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Droit du sol et droit du sang...

Nous reproduisons ci-dessous une utile mise au point de Patrice de Plunkett, cueillie sur son blog, à propos des questions du droit du sol et du droit du sang...

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L'histoire du "droit du sol" et du "droit du sang"

...n'a rien à voir avec les slogans qui s'affrontent aujourd'hui :

 

Ce matin à l'aube, France Info déclare : «en mettant en cause le droit du sol,  Jean-François Copé met en cause un fondement de la République ».

Grosse erreur historique !

Le « droit du sol » (est Français quiconque naît en France et y demeure) était un fondement de... l'Ancien Régime, où toute personne née dans le royaume avait la « qualité de Français » en étant, par le fait, sujet du roi de France.

La Révolution a affaibli cette tradition, en exigeant une démarche personnelle pour demander la citoyenneté française.

Puis le Code civil napoléonien a remplacé le « droit du sol » par le « droit du sang », jus sanguinis, par souci du sort des Français expatriés. Et il a rendu longue et difficile la procédure de naturalisation...

Le droit du sol n'a été rétabli qu'en 1889, et pour deux raisons d'époque : a) la France étant devenue une terre d'immigration de main d'oeuvre (polonaise, italienne etc), la République ne voulait pas laisser se constituer des enclaves peuplées d'étrangers ; b) traumatisée par la défaite de 1870, la République – hantée par l'idée de « revanche » – voulait compenser, pour des motifs militaires, son déficit démographique naissant.

Auucun rapport, donc, avec les slogans agités aujourd'hui, dans un débat politique racorni (depuis les années Mitterrand/LePen) autour d'un anachronisme : le face à face utilitaire entre la « gauche morale » et le fantôme de Hitler.

Je tire ces précisions de l'excellent ouvrage de Patrick Weil : Droit du sol vs droit du sang ?, Grasset 2002, 412 pages. Elles ne dictent pas le regard que l'on doit porter aujourd'hui sur la justice à rendre aux personnes vivant en France ; ici nous ne sommes pas de ceux qui regardent l'avenir dans le rétroviseur. Mais elles enseignent à ne pas commettre de simplifications propagandistes.

Patrice de Plunkett (Patrice de Plunkett : le blog, 23 octobre 2013)

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