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  • L’idéologie messianique anglo-saxonne...

    Les éditions Dualpha viennent de publier un essai de Hervé Benoït intitulé L'idéologie messianique anglo-saxonne, avec une préface de Nicolas Gauthier. Économiste de formation, Hervé Benoît est chroniqueur et traducteur au mensuel catholique La Nef.

     

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    Make America great again ! » est le slogan qui a fait vaincre Donald Trump en 2016, contre toute la gauche bienpensante et ses alliés. Que signifie-t-il, d’où vient-il, à quoi rêvent les Américains ?

    En quatre siècles, les États-Unis sont devenu la première puissance du monde, un empire inégalé, mais rien de tout ceci ne serait advenu sans une idéologie, plus exactement une théologie politique, qui nourrit la puissance et les ambitions de cette « nation exceptionnelle » et justifie ses comportements.

    Mieux comprendre les sources intellectuelles et historiques de cette histoire, repérer ses tares et ses obsessions, c’est disposer d’instruments plus pertinents pour s’y opposer. De manière synthétique et largement documentée, l’ouvrage d’Hervé Benoît contribue à éclairer et renouveler notre compréhension du monde. Indispensable ! "

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  • Vox : vers la fin de la « gauchisation » de l’Espagne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un article d'Alexandre Pallares, publié en octobre 2018 sur le site de L'Incorrect et consacré à Vox, le mouvement populiste identitaire espagnol. La récente percée électorale de ce mouvement aux élections régionales en Andalousie confirme pleinement l'analyse de l'auteur.

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    Vox : vers la fin de la « gauchisation » de l’Espagne ?

    Palais de Vistalegre, à Madrid, 7 octobre 2018 : 10.000 personnes ! Le même lieu où, il y a quelques années désormais, Pablo Iglesias, le leader de la gauche populiste espagnole, avait fait son entrée dans le jeu politique espagnol. Cependant, changement d’ambiance. Le numéro deux du parti, le combatif Javier Ortega Smith, donne le ton : il tient à rappeler que ce même 7 octobre, en 1571, se déroulait la bataille de Lépante où la flotte de la Sainte-Ligue, parmi laquelle les Espagnols étaient légion, vainquit la flotte turque et mit par conséquent fin à l’expansion de l’empire ottoman.

    Il faut dire que l’irruption de Vox dans le paysage politique arrive au moment où, de l’extérieur, l’Espagne donnait la sensation d’avoir oublié son passé glorieux et conquérant, laissant place à la religion du « progressisme » de gauche, du féminisme radical et déconnecté, de l’accueil des migrants, du reniement de son histoire et de la culpabilisation. Les revendications indépendantistes et les scandales de corruption achevaient la moindre pensée optimiste pour l’avenir ibérique. C’est pourtant « grâce » à cette rapide plongée dans les abysses que Vox, inconnu par la majorité des Espagnols il y a encore un an, est parvenu en quelques mois à se faire une petite place à côté des grands d’Espagne.

    Dans un premier temps, par le biais d’un service juridique hyper-réactif, qui traqua le moindre faux pas du gouvernement pendant la crise indépendantiste en Catalogne, il y a de ça un an. Ils avaient notamment réussi à amener le gouvernement catalan devant les tribunaux suite au référendum illégal organisé, incarnant ainsi une défense intransigeante de l’unité de l’Espagne. Première visibilité médiatique, bien qu’encore assez timide.

    Deuxième fait majeur : la crise de l’Aquarius en juin 2018. L’Italie ayant montré sa ferme opposition au débarquement de l’Aquarius (et des bateaux de passeurs en général) sur ses côtes, le tout récent gouvernement espagnol socialiste l’accueillait à Valence à bras ouverts, dans la naïveté la plus totale. Là encore, alors que les partis de droite et du centre (Parti Populaire et Ciudadanos) se soumettaient au politiquement correct en ne prenant pas clairement position afin de ne pas s’attirer les foudres du gauchisme médiatique, Vox fut le seul mouvement à s’opposer très clairement à l’accueil de l’Aquarius. Là encore, Vox, qui jusqu’alors combattait principalement sur le terrain des racines catholiques espagnoles et de l’unité de l’Espagne, ajouta une forte dimension identitaire par le biais de la défense des frontières face à ce que Vox appelle une « invasion » venant du continent africain. Et de très nombreux Espagnols, par-delà les sociologies catholique et conservatrice, sont de plus en plus sensibles à ce thème qui était jusqu’alors assez secondaire sur la péninsule.

    Depuis des mois, Vox se mobilise et annonce aujourd’hui plus de 10.000 adhérents, contre 3.000 à la même époque l’an dernier. Le meeting du 7 octobre prenait un air d’officialisation du parti, qui tenait à signifier aux autres qu’il faudra désormais compter avec Vox, qui n’est qu’à son début d’ascension (les sondages les placent entre 2 et 3% pour les européennes), mais qui surtout obtiendraient des députés aussi bien au Parlement Européen en 2019 comme au Parlement national en 2020. Les médias mainstream espagnols ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : depuis dimanche, Vox est cité sur toutes les chaînes de télévision, radios, journaux, comme le nouveau parti populiste en vogue, qui a su rompre avec le ringardisme des franco-franquistes sur la droite de l’échiquier.


    Santiago Abascal, président de Vox, qui n’apprécie guère que l’on considère Vox comme un « parti » mais davantage comme un « outil », avait prévenu ses sympathisants lors de ce même congrès : « désormais, on vous traitera de fachos, de racistes, de xénophobes, de rétrogrades ». Il est vrai qu’en s’ouvrant un espace médiatique, Vox s’est naturellement fait des ennemis parmi les médias qui ont enfin un adversaire de choix sur qui taper.

    Abascal a d’ailleurs mis en garde le centre-droit contre l’argument du fameux « vote utile » qui fait son apparition en Espagne quelques décennies après sa naissance en France…En rappelant que le centre-droit espagnol n’a pas (plus ?) le courage d’affronter le politiquement correct et que jamais ils n’avaient remodelé ce qu’avait instauré la gauche au pouvoir, les traitant de « lâches » à plusieurs reprises. Ainsi, il leur est par exemple vivement reproché de n’avoir pas supprimé la stalinienne « Loi de la Mémoire Historique », sorte de loi Gayssot qui donne une dimension morale à la Guerre Civile espagnole, où naturellement le bord de gauche est le « gentil » et celui de droite le « méchant », dans la plus pure tradition revancharde et passéiste de la gauche espagnole.

    Là encore, le positionnement de Vox qui s’oppose ouvertement à cette loi plaît puisqu’il est question de supprimer toute idéologie juridique et de ne pas rouvrir les plaies du passé, passe-temps favori de la gauche espagnole. Sur cet aspect, un bon nombre d’Espagnols sont favorables à cesser d’utiliser le passé comme argument moralisateur au XXIe siècle.

    Les électeurs déçus du Parti Populaire, qui représentent la majorité des actuels électeurs de Vox (qui pourraient également provenir du très variable parti centriste Ciudadanos), apprécient globalement le programme axé autour de l’unité de l’Espagne, de la défense de l’identité espagnole par la maîtrise de ses frontières, de la liberté économique par la défense des commerçants et entrepreneurs, et surtout l’espoir de voir enfin émerger une force politique qui mettra fin aux délires idéologiques de la gauche au pouvoir, face à laquelle le centre-droit semble idéologiquement paralysé.

    L’ascension électorale de Vox étant quasiment inéluctable, il reste désormais à observer s’ils parviendront à remplacer le Parti Populaire en suivant les exemples des partis populistes de droite en Europe (comme l’Afd en Allemagne, la Lega en Italie ou le RN en France) , ou bien s’ils seront annihilés par le Parti Populaire qui pourrait leur proposer des accords électoraux avant que le bébé Vox ne devienne adulte, et ainsi les tuer dans l’œuf.

    Alexandre Pallares (L'Incorrect, 12 octobre 2018)

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