle la violence comme le nuage porte la pluie et le devoir de vertu le devoir de terreur". Aujourd'hui, il s'agit de «faire du nous avec du neuf ». Ce grand livre aussi un acte de foi.

    Alain de Benoist, Eléments n°132 (juillet-septembre 2009)

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  • La démocratie travestie par les mots

    Publié aux éditions de l'Aencre, La Démocratie travestie par les mots, est un essai dans lequel son auteur, Richard Dessens, s'attaque, après d'autres comme Vladimir Volkoff, au langage orwellien de l'hyperclasse. Docteur en droit, enseignant pendant plusieurs années dans une école préparatoire aux concours d'entrée aux IEP et Écoles de journalisme, Richard Dessens est l'auteur d'un premier essai, La dictature démocratique, publié aux éditions Publibook.

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    "Les mots ont-ils un sens ? Ou comment manipuler les codes habituels de la communication pour travestir les notions et les valeurs de ce qui constitue l'identité d'un peuple, d'une nation ou d'une civilisation.

    C'est ce que tente de démontrer l'ouvrage de Richard Dessens à travers une trentaine de mots ou de concepts utilisés par les penseurs de la démocratie moderne de l'après-guerre.

    Au-delà de l'instrumentalisation d'une pensée caricaturale et simplificatrice, c'est la liberté concrète d'expression et de diffusion qui est posée pour quiconque tenterait de vouloir débattre ou contredire un politiquement correct de circonstance, ou des évidences sociétales en réalité vidées de toute substance, mais excluantes et dictatoriales.

    Jamais l'intolérance, l'inculture institutionnalisée et l'outrance n'ont été aussi palpables, sous couvert de liberté et de principes démocratiques.

    C'est aussi le constat dramatique de la fin de la politique qui domine dans les lignes de cet abécédaire désenchanté, politique rejetée et méprisée au profit d'un individualisme de consommateur qui a tué ce qu'il subsistait des valeurs citoyennes de la République."

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  • L'empire du kitsch...

     « Voué à cette idéologie fétichiste et décorative, l'art n'a plus d'existence propre. Dans cette perspective, on peut dire que nous sommes sur la voie d'une disparition totale de l'art en tant qu'activité spécifique. Ceci peut conduire, soit à une réversion de l'art dans la technique et l'artisanat pur, transférée éventuellement dans l'électronique, comme on peut le voir aujourd'hui, soit vers un ritualisme primaire, où n'importe quoi fera office de gadget esthétique, l'art finissant dans le kitsch universel, tout comme l'art religieux en son temps a fini dans le kitsch saint-sulpicien. »

    Jean Baudrillard, « Illusions, désillusions esthétiques », in Krisis n°19

    De l'art les merdes prétentieuses et narcissiques de Jeff Koons, Damian Hirst ou Takashi Murakami ? Non du kitsch, bien gros et bien cher, pour remplir la fondation Pinault. Et c'est justement à ce kitsch, qui domine la production artistique contemporaine, que s'intéresse Valérie Arrault dans son livre L'empire du kitsch, publié aux éditions Klincksieck. Une critique sans concession à découvrir !

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    "Le kitsch avance, le kitsch gagne chaque jour un peu plus les esprits sans qu'aucune voix ne s'élève contre lui. Longtemps repoussé et contenu dans la sphère du simple mauvais goût et de l’inadaptation de son esthétique à sa propre époque, selon ses contempteurs (Hermann Broch, Umberto Eco ou Milan Kundera pour ne citer que les plus célèbres), le kitsch, à la faveur de l’égalitarisme des valeurs esthétiques et de leur mélange, ne cesse de se développer.
    Dès l’effondrement du bloc soviétique et la disparition des grands récits idéologiques qui structuraient le monde, il a repris son offensive, mais cette fois-ci au nom d’un « libéralisme libertaire » triomphant, consacrant le procès d’individualisation cher à Serge Lipovetsky et l’avènement de l’ère du narcissisme triomphant.
    Las Vegas, ville d’architecture et de jeu, Jeff Koons, Pierre et Gilles, et Disneyland sont ici convoqués pour tenter de démasquer cette offensive."

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  • Le totalitarisme... un vieux débat !

    Professeur de sciences politiques, Bernard Bruneteau publie aux éditions du Cerf, Le totalitarisme - Origine d'un concept, genèse d'un débat, un important recueil de textes consacrés au totalitarisme, qui ont la particularité de tous dater des années 30. Il prouve ainsi que la réflexion sur la parenté des régimes soviétique, fasciste et nazi ne date pas de la guerre froide, mais qu'elle a frappé "à chaud" un certain nombre d'intellectuels contemporains de ces trois régimes. Une contribution intéressante au débat qui vient compléter celle d'Enzo Traverso, Le Totalitarisme - Le XXe siècle en débat, disponible en poche dans la collection Points essais.

    On peut consulter la table des matières ainsi que la copieuse introduction de l'auteur sur le site de l'éditeur.

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    "Le totalitarisme a dominé et écrasé une bonne partie du XXe siècle. Qualifiant une forme de pouvoir « total », le mot désigne aussi un concept (l'idéal-type dudit pouvoir) et une théorie (une catégorie de régime opposé à la démocratie). Utilisé de façon polémique au temps de la Guerre froide, il a constitué un enjeu politique majeur et, aujourd'hui encore, son usage semble sacrilège pour ceux qui refusent tout parallèle entre l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne, entre une idéologie raciste et une utopie universaliste, même dévoyée.

    Dans cette anthologie, sont présentés plus de cinquante textes souvent inédits ou oubliés. Ils mettent en lumière l'historicité d'un concept qui, en réalité, doit peu aux affrontements de la Guerre froide. En effet, c'est « à chaud », dans les années 1930, en plein développement du communisme en URSS, du fascisme en Italie, puis du nazisme en Allemagne, que les premières perspectives comparatistes apparurent. Bien avant les analyses canoniques d'Hannah Arendt, des philosophes, des juristes, des historiens et des économistes, européens et américains, ont précisé les mécanismes idéologiques et les structures de pouvoir présidant à une convergence entre les trois régimes. Lieu commun de la réflexion politique dans l'avant-guerre, le totalitarisme est alors au cœur d'un renouvellement des questionnements sur la démocratie, sur sa refondation philosophique, sur la protection que peut lui assurer la loi. Et pour ceux qui définissent une nouvelle catégorie de dictature, fondamentalement différente des formes traditionnelles, le combat contre elle va bien au-delà du seul antifascisme."

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  • Pour en finir avec la repentance coloniale...

    Daniel Lefeuvre, spécialiste de l'Algérie coloniale et professeur d'histoire à l'université Paris-8 (Saint-Denis), a écrit en 2006 Pour en finir avec la repentance coloniale. Publié initialement chez Flammarion, cet ouvrage a été réédité en format poche dans la collection Champs. A lire avant la sortie en salle de Hors-la-loi, le film de Rachid Bouchareb, qui devrait relancer les polémiques stériles sur la colonisation...

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    "Après celle de la guerre d'Algérie, une nouvelle génération d'anticolonialistes s'est levée, qui mène combat pour dénoncer le péché capital que nous devons tous expier: notre passé colonial, à nous Français. Battons notre coulpe, car la liste de nos crimes est longue ! Nous avons pressuré les colonies pour nourrir notre prospérité, les laissant exsangues à l'heure de leur indépendance; nous avons fait venir les "indigènes" au lendemain des deux guerres mondiales pour reconstruire la France, quitte à les sommer de s'en aller quand nous n'avions plus besoin d'eux; surtout, nous avons bâti cet empire colonial dans le sang et les larmes, puisque la colonisation a été rien moins qu'une entreprise de génocide : Jules Ferry, c'était, déjà, Hitler !. Contrevérités, billevesées, bricolage... voilà en quoi consiste le réquisitoire des Repentants, que l'auteur de ce livre a entrepris de démonter, à l'aide des bons vieux outils de l'historien - les sources, les chiffres, le contexte. Pas pour se faire le chantre de la colonisation, mais pour en finir avec la repentance, avant qu'elle transforme notre Histoire en un album bien commode à feuilleter, où s'affrontent les gentils et les méchants."
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