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Carl Schmitt, l'Europe et la démocratie universelle...

Les éditions Le bord de l'eau viennent de publier un essai de Tristan Storme intitulé Carl Schmitt, l'Europe et la démocratie universelle - Une critique systématique du cosmopolitisme. Membre du Centre de Théorie politique de l’Université Libre de Bruxelles, Tristan Storme est un spécialiste de la pensée politique de Carl Schmitt.

 

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" Depuis plusieurs années déjà, l'ombre de Carl Schmitt plane sur les discussions théoriques autour de la construction européenne. Sans doute est-il devenu indispensable d'étudier en profondeur ces éléments de pensée schmittienne figurant en arrière-plan des critiques « souverainistes » de l'intégration européenne qui assimilent le cosmopolitisme à la fin du politique en tant que tel. Pour Schmitt, il n'y a pas d'étaticité sans européanité - pas d'États sans Europe -, ce qui fait de lui un « penseur de l'Europe » résolument opposé à toute construction politique aux ambitions post-étatiques ou universalistes. C'est en fait à partir de la question européenne que l'oeuvre de Carl Schmitt est susceptible de nous révéler toute sa cohérence interne. Le présent ouvrage vise à établir cette cohérence des concepts de théorie politique de Schmitt, en partant de leur ancrage métaphysique pour déboucher sur leurs conséquences empiriques les plus concrètes. Du concept de politique à l'ordre européen, cette séquence logique transite par la souveraineté étatique, par la forme-État, dont Schmitt est indéniablement un fervent partisan, un penseur invétéré, mais avant tout dans un sens qui veut que l'État soit chargé d'européanité. La cohérence et la logique internes de la pensée schmittienne, souvent déniées par les commentateurs de l'auteur, donnent à voir quelque chose comme un « devenir-États » (au pluriel) du continent européen ; elles font apparaître une intrication intime entre européanité et étaticité. Alors qu'il est courant d'identifier hâtivement la pensée schmittienne de l'État-nation comme l'antithèse toute désignée du projet européen, ce livre cherche à montrer que, malgré ou plutôt du fait même de ces tensions, Schmitt est un penseur de l'État précisément dans la mesure où il est un penseur de l'Europe. Mais il est ce théoricien de l'Europe qui s'oppose violemment à la perspective cosmopolitique et à l'idée d'un droit appelé à traverser les frontières en faisant fi des appartenances nationales des individus, des souverainetés étatiques et du plurivers européen. À cet égard, on peut considérer que sa pensée reste profondément actuelle ; elle constitue un véritable test, une épreuve conceptuelle importante, pour le cosmopolitisme contemporain. "

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