Les éditions Leo Scheer viennent de publier un essai d'Aymeric Patricot intitulé La révolte des Gaulois. Agrégé de Lettres, diplômé d'HEC et de l'EHESS, Aymeric Patricot est professeur, romancier et essayiste. Il est déjà l'auteur de plusieurs ouvrages, comme Autoportrait du professeur en territoire difficile (Gallimard, 2011) ou Les petits Blancs - Un voyage dans la France d'en bas (Plein jour, 2013).
Et si la crise des Gilets jaunes était aussi la révolte de ces «Gaulois réfractaires» dont parlait Emmanuel Macron ? L’indignation d’ordre économique et social recouperait un besoin de reconnaissance culturelle de la part de ceux que l’on désigne comme des Gaulois, c’est-à-dire des Blancs modestes de province. Et l’on assisterait ainsi à l’équivalent français du whitelash, ce mouvement de protestation des Blancs paupérisés contre la place accordée aux minorités aux États-Unis. Pourquoi ces Gaulois s’estiment-ils stigmatisés ? Pourquoi pensent-ils ne pas avoir droit au chapitre dans le débat sur les cultures minoritaires au sein des démocraties modernes ? Ne représentent-ils pas décidément une communauté impossible, désignée comme coupable alors qu’on leur répète qu’elle n’existe pas, tenue pour majoritaire alors qu’elle se vit comme reléguée ? Mobilisant le récit et l’analyse, cet essai littéraire et sociologique poursuit une réflexion débutée dans Les Petits Blancs (2015), devenus des Gilets Jaunes (l’équivalent des «White Trash» américains). Aymeric Patricot, à partir de ses observations et de témoignages, veut nous faire voir ces Français dont la paupérisation croissante nourrit leur marginalisation et leur colère contre le gouvernement.