La revue de presse de Pierre Bérard
Au sommaire :
• Lors du récent colloque de l'Institut Iliade François Bousquet a prononcé une vigoureuse et brillante communication sur le thème de Big Other, le parti de l'Autre, du tout autre. Il s'y livre à une déconstruction systématique des déconstructeurs.
• Entretien avec Tatyana Festerling porte-parole du mouvement Pegida en Allemagne.• Alain de Benoist : "La droite a abandonné la nation pour ne pas déplaire aux multinationales, la gauche a abandonné le peuple en se ralliant à la société de marché. Tous sont partisans des droits de l'homme et de la libéralisation des capitaux, tous mènent des politiques convergentes quand ils arrivent au pouvoir". Ce constat appelle de nouveaux clivages. Une voie dans laquelle se sont engouffrés avec succès les "populismes" européens.• Le colonel Jacques Hogard, ancien chef des troupes spéciales au Kosovo et de culture maurrassienne est ici interviewé par Slobodan Despot. Il revient sur les fautes de la politique extérieure française depuis les guerres de l'ex-Yougoslavie et son inféodation de plus en plus prononcée aux États-Unis d'Amérique et à leurs seuls intérêts.• Hadrien Desuin sur Causeur. La France confirme son intégration complète à l'OTAN, en catimini. En avril 2008 François Hollande déposait une motion de censure contre la décision de Sarkosy de réintégrer le commandement intégré de l'OTAN, récusant l'alignement atlantiste de la majorité. C'était avant. Au temps lointain où il siégeait dans l'opposition.• I-Média, l'émission de décryptage de l'information alignée de Jean-Yves Le Gallou traite successivement de phénomène "Nuit debout" du neuf pas si neuf, du zapping, de Macron, l'enfant caché de Madelin et de Cohn-Bendit, encensé par la presse de l'oligarchie, des tweets, Field aux ordres de l'Elysée, et enfin le bobard d'Imédia.• Un exemple de mise en condition des élèves de troisième. Police de la pensée et culpabilisation des ados mal pensants. Le harcèlement idéologique loin d'être puni par la loi est au contraire encouragé.• Vortex du gauchisme la Nuit debout qui prétend lutter pour un monde meilleur ne pratique guère la tolérance et le dialogue démocratique, pourtant proclamés comme vertu cardinale du mouvement. La preuve par Alain Finkielkraut qui venu là en simple observateur a été conspué puis expulsé de la place de la République, devenue "place de la révolution", sous les insultes. Au lieu du "débat citoyen ouvert à tous" que célèbrent les médias de l'oligarchie, il s'agit, sur cette agora stalinienne, d'un débat entre soi et soi, entre l'identique et le semblable, fort éloigné du pluraliste dialogique qui seul est susceptible de fonder une authentique alternative démocratique. La pensée "nauséabonde" n'y a pas sa place et homo festivus veille à ce que ce mouvement pathétique demeure dans l'entre-soi. En bref, tout cela relève d'une escroquerie, un bluff monté en neige par les infatigables spin doctors de la presse du "système". Le renversement du vieux monde attendra ! Cinq textes, d'abord les faits, puis l'avis d'Elisabeth Lévy et la réaction d'Alain Finkielkraut (à partir de 9 minute 30), le point de vue de Slobodan Despot sur cette mascarade, celui de Paris vox et enfin celui de Mathieu Bock-Côté qui pointe la logique sournoise de meute qui anime cette Nuit debout, celle de l'ennemi du peuple imperturbablement traité de facho et contre lequel la violence est nécessaire.
• Vincent Coussedière face au revival républicain fondé sur l'État, la loi et l'école fait remarquer très justement que cette triade, fusse-t-elle "souveraine", n'a guère réussi depuis trente ans à produire le sursaut républicain tant attendu. selon lui la République a besoin d'une mystique qui ne peut être produite ex nihilo par une poignée d'intellectuels car cette mystique n'est rien d'autre que l'attachement d'un peuple à ses moeurs dont les lois ne seraient que l'expression consciente et volontaire. C'est pourquoi la République a besoin du peuple et de son populisme qui est l'autre mot pour désigner l'attachement profond à une déclinaison des moeurs que l'on appelle la nation.• Brice Couturier au micro de France Culture faisait le 13 avril la critique du dernier essai de Mathieu Bock-Côté, Le multiculturalisme comme religion politique.• Chantal Mouffe auteur de L'illusion du consensus (Albin Michel) était le 15 avril l'invitée d'Un monde d'idées. Émission de France info présentée par Olivier de Lagarde en trois épisodes. Réhabilitant le conflit à l'origine du politique elle critique le post-politique qui efface les frontières entre droite et gauche. Pour elle centre droit et centre gauche ayant adopté la même politique néo-libérale, ils ont permis la percée du populisme en Europe qui a su mobiliser des affects puissants et créer un "nous". Elle était également présente au micro de France inter pour y présenter son livre (voir la deuxième référence).https://www.franceinter.fr/emission-un-jour-dans-le- monde-lillusion-du-consensus- avec-chantal-mouffe • Polémia met en ligne un article de Jean Dutreuil qui accuse, dans la réinfosphère, les blogs catholiques d'être imprégnés par l'universalisme chrétien voyant dans "l'Autre" "un Même" potentiel qui demeure en attente de conversion. Ce qui expliquerait leur cristallisation sur la lutte contre l'islam politique, alors que la véritable fracture dont souffre notre pays serait d'ordre ethno-culturelle, voire raciale.• Pour Jérôme Leroy Emmanuel Macron est le fils naturel de Jacques Attali et d'Alain Minc qui croit sincèrement que le politique est une survivance archaïque et que l'économie commandant tout est appelée à régner désormais.• "Et Macron devint la mascotte de l'UMPS..." Tel est le titre d'une chronique de Paul Voltor parue sur Polémia.• Fondateur de Stratpol un site de géopolitique, Xavier Moreau, homme d'affaires installé en Russie, s'efforce de contrer le mythe occidental d'une Russie puissance faible à l'économie défaillante.• Pour le géographe Laurent Chalard le plan du premier ministre Manuel Valls pour les logements sociaux reviendra de facto à réserver les HLM aux populations d'origine extra-européennes accentuant ainsi les fractures françaises.• Xavier Raufer dans un entretien avec Boulevard Voltaire revient sur le profil des terroristes qui ont frappé en France et en Belgique.• La droite d'Artagnan. Denis Tillinac trace un portrait de l'homme de droite dont les meilleurs représentants ne sont pas des politiques. Avec bonne foi, Tillinac admirateur de Jacques Chirac, explique inconsciemment pourquoi la "droite" a perdu, avec "panache" tous les combats qu'elle n'a pas su mener depuis la deuxième guerre mondiale.• "Le Putsch des généraux n'aura pas lieu". Excellent article de Jacques Sergent publié par Polémia sur la confusion et le carriérisme qui règnent au sommet de nos armées strictement incapables de penser la guerre future. Analyse qui n'est pas sans rappeler celle qui suivait la mémorable débâcle de 1940, dont les causes furent très bien décrites par Marc Bloch dans "L'étrange défaite". Il serait bon cependant de se remémorer que la stratégie relève exclusivement du politique, c'est à dire des États et que le poids des armées y est des plus faibles.• Périco Légasse interviewé sur France info : "Nous sommes dans un camp de consommation". Pour lui manger c'est voter. Il relie parfaitement les différents éléments nocifs d'un système qui s'est progressivement mis en place à partir des années 70. Il fait aussi des révélations sur son passé de militant autonomiste basque.• Descente aux enfers pour Aymeric Chauprade. Esseulé depuis qu'il a été évincé du Front national après l'exfiltration des deux pilotes d'Air cocaïne, il en vient à proposer mezzo voce ses services de calomniateur émérite aux Républicains. Il estimait en août 2014 que "la France se trouvait menacée par un remplacement de sa population historique par une population en majorité africaine et musulmane" et aujourd'hui il affirme à propos des migrants que "nous devrions être fiers qu'ils veuillent venir en France et prendre part à notre histoire commune, à notre langue, à notre culture" (Politico 14 avril). Précédemment il se réclamait de Dominique Venner dont manifestement il n'adopte pas la tenue. Cas banal de bien médiocre opportunisme.• À propos de l'idéologie du travail et de la loi El Khomri Frédéric Lordon retourne les éléments de langage néo-libéraux des journalistes et éditorialistes de l'UMPS contre eux mêmes. Avec une certaine ironie. "Moderne c'est l'indice du crétin" dit-il très justement. Jouissif...• Sur Arte, une bonne série de trois documentaires allemands sur nos ancêtres Celtes. Les analyses tiennent compte des derniers apports de l'archéologie et insistent sur la culture urbaine développée par les celtes ainsi que sur leur savoir faire technique de haut niveau, notamment dans le métallurgie. La capacité tactique de leurs armées est également bien mise en valeur.