Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir cueilli sur Breizh-Info et consacré à la situation des prisons françaises.
Les prisons françaises sont à l’image de la France : en voie de tiers-mondisation avancée
« La manière avec laquelle on fait vivre les détenus en France est inimaginable » a dénoncé récemment la très gauchiste contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot. Mais désolé pour certains lecteurs qui s’en offusqueraient, elle a raison. Car depuis des années, tout comme la société française s’effondre de plus en plus rapidement, l’état des prisons se dégrade, dramatiquement.
Dramatiquement, car contrairement à la vulgate de droite qui voudrait que « c’est bien fait pour eux, à ces salauds de prisonniers, du pain sec, de l’eau, et qu’ils ne se plaignent pas », les choses ne sont pas aussi simples que cela.
Actuellement, une grosse minorité des détenus sont en détention préventive, cela signifie qu’ils n’ont pas été jugés, mais qu’ils sont privés de leur liberté, malgré la présomption d’innocence. Premier scandale absolu.
Deuxième scandale absolu, dans un pays civilisé : la plupart des détenus ne bénéficient pas de cellules individuelles. Seuls les plus dangereux, les VIP, les pédocriminels, ont cette « chance » quasiment d’office, pour leur propre sécurité. Résultat, les autres, victimes de crimes ou de délits moins importants, tout comme les détenus liés à des condamnations politiques, se retrouvent entassés, les uns avec les autres, dans des cellules déjà miteuses. Les plus faibles sont soumis à la loi des plus forts physiquement et de ceux qui ont le plus de réseaux autour d’eux. Bien évidemment, les Blancs, ultraminoritaires dans les grandes prisons françaises, sont les premières victimes de ce système à broyer l’être humain.
Ne peut-on pas exiger d’un pays civilisé que chaque détenu ait le droit à une cellule individuelle pour y purger sa peine, pour y faire rédemption. Une cellule propre, dans laquelle il ne choppera pas de maladies (respiratoires, ou autres), dans laquelle il peut espérer prendre une douche, faire ses besoins naturels, ne pas être un animal finalement. Et s’il le souhaite, passer ses journées seul, à réfléchir à la connerie, ou aux saloperies qu’il a faites. Sans risquer, à chaque sortie, à chaque promenade, de se faire embrouiller, ou embrigader dans une délinquance parfois bien plus importante que celle qui l’a conduite en prison.
Dans un pays civilisé d’ailleurs, on devrait maximiser le bracelet électronique pour un large panel de délits qui n’ont pas vocation à amener leurs auteurs enfermés entre 4 murs pendant de longues semaines ou mois à la merci d’une véritable école de la délinquance. Est-il réellement acceptable que de petits voleurs, que des délinquants routiers se retrouvent en prison avec des dealers, avec des violeurs, avec des criminels ? N’est-ce pas une aberration de plus dans un système qui prétend pourtant à la réinsertion de ces détenus ? On ne devrait jamais perdre de vue que celui qui entre en prison a vocation à en sortir un jour globalement . Si vous fabriquez des animaux dedans, alors vous aurez des animaux dehors à leur sortie et il ne faudra pas venir se plaindre.
Enfin, en France, comme en Europe, tous les étrangers, tous les extra-européens coupables de crimes ou de délits et qui représentent une part importante des détenus notamment en France, ont vocation à retourner chez eux purger leur peine à grand coup de pieds au c.. ce qui ferait bcp de place dans nos prisons et permettrait de les rénover plutôt que dans d’en construire de nouvelles comme le demande très souvent une certaine droite qui manifestement, n’a pas bien saisi la vocation de la prison.
Car hormis, encore une fois, à rétablir la peine de mort y compris pour le voleur de carburant, ou pour le chauffard, ou pour le bagarreur d’un samedi soir, tous ces gens ont vocation à SORTIR de prison un jour, après avoir purgé leur peine. Et donc, à en sortir moins délinquant qu’en rentrant. Et ce n’est pas dans les conditions actuelles que cela est envisageable : voyez donc le nombre d’individus qui retournent en prison. Et cherchez y des explications.
Toutes ces mesures, de bon sens, sont possibles dans un pays civilisé. Mais en République française, au même titre que les victimes de ces délinquants sont parfaitement méprisées par une Justice qui ne joue plus son rôle « par et pour le peuple », le système carcéral est devenu une super fabrique à délinquants doublé d’une machine à broyer définitivement les plus faibles, ceux qui espéraient juste purger leur peine tranquillement, et qui se retrouvent marqués à vie par les « aléas » de la prison, souvent dans des conditions qui seraient inacceptables pour n’importe quel individu sain d’esprit.
Combien de détenus sont aujourd’hui gavés d’antidépresseurs, rendus dépendants à des médicaments, pour sortir de prison demain comme des zombies en errance et en perdition ?
Il ne s’agit pas là de pleurer sur ces délinquants, sur ces criminels. Ils doivent payer à la société à hauteur du préjudice qu’ils ont fait endurer aux victimes et à la société. Là n’est pas la question. Mais encore une fois, en faire des animaux, c’est s’exposer demain à un retour de bâton terrible, et à des lendemains qui déchantent sociétalement parlant.
Il n’est pas question d’autoriser la console de jeux, les téléphones portables, les fiestas, dans les prisons françaises. Il n’est pas question non plus de poursuivre dans la voie du laxisme qui donne à juste raison l’impression au citoyen que le délinquant est mieux servi que la victime dans ce pays. Il est simplement question de redonner à la prison ses lettres de « noblesse » si tant est qu’il y ait un minimum de noblesse dans cet endroit craint encore par une large partie de la société. La fin de la majeure partie des détentions provisoires. L’augmentation des régimes de bracelet électronique. L’abolition des remises de peine. Une cellule individuelle, propre, rénovée. L’accès aux sanitaires et aux livres, quotidiennement. L’accès au parloir. Le rapprochement optimal d’avec les familles. La non promiscuité d’avec des détenus dangereux, aux origines trop différentes pour pouvoir se mélanger sans clash. La vie dans des prisons dépeuplées de masses immigrées qui encore une fois, ont vocation à être enfermées dans leurs pays d’origine.
Mettez tout cela en place, et vous n’aurez plus besoin de construire la moindre prison. Vous aurez des détenus en quête de rédemption, hormis pour une poignée d’irréductibles pour qui il n y a rien à faire (d’où la question de la peine de mort qui, pour certains crimes, doit clairement être posée, notamment pour les gros dealers, les pédocriminels, les meurtriers de masse…). Et vous aurez demain, une société beaucoup plus saine.
Tout ceci est possible. Encore faut-il envisager autre chose que la République française, en voie de tiers mondisation avancée.
La question du carcéral ne doit être réglée ni avec l’utopie gauchiste façon Foucault, ni à l’américaine comme semblerait l’appeler une certaine droite de ses vœux. Encore une fois, une troisième voie, celle de la sagesse et de la raison, est possible. Encore-faut-il s’en donner les moyens.
Julien Dir (Breizh-info, 28 juillet 2022)